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[rp] La Ferraille et Corbeaux - Episode I :

Kayhan
[ QUAND ÇA COLLETTE, ÇA PÈTE ! ] - (suite du topic Armée Bouillon, feraille et corbeaux)

C'est donc trois donzelles de la Ferraille et Corbeaux qui pénètrent dans le sous bois : Marine, Maud, et Kay. Toutes on en tête un but commun : ne pas revenir bredouille au campement. La brune scrute un peu les alentours du petit groupe, aperçoit un sentier. Un sentier, c'est bien. Un sentier, c'est fréquenté. Un sentier, c'est un bon début pour croiser du monde dans ce coin complètement paumé. Elle se retourne vers ses équipières :

Les filles, par là ce s'rait impeccable j'pense. On suit l'sentier mais d'un peu loin. De derrière quelques lignes d'arbres en fait, et on fait pas d'bruit. Évitez de parler fort, d'marcher sur tout ce qui fait crac, sploutch, ou qu'sais-je hein, déconnez pas.

Elle regarde à peine Marine. Marine elle, elle comprendra de suite l'objectif, et ce qu'il faut faire. Puis elle se tourne vers Maud, et incline la tête, la brune. Voyons la réaction à ce stade là. Jusqu'ici, aucune raison de ne pas penser à une petite chasse tout ce qu'il y a de classique non ? Pis à défaut de croiser des badauds, faudra bien ramener au moins des mûres de toute façon... C'est qu'au campement, y en a un peu marre de se péter les ratiches sur du pain raci...
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Marineblanche
Marine Blanche traine les pieds en suivant Maud et Kay parce qu'elle est fatiguée et qu'en plus, elle en a marre de ce pain rassie. Depuis bien des mois, c'est son repas de tout les jours et le seul. Niveau bouffe, elle n'est pas bien difficile mais là, elle n'en peut plus. Même en regardant bien Roxy, on voit qu'il semble faire la gueule, parfois. Enfin Kayhan lui a donné une pomme donc ça va mieux.

D'un coup, la gamine relève son regard bleu vers Kay et le pose sur le sentier. Elle a compris et sourit en coin. Enfin un petit peu d'action et surtout ce genre d'action. Il ne reste plus qu'à prier que la future victime ait de la viande, du poisson, des fruits ou même des légumes. Les écus, c'est le bien mais sur les chemins, ça ne sert pas à grand chose. Enfin, elle prendra quand même.

Son regard se pose vers Maud. Pourquoi Kay a-t'elle amené la paysanne? Sachant que Maud a envie de tuer des brigands. Sans doute qu'elle sait ce qu'elle fait la Kay. Marine Blanche termine la pomme et balance le trognon sur les chemins.

Doucement la gamine se baisse vers une flaque d'eau boueuse qu'elle attrape avec ses deux mains avant de s'en mettre vers la figure. Ses habits, rien à changer. Vert et marron. Couleur de la nature et de camouflage par la même occasion.
Sa dague est à sa ceinture. Toujours avoir une dague, au cas où. On ne sait jamais qui est la victime et surtout si elle se défend bien. La petite ramène tout ses cheveux dans son chapeau. Il y'a bien une chose qui peut trahir dans un brigandage, ce sont les cheveux, roux et blond. Pas des couleurs de la nature, ça.


-Maud, t'savais que l'meilleur moyen pour un prédateur de ne pas se faire voir de sa proie, c'est de devenir invisible? De devenir un élèment de la nature à son tour? Ca vaut aussi pour une proie éventuelle qui veut survivre.

La môme fait un grand sourire avant de regarder Roxy. Un chien. Il peut très bien être un chien errant. Les badauds ne vont sans doute pas y prêter attention. Mieux encore, il peut servir de diversion. Bref, l'heure n'est pas aux bêtises.

A pas de loup et surtout accroupie Marine Blanche se dirige vers le forêt, évitant les brindilles. De temps en temps, elle jete des regards vers le sentier pour voir si personne ne passe. Elle passe d'arbre en arbre. D'arbre en buisson. Et de buisson en arbre.

Suivre le sentier discrètement et faire preuve de patience.
Maud
Faut dire que le sénéchal, il avait pas vraiment réagi au coup d'épée à côté de son orteil et Maud était pas loin de penser que c'était par pure provocation.
Pour voir si elle irait plus fort.
Comme de le frapper dans les jambes ou ailleurs.
C'était malin parce que elle n'avait aucune envie de lui faire mal ou plutôt elle se disait qu'il parerait son coup très facilement.

Alors, quand Kay parla de braconner et de poser des collets, elle lâcha bien vite la proie sénéchalienne:


A la r'voyure Sénéchal et comptez bien vos pains en attendant. On va vous ram'ner d'quoi faire mieux qu' les charançons qui grouillent dans l' pain.

Bah oui, déjà que depuis 4 mois, Maud ne mangeait que de la mie rassise ou du maïs bon pour les cochons, les dernières miches craquaient sous la dent. Aimbaud en avait recraché le morceau en taverne de dégoût. Et ça l'avait bien fait rire la Maud.

Elle suivit donc Kay et la petiote. Des sentes qui démarraient du sous bois , ça laissait présager du bon gibier . Du regard , elle apprécia la direction indiquée par Kay:

Ca m'parait êt' un bon ch'min ça Kay. R'garde, y a des crottes d'lièvre qui ont l'air tout' neuves là. On va r'monter et pis poser des collets hein?

Ce qui l'intrigue quand même, c'est de voir la petiote qui commence à se barbouiller de boue.

Misère la p'tiote, j'commence à comprendre pourquoi j'ai râclé tant d'crasse quand j't'ai donné l'bain la dernière fois.

Maud croit bien qu'un brigand ne se serait pas autant débattu que la gamine de 8 ans entre ses mains, celles d'Aimbaud ,qu'il fallait quand même pousser à la besogne et pas seulement aux ordres, et une connaissance de voyage: Sashka.

Avec un sourire en coin et mains sur les hanches:


Ben on va p'tet attrapper du brigand aussi hein? Mais j'ai pas d'collets assez larges.

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Kayhan
Un bon chemin oui. Le seul ou presque qui soit praticable alentour, pour tout dire. Le restant n'est qu'enchevêtrement de ronces, racines et terres sombres. Des crottes de lièvres... la brune soupire. Des traces de passage, voilà ce qu'il fallait chercher du regard, pour être sûre que ce maudit chemin isolé ne soit pas que le vieux souvenir d'un simple ancien sentier de chasse, partant de rien, menant à rien, et donc abandonné de tous, si ce n'est des lièvres. Elle hoche la tête en silence. Oui il faudra aussi poser des collets. Si elles rentrent bredouilles du contenu en vivres des besaces d'éventuels passants, il faudra bien ramener autre chose. Rien que l'idée de devoir encore se coltiner une miche de pain aussi dure et sèche qu'une nonne acariâtre lui donne envie de rendre.

Elle jette un oeil en coin à la mioche, qui se tartine consciencieusement de fange et sourit à la remarque de Maud. La fange. L'une comme l'autre avaient en leurs temps tenté de la nettoyer. De changer de vie. Un échec complet pour les deux gueuses de toute évidence. La fange ne se contente pas d'eau claire pour s'effacer complètement. Elle revient toujours. Aussi la brune s'agenouille près du pied d'un vieil hêtre. Entre les racines, la boue toujours fraîche, dans laquelle elle plonge une main pour la passer rapidement sur son visage, pour finir par l'essuyer sur ses braies sombres. Celles-ci sont maculées de poussière des routes depuis longtemps. Pas besoin de pousser plus loin le camouflage. Un sourire se dessine entre les traces qui déjà sèchent et s'éclaircissent sur la gueule de Kay à la dernière phrase de Maud. A voix basse, elle lui répond :


T'inquiète pas d'ça Maud. Ça s'attrape pas au collet. Puis après une brève hésitation, avant de se courber pour avancer discrètement dans la direction prise par l'agile Marine : Dis... Pourquoi c'te fixation sur les brigands ? Tu t'es faites dépouiller un peu violemment ou quoi ?

Et la brunette de commencer à avancer, louvoyant entre les troncs et broussailles de la haute futaie, invitant du regard Maud à la suivre de près. La raison de cette haine vivace et évidente que porte la jeune femme aux pendards, il lui tarde de la connaître. Mais cette réponse, elle pourra l'entendre tout cherchant du regard à voir plus loin sur le sentier, en quête d'un signe de vie. Tout en avançant, espérant que ce soir, il y aura autre chose au menu que l'éternel "club sandwich spécial charançons" de la Ferraille et Corbeaux.
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Marineblanche
Marine Blanche grogne quand elle entend Maud lui parler du bain. S'il existe un truc qu'il ne faut pas parler à la gamine, c'est le bain. C'est vraiment un truc qu'elle ne peut pas supporter et d'ailleurs, on peut même dire qu'elle a peur de l'eau car oui elle s'est déjà pris un bain mais un bain de gnôle ! Bah quoi? Ca désinfecte, hein et ça enlève tout les poux qui font leur vie tranquillement dans son cuir chevelu.

La môme ne peut s'empêcher de sourire en coin quand Maud parle d'attraper du brigand. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? En tout les cas, cette chasse sera pleine de surprise. La gamine le sait. Un regard vers les crottes de lièvres. Pauvres lièvres. Un lièvre, c'est comme un lapin. C'est trop beau ! Hors de question que la petite chasse ça, non mais !

La mioche essaye de voir si l'endroit est souvent fréquenté par des charettes ou si seulement par des gens à pied ou à cheval mais elle n'arrive pas à voir. Elle grogne et elle redresse. Elle ne voit toujours pas et en plus, elle ne peut pas s'avancer sans prendre le risque d'être découverte. L'heure n'est donc pas à la curiosité mais à la patience et à la vigilence. Elle écoute tout de même Kay demander pourquoi Maud a une fixation contre les brigands. Marine Blanche sourit en coin, visualisant mille scènes dans sa tête car oui, hein ! C'est qu'elle a de l'imagination, la petiote.


Ah ouaip ! Pourquoi cette fixation sur les brigands? T'es tombé amoureuse d'un petit brigand fort et rebelle qui t'aurait brisé l'coeur en partant avec une vieillote avec pas d'dent?

Drôle d'imagination la gosse quand même mais elle est fleur bleue que voulez-vous...
Maud
Et c'est au tour de Kay de se maculer de boue..
Bon là, y a pas à dire.. Quelque chose se trame.

Pas qu'elle soit tout à fait naïve la Maud mais elle se refuse à croire un seul instant que Kay et Marine connaissent tout du brigandage.
Elle qui a passé le plus clair de son temps à les traquer en Bourgogne.
Qui a même réussi à déjouer un traquenard de Falco le tricoteur et qui l'a capturé.

L'idée qu'elle voyage à côté d'ennemis de toujours ne passe tout simplement pas le mur de ses certitudes. Elle en voudrait à mort à son Grand Monsieur de la mettre en porte à faux. Et elle ne peut tout simplement pas le remettre en question.

On lui dirait que c'est un pilleur, elle n'y croirait pas.

Elle suit les deux par le sentier. Elle s'y connait en traces d'animaux la Maud.
Pas pour rien qu'elle a braconné durant ses vertes années.

Suivant les deux, elle répond d'une voix tout aussi basse à Kay et à la boutade de Marine:

Misère! C'est un trop longue histoire ça. et ça date du temps d'ma mère qui s'est faite rosser et dépouiller sur les ch'mins. Vous z'auriez du la voir rentrer à la maison couverte de bleus et pleurant à chaudes larmes parce qu'elle s'était fait voler tous les écus gagnés au marché à vendre nos récoltes. On a mangé des racines bouillies pendant un mois.
Et depuis, j'pense qu'à une chose: les rosser.

Aux aguets, et observant les moindres traces dans la sente, elle guette comme les deux, écoutant le moindre bruit, elle demande aux deux:

Et vous vous aspergez d'boue pour les surprendre?
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Kayhan
Kay zieute Maud pour voir si elle la suit.

Bordel.... Bon...

La bougresse prend directement par le sentier... Ouais... Y a une forme de logique là dedans, elle doit sans doute chercher des traces de passage d'animaux... Pas dicret du coup, mais la brune sourit. En fait c'est pas si mal. Maud a un air avenant. Elle n'effrayera pas le badaud, qui verra simplement en elle une jeune paysanne, et pas la machine à donner des quiches qu'elle peut être parfois.

Les sourcils de Kay s'arquent en deux grandes circonflexes : Maud parle à voix basse tout en déambulant sur le sentier, et la brune, qui prend surtout garde à ne pas se prendre les pieds dans les ronces du sous bois, tend l'oreille pour avoir enfin sa réponse. Elle retient un soupire. Du classique. La mère de Maud avait été dépouillée, un peu violemment il semblerait.

Oui, c'était injuste. Oui elle avait travaillé dur pour gagner les quelques écus qu'elle avait échangé contre quelques bons gros bleus. La brune l'a entendue souvent cette histoire. Elle a donné elle-même quelques bleus en échanges d'écus. Souvent elle doit le reconnaître, elle a elle même ramassé de gros bleus pour repartir sans écus... La loterie des chemins, ça. Vous voyez arriver un pécore qui promène une gueule de celui qui a pas inventé le beurre salé. Un gars pas épais pour deux ronds. Et vous prenez une branlée alors que vous aviez l'impression d'être dans une forme olympique. Pas d'bol... Breffff. Elle revient à Maud, la brunette, et lui souffle de loin (si si, on peut faire ça) en entendant sa conclusion, avec sa propre logique bien à elle :


T'sais, en même temps, les gens qui s'débattent pas pour quatre écus, ils s'font pas rosser. C'est pas l'but. 'fin pour certains p'têtre mais franchement Maud... C'est rar'ment par plaisir que les tartines tombent sur les gens hein...

Pas le temps d'enchaîner, de trouver mieux à lui dire pour lui faire changer son idée, à la Maud. Juste le temps de vérifier où en est Marine de sa progression. Kay voit de loin une silhouette, qui passe le virage que forme le sentier un poil plus haut que là où se trouve la môme, qu'elle hèle d'un léger claquement de la langue avant de lui désigner l'arrivante du menton.

Car oui il s'agit bien d'une arrivante, et ça la brune ne s'y attendait pas trop. Une femme d'âge mûr seule dans les bois, sur un sentier paumé de chez paumé. Y a des imbéciles. C'est acquis. Elle hésite, ce qui lui parait une éternité mais qui n'est qu'une seconde. Quelle sera la réaction de Maud ? Elle aurait aimé lui parler un peu plus, avant. Tant pis. A dieu vat.

La brune avance plus vite dans les broussaille, derrière ses lignes de chênes et de hêtres qui en ont certainement vu d'autres, pour finir par débouler sur le sentier à quelques mètres devant la petite dame, fauchon sorti à la dextre, espérant que la boue désormais séchée dissimulait toujours ses traits.

Si tout allait bien, Marine se trouvait désormais plus loin que la femme, et pourrait sortir derrière elle sur le sentier. Elle était faite, l'inconnue. Ils étaient tous des inconnus pour Kay, et Kay espérait le rester également pour eux.

La femme est en arrêt, avec cet air perplexe, agaçant au possible. L'air du "et merd'e comment ça peut m'arriver à moi ?" Pour sa part, la brunette considère que celle-ci a cherché les ennuis. La bêtise pardonne aussi rarement que l'excès de confiance. Elle lâche son traditionnel :


Tout ce que vous portez sur vous, au sol, de suite. Et vous pourrez décarrer sans embûches.

Des fois, ça suffit. Des fois, la surprise permet de s'en tirer facilement, avec une phrase à la con, mais péremptoire. Si tout se passe comme prévu, Marine aura qu'à en remettre une couche pour que la pécore se sente fichue, et largue le butin sans demander son reste. Sans prendre de gnons. A cet instant, pour Kay, Maud n'existe plus. La Ferraille et Corbeaux non plus. Elle dévisage durement la femme, qui semble encore un peu hésiter, mais bascule à vue d'oeil vers la solution de facilité. Il suffira d'un rien pour que ça glisse bien, tout ça. Impec'.
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Marineblanche
Marine Blanche sent son coeur se serrer en entendant Maud parler de son histoire. Il est vrai que le brigandage est une question de facilité. Parfois la gamine se demande pourquoi elle vole toujours alors qu'elle n'est plus dans le besoin. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'un jours elle a volé pour survivre et depuis c'est devenu un geste de tout les jours. La môme a appris la nuance. Rien n'est totalement noir, rien n'est totalement blanc. Le gris existe. Les brigands ne sont pas tous des gens méchants. Comment va réagir Maud quand elle va apprendre que la gamine et Kay font partie de ces gens qu'elle déteste? La rouquine appréhende mais en même temps, c'est beaucoup plus honnête que de lui cacher.

Un claquement de langue et un regard vers Kayhan avant de voir une femme d'âge mûre et seule. La gamine acquiesce en signe qu'elle a bien compris. Tout doucement, elle empoigne bien sa dague. Prête à bondir. Laisser passer la femme. Débouler par derrière. Attendre. Toujours attendre. La respiration de la gamine s'accélère malgrè le fait qu'elle essaye de la contrôler. Elle n'a qu'une seule envie, se jeter sur la femme. En même temps, qu'est-ce qu'elle fout la femme toute seule sur un sentier? Vraiment se foutre de la gueule du monde. De toute façon, ça l'arrange à Marine Blanche.

Une fois que la femme est un peu plus éloignée, la gamine sort de sa cachette avec un regard concentré. Il faut que Kay se présente devant elle sinon la victime peut s'enfuir. Discrètement, Marine Blanche suit cette femme et voila que la brune lui barre le chemin. La gosse sourit en coin.
Marine attend que Kayhan fasse sa tirade avant d'en rajouter une couche.


Qu'est-ce que vous z'attendez? Posez tout sur l'sol et la prochaine fois, ne trainez pas sur les chemins, hein?

La gamine plisse les yeux en regardant la femme. Il est dans son interêt de les écouter.
La mioche ne bouge pas d'un pouce, la lame dans la main. Elle attend de voir comment va réagir la femme et surtout Maud...
Maud
Ah oué?

Maud mit les mains sur les hanches devant la scène
Le pire arrivait.
Elle l'avait senti au fond de ses tripes.
Des brigandes, voilà ce qu'elles étaient toutes les deux.
Elle était colère.. Non pire..
Elle avait des envies de meurtre en voyant les deux terrifier une pauvre passante.


Elle pourrait être ma mère!
Vous n'êtes que des vauriennes.. des brigandes.. des...

Elle n'arrivait plus à retrouver son souffle tant la stupéfaction mêlée d'horreur l'étouffait.

Elle se jeta sur Kay devant la paysanne terrifiée et lui prit le bras.


Tu vas la laisser partir ou j'te réduis en miettes.

Fixant la gamine:

Et toi, la petiote, j'te baignerai tous les jours dans d'l'eau froide jusqu'à c' que ta peau elle parte!


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Kayhan
Quand même ! Voilà que la jeune paysanne montait en pression. Elle sourit en coin, la brune, goguenarde en regardant la main d'une Maud outrée lui enserrant le bras. Elle plante son regard dans le sien, en se campant fermement sous le nez de celle qui la dépasse d'une bonne tête. Sacré brin de fille, la Maud... Mais c'est certainement pas en faisant référence à sa crevarde de mère qu'elle attendrira la mercenaire. Ni en la menaçant d'une torgnole d’ailleurs. Cette fois, c'est la chnoque imprudente que Kay oublie, l'abandonnant vaguement à la surveillance de Marine. Le ton est sec.

M'parle pas d'ma mère. Tu veux quoi ? Qu'on laisse filer la vioque et qu'on lui fasse un bisou pour s'faire pardonner d'lui avoir collé la trouille d'sa journée ? Quand j'file du pain pour la bouffe de l'équipe, tu m'demandes d'où il vient ? Tssssss. Faut arrêter d'rêver Maud. C'est comme ça que j'finance et ma pitance, et parfois la votre. Entre autre. Maint'nant tu lâches mon bras. Et soit tu r'gardes, soit tu aides.

Et pour faire bonne mesure, elle dégage son bras d'une secousse, et tourne le dos à Maud pour voir comment réagissent Marine et la promeneuse à la petite scène de ménage. Pas très malin de sa part, certes, mais pas un instant la brune n'imagine que la jeune paysanne puisse la châtaigner sérieusement. Elle gueulera, qu'elle se dit. Ça c'est certain. Mais de là à en finir aux mains...

Parfois, la Kay, elle fait des montées de blondeur.

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Marineblanche
Marine Blanche savait très bien que Maud allait mal réagir mais comme ça, non. La paysanne fait peur à la gamine mais celle-ci se reprend bien vite car elle doit surveiller la victime. Il ne faudrait pas qu'elle s'échappe mais elle ne peut s'empêcher de déglutir quand Maud parle de la baigner tout les jours à l'eau froide jusqu'à ce que la peau parte. C'est que c'est une torture rien que d'y pense pour la rouquine mais sa dague est toujours rivée vers la femme avec un regard qui semble lui dire " Tu bouges, tu trépasses." Les paroles de Kay sont vrais. La vie peut être cruel mais en armée, c'est toujours pratique d'avoir un brigand ou deux car on gagne plus en brigandant qu'en travaillant à la mine. Les gens de l'armée sont toujours contents d'avoir de la ripailles.

Une fois que Kay a fini de parler, la gamine rajoute :


On vole les passants, c'est vrai que c'est moche mais en même temps, cette femme pourra toujours travailler à la mine alors que nous, nous ne savons pas la prochaine fois que nous allons travailler, hein?

Continuer sur sa lancée, il le faut. Peut-être qu'elle arrivera à calmer un tout petit peu Maud, qui sait. Toujours garder espoir.

Zamais, on a été méchante avec toi ! Pis souviens toi à Bourges, z'ai aidé pleins de gens sur mes propres écus pour qu'il puisse s'nourrir et aussi, ze t'ai aidé à payer ton n'épée sans rien t'demander en retour. Pourtant ces écus là, ze les avais gagné en travaillant. Ca faisait longtemps que z'avais pas brigandé, d'ailleurs. On peut être brigand et être gentil.

Naive la gamine? Peut-être, peut-être pas.
Marine Blanche a dis ce qu'elle avait à dire. La première fois qu'elle a volé, elle n'avait pas eu le choix. Elle devait se nourrir car si elle devait attendre que ça descend tout rôti du ciel, elle serait morte à l'heure actuelle. Après c'est à Maud de les accepter ou pas. Là, la gamine ne peut rien y faire.
Maud
Kay a oublié une chose chez Maud, c'est qu'elle vient de la campagne..
Que la vie dure elle connait.

La famine quand la récolte est pas bonne ou qu'elle a été massacrée par un été trop chaud ou un orage.
Et les soirs d'hiver devant le feu en buvant un bouillon aussi clair que de l'eau.
Elle a braconné par tous les temps la Maud et elle n'a peur de rien ni de personne.

Et elles ont touché toutes les deux à son instinct de survie accroché comme du lierre dans son coeur et sa tête.

Elle tient le regard de Kay. Là, juste en quelques secondes, elle lui mettrait bien une rouste de tous les diables.

Plissant les yeux, elle écoute le discours de la jeune femme .
Et elle répondrait à un dos tourné?


Là, Maud ne voit pas rouge ni même violet mais blanc.. Vous savez.. blanc comme neige.. blanc comme froid.. même carrément gelé..Polaire quoi...

Et la gamine en face qui en remet une couche. Sans dire un mot, elle va vers la femme tremblotante de peur , ramasse un ou deux effets qu'elle a laissés tomber de peur et la remet sur pied:


Filez m'dame, il vous arriv'ra rien si vous courez vite.

Elle est un peu incrédule la femme , ses yeux révèlent une incompréhension totale:

Partez qu' j'vous dis.. j'm'occupe des deux.. là..

Et intérieurement elle la conjure: courez.. mais courez .

Elle se retourne vers Kay et Marine. Elle va faire quoi? Elle n'en sait rien.. Se battre avec elles? Leur faire la leçon?

Y a même pas assez d'boue pour que j'vous en tartine plein partout! Pis, j'veux pas entendre tous vos beaux discours hein? Marine, j'te rembours'rai les écus , t'en fais pas.

Et elle dit quelque chose d'étonnant

Bon alors, on va les mettre ces collets pour ram'ner quelque chose de mangeable à tous ces feignants du camp'ment?

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Kayhan
Parfois, Kay oublie que Marine est une mioche. Entendre le discours de la môme le lui rappelle. Bordel, la môme file plus d'écus qu'elle n'en ramasse. Y en a pour lui coller un taquet. Kay fait rarement dans le social, même si elle a un solide esprit d'équipe. Pas philanthrope, mais pragmatique. Une équipe ça doit pas se laisser dans la panade, sinon c'est la fin de la partie. Quelque soit le style des gens avec qui elle est amenée à travailler. Mais jamais elle ne s'est appauvrie. Le bénéf' c'est sacré, et elle y veille. Aussi elle digère un peu aigrement les paroles de l'enfant en même temps qu'elle attend la réaction de Maud, qu'elle sent toujours dans son dos.

Incrédule, elle assiste alors à l'étrange scène. Maud qui pouponne la passante. Lui enjoint de filer avec son barda. La brune secoue la tête. De mieux en mieux. Elle entend la jeune paysanne insister, mais la femme semble incapable de bouger dans l'immédiat. C'est que c'est mauvais, la trouille : ça vous coupe les pattes. Son attention se reporte sur son équipière du moment, peu encline à participer au détroussage de la prise du jour, et là, ben c'est le dépit complet.


Poser des collets...

Bon. Des semaines qu'elle tanne les oreilles sur l'air du « je veux tuer du brigand », Maud. Des jours à expliquer que son rêve est d'en rosser un proprement. Kay imaginait enfin crever l'abcès, et mettre les choses à plat, d'une manière ou d'une autre. Parce que depuis le départ, elle se demande ce qui a bien pu conduire à son recrutement comme mercenaire au sein de cette équipe. Parce que depuis un moment, elle se demande à quoi elle pourrait bien servir. Comme la sensation de pas coller au décor, quoi. De pas être raccord avec le paysage. La réaction de Maud, elle la comprend même pas.

Elle secoue la tête, la brune.


Savez quoi ? Démerdez vous. Allez nourrir les gars à coup d'lapins colletés. Cueillez des trucs. Faites des tartes. Chais pas. C'plus mon souci l'ravitaillement.

Et elle se casse, la brunette, seul, et en direction du sous-bois, laissant la môme et la jeune paysanne en plan Une ballade en solitaire lui fera pas de mal, et lui permettra de réfléchir à la suite du contrat en cours. Au passage, elle bouscule un peu la passante, restée coite jusqu'alors.

Et ben. Barrez-vous, tsssss. C'votre jour de chance, dona, il parait.
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Maud
Pourtant, elle avait essayé..
Ah oui, ça on pouvait dire que la paysanne, elle avait pris sur elle de ne pas rosser Kay et Marine goguenardes qui lui faisaient la leçon.

Tellement déboussolée qu'elle n'avait eu de réflexes que pour sauver la victime.
Des brigandes dans l'armée de son Grand Monsieur.
Un séisme qui la déchirait en deux.

Elle se doutait que ces deux là n'attendaient qu'une chose..
Qu'elle explose, fonce et leur démolisse la tronche.
Et elle l'aurait fait.. Oui, elle l'aurait fait sans hésiter.
Sauf que elles étaient compagnes d'armée, bouffant le même pain rassis autour du feu le soir.

Elle avait sorti cette histoire de collets pour que sa tête se remette en place et voilà que la Kay la prenait de nouveau de haut, leur donnait des ordres et les plantait là au milieu de nulle part.

Le barrage céda:

T'es qu'une lâche Kay! Une brigande couarde, voilà ce que t'es!

C'était à elle de la provoquer maintenant. Elle voulait de la bagarre. Elle en aurait.

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Marineblanche
Marine Blanche lève les yeux au ciel en voyant faire la paysanne. Pourquoi elle ne les laisse pas brigander? La femme l'avait cherché de toute manière, elle n'avait qu'à pas se retrouver sur un noeud. Voilà ce que pense la petite. Ses petits poings se serrent. La victime est en train de filer à cause de Maud et ça, ça la fait râler car elle n'a plus brigander depuis longtemps et là, elle gâche tout mais toujours est-il que la gamine ne bouge pas, restant spectatrice de tout ce qu'il passe.


Rembourser les écus pour l'épée? Marine Blanche allait répliquer quand Maud changea complêtement de sujet. La gamine fût déboussolée par cette réaction et ne savait pas quoi faire. Son regard se porte tout naturellement vers Kay, la seule femme qu'elle écoute réellement. Pourquoi? Aucune idée mais toujours est-il que la môme l'écoute toujours. Poser des collets? La môme n'a aucune envie de faire ça. Elle préfère voler de la viande que de tuer un animal. Trop sentimentale envers les animaux? Oui. Elle n'a qu'une seule envie la petite. Celle d'en coller une à Maud parce que c'est une petite brigande. C'est comme ça et pas autrement.

Et voilà que la mercenaire s'en va? Pourquoi elle part sans elle? Marine n'a aucune envie de rester seule avec la paysanne. Maud provoque. La gamine hausse les sourcils. Kay ne risque pas d'apprécier. Elle le sait. Elle reste là sans trop savoir quoi faire? Elle insulte quand même Kay. La mercenaire n'hésite pas à rentrer dans les personnes qui emmerdent la gamine, c'est à son tour d'aider Kay.


Maud ! T'es qu'une n'idiote !

Voilà que la rouquine se jette contre Maud pour tenter de la bousculer...
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