Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 18, 19, 20, ..., 34, 35, 36   >   >>

[RP] Église Saint-Germain-l'Auxerrois

Lysirael
Brrrrrrrr…Un gargouillis sourd se répandit dans le ventre de la petite Lysirael qui se retourna dans son sommeil. Ses petits poings se serrèrent dans le vide alors qu’elle heurtait la douceur du tissu qui l’entourait. Ses lèvres s’entrouvrirent en un petit soupire. Le sommeil la fuyait, chassé par la faim. La petiote tenta vainement de le rattraper fermant avec force ses yeux. Une grimace déforma ses traits enfantins.

Sa main s’ouvrit et se ferma, enserrant un morceau de tissu alors que ses paupières se soulevaient lentement. Son regard océan se fit flou mais petit à petit, sa vision s’éclaira.


« Mmmmmh… »

Levant son minois vers celle qui la tenait délicatement, elle redécouvrit les traits si familiers de sa mère. Un gazouillement s’échappa des ses lèvres. Elle tendit les mains vers elle, cherchant à capter son attention. Mais le regard de Piscalie ne lâchait pas la merveilleuse scène qui se déroulait devant ses yeux. La petite Lysirael se tortilla dans ses linges tentant de comprendre ce qui l’entourait et qui, de toute évidence lui échappait encore. Les pans de tissu l’empêchant de voir quoi que ce soit, une pointe d’agacement monta en elle, se distillant dans son petit être.

« Mmmh ! »

Son gémissement se fit plus plaintif, ses mains se tendant désespérément vers le visage de sa mère. Allait-elle oui ou non lui accorder son attention ? Après tout que pouvait-elle regarder de plus important qu’elle, la dernière étoile apparue dans sa vie ? De l’eau lui envahit les yeux lui brouillant la vue. Des sanglots gonflèrent dans sa gorge.

« Ooooonnn… »
Noiraude
Et voilà sa copine était mariée.Noiraude peinait encore à y croire.Il y a de cela un an elle n'aurai jamais cru cela possible.Mariée et prête à enfanter, que de chemin parcouru,la maturité avait enfin trouvé preneur.

Le spectacle des deux corps unit par un baiser intense était magique,c'est deux là ne montraient jamais leur sentiment en public et voir une telle fusion entre eux réchauffa le coeur de Noiraude.
Elle se mis à applaudir en criant:


VIVE LES MARIES!!!
Odas
Odas avait assité avec grande joie et émotion à l'union d'Hida et Toka. Tout se passait à merveille et suivit le mouvement de son amie Noiraude. Il les appaudissait généreusement et cria à son tour !!!

VIVE LES MARIES !! TOUS NOS VOEUX DE BONHEUR !!

La discretion de son intervention laissait à désirer, mais peu importe, il était tellement heureux pour Hida. Il espérait bien fêter cela dignement désormais autour d'une bonne chopinette et des discussions endiablées pimentées d'anecdotes du bon vieux temps.

_________________
Kachina





Ils étaient unis, devant Aristote, devant les hommes. Déjà l'église s'animait.
Des murmures, des cris de joie, quelques reniflements de dames un peu émues......
Noiraude s'était précipitée avec sa fougue habituelle pour féliciter les mariés ainsi qu'un bel homme à l'allure enjouée.

Kachi, elle n'osait pas bouger. Trop de monde, trop de belles toilettes.
La petite paysanne de Lectoure se sentait bien insignifiante en ces lieux.
Il lui fallait se lever, aller féliciter les mariés.
Les mariés..... comme ils étaient beaux !
Toka gardait Hida dans ses bras.... Hida souriait heureuse....


Kachi réflechissait : est ce que sa robe n'était pas froissée, est ce qu'elle n'allait pas trébucher dans l'allée, est ce qu'elle saurait marcher d'un pas élégant ? est ce que ?

- Oh et puis flute ! Oups, pardon Aristote, désolée...
Oh , j'y vais moi..... je veux les féliciter, leur souhaiter beaucoup de bonheur.


Relevant la tête , elle se leva crânement, traversa l'allée, marcha d'un pas qu'elle souhaitait assuré et enfin, au bout d'un temps qui lui parut interminable rejoignit les mariés et leur tendit un petit parchemin , sur lequel elle avait inscrit un poème à leur attention . Il n'était pas de sa plume, elle avait juste copié :


Serment

C’est bien un jour heureux
Celui où deux amants
S’unissent devant Dieu
Pour qu’éternellement
Un avenir radieux
Naisse de leur serment

Il n’existe en ce monde aucune autre promesse
Aussi grande, aussi belle, aussi resplendissante
Que celle qui unit dans la joie, la liesse
Deux êtres innocents d’un amour transcendant

De ces deux moitiés imparfaites
Peut naître une grande beauté
De leurs étreintes passionnées
La vie toujours, pourra renaître

Et dans la joie de l’unité
Ils se rencontrent comme âmes
Et dans la plus pure beauté
Ils deviennent mari et femme.


Et sans plus de façon, elle étreignit Hida , prenant garde à ne pas marcher sur sa robe, et salua le géant, leur murmurant des voeux de bonheur .

Enfin, elle sortit, quittant l'église pour retrouver la lumière du jour ....


Breydel_charles


Marié. Encore une fois marié. Pourquoi? Rien. Pas de réponse. Si. Voilà. L'Amour. Tout simplement. Le véritable amour qu'il éprouvait pour cette femme, sa femme. Quel plaisir indescriptible ressentait-il? Personne pouvait le savoir. Si. Bien sur que si. Sa femme. Hidatsa pouvait le savoir car elle ressentait la même chose. Alors que leur lèvre se quittèrent, des félicitations commencèrent à fuser de toute part dans l'église. Leur amis. Quel plaisir de les voir réunis autour d'eux pour ce jour unique. Kachina vint vers eux, étreignit Hida et leur offrit un doux poème, puis elle quitta l'église.

Charles regarda leur amis pendant que les jeunes mariés marchèrent main dans la main au centre d'eux pour quitter l'église et se diriger vers la lumière du soleil.
Archibaldane
Archibaldane de St-Julien, regarde les nouveaux mariés et se glissant près d'eux...

- Tous mes vœux baron... Et ils sont sincères quoiqu'en pensent certains. Je vous dis adieu, je quitte le Comté. Soyez heureux...

Et Archie quitte les lieux...
Hidatsa


Très lasse mais emplie de joie, Hida souriait, riait à toutes les félicitations qu'elle entendait jaillir de tous les recoins de l'Eglise et très vite, ils se retrouvèrent sur le parvis, acclamés par tous les invités. Elle remercia chaleureusement Kachi pour son poème, enlaça Noiraude dans ses bras et se dirigea vers Odas tirant Toka par le bras.

Merci ma copine !! Et si on arrosait ça ?
C'est pas tous les jours que je me marrie hein !


Oh mon Amour, viens là que je te présente.

Voici Odas, un ami de longue date, on s'est connu lorsque j'habitais encore le Maine. Un homme très taquin, toujours enjoué, avec beaucoup d'humour, bref je l'adore.


Elle sourit, se remémorant quelques bons souvenirs.


Odas, je te présente Charles Breydel, Baron d'Encausse, dict Tokagero, mon merveilleux époux, qui n'a pas le même sens de l'humour que nous mais il me fait craquer...l'est têtu mais adorable le plus souvent.
Et surtout il me supporte, ce n'est pas rien, hein ?


Elle se mit à rire, toujours intriguée par les cris de bébé qu'elle entend.

Odas


Odas qui s'était écarté légèrement pour laisser les amis d'Hida et de Toka les féliciter se trouva fort dépourvu lorsqu' Hida justement vint jusqu'à lui et le tira juste devant son époux.

Tachant de ne point paraître trop fébrile et une nouvelle fois d'être au centre de tous les regards, il inspira un grand coup, donna un bon bisou sur le front de la jeune mariée accompagné d'un large sourire. Puis, il fit une révérence devant Toka :

Hum, enchanté chèr Baron, Odas de Cambrai, ravi de vous rencontrer. Permettez-moi de vous féliciter, quelle belle cérémonie !! Au- delà de son caractère bien trempé, Hida possède tellement de qualités, je vous souhaite que de bonnes choses, beaucoup d'enfants ...

Cela démangeait l'Artésien de sortir encore une annerie mais il se contrôla, profitant pleinement du moment, ravi de rencontrer l'homme qui allait partager la vie de celle qui l'avait guidé en compagnie de Noiraude à Laval.

_________________
Ascalon
Ascalon avait passé toute la cérémonie les yeux fixés sur l'autel où il ne voulait rien manquer de ce magnifique mariage. Mais par moment, il n'avait pu résister, il avait jeter quelques regards sur sa gauche, où la petite vie qui s'agitait dans les bras maternel, gémissait tout en se frottant la joue contre la peau de sa mère. Il regardait attendrie cette scène, ses yeux finissant par se balancer entre son frère sur l'autel et sa chair à côté de lui dans les bras de son épouse.

La cérémonie se termina peu après les consentement mutuels et le baiser des mariés. Il cria : "Vive les mariés" , tout en levant les bras.

Il déposa un bisou sur le front de Piscalie et caressa la tête de leur petite Lysirael.

Bon, vu qu'on a loupé les mariés au début en arrivant en retard... on va aller leur souhaiter nos vœux maintenant, hein Pisca ?
_________________
Breydel_charles
Désolé pour le retard mais fort chargé ces derniers jours ;)




Tiré par Hida, Tokagero fut attiré vers un homme qu'elle présenta comme une de ses anciennes connaissances.

Les amis de ma femme sont mes amis. Enchanté Sieur Odas. Comme vous l'avez pu constater par vous même, la route d'une famille heureuse est déjà bien entamée.

Tout disant cela, sa main caressa tendrement le ventre rebondie de sa jeune épouse.
--Janoz



Aux miracles, devant le « Rat crevé ».


Dans un gai cliquetis des bracelets dansant à ses poignets, dans le charmant froufrou de ses dentelles et de ses fanfreluches, la ravissante brunette le tire par la manche et l’emmène déjà dehors. Carmeen l’a prévenu, le soleil est de retour, mais le gitan fronce les sourcils et plisse les yeux lorsque le soleil embrase son visage buriné.

Attends …

Janoz s’immobilise devant le bouge. Il ferme les paupières, offre son corps émacié à la chaude caresse du soleil à son zénith. Le gitan est resté plusieurs heures à croupir dans l’atmosphère glauque et enfumée de l’infâme gargote, à contempler son passé au fond de son verre, et il apprécie infiniment cet instant précieux où le soleil ensanglante l’azur et déverse son miel. En ce jour mémorable, Janoz a deux soleils pour le prix d’un seul. Le second est Carmeen.

Tu acceptes de m’aider ? Tu es un ange. Tu es mon ange. Viens, avançons lentement, je vais tout t’expliquer. Mais si la suite te déplaît, n’aie aucune inquiétude, je ne t’en voudrai nullement si tu décides de ne prendre aucun risque. Ne marche pas trop vite, veux-tu ? Profitons de notre ami, là-haut, qui nous réchauffe la couenne. De plus, je ne me sens pas bien vaillant, et la route est longue.

Le couple bien disparate, une frêle jeune femme pétillante et vive et un mort-vivant aux yeux sombres, s’engage dans les ruelles sordides, tellement étroites que la lumière a renoncé à s’y engouffrer. La pluie a abandonné derrière elle un cloaque épais, et de larges flaques à enjamber. Déjà essoufflé, Janoz s’arrête devant l’une d’elle.

Regarde nos reflets dans l’eau … Tu es très belle. Tu es minuscule à mes côtés. Tu sais, petite, lorsque j’étais encore bien vivant, avant que la mort ne me ronge lentement, j’étais bâti comme un chêne. A présent il ne me reste qu’une carcasse vide … Viens, installons nous un instant sur ce muret, c’est le seul qui soit au soleil.

Janoz s’assied aux côtés de Carmeen, il étend ses longues jambes maigres d’échassier en poussant un interminable soupir d’aise.

Le moment est venu.

Voilà, écoute-moi. Il y a quelques semaines, lorsque je n’étais pas si vite épuisé, j’allais parfois mendier à la sortie des églises, à Paris. De temps en temps, je parvenais à apitoyer l’une ou l’autre bourgeoise, qui me donnait trois sous avant d’aller s’acheter un chapeau à cinquante écus dans une belle boutique. Elle avait fait ainsi sa bonne action du jour. Quelle générosité, non ?

Il adresse à sa voisine un regard lourd de ressentiment et d’une haine froide.

Saloperies de gadjos ! Soit … J’ai repéré une église dans un quartier particulièrement luxueux et tranquille. Le soir, seules quelques vieilles bigotes endimanchées viennent s’agenouiller quelques minutes devant leur dieu. Sans doute pour montrer aux autres commères leur nouvelle paire de chaussures ou leur foulard de soie. Ensuite, elles regagnent leur belle résidence, par des ruelles peu animées s’infiltrant entre les hauts murs des riches propriétés. Tu devines la suite, non ?

Un éternuement rauque vient déchirer la poitrine du gitan. Sa main se crispe sur le poignet de Carmeen, son corps tout entier est agité par de douloureux soubresauts. Son visage n’est plus qu’un masque de souffrance. De longues secondes s’écoulent avant qu’il ne retrouve l’usage de la parole.

Le temps presse, ma cousine. Les vautours rôdent déjà. Emmène-moi jusque là, je te guide. Pas trop vite. Je me reposerai à l’abri des regards, derrière l’église. Tu n’auras qu’à attirer une de ces vieilles biques à ma portée. Choisis la bien. Après ça tu partiras. Tu te cacheras. Je pense qu’il me reste suffisamment de forces pour estourbir une parigote. Si la bonne occasion ne se présente pas aujourd’hui, nous reviendrons dans quelques jours. Si je suis toujours vivant …

Les deux gitans reprennent leur lente progression vers le quartier où Janoz envisage de commettre son forfait … Les ruelles voisines de l’Eglise Saint-Germain l’Auxerrois. Ils en aperçoivent déjà le parvis, au détour d'une venelle tranquille.

--Marie_beaumont


Une mante rabattue sur le visage, Marie Beaumont sort de l’Eglise d’un pas rapide et descend les marches du parvis.

Le prêtre qui l’a entendue en confession doit être rouge jusqu’à la racine de sa tonsure. Elle est amoureuse, Marie, amoureuse de son palefrenier. Mais qu’importe !

Mariée à quinze ans avec un barbon de soixante, elle n’a rien de la jeune mariée épanouie et heureuse même si son mariage lui assure une vie aisée.

Justement, elle recherchait un domestique pour s’occuper des chevaux que son mari lui avait offerts.

Le jeune homme s’était présenté aux écuries, et Marie, en le voyant, sentit le rouge monter à ses pommettes, les battements de son cœur s’accélérer, sa bouche s’assécher.
Elle est tombée dans ses bras au premier regard échangé, elle a succombé au regard bleu nuit, elle à perdu pied à son premier baiser, elle a chaviré sous ses mains calleuses, et sous son torse musclé elle à trouvé le chemin du plaisir.

Mais tout cela à un prix. Pour le garder elle était prête à vendre quelques bijoux qu’elle mettait peu.
Elle irait chez un prêteur pour en tirer quelques écus et offrir à son amant ce qu’il lui avait demandé.
Sans que son mari ne voit fondre l’argent du ménage.

Mais comment s’assurer de son amour ?

Arrivée au bas des marches, elle enjambe une flaque d’eau dans laquelle se reflète le gris du ciel.
Les pavés sont luisant d’humidité.

Un peu plus loin elle aperçoit un couple disparate, elle jolie brune pétillante, rose rouge dans les cheveux, sa jupe virevolte autour de ses chevilles fines. Lorsqu’elle marche on dirait qu’elle danse. A ses poignets cliquettent des bijoux de pacotille.

L’homme est grand, efflanqué comme un cheval fourbu, son visage est pâle, ses yeux enfiévrés. Elle reconnaît en eux ces «fils du vent », ces gens venus d’ailleurs. Ceux qui savent lire, dans les mains et les astres, l’avenir à qui le demande, en échange de quelques pièces.

Marie hâte le pas, tenant sa jupe d’une main, elle court vers le couple , s’arrête devant eux, les joues rouges et le souffle court.

Mademoiselle ! Mademoiselle ?

Le couple semble ébahi lorsqu’elle interpelle la jeune fille.

Mademoiselle ! Vous... Heuu ! S’il vous plait ? Lisez vous les lignes de la main ? Voyez vous les choses heureuses de l’avenir ? Lisez vous dans les étoiles ?
Nine_


Deux gambettes qui se balancent dans le vide… et qui s’arrêtent net. Une masse lourde de cheveux bruns qui prennent la relève de leur danse et un regard clair qui se devine derrière la frange rebelle.
Nine regarde attentivement le couple qui vient de passer deux mètres plus bas et qui ne relève pas la tête sur le chaton qui se prélasse sur son
muret…


Le temps presse, ma cousine ……Tu n’auras qu’à attirer une de ces vieilles biques à ma portée. Choisis la bien…... ….Si je suis toujours vivant …

Les bribes de cette intéressante conversation s’envolent jusqu’aux délicates oreilles de la gamine et la danse des cheveux s’accentue tandis qu’elle se penche plus encore pour mieux les entendre…

La môme a droit un concert de bronches malades et instinctivement se rejette en arrière et se cramponne aux vieilles pierres.
Pour sur il lui faudrait sa maitresse pour le soigner...
Les yeux de chat regarde le couple s’éloigner vers le parvis.
Souplement elle se laisse glisser le long du muret les suit à distance.

Il ya toujours du monde qui traine autour de l’église et Nine n’a aucun mal à se rapprocher d’eux.
Le regard perdu dans la contemplation du tympan, elle les frôle et leur marmonne une vague excuse avant que de se perdre dans la contemplation quasi béate du clocher….


Mademoiselle ! Mademoiselle ?

A peine plus vieille qu’elle la jolie donzelle, mais des beaux quartiers …Ca y a pas de doute..
Nine très vite se déplace et esquisse un sourire narquois…
La bonne aventure !…elle va se faire plumer la bourgeoise….
Et elle a sacrement envie d’en être la môme...
Ya chez le tailleur de la rue voisine, une cape qui la fait rêver.
Jamais Balgis ne lui donnera de quoi l’acheter…Jamais qu’elle a dit…


Débrouilles toi ma belle. Je ne suis pas là pour assouvir tes envies de luxe.
Me débrouiller, me débrouiller…

Elle avait enfin la solution sous les yeux….
Une colombe tout fraiche à plumer et les deux grands, fallait qu’il compte avec elle maintenant. Témoin de la scène, elle se mit à tourner autour de la bourgeoise et regarda le couple d’un air entendu….


C’est avec moi ou contre moi disaient ses yeux clairs….

La môme se déplaça encore et vint se poser entre les deux adultes. Souriant d’un air angélique à la donzelle et murmurant à voix basse pour ses deux compères involontaires…


L’est pas loin le gué et je cours vite…on partage d’accord ??
--Janoz



La peste soit de cette maudite gamine ! Sale petite vipère aux yeux d’ange ! Les prunelles sombres de Janoz lui décochent de sanglantes étincelles de rage et de colère. Le gitan sent naître en lui une vague déferlante de férocité meurtrière, une envie pressante de broyer entre ses mains décharnées la frêle carcasse de la donzelle.

Mais il ne le peut. Cela affolerait leur proie innocente, qui pousserait de hauts cris et alerterait tout Paris, et, de plus, Janoz est bien incapable de se saisir de cette fillette narquoise qui tournicote autour d’eux, vif écureuil, prête à prendre la poudre d’escampette et à ameuter le guet pour un oui ou pour un non. La menace est sérieuse. D’instinct, le gitan pose la main sur le poignet de Carmeen, craignant une réaction impulsive et furieuse de sa part. Non ! Pas de violence. Diplomatie et réflexion. On temporise. Et Janoz baisse pavillon devant le moustique. Ou du moins sa physionomie entière donne ce sentiment. Il baisse les yeux, ses épaules larges et osseuses s’affaissent comme s’il portait un fardeau trop lourd. Le voilà vaincu, mollasson de la tête aux pieds.

Dans un souffle il répond à la morveuse, s’ingéniant à n’être perçu que par elle et par Carmeen.

Tu as gagné, petite teigne ! Tu as beaucoup de chance, j’ai besoin d’argent au plus vite. Nous partagerons en trois parts égales si le coup réussit. Et après tu disparaîtras aussi rapidement que tu es venue*sauf si je réussis à te tordre le cou dans un recoin tranquille, par exemple derrière l’église, lorsque j’aurai assommé cette parigote*

Carmeen
La ville de Paris voit naître un bien étrange couple. Deux gitans, la vie et la mort, la belle et la bête, l'enfant et l'adulte. Elle, son teint de porcelaine aux frontières du livide, Lui, peau dorée qui expire de toutes ses pores la souffrance endurée par la maladie et le vécu. Elle, à la recherche d'un passé pour mieux construire son futur, Lui, à la recherche de son Danube pour pour partir l'âme en paix.

Installés sur un muret, Janoz lui raconte ses idées, décrit ses plans, ses ambitions. Carmeen, appuyée sur ses mains, profite du soleil parisien, la tête renversée en arrière et les paupières fermées, comme pour mieux apprécier les bienfaits de la lumière sur son visage. Et elle l'écoute, un sourire dessiné sur les lèvres, elle s'imagine faire les 400 coups avec lui, elle s'imagine en brigande, cruelle et redoutable, elle s'imagine à la tête d'un coup d'Etat, elle s'imagine riche et rebelle, ...
Ses imaginations sont perturbées par le gitan, qui se remet à tousser. Sa main se resserre sur le poignet de Carmeen, elle a l'impression de ressentir avec lui chacun de ses spasmes, sa douleur devient sienne l'espace de quelques secondes... mais déjà, le malade bondit sur ses jambes. Il est prêt.

Prêt ?
Qu'est ce qu'on fait déjà ?!

Mademoiselle ! Mademoiselle ?
Coup d'oeil furtif à Janoz. Panique ! Non, calme. Accord silencieux. LA cible, c'est elle !
La donzelle encapuchonnée ne perd pas son temps, elle se jette inconsciemment dans le piège des gitans. Viens, petit poisson, viens dans notre filet, tu as raison !
Elle commence à poser des questions à propos de son avenir à Carmeen avec un enthousiasme certain, et bien sûr la brune acquiesce, tout naturellement, Oh oui les mains je connais, mmmmh, que voulez-vous savoir ?

Mais voilà qu'une gamine s'incruste entre le couple. La gitane la dévisage, essayant de cacher sa surprise. Ils n'ont même pas commencé leur plan d'attaque sur la bourgeoise que déjà, déjà il y a un imprévu !
Le regard de la mioche en dit long sur ses intentions, non, elle n'est pas là pour poser des questions sur son avenir. M'enfin, les yeux de Carmeen ne sont pas moins expressifs, et, comme si Janoz avait prévu une réaction quelque peu irréfléchie et agressive de sa part, sa main posée sur son poignet l'empêchait d'attraper la gosse et lui mettre une paire de claques. Depuis quand des donzelles d'un mètre vingt -et encore, les bras levés- font des menaces à des grandes personnes ?

Pas le temps de réfléchir davantage sur le dilemme, Janoz fait comprendre -dans une discrétion parfaite, évidemment- à la petite brune qu'elle peut faire parti du coup. Les règlements de compte s'effectueront après le dépouillement de la parisienne.

Donnez-moi votre main, demoiselle. Hum... fermez les yeux, s'il vous plait. Et surtout, concentrez-vous.
Profitant des paupières closes de sa potentielle cliente, Carmeen, alarmée, consulte de ses immenses billes noires le gitan malade. Et là, je fais quoi ???!! Sa main libre s'agite, fait des grands gestes, tandis que sa voix, en total désaccord avec son corps, poursuit sur un ton professionnel :
Mmmmh, je vois... je vois...
Janoz lui montre du doigt l'église. Oui, là-bas, derrière ! Pas de guet, pas de témoins, oui, c'est l'endroit idéal !
Je vois un... non, une... des... ahh... plein de... mmrhf... Je vois... OHHH !!
Je ne vois plus.
La bourgeoise ouvre les yeux.
Non, trop de lumière ici. Allons dans un endroit plus sombre, je ne me sens pas à l'aise, il y a trop de gens autour... on nous observe !

Elle commence à s'avancer, et s'écrie dans un élan de tziganisme (c'est sûrement les bruit des bijoux qui lui monte à la tête), à l'intention de la petite troupe qui s'est crée :
Za mnoy !*


*suivez-moi
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 18, 19, 20, ..., 34, 35, 36   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)