--Eugene.
[Aies confiance ]
Eugène, tu es un génie ! Cest en tout cas ce que pensa le bellâtre quand le blondinet se jeta droit dans ses bras ; brave petite oie blanche, pas tellement différente des autres à bien y regarder. Le jeune homme nimposait pas franchement par sa virilité et sans cette protubérance que le ténébreux samusait à titiller, Beren aurait pu sans mal passer pour une jouvencelle.
Le sourire se fit gourmand à la supplique et le regard, plus avide encore de le voir pleurnicher comme une fillette ; sil était une chose qui exaltait le vaniteux, cétait bien ce sentiment de toute puissance. Une aubaine que davoir le mignon entre ses mains, au sens propre comme au figuré.
Dordinaire, lorgueilleux se contentait dune illade et dun compliment bien senti pour glisser nimporte quelle pucelle, en mal damour, dans son lit ; laffaire était réglée comme du papier à musique et rarement, il navait recourt à sa perversité profonde. Mais, une fois encore, Kiki leur avait dégotté des mets de choix et, une fois encore, lallégresse nen était que plus grande.
Il méprisa le jeunot un instant, histoire de le faire mariner dans son jus façon de parler hein- et observa tranquillement les couples voisins ; la blondasse avait bien morflé, mais dieu quelle était belle ainsi drapée de sa fierté frondeuse et lalcoolique, des rondeurs à damner un saint et qui nappelaient quaux vices. Quel délicieux trio ! Sa langue passa sur ses lèvres comme il en bavait presque, sil navait été si narcissique, sans doute se serait-il lâché mais hors de question pour le beau brun de paraitre primitif.
Toutes ces victimes, conquêtes en devenir, car il en était certain chaque membre consommé passerait dans la couche dun autre. Cétait ainsi que se déroulaient les soirées dans la garçonnière, toujours plus alcoolisées comme le prouvaient les cadavres de bouteilles, toujours plus graveleuses justifiant les odeurs animales ainsi que les stigmates de fluides corporels quon pouvait apercevoir ça et là. Il en bandait dexcitation, à faire sauter les coutures de ses braies.
Un rapide coup dil au miroir, une main passée négligemment dans sa tignasse et le voilà qui sintéressait de nouveau au petit oiseau. Tranquillement mais dune manipulation sans faille, il invita la main du Fiole à saluer sa virilité ; les prunelles sombres sattardèrent sur le visage ravagé par les larmes et le sournois de susurrer :
Voyons, calme-toi Beren. Je ne peux lui faire abandonner ton amie, mais tu es en sécurité avec moi. *le bras libre se referma sur le blondinet et le plaqua contre lui* sage et docile, souviens-toi tu sens comme tu minspires Beren ? *un divin sourire avant de libérer la main prisonnière ; dune geste sûr, il fit céder la chemise du minot et dévoila le buste délicat* tout à fait charmant
Léphèbe ainsi soumis le galvanisa et cest sans plus de manière quil le renversa sur la couche immonde ; la chemise ne résista pas et termina en lambeaux sur le sol, bientôt rejointe par les braies, épargnées on ne sait par quel miracle. Il se régala du spectacle quoffrait le jeune homme, tremblant de peur ? Denvie ? des deux peut-être. Un regard vers le balaise et de ricaner :
Quen penses-tu mon ami ? bel oiseau que je tiens là A ton avis, je lhonore comme une pucelle ou comme une catin ?
Et le rire gras de résonner dans la pièce.