Mara
C'était le jour, n'y avait pas à tortiller ni à se défiler . Munis de pelles , Taros et Mara, en carriole, se postaient devant le domaine , un instant immobiles , avant de se regarder :
Allez, faut pas traîner, le jour n'est pas si long .
Ils avaient tous les deux choisi l'endroit où la petite serait ensevelie , au pied de ce chêne au milieu de la forêt , près du marais .
Mara, perdant un peu de sa morgue habituelle , avançait d'un pas égal vers la demeure , sachant qu'elle en repartirait lestée de sa fille sans vie , drapée d'un linceul , et que sans doute elle n'y reviendrait plus , n'étant plus la bienvenue ici.
Van lui ouvrît la porte, et le sourire de cette femme était une bénédiction à lui seul, n'ayant nul besoin de chapelle ou n importe quel autre édifice pour en référer à tous les dieux possibles répertoriés ou non...
Instant difficile que de voir son bébé roux qui n'avait plus rien de Juliette , enveloppe vide et sèche , incolore et déjà... malodorante .. le temps de son retour oblige , malgré les soins mortuaires prodigués , les encens et autres moyens de masquer ce que seule la terre ou le feu pouvait endiguer .
Un instant de vertige , de haut le cœur , puis la mère glissa ses mains sous le corps de sa fille et l'en souleva , sous les yeux de Van qui était tout aussi silencieuse et impassible qu'elle , d'apparence du moins , l'impossibilité de témoigné du ressenti , trop intense pour les humains étriqués et fragiles que nous sommes tous devant ça .
Guigoux restait en retrait , avec les enfants , elle les salua au passage , les invitant à la suivre s'ils le souhaitaient , alors que Taros , appuyé contre la carriole , les attendait .
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Allez, faut pas traîner, le jour n'est pas si long .
Ils avaient tous les deux choisi l'endroit où la petite serait ensevelie , au pied de ce chêne au milieu de la forêt , près du marais .
Mara, perdant un peu de sa morgue habituelle , avançait d'un pas égal vers la demeure , sachant qu'elle en repartirait lestée de sa fille sans vie , drapée d'un linceul , et que sans doute elle n'y reviendrait plus , n'étant plus la bienvenue ici.
Van lui ouvrît la porte, et le sourire de cette femme était une bénédiction à lui seul, n'ayant nul besoin de chapelle ou n importe quel autre édifice pour en référer à tous les dieux possibles répertoriés ou non...
Instant difficile que de voir son bébé roux qui n'avait plus rien de Juliette , enveloppe vide et sèche , incolore et déjà... malodorante .. le temps de son retour oblige , malgré les soins mortuaires prodigués , les encens et autres moyens de masquer ce que seule la terre ou le feu pouvait endiguer .
Un instant de vertige , de haut le cœur , puis la mère glissa ses mains sous le corps de sa fille et l'en souleva , sous les yeux de Van qui était tout aussi silencieuse et impassible qu'elle , d'apparence du moins , l'impossibilité de témoigné du ressenti , trop intense pour les humains étriqués et fragiles que nous sommes tous devant ça .
Guigoux restait en retrait , avec les enfants , elle les salua au passage , les invitant à la suivre s'ils le souhaitaient , alors que Taros , appuyé contre la carriole , les attendait .
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