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[rp fermé] Sur chaque rive nous nous retrouverons...

Castelreng
La matinée avait coulé aussi lentement que la pierre sur le fil de la lame. Il n’avait pas passé toutes ces heures sur son épée, il avait également fait ses dagues et aurait même faire les armes des tentes voisines tant il y avait passé de temps. Quand vint le moment du repas, il le prit sans vraiment d’appétit, se contentant d’un morceau de pain et d’une galette de maïs arrosé d’un godet de bière.

Déçu de ne pas l’avoir vu venir, il se s’enfonça dans son entêtement et que de chercher à la trouver, il retourna tout simplement dans sa tente dans l’intention de mettre à jour son retard de courrier. Il était sans nouvelles de ses filles depuis trop longtemps et son fils attendait réponse à sa dernière missive. Il sortit donc d’un petit coffre son écritoire, s’installa dans l’unique fauteuil, posa ses pieds sur son coffre à linge qu’il regarda d’un air sombre se disant qu’il y avait urgence là mais se résonna et se mit à ses lettres. Il commença par celle de son fils, scella le pli une fois fini et s’apprêta à faire celle de sa fille Joé. Il était sans nouvelles d’elle depuis trop longtemps et commençait sérieusement à s’en inquiéter. Il ne savait que peu de chose depuis qu’elle lui avait confirmé qu’elle ne viendrait pas le rejoindre mais rentrerait bien sagement à Narbonne. La jeunette voulant le rejoindre lorsqu’elle sut qu’il avait été blessé, s’était perdue dans le fin fond du Languedoc…

Relevant la tête, le temps qu’il mette en place ce qu’il comptait lui faire savoir, son regard se porta de nouveau sur son coffre à linge et le tas de lin noir à son coté. Un long soupir lui échappa et il se vit poser son écritoire entre ses jambes qu’il décroisa et se leva. Ce désordre dans sa tente commençait à lui penser. Il aurait certes pu fort bien faire en sorte lui-même qu’il en soit autrement mais, il n’en avait pas envie. Il quitta donc sa tente pour tenter de trouver un gamin qui pourrait lui servir de page.

Le temps n’était plus au soleil mais bien de saison et notre homme venu du sud frissonna lorsqu’il se retrouva dehors. En marchant d’un bon pas se dit-il, il en oublierait ce froid. Il éprouva une pointe de nostalgie à la douceur de sa région, souhaitant même se retrouver sur ses terres de Cordes d’où de ses hauteurs, la vue était imprenable, lui coupait toujours le souffle. Retrouver cette douce odeur de cuir dont ses artisans travaillaient avec art, le babillement des tisseuses et brodeuses… et puis… revoir sa toute petite, sa fillette qui ne le connaissait à peine.

Il chassa sa nostalgie et se força à ne penser qu’à se dégoter un page, laissant aussi en sommeil une certaine rousse et se renseigna au fur et à mesure de ses pas, discutant d’autre chose quand il croisait une connaissance et l’après-midi passa…

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--Adrien
Il courait en tous sens pour échapper au marchand, agile et rapide, caractéristiques permises par son âge, le jeune garçon venait de chiper encore une fois un des maigres fruits que l’on pouvait se procurer sur le front. Non seulement il ne pouvait participer à la guerre faute de moyen, mais en plus, il ne pouvait pas s’acheter de quoi manger puisque tout sur le marché était a un prix exorbitant. Mais à défaut d’être adroit de ses mains, il courait vite.

C’était la deuxième fois cette semaine qu’il se faisait poursuivre par un marchand, il lui fallait changer de ville rapidement, mais sa mère faisait la lessive pour les soldats d’il ne savait quel armée, ordre, groupe … Tous peut-être ou juste quelques nobliaux qui se promenaient là avec leurs armes. Toujours est-il qu’elle avait rarement les moyens de payer la nourriture pour deux et le jugeant suffisamment grand pour se dégoter un passe temps lucratif, la mégère s’occupait bien peu de sa progéniture.

Il détalait donc comme un lapin, jetant quelques coups d’œil en arrière pour s’assurer que son grassouillet de poursuivant qui profitait des soldes des soldats pour s’engraisser ne pouvait plus le rattraper et fit un coude brusque dans les campements des gardes royaux. Ils auraient pu être n’importe quoi d’autre, le blondinet n’en avait que faire, il voulait juste s’assurer qu’on ne le suivait plus. Un dernier coup d’œil en arrière et un ricanement plus tard, il percuta un grand type brun qui l’envoya voler à quelques pas de là. Maigrichon comme jamais, sur les fesses, sa pomme toujours à la main, l’enfant observa celui qu’il venait de percuter et n’avait même pas sourcillé à l’impact.

Un brin de politesse, il allait s’excuser, mais aucun son ne sorti de sa bouche. A ce moment précis, le jeune garçon aurait bien prit ses jambes à son cou mais il resta là, à attendre on ne sait trop quoi. Le cul par terre et la tête en l’air.
Castelreng
En cette fin d’après-midi, alors qu’il s’en retournait dans sa tente, il se prit dans les jambes un jeune gamin qui, dans son élan se retrouva le cul par terre et le fit lui, reculer d’un pas. Avant qu’il ne se rende compte de qui de quoi venait de se mettre en travers de son chemin, il grommela un juron. Puis, quand son regard se posa sur l’obstacle, il se dit qu’il avait peut-être là un de ces problèmes en court de résolution.

Un gamin maigrichon, sale comme un peigne,qui ne devait pas avoir plus de 7 ou 8 printemps, était à le regarder, l’air étonné, une pomme en main. L’homme croisa les bras, les yeux rivés sur le jeune blondinet qui semblait ne pas avoir eut de repas correct depuis un temps. L’examinant de la tête aux pieds, il en déduit que ce petit chose devait être un de ces gosses se retrouvant seul au monde, suite à cette guerre qui était à sévir. La misère qu'il avait croisé ces derniers temps ne pouvait que le confirmer dans ce fait.


Et bien jeune dròlle* tu ne sais plus mettre un pied devant ? !

Avançant d’un pas, il se pencha vers le gamin, l’empoigna par le bras pour le relever et, sans le lâcher mais se remettant en marche, ajouta.

Aller, suis moi minòt*, tu vas me conter ce qui te faisait courir de la sorte… Et inutile de trembler dans tes loques… tu es trop maigre pour que je te mange et trop sale aussi…

Sa tente était toute proche, si ce gosse n'était pas trop peureux, il se laisserait emmener sans se débattre se pensa t-il. Posant un court regard sur "sa prise", il constata que cet enfant ne devait pas manquer de courage tout de même pour ne serait-ce que trainer dans ce campement.

Une fois rendus sous la tente, il l'invita à s'assoir sur l'un de ces coffres, lui donna un morceau de pain et s'installa dans son fauteuil.


Mange ça avec ta pomme dròlle et ensuite tu pourras me dire ce que tu fais là.


dròlle : enfant mâle en Oc
minòt : gamin en Oc

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--Adrien
Drôle ? Mais la situation n’avait rien de drôle … Voilà que le pauvre Adrien venait de se coltiner un simple d’esprit, mais un simple d’esprit costaud et contre ça, il ne pouvait lutter. Et en plus, il avait pour idée d’en faire son casse croute … Il était tombé sur quoi ? Barbe Bleue ? Un ogre ? Un cannibale ? Toujours est-il qu’avec sa poigne, le gosse ne pouvait rien faire que de suivre, malheureux Petit Poucet qui ne pouvait pas laisser de cailloux en chemin.

C’que j’faisais là ? Pourquoi ça vous intéresserait donc ?

Petit moment d’inattention et d’égarement, le jeune garçon avait oublié une seconde qu’il s’adressait à un grand type vêtu de noir qui faisait le double de sa taille et qui le trainait par le bras sans même se soucier de paquet qu’il trimballait. Bouarff, le gars qui parlait avec un accent étrange n’avait pas l’air de se soucier de la remarque d’Adrien et pour preuve, lorsqu’il le fit entrer dans la tente, en plus de lui filer une miche de pain salvatrice, il lui reposait la question. Enfin, c’était plus une affirmation qu’une question mais bon.

C’que j’fais là ? C’est bien simple, m’mère fait l’ménage et moi, je ramène la nourriture !

Et là-dessus, le blondinet croqua dans le pain comme s’il n’en avait pas mangé depuis plusieurs semaines, ce qui en fait était bel et bien la réalité. Une pomme par jour, c’est sympa mais ça nourrit pas son homme, enfin son enfant … Et c’est pas qu’il ait été un jour gras, mais avant la guerre, c’était quand même plus simple de se restaurer qu’en ce temps belliqueux.

Bon, bon, j’suis pas drôle déjà … Et si j’suis là, c’est parc’que vous m’y avez trainé, sinon, j’serais surement d’jà sorti du campement ! Et puis j’m’appelle Adrien, pas Minot !

Pis d’abord, pourquoi qu’vous m’avez amené ici ? Elle est bien belle votre tente, mais j’ai autre chose à faire que d’rester là à la contempler !


Un p’tit sourire navré, comme s’il allait s’éclipser en vitesse, un regard circulaire pour vérifier qu’il n’y avait rien à voler et il balança ses jambes devant le coffre en se demandant combien de temps il allait encore devoir rester là avant de passer à la marmite et de jouer avec le bouillon.
Castelreng
A la façon dont il avala son morceau de pain, il fut évident pour Còrdas que seul le larcin était la façon dont ce gosse se procurait de quoi manger et ce n’était pas tous les jours vu sa maigreur. Il sourit de l’entendre parler avec tant d’assurance et sans timidité. Durant un moment il le regarda, le jaugeant, attendant de voir ce qu’il allait faire à présent qu’il avait le ventre plein.
Allait-il prendre la poudre d’escampette ou allait-il rester un peu et profiter de la douce chaleur que diffusait le braséo non loin de lui.

Ça te plairait d’avoir trois repas par jour et quelques piécettes en échange de quelques services ?

Il n’avait pas trouvé utile de répondre à ses questions et, le regardant avec sérieux ajouta


J’ai besoin d’un dròlle pour s’occuper de mon cheval et mes armes entre autres menus services. Si tu es intéressé, je t’engage sur le champ contre la promesse que tu ne voleras point et que tu me resteras dévoué. En contre parti, je puis te promettre que tu ne le regretteras pas.

Il laissa un court silence s’installer, le temps pour l’enfant de bien comprendre ce qu’il attendait de lui et reprit.

Es tu partant jeune Adrien ?
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--Adrien
Il était en train de se balancer sur le coffre quand il entendit la proposition de l’homme. Méfiant de base, le jeune garçon se demandait ce que pouvait être ces menus services en plus de servir de palefrenier. Mais, l’idée d’être nourrit et d’avoir quelques revenus était assez alléchante. Il savait qu’il n’hésiterait pas à accepter le travail, mais il allait poser la question, au moins, il serait fixé une bonne fois pour toute.

Quel genre de menus services ? Pas que j’sois pas partant mais c’est que j’me d’mande, avec l’allure qu’vous avez à quoi j’peux bien servir. Vous d’vez avoir tout un tas d’gens à vot’e service.

Encore cette histoire de drôle … Il comprendra un jour le jeune garçon, mais pour l’instant, il se contentait de retirer le mot de la phrase pour la comprendre sans se poser de question. Il arrêta de scruter l’intérieur de la tente quand il entendit le noble lui assurer qu’il ne le volerait pas. Raté … Dommage, il y avait largement de quoi faire ici !

Je n’vous volerais pas et j’accepte la proposition, c’pas parc’que vous avez une bonne tête, c’parce que vot’e pain est bon. Et puis d’façon, j’vois pas c’que j’pourrais regretter …

Il ne pensa pas une seconde à ce qu’il allait laisser derrière lui, sa vie de voleur malhabile et de crève la faim. Il tendit sa main qui tenait le pain qu’il avait englouti quelques minutes auparavant et espérant que l’homme dont il ne connaissait toujours pas l’identité n’allait pas la lui broyer.

Une aubaine pour lui, il allait avoir un logement, de la bouffe et peut-être de quoi se vêtir !
Pattricia
Elle ne tenait plus en place...

Elle avait écrit à tout le monde, Key, Mélie, les enfants, sa filleule, ainsi qu'à sa future filleule. Elle avait fourbi ses armes, épées, dagues, flèches, etc. Elle avait brossé sa jument, huilé le cuir de la selle, vérifié sangles, harnais, baudrier, couverture, sacoches, bref elle avait fait tout ce qui était possible et imaginable pour s'occuper l'esprit, mais rien à faire... Plus la journée avançait, plus il lui manquait, plus elle se détestait, plus elle avait envie de l'étrangler.

Elle sait que cela va très mal finir si elle continue à se laisser emporter ainsi. Elle est là, allant et venant autour de la tente, essayant de se donner une contenance face aux regards curieux qui l'observent en catimini.
Ils doivent me prendre pour une folle, je ne peux pas continuer comme ça ! La jeune femme frissonne, le soleil commence à décliner, et l'humidité automnale reprend ses droits. Quand elle ouvre le coffre de ses affaires d'hiver, et que son regard tombe sur le magnifique manteau de fourrure noire, elle a du mal à respirer. Patt s'assied au sol, étourdie par ce que des souvenirs trop précis provoquent encore en elle. Immédiatement, comme toujours dans ces moment là, l'énorme animal vient se coller et elle cache son visage dans son cou au pelage déjà épaissi en prévision des grands froids à venir.

La jeune femme et la bête restent ainsi, immobiles. Les minutes s'écoulent, la môme au loup lutte de toute ses forces pour s'empêcher de sombrer, elle s'agrippe à son âme sœur et étouffe sa douleur du mieux qu'elle peut, serrant les mâchoires et fermant les yeux comme si cela allait effacer le souvenir, la douleur, le drame... Quand elle relève la tête, les sous-bois rencontrent les pépites d'or et les deux regards se perdent l'un dans l'autre. Il est sa force, elle est son cap, curieux duo que ces deux là, deux âmes perdues qui un jour n'avaient fait qu'un pour ne plus jamais se séparer.

Alors comme bien des semaines après le drame, quand elle était enfin entrée à Ste Lucie pour y prier pour l'âme de la chaire de sa chaire, elle s'oblige à respirer lentement et à regarder à nouveau le manteau, souvenir de cette nuit là. Si son loup ne l'avait pas aider, jamais elle n'aurait pu ramper jusqu'à la caserne et jusqu'à Hiancy, elle ne serait plus là, elle n'aurait pas vécu le reste, et elle n'aurait pas rencontrer cet homme...

C'est d'une main hésitante que la jeune femme caresse la fourrure si épaisse et qu'elle repousse le manteau pour prendre une de ses vestes en daim, un peu râpée certes, mais suffisante à cette saison.


Je ne peux pas tout laisser comme ça, nous devons parler !

Le loup ne la suit pas quand elle quitte précipitamment la tente, il sait que là où elle va, elle n'aura pas besoin de lui. L'animal sort et la regarde s'éloigner, puis se couche devant l'entrée, elle ne reviendrait pas cette nuit, il en était sûr, comme de tout ce qui la concernait...
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Castelreng
    Pendant ce temps sous la tente….


Il sourit suite aux paroles du gamin. Ce gosse lui plaisait, il n’avait pas sa langue dans sa poche ce qui promettait, il n’en doutait pas, des échanges amusants et piquants. Se relevant, il serra la petite main tendue, scellant ainsi leur « contrat ».

Fort bien Minòt ! Tu peux commencer dès à présent.

Son regard se fit complice et un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Cet enfant allait pouvoir faire ce qu’il s’était retenu de faire depuis son levé : voir ce que faisait une certaine rousse. Bien que l’arrivée inopinée du gamin l’avait un moment calmé et avait atténué sa déconvenue, il n’en demeurait pas moins que ce trop joli chat sauvage était toujours dans ses pensées. Il traversa la tente pour gagner la table où restaient les reliefs de son dernier repas, prit une belle part de fromage et revient vers son petit serviteur.

Tiens prend ça ! T’es maigre comme un fer de lance, faut te remplumer Minòt ! Tu vas ensuite te rendre à quelques tentes plus loin… Ecoute bien ! Tout droit en sortant de là tu verras une tente avec à son sommet une buse et bien souvent un loup devant l’entrée. Tu vas te faire le plus discret possible et dès que tu verras la belle rousse qui l’habite en sortir tu viendras m’en avertir.

Ainsi pourrait-il faire mine de la rencontrer par hasard se pensait-il.

Aller file vite à présent et surtout ne la perd pas de vue Minòt !

Si provoquer une rencontre était la seule façon de la voir, il en serait ainsi. Cette matinée passée avait été des plus longues et il ne se voyait pas passer le reste de la journée à attendre que la têtue se décide…
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--Adrien
Minot, Minot, Minot … Puisqu’il allait devoir travailler pour lui, le blondinette allait rappeler souvent à son noble que son prénom, c’est Adrien. Il souffla alors un léger mais sec :

Adrien, pas Minot !

Il se saisit du morceau de fromage après s’être secoué la main, même s’il avait fait attention, le grand brun avait une poigne de fer. Il englouti la nourriture en un rien de temps et sauta de sur le coffre. Il écouta attentivement les conditions de sa première mission, et se précipita hors de la tente après avoir acquiescé d’un signe de tête qu’il remplierait sa mission avec succès.

Il était parti en courant à la recherche de la tente en question, tout droit, une buse à son sommet et un loup devant la porte ... Difficile de la rater, mais encore plus difficile de ne pas voir la femme rousse en sortir. C’était quoi déjà l’objectif de la journée ? Ahh oui, l’espionner et prévenir le soldat quand elle sortirait de sa tente. Pas de doute c’était elle et encore moins de doute, elle prenait la direction de … de la … tente de son patron.

Il lui fallait y arriver avant la femme et faisant un détour pour qu’elle ne l’aperçoive pas, Adrien se mit à courir et faut bien avouer que le ventre plein, c’est plus simple ! Un sprint plus tard, il entra ventre à terre dans la tente de Castelreng dont il ignorait encore le nom d’ailleurs. Essoufflé d’avoir couru comme une proie que l’on traque, il s’exprima un peu trop rapidement face au noble.


Elle arri… alle arrive, elle est juste là .. là, à l’entrée d’la tente, ‘fin, juste à côté, d’la tente .. là, là enfin !
Pattricia
Préoccupée par bien des pensées, la jeune femme ne voit pas la filature dont elle fait l'objet. Elle est toute à cette réflexion vitale : "verra-t-il que je suis habillée en fille aujourd'hui ?" Ben oui, vitale, farpaitement comme elle dirait. Elle n'avait rien calculé, elle avait juste voulu être un peu féminine pour lui, un peu jolie -oui elle est persuadée qu'elle n'a aucun attrait, chacun ses complexes hein !- et puis la journée était passée et il n'était pas venu.

Le temps qu'elle comprenne que peut-être cet homme de caractère, noble qui plus est, habitué à ce que tout le monde obtempère à ses désirs, avait peut-être pris son refus de la nuit dernière comme un affront, la journée, ou presque, s'était écoulée.
Si c'est le cas, ben c'est un idiot ! Comprenant que si elle continue sur ce mode de pensée, leurs retrouvailles risquent de ne pas être aussi "romantiques" qu'elle l'espère, la jeune femme s'arrête quelques instants, le temps de mettre de l'ordre dans ses réflexions tourbillonnantes.

Ce n'était pas facile d'être une vindicative, ça attirait plus d'ennuis qu'autre chose et avec les hommes s'était encore pire. Déjà qu'elle n'était pas un cœur d’artichaut, alors si en plus les rares fois ou ce dernier s'émouvait pour un membre de l'espèce masculine, elle devait être sur la défensive, elle pouvait renter direct au couvent. Quand elle tourne son regard vers la tente qu'elle s'apprête à rejoindre, ce dernier s'écarquille et elle reste comme qui dirait plutôt bouche bée.
J'ai rêvé où y'a un gamin en haillons qui est rentré à toute vitesse dans la tente de Cast ? Bon alors là forcément... Elle part en vrille, pas à cause de l'homme nan, elle s'inquiète. Un gamin c'est pas dangereux, juste au plus très malin surtout si, comme celui-ci, vu son état, il est livré à lui-même et maigre comme une pointe, mais si il y avait des adultes derrière tout ça ? Et si Cast était en danger !

Ouai... On sait... camp de plusieurs armées, Cast un homme grand et fort, bla bla bla... Une femme inquiète, c'est comme une mère inquiète, ça ne réfléchit plus et sa fonce vers son but. Et c'est ce qu'elle fait la môme au loup, la main posée sur la garde de l'épée qu'elle a au côté comme tout soldat qui se respecte, la jeune femme accélère le pas et fonce tête baissée en direction de la tente.

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Castelreng
Un sourire fit briller les prunelles de l’homme alors que le gamin quittait la tente en courant. Le voir se presser de la sorte pour remplir son devoir montrait bien que ce jeune vagabond serait d’une extrême loyauté. Tout en laissant ses pensées divaguer encore sur le jeune Adrien, l‘homme se passa une main dans les cheveux et pour les rassembler dans un lien de cuir.
Combien de temps avant qu’il ne revienne lui dire où était et ce que faisait la jeune femme ? Il en était à se demander s’il aurait la patience d’attendre son retour. Peut-être vaudrait-il mieux qu’il aille la retrouver dans sa tente, si tentait qu’elle y soit ?

Se passant la main dans sa barbe un peu longue, il fronça les sourcils se disant qu’il ne saurait en être question, qu’après tout c’était à elle de venir à lui et non l’inverse. Ne lui avait-il pas demandé la veille de partager sa tente ? N’avait-elle pas refusé en prétextant vouloir se reposer et ne lui avait-il pas dit que dans ce cas 3 nuits lui serait nécessaires ? Il n’allait quand même pas se rabaisser en lui courant après !
Pas question s’entêta t-il, il la laisserait venir à lui dût-il pour cela attendre des jours ! Mais alors comment passer le temps sans qu’elle ne vienne trop envahir ses pensées ? Là se trouvait en fait le vrai problème. Car s’il ne parvenait pas et vite à se la sortir de l’esprit, il n’était pas sûr de pouvoir tenir jusqu’à ce qu’elle daigne laisser de coté son entêtement pour venir le rejoindre.

Se détournant de l’ouverture de la tente, son regard se posa sur son écritoire toujours posé sur le coffre. Il avait encore des courriers en souffrance. Une invitation à un mariage, une réponse à faire à sa fille Bulle et de nouveau l’envoi de nouvelles pour sa fille Joé qui, elle, ne lui en donnait plus depuis trop longtemps. Il se dirigea donc vers son nécessaire à écriture, laissa échapper un soupir de résignation en se penchant pour prendre l’écritoire, se laissa tomber sur son fauteuil, posa le bois précieux sur ses genoux et refit lecture des dernière missives reçues.
Bien, il enverrait ses félicitations à ses amis Cricri et Godefroi avec ses excuses de ne pouvoir prendre part à ces réjouissances… Ses félicitations également à sa Bulette pour avoir réussi dans ses études et pour son élévation au titre de Diaconesse… et ses reproches à Joé pour le silence qu’elle gardait…
Alors qu’il était à prendre plume et couteau pour en tailler la pointe, une tornade de haillons fit irruption dans son domaine de toile le laissant quelques secondes fort surpris.

Ecoutant les mots hachés du gamin, il reposa ce qu’il avait en main sur l’écritoire qu’il reprit pour le remettre sur le coffre - Ce n’était pas encore là qu’il finirait son courrier, mais peu lui importait en cet instant – se releva pour ensuite gagner l’entrée de la tente, et, alors qu’il était pour en franchir le seuil, il la vit…

Arrivant à grands pas, courant presque… tête baissée, fonçant droit devant telle une louve défendant sa portée menacée… main sur le pommeau de sa lame déjà prête à jaillir de son fourreau… Vision fort charmante pour ne pas dire excitante que cette chatte sauvage venant prendre d’assaut sa tente.

Soldat de par son allure et son geste mais….
Etait-elle venue ouvrir des hostilités ? Etait-elle en colère parce qu’elle avait passé la nuit seule ? Ce ne pouvait être ! C’était elle qui avait voulu qu’il en soit ainsi, pas lui ! Qu’avait-elle alors à lui reprocher pour arriver de la sorte ? Fallait-il vraiment se poser la question sachant fort bien que le caractère des femmes est comme le temps, il change souvent. Voilà bien les pensées de Castelreng à cet instant.

… Mais tellement femme par cette tenue qu’elle portait et qui ne lui avait encore jamais vu.
Féminine jusqu’aux bouts des ongles. Jamais encore il ne l’avait vu si belle. Enfin si mais ces fois là elle n’était pas plus vêtue que le jour de sa naissance.
A cette simple mais charmante pensée, un désir fulgurant vint lui frapper les reins.

Il lui fallait se reprendre, ce n’était guère le moment pour s’imaginer être en train de lui ôter ses jolis atours ! La façon dont elle fonçait tête baissée suffisait à le prouver. Refreinant ses envies, il inspira un grand coup, tourna la tête vers le petit essoufflé lui faisant un signe simple pour qu’il gagne le fond de la tente, reporta toute son attention sur la belle arrivante et, croisant les bras, jambes légèrement écartées, emplissant par sa stature l’entrée de la toile, se mit en travers son chemin.

Un sourire en coin, il était prêt à la laisser lui rentrer dedans, si tel était son but…

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Pattricia
De l’extérieur, elle pouvait sembler foncer droit dans le mur, enfin là plutôt droit dans la toile de tente, mais que nenni ! La vindicative gardait ses yeux baissés, non pas par comportement obtus et obsessionnel, mais tout simplement parce qu’elle ne voulait pas rencontrer de regard. Le seul moyen de croiser les soldats qu’elle connaissait sans s’arrêter, et surtout sans être impolie, c’était de ne pas les voir, quoi de plus normal dans ce cas que de passer son chemin…
Elle n’avait pas l’intention de laisser qui que ce soit la freiner dans son élan, une fois qu’elle avait décidé de le retrouver, malheur à celui ou celle qui aurait l’idée saugrenue de se mettre en travers de sa route. Cette histoire de gamin la turlupinait aussi, donc rien de tel que de joindre l’utile à l’agréable, retrouver les bras de l’épervier comme elle le nommait dans le secret de son cœur et comprendre une bonne fois pour toute ce que le môme en haillons fichait dans sa tente.

C’est quand elle est quasi sure d’être pratiquement arrivée, qu’elle relève la tête et, en quelque sorte, freine des quatre fers, en l’occurrence des deux bottes, afin d’éviter de justesse de percuter Cast. Le temps s’arrête, d’abord parce que quand vous arrivez enfin à vos fins pour quelque chose qui vous obsède depuis le levé du jour, il faut un temps d’adaptation pour digérer la situation. Ensuite parce que, comme à chaque fois, leurs regards s’accrochent l’un à l’autre, éperdument, irrémédiablement. Dans de rares moments de pensées incongrues, elle se demandait même si on ne leurs avait pas jeté un sort. Être attiré à ce point l’un par l’autre avait quelque chose d’inquiétant presque… A cet instant précis, point n’est besoin de s’interroger sur le pourquoi du comment, la seule chose importante est ce visage, ce petit sourire à peine esquissé et si agaçant, les yeux qui ne peuvent masquer une fièvre intérieure et ce torse, si musclé et si rassurant contre lequel elle se blottit sans même prononcer une parole. Elle recommencerait à se détester plus tard, à vouloir l’étrangler, mais pour le moment, tout ce qu’elle désire c’est un baiser passionné et des bras qui l'encerclent avec autorité.

Elle passe donc le plus naturellement du monde et ce, sans se préoccuper des regards alentour, ses bras autour de son cou et l’attire à elle pour un baiser fiévreux et gourmand. Point n’est besoin de parler, enfin pas de suite, il faudrait bien le faire, mais plus tard, oui… bien plus tard… Le temps s'arrête... La môme au loup a les sens en éveil, le regard brillant et la bouche impérieuse. Elle le pousse vers l'intérieur, à l'abri des regards et, toute à leur baiser, glisse impatiemment ses mains sous sa chemise. La jeune femme s'abandonne à ce baiser passionné, espérant une suite encore bien plus intense où, comme à chaque fois, ils seront seuls, là uniquement l'un pour l'autre.
C'est lorsqu'elle s'enhardit, le poussant vers sa couche, espérant bien sentir très bientôt le poids de son corps sur elle, que le regard de la vindicative est attiré par quelque chose d'incongru. Enrageant d'interrompre un moment si bien commencé et qui promettait bien des délices, la jeune femme penche la tête et écarquille les prunelles, rougissant d'un coup, de gène d'avoir été observée, mais également de colère de ne pouvoir être seule avec lui.


Il fait quoi à tenir la chandelle le gamin dans le coin ???
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Castelreng
Regards qui s’accrochent lorsqu’elle relève la tête…
Les émeraudes se fixèrent sur ses lacs. Moment de flottaison du conscient lorsque l’inconscient vient à prendre le dessus s’ouvrant telle une porte trop longtemps refermée sur une vue des plus belles.

Bras qui se referment sur son corps tels les cers du rapace attrapant sa proie…
Il était comme le conquérant venant de remporter la plus belles des batailles, la victoire lui faisant battre le cœur à tout rompre.

Tête qui se pencha quand elle se pend à son cou, lèvres qui se joignent, s’entrouvrent, se dévorent…
Sa bouche au gout de miel était pour lui un divin nectar dont il ne se lassait. Il en rêvait depuis le réveil de ce baiser, aussi la laissa t-il mener la danse pour en savourer plus encore sa volupté.

Une main sur ses reins, l’autre contre sa nuque, il s’enivre, se laisse emporter par ce tourbillon qu’elle lui impose, recule pour se retrouver à l’intérieur de la tente sans vraiment s’en rendre compte, frissonne lorsque ses mains viennent se glisser sous sa chemise, oublie la rancœur qui le tenait depuis le levé, oublie tout ce qui n’est pas Elle. Lorsqu’il sent sur ses mollets le bord de sa couche, il s’y laisse tomber l’entrainant avec lui. Il s’apprêtait à la faire rouler pour entreprendre un tout autre jeu lorsqu’il fut surpris de la sentir se raidir dans ses bras. Elle n’était quand même pas vu jusque là pour lui donner un tel baiser et ensuite se dérober ? Il ne la laisserait pas faire, de ça il en était certain. Avant même qu’elle n’ouvre la bouche, il la fit basculer sur le dos, l’empêchant de son corps à aller où que ce soit.

Quand il sut enfin la raison de sa réaction, il porta son regard vers le fond de la toile où il découvrit un Adrien qu’il avait totalement oublié. Soulagé qu’il ne s’agisse que de ça, il sourit largement en tournant son regard vers la belle et lui rétorqua sur un ton taquin.


Chandelle ? Je ne lui vois nulle chandelle !


Puis se tournant vers le gamin sans avoir bouger d’un pouce, il ajouta


Approche Minòt que je te présente à cette charmante dame.

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--Adrien
Le pauvre gosse, il avait rien demandé à personne, il volait ses pommes tranquillement et le voilà qui devait assister à une scène de reproduction de l'espèce humaine ... En direct live de la tente du Senher de Cordas. Pas qu'il aimait pas les bisous, les léchouilles, les tripotages et autres réactions animales du genre, mais il aimait pas.

Alors, le petit Adrien, recroquevillé dans son coin attendait le moment opportun pour filer à l'anglaise, ou à l'espagnole et peut-être même à la javanaise. Cela dit, la première méthode restant la plus connue, c'est celle que le jeune garçon voulait utiliser. Et quand il étaient entrés dans la tavernes en se papouillant comme des Toupoutous, il se préparait à lancer son sprint vers la sortie. Il comptait les mètres, les pas qui le séparait du froid qui régnait dehors, dans le vent et lorsque que le pistolet sonna, il était dans les starting block ... Pas de chance pour lui, on annonça le faux départ et il du se rendre à l'évidence, il n'allait pas pouvoir leur fausser compagnie si facilement. Il avait des yeux derrière la tête le nobliau ?

Le grand brun venait de l'appeler et encore une fois Minot. Alors, le blondinet pesta entre les dents, gardant ces dernières serrées fermement :


Adrien, c'est Adrien que j'm'appelle !

Dans un grand élan de sympathie, Adrien salua la dame en s'inclinant légèrement, il n'allait pas non plus lui dire qu'il avait pour mission de l'espionner quelques minutes auparavant et le Minot ne comprenait toujours pas ce besoin qu'avaient les adultes de mélanger leur salive pour se dire bonjour.

Mais il avait tout de même l'impression d'être de trop la gamin et il piétinait sur place, il n'avait qu'une hâte, se retrouver dehors et pour ça, tous les moyens étaient bons. Il cogitait dans sa petite tête, au plus rapide, et la seule chose qui lui vient en tête fut :


J'peux aller m'occuper d'votre monture maint'nant ?
Pattricia
Émoustillée malgré elle de sentir le poids du corps de son amant sur elle, la jeune femme, sourcils froncés, zieutait le gamin et se mordait la lèvre pour ne pas rire. C'est qu'ils sont drôlement susceptibles à cet âge. Quel âge d'ailleurs ? Sans doute un peu plus vieux que les triplés, mais pas de beaucoup, et quelle maigreur !
Quand elle l'entend marmonner, ou plutôt cracher d'un air excédé, -air qu'elle maitrisait parfaitement et elle admira le genre- son nom, un léger tournis la prend, juste le temps de se refaire une figure.
Hadrien... Libérant une de ses mains emberlificotée dans le fatras de tissus et de membres en tous sens qu'ils avaient réussi à créer en quelques secondes avec Cast, la vindicative remet en place une mèche rebelle. Elle sourit doucement au gamin et tourne son visage vers son amant.

Je peux savoir d'où vient ce charmant bambin dont tu ne connais même pas le nom et, qu'à priori, tu emploies ? N'as-tu pas assez d'écus que tu ne lui a même pas fourni de quoi s'habiller d'autre chose que de haillons ? Et cette maigreur ? Ne le nourris-tu pas ?

La louve protégeant ses petits était de retour. Un enfant de cet âge était fait pour être choyé, éduqué et aimé. N'étant pas noble, la môme au loup ne pouvait intégrer aussi facilement que l'on exploite des enfants, qu'ils soient heureux ou pas n'entrait pas dans le cheminement de son raisonnement, tout ce qu'elle voyait c'était un môme, à peine plus vieux que ses monstres et qui trimait, mourrait de faim et surement de froid si elle n'y prenait garde. Les prunelles étaient orageuses, elles toisaient cet homme qu'elle croyait connaitre et qu'elle découvrait bien différent à chaque détour de chemin.
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