Pattricia
La vindicative avait quitté le camp à l'aube, laissant l'homme endormi sur sa couche, elle avait besoin de réfléchir... La guerre durerait encore des mois, les enfants étaient à l'abri et elle avait un compagnon, alors qu'est-ce qui clochait... Un détail, mais d'importance, ses enfants justement. Elle ne voulait pas passer pour la maitresse d'un noble, la trainée Mari couche toi là, elle en avait déjà assez bouffé de ces phrases venimeuses et les petits ne devaient plus jamais subir cela.
Elle savait qu'elle aurait dû se sentir sereine désormais, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à eux, à ce dont elle devait les protéger. Une discussion qui avait tourné court la veille au soir lui avait ouvert les yeux sur ce qu'elle refusait de voir. Aucune surprise, mais juste une évidence qu'elle allait devoir considérer, cette histoire ne pourrait durer car elle était mère et lui noble, et Patt savait qu'elle devrait d'ici quelques mois se montrer responsable et son cur saignait déjà...
Cette fichue bâtardise, elle n'avait aucune importance en soi, mais les règles faisaient que cela en avait une. Et ses enfants avaient déjà assez souffert pour qu'elle veuille les protéger de ça et des étiquettes collées sur le dos de leur mère. Elle savait qu'il était trop tôt pour prendre une décision, mais elle devait y penser malgré tout et se préparer à l'après-guerre, ce moment où elle n'aurait plus sa place près de lui, pour les préserver eux.
Quand elle trouve enfin une berge, elle reste là, les bras ballants. Il y a des saules ici aussi... Elle sait que la Loire est un fleuve dangereux et sournois, mais la môme au loup n'a jamais eu d'inquiétude concernant l'eau, elle est dans son élément, comme lorsqu'elle part seule avec Truffe et Vindict en forêt pour plusieurs jours. C'est le fait de faire partie d'un village qui n'est pas naturel pour elle, mais là encore, pour les enfants, elle s'obligeait à côtoyer les humains. P'têtre aussi parce que tu es comme tout le monde, tu as besoin d'avoir des amis et un cur qui bat à l'unisson du tien.
Elle remet sa mèche rebelle en place et prend une grande respiration. Ne pense pas à l'après-guerre, ne gâche pas tout. Il sera toujours temps... Profite pour une fois ! Oui profiter... La dernière fois qu'elle avait lâché la bride, qu'elle avait laisser faire, elle avait vécu deux drames l'un après l'autre, était-elle encore prête à ce genre de chose ? Et puis les enfants, comment les protéger cette fois ? En mentant ? En leurs cachant ce qu'elle était en train de vivre et faire en sorte qu'ils ne se doutent jamais et donc n'espèrent rien et n'entendent rien sur leur mère.
Bien décidée à cesser de cogiter, Patt laisse tomber ses vêtements, profitant de ce moment entre chien et loup qu'elle préfère entre tous, pour laisser son corps meurtri, par les horreurs de la vie et de la guerre, se libérer de toute entrave. Le pied n'hésite même pas quant il se pose sur le sable, elle s'avance, sachant que les berges de la Loire peuvent être très dangereuses, que des sables mouvants s'y cachent. Quand enfin elle atteint l'eau, elle a comme un petit soupir de satisfaction et se laisse envelopper par l'onde. Les jambes écartées afin de rester stable, la jeune femme sent les courants contraires, devine les herbes traitresses et se dirige vers une petite anse, plus ou moins protégée.
Nager... C'est ce qu'elle faisait de mieux. Elle ne savait pas comment elle avait appris, cela faisait partie d'elle, comme de courir pendant des heures derrière son loup. Elle n'avait jamais été une folle des entrainements et encore moins de l'exercice en général, mais dès qu'il s'agissait de nager ou courir en pleine nature, loin de monde alors tout n'était qu'évidence. Après plusieurs longueurs et quelques immersions vers les fonds sablonneux, la jeune femme sort et s'installe sur une pierre, laissant l'aube à venir la baigner et la sécher. Le loup ne l'a pas suivi dans ses jeux nautiques, lui si friand d'habitude n'aime pas ce fleuve plein de traitrise, et c'est un peu moins inquiet qu'il s'allonge près d'elle.
Il n'a pas tiqué tu sais sur mon corps abimé, aucun signe de gène. C'était merveilleux de se sentir vivante depuis tout ce temps... Je vais donner une chance à la vie... encore... Mais je sais ce qui m'attends après et je dois être forte, l'occulter et y faire face le moment venu.
Truffe la regarde comme si il comprenait chaque parole prononcée. Elle tend la main et lui grattouille le crane, un léger sourire sur les lèvres.
Oui je dois vivre !
Cela avait fusé, pas vraiment crié mais affirmé d'une voix ferme.
Une femme était couchée sur une grande pierre au bord de la Loire
Un loup était aux pieds de cette femme près à mourir pour la protéger,
Une buse était à la cime d'un peuplier et veillait sur les deux,
Un homme se réveillait et ne trouvait pas de corps alangui près de lui.
Une nouvelle journée commençait...
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Elle savait qu'elle aurait dû se sentir sereine désormais, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à eux, à ce dont elle devait les protéger. Une discussion qui avait tourné court la veille au soir lui avait ouvert les yeux sur ce qu'elle refusait de voir. Aucune surprise, mais juste une évidence qu'elle allait devoir considérer, cette histoire ne pourrait durer car elle était mère et lui noble, et Patt savait qu'elle devrait d'ici quelques mois se montrer responsable et son cur saignait déjà...
Cette fichue bâtardise, elle n'avait aucune importance en soi, mais les règles faisaient que cela en avait une. Et ses enfants avaient déjà assez souffert pour qu'elle veuille les protéger de ça et des étiquettes collées sur le dos de leur mère. Elle savait qu'il était trop tôt pour prendre une décision, mais elle devait y penser malgré tout et se préparer à l'après-guerre, ce moment où elle n'aurait plus sa place près de lui, pour les préserver eux.
Quand elle trouve enfin une berge, elle reste là, les bras ballants. Il y a des saules ici aussi... Elle sait que la Loire est un fleuve dangereux et sournois, mais la môme au loup n'a jamais eu d'inquiétude concernant l'eau, elle est dans son élément, comme lorsqu'elle part seule avec Truffe et Vindict en forêt pour plusieurs jours. C'est le fait de faire partie d'un village qui n'est pas naturel pour elle, mais là encore, pour les enfants, elle s'obligeait à côtoyer les humains. P'têtre aussi parce que tu es comme tout le monde, tu as besoin d'avoir des amis et un cur qui bat à l'unisson du tien.
Elle remet sa mèche rebelle en place et prend une grande respiration. Ne pense pas à l'après-guerre, ne gâche pas tout. Il sera toujours temps... Profite pour une fois ! Oui profiter... La dernière fois qu'elle avait lâché la bride, qu'elle avait laisser faire, elle avait vécu deux drames l'un après l'autre, était-elle encore prête à ce genre de chose ? Et puis les enfants, comment les protéger cette fois ? En mentant ? En leurs cachant ce qu'elle était en train de vivre et faire en sorte qu'ils ne se doutent jamais et donc n'espèrent rien et n'entendent rien sur leur mère.
Bien décidée à cesser de cogiter, Patt laisse tomber ses vêtements, profitant de ce moment entre chien et loup qu'elle préfère entre tous, pour laisser son corps meurtri, par les horreurs de la vie et de la guerre, se libérer de toute entrave. Le pied n'hésite même pas quant il se pose sur le sable, elle s'avance, sachant que les berges de la Loire peuvent être très dangereuses, que des sables mouvants s'y cachent. Quand enfin elle atteint l'eau, elle a comme un petit soupir de satisfaction et se laisse envelopper par l'onde. Les jambes écartées afin de rester stable, la jeune femme sent les courants contraires, devine les herbes traitresses et se dirige vers une petite anse, plus ou moins protégée.
Nager... C'est ce qu'elle faisait de mieux. Elle ne savait pas comment elle avait appris, cela faisait partie d'elle, comme de courir pendant des heures derrière son loup. Elle n'avait jamais été une folle des entrainements et encore moins de l'exercice en général, mais dès qu'il s'agissait de nager ou courir en pleine nature, loin de monde alors tout n'était qu'évidence. Après plusieurs longueurs et quelques immersions vers les fonds sablonneux, la jeune femme sort et s'installe sur une pierre, laissant l'aube à venir la baigner et la sécher. Le loup ne l'a pas suivi dans ses jeux nautiques, lui si friand d'habitude n'aime pas ce fleuve plein de traitrise, et c'est un peu moins inquiet qu'il s'allonge près d'elle.
Il n'a pas tiqué tu sais sur mon corps abimé, aucun signe de gène. C'était merveilleux de se sentir vivante depuis tout ce temps... Je vais donner une chance à la vie... encore... Mais je sais ce qui m'attends après et je dois être forte, l'occulter et y faire face le moment venu.
Truffe la regarde comme si il comprenait chaque parole prononcée. Elle tend la main et lui grattouille le crane, un léger sourire sur les lèvres.
Oui je dois vivre !
Cela avait fusé, pas vraiment crié mais affirmé d'une voix ferme.
Une femme était couchée sur une grande pierre au bord de la Loire
Un loup était aux pieds de cette femme près à mourir pour la protéger,
Une buse était à la cime d'un peuplier et veillait sur les deux,
Un homme se réveillait et ne trouvait pas de corps alangui près de lui.
Une nouvelle journée commençait...
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