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[RP] Collégiale de Chinon-Funérailles de Sa Grasce Nith

Princedusud
C'est Prince en personne qui afficha l'annonce des Funérailles


Citation:








Pace e bene

C'est avec effroi que nous apprenons le départ précipité pour l'astre solaire du Grand Maistre de l'Ordre Royal de la Licorne ,Sa grasce Nith de Cassan
Chacun et chacune est attérré de cette nouvelle au sein de Chinon,de la Touraine,de la Province de Tours et bien au delà

Ainsi eu égard aux innombrables faits de bienveillance envers les peuples aristotéliciens,nous ne pouvons faire montre que d'empathie,
Ainsi au nom de l'Église Aristotélicienne Romaine que je représente,les Funérailles débuteront ce jeudi 6 Octobre à 9h30.

En ce jour du V octobre MCDLIX, lendemain de la Saint Trufildini,


Monseigneur Princedusud,












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Théologien,Conseiller Religieux, Juge de l'Officialité
Alethea
Une pluie fine venait irriter les paupières brulantes de fatigue du Chevalier. A l’autre bout de la place, devant le porche de l’église, les deux têtes blondes des écuyers personnels des deux Capitaines marquèrent un arrêt avant de passer les battants ouverts de la nef vide et de s’installer sur les bancs qui leur étaient réservés.

Derrière eux, suivait le reste de l’Ordre de la Licorne selon leurs grades. Les Hommes d’Armes d’abord puis les Ecuyers, les Errants, les Cavaliers et les Chevaliers. Le Haut Conseil fermait la procession précédant le cercueil du défunt. Le Chevalier de Jeneffe d’abord, porteur du heaume de leur Grand maître, hommage au guerrier qu’il avait été et l’Ecu aux Couleurs du Duc de Cany, dérisoire protection de celui qui avait perdu sa vie en défendant le Royaume. Et enfin, côte à côte, les deux Capitaines : Le Chevalier Saincte Merveille, Capitaine Maître de Guerre, porteuse de l’épée frappée d’une Licorne reçue par Nith lors de son intronisation et le Chevalier de Saint Yriex, Capitaine Prévôt, qui tentait de tenir de son bras valide le collier à la Licorne d’Or, celui que seul le Grand Maître de l’Ordre arborait.

Pour une fois la marée des Licorneux avait abandonné l’Azur et s’était vêtue de sable. Chaque grade prenait place sur le banc devant celui qui le précédait mais le Haut Conseil resta debout dans l’abside, le temps que le cercueil, recouvert de la bannière de l’ordre, soit posé en son cœur. En silence, le heaume fut alors déposé à son sommet, puis le collier au centre et enfin le bouclier et l’épée en bas. Ils prirent ensuite place au premier rang. Ne laissant que celle de sa veuve à leurs côtés.

D’un revers de sa dextre la Saint Yriex se débarrassa alors de quelques gouttes sur son front. Son bras senestre coincé dans une écharpe, la faisait encore souffrir et agitait ses nuits. La dernière avait été encore plus courte que d’habitude. Elle avait quitté leur campement juste après matines pour trouver une auberge dans laquelle on accepterait de lui préparer un bain. Il lui avait fallu alors se défaire seule de ses bandages, nettoyer sa plaie et une fois son bain terminé, les refaire tant bien que mal. Comme la plupart des autres elle allait porter des braies et un pourpoint noirs mais il lui faudrait ensuite ensuite poser l’écharpe qui protègerait sa blessure. Tout ça la mena à tierce sans qu’elle n’ait eu le temps de s’en rendre compte.

Depuis près d’un mois le Haut Conseil protégeait l’agonie du Perplexe. Les meilleurs médecins avaient été appelés à son chevet dans un hospice près de Chinon mais rien n’y avait fait. La fièvre n’avait jamais baissé, il n’avait même jamais repris conscience et leurs espoirs s’étaient doucement éteints avec lui. Ce Grand Maître qu’ils allaient accompagner en prière auprès d’Aristote était le second qu’elle avait connu, le seul avec Enguerrand et, surtout, celui qui les avaient adoubées, elle et Bess, celui aussi qui l’avait poussée à devenir héraut, à reprendre, un an après lui, la charge de "Licorne".



[un grannnnd merci au JD guillaume de jeneffe pour toutes les explications sur la procession]
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Mariealice
Les beaux jours étaient finis. D'un coup la pluie s'était invitée en ce début d'octobre et tombait en ce jour de façon continue. Le ciel prenait-il part à la douleur des hommes? Qui aurait pu le dire. Pas Marie en tout cas. La tête levée sous la capuche noire observait les nuages, comme si elle espérait pouvoir en percer les secrets, trouver des réponses à ces questions qui tournaient bien trop souvent sous son crâne. Pourquoi fallait-il encore en enterrer un? Quand viendrait son tour? Quand ne pourrait-elle tout simplement plus supporter un autre deuil?

Mais déjà il était l'heure d'avancer, d'entrer dans l'église, de remonter cette nef tendue de sombre, où la lumière du jour peinait à se faire sa place, comme si elle sentait qu'elle n'était pas la bienvenue. L'un après l'autre ils avaient passé les vantaux, leurs pieds battant les pierres et remplissant ce lieu sacré de leurs pas. Chacun s'installait une fois sa place trouvée.

Les yeux de Marie étaient posés sur les armes du Perplexe tandis que son esprit s'évadait, remontait à cette fois où, pour une bêtise sur les limousines et les vaches lors d'un vote à Ryes, elle l'avait défié en duel. Et quel duel cela avait été. Rien de moins qu'une joute nautique sur la petite rivière qui coulait en bas de la forteresse, non loin du village. Il avait goûté à l'eau, elle non et quelle partie de rire et d'échanges de haut vol. Mais qui accepterait pareille idée si l'envie lui reprenait?


Oh Perplexe, tu vas me manquer....
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Princedusud


Monseigneur Princedusud entra dans la Collégiale et demanda en premier qu'on mette la bannière de deuil devant l'autel.



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Théologien,Conseiller Religieux, Juge de l'Officialité
Virginia_
Les gestes de la noiraude étaient mécaniques, un peu saccadés. Elle devait se préparer pour une cérémonie qui ne lui plaisait pas le moins du monde. Elle l'avait peu connu et pas longtemps, elle savait qu'il avait été de ceux dont on dit qu'ils sont de "Grands Hommes", elle savait que la Licorne ne serait plus jamais vraiment la même suite à son départ.

Le sable n'était pas sa couleur préférée, trop de mauvais souvenirs s'y rattachaient mais elle avait fait l'effort de la porter. Les habits étaient simples, rien d’ostentatoire, juste le stricte nécessaire, pour seuls bijoux une rose qui avait un signification toute particulière pour elle et en pendentif la miniature du portrait de sa cadette qui lui avait été offerte par sa souveraine à laquelle elle avait fait ajouter celui de ses autres enfants. Une rose pour un amour, un pendentif pour ses amours, seuls soutiens, à part celui de ses frères et soeurs d'armes qu'elle voulait avoir à ses côtés en cet instant.

D'un pas lourd, le coeur tout aussi pesant, les pensées perdues vers ceux qui n'étaient plus, Vinou arriva avec les autres à l'église, marée claire assombrie par le crachin qui s'était levé avant l'aube. Elle s'installa à l'endroit réservé aux Écuyers, deux questions lui trottant dans la tête : pourquoi fallait-il une nouvelle perte ? Quand cela s'arrêterait-il ?

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Lord_dams
Lord dams, ecuyer depuis peu de l ordre de la Licorne, entra dans la collégiale. Son appartenance à cette nouvelle famille etait récent mais son implication et sa loyauté n en etait pas moindre. Il n avait jamais eu l occasion de rencontrer et encore moins d'echanger avec le grand maitre Nith mais sa légende courrait les murs de Reys. Quelques semaines auparavant, il s'etait retrouvé en taverne avec l'epouse de ce dernier, sa pensée allait en premier lieu vers elle, qui aujourd hui devrait souffrir de l'absence de son epoux.

L ordre etait aujourd hui en deuil, la famille Licorne venait de perdre son père, son patriarche. Neanmoins il etait indeniable que l'animal mythique se relevrait de cette douleur.

C est tete baissée en signe de respect que lord s'avanca vers le banc des ecuyers.

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Cassie
Cassie qui venait d'entrer il y a quelques temps en l'Ordre de la Licorne!!!!!
Faisant sa premiere mission de defense aupres de ses freres et soeurs a Chinion.

C'est avec tristesse qu'elle se rendit en pour les funerailles du Grand Maitre , sa Grace Nith de Carsan.
Remontant la nef et alla s'installer sur un des bancs pas tres loin des personnes deja presente.
Un banc qui lui etait reservé.

Un Grand Maitre qu'elle n'avait pas eu l'Honneur de rencontrer depuis son entrée a L'ordre de la Licorne.

C'est par la priere aupres d'Aristote , son livre des vertus a la main !!!!!
Que Cassie fit hommage .
Walan
Le temps était de circonstances, si l'on peut dire, pour une telle cérémonie. Le visage fermé, les gestes de la gravité solennelle qu'il convenait d'employer, le nouvel errant avait donc participé à la procession un rang plus en arrière que "d'habitude", bien qu'une telle marche ne se fasse -fort heureusement- si régulièrement. Piètre récompense, malheureusement, en une telle occasion, que d'avoir progressé au sein de l'Ordre, puisqu'ils étaient ce jour plus que tout autres tous égaux dans la perte de leur Grand Maître.

Walan n'avait pas eut la chance de connaître beaucoup ce dernier, mais cela demeurait celui qui l'avait officiellement fait entrer dans l'Ordre, et après tout quand bien même ne l'aurait-il pas connu du tout l'hommage rendu aurait été le même, eut égard à sa fonction et à ce qu'il savait de feu le Perplexe. Mais outre le Grand Maître, c'était également pour tous les autres frères et soeurs de la Licorne tombés au combat que Sans Repos marchait sous la pluie, silencieusement.

Arrivés au sein de l'édifice, au sec -bien que des flaques apparaissaient rapidement pour peu que l'on s'immobilise-, il alla s'installer sur le banc des errants, toujours silencieux, le visage toujours fermé, avec pour seule partie mobile ses yeux gris aciers observant heaume, collier, épée et écu être déposés un à un, tandis que l'office allait débuter.

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Akane
[ La veille… ]

Dans le campement de l’armée In Zya Mémoriam, perdu au milieu de nulle part, la brune cogitait encore et toujours sur la tâche qui lui avait été confiée. Elle était présente pour tous, mais son esprit se trouvait bloqué sur Chinon où elle laissait derrière elle, son époux mourant, mais aussi son frère blessé.

Elle les savait tous deux entre de bonnes mains. Bess et Alethea firent venir les meilleurs médicastres au chevet du Perplexe, tout en tenant informée la brune qui l’avait veillé des nuits durant, espérant un signe, espérant revoir l’éclat de ses azurs, chose qui n’arrivait point. Elle alternait ses veillées pour prendre soin également du frérot mal en point qui lui aussi bénéficiait d’un très bon suivi, chose dont elle s’était assurée, et qui semblait porter ses fruits puisque petit à petit le gaillard normand reprit des forces, se remettant à ses activités.

Plongée sur un parchemin, donc au milieu de nulle part, un messager entra dans sa tente.
Et là, elle comprit.
Brusquement, elle se leva, ne le laissa pas parler, et fila récupérer sa monture, quelques affaires prises à la hâte, direction Chinon, l’hospice précisément.

Elle entra en trombe dans l’établissement, accueillie par Alethea qui déjà lui fit ses condoléances, et la guida vers la chambre du disparu. Signe respectueux à Licorne pour rester seule quelques instants avec lui, lui dire au revoir en privé.

Porte qui se referme, et la brune le voit là, étendu sur le lit, la barbe grisonnante parsemée de blond, l’air apaisé et détendu. Même dans la mort, il restait digne.
Ses poings se serrèrent, ses ongles entrèrent dans la chair de ses paumes, et un mot sorti de sa bouche, simple murmure pour commencer alors qu’elle se dirigeait vers la couche


- Je te déteste…

Evidemment, quant on parle à un mort, il ne faut pas s’attendre à une quelconque réaction, et la tempête de s’énerver un peu plus

- JE TE DETESTE !

Rage qui s’emparait d’elle, larmes qui roulèrent sur ses joues, elle se laisse tomber au sol sur les genoux s’aggripant au drap immaculé.

- COMMENT AS TU PU ABANDONNER TES FILS ET FILLES DE LA LICORNE ! COMME TU L’AS FAIT AVEC MOI QUI T’AI TOUJOURS ATTENDU ?

Dans la paume de ses mains, le drap se trouvait malmené et taché du sang de la normande. Dernier cri de rage

- TU ENTENDS NITH DE CASSAN, JE TE DETESTE !

Sanglots qui ne peuvent plus être contenus, elle les laisse déferler sur son visage, visage qu’elle cache sur le drap, pour atténuer le bruit. Quelques instants s’écoulèrent ainsi, et épuisée, elle releva la tête, le regardant, et continuant de lui parler comme si finalement il n’était pas tout à fait parti.

- Malgré tout ce qu’il s’est passé, toutes les blessures que nous nous sommes infligées,ces déchirements incessants, je sais que tu attendais le meilleur de moi, et mes sentiments n’ont jamais cessés.

Caresse sur le visage froid, elle ajoute

- Maintenant tu dois te trouver avec le Très Haut, en compagnie de notre fille chérie. Veille sur eux, aussi, sur ceux en qui tu as cru.

Lentement, elle se relève, sorti de la chambre, puis prit quelques minutes pour s’entretenir avec Bess et Alethea concernant les aspects funéraires, puis alla retrouver son frère, s’assurer que tout allait pour le mieux pour lui, et prendre le relais des barbières. Elle ne lui parla pas de la cérémonie à venir, il était certainement avisé de toute façon, par pudeur mais aussi pour ne pas l’accabler davantage, le sachant aussi très pris.

[ Jour J ]

Vêtue d’un pourpoint noir, de braies assorties, d’un ruban de même couleur pour nouer sa chevelure de jais, et de cuissardes, la veuve entra dans l’édifice religieux silencieusement, essayant de rester droite et fière, même si le trouble se trouvait bien visible.
A la vue du cercueil, ses jambes ne la retenaient quasiment plus, et péniblement, elle avançait vers les membres du Haut Conseil qui lui avaient réservé une place à leur côté. Hochement de la tête à l’attention de Alethea et Bess, elle s’installa, les yeux rivés sur la boite de bois devant elle sur laquelle étaient disposés ses couleurs et ses apparats de Grand Maistre.

Inconsciemment, elle espérait qu’il sorte de ce sarcophage de bois, inconsciemment…
Il avait un humour noir et cynique, mais pas à ce point…
Murmure de la normande.


- Nith…
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En deuil de son époux
Semper Paratus Servio
Bess.scte.merveille
Avant l'heure

Tout était sombre, le temps, la lumière du jour, sa tenue, le campement, son humeur. Le fait d'être en guerre n'arrangeait pas la chose. Comme si cela noircissait un peu plus le tout. La dernière fois qu'ils avaient enterré l'un des leurs c'était Mackx, un autre temps ... qui paraissait si loin dans ce campement devenue boueux par la pluie qui venait de faire son apparition, ou les blessés avaient été rapatriés pour être soignés, ou donc la peine régnait déjà.

La mort du perplexe avait comme laissé un voile sombre s'abattre sur leur campement, rendant la boue un peu plus boueuse, le temps encore plus humide, et la peine encore plus lourde.

Comme à son habitude, elle avait refusé à son jeune escuyer l'aide qu'il proposait, et l'avait envoyé s'occuper de Cardinal, la déconvenue évidente du gamin n'avait pas fait fléchir la Bess, il était là pour apprendre ? et bien ça passerait par le frison au caractère irascible et somme toute lunatique. Shiska aurait dit "un pur SM" (comprendre par là Saincte Merveille et non autre chose). Elle avait également refusé l'aide du Loup, qui était parti en grognant, mais elle voulait être seule. Troisième Grand Maistre qu'elle connaissait, le premier avait disparut pour réapparaître il y a quelques mois. Le "Guigui" ou "monsieur Grand Grand" qui l'avait intronisée escuyère. Il y avait eut Eng, son mentor encore aujourd'hui, qui avait abandonné sa charge. Et maintenant Nith, tombé sous les coups des ennemis du Royaume, lui qui l'avait adoubée dans une clairière Mainoise. Lui qu'elle pensait immortel, comme les grands qu'on idolâtre, il venait de lui rappeler ... de leur rappeler à tous comme la vie est si courte et peut être fauchée lorsqu'on s'y attend le moins.

S'habillant dans un silence relatif, elle pensait à lui, et à tous ceux qui tomberaient encore avant que cette guerre ne se termine. Elle se revoyait dans cette grande clairière qui avait fait d'elle se qu'elle était aujourd'hui, Chevalier ... membre du Haut Conseil. Elle revoyait ce Grand Maistre qui avait toujours eut une manière bien à lui d'officier lors des cérémonies d'intronisation, connaissant tout son petit monde bien plus qu'on n'aurait pu y penser de prime abord. Elle le revoyait debout, fier et droit sur cet estrade, attendant qu'elles prononcent toutes deux leur serment, le tout éclairé à la seule lueur des torches qui avaient disposées un peu partout.

Elle revoyait ce grand homme qui avait changé à tout jamais sa vie au sein de l'ordre, celui qui faisait que chaque matin, elle se levait en espérant être à la hauteur. Celui qui faisait que chaque jour, à chaque décision, elle se remémore ce qu'est un Chevalier, guidant ses actes et ses paroles en respectant les préceptes de Justice Honneur et Bravoure.

Elle ferma les yeux, et inspira un grand coup tout en attachant la fibule agrémentée d'une licorne d'argent à sa cape de sable. Il n'était pas question de laisser le moindre sanglot poindre ...ça ne pleure pas un Chevalier, ça subit les coups du sort, ça se relève et ça continue à oeuvrer, jour aprés jour, semaines aprés semaines ... années aprés années jusqu'à ce que la mort vienne chercher son dû. Quand le temps est venu.

Elle inspira une nouvelle fois, longuement avant de sortir de la tente et d'héler son escuyer.


Elyas ! Il vaudrait mieux pour toi que tout soit prêt ... on part ! Shiskaaa ?
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Guillaume_de_jeneffe
- Et que ça brille. Si j'y vois un poil de poussière, vous allez comprendre ce que c'est que la douleur!!!

Pour sûr, quiconque aurait vu et/ou entendu le chevalier de Jeneffe en cet instant aurait, à bon droit, remis en question la prétendue courtoisie perpétuelle de ce dernier. En cette triste journée qui devait être marquée par les funérailles du Perplexe, le Flamand était d'une humeur massacrante où l'exaspération devant l'incapacité des valets à exécuter ses ordres le disputait à une tristesse qui se traduisait par un degré d'énervement maximum. Alors qu'il était écuyer, alors qu'il attendait l'adoubement, il voyait la mort comme un événement normal dans la vie d'un membre de l'Ordre. Il avait choisi la voie de la chevalerie et savait ce à quoi il s'engageait. Et cela ne l'avait pas fait fléchir au moment de prononcer son premier serment. Alors qu'il était chevalier et, partant, lieutenant-commandeur, il voyait la mort comme la preuve que sa décision n'apportait pas que prestige et valeur morale. Et cette mort solidarisait l'Ordre autour des survivants, dans cette communion spontanée de ceux qui savent ce qu'ils risquent et en rient au coin du feu. Alors qu'il était Grand Maistre, il voyait la mort comme son échec. L'échec de n'avoir pu prémunir ceux qu'il s'était engagé à protéger des coups de l'adversaire. Même s'il ne pleurait plus – la seule exception avait été son épouse – depuis la chute du Vergy dans d'enneigés chemins, la peine restait identique, lui ôtait le sommeil et réveillait le dégoût de lui qui se nourrissait de cette insolente vieillesse. Et aujourd'hui, alors qu'il est Grand Escuyer de France, il ressent la même chose. Il est le responsable des Ordres royaux. Celui qui doit les protéger et les assister. Et celui qui dirige la Licorne, le plus ancien de ces Ordres, celui qui aurait dû être son interlocuteur direct disparaissait comme les autres. Sans qu'il n'y put rien.

C'est dans cet état d'abattement moral qu'il se heurtait à des incapables. Mais qu'il n'avait guère le choix, là non plus. Visiblement, les bons ouvriers et artisans étaient déjà occupés et il avait dû se rabattre sur cette poignée de porteurs de doubles mains gauches et incarnations vivantes du lymphatisme le plus extrême. Le heaume n'avait ni été graissé ni poli comme exigé, les lanières de l'écu semblaient de paille tellement le cuir avait mal été entretenu. C'était donc un Flamand éructant qui s'époumonaient, heureusement à l'écart de ses frères et sœurs, dans une petite officine chinonaise. Tant et si bien qu'après avoir certainement nettoyé entièrement les conduits auditifs des zouaves qui seraient chichement payés, il put prendre la direction de la procession avec les pièces honorables finalement enfin dignes d'être montrées.

Heureusement que, habitant du Nord, il ne trouvait pas dans la pluie cause d'insatisfaction chronique. Sans cela, nul doute que l'eau qui dégoulinait sur lui eut renforcé – si c'était encore possible – l'humeur de chien qui était alors la sienne. Visage fermé, il salua l'Ordre et gagna sa place. Précédant les deux capitaines, il portait donc le heaume et l'écu, assemblé dans une construction qui permettait au premier de coiffer le second, comme sur les peintures héraldiques qu'il affectionnait tant.

Ce fut la place, puis l'entrée dans l'église. Nith était croyant. Il eût été difficile d'agir de même avec le Loup de Delle. Dans le silence, Guillaume, alors, pria. Pour celui qu'ils honoraient aujourd'hui mais aussi, comme d'autres, pour ceux qui déjà avaient quitté cette terre. Pour celles et ceux que, malgré leurs différends et différences, il avait aimé. Pour Bralic dont il moquait la jalousie lors de sa mission en comté. Pour Kratos, dont il regrettait la répartie et les piques sanglantes. Pour Zalina aussi, ne sachant où elle était et ayant été incapable de la retrouver ou de la faire retrouver. Pour tant d'autres encore. Son visage laissait peu de doute sur sa peine. Sourcils froncés, regard rivé au sol, mâchoires crispées, le chevalier souffrait en silence. Que ne soit-il tombé, lui, plutôt que les autres ? Que n'eut-il donné sa vie pour une seule des leurs ? « Et quoi le Tout-Puissant, on me déteste tant que l'on me laisse sur cet enfer terrestre plutôt que de m'envoyer rejoindre pour l'éternité lunaire ceux que j'ai poursuivi ici bas ? »

Il déposa enfin l'écu et le heaume sur le cercueil. C'en était fini de l'aide qu'il apporterait au jeune seigneur Normand qui avait gagné son surnom un jour d'intronisation. Avec lui la Licorne mourait mais Guillaume espérait, savait que très bientôt il assisterait à sa renaissance, lorsqu'il scellerait la reconnaissance du nouveau Grand Maistre de l'Ordre.

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Elias.de.cheroy
Quand faut y aller faut y aller.



L'ambiance est des plus pesante sur le campement. Le deuil venait de frapper la Licorne. Dans un premier temps, Elias ne l'avait pas compris. Certes il avait entendu dire que le perplexe n'était plus. Mais ce perplexe il ne savait point qui c'était, et cela le laissait perplexe. Mais ce sentiment fut rapidement dissipé. Le perplexe n'était autre que le Grand Maître de l'ordre, cet ordre qu'Elias servait depuis qu'il avait été accepté comme écuyer de l'un des Chevaliers.
Il ne connaissait point cet homme et donc n'éprouvait aucun sentiment de peine, tristesse. Mais il se devait de porter le deuil, c'était la moindre des corrections.
La date des funérailles avaient été fixée et tous s'affairaient pour s'y rendre. Et comme à l'accoutumée, Bess avait refusé l'aide de son jeune écuyer. Elias n'avait rien dit, mais il n'en pensait pas moins. Ou plutôt en souffrait intérieurement.Il était sorti de la tente, pour se préparer à son tour. Cela avait été fait en deux temps trois mouvements.
Il restait à présent la partie la plus difficile des préparatifs. S'occuper de Cardinal. Certes le cheval voyait Elias s'occuper de lui tous les jours, mais il avait un sacré caractère. Tout en maugréant après le cheval et sa propriétaire, Elias se retrouve le postérieur dans la boue. Encore une fois le frison avait fait des siennes et cette satanée pluie n'arrangeait rien.
Il se releve furieux. Il lui fallait à présent tourner se changer, car il ne pouvait se rendre aux obsèques ainsi, mais Cardinal n'était pas prêt.
D'un mouvement énergique il frotte ses fesses, comme pour enlever cette boue collante à ses vêtements. Ses mains sont recouvertes de cette boue qui colle. Il se tourne, là se trouve le seau avec lequel il donne à boire à Cardinal. Il y trempe les deux mains et frotte énergiquement. Puis les frotte contre ses cuisses comme pour les essuyer. Voilà qui est fait. Puis se tournant vers le cheval. Tout en lui caressant l'encolure.


Allons mon beau Cardinal, c'est moi Elias. Laisses toi faire, ta maîtresse t'attend.

Sa voix est douce et calme, et étrangement, il semble que le cheval ait compris. Elias termine à peine de préparer le frison qu'il entend qu'on l'appelle.



Elyas ! Il vaudrait mieux pour toi que tout soit prêt ... on part ! Shiskaaa ?

Il réplique aussitôt, tout en tirant sur les rennes du cheval pour l'amener devant la tante de Bess

Voilà, voilà, On est........Cardinal est prêt

Certes il y a peu, Elias aussi était prêt, mais là il ne l'était plus, tant il avait de la boue sur les vêtements. A n'en pas douter, il allait subir les foudres du Chevalier lorsqu'elle le verrait dans cet état.
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Elias Juliani Fauville Cheroy, écuyer personnel du Chevalier Bess Saincte Merveille
Boucanier
Il était dans le cortège qui s’apprêté a entrer dans l’éc lui au milieu de ses Frères et Sœurs,le cœur lourd ,les yeux vers le ciel gris ,il lui semblait que même Aristote en ce jour était triste et pour larmes c’en une pluie froide qui tombait sur les Licorneux
Déjà son troisième Grand Maistre ..et celui-ci ,le dernier ; l’avait intronisé Écuyer , et trouvait le moyen de l’ abandonner le jour ou il était intronisé Errant ,Boucanier le colosse se sentait comme un petit enfant , il était orphelin
Lui qui pensait que les Grands Maistre étaient indestructible.
Machinalement il avançait suivait les autres et se trouva assis au milieu des autres Errants attendant que la cérémonie commence
triste journée!
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Ewaele
Pourquoi de sable ? Elle se souvenait encore de lui aux dernières intronisations qu’il avait présidées… Sa tenue bigarrée qu’il affichait clairement. C’était-il seulement rendu compte des regards de tous les licorneux sur ses étoffes colorées et si mal assorties ? Elle n’en savait rien et s’en moquait royalement, mais c’était une des dernières images qu’elle avait de leur grand maitre et qui resterait à jamais gravée dans sa mémoire… Cela aurait pu, presque, lui tirer un sourire, mais ce n’était ni le lieu ni le moment… Tout était si… Sombre ?

Le temps, les tenues, les mines… Oui cela était de circonstance, oui c’était une évidence, sauf peut- être pour le temps… La pluie martelait le sol, les nuages nombreux tous aussi gris les uns que les autres couvraient le plafond au-dessus de leurs têtes. Pluie fine, mais froide, qui savait sournoisement s’immiscer et faire frissonner. Rien que d’y penser elle était gelée, son capuchon sur la tête, elle referma un peu plus sa cape sur elle, continuant à avancer avec ses frères et sœurs au rang qui était le sien.

Et ces pas… Seul bruit audible de toute une assistance, muette, renfermée, avançant mécaniquement. Seul bruit sourd, lourd. Il sonnait comme le glas… L’Agonie était bien loin, sauf peut- être dans le cœur des azurs, c’était bien la mort qui résonnait, qui martelait les pavés du parvis de l’église puis une fois les battants passés, se répercutaient sur le sol mais aussi sur les murs de pierre de l’église… Elle prit place et malgré elle murmura :
‘Ordo ad chao’.

Elle regarda passer la procession qui remontait l’allée. Le haut conseil avec les armes du normand. Arrêt dans l’abside, dépôt de la bannière de l’ordre de la licorne sur le cercueil et enfin les effets du grand maitre. Un nouveau frisson parcourut son corps, elle fit glisser son capuchon laissant apparaitre sa chevelure flamboyante. Pour une fois son esprit ne vagabondait pas, elle était bien là, mine des mauvais jours ? Non. Juste celle d’une personne chagrine, triste, qui voulait comme tous ceux présents, rendre un dernier hommage, à celui à qui, elle avait un jour prêté serment. Tout le monde avait pris place, la cérémonie allait pouvoir commencer.
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Alfgard
[Le matin de la cérémonie ]

La dernière cérémonie que le Grand Maistre Nith préside : ses funérailles !

Elle entend la pluie clapoter régulièrement sur la toile de la tente et ouvre enfin les yeux.
Pas envie de se lever. Trop mal. Une nuit agitée, pleine de morceaux d'hommes, de sang, de cris... La guerre, sale, l'a bien amochée cette fois.
La rouquine s'en est toujours sortie sans trop de bobos mais là, elle a morflé sévère. Pour tous les coups qu'elle a donnés ? Pour les vies qu'elle a ôtées ?

Elle empoigne un bout du drap râpeux et s'en sert pour se sécher le visage, couvert de sueur.
La fièvre.
Se lever, faire sa toilette comme elle pourra, refaire son pansement sans rien dire à Rems de l'infection qui la ronge depuis deux jours. La plaie, qui lui scinde la cuisse en deux, de l'aine jusqu'à l'extérieur du genou, fait mauvaise figure.

Sable pour les vêtements.
Un bâton pour la soutenir.

Elle est prête et rejoint Rems en claudicant pour se rendre à la Collégiale de Chinon où ont lieu les funérailles de Nith.
Devant son air soucieux, elle le rassure en souriant :
tout va bien Mon Vampire, ne vous en faites pas. Je suis costaud, vous me connaissez suffisamment pour en être certifié, non ?

[L'entrée dans l'église]

Elle salue ses compagnons d'armes et rejoint les Errant tandis que Rems est maintenant avec les Ecuyers. Les HA et les Ecuyers pénètrent dans l'église, c'est à leur tour de remonter la nef noire, suivi des Cavaliers et des Chevaliers.

Bruit de bottes ferrées qui se répercutent entre les murs froids.
Peu de lumière, beaucoup de tristesse.
Et cette pluie incessante...

Les Licorneux prennent place.

Le silence toujours, entrecoupé de toussotements, de raclements de gorge.
La pluie, encore et toujours, si assourdissante en ces instants où la patience est mise à l'épreuve.

Vite, qu'on en finisse ! La douleur est trop forte, elle a peur de défaillir.
Non pas ici !
Les yeux fermés, elle va puiser au-delà la force dont elle a besoin pour donner le change.


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