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[RP] Tour, détour Rue Mondétour - De taverne à bouge minable

--Eugene.


[Aies confiance…]

Eugène, tu es un génie ! C’est en tout cas ce que pensa le bellâtre quand le blondinet se jeta droit dans ses bras ; brave petite oie blanche, pas tellement différente des autres à bien y regarder. Le jeune homme n’imposait pas franchement par sa virilité et sans cette protubérance que le ténébreux s’amusait à titiller, Beren aurait pu sans mal passer pour une jouvencelle.
Le sourire se fit gourmand à la supplique et le regard, plus avide encore de le voir pleurnicher comme une fillette ; s’il était une chose qui exaltait le vaniteux, c’était bien ce sentiment de toute puissance. Une aubaine que d’avoir le mignon entre ses mains, au sens propre comme au figuré.

D’ordinaire, l’orgueilleux se contentait d’une œillade et d’un compliment bien senti pour glisser n’importe quelle pucelle, en mal d’amour, dans son lit ; l’affaire était réglée comme du papier à musique et rarement, il n’avait recourt à sa perversité profonde. Mais, une fois encore, Kiki leur avait dégotté des mets de choix et, une fois encore, l’allégresse n’en était que plus grande.
Il méprisa le jeunot un instant, histoire de le faire mariner dans son jus –façon de parler hein- et observa tranquillement les couples voisins ; la blondasse avait bien morflé, mais dieu qu’elle était belle ainsi drapée de sa fierté frondeuse et l’alcoolique, des rondeurs à damner un saint et qui n’appelaient qu’aux vices. Quel délicieux trio ! Sa langue passa sur ses lèvres comme il en bavait presque, s’il n’avait été si narcissique, sans doute se serait-il lâché mais hors de question pour le beau brun de paraitre primitif.

Toutes ces victimes, conquêtes en devenir, car il en était certain… chaque membre consommé passerait dans la couche d’un autre. C’était ainsi que se déroulaient les soirées dans la garçonnière, toujours plus alcoolisées comme le prouvaient les cadavres de bouteilles, toujours plus graveleuses justifiant les odeurs animales ainsi que les stigmates de fluides corporels qu’on pouvait apercevoir ça et là. Il en bandait d’excitation, à faire sauter les coutures de ses braies.

Un rapide coup d’œil au miroir, une main passée négligemment dans sa tignasse et le voilà qui s’intéressait de nouveau au petit oiseau. Tranquillement mais d’une manipulation sans faille, il invita la main du Fiole à saluer sa virilité ; les prunelles sombres s’attardèrent sur le visage ravagé par les larmes et le sournois de susurrer :


Voyons, calme-toi Beren. Je ne peux lui faire abandonner ton amie, mais tu es en sécurité avec moi. *le bras libre se referma sur le blondinet et le plaqua contre lui* sage et docile, souviens-toi… tu sens comme tu m’inspires Beren ? *un divin sourire avant de libérer la main prisonnière ; d’une geste sûr, il fit céder la chemise du minot et dévoila le buste délicat* tout à fait charmant…

L’éphèbe ainsi soumis le galvanisa et c’est sans plus de manière qu’il le renversa sur la couche immonde ; la chemise ne résista pas et termina en lambeaux sur le sol, bientôt rejointe par les braies, épargnées on ne sait par quel miracle. Il se régala du spectacle qu’offrait le jeune homme, tremblant de peur ? D’envie ? des deux peut-être. Un regard vers le balaise et de ricaner :

Qu’en penses-tu mon ami ? bel oiseau que je tiens là… A ton avis, je l’honore comme une pucelle ou comme une catin ?

Et le rire gras de résonner dans la pièce.
Natasha
Ladyphoenix a écrit:
- Je suis une louve, tu sais ?

Lady, enfin… elle est louve comme toutes celles de ta famille, mais toi Natasha, qui es-tu en vérité ? Un fin sourire, indéfinissable aux yeux des non-initiés, transpirant d’inhumanité aux regards des proches ; une gueuse dans ce royaume, dans le sien un monstre dont la folie n’a d’égale que la barbarie… Ne ris pas Natasha, ne ris pas.

Beren a écrit:
- NON ! Pitié ! ...

Beren… en d’autres circonstances, quelle réaction aurais-tu eu à l’égard du binoclard ? L’agacement sans nul doute, le sarcasme évidemment aussitôt suivi d’une quelconque humiliation physique à l’instar d’une gifle ; mais la situation se voulait différente et, d’autant, elle éprouva une profonde férocité quant au séduisant… Maitrises-toi Natasha, maitrises-toi.

--Christian_Kiki a écrit:
- Oh non. Je veux que tu assistes au spectacle, impuissante que tu es... et seras.

Raclure… les liens sont plus lâches, erreur qui te sera fatale. Tu es si prévisible, lamentable mollusque gouverné par ton sexe ; tu m’es inférieur en tout point et, bientôt, tu en sentiras l’intensité dans ta chair… Souris Natasha, souris.

Eugene. a écrit:
… A ton avis, je l’honore comme une pucelle ou comme une catin ?

Sodomite… dans une autre vie, la majorité ne l’aurait-elle pas déclaré digne de ta meute ? Une lueur frisant la lubricité traversa les prunelles sombres, comme elle imaginait ; quel gâchis de perdre un tel potentiel luxurieux, mais personne ne bafouait ceux qu’elle jugeait siens sans en payer le prix… Domines-toi Natasha, domines-toi.

Le regard se posa sur Kiki avant de revenir sur Eugène et, surtout, de suivre les frusques s’échouant sur le sol… un frisson lui traversa l’échine, qu’elle maitrisa malgré la haine distillée par le poison, son poison. Impuissante dis-tu ?... mais qui le sera vraiment dans un instant ? Quand ces chaines n’épouseront plus mes poignets, quand cette douleur dans mon corps se taira au profit de l’aliénation, celle que je voue au venin… Régales-toi de ce semblant de pouvoir comme je jubile de ma puissance réelle !
Lentement, les doigts caressèrent une main du costaud ; le sursaut de dégout réprimé pour mieux feindre la soumission fantasmée. Large sourire qui, de nouveau, mortifia la lèvre sensible et le carmin de perler, telle une offrande au bourreau ; battement de cils, à peine exagéré pour finir de l’envoûter et de minauder… le succube est dans la place, attention danger !


Impuissante… comment pourrais-je l’éviter face à toi ?

Mhm, tu sens comme je te conditionne à ma volonté ? Bien sur que non, inepte que tu es… Tu vas croire comme je le veux, que tu es l’élu ; celui qui m’asservira et, sans surprise, tu baisseras la garde. Emoustillé par la copulation des deux hommes, excité par le contact de ma peau… alors, la victime changera de genre !

Edit : coquille

_________________
Beren
[Dieux ! quels affreux regards elle jette sur moi !
Quels démons, quels serpents traîne-t-elle après soi ?
Hé bien ! filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes ?
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
À qui destinez-vous l’appareil qui vous suit ?
Venez-vous m’enlever dans l’éternelle nuit ?
Venez, à vos fureurs Oreste s’abandonne.
Mais non, retirez-vous, laissez faire Hermione :
L’ingrate mieux que vous saura me déchirer ;
Et je lui porte enfin mon cœur à dévorer.]*



… Sauf qu’il n’est d’Andromaque que dans la façon où, peut-être, Beren sera bientôt asservi, mais chaque chose en son temps, les amis ! Place d’abord à ce qu’il ressent, comme cet idiot s’est lui-même lové contre le serpent qui l’enlacera bientôt, après l’avoir étouffé. Eugène est en mode « constrictor » et Beren l’innocent, dans celui de la souris blanche, qui, bêtement, tente de fuir un ennemi visible en se réfugiant tout droit vers un bien pire, un dissimulé, un caméléon bien plus dangereux que nul autre prédateur. Et il s’observe presque lui-même, comme son esprit tente d’échapper à l’instant, et de laisser, comme les catins le font, le corps agir, l’âme s’enfuir. Et le tableau ferait presque rire ses pensées spectatrices, soumises à la folie, presque, comme le corps est soumis.

Ah, Beren ! Il t’aurait peut-être été moins douloureux, au final, d’être agrippé par les serres de Christian ; lui, bête et cruel, affichant son pouvoir et sa force aux yeux de tous, tel l’aigle effrayant le rongeur de sa sombre présence, de son cri ostentatoirement audible, comme ses muscles sont saillants, il t’aurait broyé en une fraction de seconde, sans même prendre le temps de te savourer. Juste pour t’anéantir, et sans autre plaisir que celui de te briser. Lui, Eugène, on le sent à son regard, va montrer une infinie patience, déguster, se délecter, se repaître de ta peur et de tes cris de proie acculée ; il va jouer aussi, sûrement, à l’instar de ces chats qui relâchent l’oiseau ou le rongeur captif, pour l’ivresse et la jouissance de la coincer à nouveau entre leurs griffes... Ah, Beren !

Et tu pleures, crétin, faible jeune homme frêle, assez androgyne pour passer pour une femme comme tu sanglotes et tu supplies, dans autant de gémissements plaintifs étouffés, aigus ; tu sais que ton sort est scellé. Et pourtant, malgré la reddition que tu as affirmée, ton corps se tend, se raidit, implore dans une lutte vaine la protection et la salvation que tu n’obtiendras pas ; il n’est pas de pitié dans les souricières.

Comment expliquer que ce corps réagisse néanmoins ? Traître, il s’endurcit de ressenti, malgré la panique lisible dans ses yeux ; l’entrejambe des hommes serait-elle indépendante de toute autre considération ? Pire, le geôlier ne fait rien pour l’apaiser, et semble souffler sur les braises, jouant sans pudeur aucune par-dessus le tissu, accentuant davantage encore son emprise sur l’enveloppe charnelle du jeune Fiole. Un répit, un seul, un instant : le brun, terrible de séduction malgré la peur qu’il suscite chez Beren – ou peut-être justement parce qu’il la provoque, d’ailleurs -, le délaisse un peu, pour observer les scènes voisines. Et ces foutues braies qui ne veulent pas se desserrer… Peut-être pourtant que s’il y parvenait, Eugène le laisserait tranquille ? La pensée est vaine, comme la vue de la pointe de la langue sur les lèvres masculines l’exalte à nouveau, sans qu’il n’y puisse rien ; cet homme-là maîtrise donc tout, et son corps, malgré le fait-même qu’il détourne le regard ?! Et cette façon nonchalante de passer la main en sa chevelure… Mon Dieu, il en défaillirait presque, alors que sa tête lui hurle intérieurement de s’enfuir à toutes jambes ? Il n’en fait rien, à quoi cela servirait-il ? Même sans lien, il n’irait pas bien loin, et ce serait pire encore ; mais surtout, il n’en a étrangement pas envie. Car le beau mâle l’intrigue, le subjugue, le captive, dans tous ses gestes. C’est comme ces reptiles si dangereux mais pourtant si beaux ; comme ces animaux dont les couleurs brillent de mille feux, comme le poison que leur peau secrète est si dangereux qu’il ne leur est pas besoin de se dérober à la vue des autres.

Il n’est plus l’heure de penser, Eugène s’est à nouveau tourné vers lui, et a pris sa main pour l’apposer sur le bombé jumeau. C’est terrifiant, et pourtant… Et pourtant…

Il frissonne, est-ce de la voix doucereuse ou des sensations qui l’assaillent ?

Il hoquète maintenant, l’esprit trop occupé pour que les larmes se fassent aussi fournies que précédemment. Il hoche faiblement la tête aux premiers mots, avant de laisser échapper un nouveau cri de surprise devant le nouvel élan de rudesse de son bourreau, à la fois dans le geste et dans la parole. Oui, il sent ce qu’il provoque, mais il ne l’a pas fait exprès, si ? Si ? Il est forcément un peu coupable, il a créé un peu cela, en obéissant, peut-être, en faisant un geste, sûrement ? Une telle fougue ne peut pas être née de rien, n’est-ce pas ? Il s’en veut, terriblement, et il pleure à nouveau à chaudes larmes ; qu’adviendra-t-il de lui ?

Si sa main est libérée, elle retombe, sans force, et les pleurs redoublent d’intensité. Ce n’est qu’alors qu’ il inspire de stupéfaction, sa chemise ayant cédé sous les attaques sauvages d’Eugène, que ses mains se réveillent, et qu’il tente du mieux qu’il peut de repousser l’assaillant ; le siège a commencé, y aura-t-il occupation ?

C’est au tour des braies d’atterrir au sol, signe évident que la lutte n’a pas été remportée par le parfumeur, et ce dernier tremble de tout son corps, dans un mélange créé par la froideur de l’endroit, les tressaillements de frayeur, et une certaine excitation coupable. Cette dernière s’éteint bientôt, cependant, à l’éclat de rire et à l’invective lancés : c’est cruel, c’est inhumain, c’est humiliant – et Beren n’avait pas même conscience d’avoir une quelconque fierté jusque là. Il ferme les yeux, puis jette un dernier regard à Natasha, supplique silencieuse, excuses presque d’être si inhabile à se défendre, et le voilà qui fixe de nouveau le plafond ; avec un peu de chance, la mort viendra bientôt.


Racine, Andromaque, Acte V, scène 5 - Oreste.

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Charmant



[Allez crache ton venin, crache ton venin
Crache ton venin crache ton venin
Mais donne-moi la main
Tu verras ce sera bien, enfin]




Charmant écoutait sa grue qui babillait et hochait la tête en suivant les gestes désordonnés que cette dernière faisait. Il se disait qu'à force qu'elle gigote comme ça, elle allait finir par vomir. Enfin si elle vomissait sur lui elle le paierait très cher. Il ne payait pas de mine comme ça le prince au premier abord mais des pouliches non respectueuses il en avait maté plus d'une.


Il aurait déjà du l'avoir déshabillée mais il n'en était rien. Il n'avançait pas, perturbé par ce qui se passait alentours. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas parce qu'il était choqué de ce que ses amis faisaient subir à leurs jouets mais juste parce que ça l'excitait au point qu'il ne pouvait se concentrer sur ce qu'il faisait et ça le rendait maladroit. Et plus il se débattait pour parvenir à ses fins, moins il y arrivait et plus ça l'énervait.


Totalement déconcentré de la Miel qu'il n'écoutait plus, il s'imaginait chevauchant la platine rebelle, puis le freluquet avant d'offrir ses fesses parfaites au dard de Kiki en une position de totale soumission. Il est bien loin le fier prince ainsi offert à son vulgaire ami.


Secouant la tête pour chasser de ses pensées cette image il entreprit se faire faire une gaterie par la blondinette, au moins à part baisser ses braies ça lui demandait pas beaucoup d'effort. Et il attrapa cette dernière par les cheveux pour la mettre à bonne hauteur.



téléphone: crache ton venin
Christian_kiki



[Mets de l’huile petit homme dans la vie faut qu’ça glisse…]


Tout n’est qu’hystérie chez Kiki ; la scène des deux garçons à l’autre bout de la pièce n’a fait que galvaniser un peu plus sa jubilation intérieure. Et la caresse subtile des doigts Platiniens sur sa lourde main rugueuse qui a un peu plus encore enflammé ses sens n’a rien arrangé au phénomène, évidemment. Crétin qu’il est, le corps entièrement dicté par ce bas ventre qui lui en fait mal d’envie, par ses tempes derrière lesquelles se succèdent des idées toutes plus salaces les unes que les autres, il n’a pas réalisé que les liens assurant sa main mise sur la blonde aux cheveux d’or ne lui assurent maintenant plus que sa mort prochaine... Enfin prochaine… Elle prendra sûrement son temps.

Il s’est redressé, et malgré lui, a un peu soulagé ses sensations en se plaquant contre le dossier de la chaise où Natasha est assise ; la légère pression lui permet de se calmer un peu, un tout petit peu, comme il observe son ami Eugène et sa proie du soir. Tous deux connaissent des femmes viriles, mais ici, le gringalet est plutôt garçon efféminé ; tant mieux, tant mieux. Il y goûtera aussi, ce soir, il y en aura pour tous.

D’ailleurs, ce faisant, il jette un œil sur son deuxième ami ; Charmant, le si bien nommé… Tous deux s’amusaient parfois, l’allure élancée du prince engageant à leurs jeux pervers. L’appui sur le bois s’en fait un peu plus poussé, comme il pose ses mains sur les épaules de la blonde pour que le siège reste bien en place, et offre la résistance qu’il lui faut à cet instant.

Il rit à la question d’Eugène,, de concert avec lui. Un rire guttural, cruel, méchant… Un rire d’ailleurs, si abyssal, si inhumain qu’il en résonne encore longtemps contre les murs, après s’être éteint, tandis qu’il lance :


- Tu as bien le temps pour faire les deux, pas vrai ? La nuit est à nous ; et eux aussi.

Les yeux rivés vers le couple masculin, il passe devant le siège, tournant le dos à Natasha, délaissant ce corps-ci pour mieux le retrouver, bientôt.

- Impuissante… comment pourrais-je l’éviter face à toi ? a-t-elle dit, dans un sursaut de lucidité.

Il a entendu sa phrase pendant son mouvement pour contourner son assise ; au début, il a pensé ne pas réagir, et lui montrer ainsi délibérément son mépris. Mais... Mais elle a cette chose dans la voix, ce petit goût d'irresistible qui fait qu'il ne peut se résoudre à ne pas la regarder encore, avant de se retourner une nouvelle fois. Il lui adresse un clin d'oeil, abjectement complice, et ponctue le tout d'un simple "Je sais.", avant de fixer à nouveau Eugène et son jouet.

Sot, qu’as-tu fait là ?! Tu ne te retourneras peut-être plus jamais… Le regard fiévreux, les prunelles pétillant d’un feu lubrique, la main se perdant régulièrement sur la fente avant de ses braies, il se régale de la scène : le premier assaut va commencer, il ne sera pas le dernier. Ce qu’il ignore, c’est que leur nature pourrait bien être toute autre.
--Eugene.


[Laisses-moi t’aimer]

Ouhhhh, il a encore ouvert les vannes le p’tit oiseau… Le bellâtre soupira en se mirant de nouveau, le sourire revint sitôt son reflet aperçu et la perversion qui ne mandait qu’à éclater fut contrainte encore. L’Androgyne l’amusait en fait, tantôt à pleurnicher comme une femelle, tantôt à se durcir ; il avait peur sans conteste mais tressaillait de désir dans le même temps.
Eugène observa sa victime et les fantasmes obscènes se décuplèrent ; le jeune homme affichait une telle candeur que chacun de ses spasmes échauffait l’arrogant, renforçant les pulsions lubriques qui gonflaient son vit, douloureusement serré dans les braies.

Son œil concupiscent saisit du mouvement, il regarda Charmant qui entreprenait sérieusement sa donzelle et le sang battit plus fort ses tempes ; déglutissant d’imaginer la miel assouvir les desseins de leur élégant ami, il détourna le regard vers Kiki… lequel soulageait subrepticement sa virilité malmenée, elle aussi, par le tissu trop étroit.


--Christian_kiki a écrit:
- Tu as bien le temps pour faire les deux, pas vrai ? La nuit est à nous ; et eux aussi.

Ce qu’ils allaient prendre !! Eugène se galvanisait d’avance des différents plaisirs, des jeux vicieux et tous plus pervers… oh, oui, une véritable orgie !! L’attention revint sur Beren qui menaçait d’exploser mais pas dans le bon sens du terme ; il parut nécessaire au ténébreux de l’apaiser, sans quoi, l’excitation serait trop importante et la libération moins jubilatoire, puisque trop prompte. On ne vous a pas dit qu’il était odieux ? C’est chose faite !

Délicatement, il s’étendit sur le corps frêle du mignon, caressant son visage comme n’importe quel amant le ferait ; baisant ses lèvres avec douceur pour lui murmurer quelques mots d’une voix chaleureuse mais ô combien perverse. Pauvre petit oisillon naïf.


Beren, n’as-tu pas d’humour ? Une plaisanterie, grivoise certes, mais rien de plus qu’une plaisanterie… *la main se faufila entre les deux hommes pour torturer délicieusement la hampe du moustique* pourquoi refuser ce que ton corps réclame… le plaisir n’en sera que meilleur si tu y mets du tien.

L’orgueilleux se maitrisait pour ne pas effrayer davantage le moineau, mais les caresses qu’il opérait sur son vis-à-vis lui filaient une trique d’enfer et le jeune homme ne l’ignorait surement pas. Lentement, il abandonna le minois éploré pour suivre les courbes du blondinet ; les doigts effleurant l’épaule, puis le flan pour s’arrêter sur la hanche qu’il découvrit tranquillement dans un lancinant contact. Il mordilla la pulpe tendre qu’il venait d’embrasser, força sensuellement de sa langue pour trouver sa jumelle et, comme il entamait le voluptueux ballet, conquit un orbe ferme savamment palpé.

Condescendant, il soupira de satisfaction. Les mains ainsi animées, il s’appuya plus vigoureusement contre Beren afin de se délester légèrement des tensions en son bas ventre… L’occupation ne saurait tarder, ce qu’il allait prendre !!!

Oui, mais lequel en vérité ?
Ladyphoenix
C’est la mouise, les amis. Et les diverses scènes qui se déroulent devant les yeux de Lady l’aident tour à tour à se dégriser tout-à-fait. Bon, peut-être pas exactement « tout-à-fait », ses gestes ne sont pas aussi sûrs qu’elle le voudrait, ses pensées encore un peu embuées, comme elle tarde à assimiler tout ce qu’il se passe ; mais ce cri-là que Natasha a échappé, ça a fait perdre à l’alcool sa puissance, et sa maîtrise de l’esprit Miel.

C’est la mouise, les amis. Et les trois types sont en phase de domination sur les trois captifs. Beren est tétanisé, Natasha liée, et elle… C’est la gueule de bois qui limite ses réactions. Mais, fort heureusement, le crétin qui s’évertue à la déshabiller est si peu doué qu’il en aura oublié de la ligoter, elle, inconscient qu’il est : voir Lady beurrée est impressionnant aux yeux des non aguerris, mais cette dernière n’en est pas moins terrible. Peut-être même pire qu’habituellement.

C’est la mouise, les amis. Et le vautour reste autour de Natasha, et l’autre petit paon débarrasse un Beren terrifié de ses vêtements, un à un. Il a peur, le petit, c’est évident, mais il semble paralysé. Quelque chose dans son regard trahit une certaine curiosité, aussi. Mais enfin, il a tenté de monnayer la liberté des deux femmes, et en cela, il est plus valeureux que jamais. Et dire ça de Beren, c’est vraiment que…

Que c’est la mouise, les amis. Le petit poulet va passer à la casserole, si on ne fait rien. Mais faire quelque chose maintenant serait suicidaire. Le regard se tourne vers Natasha, instantanément ; ne pas bouger sans son ordre, mais silencieux. C’est sa meneuse, c’est son capitaine, c’est à elle qu’elle obéit, toujours. Infailliblement. Elle a l’expérience et l’autorité naturelle qui ont toutes deux fait que la Miel se soumet volontiers aux commandements Natashaïens – cette fois-ci ne dérogera pas à la règle.

C’est la mouise, les amis ; le malhabile semble avoir trouvé un moyen de pallier à sa maladresse, et tirant sur la chevelure Miel. Offense irréparable, s’il en est ; celui-là a définitivement scellé son destin ! Jamais ô grand jamais ne décoiffer Ladyphoenix, sous peine de mort ou d’atroces souffrances. Pour lui, ce sera les deux, au vu des projets qu’il semble nourrir. Sous le geste, elle est attirée vers le sol ; et ses genoux ploient bientôt, pour tomber sur la modeste couche, au ras du sol. Non. Pas ça. Pas à lui. Plutôt mourir.

Et les narines s’offusquent d’ailleurs de ce qu’elles perçoivent. Elle les connaît, ces types-là ; du genre à fréquenter les bordels, vulgaires et gras. Ils vous montrent des dents à croquer la fortune, à décroisser la lune, à bouffer des haubans… Et ça sent la morue jusque dans l’cœur des frites que leurs grosses mains invitent à revenir en plus, puis se lèvent en riant dans un bruit de tempête, referment leur braguette, et sortent en rotant.* Abjects. Puants. Sales. Et la nausée reprend bientôt, comme elle serre les dents de refus, fulminant de colère contre cet homme qu’elle méprise de répugnance. Il ose croire qu’il goûtera au miel, ce puceron qu’elle écrasera ; prince de mes deux, empereur des bousiers. Crève, animal ; rêve, camarade. Bientôt, tu seras mort.

Et cette odeur infâme qui lui agresse le nez, presque brûlante d’agressivité virile comme elle perçoit son envie, écoeurée. Non. Pas ça. Pas à lui. Et elle se débat bientôt, pour repousser son assaillant, de toute la force qu’elle peut, elle martèle les cuisses de ses poings fermés, repousse ce corps qui la débecte. Heureusement pour elle, elle n’a pas la force de Beren.

Malheureusement pour elle, ils sont au moins deux.



*Brel, Amsterdam.

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Beren
[Chaste et pur]


Enfin… pur, oui, chaste, un peu moins, comme son corps s’est réveillé, paradoxalement, sous les assauts de l’orgueilleux. Il avait quelque chose de beau dans la façon dont, plein d’assurance, il se mirait dans tout ce qui pouvait lui renvoyer son reflet, quand Beren, complexé et peu enclin à aimer son propre corps, fuyait toute représentation de son corps.

Une fois qu’il a eu semblé satisfait de sa propre image, Narcisse a tourné un œil lubrique vers lui, puis vers les autres couples ; Beren, lui, honteux de la réaction de son corps qui, loin d’être docilement contrainte, laisse paraître une fougue qu’il regrette mais contre laquelle il ne peut lutter. Il ne pouvait pas les regarder, ces autres, féminines et pourtant si fortes, quand d’aucuns, à l’instar des mâles en présence dans la pièce, considèrent leur état comme une inhérente faiblesse. Lui, misérable androgyne trop peu viril pour paraître homme, trop peu féminin pour pouvoir espérer quelconque pitié ou magnanimité ; lui, si innocent, si naîf, et dont le corps nie cette fragilité des nerfs en le trahissant de ferveur. Il ne peut les regarder. Non, c’est plus fort que lui, il en est incapable.

Au lieu de cela, il concentre son regard sur son bourreau, si terrible et pourtant si enivrant… terrible, peut-être justement de l’ivresse de sensations qu’il lui procure, quand Beren devrait le haïr, et pourtant… Et pourtant. Eugène l’a rassuré, il s’est fait doux, comme à cet instant précis où, s’étendant sur son corps frêle et dénudé, sa voix s’est fait douce, rassurante, apaisante… chaude, même. Cet homme là est bon ; s’il a fustigé Beren plus tôt, ça ne pouvait décidément n’être que sa faute… Peut-être même avait-il commis quelque impair, quelque maladresse qui lui avait valu la rancœur de l’Enivrant.

C’est étrange, ce corps d’homme sur lui, mais cela lui semble si… évident, finalement. Et le bombé jumeau qu’il sent contre lui, bien qu’il l’effraie, l’intrigue et… formulons-le enfin, le séduit. S’il est curieux, c’est bien moins de part son esprit scientifique que de part son envie de comprendre ce qui émeut son corps, ce qui émeut, a priori, leurs corps à tous deux.

Foudroyé, les sourcils légèrement froissés, Beren a entrouvert les lèvres, les caresses de son « hôte » lui provoquant moult remous intérieurs, et un plaisir non feint. La deuxième rampe s’occupant elle aussi à merveille, c’est un soupir non contrôlé que le jeune Fiole échappe, qui accueillera les assauts de fait rendus plus vifs de son vis-à-vis. Il rend le baiser, s’en surprenant lui-même, galvanisé par la brusquerie contenue du brun, qui soupire enfin, accentuant par là-même la tension du corps du Franc-Comtois, déjà bien aguerrie par le jeu des doigts du Séduisant sur sa peau nue.

Un appui, un assaut à venir… Terrifié, oui... Résolu, sans doute…, mais surtout impatient.

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Natasha
[Rien ne va plus…]

Les jeux sont faits… la raclure a baissé la garde, émoustillé par le couple masculin, galvanisé par l’éventuel coït des deux hommes, excité par les attouchements dont il se gratifie lui-même… Crapule qui n’a d’esprit que la connaissance de son bas ventre, seulement mué par l’espoir de fornications bestiales dont il croit tirer quelque pouvoir. Stupide créature !

Les jeux sont faits… il a contourné l’assise, il s’est posté devant elle, il lui a tourné le dos, tout occupé dans la contemplation des corps mêlés ; il lui offre par cet excès d’assurance tout loisir d’observer la situation, de prévoir plus surement les conséquences de ses prochains actes… La fidèle est toujours glissée dans la ceinture du rustre, elle sourit douloureusement ; Lady entamait les hostilités et ne tarderait pas à prendre l’ascendant sur son tourmenteur, elle hocha la tête positivement ; Beren occupait son tortionnaire plus que de raison et semblait d’ailleurs en tirer quelques plaisirs, elle considéra la diversion satisfaisante.

Noir, impair et passe… les mouvements étaient discrets mais confiants, bientôt les liens furent lâches et les poignets libérés ; l’aversion était totale mais plus encore, c’était la haine qui la gouvernait, c’était la fureur qui couvait, c’était le poison qui la nourrissait enfin et la douleur fut muselée d’autant, disparue, ignorée.

Noir, impair et passe… Le couple sodomite n’en finissait plus d’ivresse graveleuse, négligeait ce qui l’entourait, s’enclavait de lubricité comme les lèvres blondesques perlèrent du carmin à mesure qu’elles s’étirèrent ; la brute décérébrée n’en finissait plus de voyeurisme obscène, délaissait sa victime, exultait de perversion comme ses gestes semblaient plus fébriles.

Rouge, pair et manque… Un éclair de démence traversa les prunelles alors qu’elle quittait la chaise pour dégager sa dague de la ceinture masculine, d’un mouvement rageur elle trancha l’arrière du genou bovin avant de tourmenter la jugulaire d’une lame menaçante. Si l’irascible avait sous-estimé son adversaire dans la ruelle, la leçon ne fut pas vaine et sa vélocité apodictique ; attentive, la pression sur la gorge suivit la chute du lourdaud comme la dextre se plaqua sur la bouche porcine afin d’étouffer l’écho de souffrance.

Rouge, pair et manque… Le regard se posa furtivement sur l’amie miel, signal aphone s’il était encore nécessaire, de changer la donne et de reprendre la main ; le silence restait l’allié idéal afin de se soustraire à l’attention du bellâtre, lequel assaillait plus vigoureusement le jeune Fiole qui, à l’entendre, donnait de sa personne. Coutumière des traques, elle inspira profondément pour ne pas céder à la cruauté sous-jacente et se contenta d’entailler légèrement la peau fine du cou ; la main droite fut remplacée par un chiffon souillé, obturant le goulot de l’infâme, proscrivant la moindre vocifération.

Rouge… le liquoreux s’échappant de la pulpe féminine ; rouge… le fluide ruisselant de la jambe masculine ; rouge… la flamme vacillante dans l’œil félin ; rouge… la couleur maitresse du jeu. Insensible à la douleur de l’homme, indifférente à la haine qui le défigurait, elle le ligota rudement et le gratifia d’un sourire narquois.

Natasha 2 – bouseux 2

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Charmant




Et soudain tout bascula. Ne lui demandez pas pourquoi, son esprit était tellement embrumé que Charmant ne vit rien venir. Tout allait bien, il avait les choses en main, enfin la chevelure... Et la minute d'après sa chute s'amorçait. Imaginez un blondinet snobinard et défoncé, les braies en bas des chevilles, son soldat au garde à vous, avec un léger sourire à l'idée de ce qu'il va faire à la femelle et le visage tourné vers Eugène et son oisillon.


L'envie qui se lit sur son visage radieux et son imagination fertile le conduisent si haut qu'il ne voit pas le dégout de la Miel et ne se doute encore moins qu'elle est capable de réagir. Comment cette petite chose pourrait l'atteindre lui, le prince de ces dames et de certains messieurs. Et d'un coup les martelements des poings de la la grue s'abattent sur ses cuisses non protégées. Il ne comprend pas ce qui lui arrive et ne pense même pas à se défendre. Son cerveau s'est désolidarisé de son corps depuis que le désir de se faire pénétrer par la brute l'habite.


Les coups sont plus violents et soudain c'est lui qui bascule. Il voit le plafond tourner tandis que son corps part en arrière. Impossible de se raccrocher à quoi que ce soit. Il n'y songe même pas de toute façon. Comme son monde s'effondre il voit la blonde se dégager de ses liens et s'approcher de Kiki silencieusement. Il voudrait crier pour le prévenir mais aucun son ne sort de sa bouche et le rideau noir tombe devant ses yeux lorsque sa tête heurte violemment le mur...
Christian_kiki



[« La vie n’est qu’un pari insensé ; c’est la façon de mourir qui lui sauve la mise. »,Yasmine Khadra, Les sirènes de Bagdad]



C’est si bon… C’est si bon de jubilation coupable et exquise ; c’est si bon d’assister au spectacle avant de jouer soi-même. Mais Christian n’est pas uniquement spectateur… Metteur en scène, c’est lui qui a frappé les trois coups pour l’ouverture de cette représentation… sur le visage de Natasha, c’est lui qui a fait lever le rideau sur la scène, lui qui a distribué les rôles… Non moins acteur que les autres, il flatte maintenant de sa main - et sans vergogne -, le brigadier* qui tiendra lui-même son rôle entre ses jambes, et a été extirpé des braies trop étroites. La distribution est parfaite, les rôles savamment orchestrés ; la pièce est donnée, le public attentif ; la situation initiale est posée, certaines péripéties passées… L’intrigue s’est nouée au mieux, exquise, délicieuse, jubilatoire ; le jeu se déroule à merveille… Tout va pour le mieux, dans le meilleur des bouges.

Le doyen se refuse à être figurant ; il a été souffleur en répondant à Eugène, ouvreur et accessoiriste en fournissant l’endroit et certains des artifices et accessoires qu’il recèle ; il est tout en même temps machiniste de la barbarie ambiante et sous-jacente des différents protagonistes, décorateur, costumier et maquilleur : il a, avec une habileté et une dextérité certaines, paré Natasha de jolies couleurs, n’est-ce pas ? Chef éclairagiste, il sait par son regard faire toute la lumière sur l’un et l’autre des corps à corps, diriger l’attention des paires d’yeux qu’il imagine dévouées et soumises à lui et à sa volonté, lui le tyran d’administrateur qui ne souffre aucun mépris et qui pourtant le mérite tant.

Main s’affairant sur le brigadier, yeux suintant et puant de lubricité glauque et perverse, il s’en donne à cœur joie ; les deux emboîtés - ou si proches - lui ravissent les sens de bestialité, la façon dont Charmant tente de dominer la barrique lui fait chavirer le corps dans folie concupiscente, et derrière lui se trouve le clou du spectacle. Héroïne a double titre, elle a le rôle phare et l’a rendu dépendant d’elle ; elle sait déjà captiver l’auditoire, elle a déjà pénétré ces veines qu’il s’évertue à comprimer avec délice.

Il ne la regarde pas, mains c’est pourtant elle qui l’attise et qui est responsable de l’état dans lequel il se trouve. Il redessine sa silhouette et ses traits dans sa tête comme la paume appuie la caresse, comme les doigts enserrent le bâton ; il soupire son envie comme il se frustre de ne pas se tourner vers elle pour qu’elle voit ce qu’elle suscite chez lui de masculinité fière et virile ; il râle, mâle et rauque, le plaisir qu’il prend déjà, et celui d’imaginer ce qu’elle lui fera ressentir de jouissance, ah, comme c’est bon !

Mais il entend du bruit, et doucement, sort de sa torpeur. Fâché d’abandonner cet onanisme enivrant, contrarié d’arrêter la course de son plaisir avant qu’elle ne jaillisse une prime fois, il se tourne vers l’origine du bruit : l’une des femelles se défend. Tout surpris qu’il est, il ne songe pas à regarder derrière lui et à ainsi s’assurer que la meneuse est calme et entravée. Il le sait, de toute façon, du moins le croit-il : il a oublié avoir desserré les liens. Imbécile qu’il est ! Les traits déformés de colère, il assiste à la scène ; la miel malmène un charmant dont la chute des reines pleine de promesses déstabilise un instant le colosse. Bientôt, elle prendra l’avantage si celui-là ne réagit pas.

Il va bouger, il va aider son ami, il est là même à entamer le mouvement quand la douleur violente le foudroie. Déchirée, la peau arrière du genou ; tranchés, les tendons et les muscles, sous la fureur de la lame d’acier. Et Goliath ploie, et Goliath tombe. La dague froide, réchauffée du carmin qui s’épand en abondance de sa jambe meurtrie vient vite se plaquer contre sa jugulaire, et la main féminine lui ôte la liberté-même de hurler sa rage et sa douleur. Ca lance, ça tire, ça fait affreusement mal ; il en écarquille les yeux, et sent le flot de larmes s’extirper de ses paupières : c’est atroce, foudroyant, c’est horrible d’intensité.

Lancinante, la douleur le rappelle à sa condition d’homme ; le colosse aux pieds d’argile a cédé sous la célérité, l’audace et la dextérité platines. Le torse est bombé, plein du cri contenu qui ne peut s’en échapper, libérateur, et offrir le maigre soulagement d’être exalté au tortionnaire devenue victime. Elle maîtrise tout, même la souffrance. Qui est-elle, vraiment ? Mi-femme, mi démon ; mi tentatrice, mi bourreau… C’est le Sans Nom et la Faucheuse réunis, ou bien leur maîtresse à tous deux, lui qui se croyait pourtant descendant direct du premier. Le monstre a compris, il penche la tête en avant ; l’affliction infligée est trop forte, le geste trop maîtrisé. Et le corps lui-même se soumet ainsi à cette dame de l’épreuve, cette reine de la peine, cette impératrice du tourment… Le buste ploie donc, offrant la nuque nue à un probable et éventuel coup fatal… Mais la mort ne viendra pas si facilement, n’est-ce pas ? Le croyais-tu vraiment, Christian ?

Ah, Natasha, s’il pouvait parler, si tu lui demandais à lui-même qui il est, il te répondrait alors : « Je suis le fils de ton serviteur »**… Car le Diable en personne ploierait devant la lueur machiavélique et impérieuse de ton regard.



*Au théâtre, bâton avec lequel sont frappés les trois coups.
**D’après La Bible, Episode David contre Goliath, 1 Samuel 17.1-18.4)
Ladyphoenix
[On n'a pas que de l'amour
Ca non !
On n'a pas que de l'amour à revendre
Ca oui ! Y'a d'la haine
On n'a pas que de l'amour
Ça non ! Y'a d'la haine
La haine aussi
Faut qu'elle se répande
Sans que ça freine]*


Tout a basculé, pour le mieux… Et Dieu que c’est bien ainsi. Le prince de pacotille a chu sous les assauts des poings fermés et rageurs d’une Lady incapable de se laisser malmener par ce crétin lubrique. Fou d’un désir aussi malsain que ces mensonges qu’il doit sûrement croire être vrais à force de les répéter à toutes les donzelles qu’il s’évertue à les séduire de mots quand un regard, quand un geste suffit, il s’est laissé dominer facilement, presque tout seul, le sot…

Demandez à la Miel, regardez-la rien qu’une fois en taverne jouer des sens inconnus d’une partition de moues et d’expressions bien senties ; mirez-la, écoutez-la emplir de miel les oreilles mâles attentives de ce qu’elle leur susurre de délices possibles et inavoués ; vous comprendrez alors qu’il n’y a de princes qu’entre ses bras.

Et celui-là… celui-là… Dirigez vers lui vos prunelles scrutatrices, n’est-il pas ridicule, ne l’a-t-il pas été d’un bout à l’autre ? Croire qu’il pourrait profiter de ses charmes avinés, à elle ? Dieu, c’est tellement saugrenu que ça en est risible, n’est-ce pas ? Là, ce petit sourire amusé, voire ce petit rire qui s’est échappé de vos lèvres, c’est à peu près la jubilation qui s’exhale du sourire narquois, franchement sadique de la Miel à cet instant.

La Platine, d’un regard, a ordonné ; le Charmant s’est assommé seul, certes, mais quand bien même… Lady l’aurait retourné si elle en avait eu le temps. Lady n’a pas bougé le temps que sa meneuse reprenne l’avantage ; le bœuf est à terre, à elles la ripaille.

Coup d’œil à Beren… Si celui-ci ne domine pas franchement son affaire, il a le mérite d’occuper son assaillant assez pour qu’il n’ait à l’évidence pas le temps d’intervenir, c’est bien : petit Fiole deviendra grand. D’ailleurs, il l’est devenu ; s’il est toujours innocent après cela, ce sera du grand art, mais impossible n’est pas Beren, nous commençons à tous le savoir.

L’alcool, anesthésiant, ne fait pas encore subir ses ravages de tambours battants aux tempes de la Miel, et celle-ci de ligoter son bourreau inconscient, par précaution. Pas de baillon, c’est inutile, et ça gâche un peu le plaisir, en plus. Elle le réveillera bien assez tôt, et prend le temps de remettre sa chevelure en place, après s’être redressée. Pour l’heure, elle s’approche de la Platine, doucement. Elle a bien lu la folie dans ses yeux, cette rage là qu’elle n’aura jamais, mais dans les ires les plus violentes, elle le sait. Aussi ne la touche-t-elle pas, et s’adresse directement à elle, dans l’espoir que sa voix, au moins, lui épargnera un mouvement malheureux de Natasha. Un mouvement du menton, en avisant son amie :


- Ca va, toi ?


Les Rita Mitsouko, Y a d'la haine.

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Natasha
[Jeu…]

Regardes-moi immonde créature ! Observe le visage de ton bourreau ! Vois ce que tu as déclenché ! Et la dextre de se poser, délicatement, sous le menton du butor en une invitation à lever les yeux sur le minois sardonique ; du pouce, elle arrête la course d’une larme échappée comme son sinistre sourire perle du carmin.
Regardes-moi abjecte vermine ! Observe la sérénité de mes traits ! Vois ta souffrance à venir ! La pulpe distille lentement l’incarnat qui vient mourir sagement le long de la gorge gracile ; et la dague d’élargir la bouche masculine, vives morsures de l’acier aux commissures des lèvres.

Tyrannie, inhumanité et sadisme se bousculent dans la caboche à l’unisson de la folie embrasant l’onyx de flammes vacillantes. Les prunelles, ainsi animées, se posent sur l’amie qui s’approche et la tendresse d’en traverser la noirceur un court instant ; simple hochement de tête en réponse tandis qu’elle se redresse pour la rejoindre. L’attention se porte alors sur le couple… étrange hésitation de la platine en contemplant l’échange et la voix, rauque de haine, d’ordonner :


Lâche-le !

Oui, éloignes-toi du moustique et hâtes-toi ! Prends conscience de la situation Eugène, considères votre défaite… Ose une riposte bellâtre et ta mort sera garantie pièces et main d’œuvre.
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Charmant






Il reprit connaissance à l'instant où la lame de la Platine touchait la jambe de Kiki. Il vit gicler le sang en une fine trainée alors qu'il poussât un long gémissement. Il vit son Dieu, son Maitre, son Amant, son Ami s'écrouler lentement comme sa jambe le lachait. Il criat un Nonnnn rauque et tenta de se relever mais n'y parvient pas. Il lut dans le regard du colosse une expression qu'il n'avait jamais vu, comme une sensation de défaite.


Charmant avala sa salive, et se dit qu'il leur restait une ultime carte, Eugène... Il semblait avoir le gringalet bien en main et pas près de ceder. Il essaya de trouver où tout ce plan salement génial mainte fois répété avait pu foirer cette fois ci. Il ne comprenait pas comment des femmes si fragiles avaient pu retourner la situation. Elles paraissaient si douces quand ils les avaient aperçues par la fenêtre. Ne pas se fier aux apparences, dit on. Ils auraient du y penser...


Charmant ne lachait pas son compère blessé du regard, il voulait lui montrer tout son amour, sa dévotion, son soution indéfectible. Comme il l'aimait...
Beren
[Défoncé, défonce-moi, moi sans dessous-dessus]*

L’assaut a pris une nouvelle tournure comme, la joue vissée à un oreiller miteux dont l’odeur douteuse trahissait sans doute un onanisme ou de telles pratiques récurrents, le brun s’est montré plus entreprenant, jusqu’à… jusqu’à l’assaillir tout-à-fait, dans un mouvement plus emphatique. La douleur en fut intense mais étrangement, la lame de chair qui s’échoue maintenant contre lui à un rythme régulier en devient peu à peu agréable, voire jubilatoire. Il est dans la douleur un certain plaisir, indubitablement ; il est des douceurs dans les pires atrocités, et son corps le lui apprend.

Combien de temps s’est passé, alors ? Pendant combien de secondes, de minutes, d’heures, ses doigts se sont-ils ainsi crispés aux draps répugnants, poisseux et à la fois secs d’humeurs masculines passées ; combien de soupirs, combien de gémissements étouffés ? Geint-il, supplie-t-il ? Ces sons-là qui s’échappent d’entre ses lèvres, sont-ce là des suppliques, des exaltations, des envies d’encore, des prières, des supplications pour que la torture cesse ? La torture… Est-ce vraiment du tourment, de l’affliction, de la souffrance, ou bien alors de l’exultation, de la béatitude, de la liesse ?

Si son visage est plaqué au linge souillé, s’il ressent un plaisir coupable à être malmené, il n’a pas eu la force de regarder ses comparses, ses amies ; c’est le mur jouxtant la couche qui a son attention, et plus particulièrement une fissure qui le pare… C’est son âme-même qui a flanché, qui s’est craquelée, qui s’est scindée en deux, comme il découvre l’étreinte homme à homme, quand il n’a pas encore connu de femme… Il s’interroge, se pose mille questions, un peu ailleurs, corps offert, corps soumis ; pas totalement par volonté, mais pas complètement forcé…

Et quelque chose change, de l’autre côté du lit ; la situation a à l’évidence changé comme Natasha a parlé, d’une voix qui le fait frissonner de ce qu’elle a des accents terribles de colère sourde. Oui, quelque chose a changé, et, décidément oui, Eugène devrait le relâcher. Pourtant, malgré la libération qu'elle implique par le fait d'être toute proche, c'est un sentiment certain qui l'habite, et lui laisse murmurer, comme son bas ventre se serre des mots-mêmes qu'il va prononcer, et ce qu'ils sous tendent :


- Nat... Natasha... Ne lui fais pas de mal... s'il-te-plaît.

Folie ? Déraison ? Syndrôme de Stockholm avant l'heure...
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