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[RP] Collégiale de Chinon-Funérailles de Sa Grasce Nith

Lady_antlia
Il est des jours que l'on aurait évité de vivre, des jours que l'on aurait souhaité ne jamais vivre.

L'annonce de la mort du Grand Maistre de la Licorne avait fait l'effet d'une cassure, un silence abasourdi accueillant la nouvelle en l'Ordre Royal .

C'est aussi ce que l'Etoile avait ressenti: une cassure en elle, une fêlure en la Licorne et des frères et soeurs horrifiés, stupéfaits d'avoir perdu l'un des leurs.

Le Perplexe représentait beaucoup pour Antlia: celui qui tout d'abord lui avait fait passer son entretien en tant qu'Impétrante en compagnie de la Pivoine. Elle avait été gâtée d'avoir face à elle deux grandes figures et pointures de la Licorne, honorée et fière même. C'était de ces convocations qui changent son propre avenir face à deux êtres se jouant l'un de l'autre, se cherchant mais s'appréciant tout de même.
Puis les images d'un Nith lui donnant quelques cours d'Héraldie avant que Guidel ne prenne en charge ce cours fut un temps .... Ses premières armes en la matière.
Puis l'image d'un Grand Maistre haut en couleur, et enfin d'un voyage sur les terres angloises afin de ramener un trésor pour la Licorne.

Ces flashs venaient à elle tandis qu'elle avançait dans cette tenue sable impeccable, cheveux tirés, mine fermée et grave, yeux légèrement rougis de n'avoir pu trouver le sommeil comme il se devait.

C'était une dernière escorte qu'elle entreprenait pour lui avec ses frères et soeurs: escorte jusqu'à sa dernière demeure.
Tout le monde prenait place, elle fit de même machinalement tandis que son esprit se perdait à encenser cette guerre qui leur avait tant couté.

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Rems
Une de ces journées qui marquent l'âme d'un homme... Mais dont l'esprit ne s'imprime d'aucun détail ou presque. Un souvenir à la fois précis et vaporeux. A jamais une inacceptable vérité.

La mine nébuleusement sombre, Rems avait fait partie du corps de la procession. A l'entrée dans l'église, il avait suivi du regard sa Louve s'asseyant sur le banc des Errants, alors qu'il prenait place avec les Ecuyers. Alfie souffrait visiblement de ses blessures, mais Elle était vivante, rien n'importait plus.

Divaguant mentalement, le Nîmois sourit au souvenir d'une soirée passée dans une taverne du fin fond de l'Angleterre avec Nith, Alfie et Antlia, à combattre farouchement un prêtre qui tentait de les convertir à grand renfort d'une boisson si louche qu'elle était non alcoolisée.

Soupir d'une infinie impuissance...

A l'instant présent, il n'y avait rien à faire... Rien à dire... Simplement à avoir une dernière pensée commune pour le Défunt Perplexe, avant de retourner accomplir la mission pour laquelle il avait donné sa vie.

Que ce ne soit pas en vain.
Fool.deboishardy
La pluie battante sur le parvis, la gadoue, le froid, le montpelliérain honnissait toutes ces choses-là, et plus encore les funérailles.
Pourquoi fallait-il qu’il pleuve toujours pour un enterrement ? Aristote y prendrait-il un malin plaisir à faire pleuvoir comme vache qui pisse pour ces jours-là?
Ça fleurait bon le blasphème, mais Fool en avait cure aujourd’hui. Il resserra son mantel, et inconsciemment, se rapprocha de ses frères et sœurs écuyers de la Licorne pour essayer de profiter d’un peu de chaleur humaine. Il en avait bien besoin de cette maudite chaleur.
Dieu que le Nord est triste. Ils ne peuvent pas faire la guerre dans le Sud ces canailles de ponantais? Là il frisait la bêtise avec des réflexions de cet acabit…

Il reporta son attention sur les groupes qui formaient petit à petit le cortège funèbre : Le Haut Conseil, les Chevaliers, les Cavaliers, les Errants, les Ecuyers et enfin les Hommes d’Armes.
Valides et invalides avaient fait le déplacement pour rendre un dernier hommage au feu Chevalier Nith de Cassan, feu Grand Maître de l’Ordre Royal de la Licorne, feu époux et quoi d’autre ? une vie se résume-t-elle à des titres ? des étiquettes ? ou bien se résume-t-elle à une jolie boîte en bois portée par une voiture tirée par un attelage ? décidément la morosité ne réussissait point au languedocien.
Au moins étions-nous tous égaux dans la mort. La mort… ? En tant que soldat, il l’avait côtoyée, courtisée. Il avait dansé avec durant les batailles. il l’avait embrassée même… Il se passa machinalement la main gantée sur la cicatrice qui barrait son visage… mais jamais il ne lui avait permis d’avoir le dernier mot, pas encore en tout cas, mais ça viendrait… un jour… lointain espérait-il ?

Cet an de grâce 1459 avait été une année bien sombre, somme toute : Sa tendre aimée Chelséa avait quitté ce monde, sans qu’il puisse lui dire un dernier au revoir. Lui, à la guerre loin au Nord, elle, seule et malade dans le Sud. Son absence dans un moment aussi pénible, Fool s’en voudrait « ad vitam aeternam ». Il avait conservé la missive, qui lui annonçait la funèbre nouvelle, écrite par les sœurs du couvent ou avait rendu l’âme son Amour. Une mèche de cheveux était-ce tout ce qu'on laissait derrière soi?
Puis le chevalier Nith, grand maître de l’ordre qu’il servait depuis deux années, et qui faisait figure paternelle, certes lointaine mais censée assurer la pérennité de l'ordre, lui, tombé en remplissant la mission à laquelle il s’était dévoué : Défendre la couronne de France. Bah, un peu chanceux malgré tout, Fool connaissait d’autres fins bien moins glorieuses.

Il fut tiré de ses pensées lorsque le cortège de mines sombres et détrempées se mit en route pour la dernière marche du Chevalier de Cassan. Fool suivit et se dirigea, d'un pas traînant, propre à tous les enterrements, vers l’église de Chinon. Il remonta la nef et entra dans la rangé assignée aux écuyers. Il attendit que le reste du cortège prenne place et qu’on installe le cercueil dans le chœur.

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Karyaan
[Parce que...]

[Au Mans]

Une taverne, toujours la même. Parce que c'est là où ils se réunissent, là où ils peuvent être le plus libre. Une taverne, un soir comme un autre, entourée des siens, de ceux qui la portent et la font avancer. Une taverne où la porte s'ouvre sur un messager harassé qui ne salut personne et s'approche de celle qu'on lui a décrit, là-bas, plus au sud. Les sourcils se froncent, les mains se posent sur les gardes des lames de chacun de ses amis.
En silence, les yeux métallique de l'inconnu se fondent dans la brume de ceux qui lui font face. Visage buriné de ces messagers qui passent leur vie à dos de cheval, galopant, bravant le temps, chaud, froid, pluie ou soleil cuisant. Levant la main, il lui remit une missive frappée d'un sceau qu'elle ne peut que connaitre. Fronçant les sourcils, elle le regarde un instant et prend le pli cacheté. Sans un mot, juste ce regard si particulier, il fait demi-tour et disparait dans la nuit, refermant la porte, brisant ce moment en suspend.

Silence, quand l’Écuyère fait tourner la missive entre ses doigts. Elle avait du partir plus tôt de la cérémonie d'intronisation, elle ne savait donc pas. Partir à cause de sa charge, partir parce qu'elle n'avait pas le choix. Et quand elle brisa le sceau un seul mot lui frappa le ventre comme un violent coup de poing.

Deuil...

Tout se glaça, tout se crispa, et puis... égoïstement la violence du froid s'adoucit à la lecture du nom.
Égoïstement... même si la peine était là, même si la nouvelle était malgré tout lourde de conséquence.
Son pouce frôla ce sceau qu'Elle seule avait pu apposer. Fermant les yeux, elle ne pu que soupirer de soulagement... égoïstement... elle s'en voulait déjà. Mais comment aller contre ça ?

Elle prononça des mots qu'elle n'entendit pas elle-même tant les choses se bousculaient en elle. Et la seule chose dont elle se souvient de cet aparté d'une vie, c'est la chaleur des bras de celui qui la réconforta.


-

[Chinon]

Elle avait refusé la moindre escorte. Se faisant rabroué, trop dangereux par ces temps de guerre. Elle ne les écoutait pas quand elle regardait son petit page sellé le cheval que le Chevalier lui avait laissé. Vêtue de noir, bottes ferrées, braies, chemise, lourde cape sur les épaules et capuche lui barrant les trois quart du visage. Elle monta sur l'animal qui s'ébroua. Et c'est sans un mot qu'elle tourna la bride et s'éloigna de ceux qui mourraient déjà d'inquiétude de laisser leur Comtesse prendre la route vers Chinon, ville assiégée, première ville du front.
Pas lent et lourd, pesant de tout ce que ce chemin signifiait. Noyée dans ces pensées morbides de se dire qu'un jour, c'est à ses funérailles à Elle qu'elle devra se rendre. Parce que c'est le lot de tout Licorne. On ne meurt pas de vieillesse quand on sert.
Pas lent de l'animal, cadençant ce corps courbé sous la peine, visage fermé, cherchant à supporter le flot d'un avenir qu'elle souhaite le plus loin possible.

Arrivant à Chinon, elle demanda dans un murmure où se trouvait la Collégiale et s'y dirigea sans attendre. La garde attenante l'arrêta et elle glissa de sa monture. Bottes frappant le sol pavé, sale et mouillé, elle releva sa capuche, et montra patte blanche, ou plutôt Licorne cabrée. On la laissa passer.

Retirant sa cape, elle rejoignit ceux qui étaient déjà présent. Écuyère solitaire qui se fond dans la masse de ses frères et sœurs d'arme. Elle ne salut personne, pas le goût, pas la tête à ça.
Pour elle, la mort n'est pas une fin en soi, n'est pas vraiment une perte, c'est une renaissance. Au sein de sa culture, on la pleure comme on s'en réjouit. Mais pas là...
Parce que celle la, pouvait signifier une autre, parce que s'il a été touché, d'autres pouvaient l'être aussi. D'autres... d'autres...

Et le cortège s'ébranla.
Parce que...
Parce qu'un Licorne ça ne pleure pas, ça se résigne.
Parce qu'un jour, ils ont tous fait le choix d'offrir leur vie à une cause.
Parce qu'ils savent qu'un jour, tous pourraient tomber sous la lame des ennemis de cette Couronne qu'ils servent.
Parce que...
Alors ils avancent en silence, rendant hommage à la grandeur d'un homme. A la sagesse d'un père. A la force d'un Grand Maitre.
Ils se muent, serpent de sable suivant la mise en bière d'un de leur frère.

Fantôme noir parmi les autres, dans l'église elle rejoignit le banc de ceux de son rang.
Elle savait qu'Elle ne serait pas présente, nul besoin de la chercher.
Évitant les regards, sauf peut-être d'un seul.
Elle s'assit là où elle devait être.
De Comtesse la revoilà Écuyère, d’Écuyère, la voilà redevenu femme, de femme la voilà devenu plaie ouverte d'une peine partagée.

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
Shiska
Les ombres allaient et venaient dans le camp des licorneux. Le vent soufflait lascivement sur la lande sans arriver à faire bouger les drapeaux en berne. Ombre parmi les ombre, le loup avançait entre les tentes en grommelant. D'accord ce n'est pas vraiment nouveau. Pour tout dire il faudrait compter plutôt les fois où il ne grogne pas ce serait plus simple. Mais cette fois ci les grognements lui permettaient de cacher autre chose...

Tout le monde savait à quoi on devait l'ambiance morose. Et l'état d'esprit de Shiska ne dérogeait pas à la règle. Sa femme n'avait pas voulu partager les prémisses de l'instant fatidique où l'on rendrait hommage au mort. Du coup il avait du la laisser seule dans leur tente et aller faire un tour le temps qu'elle soit prête. Pas moyen de protester en quoi que ce soit. Il comprenait mieux que personne sa louve et savait quand il devait ou non lui laisser de l'espace. C'était le cas cette fois ci. Malgré tout il avait bien le droit de grogner un peu vu que lui aussi était triste...

Morose et triste. Le perplexe était quelqu'un qu'il respectait depuis qu'il avait pris la route depuis le Limousin pour suivre sa louve et les cornus. C'est ce grand chef qui avait accepté de jeter un coup d'oeil sur sa candidature pour rentrer dans l'ordre. C'est également devant lui qu'il avait prêté serment à l'ordre. Un grand monsieur pour sur. Et un grand monsieur mort... qui ne pourra plus jamais diriger les licorneux.

Il avait revêtu une tenue noire pour l'occasion. Tenue pas vraiment distinguée vu que son attirail de guerre contenait peu de variantes. Toute en sobriété, sans fioriture et pratique. Non loin, le jeune escuyer de la Bess semblait avoir un peu de mal avec Cardinal. Le cheval avait son caractère c'est certain et il était bien content de pas avoir à s'en occuper. Finalement le gamin allait peut être être utile à quelque chose... De là à dire que le Loup voyait d'un œil mauvais l'arrivée de ce blond qui squattait leur tente à longueur de journée il n'y avait pas grand pas.

La commissure de ses lèvres faillit se soulever en voyant le gamin voler dans la boue. Mais ce petit moment d'amusement ne suffisait pas hélas pour lui faire oublier le malheur qui s'était abattu sur eux.


Shiskaaa ?

Les oreilles du Loup s'étaient tendues à l'appel de la louve. Comme si il existait un lien qui leur permettait de se trouver en n'importe quelle occasion. Du genre quand l'un des deux a besoin d’engueuler l'autre... Il jeta un dernier regard au gamin et prit la direction de la tente.

Tout est prêt loulouve... On peut y aller...
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Aldraien


Les yeux grisâtres se rouvrent sur le reflet que le miroir renvoie.
L’Errante s’observe, le teint pâle accentué par la chevelure rousse qui encadrait son visage, les cernes sous ses yeux témoignant du peu d’heures de sommeil qu’elle avait eu les nuits précédentes. Ses traits sont tirés, par l’inquiétude, par les mauvaises nouvelles qui jour après jour l’ont miné pour rendre sa silhouette légèrement amaigrie, épuisée qu’elle était de s’inquiéter sans cesse pour les siens. Depuis le début de la guerre, depuis que les Licornes se sont mobilisés en Touraine, elle n’a pas été là. Elle n’a pas pris part à cette mission.
Elle est restée dans son Comté afin de servir le Royaume de France et la Couronne, elle s’est battue aussi, et est tombée au premier assaut. Plus d’un mois et demi à devoir subir la convalescence qui l’empêchait de travailler comme il se devait, un mois et demi à voir son Comté ravager par des personnes lâches et sans honneur qui mettaient un point d’honneur à faire tomber le Limousin & la Marche à genoux pour mieux pouvoir l’achever, un mois et demi à se battre dans le vide pour l’aider à se relever alors qu’à chaque fois que la situation semblait se calmer un nouveau coup du sort venait les frapper. Pourtant elle est restée, toujours là, toujours à croire et à se battre.

Et, récemment, la cérémonie d’Intronisation qui avait vu plusieurs personnes devenir membres à part entière de l’Ordre, qui avait vu les efforts de certains récompensés, qui avait mis à jour une certaine trahison. Mais plus que ça, cette cérémonie avait brillé. Brillé par l’absence de deux membres du Haut Conseil, dont le Grand Maistre. Si cela avait semblé étrange à tous, ils ne s’attendaient certainement pas à ce qui leur fut révéler lorsque tout fut fini.
Le Perplexe est mort. Sous les coups ennemis, l’arme au poing comme chacun rêvait de perdre la vie. Il est mort en Chevalier, avec Honneur et Bravoure, pour la cause commune qu’ils servaient tous. Il est mort en Licorne.
Et eux, eux tous, avaient accueilli la nouvelle comme un coup porté à leur cœur, comme une partie de leur âme qui leur aurait été arrachée. Comme les autres, le dernier souvenir qu’elle a de Nith est l’homme haut en couleurs qui avait dirigé la dernière cérémonie d’Intronisation, dans une ambiance chaleureuse et sereine, ou presque. Elle savait qu’il était parti en Angleterre avec sa Suzeraine, elle l’avait appris alors qu’elle était de passage en Lyonnais-Dauphiné.

Il était impensable pour elle d’imaginer que le Grand Maître puisse mourir. Naïvement, elle était convaincue que ces Grands Hommes, ceux qui font la fierté d’un Royaume, ceux qui guident des hommes et des femmes sans faillir et continuent d’avancer malgré le poids de leurs vies respectives, étaient immortels et ne pouvaient pas mourir. Se rendre compte de son erreur avait été une grande épreuve pour elle.
Son reflet la regarde encore, et la main se porte à son ventre. Combien de temps pourrait-elle le cacher ? Jusqu’à ce qu’elle retourne aux combats, en compagnie des autres Licornes, qu’elle soit obligée de le dire à une de ses Capitaines. Pour l’instant rien ne se voyait, et c’était très bien comme ça. Les vêtements de sable étaient venus recouvrir son secret, mur d’une finesse incroyable lorsqu’on connaissait l’importance de ce qu’il dissimulait. Il n’était pas encore temps de le dévoiler, pas encore, le temps était au deuil, pas à la vie. Elle avait prévenu Elisa et Hannibal de son absence, elle avait pris la route jusqu’au lieu de la cérémonie, sa jument aussi morose qu’elle. Capuche recouvrant une partie de son visage, elle avait froid. Était-ce la pluie du mois d’octobre qui fouettait son visage ou la perte d’un Père de la Licorne qui avait laissé s’échapper la chaleur ? La raison n’était en fait pas si importante que ça.

La jument avait été laissée dans l’écurie d’une auberge du coin et la Carsenac avait finalement rejoins tous ses Frères et Sœurs dans la procession, ombre supplémentaire parmi les Errants. Dernier hommage à un homme qu’elle n’avait finalement que très peu connu, mais également à un Grand Maître qu’elle admirait et respectait. Celui qui avait toujours été son Grand Maitre, qui l’avait intronisé alors qu’elle n’était qu’Impétrante, qui avait fait d’elle une Licorne à part entière.
Nulle place pour la joie aujourd’hui, mais l’Errante est intimement persuadée que le Chevalier continuera de veiller sur eux, qu’importe l’endroit où il pouvait se trouver à présent. Qu’il restera le guide qu’il a toujours été pour ceux qui avançaient sur cette voie difficile et sans fin qu’est la Chevalerie.
Une fois installée à la place qui avait été attribuée aux Errants dans la nef, la rousse avait retiré sa capuche, le regard gris ne pouvant se détacher du cercueil de bois sur lequel étaient déposés les effets de celui qui a donné sa vie pour le Royaume.
Honneur, Justice, et Bravoure…

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Blackhorn
Blackhorn se tenait droit, comme à son habitude, devant le banc des Hommes d'Armes. Son regard fixait le cercueil du Grand Maistre qu'il n'avait malheureusement jamais rencontré.

Bientôt son nom serait ajouté sur la stèle de la Galerie de Braves, à la base du Donjon de Ryes et chaque licorneux viendra s'y recueillir pour fortifier son coeur et son esprit.

Ce sont eux, nos illustres aînés, qui font que l'Ordre renaît en permanence, de leurs cendres et de leurs exploits. Ce sont eux, qui se sont succédés à la tête de l'Ordre qui ont donné à la Licorne son immortalité...


"Que le Très Haut te reçoive en sa Demeure Nith, tu nous a montré la Voie et tu as gagné ta place auprès de Lui"
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Philipe_de_massilia
La nouvelle était tombée tel un couperet.
Le grand Maistre Nith n'était plus.
Phil ne l'avait que peu côtoyé, mais de part son expérience, il avait su reconnaitre en lui un grand homme, aux multiples talents.
Cet homme était tombé les armes à la main, la meilleure des façons de tomber pour un homme de cet acabit là.
Enfin, plus tard, çà n'aurait pas été plus mal.
Le Tout puissant rappelait donc à lui, un Chevalier. Avait-il besoin d'une garde rapprochée, en ces temps obscurs?

Phil salua ses compagnons, mais sur eux, comme sur lui même, les mêmes traces sur leurs visages, celui d'une immense tristesse.

Il se plaça donc aux côtés de ses compagnons écuyers, les regardants une nouvelle fois, puis posant son regard sur l'ensemble des Licorneux ici présents.
Phil esquissa un léger sourire.
Sûr que de là-haut, à côté du tout puissant et des Licorneux déjà partis, "Le Perplexe" devait être bien fier.

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Bess.scte.merveille
Toujours avant l'heure - quand c'est un jour sans ... c'est un jour sans

Et visiblement c'était vraiment un jour pas avec. Oh au début ça va ça va ...un loup qui s'pointe ravi de pouvoir reprendre son rôle de chef de meute, c'est à dire aux côtés de sa népouse/louve/loulouve/moitiée (barrez la mention inutile). Oh non vous imaginez pas que ça y est les p'tits zozios tout ça tout ça, mais bon c'est le loup quoi. Ca va toujours mieux quand il est là.

Non non le "sans" c'est quand le jeune Elias fait son apparition. Le frison est bien propre préparé tout ça tout ça. Par contre le gamin ... un désastre, trempé et boueux à souhait, à se demander s'il ne s'est pas jeté carrément dedans, un truc de gosse qoui. Bien entendu tout le monde verra que Cardinal, tout fier, affiche un rictus tout content de lui, il ne faut donc pas chercher bien loin le pourquoi du comment, sauf que là la Bess elle s'en fout un brin du pourquoi du comment, tout ce qu'elle voit c'est un crotté pas prêt mais alors du tout du tout alors qu'il est quasi l'heure de partir. Soit il a décidé de la faire tourner bourrique, soit il ne veut pas participer à la cérémonie soit ... allez savoir avec les gosses.

Les yeux de la Cap se plissent, les sourcils se froncent, les prunelles se font orage, le nez frémit et le couperet tombe.


Bougre d'âne, Gouge, Sottard !!!! tu as vu ta mises ? tu crois que tu vas te rendre dans cet état à l'hommage ? Va te changer immédiatement ! et tu as intérêt à faire vite !!!!! pour l'heure saches que ce soir tu seras de corvée pour le fourrage des chevaux .... TOUS les chevaux !!!!

Elle fulmine, elle enrage, il suffisait d'un rien pour la faire exploser et il y est arrivé le gamin. Pauvre bougre qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment et "surtout" dans l'état qu'il ne fallait pas.

Et puisque tu as voulu faire le malin, demain matin tu briqueras mon armure, histoire d'apprendre ce qu'est la propreté.

Namého !

Qu'est ce que tu fais encore là ???? je t'ai dit de faire FISSA !!!
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Princedusud


[Début de la Cérémonie]




Le glas annonçait des funérailles à la Collégiale et beaucoup de monde affluait vers la Collégiale de Chinon,beaucoup de monde inconnu du Père Prince mais tellement près de part,par la Fraternité des hommes et bien entendu sa transcendance avec le Très-Haut


Prince était vêtu d'une chasuble de deuil pour l'occasion



Il s'installa derrière le pupitre et se tourna vers l'assemblée.



C'est avec un grande tristesse que nous avons appris la disparition d'un Grand Homme,il s'agit du Grand Maistre de la Licorne,Sa Grasce Nith de Cassan,Duc de Cany,Vicomte de Bolbec,Vernon et Carentan,Seigneur de Massy.

Avec tous ses amis,nous allons lui rendre un dernier hommage:


Mes biens chères soeurs,mes bien chers frères,l'homme fait de terre et d'eau est par nature attiré par le centre de la terre,mais l'amitié vraie élèvera son âme et si elle est digne de rejoindre le Seigneur,elle ne s'enfoncera pas comme le corps vers le feu des enfers mais au contraire,elle trouvera sa vraie nature qui est de s'élever vers nostre Seigneur.


Après ces paroles ,le cercueil fît son entrée dans l'église porté par quatre frères d'armes et s'arrêta en face de l'autel.


Après tous nos regards qui ont croisé le sien,qu'il puisse enfin voir le tiens, Seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de nostre Ami et Frère

Après l'amitié qu'il a reçu et qui a guidé sa vie,accorde lui l'amitié ultime qu'est la tienne Seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de nostre Ami.

Après les peines et les larmes qui ont obscursi sa vie,illumine sa route pour l'éternité.

Seigneur,nous tournons vers toi nos espoirs à l'heure où disparaît le corps de l'Ami qui nous est cher.

Accorde-nous l'espérance de le revoir ,auprès de Toi pour les siècles des siècles.

Amen!


Au pied du cercueil se trouve un panier en osier où chacun déposera s'il le souhaite un présent.Le contenu de cette corbeille sera destinée aux nécessiteux.Il y avait déjà un médaillon d'Aristote et trois fruits.Monseigneur Princedusud repris la parole:


Frères et Soeurs,si nous sommes ici,c'est pour entourer de notre amitié une famille qui est dans la peine.C'est aussi pour nous rappeler que Dieu se souvient de tout ce qu'il y eu de bien dans la vie de nostre Frère et de lui demander de lui faire bon accueil.


Prince descendit de l'autel et se dirigea vers le cercueil afin d'allumer quatre cierges tout autour.Une fois le dernier allumé,il regarda le cercueil et dit:


..................

L'Amitié est la lumière du monde,c'est la flamme qui réchauffe nostre coeur.
Qu'elle éclaire maintenant la route de Nostre Ami Nith et le conduise maintenant au Royaume de Dieu.
Frère Nith,nous déposons cette croix Aristotélicienne sur ton cercueil.
Que cette croix soit pour toi, signe de salut et de vie éternelle.




Après ces quelques paroles,Prince invita l'assemblée à se lever et à défiler devant le cercueil pour rendre un dernier hommage en offrant quelques présents.

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Théologien,Conseiller Religieux, Juge de l'Officialité
Clotillde
Clo, avec son bras droit à nouveau blessé, s’ennuyait ferme à Chinon. Elle allait pêcher, avec son bras valide, ayant trouvé une technique pour tenir sa canne avec ses pieds. Ca ne marchait pas toujours, mais les braies étaient tout de même beaucoup plus pratiques que la robe pour ça, entre autres. Et puis elle ne fréquentait pas tant que ça les tavernes, n’ayant plus ses frères et sœurs pour y aller avec elle. Elle avait eu des nouvelles par sa capitaine, de la mort du Grand Maître. La capitaine avait aussi été blessée, mais elle travaillait beaucoup. Trop même à son goût, mais elle n’en disait rien.

Ce matin-là, elle ne savait pas où elle était passé, elle était revenue, toute fraîche, qu’on aurait senti une odeur de rose qui la suivait. Elle alla chercher son cheval, et lui parlait en marchant.


Faut que tu sois gentil, hein, je me suis fait mal alors tu ne cours pas trop vite, et tu marches doucement avec moi. Et puis tu fais pareil avec la capitaine, hein.

Elle lui flatta les naseaux, et courut sous la pluie pour rejoindre sa capitaine. Un palefrenier l’avait suivie avec son cheval. La route fut très longue sous la pluie, mais elle ne disait rien, car elle avait vu que sa capitaine était fatiguée. La guerre se prolongeait, et Clo ne comprenait pas toujours pourquoi on allait se battre, mais elle suivait, parce qu’il le fallait. Elle faisait presque partie de la famille, et sa capitaine lui apprenait beaucoup de choses même si elle n’avait pas toujours le temps de s’occuper d’elle.

Aujourd’hui, elles allaient assister à la cérémonie d’enterrement du Grand Maître. Elle ne l’avait point connu, mais elle en avait entendu parler comme d’un grand homme. Elle vit que l’autre écuyer de la capitaine Bess était présent. Elle lui fit un sourire et un petit coucou. Elle allait s’asseoir avec les grands. La classe ! Elle fit un clin d’œil à Elias qui semblait encore plus recroquevillé que d'habitude. Elle se rapprocha pour lui demander tout doucement.


C'qui s'passe ? Tu t'es pris un entraînement en plus

La cérémonie commençait, mais Clo ne suivait rien. De toute manière, elle n'était pas plus intéressée par ces trucs d'église, elle s'était cachée derrière son écharpe pour parler à l'autre écuyer.
Cerridween
[ Au milieu de nulle part ]

« Chevalier… une lettre ».


La main abîmée montre la pile de parchemins non décachetés qui trônent non loin, comme les tas de feuilles mortes qui s’accumulent par la fenêtre. L’automne embrase le bois qui s’étend sous ses yeux et le vent fait se lever une pluie de feu qui tourbillonne avant de mourir sur le sol. L’hiver vient… elle le sent s’insinuer doucement dans le paysage. Le matin commence à scintiller de givre parfois quand tôt le matin, encapée, elle chevauche en silence dans les landes vallonnées. Ce silence… qu’elle n’a presque pas quitté depuis des mois.

L’abbé regarde le doigt tendu… un soupir vient retentir sur les murs de la cellule. Les pas passent l’huis de bois épais et s’approchent de la table, appuyée contre le mur devant la fenêtre. Il regarde la silhouette qui y est assise, de dos… habillée de noir… il ne l’a connu que parée ainsi. La seule couleur qu’elle porte sont les quelques mèches qui s’échappent du fichu noir qu’elle arbore au sein de ces pierres sacrées et qui emprisonne cette chevelure rougeoyante qu’il voit parfois au loin lorsqu’elle part dans ses chevauchées solitaires.

Il s’assoie lentement sur un fauteuil, à côté du lit. Il regarde longuement le profil taillé et dessiné, scarifié maintenant par une ligne blanche et dentelée. Les yeux verts ne se sont pas détournés, toujours rivés sur le lointain, sans le voir. Comme souvent… il a essayé de percer ce qu’ils cachaient. Il a su certaines choses, sous le voile de la confession. Il a écouté ce phrasé sobre, retenu, qui se cachait derrière des images et un demi sourire, surtout en demi teinte. Comme éteint… une dernière braise. Il sait qu’il reste sous l’onde bien des choses qui y dorment encore, d’un sommeil haché et qui viennent roder quand elles se réveillent au coin des pupilles qui se détournent alors.


« Vous ne pourrez pas fuir éternellement… »

La voix grave s’est fait entendre.

Elle n’a pas cillé.

Elle reste là, à regarder le lointain. Qu’attend-elle ? Elle ne le sait pas elle-même. Elle attend. Que quelque chose arrive. Un tour du destin de nouveau. Que la roue tourne, virevolte, qu’elle revienne. Qu’il revienne. Même si elle sait qu’il est perdu maintenant…. Elle a guetté toutes les écritures qui lui sont parvenues. Sans ouvrir les lettres. Certaines étaient bien connues, mais les courbes qu’elle cherchait ne s’arrondissaient sur aucune d’entre elles. Les jours ont passés… les larmes ont coulé un soir. Elle s’est résignée s’emmurant encore plus dans le silence. Les mots ne font plus mal. Le reste toujours… encore… même si ici rien ne lui rappelle le chagrin, les deuils. Elle a presque perdu ce poids sur ses épaules, dont l’une est toujours enfermée dans une gangue de cuir…


« Cette fois, chevalier, c’est différent… »

Il se lève lentement et s’approche de la table en chêne. D’une main, il pose lentement une épée longue, dont la garde est ornée d’une licorne avers et d’une tête de femme envers. De l’autre il pose une lettre ouverte, dont le sceau, noir a été brisé. Les yeux verts se ferment après avoir vu le contenu… ils abdiquent.

« Cerridween… »

La voix s’est presque faite douce… même si la fermeté du vieil homme reste imprimée dans le timbre de baryton.

« Vous le regretterez… »

L’abbé reste un instant à regarder une larme se loger dans le vide de la cicatrice avant de s’en aller pour fermer l’huis. Quand le bruit métallique de la poignée a fini de cliqueter, les doigts rêches s’avancent lentement pour caresser le cuir du fourreau et le métal froid en tremblant avant de se crisper sur le parchemin.

La chevelure de feu le lendemain, s’efface à l’horizon, lentement.
A la fenêtre, un vieil homme sourit tristement.


[ Chinon ]


Les gouttes teintent comme une triste symphonie sur les toitures. Elle avance lentement sur le grand shire, ombre sur ombre. Cette fois l’épée est à sa ceinture. La brigandine est revenu la parée, même si elle semble moins naturelle, après avoir séjournée seule sur un mannequin, oubliée. La silhouette encapuchonnée se dirige lentement vers le lieu de rendez vous.

L’estomac noué…
Le visage livide et tendu.
Crispée…

Si longtemps… et la culpabilité. Elle n’a rien dit quand elle a tourné le dos… rien… elle est juste partie sans regarder en arrière. Laïs près de Gauwyn… elle a juste avertie Karyaan d’un simple mot. « Ne m’attends pas. Ne me cherche pas. ». Elle a su au grès des tavernes et des lectures, qu’elle était devenue bien plus que la simple petite dame de compagnie qu’elle était en premier lieu. Elle avait souri pour une fois, pour une fois seulement, en se remémorant la conversation au creux d’un hôtel… j’avais raison, jeune fille… j’avais raison. Le sourire n’était plus de mise. Chaque sabot qui se pose est autant de questions et d’inquiétude, de nœuds dans les tripes.

Une petite ruelle… une et… le parvis qui s’étend sous le regard camouflé… la procession. Le cœur s’arrête…

Elle ne peut pas avancer.
Elle ne peut pas…
Les mains se serrent sur les rênes et Perséphone instinctivement recule sous la pression. Elle reste là, à regarder ceux qu’elle a laissé rentrer les un après les autres… elle regarde les visages, presque tous connus… elle regarde la douleur… elle la ressent aussi qui monte et lui envahi l’estomac, avec ce goût de bile. Le parvis se vide… petit à petit… pendant que les cloches appellent. Elle ne les entend pas… elle ne veut pas les entendre.

Combien de temps reste-t-elle là ? Elle ne sait pas… longtemps… mais pas assez pour avoir le courage de les voir sortir. Les bruits de sabot s’éloignent et s’accélèrent dans les faubourgs… s’acharnent sur la terre dans la lande.
La pluie glacée qui la gifle ne lui fera pas mal.
Elle a déjà mal… mais elle n’éteindra pas non plus la flamme de haine qui vient de s’embraser sous le souffle du vent…

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Elias.de.cheroy
Il pleut il mouille, c'est la fête à Elias




Shiska, comme à son habitude, ne dit rien en voyant arriver Elias. Mais la musique sera bien différente avec Bess.
Elias ne dit mot, tenant Cardinal par les rennes. Il est là, immobile, tout pataud, attendant que la foudre s'abatte sur lui, comme si la pluie en elle même ne suffisait pas. Et la foudre ne tarde pas.
Elias ne bronche pas. Certes il n'y est pour rien, mais à l'évidence ce n'est point le moment et encore moins le jour, de fournir quelque explication à son état.




Bougre d'âne, Gouge, Sottard !!!! tu as vu ta mises ? tu crois que tu vas te rendre dans cet état à l'hommage ? Va te changer immédiatement ! et tu as intérêt à faire vite !!!!! pour l'heure saches que ce soir tu seras de corvée pour le fourrage des chevaux .... TOUS les chevaux !!!!


D'un ton plus qu'hésitant, et d'une voix presque inaudible

Bieuuu, bien Chevalier, d'accord.

Puis lâchant les rennes, part en courant pour se changer. Fissa, comme elle le lui avait dit.
Nettoyer l'armure ne le dérangeait pas, mais s'occuper de tous les chevaux, c'était pas la même musique, il en aurait pour toute la soirée.
Il maugrée contre Cardinal, s'il en est là, c'est de la faute au frison. Rhoooo, tous les chevaux. Il était pas prêt de se coucher ce soir. Au pire Clo aurait pu l'aider, mais elle n'était pas là.
Tout en ne cessant de râler intérieurement il jette ses vêtements au sol d'un grand geste d'énervement, puis se vêtit aussi vite qu'il le peut. Certes ces nouveaux vêtements ne sont pas des plus beaux, mais ils sont noirs, ils conviendront pour la cérémonie. Sobres mais noirs.
Il se présente enfin devant le Chevalier et son époux, toujours penaud.


Voilà Chevalier
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Elias Juliani Fauville Cheroy, écuyer personnel du Chevalier Bess Saincte Merveille
Bess.scte.merveille
Encore avant, mais plus pour longtemps

Elle grogne, bougonne et râle, peste contre le gamin qui va les mettre en retard si ça continue. Mauvaise foi quand tu nous tiens, ils ne sont pas en retard du tout, ils sont même plutôt en avance, ils ont largement le temps d'y arriver, un peu plus tard que ce qu'elle avait prévu.... et encore... alors qu'Elias s'éloigne en courant :


- Tu sais qu'il n'y est pour rien ?
- ....
- Alors pourquoi tu lui cries dessus ainsi ?
Grognement
- C'est qu'un gamin, à peine plus vieux que les nôtres
- je sais ...


Et le loup qui affiche un grand sourire non sans glisser un baiser au coin des lèvres de sa belle. Il aime quand elle fait sa Cap, sa méchante, il sait déjà qu'elle réduira la "peine" du gamin, peut être un peu, peut être beaucoup, à moins qu'elle lui fasse un cours ... ce qui n'est pas mieux. Mais pour l'heure tout va bien, le jeune escuyer est déjà revenu, l'air tout aussi penaud. Elle le fixe, les sourcils toujours froncés, toujours en colère même si les paroles de son Loup font déjà leur effet, elle n'ajoute rien et lui fait signe de les suivre, le départ est immédiat.

Le parvis de la collégiale, avant que tout ne commence, à l'heure quoi

Ils doivent se séparer... à nouveau. Le Loup ça lui plait pas plus que ça mais il faut faire ce qu'il faut faire comme il faut le faire. Elle fait signe à Elias de rejoindre le reste du cortège tout devant avec Clotillde. Un baiser à Shiska qui lui prend les mains et les sert, seul signe de réconfort qu'elle acceptera pour l'heure, avant de rejoindre les escuyers.

Elle reste là à regarder cette procession, ceux qui sont l'âme de la Licorne, cet ordre, le premier qu'ai connu le royaume de France. Ils sont là pour un dernier hommage alors que la guerre fait rage tout prêt d'ici. Comme le reste du Haut Conseil elle a vu l'agonie malgré les soins apportés. Elle ferme les yeux et inspire profondément, alors que tout se met en branle.

Elle s'avance aux côtés des deux autres Chevaliers, il en manque un .... le Haut Conseil n'est pas dans son entier mais qui s'en souciera aujourd'hui ? Les pensées de tous sont rivées sur un seul .... tous les symboles du Grand Maistre sont en place.

Nith le Perplexe n'est plus.

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Semnos
Un combat, les hurlements, le scintillement de l’acier avec les feux mouvants dans les ombres de la nuit… puis les ombres se succédant, s’enchainant dans une danse macabre. Les corps tombant à ses coté, ennemis ou amis, il n’aurait su le dire. Une parade malheureuse et la douleur. L’acier perçant l’armure et les chairs… enfin l’ombre elle-même, silencieuse, douce…

C’est une douleur sourde sur la hanche droite qui attira l’esprit du Vif vers la conscience de ce qu’il était…encore du moins. Le retour d’entre les limbes n’est jamais plaisant, du moins dans ces circonstances et cette fois ne fit aucune exception à la règle. Avant même d’ouvrir les yeux, la douleur repris ses droits sur son corps affaibli. Quelques instants à retenir un cri en serrant les dents avant d’haleter en revoyant passer derrière ses paupières close les images de ce soir dévastateur. A priori il était encore en vie, ou quelque chose d’approchant, mais où, qui avait remporté cette bataille ?
Après quelques instants encore pour pouvoir supporter la douleur, il ouvrit lentement les paupières. La lumière, bien que faible, l’ébloui tout d’abord. Un mouvement de recul un peu brusque et de nouveau un cri étouffé.
Une nouvelle tentative le temps de se calmer de nouveau pour découvrir une tente, qui aux vues des autres lits de camps et du matériel disposé devaient servir d’hôpital pour l’ordre. Combien étaient tombés… combien ne s’étaient pas relevé ou ne se relèveraient pas. Une pointe de panique perça en lui alors qu’il regardait les autres visages, connus ou non, mais celui qu’il cherchait n’y figurait pas et les autres respiraient, ce qui ne pouvait être que bon signe.

Bien entendu son réveil ne passa pas longtemps inaperçu mais la première nouvelle censé qu’il apprit fut plus douloureuse encore que la blessure dans son flanc.

Mort … fut tous ce qu’il parvint à souffler à la nouvelle de la mort du grand maitre de l’ordre. La nouvelle le laissa vide, même les larmes avaient disparues, comme surement d’autres avant son propre réveil. Un nouveau chevalier disparaissait, un nouveau chevalier dont il avait été l’écuyer, bien que trop furtivement à la disparition du premier. Quelque chose dans sa tête lui souffla qu’il ne serait pas celui qui en souffrirais le plus, son respect pour l’homme, le chevalier et le grand maitre ne pouvant égaler l’amour que d’autre pouvaient lui porter. Seulement en cet instant même les douleurs de sa chair lui semblèrent dérisoires en rapport avec ce que cela impliquait. Pourquoi était il revenu des ombres, lui ? A cela il n’avait pas de réponse car la valeur d’un homme semblait importer bien peu devant la faucheuse.

Sur ces réflexions se passa la journée, puis la suivante… jusqu’au jour de l’enterrement.
A peine tenait il debout, mais personne n’avait vraiment insisté longtemps pour le retenir aussi avait il réussi à se préparer de son mieux, portant le sable de rigueur qu’il avait pu se fournir pour l’occasion. En ce jour pourtant c’est muni d’une lame longue, bien plus légère que son arme habituelle qu’il prit part au cortège.
Nul ne semblait vouloir converser, ce qui ne lui convenait que trop bien, le peu de force qui semblait subsister occupé à s’empêcher de trembler sur la longue béquille sur laquelle il se reposait. Le monde semblait prendre part à la tristesse des vivants car il pleurait avec ceux et celles qui le pouvaient encore… peut être lui faisait il la grâce de le remplacer en cela, car les larmes lui étaient refusés.
Seules quelques gouttes issues de sa frustration avaient réussi à percer la sombre carapace dont il avait muré son esprit. Quelques gouttes salées comme celles qu’il connaissait si bien plus au Nord, sur la terre qui avait envoyé les hommes contre qui il se battait aujourd’hui… Une fois de plus l’amour de la terre et la haine des hommes allait devoir cohabiter en lui… il ne pouvait espérer que ce ne soit une fois de trop pour lui…et encore…

Quelques pensées perdues lui semblaient encore dignes d’un intérêt au travers des douleurs de la chair qui tenaient lui de sœurs aux douleurs de l’âme qui devait partager avec toute la Licorne en ce jour. Il avait été son écuyer... mais encore ? D’autre ici même avaient été des compagnons d’armes de longues date, des amis proches, ou plus encore… Son regard parcouru les rangs des chevaliers alors qu’il songeait à cela, lisant dans le regard de ceux qu’il pouvait nommer à chaque pensée…
Il avait prêté serment de servir trois « maîtres » et les deux qu’il avait servis comme écuyer avaient disparus. Ses pensées s’égarèrent un moment lors de la progression vers un autre temps, vers un autre chevalier donc les mâchoires serrées en ce jour en disaient long sur l’état d’esprit. Puis vint le tour d’un autre chevalier, mais il se contraignit à ne point laisser son esprit divaguer auprès de la rousse qui n’avait déjà que trop souffert, une fois de plus… et dont l’absence parvint à l’inquiéter bien qu’il ne puisse rien y faire. Elle n’était pas tombé et ne devait pas porter de blessure grave aux dire de ceux qu’il avait pu interroger a son réveil. Enfin c’est ce qu’il avait compris à son sujet au milieu des myriades d’informations qu’il avait pu avoir sur tout le monde.

Enfin la progression les amena devant les portes de l’édifice saint. Aurait il fallut qu’il y trouve de l’ironie à se voir ainsi pénétrer en ce lieu qu’il avait un jour tant détesté ? Allez savoir, la question ne l’effleura même pas au milieu de ses pensées qui s’amenuisaient devant l’épuisement et la douleur. Ne rien laisser paraitre devait être une priorité, d’autre devaient avoir plus souffert et certains manquaient même à l’appel faute de pouvoir se déplacer ou faute d’avoir repris conscience. Lorsqu’il ne pu plus faire autrement il serra les dents pour passer les marches, sentant le gout métallique du sang suinter dans sa bouche alors qu’il se blessait la gencive. Dérisoire ironie, une fois de plus… un vieil ami, père de Bertincourt fut un temps auraient surement aimé l’histoire… de son vivant lui aussi.

Il prit place en dernier parmi les cavalier afin de ne pas se retrouver dans l’agitation, même légère. Puis passèrent les chevaliers qui s’effacèrent pour que le cercueil soit mis en place… et la … cérémonie commença. Une de plus, et pourtant celle-ci semblait vouloir trouver plus de sens en son cœur. Nith avait été quelqu’un pour lui, avec qui il avait parcouru les routes du royaume en le servant, puis en combattant à ses coté. Il était mort comme tout chevalier aurait pu vouloir mourir, en servant ce en quoi il croyait et ce pour quoi il avait consacré sa vie. Pour cela il aurait fallut qu’un chevalier soit assez sot pour vouloir mourir… ce dont justement doutait Semnos en ce jour. Mais que pouvait-il y changer ? Rien… à part continuer à avancer pour ceux qui restaient aussi faible que puisse être ses possibilités à lui de les aider eux…

Ayant trop souvent douté, Semnos avait souvent été aidé à aller plus loin. Aujourd’hui le doute n’était plus, le destin avait été cruel de le laisser vivre pour prendre de celui qui fut nommé « le perplexe » mais il devait continuer comme il le pouvait même si la douleur elle avait remplacé les doutes.
Le Haut Conseil, amputé de sa tête de façon bien sinistre cette fois, ainsi que le père en charge de l’oraison firent leur office. Les pensées du Vif s’égarent un instant vers un adieu personnel envers celui qui n’est plus, puis chacun est appelé à lui rendre un dernier hommage.
Formalité futile finalement alors que le corps ne renferme plus rien de celui qui fut Nith dit le Perplexe, Chevalier puis Grand Maitre de l’Ordre Royal de la Licorne. Bien que l’image subsiste, elle est terne face à la vie pour cet homme. C’est en silence, se murant dans un dernier vœux muet pour le mort comme pour les vivant qu’il avait porté en son cœur que le Vif se prépara à son tour, dérisoirement accroché à son bout de bois.
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