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[RP] Le Ponant guyennois ou la vrai Guyenne ...

Jessilisa


[ Acte I : Honneur ou déchéance d'un duché ]


    Dégoutés...blasés...lassés...déshonorés description peu éloquente pour décrire le moral des troupes Guyennaises s'en revenant de ses terres ou l'accueil n'eut pas l'effet escompté .
    Après de rudes batailles dans le Berry pour garder l'honneur de l'Alliance faite avec le Ponant , d'autres batailles en Anjou , après avoir prêter mains fortes à ses frères Poitevins contre les armées Royalistes qui affament et sèment discordes sur leurs chemins, les glorieux s'en étaient retournés chez eux retrouver femmes , enfants et terres bien-aimées avec l'espoir non belliqueux d'avoir ne serait-ce qu'un remerciement à défaut d'une médaille ou d'une terre pour avoir guerroyer pour la splendeur de leur duché qu'était la Guyenne .
    Splendide il n'en était que de nom ainsi que l'honneur dont certains se vantaient d'avoir par des titres flamboyants mais certes pas à la sueur de son front et du tranchant de son épée aux services de sa patrie , tout n'était devenu que foutaise , mensonges et hypocrisie dans le duché de Guyenne.

    Le peuple Guyennais s'était scindé en deux parties depuis le couronnement de la Malemort qui n'appréciait guère l'existence de cette force qu'était le Ponant et l'opportunité d'extraire la Guyenne de cette Alliance débuta lors du Conseil élu par le peuple et du fauteuil de Duc offert au réformé Sancte Iohannes Von Frayner , l'histoire se fraya un chemin par cette brèche et fit son petit bonhomme de chemin ... Imposition d'un régent Pair de France Koyote ôtant clairement le choix des urnes et réélection d'un conseil mettant en place un homme reniant sa propre Foy pour pouvoir accéder au trône ducale . Ce même homme qui rendu caduque l'alliance de notre Guyenne avec le Ponant car n'étant plus profitable à ses yeux , autant la dénigrer et avoir toute la considération d'une Reyne belliqueuse , voilà ou nous en étions arriver : on crachait dans la main qui vous nourrit , on revient sur des paroles données par écrit , on ne donne plus d'aide aux Duchés amis inclus dans cette alliance ..
    Après tout allons-y autant bafouer , cracher et manquer d'honneur sur le tout au point ou en était tout ça n'était que du vent enfin pas pour tous . Pas pour ceux qui avait pris part à la révolte avec l'Ost sous le Commandement de Balthier , pas pour ceux qui avaient quitter champs , échoppes et familles pour rejoindre Montauban ou par aide économique
    pour dire "non" à la régence de Koyote , pas pour ceux qui devaient revenir en héros du Berry sous la bannière de " Veneratio vel Nex" pourtant tout avait été porter à confusion par la jeunesse d'un peuple qui ne connaissait pas les origines de cette terre et entendait ce qu'on voulait bien lui dire . Stop plus la peine de s'épancher sur le contexte ..




[Acte II : Venetario vel Nex de retour à Saintes ]




    Les blessés des derniers affrontements à Saintes étaient encore présents quand l'armée " Venetario vel Nex " fit son retour dans l'enceinte de la ville .
    Hommes et femmes qui l'avait rejointe était plus nombreux , écœurés par le sentiment d'avoir été trahis par son Duché qui ne ressemblait plus qu'à énorme tas de fumier sans honneur .
    La mine déconfite ils avaient quitter leurs terres et domaines - pour certains c'était la première fois - en ne voulant point trahir cette alliance mais quel honneur il y avait de devoir quitter son duché pour ça ? Traitrise ou réalité des choses ?

    Il était temps de faire face à ce qu'était devenu cette Guyenne et si la fuir ne serait-ce qu'un moment pour éviter de verser davantage de sang de ses frères et bien tant pis !
    C'était certes mieux que de tuer bêtement son voisin portant des œillères , la pensée était là : on ne peut verser impunément du sang , le choix était rude et mais arrêter le massacre était la meilleure solution pour le moment .
    Sur ses pensées , la jeune femme suivait d'un pas lent le flot de l'armée dirigée par le Duc Garzimlebo même détitré elle n'en avait que faire il l'était et il le resterait .
    La ville de Saintes avait une autre armée en son sein et il était plus que nécessaire de concevoir un campement à la va-vite pour régaler et reposer tout ce petit monde , elle ne put que sourire à prêter mains fortes à cette réalisation lui permettant ainsi d'oublier ce qu'elle avait du quitter et laisser à contre-cœur derrière elle .

    Martelant le sol elle enfonçait piquets pour tenir les pans d'une tente , puis elle reprit les mêmes mouvements et ainsi de suite , de temps en temps elle s'essayait le front d'un revers de manche et passait sa main discrètement sur son ventre . Là tout allait allait bien son corps était encore mince sous l'armure qu'on lui avait prêtée mais pour combien de temps , les dernières chaleurs des premiers jours d'Octobre étaient bénis en tout cas ce serait plus profitable au travail .
    Voilà un dernier coup de marteau et la dernière tente était prête , elle allait enfin pouvoir se reposer et boire ...manger quelques fruits achètes sur le marché ...mais surtout se reposer .
    D'un coup œil rapide elle prit possession de la première tente qui lui tombait sous la main et une fois à l'intérieur , elle y déposa tout son bardas ou .. fatras . Elle prit ses aises assez minutieusement sachant très bien que cette fois-ci personne ne prendrait soin d'elle et ce depuis un bon moment .

    Horace son frère ne donnait plus signe de vie depuis un bon moment et chaque jour son inquiétude grandissait est-il mort ? S'est-il enfui ? La jeune femme n'en savait rien et cette crainte adjoint à un goût d'amertume d'avoir quitter son duché sans savoir quel avenir les attendait ne la réconfortait pas . D'un geste lent elle déroula un matelas fait avec une multitudes de plumes ... ôta son armure mettant ainsi à nue quelques formes et s'y allongea ... fermant les yeux .. une heure ..deux heures .. même plus ...

    Elle dort malgré quelque soubresauts de son corps qui paraît tourmentée , son esprit vagabonde puis elle se réveille en sueur : mince elle avait oublier quelque chose .. Elle glisse sa main encore fébrile dans la poche de son veston et en sort une missive qu'on lui avait remis la veille mais qu'elle n'avait pas pris le temps de lire par fatigue ou déception .
    Elle décachète lentement la lettre et la lit sans s'arrêter haussant les sourcils sur certains passages :

Citation:



Chére Jessilisa,
Vous ne me connaissez certainement pas ou peu du moins..
Je m'appelle emmanuel et je réside dans la bonne vieille capitale de votre province de guyenne.

Je sais que sans doute, je ne suis pas de votre "bord", et que vous jetterez cette missive, dans la première rivière venue , afin de ne plus lire de chose qui vous sembleront fort futile.

Dans les discussions, de la foule réunie , pour s'interroger sur l'avenir de la Guyenne, j'ai par chance pu croisé votre sourire triste. J'ai pensé que vous étiez triste pour votre province et j'en ai déduis votre appartenance à la clique des "traîtres" comme dise certains.

J'ai été frappé par votre regard éperdu, il m'est apparu emprunt d'une pureté et d'une recherche de l'idéal qui me fait défaut. Je suis admiratif de personne telle que vous qui avait la fierté de vos valeurs. Vous vous battez pour vos idéaux,et on peut être traître que par rapport à soi même..et non par rapport aux autres..

Etant tout nouveau ,je n'ai pas une vision objective de la situation ,il est vrai mais si vous lisez mes prises de paroles, je ne veux que le bien de tous dans la meilleure tolérance des idées de chacun.Pour moi de traîtres il n'y a point,je ne suis certes pas nobles comme certains, pas forcement très instruit, mineur durant toutes mes heures , pour gagner quelques sous pour vivre, mais tout cela m'a affecté grandement

Je vous tends ma plume comme certains vous tendrez une main, mais cette plume se veut empreinte d'une envie d'évoluer , de vous comprendre et de vous soutenir.Car même si on est si différent, même si notre histoire est différente, vous m'avez ému et je ne vous abandonnerais pas..Car j'ai su dés ce premier regard, la noblesse de coeur dont vous faites preuve

En espérant que vous acceptiez de correspondre, je vous adresse toutes mes sincères tendresses car on ressent en vous des blessures profondes.
Un inconnu du nom d'emmanuel12


Elle replia ensuite la lettre soigneusement trés étonnée par ce courrier et se leva pour aller rejoindre les autres et se mêlée parmi la foule pour chasser une migraine naissante ...
Fanch.


Le campement était fin prêt.
Tentes montées, soldats en armes à faire leur tour de garde, soldats au repos, enfin tout le monde savait quoi faire.

Lui, comme son habitude, il suivait le Duc, ne le lâchant pas d'une semelle.

Celui-ci était occupé à autre chose et était bien entouré, Fanch avait donc prit congé quelques heures pour pouvoir se détendre un peu.

Balade entre les tentes, écouter des chants de soldats, regarder des jeux d'agilités, tous, ou presque, essayaient de se détendre avant les prochaines batailles.

Il aperçu Jess, sortant d'une tente, aller à sa rencontre, oui pourquoi pas, ça lui changerais les idées et il aimait bien cette femme, elle était sympathique et sa conversation intéressante.

Il se rapprocha d'elle et l'interpella.

Oh Jess, tu vas bien?
Ça te dis de faire un petit tour du camp et de nous mêler un peu aux autres, j'ai envi d'être en bonne compagnie.


Puis il lui sourit en l'invitant à prendre son bras pour marcher ensemble.

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Jessilisa




    Le pas assez lent et des pensées bourdonnantes qui l'abrutissait , la jeune femme se retourna à l'énoncé de son prénom *

    Oh Jess, tu vas bien?
    Ça te dis de faire un petit tour du camp et de nous mêler un peu aux autres, j'ai envi d'être en bonne compagnie.

    Elle le détailla du regard inconsciemment toujours sous l'effet de l'abrutissement de sa micro-sieste et des sons persistants dans sa petite tête blonde , entre le temps que les mots sortis de la bouche de son ami et le temps que son esprit les décomposent et les traduisent pour leur en donner un sens il s'était passer un certains laps de temps ou elle resta l'air un peu hagard puis opina du chef .

    Heu..Oui bonjour Fanch ... Je vais bien ..oui..oui
    Un tour oui pourquoi pas c'est ce que je comptais faire justement je suis un peu perdue ou abrutie je crois là ... Au fait j'ais reçue une missive d'un inconnu dis-donc c'est la première fois que ça m'arrive surtout vu les mots employés dans sa missive c'est ... surprenant ... touchant je ne saurais quel terme employé en fait . J'aimerais bien te montrer si tu veux bien ..enfin plus tard aprés cette promenade ... Je sais pas si je dois lui répondre ça me titille ... Allez go on z'y va !


    Elle répondit au sourire de son ami puis prit délicatement le bras offert pour faire quelques pas avec lui .
    Une profonde inspiration et elle entama la ballade à ses côtés espérant vivement que cette migraine la quitte au plus vite

_________________
Letiti
[tente du Maje]

Cornegidouille!

Un grand coup de pieds dans le fatras et un nouveaux chapelets de jurons. Il n'y avait vraiment pas à tortiller, la vie de soldat, c'était pas son truc au petit bonhomme. Et monter une tente en faisait parti. Il posa ses fesses sur son coffre, déboucha une des bouteilles récupérée la veille à Millie et entrepris de prendre un belle gorgée.
Il regarda d'un air vague le chemin, les soucis de couchage déjà oubliés:


C't'un jour comme ca que j'suis parti.
Le même problème avec la tente.
...
Le début de la dispute.
...
Le début de la fin.
...

Trognon


Il ferma rapidement les yeux, une main sur chaque tempe, se forçant à faire passer ce flux d'émotions trop fort pour lui. La boule difficilement avalée, il regarda ce chemin qu'il avait parcouru dans un sens il y avait quelques semaines. Cette fois chaque pas le rapprochait d'Anjou, à chaque pas son cœur se faisait plus gros.

J'pourrais jamais avancer jusqu'au bout...
Jamais...

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Asophie
Le campement se pose, le campement se dépose. Et encore, et encore.

Depuis qu'on a quitté les murailles de la Teste en catimini, à la faveur d'une nuit trop blême, le voyage a pris un tour presque irréel.
Partir... Quitter la Guyenne, peut-être pour toujours. Depuis deux ans qu'elle y avait planté ses racines, elle avait fait un bien long chemin, sinuant entre grandeur et décadence. La jeune "clodote" fraichement débarquée en Montauban-la-pas-encore-réformée, un an plus tard, reposait la couronne du duché de Guyenne et en ceignait une, plus modeste mais bien à elle, de vicomtesse. Enfin, "bien à elle", la relativité des choses lui apparaissait crument quand, encore un an après, un soudard endimanché qui vendrait sa mère, traitant la Guyenne comme une chienne docile et toutes les femmes, sauf son pair, comme des catins, bref, celui là menaçait de lui reprendre. Baste... on saurait faire sans.

Le Duc et la Duchesse de Blanquefort l'avaient eux, célébré à leur manière... Et s'ils conservaient leurs titres pour l'heure et pour beaucoup, l'idée que leur forteresse réputée imprenable soit réattribuée pour servir de souille à des porcs, des Koyote ou des Dragonet, leur répugna tant qu'ils en firent offrande à la science du "maje". Blanquefort delenda est...
Belle démonstration pyrotechnique... Au coeur de la nuit bordelaise, le spectacle fut sublime bien que déchirant. Un symbole, celui d'une Aquitaine noble et honorable, la forteresse du Protecteur de Guyenne, s’était effondrée, détruite, réduite à l’état de ruines…


Ainsi, le campement se pose...
L’une des premières tentes à être dressée était la sienne… Par égard dû à son rang , à son état et à sa « fonction » imposée. En effet, bien que d’autres dans le coin étaient désormais plus compétents que la simple sage-femme, étudiante en rade d’université, pour assurer les soins aux blessés et le rôle de barbier, elle demeurait officiellement le « médecin » de l’armée… Ou on lui faisait croire. Simplement parce que la moitié… les deux-tiers ? Les trois-quart ? Voire même au bas mot les neuf-dixième de ceux qui la composaient avaient décidé de la mettre à l’abri malgré elle. Donc, petite poupée de porcelaine cachée et protégée malgré elle et à qui l’on donne l’illusion d’être utile…
L’avantage était certain et elle ne manquait pas d’en profiter. Une fois disposés les différents matériels de soin, « au cas ou », elle s’installait à une table et pouvait ainsi écrire…


."A Sancte Iohannes Von Frayner". a écrit:

Mon cher Amour,


    Nous voici enfin arrivés à Saintes après avoir gaiement joué à ce nouveau jeu étrange et plus virile que le saute-mouton de mon enfance, qui consiste à la faveur de la nuit à « sauter » des armées. Inutile de vous dire à quel point nous faufiler entre les étendards de l’Aiguiane et ceux d’Hatzfeld ne fut point chose aisée mais nous y sommes parvenus. Pourtant, Dieu sait que j’avais avec moi de vilains mercenaires angevins qui sont devenus, comme vous le savez, la pire engeance diabolique qui soit en Guyenne, surpassant désormais le traître gascon et l’infâme périgourdin. Peut-être même que, désormais l’on déroulera un tapis rouge à Namaycush autant qu’à Pépé Kali tant qu’ils ne comptent pas, dans leur rang, d’angevin mercenaire… Je préfère rire de ce constat navrant et pathétique, sachant que, si l’on ne m‘a pas menti, le Colosse est revenu auprès de vous, et plutôt bien recousu… Maleus se révèle un homme très agréable qui dort peu et avec qui je passe parfois de longues heures à discuter. Et, qui fait parti de ces « ombres » qui me rassurent quand, parfois, l’angoisse m’étreint : je suis plus entourée et protégée qu’une princesse et je finis par me dire que j’ai fait une erreur en intégrant l’armée car je détourne leur attention. Je crains qu’au cœur de la bataille, certains de mes compagnons se soucient de moi d’avantage que d’eux-mêmes…

    Comme la rumeur vous l’a sans doute rapportée, la forteresse Blanquefort est tombée, des mains même de ses propriétaires afin que jamais il ne soit dit qu’elle tombe des mains de l’ennemi. Ce fut un spectacle déchirant dont je ne vis que l’entame, de loin. Nous nous sommes arrêtés un instant sur le haut d’un coteau pour contempler cette chute symbolique et magistrale… le point final d’une histoire, un pan de celle de la Guyenne. Lorsque dans la nuit, le bruit sourd et lointain de l’écroulement du donjon nous est parvenu, nous avons su que nous n’avions plus rien à faire dans ce duché.

    Vous me manquez, mon aimé.
    Chaque jour, mon ventre s’arrondit et il me manque vos mains, douces et épaisses qui s’y posent et le caressent, le protègent et le couvrent. Je songe que, si cette guerre me laisse le mettre au monde, vous ne verrez pas notre pitchoune avant long… Et que j’aurais la chance, moi, d’avoir gardé avec moi une part de vous… Tandis que vous garderez vous, notre cocon, à l’abri des influences néfastes de marchands et des soudards.

    Vous me manquez mon aimé.
    Terriblement.
    Mais voilà que je dois vous abandonner. J’espère recevoir de vous quelques nouvelles d’ici peu, si votre estafette parvient à passer les lignes mouvantes de nos ennemis.




Votre épouse à crédit mais à jamais,

    Lux Perpetua.






    Faict en Saintonge, le Septième jour d’Octobre de l’An de Grâce Quatorze-Cent-Cinquante-Neuf.


    La nuit tombait et avec elle venait la fraîcheur automnal.
    Une silhouette se profilait à l’entrée de la tente tandis qu’elle sablait l’encre de son parchemin avant d’y appliquer un sceau sur la cire fondu.
    Un sourire doux se dessine sur son visage…

    _________________
    Letiti
    Le petit bonhomme avait du mal à retrouver le moral depuis qu'il était à nouveau en armée. Rien ne ressemble plus à une armée qu'une autre, et celle des trentes correspondait pour lui à l'enfer sur terre. Heureusement des visages amis permettait d'adoucir se cauchemar éveillé.

    Une missive arriva. Ce ne pouvait être qu'une personne a priori. Il avait envoyé un pigeon à un vieil ami cochonier angevin après avoir appris ce qu'il s'était passé à Saumur, ville où se trouvait sa femme. Il ne s'était pas trompé sur l'envoyeur:


    Citation:
    Mon cher ami,

    Désolé d'avoir tardé à répondre, mais les derniers combats ici ont fait tant de victimes que je ne sais plus trop dire sans recherches préalables qui est sur pieds, blessé, ou mort. De plus, je t'avouerai que je me suis surtout égoïstement consacré à Lulu, qui a bien failli trépasser cette fois encore : il semble que toute rencontre de plus d'une minute avec une armée soit fatale à notre malchanceuse amie.

    Bien que les royalistes aient en effet gagné les deux dernières grandes batailles sous nos murs, il est faux que Saumur soit entre leurs mains. Après avoir éclaté nos armées et repoussé même les Bretons dans la campagne vers Angers, ils nous ont carrément dédaignés et sont partis vers le Poitou, à tel point que c'en est vexant.

    Alors, oui, mais non, ne te désole pas prématurément : au dernier de ces terribles matins Linon a bien été retrouvée mourante, m'a-t-on dit, mais on m'assure aussi qu'elle se remettra, qu'elle se remet. Je n'ai pas eu le loisir de me rendre à son chevet mais je vais le faire, si je ne dois pas encore quitter Saumur dans les heures qui viennent (ma charge de Capitaine m'impose certains décisions).

    Tu seras peut-être secrètement satisfait, bien que cela ajoute à notre défaite, de savoir que le très coriace Maël lui-même est tombé mortellement atteint, après avoir ordonné aux Trente la retraite. Je n'ai pas plus amples nouvelles, je pense que ses hommes ont emporté le corps.

    J'espère que tu te remets de tes brûlures, et que tu es moins exposé, à présent que le front s'est déporté vers Poitiers. Ou bien fais-tu partie du titanesque jeu d'échecs qui va se jouer là ?

    Emportés par le tourbillon de cette guerre sans limites, nous reverrons-nous jamais de part et d'autre d'une simple clôture de ferme, en une vie simple et bucolique où le vol de cochons est la seule abomination à des lieues à la ronde ? Ah, nostalgie...

    Garde-toi, je garde l'Anjou.

    Abraxes,
    Capitaine


    Pâle, encore une fois, trop souvent depuis quelques temps. Ecore des amis tombés. Et sa femme, son adorée, celle pour qui il aurait donné sa vie, celle à cause de qui il avait envie de mourir.
    Secoué il prit la direction de la tente du chef d'armée.

    Devant la tente, fidèle au poste, Fanch. Le dos raide, les yeux vide, il tenta un malheureux sourire:


    B'jour Capitaine.
    J'aimerais avoir une audience avec le duc ou la duchesse.
    Une audience officielle.

    _________________
    Philipusaficus
    En route vers le Ponant. Philipus Aficus, toujours selon lui avocat de Guyenne, bien que par la volonté du maudit Sancte il soit devenu toulousain, se rapprochait inexorablement du Poitou .
    Evidemment en période de guerre un « Toulousain » qui débarque en pleine guerre et qui déclare :je n’ai pas besoin de laisser passez parce que je suis ponantais ça n’allait pas le faire. Aussi avant de se faire trouer la panse par un poitevin enragé pour qui Toulousain rime avec Nebisiste, prit il sa plume pour adresser une missive aux autorités:

    Citation:


    Dame prévôt Crisolde

    Bien que ma ville Montauban ait rejoint Toulouse, si juridiquement cela fait que je ne suis plus Ponantais (car plus Guyennais), je le reste dans mon cœur
    Et à l’heure où un des piliers du Ponant, le Poitou est ignominieusement agressé, je ne saurais oublier l’aide du Poitou qui entre autres par son agrément, permit à la Guyenne de défaire l’immonde Namaycush et son armée dite « royale » l’an dernier sous les murs d’Agen, sinistre personnage qui s’est fait encore remarquer dernièrement par sa barbarie au Berry

    Aussi en en tant que Ponantais de cœur, j’estime avoir une dette envers le Poitou et qu’il est temps de l’acquitter. C’est pourquoi je sollicite la permission de circuler pour le moment au Poitou, étant donné l’ambigüité de mon statut suite à la sécession de ma ville
    Je ne suis ni un brigand, ni un mercenaire en quête de butin, sinon je serai dans le camp d’en face .Toute ma vie j’ai défendu le droit et la justice. Tout ce que je demande au Poitou c’est de pouvoir continuer à défendre mes idéaux qui n’ont plus cours dans le camp nébisien et dont le Ponant est un des ultimes refuges

    En attendant que celle qui souille le trône de France après avoir craché des tombereaux d’insultes sur la reine Beatriz, au point d’avoir souhaité publiquement sa mort, soit mise à bas , que le Poitou veuille accepter mes services armés. Je ne demande en retour ni rémunération, ni décoration ou titre : juste l’honneur de défendre une terre où la justice et le droit ont encore cours

    Avec tous mes respects

    Philipus Aficus ,jusqu’ici avocat de Guyenne en ce jour du 8 octobre 1459


    _________________
    Ciceron :"CEDANT ARMA TOGÆ"
    Que les armes le cèdent à la toge

    On voit que l'auteur de cette phrase n'a jamais vécu dans les Royaumes Renaissants
    Fanch.


    Venetario vel Nex: quelque part dans le campement
    Ils se baladaient, tous les deux dans le campement, le temps passait vite en sa compagnie, ils avaient marché, ri et aussi discuté, surtout discuté, de choses et d'autre.

    Combien de temps, une heure, deux, trois, il ne savait pas, il savait juste qu'il devait retourner à son poste, devant la tente du couple Ducale.
    Adémard l'avait remplacé mais bon, le jeune paysan devait se reposer.

    Fanch en soldat aguerri, avait besoin de moins de repos, il décida, à contre cœur, de laisser Jess.

    Jess, je vais te laisser, j'ai passé une très agréable soirée en ta compagnie, mais il faut que je retourne à mon poste.
    Pour ce qui concerne la lettre que tu as reçu, à mon avis, il serait impoli de ne pas y répondre.


    Il lui fit un baise main puis la laissa dans le campement, la, elle ne risquait rien.
    _________________
    Maleus
    [Quelque part en Poitou… Armée Veneration vel Nex.]

    Le visage crispé, ses doigts massant doucement mais surement ses tempes, le borgne tentait en vain de soulager son habituelle migraine journaliere.
    Depuis qu’il avait perdu son œil lors d’une bataille lointaine que beaucoup n’avaient pas connu, il n’avait cessé d’avoir maux de crâne sur maux de crâne, plus ou moins supportables selon son humeur.

    Ce soir là il en souffrait, il avait beau tant bien que mal tenter de soulager sa caboche, rien n’y faisant, sa vision venait à se flouter et sa tête le lancer, le seul remede qu’il connaissait n’etait autre que la patience.
    Lachant un soupir des plus explicite il se saisissait de sa bouteille de gnôle, toujours à portée de main, et avalait une grande goulée. Le borgne n’aurait pas su expliquer mais le fait de ressentir cet alcool de soudards lui bruler le « conduit » avait sur lui un effet agréable.
    Peut être etait-ce parce que cette brulure passagere venait à faire disparaître temporairement le sentiment de froid glacial qu’il ressentait en lui.

    Une derniere gorgée et un grognement lorsqu’il envoya valdinguer la flasque de l’autre coté de sa tente…

    La mauvaise humeur un peu moins grande et tout les préparatifs avant la priere réglés, il mit genoux à terre à joignit ses paluches…

    " Ô Très Haut, ô Tout Puissant, toi qui nous a envoyé tes trois prophetes, toi qui veille sur nous, toi notre Créateur, apaise ma haine, apaise cette haine qui chaques jours grandit en moi, qui coule dans mes veines… J’ai foi en toi, les paroles de ton messager Averroës ont eu échos dans ma tête et dans mon cœur… et pourtant je ne suis point soulagé… Je souffre encore et toujours de la perte de mes deux enfants bien que je sache que tu veilles sur eux toi qui est notre pere à tous… "

    Pendant quelques secondes le cyclope n’ajouta point de mots, il se contentait de se mordiller la levre, sa tête lui donnait l’impression d’être sur le point d’exploser.

    " Je… J’ai tant de haine en moi, pour celle qui fut la mere de mes enfants à qui j’arracherais bien la tête et le cœur... A ces gens nombrilistes et égoistes que je croise en nombre lors de mes voyages, à ce royalistes qui attaquent le Ponant seulement parce qu’ils y trouvent des interets… Je hais aussi cette église qui continue encore et toujours à deformer ton message et à conduire les fideles sur le mauvais chemin… Ô Créateur, mon sang boue rien que d’y penser, il brule… "

    Un silence pesant s’installait dans la tente borgnesque, alors qu’il continuait à prier le très haut dans sa tête cette fois-ci.
    De longues minutes passèrent puis lorsqu’il eut fini, le borgne se leva et sorti dans la nuit.
    Après la priere, rien ne pouvait le soulager plus qu’un peu d’air, l’air frais des nuits d’automne…

    _________________

    Adieu Fab'
    Crystal
    Le calme d'une vie bien rangée, à pétrir pâte à pain, cuisiner pour des voyageurs, s'occuper de sa famille ; qu'il est bien loin ce temps... Que reste t il aujourd'hui à la blonde ? une propriété dans un Montauban qui n'est même plus guyennais, un champs deserté, une auberge quasi à l'abandon depuis son départ, et un fils qui, pour l'heure, grandit loin d'elle, à l'abri des croisements de fer, de la tuerie et du sang qui coule.

    Intégrée à présent dans une armée, amenée sans doute à croiser l'épée, pour l'honneur qu'ils disent... Pour elle c'est avant tout pour protéger sa suzeraine, pour qui elle a peur tous les jours.

    Au campement, retirée dans une tente isolée, elle profite d'un moment de calme pour prendre la plume



    Citation:
    Cher Jim,

    Voilà quelques semaines que j'ai quitté la cité des Saules et le temps loin de toi, de mon fils, me parait une éternité. Demain surement, nous arriverons à Poitiers. Je ne sais ce qui nous attendra ensuite, la guerre ? sans doute.

    Ma mission est de protéger Sophie. Elle ne sera pas au front, mais à soigner les blessés. Elle est déjà bien fatiguée et je peine à la forcer à se reposer un peu. Son ventre bien rond laisse présager un accouchement imminent. je me dis que c'est de la folie de risquer sa vie et celle de son futur enfant, mais connaissant la Divine, cela ne m'étonne guère. Elle est incorrigible parfois. Alors avec Niwiel, on fait de notre mieux pour veiller sur elle. Je ne me pardonnerai jamais d'échouer et qu'il lui arrive quelque chose.

    J'ai hâte de vous revoir, Alexis et toi. Hâte de prendre quelques vacances, de goûter à l'insouciance. Surtout, de quitter un peu cette Guyenne qui ne ressemble plus à rien. les nuits me semblent plus longues que les jours, mon sommeil est tourmenté.

    Voila que nous devons à présent reprendre la route. Donne moi de tes nouvelles, des nouvelles qui puissent réchauffer le coeur dans ces longues nuits qui se rafraîchissent.

    Tu me manques.

    _________________
    Jessilisa


    [ La migraine est finie ...]


      La ballade fut finalement longue mais bien agréable , lui permettant ainsi de retrouver de belles couleurs roses sur son joli petit minois ; la migraine aussi l'avait quitter et ce pour son plus grand plaisir : plus de bourdonnement ni de sifflement intempestif .
      Elle lui tenait toujours le bras au moins ça changeait du contact des armes ou d'une éventuelle monture quand l'occasion se présentait , le bras de son ami était réconfortant et lui remontait le moral : moral pas au mieux dans la circonstance et qu'elle avait du mal à cacher .
      Il avait bien discuter et Fanch l'avait même fait rire en lui parlant de sujets évoquant la vie à Bordeaux : et oui même la Capitale avait son lot d'ânes ou ... d'abrutis .. se croyant plus intelligent outre-mesure .
      Bref le temps était passer bien vite et il était temps que son ami Fanch reprenne ses quartiers aux côtés de sa Grâsce Garzimlebo et la duchesse Isambre .
      Ils s'étaient rapprocher tout deux des tentes et de là il lui dit *

      Jess, je vais te laisser, j'ai passé une très agréable soirée en ta compagnie, mais il faut que je retourne à mon poste.
      Pour ce qui concerne la lettre que tu as reçu, à mon avis, il serait impoli de ne pas y répondre.


      Ceci étant dit il lui pris la main qu'il embrassa ce qui l'as surpris n'ayant guère l'habitude de ses convenances , bon c'est vrai qu'on le lui avait déjà fait cet honneur mais c'était toujours surprenant surtout qu'elle commençait à bien connaitre Fanch .
      En plus il allait lui donner des cours de garde parait-il car il était censé devenir son chef , ma foi ça promettait d'être amusant et ludique on verra .... on verra ... se dit-elle tout bas .
      Ensuite elle lui rendit un joli sourire en réponse de ce baiser sur la main et lui répondit rapidement

      D'accord ... d'accord Capitaine Fanch ..moi aussi j'ais bien aimer cette petite ballade ça change les idées il est vrai . Pour la lettre je pensais de toute façon y répondre mais je voulais un autre avis que le mien , il est toujours bon d'avoir d'autres avis que le sien . Au fait tu veux que je restes pour le petit projet de montrer mes aptitudes à l'épée ou on remet ça à plus tard ? Sinon je vais répondre à la lettre vu que je me sens de bonne humeur là tout de suite !


      Un autre petit sourire mais celui-ci plus équivoque à la taquinerie envers son ami et elle se met au garde-à- vous .. histoire de faire le pitre ...

    _________________
    Fanch.

    Venetario vel Nex: Tente de Commandement ou celle des Chefs


    Il marcha tranquillement entre les tentes jusqu'à celle de son chef.
    Il s'arrêta devant et fit signe à Adémard d'aller se reposer.

    Il prit donc sa place devant la tente, en scrutant à droite et à gauche s'il repérait quelqu'un de suspect.
    D'un coup, il vit quelqu'un de suspect, enfin plutôt un chapeau suspect.
    Le maje, un étrange personnage, mais d'après les échanges que Fanch et lui avaient eu, un homme de parole et de confiance.

    B'jour Capitaine.
    J'aimerais avoir une audience avec le duc ou la duchesse.
    Une audience officielle.


    Fanch lui sourit pour le rassurer, et lui répondit:

    Heu, on peut pas frapper à la porte d'une tente, comment je vais faire pour vous annoncer.
    Pas grave, je vais gueuler.


    Nouveau sourire, puis paroles, enfin, cri plutôt.

    Votre Grâce, le Maje voudrait une audience officielle avec vous et votre épouse, je peux le laisser entrer?
    _________________
    Letiti
    L'air abattu s'effaça un temps du visage du petit bonhomme, remplacé par un sourire simple mais revigorant pour le petit bonhomme à la souffrance trop grande pour lui.

    Après le léger sursaut provoqué par le coffre du capitaine, il se pencha vers lui et commenta du petit air taquin qui fait d'habitude son quotidien:


    En voila une information primordiale!
    Si je ne suis pas content de l'entrevue il faudra que je trouve un autre moyen que de claquer la porte pour marquer mon désarroi.
    Faut que je gueule aussi croyez?
    J'ai bien peur de ne pas arriver à faire aussi bien que vous.

    _________________
    Isambre
    Les doigts maigres parcouraient depuis quelques minutes le parchemin préservé par sa protection de cuir. Confortablement assise sur les coussins qu’on avait disposés au dessus d’un grand coffre, Isambre lisait, les coudes appuyés sur une table de fortune. Sous la tente, un climat chaleureux régnait, les coffres aux contenus précieux avaient été utilisés en guise de lit, un braséro mourant continuait de diffuser une chaleur bienvenue et quelques parchemins jonchaient les tapis épais qui isolaient les occupants de la tente d’un sol humide.

    La Duchesse haussa un sourcil. Son époux était absent et elle avait passablement envie d’être détachée de sa lecture. Quelques sons secs sortirent pourtant du gosier ducal :

    - Qu’il entre.

    _________________
    Fanch.


    La Duchesse avait lâché quelques mots.
    Il avait le droit d'entrer, bon d'accord, le Capitaine allait faire son devoir.

    Vas-y entre Maje, la Duchesse va te recevoir.
    Et surtout ne cri pas trop fort, ça risque de faire mauvais effet sur les soldats de l'armée.

    Fanch lui fit un clin d'oeil pour l'encourager.

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