Anyya
- Mamaaaaan !
Anyya tourna la tête vers la fillette qui courait à toutes jambes vers elle, traversant le carré d'herbe qui ornait l'arrière de la maison. Par la porte de derrière, restée ouverte, elle entendait sans peine ce qui avait motivé Elya à venir la chercher. Les cris colereux d'un petit estomac affamé. Elle esquissa un sourire, termina d'étendre le grand drap blanc sur le fil à linge sous le soleil provençal, avant de ramasser la bassine de bois et de la caler sur sa hanche pour aller à la rencontre de sa fille.
- Maman, Raphael pleure !
Avec douceur la jeune femme repoussa une meche blonde, si semblable aux siennes pour l'heure disciplinées en un chignon vaporeux, derrière l'oreille d'Elya.
- C'est ce que j'ai cru entendre.
Ensemble, elles rentrerent et se dirigerent vers la chambre que partageait la fratrie. Au fond de son berceau, le nourrisson battait l'air de ses petits poings rageurs.
- Là, là, à t'entendre on croirait que tu meurs de faim, petit glouton !
Elle prit l'enfant dans ses bras, qui à ce contact daigna baisser légèrement son volume sonore, sentant l'heure du repas toute proche.
Anyya sourit en voyant les yeux bruns la fixer, pour sur que son pere ne pouvait le renier celui là. Car si Elya tenait d'elle, son frere était lui le portrait craché de leur géniteur.
En fredonnant un air apaisant, elle langea le bébé avant de s'installer sur le fauteuil à bascule dans la pièce à vivre. Son corsage degraffé, elle n'eut pas besoin d'encourager l'affamé pour qu'il se mette à teter goulument. Heureusement qu'il commençait maintenant à faire ses nuits, laissant ses parents renouer avec le concept de sommeil.
- Il revient quand papa ?
Anyya posa son regard d'émeraude sur sa première née, installée avec sa poupée sur l'épais tapis de laine devant l'âtre. Mere et fille avaient mis du temps à nouer un lien, separées brutalement à la naissance de la petite et ne s'étant retrouvées que deux longues années plus tard. Mais le temps et l'amour avaient fait leur oeuvre, et la naissance de Raphael avait scellé pour de bon leur famille.
- Je ne sais pas mon ange... J'espère qu'il rentrera pour le diner.
Anyya exhala un leger soupir. Certes sa seconde grossesse et la venue au monde de leur fils avaient été un grand bonheur pour eux. Mais les derniers mois, émaillés d'abord de son ventre lourd de vie, puis des semaines necessaires à se remettre de ses couches, sans compter les tetées nocturnes, n'avaient guere été propices à leur intimité de couple. Et si elle avait une confiance absolue en l'amour qui les unissait, elle aspirait à retrouver de tendres tete-à-tetes avec son époux, surtout maintenant que son corps avait retrouvé sa silhouette déliée, sa taille fine, ses formes galbées.
Qui sait, peut-être ce soir, une fois les enfants couchés... Et c'est avec encore plus d'impatience que d'habitude qu'elle se surprit à guetter le bruit familier de la canne battant les pavés.
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Anyya tourna la tête vers la fillette qui courait à toutes jambes vers elle, traversant le carré d'herbe qui ornait l'arrière de la maison. Par la porte de derrière, restée ouverte, elle entendait sans peine ce qui avait motivé Elya à venir la chercher. Les cris colereux d'un petit estomac affamé. Elle esquissa un sourire, termina d'étendre le grand drap blanc sur le fil à linge sous le soleil provençal, avant de ramasser la bassine de bois et de la caler sur sa hanche pour aller à la rencontre de sa fille.
- Maman, Raphael pleure !
Avec douceur la jeune femme repoussa une meche blonde, si semblable aux siennes pour l'heure disciplinées en un chignon vaporeux, derrière l'oreille d'Elya.
- C'est ce que j'ai cru entendre.
Ensemble, elles rentrerent et se dirigerent vers la chambre que partageait la fratrie. Au fond de son berceau, le nourrisson battait l'air de ses petits poings rageurs.
- Là, là, à t'entendre on croirait que tu meurs de faim, petit glouton !
Elle prit l'enfant dans ses bras, qui à ce contact daigna baisser légèrement son volume sonore, sentant l'heure du repas toute proche.
Anyya sourit en voyant les yeux bruns la fixer, pour sur que son pere ne pouvait le renier celui là. Car si Elya tenait d'elle, son frere était lui le portrait craché de leur géniteur.
En fredonnant un air apaisant, elle langea le bébé avant de s'installer sur le fauteuil à bascule dans la pièce à vivre. Son corsage degraffé, elle n'eut pas besoin d'encourager l'affamé pour qu'il se mette à teter goulument. Heureusement qu'il commençait maintenant à faire ses nuits, laissant ses parents renouer avec le concept de sommeil.
- Il revient quand papa ?
Anyya posa son regard d'émeraude sur sa première née, installée avec sa poupée sur l'épais tapis de laine devant l'âtre. Mere et fille avaient mis du temps à nouer un lien, separées brutalement à la naissance de la petite et ne s'étant retrouvées que deux longues années plus tard. Mais le temps et l'amour avaient fait leur oeuvre, et la naissance de Raphael avait scellé pour de bon leur famille.
- Je ne sais pas mon ange... J'espère qu'il rentrera pour le diner.
Anyya exhala un leger soupir. Certes sa seconde grossesse et la venue au monde de leur fils avaient été un grand bonheur pour eux. Mais les derniers mois, émaillés d'abord de son ventre lourd de vie, puis des semaines necessaires à se remettre de ses couches, sans compter les tetées nocturnes, n'avaient guere été propices à leur intimité de couple. Et si elle avait une confiance absolue en l'amour qui les unissait, elle aspirait à retrouver de tendres tete-à-tetes avec son époux, surtout maintenant que son corps avait retrouvé sa silhouette déliée, sa taille fine, ses formes galbées.
Qui sait, peut-être ce soir, une fois les enfants couchés... Et c'est avec encore plus d'impatience que d'habitude qu'elle se surprit à guetter le bruit familier de la canne battant les pavés.
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