Edern
Il fut conseiller, suppôt, éminence noire et blanche d'un Barbu aux poils tordus.
Scribe, brigand, trouvère, commerçant, escroc, porte-parole et chambellan.
Que viennent les seigneurs... il les recevra comme il se doit.
Chose amusante, je croyais jusqu'ici que les bellicistes étaient ceux qui initiaient la guerre au bon vouloir d'un tyran assoiffé de pouvoir. Lorsque Tourangeaux et Auvergnats envahissent et annexent le Berry, lorsque les troupes parisiennes mettent la ville poitevine de la Trémouille à feu et à sang et font le siège de Poitiers, lorsque la Malemort envoie une armée mainoise sous les murs angevins et organise l'invasion de l'Artois avec son mari champenois, il est évident que ces gens ne sont pas bellicistes. S'insurger à l'évocation de tels actes est bien sûr illégitime... je vous remercie de me donner une si belle leçon de morale et de politique.
Plus sérieusement, les soldats du Ponant ne rêvent que de paix et de prospérité revenue, et c'est pour cela qu'ils défendent leurs foyers contre la ruine et l'oppression. Osez affronter la réalité : vous rêvez d'un royaume unifié par Paris, je constate que ce n'est pas plus possible que souhaitable. La France n'est plus ; elle n'aura d'ailleurs été que par la passivité des provinces vassales et la flagornerie d'une poignée de dirigeants en mal de reconnaissance royale. Ceci dit, votre pensée est rigidifiée par votre conception d'un passé mythifié ; je comprends que vous soyez totalement imperméable à la simplicité et à la franchise de notre projet. Qu'importe donc ! L'oubli vous guette déjà et il faudra tendre l'oreille pour entendre le soupir qui, bientôt, vous emportera.
Sarmite est laissé de côté au profit d'un homme aux contours rendus flous par la dilatation d'un espace-temps extensible à souhait.
Vous ne pouvez lire ? Je vous prie de m'excuser. Plusieurs éléments m'ont induit en erreur : Morganes m'a écrit un courrier avant que je ne vienne en place publique et elle a parlé des prix affichés à la mairie sans avoir jamais dit qu'elle ne les avait pas lus elle-même. Qui plus est, vous seriez surpris du nombre de vagabonds qui ont reçu l'instruction suffisante à la lecture et l'écriture... à ma décharge cependant, j'ai lu le programme à voix haute et vous n'avez qu'à demander pour vous le faire lire à nouveau.
Ce qu'il fait immédiatement, clairement et distinctement. Nul ne prendra plus l'excuse de la forme pour éviter de toucher le fond...
Vous apprendre à lire, cela je puis vous le promettre : j'en prendrai le temps ou trouverai les écus nécessaires au recrutement d'un précepteur public si vous et Morganes ne pouvez le payer sur vos propres deniers. Nous discuterons ainsi sans qu'aucune inégalité de savoir ne puisse interférer avec nos idées.
Le prix du lait tel qu'il est débattu vous indiffère ? Ce n'est pourtant pas l'avis de Morganes qui semble y voir le sujet essentiel à traiter entre tous les problèmes gravissimes que nous ayons. Elle accuse Marquise de vendre très légèrement au-dessus du prix municipal alors que c'est bien moins cher que tout ce tout ce qu'on peut trouver ailleurs, parfaitement légal et qu'Aureline a brillamment expliqué que les spéculateurs se chargeraient de faire remonter les prix s'il en allait autrement. Aucun préjudice ne lui a été porté et elle vient hurler inutilement au loup... ne confondons pas trépignation et juste indignation.
J'écoute cette femme, mais je ne peux répondre à des questions qu'elle ne pose pas. Si, du fait de la guerre, une pénurie est toujours possible - Clélia en sait quelque chose -, on peut pour le moment manger à sa faim en Anjou. C'est faire preuve de mauvaise foi ou d'ignorance que d'affirmer le contraire : si c'est d'ignorance qu'il s'agit bien, il suffit pour la combler d'accepter le dialogue que nous proposons, ce que Morganes ne fait pas. Dire d'elle qu'elle est méprisante n'est pas de l'irrespect : c'est la pure et entière vérité.
En attendant que Morganes ait compris que nous sommes là pour l'aider, y a-t-il un point du programme que vous voudriez voir expliciter maintenant qu'il vous a été énoncé ?
Scribe, brigand, trouvère, commerçant, escroc, porte-parole et chambellan.
Que viennent les seigneurs... il les recevra comme il se doit.
Chose amusante, je croyais jusqu'ici que les bellicistes étaient ceux qui initiaient la guerre au bon vouloir d'un tyran assoiffé de pouvoir. Lorsque Tourangeaux et Auvergnats envahissent et annexent le Berry, lorsque les troupes parisiennes mettent la ville poitevine de la Trémouille à feu et à sang et font le siège de Poitiers, lorsque la Malemort envoie une armée mainoise sous les murs angevins et organise l'invasion de l'Artois avec son mari champenois, il est évident que ces gens ne sont pas bellicistes. S'insurger à l'évocation de tels actes est bien sûr illégitime... je vous remercie de me donner une si belle leçon de morale et de politique.
Plus sérieusement, les soldats du Ponant ne rêvent que de paix et de prospérité revenue, et c'est pour cela qu'ils défendent leurs foyers contre la ruine et l'oppression. Osez affronter la réalité : vous rêvez d'un royaume unifié par Paris, je constate que ce n'est pas plus possible que souhaitable. La France n'est plus ; elle n'aura d'ailleurs été que par la passivité des provinces vassales et la flagornerie d'une poignée de dirigeants en mal de reconnaissance royale. Ceci dit, votre pensée est rigidifiée par votre conception d'un passé mythifié ; je comprends que vous soyez totalement imperméable à la simplicité et à la franchise de notre projet. Qu'importe donc ! L'oubli vous guette déjà et il faudra tendre l'oreille pour entendre le soupir qui, bientôt, vous emportera.
Sarmite est laissé de côté au profit d'un homme aux contours rendus flous par la dilatation d'un espace-temps extensible à souhait.
Vous ne pouvez lire ? Je vous prie de m'excuser. Plusieurs éléments m'ont induit en erreur : Morganes m'a écrit un courrier avant que je ne vienne en place publique et elle a parlé des prix affichés à la mairie sans avoir jamais dit qu'elle ne les avait pas lus elle-même. Qui plus est, vous seriez surpris du nombre de vagabonds qui ont reçu l'instruction suffisante à la lecture et l'écriture... à ma décharge cependant, j'ai lu le programme à voix haute et vous n'avez qu'à demander pour vous le faire lire à nouveau.
Ce qu'il fait immédiatement, clairement et distinctement. Nul ne prendra plus l'excuse de la forme pour éviter de toucher le fond...
Vous apprendre à lire, cela je puis vous le promettre : j'en prendrai le temps ou trouverai les écus nécessaires au recrutement d'un précepteur public si vous et Morganes ne pouvez le payer sur vos propres deniers. Nous discuterons ainsi sans qu'aucune inégalité de savoir ne puisse interférer avec nos idées.
Le prix du lait tel qu'il est débattu vous indiffère ? Ce n'est pourtant pas l'avis de Morganes qui semble y voir le sujet essentiel à traiter entre tous les problèmes gravissimes que nous ayons. Elle accuse Marquise de vendre très légèrement au-dessus du prix municipal alors que c'est bien moins cher que tout ce tout ce qu'on peut trouver ailleurs, parfaitement légal et qu'Aureline a brillamment expliqué que les spéculateurs se chargeraient de faire remonter les prix s'il en allait autrement. Aucun préjudice ne lui a été porté et elle vient hurler inutilement au loup... ne confondons pas trépignation et juste indignation.
J'écoute cette femme, mais je ne peux répondre à des questions qu'elle ne pose pas. Si, du fait de la guerre, une pénurie est toujours possible - Clélia en sait quelque chose -, on peut pour le moment manger à sa faim en Anjou. C'est faire preuve de mauvaise foi ou d'ignorance que d'affirmer le contraire : si c'est d'ignorance qu'il s'agit bien, il suffit pour la combler d'accepter le dialogue que nous proposons, ce que Morganes ne fait pas. Dire d'elle qu'elle est méprisante n'est pas de l'irrespect : c'est la pure et entière vérité.
En attendant que Morganes ait compris que nous sommes là pour l'aider, y a-t-il un point du programme que vous voudriez voir expliciter maintenant qu'il vous a été énoncé ?