[RP] Promenons nous dans les bois... - Saintes

Un craquement derrière elle, elle se retourne vivement pas qu’elle est peur mais elle espérait une réponse à ses appels enfin pas du loup, savoir où il était lui, elle préférait ne pas y penser mais là, se tenant maintenant devant-elle elle voit la tête du blondinet qui surpris n’avance plus d’un pas…

Oh Urp.. Vous voilà… Elle se rapproche de lui rapidement et lui fait une bise, contente de le revoir. Cela deviendrait presque une habitude s'il réagissait aussi peu qu'à La Rochelle. Je vous ai cherché vous savez ? Toute la journée et du coup, je me suis dit, s’il n’est pas dans une taverne, ici y’a pas de barque pour dormir alors, les grands espaces disponibles… les bois et me voilà… Toujours un peu de magie… Elle le regarde en souriant…

Désolée pour le faux départ… Disons que je me suis un peu end… empêtrée dans un filet sur la plage… et oui, j’ai voulu y retourner pour y voir le coucher du soleil et là, ben voilà que des pêcheurs de nuit avaient mis un filet à sécher… Elle regarde ailleurs, cherchant l’inspiration au fur et à mesure de son histoire… Bon je l’ai vu mon coucher de soleil et bien vu, j’y suis restée coincée jusqu’au petit matin où l’on est venu m’aider et … me voilà… Grand sourire franc et aussitôt elle change de conversation.

Alors… vous trouvez comment Saintes ? Moi j’ai trouvé ça un peu triste et il y a peu de travail. Peut-être ici avec la hache, vous avez trouvé de quoi vous occuper. Elle faillit rajouter sans moi.

Elle posa sa main sur le bras portant la hache et constata gentiment la musculature… Ah oui… c’est bien ce qu’il me semblait… Elle lui sourit. Vous ne devez pas avoir de mal à fendre ces arbres… vous me montrez ? Que j’apprenne encore quelque chose de mon ange-gardien… et promis… ce coup-ci, je ne vous quitte plus... euh enfin, je veux dire, je ne m’éloigne plus trop. Était-ce son mensonge, le plaisir de l’avoir retrouvé, la crainte qui la tenaillait depuis l’arrivée de la missive de Niort elle ne savait pas mais se trouvait bien nerveuse, il fallait qu’elle reprenne ses esprits…

Je m’installe là, cela va ? Je ne crains rien ? Montrez moi donc vos prouesses de bûcheron, afin que j’aille chanter vos louanges auprès des Rochelaises… que vous les charmiez encore plus… Faudrait pas que vous restiez... vieux garçon. Elle se mit à rire en le regardant et s’assit sur un tronc.
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Le Blondinet-au-Cheveu-Soyeux sourit en écoutant le récit extraordinaire de la Brunette. Il acquiesce avec gravité lorsqu'elle lui explique le coup du filet, tout petit sourire en coin. Puis il rit franchement quand elle commence ses flatteries.

_Ne vous fatiguez-pas Alf. Vous êtes là et en pleine forme. Moi aussi, il semblerait. Donc oublions cette mésaventure qui fait que, de toute façon, ce voyage sera exceptionnel.

Elle s'assoit, lui intimant de couper du bois. Pour lui apprendre la technique, soi-disant.

_Je suis pécheur, pas bucheron. Je n'ai probablement pas grand chose à vous apprendre. Quant à vos louanges... Tsss, épargnez-nous cela. Je n'ai pas envie que vous alimentiez ma légende, déjà bien fournie.

Elle ne peut masquer un léger rictus lorsqu'elle évoque l'éventualité de finir vieux garçon. Qui se termine par un sourire arrogant.

_Vieux garçon. Cela paraît déshonorant dans votre bouche. Est-ce si calomnieux de vouloir finir vieux garçon ? Et si c'était la destinée à laquelle j'aspire ?

Disant ceci, Sglurp fend le bois avec hargne. Ses entrainements de soule ont laissé quelques restes et il n'est pas aussi maladroit qu'il le prétendait il y a quelques minutes.

_Et vous, vous ne tenez toujours pas à me dire ce qui vous fait fuir Niort ? Oh, pas que cela m'intéresse, mais cela fera la conversation.

Et il laisse échapper son caractéristique ricanement qui fait grincer les dents.

Il n’était pas dupe et elle le savait mais jouait le jeu et c’était amusant. Son visage à chacun de ses mots, de ses petits mensonges comme une pantomime faisait mine de suivre les émotions du récit.

Un vrai comédien ce blondinet pensa-t-elle et elle apprécia sa remarque sur le voyage exceptionnel. Oui il l’était et dans le vrai sens du terme, un voyage d’exception tant par son but, ils n'en avaient pas, que par sa cause, ou par ses causes car Urp avait les siennes aussi. Elle n’avait jamais pensé être une femme vraiment ordinaire sans être imbue d’elle-même mais se sentait tout de même différente et avait rencontré un homme loin de l’être. Du coup, chaque aventure si petite soit-elle devenait prétexte à jeu, joute verbale, situation cocasse.

Elle le cherchait un peu dans ses retranchements mais n’avait aucun mal en fait, car malgré tout ce qu’il pouvait faire paraître, il se laissait approcher. Les flatteries comme il disait, n’étaient effectivement pas nécessaires mais ça, c’était sa manière à elle de contourner les questions, les situations gênantes parfois. Attaquer avant d’être attaquée peut-être, pour se protéger.

Non il n’était pas déshonorant de vouloir rester célibataire… mais ce serait dommage pensa-t-elle. Il pourrait rendre une femme bien heureuse malgré ce qu’il veut bien dire.

Elle le regarde alors maniant la hache et ma foi, il a l’air bien adroit avec. Elle est comme une enfant voyant à grands coups de tranchant des gerbes de copeaux voler. L’odeur de la sève se répand et les feuilles mortes pas toutes tombées encore volent dans le petit vent des bois… Elle se lève et se met à l’encourager en comptant les coups quand il fait une pose et pour faire la conversation comme il dit et lui pose à nouveau la question de son départ de Niort.

Sans le vouloir alors, elle hausse le ton et articule… Je ..n’ai.. pas.. fui.. Niort.

Elle le regarde, il rit et comprend qu’il plaisantait. Elle se reprend, se composant en quelques secondes un visage souriant, faisant un effort pour que sa voix ne trahisse pas la colère qui était montée bien trop vite… pourquoi ? Parce que c’était la vérité… elle avait fui. Sûrement que là bas, on la traitait de lâche d’ailleurs mais, elle savait pourquoi elle l’avait fait… pour deux enfants… deux petites filles innocentes qui n’avaient pas à payer le prix pour leurs parents qui ne se supportaient plus et cherchaient à tout prix le bonheur… ailleurs. Elle respire et répond vite, peut-être trop vite…

Je voulais savoir si mon corps et mon esprit étaient assez forts pour m’éloigner de ma vie tranquille, pour être libre et tester de nouvelles choses en découvrant ce qui m’entoure… je ne m’échappe pas, je veux au contraire attraper, apprendre beaucoup de choses pour revenir à Niort forte… bien plus forte… contre tous et surtout sûre de moi sur tout….

Et vous Urp ? Vous m’avez dit avoir aimé voyager par le passé puis plus du tout… Vous ne voulez pas m’en dire un peu plus ? Qu’est-ce qui a fait battre un jour ce cœur là ? Elle s’approche et vient poser son doigt doucement sur son torse Ou qui ? Elle soutient son regard et sourit doucement. Elle savait si bien qu’il était difficile de se confier lorsque l’on avait des caractères comme les leurs. Enfin, je vous oblige à rien... on a encore le temps de se connaître, on repart pour La Rochelle d’ailleurs ? En fait, elle aurait vraiment aimé savoir ce qui avait fait de cet homme à l’esprit bien plus sophistiqué que son apparence un pêcheur esseulé en marge des habitants Rochelais.
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Elle hausse le ton et là, il jubile, intérieurement. Quelle étrange et agréable sensation l'envahit lorsqu'il sent son interlocuteur perdre pied... Une sorte de satisfaction quasi orgasmique. Sadique ? Non, c'est une d'une toute autre nature.

Ça ne dure pas longtemps, la Brunette se reprend rapidement. Tant mieux. Il ne veut pas que l'échange devienne malsain. La contre-attaque est déjà amorcée. Après avoir déballé un texte sur-joué quant à sa volonté de découvrir, apprendre et se renforcer, elle vient jouer sur son propre terrain, joignant le geste à la parole.

Elle est douée, il apprécie.

_À vrai dire, j'attendais ces questions bien plus tôt. Vous savez faire preuve de tact. En revanche, l'écoute ne semble pas être votre qualité première. Je ne vous ai jamais dit ne plus avoir aimé voyager. J'ai toujours aimé cela. D'ailleurs ma vie s'est longtemps résumée au voyage...

Il sourit, quelque peu songeur.

_Mais un jour, j'ai pausé mes guêtres à la Rochelle et j'ai eu comme une envie de...

Il sourit, fixe son regard, puis reprend :

_... de savoir si mon corps et mon esprit étaient assez forts pour m'éloigner d'une vie nomade, riche en rebondissements...

Il ricane.

_Puis quelques révélations sur un passé insolite, l'envie d'en savoir plus sur mes racines... Pour le coup, je me suis bien enraciné... Probablement une étape nécessaire dans ma vie. Pas la plus palpitante je vous l'accorde. Mais elle aura tout de même été profitable d'un certain point de vue.

Il soupire

_Désastreuse de l'autre.

Il sourit.

_Cela vous va ? J'en doute. Mais si je vous racontais tout maintenant, notre voyage perdrait grandement de sa saveur.

Il laisse passer un silence.

_Bien nous avons assez de bois pour monter une cabane rudimentaire, mais suffisamment spacieuse pour faire chambre à part.

M'aiderez-vous à la monter ?

Il commençait à la connaître car il soutint son regard et sourit, la flattant elle aussi sur son tact. Même jeu, même caractère peut-être et même réaction car le voilà répliquant. Elle avait prêché le faux pour avoir le vrai et en connaître un peu plus. Bien sûr qu’il aimait voyager, cela se voyait dans ses yeux, là, à ce moment là au milieu d’un bois inconnu, près d’une inconnue ou presque. Il aimait découvrir et pas seulement que les lieux mais les âmes aussi.

Il allait ajouter quelque chose puis rebondit, réutilisant mot à mot sa propre phrase en riant. Mais la curiosité d’une femme est bien connue et même si elle choisissait le moment propice pour poser ses questions, elle comptait bien avoir au compte-gouttes des réponses.

Les racines sont utiles parfois, elles permettent lorsque notre esprit se perd un peu d’y reprendre calme et sérénité et il est important de savoir les «cultiver » comme les racines d’un vieil arbre en s’y penchant régulièrement mais aussi important de s’en éloigner pour savoir à quel point elles nous manquent. Et puis, si vous n’étiez pas si enraciné, lorsque je vous ai rencontré, peut-être que je n’aurai pas voulu vous sortir de votre quotidien… lui répond-elle en souriant. Quoi ? Oui, oui... je vous sors de votre routine de vieux ou tout du moins de rustre pêcheur… et elle se mit à rire.

Mais tout rustre que vous êtes, je trouverai bien vos points faibles et en apprendrai bien plus quand il sera l’heure, ne doutez donc pas… rajouta-t-elle malicieusement. Elle n’oublierai pas les révélations d’un passé insolite en tout cas pensa-t-elle. Puis se penchant pour prendre le bois.

Allons-y… tendez les bras… là.. bien droit… Elle ramassa les bûches qu’elle posa bien en équilibre sur les bras tendus. Puis tranquillement ramassa elle aussi quelques tronçons… Allez.. Montrez moi donc encore vos beaux muscles… Je veux être rassurée sur vos capacités à être mon ange gardien sur les routes…

Ils repartirent après quelques jours pour continuer leur découverte autant sur le passé que sur l’avenir.
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