Mayouche
... ou quand la douleur nous fait perdre nos sens...
[Niort, dispensaire, dimanche 16 octobre en fin d'après-midi]
Depuis combien de temps était-elle ici? Elle n'en savait rien. Elle ne reconnaissait pas même l'endroit. De ses yeux à demi ouverts, elle tentait de trouver des éléments clés, quelque chose, un indice... Mais son corps était comme paralysé. Son cou lui permettait à peine de tourner la tête, juste assez pour s'apercevoir qu'une femme inconnue était penchée sur elle. Un froncement de sourcils - à défaut de paroles qui ne sortiraient de toute manière pas - indiqua le questionnement qui se passait dans sa tête. « Où suis-je? Que s'est-il passé? Pourquoi je n'arrive pas à bouger comme je le veux? » Et au fur et à mesure qu'elle reprenait plus conscience, plus une sensation l'envahissait. Une sensation pas franchement agréable. Tout le contraire même.
Pendant ce temps, l'inconnue se mit à lui parler.
M'dame, vous êtes au dispensaire de Niort. On vous a amenée ici il y a 3 jours déjà et nous vous soignons depuis. Vous avez été inconsciente jusqu'à maintenant mais depuis ce matin, vous ouvrez les yeux quelques secondes et les refermez. M'entendez-vous? ... La dame mit sa main dans la sienne. Serrez ma main si vous m'entendez... « Je veux bien te la serrer, ta main, mais ... » Son corps lui obéissait à peine, acceptant péniblement de refermer ses doigts sur cette froide main. Bien, c'est déjà ça, vos doigts se sont refermées sur ma main, vous m'entendez donc... « C'est quoi cette étrange sensation dans ma jambe... » la Mayouche écoutait mais commençait à ressentir la douleur, une douleur qui ne lui était pas étrangère. D'ailleurs vous avez reçu des... C'est alors qu'un cri retentit. Un cri de douleur perçant. Elle ressentait tout à coup tous les coups reçus, toutes les ecchymoses, les cassures, les déchirures. Tout. Des images lui remplirent l'esprit. L'éclat de la lune dans la lame d'un de ses opposants sortis de nulle part, lame qui disparut vers le bas de son corps. Une autre lame - la même? une différente? - s'acharnait sur elle, bien qu'elle se défende comme elle pouvait. Mais ils étaient trop nombreux. Elle ne savait plus où donner la tête.
Douleurs physiques, suivies de douleurs morales... et émotionnelles. Car comme si ce n'était pas suffisant de se faire éclater pour une armée, elle avait le deuil de sa soeur dans l'âme.
Les yeux remplis de larmes, la voix cassée d'avoir crié, l'esprit en berne, la Mayouche se mit à se tortiller comme elle pouvait, tentant de calmer les vagues de douleurs et de sanglots qui revenaient sans cesse.
La dame appela du renfort... et c'est tout ce dont la Mayouche se rappellera avant de replonger dans l'inconscience.
Edit pour baliser... ooups...
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[Niort, dispensaire, dimanche 16 octobre en fin d'après-midi]
Depuis combien de temps était-elle ici? Elle n'en savait rien. Elle ne reconnaissait pas même l'endroit. De ses yeux à demi ouverts, elle tentait de trouver des éléments clés, quelque chose, un indice... Mais son corps était comme paralysé. Son cou lui permettait à peine de tourner la tête, juste assez pour s'apercevoir qu'une femme inconnue était penchée sur elle. Un froncement de sourcils - à défaut de paroles qui ne sortiraient de toute manière pas - indiqua le questionnement qui se passait dans sa tête. « Où suis-je? Que s'est-il passé? Pourquoi je n'arrive pas à bouger comme je le veux? » Et au fur et à mesure qu'elle reprenait plus conscience, plus une sensation l'envahissait. Une sensation pas franchement agréable. Tout le contraire même.
Pendant ce temps, l'inconnue se mit à lui parler.
M'dame, vous êtes au dispensaire de Niort. On vous a amenée ici il y a 3 jours déjà et nous vous soignons depuis. Vous avez été inconsciente jusqu'à maintenant mais depuis ce matin, vous ouvrez les yeux quelques secondes et les refermez. M'entendez-vous? ... La dame mit sa main dans la sienne. Serrez ma main si vous m'entendez... « Je veux bien te la serrer, ta main, mais ... » Son corps lui obéissait à peine, acceptant péniblement de refermer ses doigts sur cette froide main. Bien, c'est déjà ça, vos doigts se sont refermées sur ma main, vous m'entendez donc... « C'est quoi cette étrange sensation dans ma jambe... » la Mayouche écoutait mais commençait à ressentir la douleur, une douleur qui ne lui était pas étrangère. D'ailleurs vous avez reçu des... C'est alors qu'un cri retentit. Un cri de douleur perçant. Elle ressentait tout à coup tous les coups reçus, toutes les ecchymoses, les cassures, les déchirures. Tout. Des images lui remplirent l'esprit. L'éclat de la lune dans la lame d'un de ses opposants sortis de nulle part, lame qui disparut vers le bas de son corps. Une autre lame - la même? une différente? - s'acharnait sur elle, bien qu'elle se défende comme elle pouvait. Mais ils étaient trop nombreux. Elle ne savait plus où donner la tête.
Douleurs physiques, suivies de douleurs morales... et émotionnelles. Car comme si ce n'était pas suffisant de se faire éclater pour une armée, elle avait le deuil de sa soeur dans l'âme.
Les yeux remplis de larmes, la voix cassée d'avoir crié, l'esprit en berne, la Mayouche se mit à se tortiller comme elle pouvait, tentant de calmer les vagues de douleurs et de sanglots qui revenaient sans cesse.
La dame appela du renfort... et c'est tout ce dont la Mayouche se rappellera avant de replonger dans l'inconscience.
Edit pour baliser... ooups...
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