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Petite présentation du héros de ce livre :
Nicolas Eymerich est le second fils du seigneur Alexandre de Tramecourt. Né en 1421, quelques années à peine après la célèbre bataille d'Azincourt, qui a eu lieu a à peine une demi-lieue du château familial, son enfance sera placée sous les douloureux auspices de cet évènement historiques aux conséquences tragiques.
En effet, c'est lors de cette bataille que toute la branche masculine de sa famille, à l'exception de son père alors trop jeune pour y participer, périt lors de la charge héroïque des chevaliers français. Et de nombreux paysans furent recrutés dans la piétaille levée par les seigneurs locaux pour s'opposer aux troupes anglaises, et ils furent eux aussi nombreux à périr, de sorte que Tramecourt sortit exsangue de la bataille, sa population réduite de manière drastique.
C'est donc dans la pauvreté que le jeune noble grandit, apprenant très tôt le maniement des armes et les arts militaires en général (équitation, stratégie, entretien des armes, etc) plutôt que la théologie ou les belles lettres comme tant de jeunes hommes fortunés de l'époque, et ce d'autant plus qu'il n'était pas destiné à hériter du titre.
Ainsi, alors qu'il n'était encore qu'adolescent, il rejoignit la cour d'un feudataire artésien en qualité de page, puis d'écuyer. Mais, par un de ces retournements de situation que nous n'approfondirons pas pour respecter la vie privée de notre héros, celui-ci ne fut jamais adoubé et préféra s'engager au guet, où ses connaissances martiales exceptionnelles lui permirent de gagner rapidement du galon jusqu'à devenir lieutenant d'Arras.
Nicolas Eymerich était alors un fidèle aristotélicien très fervent, cité en exemple par le camerlingue Aaron lorsqu'il avait défendu la position de l'Eglise Romaine dans un Artois traditionnellement hermétique à la ferveur religieuse. Et ses revenus augmentant, il reprit ses études et envisagea même de quitter la voie militaire pour devenir curé, et entreprit donc de se former au séminaire grégorien.
Hélas, de nombreux coups du sort s'acharnèrent sur lui et, après une lecture normalement interdite à un novice, il découvrit de bien noirs secrets sur les origines de l'église aristotélicienne. Incapable de concilier sa foi et ses récentes découvertes, il renonça à sa carrière religieuse et se convertit, par dépit peut être, au spinozisme.
Peu de temps après, son frère Arthur mourut d'une maladie vénérienne contractée auprès de ses trop nombreuses concubines, mais notre héros était déjà loin, parti vers le sud de la France pour réfléchir aux pensées troubles qui agitaient son âme. C'est là que commença l'errance de Nicolas Eymerich, admor de la grande école-havre spinoziste.