Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 19, 20, 21, ..., 34, 35, 36   >   >>

[RP] Église Saint-Germain-l'Auxerrois

--Marie_beaumont



Marie est aux anges, son œil limpide brille de mille feux. Elle ne se rend pas compte qu’elle est une proie rêvée pour n’importe quel margoulin.
Elle veut entendre au plus vite ce que va lui dire la jolie fille de Bohème qui tient sa main dans les siennes…

Elle est sûre que la jeune fille sait tout de l’avenir lumineux qu’elle aura avec celui qu’elle aime, qu’elle veut ...
Elle quitterait tout, confort, soieries, bijoux, vie facile et surtout vieux mari édenté pour lui, elle le rejoindrai n’importe où aussi nue que le jour de sa naissance, elle se voyait vivre avec lui dans une petite chaumière au bord d’une rivière … Juste eux et leur amour ….

Fermez les yeux …elle ferme les yeux, se concentre sur le visage taillé à la serpe de l’homme aimé…son regard bleu, ses cheveux blond, ses mains rugueuses …. posées sur la soie de sa peau.

La brunette voit, puis ne voit plus rien..

Trop de monde ? Oui c’est possible, d’ailleurs une petite fille vient de rejoindre le couple. Les passants jettent un œil soupçonneux sur le petit groupe, et Marie se demande si quelqu’un l’a reconnue.

Sans lâcher la main de la brunette, Marie lui sourit, confiante, rendue stupide par l’aveuglement de l’amour, par son besoin de vouloir entendre ce qu’elle à envie d’entendre ..

Oui,vous avez raison, trop de monde ici, allons derrière l’église. Dans le parc il y a un banc sous un platane, nous y serons bien … A l’abri des regards qui peuvent vous troubler..

Elle presse le pas, légère, éthérée. Son coeur plane bien au dessus des nuées qui filent dans le vent, laissant apparaître quelques pâles rayons de soleil.

Elle ne voit pas que tout le petit groupe la suit, elle ne voit que sa main fine et blanche dans la main couverte de bijoux clinquants de la Gitane. Elles ont sensiblement le même âge et Marie se croit déjà son amie …

Damoiselle, dites, dites moi ? Est-ce qu’il m’aime? Il m’aime moi ? Marie hésite, ou l’argent de mon mari.?

Son regard de jade devient suppliant en plongeant dans les agates de la brune.

Dites moi que c’est moi qu’il veut !
--Janoz




Les trois péronnelles et le mort-vivant quittent discrètement le devant de la scène, en direction du parc ombragé. C’est amusant, tous ces visages souriants. Tout le monde est satisfait, chacun à sa manière, alors que le pire se prépare. La bourgeoise amoureuse flotte là-haut, sur son petit cumulus de bonheur intense. Elle se régale à l’avance des révélations qu’elle va entendre. Elle ne peut être déçue, elle l’aime tant, son beau palefrenier aux épaules herculéennes. Dans quelques instants, la dernière et infime part de doute qui subsiste en elle va s’évaporer. Vite, vite, dis-moi, dis-moi gitane ! La mignonne crevette jubile aussi. A force de laisser traîner l’oreille, de fureter comme une souris grise qui a détecté une odeur de frometon, elle a harponné de bons clients. Et les deux gitans, la poupée gracieuse et le zombie, sont soulagés que cette parigote naïve se laisse mener vers un coin désert sans que le moindre soupçon n’effleure sa cervelle de piaf. Et qui gardera ce sourire le plus longtemps ? C’est là que réside le mystère …

Le moustique trottine aux côtés de l’échalas, légèrement en retrait des deux donzelles. Au loin, un banc. Le banc. Dissimulé sous le feuillage éclatant d’un platane d’allure majestueuse, qui l’abrite comme la riche coupole d’un palais d’Orient. L’allée ombreuse qui y conduit est déserte. Toutes les conditions sont réunies. Nul besoin de se concerter.

Dix pas … Seul le caquetage de la citadine trouble l’harmonie apaisante du jardin arboré.

Cinq pas encore … Le géant presse l’allure. Le voici sur les talons de sa proie innocente et sans méfiance. Le microbe sautille derrière lui.

Un pas … un seul. Son cœur brinqueballe dans sa poitrine. Vas-y Janoz, tu n’as plus le choix. Ne te dégonfle pas ! Vlan ! Le poing du gitan s’abat sur la nuque de la parigote, qui s’écroule lentement, comme un pantin dont on a coupé les fils, sans pousser le moindre cri. Son corps gît comme un paquet de linge sale.

La bourse ! Six mains se mettent de concert à fouiller la donzelle inanimée. La voilà ! Triomphant, Janoz l’exhibe, puis l’ouvre. Les écus scintillent de mille feux, embrasés par un rayon de soleil qui se glisse à travers la voûte verdâtre du feuillage. Il y en a des centaines, de toutes les tailles, de toutes les formes. La pêche est bonne. Le gitan se redresse déjà, et jette un œil noir à la gamine.

Maintenant, dégage, microbe ! Tu n’auras pas un kopeck ! Et si tu cries je te tords le cou, morveuse ! Viens Carmeen, retournons aux miracles …

Nine_



Tu as gagné, petite teigne !
Tu as beaucoup de chance, j’ai besoin d’argent au plus vite.
Nous partagerons en trois parts égales si le coup réussit.
Et après tu disparaîtras aussi rapidement que tu es venue …


Un coup facile !

La môme jubile intérieurement.
Quand elle va raconter ça à l’orientale, elle ne va pas en revenir !!
A elle le manteau tant convoité !…
Les yeux brillants, elle regarde ses deux complices improvisés sans aucun complexe.
Le sourire large, elle n’en rajoute quand même pas devant la tête du géant.
L’est peut-être malade mais parait encore capable de lui en coller une. Sa compagne lui semble plus gentille du coup et elle aimerait bien se coller à elle.
Elle ne la quitte pas des yeux et des oreilles admirant le style de la gitane qui emberlificote l’énamourée
"Dieu que les femmes sont bêtes...Et Bla et bla et bla …Qu’elle cause bien la belle brune."

Les bracelets chantent à ses poignets et la robe vole sous la brise légère du vent...
Nine n’en perd pas une miette…pour un peu, elle goberait même qu’elle voit dans la menotte de la jeune damoiselle.
L’espace d’un instant, elle a le cœur qui se serre de la voir là, les yeux transis …la povrette…
Elle grimace la gamine et secoue ses longs cheveux devant son visage…
Comment peut-on être aussi sotte… ? Est cela l’amour…devenir aveugle ?
Quelle veine d’avoir une orientale à ses cotés, qui lui ouvre les yeux sur la stupidité des femmes et des hommes d’ailleurs.
Sont pas en reste eux….Seulement plus cruels…parce que plus forts pardi !!

Son regard se fait moins brillant sous la frange brune et elle observe l’homme de la troupe .

Le poisson est ferré et les voilà qui l’entourent et la tirent vers son destin. Nine trottine près du mauvais.
Elle lui aurait bien donné la main mais elle le trouve vraiment mauvais et vraiment malade…
Vlan !!

Pas eu le temps de dire ouf la donzelle amoureuse…
D’un mouvement aussi vif les uns que les autres, les voilà penchés sur le corps allongé et bien évidemment le grandass avec ses graaanndes mains a trouvé la bourse bien remplie.


Maintenant, dégage, microbe !
Tu n’auras pas un kopeck !
Et si tu cries je te tords le cou, morveuse !
Viens Carmeen, retournons aux miracles …


Quoi ???!!!!

Alors là !! S’il s’imagine que c'est parce qu’elle est plus petite qu’elle va rien dire, il se gourre le gitan !
D’une voix sourde qui va crescendo au fur et à mesure de sa colère la môme les deux poings sérrés se met à l’invectiver.
Le regard bleu devenu noir elle crache du haut de ses douze ans sa rage avec violence.


Tu avais promis Gitan !
Trois parts égales tu avais dit….
T’as pas de parole !! t’es moins qu’un gitan si tu tiens pas tes promesses.
Et si tu ne tiens pas tes promesses moi je tiens les miennes…


Le pied botté de Nine partit comme un boulet sur le tibia de Janoz et de surprise,
( la douleur ptet mais on va plutôt penser de surprise …quoique… ), il lacha son précieux butin.
D'une main habile elle récupéra une bonne part de la bourse …
L’instant d’après elle leur tournait les talons avec un sourire mauvais la bouche ouverte sur le premier cri


A moi la garde !!!!!


--Janoz




Bougre de sale petite peste ! Attends que je t’étripes !

Mais le gitan souffreteux est bien incapable de mettre ses menaces à exécution. Il ne s’attendait nullement à une réaction aussi vive de la part de cette morveuse aux yeux trop limpides. Non, il était convaincu qu’il l’avait découragée par ses avertissements répétés et par la colère illuminant ses prunelles, et qu’elle allait détaler sans se retourner comme un lièvre talonné par une meute de chiens. Cruelle erreur ! On ne se méfie jamais assez des drôlesses ! Le voici qui se retrouve comme un grand nigaud, à geindre pitoyablement en se tenant la cheville des deux mains, et en sautillant bêtement sur sa jambe valide. Pantin brisé et ridicule.

Quelques écus roulent sur le sol, puis s’enlisent ou disparaissent dans les flaques boueuses de l’allée. Adieu veau, vache, cochon et couvée ! C’est la maudite gamine qui se tire avec la plus grande part du pactole, et en alertant la garde, en sus ! Impuissant, le gitan malade se penche sur Carmeen, toujours agenouillée auprès de la parigote inconsciente, les doigts barbotant dans la fange pour y récupérer quelques pièces avant qu’elles ne s’y enfoncent définitivement.

C’est foutu, Carmeen, évaporons-nous en vitesse avant que le guet ne rapplique ! Nous trouverons une autre solution ! Abandonnons cette bourgeoise avant qu’elle ne se réveille et se mette à gueuler aussi, comme la petite teigne !

L’échalas accomplit trois ou quatre pas rapides en direction des miracles, vers le salut, mais soudain il titube. Son corps affaibli ne répond plus à ses sollicitations. Ses jambes s’amollissent. Trop de hâte, trop de fièvre, trop de souffrances accumulées. Le gitan n’a plus la force de lutter contre son destin, contre les coups du sort, contre les pièges impitoyables de la faucheuse. Il s’écroule à proximité de la parigote, les bras en croix …

Carmeen
Qu'elle est mignonne, la bourgeoise. Elle semble entourée et protégée par une aura d'amour, son corps dégage ce sentiment par toutes les pores, oui elle l'aime son palefrenier, il n'y a pas à dire, et elle est prête à tout pour lui.
Qu'elle est naïve, la bourgeoise. Elle suit les gitans dans une confiance aveugle, elle regarde Carmeen, presque hypnotisée, en attente de ses confidences. Elle croit que la brune la comprend, que oui, elle voit quelque chose là, dans ses mains, elle croit que ses petits mouvements de la tête signifient quelque chose. Ah, si tu savais ma jolie...

Dites moi que c’est moi qu’il veut !
C'est les yeux de l'enfant de la Haute Société contre ceux de la fille de Bohème. Le temps se fige l'espace d'un instant. Attendrissement. Sympathie. Compassion. Compréhension. Un semblant d'amitié, ou d'humanité. Et puis, Pitié. Dégoût. Il est trop tard pour venir en arrière.
T'avais qu'à pas tomber amoureuse, malheureuse.

Et vlan, le poing de Janoz frappe violemment sur la nuque de la parisienne, qui s'écroule, presque avec grâce, comme si tout cet amour amortissait sa chute dans les feuilles mortes de l'automne. Lente descente du paradis en enfer, ses ailes sont coupées, elle gît, inerte, le visage serein.
Bon, plus le temps pour le romantisme et la poésie, les mains des brigands novices se mettent à fouiller et farfouiller le cadavre de la bourgeoise. Ca se bouscule, tout le monde est impatient, on en oublie presque les circonstances. Oups, j'ai marché sur tes cheveux, pas fait exprès !

Les pièces scintillantes sont là, entre les doigts du vieux gitan. Mais ce dernier n'oublie pas qu'il y a un intrus, juste là! et menace une dernière fois la mioche qui les avait rejoint dans le feu de l'action. On l'oublierait presque.

Maintenant, dégage, microbe ! Tu n’auras pas un kopeck !

Le ton est donné, et, même Carmeen n'aurait osé riposter. L'air de rien, il est imposant Janoz, malgré ses yeux rouges de fièvres, ses jambes un peu tremblantes et ses haillons sales et déchirés. Et puis, il a quand même abattu une pauvre jeune femme en un, UN seul coup !
Pourtant, la gamine ne se laisse pas faire, et, dans le coup de la colère, donne un vilain coup de pied dans le tibias du gitan... et la bourse vole des mains pour atterrir dans celles de Nine.

Sale teigne ! Reviens ici ! Tu ne vas pas t'en tirer si facilement !

Carmeen se relève, cessant de ramasser les quelques malheureux ronds tombés à terre. Elle est prête à lui sauter au cou, mais son compagnon d'infortune lui conseille de s'échapper discrètement plutôt que d'avoir en plus affaire au guet. Tant pis, il y en aura d'autres des donzelles amoureuses et naïves, là n'est pas le souci.

La brune le regarde, il a l'air tellement sûr de lui... et pourtant, ses gestes le trahissent. Et pas qu'un peu. Soudain, il s'écroule aux côtés de la bourgeoise toujours inconsciente, bras en croix, paupières closes.

JANOZ !!!

Elle s'agenouille à ses côtés dans un bruit métallique, ses genoux s'écrasent contre la terre, sa jupe estivale se mélange aux couleurs brunes.

JANOZ !! crie -t-elle, de plus en plus fort, une panique naissante au creux de sa poitrine, tant pis pour les gardes, tant pis pour la discrétion, d'ailleurs elle imagine bien la mioche en train de se marrer, quelque part cachée derrière un buisson. Maudite soit-elle !

JANOZ !! une claque, deux claques, ses mains s'accrochent à la chemise du malade, elle tire dessus, elle le secoue, GITAN ! RÉVEILLE TOI, GITAN ! Ne me laisse pas, ne me laisse pas seule... sa tête se pose sur son ventre.

* Le bruit des sabots des chevaux s'interrompt enfin. Recroquevillée dans son tonneau, la fillette n'avait pas prononcé un seul mot depuis le début du voyage, ni même changé de position, même si douloureuse et inconfortable soit-elle. Légèrement engourdie à cause des effluves alcoolisées, bercée par la route caillouteuse, dans le noir de son fût, Carmeen est calme.
Et puis, de la lumière apparait. Des mains s'enfoncent dans le fond du tonneau, s'emparent de la gamine. Les petites billes innocentes s'ouvrent lentement, comme s'éveillant au monde, à un monde nouveau. Ici, pas de roulotte, pas d'arbres, pas de jolies dames avec des jolies robes, juste une énorme maison, une maison blanche, impeccable.
Un homme, barbu et au sourire chaleureusement édenté, bafouille quelque mots inarticulés, mais dont la brunette comprend le sens, malgré son très jeune âge.
Bienvenue dans ton nouveau chez toi ! *


Et plus ces images défilent dans la tête de Carmeen, et plus la chemise de Janoz est souillée de petites larmes.
Elle est rose parmi les feuilles mortes, pleurant son soleil, le soleil du Danube.
--Janoz




Le puits est étroit. Gouffre sans fond, glacé et obscur. L’humidité en a rongé les pierres, elle les abreuve, les imbibe d’une vase verdâtre et pestilentielle. Et au fond de ce trou se cache le royaume des ténèbres, celui dont nul ne revient. Janoz tombe depuis des heures, inexorablement, ses ongles meurtris griffant inutilement la muraille sans parvenir à ralentir sa chute.

Adieu …

Il va crever dans ce trou, c’est sûr. Bientôt le choc va lui briser les reins. Son parcours se termine, il est vaincu par ce mal qui lui ravage les entrailles.

Adieu …

Il s’en va comme il a vécu. Insignifiant, anonyme. Personne ne le regrettera. Sa mort passera totalement inaperçue. Tout comme sa vie. Et qu’emportera t-il avec lui dans ce pays de l’envers du décor ? Le souvenir de quelques étreintes furtives. Les sourires inquiets d’une femme aux cheveux blancs. Les rires effroyables de son père. L’amitié éphémère d’une gitane rencontrée bien trop tard, ultime rayon de soleil dans son hiver. Un sentiment de culpabilité, trouble et diffus, d’avoir estourbi cette bourgeoise naïve pour prolonger son propre rêve. Bien peu de choses, en fait, mais un regret immense, toutefois. N’avoir pu se mirer une dernière fois dans le miroir scintillant de son fleuve de l’est. N’avoir pu y plonger les mains pour ressentir sa fraîcheur, sa vivacité, et pour regarder l’eau s’écouler lentement entre ses doigts maigres, comme s’écoule aussi la vie. N’avoir pu allonger sa grande carcasse malade sur ses rives tranquilles pour y fermer les yeux et exorciser sa souffrance. Et pour mourir, mourir enfin, son long corps décharné enseveli dans ce linceul de terre et de boue.


Janoz !

Janoz ?

On lui parle. On le secoue. On le gifle. On lui chiale dessus. Sa chute dans le néant s’est arrêtée. Un ange ? Non, les anges ne frappent pas, ne pleurent pas …

Carmeen ?

Le gitan gémit, se tenant le ventre à deux mains. Il fait un effort gigantesque pour se redresser, un effort qui le tue encore un peu plus, mais il parvient tout de même à s’asseoir parmi les feuilles humides, lentement. La mort lui a concédé un sursis, une trêve, mais pas la douleur. Elle est là, cette mégère impitoyable, cette compagne sournoise et envahissante. Mais qu’importe ! La bourgeoise est toujours allongée là, à deux pas. Il faut partir. Il faut fuir. Vite. Spectre exsangue et livide, Janoz passe un bras sur les épaules de Carmeen.

Aide-moi … Ramène-moi sur ma paillasse … Je t’en conjure …


Rehael
Funérailles de Katou de Bellcastel de Plantagenêt.



Une semaine avant les funérailles :


Rehael avait reçu une funeste nouvelle de la part de Sebastien : sa mère Katou, venait de trépasser. Il connaissant la santé chancelante de sa cousine, aussi cela ne l'étonnait pas vraiment, mais Katou était l'une des "anciennes" de la famille Plantagenêt, de sa génération, aussi Tibère commencait lui même à se sentir vieux dans un moment pareil.

Le prélat avait gagné Paris afin d'officier les funérailles de sa cousine. Il aimait à séjourner régulièrement dans la capitale du royaume ou passait tant de monde et ou il pouvait revoir de vieilles connaissances. Cependant l'évènement était loin d'être à la fête.

Avant de partir, il avait cacheté une lettre à destination de la jeune Plantagenêt dont il était le tuteur. Il avait cependant longuement hésité. A la mort de ses parents, Rehael l'avait confiée a un pensionnant pour jeunes filles dirigés par des soeurs d'un couvent franciscain, en espérant que celles ci finiraient par lui inculquer les bonnes manières dont elle manquait cruellement.

Il avait souvent pris de ses nouvelles et s'était rendu a de nombreuses reprises sur place pour la voir, constatant avec stupeur le peu de progrès effectués. Cela faisait pourtant déjà 2 ans que leur dernière rencontre avait eu lieu, et il caressait l'espoir que les soeurs étaient enfin parvenus à leurs fins.

Le Cardinal savait qu'elle n'avait jamais que rarement rencontré Katou, mais ma foi, se dit il, c'était son devoir de jeune fille de venir assister aux funérailles de sa tante.


Citation:





    A Poppy-Waldrade de Plantagenêt,


    Ma chère filleule,


    Je suis au regret de t'apprendre le décès de ta tante Katou de Bellcastel de Plantagenêt, qui était aussi ma cousine.

    Tu viens d'avoir 18 ans, tu es désormais en âge de pouvoir quitter le pensionnat, après toutes ces années ou les soeurs ont fait de toi une parfaite jeune fille de bonne famille.

    Aussi, il est normal que tu viennes assister aux funérailles de feu ta tante. J'ai fais envoyer un fiacre afin que tu puisses me rejoindre à Paris.

    N'oublie pas de remercier les soeurs avant ton départ


    Affectueusement,

    Ton parrain


    Faict à Paris le X du mois de juin de l’an de grâce MCDLIX de Notre Seigneur




Il n'ajouta pas que si les bons soins des soeurs n'avaient pas fonctionnés, c'est à la garde épiscopale qu'il l'enverrait !
_________________
Rehael
Le jour des funérailles :

Le Cardinal avait revêtu ses habits liturgiques et ordonné qu'on fasse sonner le glas à Saint-Germain-l'Auxerrois.




Il s'assura que les cierges étaient en bon état et fit ouvrir les portes de l'église.

Il se tint alors à l'entrée du lieux saint pour accueillir famille, amis, et fidèles.
_________________
Icie
Icie avait reçu le pli de Sebastien alors même qu'elle se preparait à honorer la mémoire d'amis recemment disparus. Quels funestes moments venaient encore ajouter à sa peine. La famille se dispersait.... .
Son espoir s'accrochait à l'union qui se préparait. Peut être serait elle prolifique si ses prieres etaient assez nombreuses aupres d' Aristote .
De Vincennes il ne lui avait fallu guere de temps pour rejoindre Paris. Mais les encombrements parisiens confirmaient leurs réputations et le carosse arriva en vue de la chapelle au moment où les portes s'ouvraient.

La comtesse entra et rejoignit Son Eminence Rehael avant que d'autres arrivent.


Bien le bonjour cousin
_________________
Sebastien


Funérailles de Katou, le Ciel compte une nouvelle étoile..

Sa bien aimée mère, Catherine de Bellcastell de Plantagenêt dict Katou, était recluse dans un Couvent au fin fond du Comté de Toulouse depuis bien de longs mois voir toute une année, rongée par un mal inconnu des médicastres.

Son unique fils, Sébastien lui rendait visite de temps en temps quand les Sœurs le lui permettaient selon l'état de santé de son parent.
A chaque fois sa mère paraissait de plus en plus faible mais se voulait forte et ne rien laisser transparaitre.
La dernière fois que le jeune héritier pu parler avec sa mère, elle lui confia avec une certaine sérénité qu'elle se sentait de plus en plus proche du Très Haut et qu'elle pensait le rejoindre très bientôt..
Malgré tout, Sébastien refusait d'envisager cet état de fait et gardait espoir qu'elle retrouverait meilleure santé à l'avenir.
Hélas, dans le courant du mois de mai An de Grasce 1459, une missive de la Mère Supérieure du Couvent l'informa du décès de sa génitrice.

Le temps s'arrête. Les projets sont mis de côté.
Sébastien, anéanti par la funeste nouvelle, se voit contraint de quitter ses charges au sein du Conseil Comtal et se retirer immédiatement pour rejoindre le Couvent et entamer son deuil.

Il se retrouve désormais "seul", son Père, Pako de Bellcastell, décédé alors qu'il était nourrisson et sa famille étant éparpillée partout à travers le Royaume et se retrouvant qu'en de rares occasions "officielles".
Les funérailles de sa mère seront sûrement l'objet d'une de ses occasions.

Celles-ci devant avoir lieu à Paris après réflexion en compagnie de son très estimé oncle le Cardinal Tibère de Plantagenêt qui en assurerait l'office,
Sébastien loua quelques chambrées dans une auberge de bonne renommée en la Capitale le temps de son séjour.

L'héritier Bellcastell de Plantagenêt ne quitte pas son Comté Toulousain seul.
En effet il peut compter sur le soutien et la présence de sa future promise : la Ténébreuse Triskelle.
C'est à travers elle qu'il puise la force d'avancer et de garder la tête sur les épaules.
Elle lui apporte apaisement et réconfort à travers les dures épreuves qu'il traverse depuis l'annonce du décès de sa mère.
Sébastien lui en est reconnaissant et par cet acte "d'amour" et de présence, il sait davantage qu'elle est celle qui lui correspond pour partager sa vie.

...

Le Jour des Funérailles, au petit matin,
Le carrosse portant les armes de la famille des Plantagenêt stoppe net devant le perron de l'Église Saint Germain-l'Auxerrois.
Le coche se hâte d'aller ouvrir la portière passager pour laisser sortir dans un premier temps son jeune maître Sébastien qui, ce dernier une fois pied à terre,
Se tourne de quart et tend sa main afin d'aider avec une certaine élégance sa belle à descendre du véhicule à son tour.

Lorsqu'icelle se trouve à ses côtés, vêtue sobrement pour la cérémonie mais néanmoins resplendissante,
Sébastien lui adresse un petit sourire reconnaissant, son regard suffisant à lui dire combien il est heureux de la savoir à ses côtés surtout en pareille situation.

Puis le regard du Plantagenêt se détourne vers l'entrée de l'Église où se tient son Cher Oncle, prêt à accueillir les Sujets venus rendre un dernier hommage à Katou.

Sans trop tarder, avec Triskelle à son bras, Sébastien entame la marche pour rejoindre Rehael qu'il salue tout d'abord selon les usages de Bienséance, puis profitant du peu de monde présent finit par se permettre une "embrassade" familière et courtoise, geste qu'il réserve strictement à très peu de proches.
Il profite de ce geste affectueux pour lui souffler quelques mots en privé :

Merci pour vostre présence et pour tout ce que vous faîstes mon Oncle, je vous en suis très reconnaissant..

Et de se redresser en tentant d'adresser un faible sourire, malgré la douleur qui l'habite.

Éminence, permettez-moy de vous présenter Donà Triskelle, ancienne Juge de Tolosa et jeune femme de grande qualité qui habite mon cœur depuis moultes mois déjà et qui me faict l'honneur de m'accompagner en ce jour douloureux..
Il me fera plaisir d'organiser de plus amples présentations le moment approprié.


Car en telle occasion, ce n'est point chose aisée, bien que Sébastien espère sincèrement que sa compagne saura êstre accueillie avec bienveillance au sein de sa famille.

Pour les funérailles de sa mère, Sébastien décida de lui faire honneur en revêtant une tenue sobre aux couleurs du Vicomté de Paulin, Or et Azur, titre et terres obtenus par mérite pour les loyaux services qu'elle a rendu au Comté de Toulouse en qualité de Comtesse :

Triskelle
Le trajet de Toulouse à Paris avait été long et assez silencieux ; dans le carosse aux couleurs de la famille des Plantagenêt, Triskelle avait tué le temps pour ne pas penser à la cérémonie, se dévouant uniquement au bien-être de son aimé. Bien qu'elle n'eut pas connu la défunte, elle avait tenu à être présente pour soutenir Sébastien avec tout l'amour qu'elle lui portait. Elle savait sa tristesse, ses regrets de ne pas avoir mieux connu sa mère, de ne pas avoir pu profiter plus longtemps de sa présence, et elle s'efforçait d'être la compagne dont il avait besoin en ces jours douloureux ; tendre, attentive, Triskelle apportait son réconfort à celui qu'elle aimait, dont son coeur est tendrement épris.

Le jour des funérailles...

Dans le carosse, Triskelle est un peu nerveuse et triture un mouchoir entre ses main fines. Elle observe cependant Sébastien, prête à pallier à toute défaillance, mais il semble fort et prêt à affronter la cérémonie douloureuse. Le carosse s'arrête devant l'église, et après être sorti, Sébastien lui offre son bras pour l'aider à descendre, fort galamment. Sans trébucher, Triskelle descend du carosse avec élégance, croise le regard avec son bien-aimé. Les mots n'ont pas besoin d'être, leurs regards se parlent en silence. Elle sait sa douleur, il sait ses craintes ; en cet instant, elle éprouve le doute commun à toutes les jeunes filles quand elles vont rencontrer la famille de leur bien-aimé pour la première fois. A cela s'ajoute la nervosité d'être présentée à de nobles personnes, de haut rang, quand on n'est noble que de coeur et d'âme. Même si Sébastien l'a rassurée à ce sujet, la jeune femme ne peut s'empêcher de craindre de ne pas être à la hauteur... Sébastien l'entraîne doucement vers l'église et pour un temps, la Ténébreuse chasse ses pensées ; marchant à ses côtés, lui si impressionnant dans ses vêtements aux couleurs du Vicomté de sa mère, Triskelle avance, retrouvant peu à peu son naturel, sans se départir de la bienséance si longuement étudiée en son enfance.

Au-devant du Cardinal, la jeune femme s'incline en une révérence gracieuse et respectueuse, avant de se relever aux tendres mots de Sébastien.


Je suis heureuse de vous rencontrer, Eminence, bien que cela soit en une bien funeste occasion.
Natale
Les étoiles se sont éteintes dans le ciel. Une nuit sans Lune et pleine de nuages dans la moiteur estivale toulousaine. Par respect on avait fait éteindre toutes les chandelles en le castel comtal le jour où l'on avait apprit l'annonce du trépas.
Le Parrain était lui aussi dans la place, longtemps il avait veillé le trépas de son amie. Il avait le sentiment qu'avec le départ de Katou c'était aussi un peu de son histoire et de celle du Comté de Toulouse qui partait, irrémédiablement. Et par devant Aristote il faisait justement parti de ceux qui assuraient le lien entre le monde d'hier et celui de demain, ceux qui pourraient conter à son filleul comment était sa défunte mère afin qu'elle vive à jamais dans leurs mémoires et dans leurs cœurs.

Une nouvelle étoile brille à nouveau dans le firmament et ils étaient là pour que cette cérémonie lui permette d'étinceler pour toujours dans le ciel nocturne et d'indiquer la route à suivre pour tout ses proches qui priaient pour elle en ce bas monde.
Icie
La comtesse recula d'un pas lorsque le fils de Katou s'avança avec à ses côtés une jeune femme. Sans doute l'emotion était trop forte qu'il ne pense à la saluer. Ces jours là un voile se couvre sur les regards.
Elle inclina discretement la tête vers la jeune femme et s'assit sur les bancs de la famille.
Les présentations viendraient plus tard.

_________________
Rehael
Rehael pris brièvement Sebastien dans ses bras et lui donna une tape affectueuse sur l'épaule. Il connaissait son chagrin, celui d'un fils unique ayant perdu ses deux parents. Il souhaitait lui rappeller que sa famille demeurait présente, particulièrement dans cette épreuve.

Il aperçu une silhouette féminine à ses côtés. Il devina de qui il s'agissait avant que celle-ci ne se présente, Sebastien ayant dévoilé quelques éléments au sujet d'une femme dont il était proche il y a peu.

Le prélat esquissa un sourire.


Tout le plaisir est pour moi, ma fille. Je suis heureux de faire la connaissance de celle dont Sebastien m'a parlé. J'espère que nous aurons l'occasion de faire plus ample connaissance après la cérémonie.

Rehael murmura alors à l'oreille de Sebastien.

Bon choix, elle est charmante.

Alors que chacun s'installait dans l'église, des porteurs vinrent placer d'un pas lent le cercueil à côté de l'autel. Le Cardinal alluma une bougie et l'y place à côté.

Quelques instants plus tard, il se tourna vers l'assistance.


Mes chers enfants, il est toujours délicat de trouver les mots juste pour débuter une cérémonie destinée à donner l'ultime sacrement à une défunte, qui plus est lorsqu'il s'agit d'un membre de sa famille proche.

Aussi, je désire simplement vous remercier d'avoir fait le déplacement, certains viennent de loin pour rendre un dernier hommage à Katou de Bellcastel de Plantagenêt, rappellée à Dieu et à feu son époux Pako il y a quelques jours, après une longue maladie.


Rehael chercha Sebastien du regard...

Je souhaite à présent que Sebastien de Bellcastel de Plantagenêt, fils unique de Katou vienne me rejoindre afin de dire le crédo.
_________________
Sebastien


Sébastien esquisse un petit sourire timide aux paroles "confessées" de son Oncle au sujet de Triskelle.
Certes, elle tout aussi Charmante qu'elle est brillante... une perle rare du Royaume.

Ils entrent au sein de l'Église. Sébastien, avec sa Ténébreuse à ses côtés, prennent place à la première rangée, face à l'Autel.
Lentement, le fils endeuillé attrape la main de sa compagne qu'il serre avec douceur, le cœur en peine en suivant du regard les porteurs qui viennent placer le cercueil de sa mère.
La douleur est immense, son chagrin limite supportable, mais Sébastien tente de faire bonne figure et de garder une certaine dignité.

La voix de son Oncle l'appelant à la rejoindre à ses côtés, le tire de ses songes voilées.
Le fils de Katou et Pako lâche délicatement la main de sa Ténébreuse, et se lève du banc, sa démarche à la fois digne et humble.

A présent tout près du Cardinal et du cercueil de sa mère, Sébastien reste quelques minutes silencieux,
Puis prend une inspiration afin de contrôler ses émotions et de ne pas défaillir en citant le Crédo :



Son regard perdu et voilé parcours l'Assemblée.
Il y reconnait entre autre sa Cousine Icie, Comtesse de Salbart, et son cher Parrain le Comte de Rabat qui fait l'honneur de sa présence en parcourant le royaume depuis le Comté de Tolosa.
A la vue de ses proches présents, Sébastien esquisse un léger sourire soulagé et reconnaissant.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 19, 20, 21, ..., 34, 35, 36   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)