Clarrissia
C'était le genre de journée où il ne se passait rien. Rien...Rien de rien. Et quand je dis rien c'est qu'il n'y a rien. Rien comme il est impossible d'imaginer. Rien à pleurer. Rien à se foutre en l'air, rien c'est d'une tristesse ! Rien de rien quoi...et Clarri ferait mieux de s'attendre à rien puisqu'il n'y a rien.
Elle se sentit désespérément quotidienne. Temps gris. le thé au goût de l'étain et les pigeons reçus n'étaient rien d'autre que les décrets écrits inutilement par le Parlement ne servant à rien.
Sous un porche, deux amoureux se goûtent les muqueuses matinales sur fond de relent gastrique, avant de se séparer en s'essuyant la bouche pour aller à la mine. D'autre s'apprêtaient à vivre leur journée morne dans les champs, et le sacristain soupirait de ne pouvoir remplir le bénitier de l'église Saint-Pierre, tant celui-ci n'avait pas bougé de niveau depuis belle lurette.
Tout ceci pour vous donner un aperçu de l'atmosphère morose de cette journée de novembre à Saint-Claude.
Ce matin donc, il n'existe que la même apathie morose flottant dans l'enceinte de la cité. Clarri se donne quartier libre et se demande ce qu'elle va bien pouvoir foutre de sa journée en attendant son départ pour Poligny.
Elle opte pour la taverne...elle entre, s'assoit et observe les clients qui entrent et sortent, qui boivent et reboivent...qui refont le monde, l'armée, qui fourmillent de projets de déménagement ou qui rêvent de grandes parties de jambes en l'air.
Les tavernes c'est là où il faut les voir ; c'est là qu'ils sont réellement eux-mêmes, c'est là qu'ils s'abandonnent à leurs manies, leurs vices. Ils y courent, ils s'y épanchent, s'y épongent, ils y pleurent, s'y embrassent, s'y disputent, y bouffent, y dorment, y rotent, y pètent, y défèquent, y lisent, y écrivent, y han...
Bref, elle est contre le comptoir près de la place qui fut la sienne il y a déjà trop longtemps et se dit que le temps est de plus en plus maussade et les gens de plus en plus pessimistes.
Beau programme ! Mais la jeune fille est douce et résignée. Elle marche au-dessus de la laideur du monde avec ses bottes. Clarri pardonnant aux hommes d'être ce qu'ils sont, croyant en eux, prenant en considération leurs maux...Clarri quoi...
Un regard mélancolique balaye " Joie dans les Braies "...elle y reviendra, s'en fait la promesse, elle y reviendra...
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Elle se sentit désespérément quotidienne. Temps gris. le thé au goût de l'étain et les pigeons reçus n'étaient rien d'autre que les décrets écrits inutilement par le Parlement ne servant à rien.
Sous un porche, deux amoureux se goûtent les muqueuses matinales sur fond de relent gastrique, avant de se séparer en s'essuyant la bouche pour aller à la mine. D'autre s'apprêtaient à vivre leur journée morne dans les champs, et le sacristain soupirait de ne pouvoir remplir le bénitier de l'église Saint-Pierre, tant celui-ci n'avait pas bougé de niveau depuis belle lurette.
Tout ceci pour vous donner un aperçu de l'atmosphère morose de cette journée de novembre à Saint-Claude.
Ceci étant chers lecteurs, je laisse tomber l'imparfait (comme son nom l'indique il n'est pas satisfaisant et son emploi est à déconseiller dans des écritures aussi vivantes que les miennes ; et toc ! Hi hi hi ). Donc, pour vos rapports, pour vos recettes de cuisine, pour vos pigeons d'amour, employez le présent ! Vous m'en direz des nouvelles !
Ce matin donc, il n'existe que la même apathie morose flottant dans l'enceinte de la cité. Clarri se donne quartier libre et se demande ce qu'elle va bien pouvoir foutre de sa journée en attendant son départ pour Poligny.
Elle opte pour la taverne...elle entre, s'assoit et observe les clients qui entrent et sortent, qui boivent et reboivent...qui refont le monde, l'armée, qui fourmillent de projets de déménagement ou qui rêvent de grandes parties de jambes en l'air.
Les tavernes c'est là où il faut les voir ; c'est là qu'ils sont réellement eux-mêmes, c'est là qu'ils s'abandonnent à leurs manies, leurs vices. Ils y courent, ils s'y épanchent, s'y épongent, ils y pleurent, s'y embrassent, s'y disputent, y bouffent, y dorment, y rotent, y pètent, y défèquent, y lisent, y écrivent, y han...
Bref, elle est contre le comptoir près de la place qui fut la sienne il y a déjà trop longtemps et se dit que le temps est de plus en plus maussade et les gens de plus en plus pessimistes.
Beau programme ! Mais la jeune fille est douce et résignée. Elle marche au-dessus de la laideur du monde avec ses bottes. Clarri pardonnant aux hommes d'être ce qu'ils sont, croyant en eux, prenant en considération leurs maux...Clarri quoi...
Un regard mélancolique balaye " Joie dans les Braies "...elle y reviendra, s'en fait la promesse, elle y reviendra...
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