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[RP] Armée Bouillon, feraille et corbeaux.

Enguerranddevaisneau
[Foret Berrichonnes]


Fiché sur sa monture, le jeune de Vaisneau avançait au pas.

Seul, il n’était pas, accompagné dans ses pérégrinations d’une armée de volontaires, de braves hommes et femmes qui se battaient non pas pour le sang et la concupiscence, mais pour rendre au Berry sa splendeur d’antan.
La marche était longue et fastidieuse, ponctuée ca et là des cahots des chemins, boue, trous, tronc brisés et ronces.

Epée à la taille, il avait fière allure, son valet d’arme du jour, Bertrand, trainant à sa suite, son cheval surchargé par les tentes, plastrons et autres babioles essentielles à la guerre.

Tout autours de lui, de valeureux combattants, qu’il avait appris à connaitre, à apprécier même, lui qui d’ordinaire se complaisait à être détesté par la plèbe avait jusqu’alors su garder sa langue dans sa poche.
En tête de cortège, Eusaias de Blanc-Combaz, homme qu’ils avaient suivit telle une marée montante, future beau-père du baronnet qui prendrait bientôt pour épouse sa jeune fille.

Il était temps de faire halte.
La nuit approchait, et engoncerait bientôt les bois environnants de son manteau de noirceur, rendant impossible toute progression.

Tentes ne pourraient êtres montées, la végétation environnante empêchant encore toute civilisation. Ils passeraient nuit à la belle étoile, réchauffés par le crépitement du feu.
Car ils escomptaient bien se chauffer, et un feu de camp serait non proscrit. Certes, en temps de guerre, l’idée n’était pas des meilleurs, mais le jeune éphèbe, comme le reste de la troupe, pensait qu’il n’avait rien à craindre, que l’ennemi ne serait pas assez sot pour attaquer un groupe de guerrier à l’acabit de l’armée du Bouillon.

Voila déjà que les valets d’armes s’ingénient à allumer un feu.

Mettant pied à terre, il se saisit de son arc. Il avait besoin de viande pour la soirée, et comptait bien trouver du gibier.


Je pars chasser un peu , je ne m’éloigne pas, qui veut est invité à me suivre.

Et de s’éloigner, sa silhouette se perdant entre la frondaison des arbres.
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Maud
Marcher et encore marcher.. Maud avait troqué ses belles bottes rouges de la Prise de Bourges contre ses sabots molletonnés de paille.

Ses orteils au frais bien écartés, elle trottinait derrière son Grand Monsieur en compagnie de tous ceux et celles qui avaient à coeur de remettre le Berry dans le droit chemin.

La pacification.. comme disait si bien la Duchesse Angélyque..Un mot dont Maud avait du mal à saisir toutes les compromissions ou ronds de jambes.

Et quand Eusaias leur proposa de partir sur les chemins, elle retrouva sa bonne humeur malgré les ronces et sentes parfois mal entretenues:

Misère de misère, c'est-y pas possible d'avoir autant d'broussailles.
L'paradis des brigands, moi j'dis.
Sont embusqués ça oui..prêts pour leur mauvais coup


Eh oui, la prudence l'habitait et l'oeil aux aguets, elle guettait le moindre souffle de vent et craquement.

La troupe s'arrêta.. Du coin de l'oeil elle observait Bertrand, le valet du Baron d'Ittre. Elle se dit qu'elle en profiterait pour le taquiner un peu sur sa nouvelle conquête la mère Chandelle..

Mais avant tout.. La paye... Sortant la bourse de l'armée pas bien pleine.. Mais un écu c'est un écu, elle recompta les sous un à un..

Faut dire que la veille elle avait oublié de distribuer le solde à chacun, trop fière d'avoir pu acheter une épée et de l'étrenner avec des grands Han! sur un tronc d'arbre.

Alors.. Il a dit 1 écu ou 3?..Oui ben, ce s'ra un aujourd'hui.

Levant le nez, elle aperçut Enguerrand qui parlait de chasse et le rejoignit bien vite:

J'veux bien vous accompagner m'sieur Enguerrand.. J'm'y connais en collet savez, j'braconnais souvent par chez moi et j'en ai ram'né des beaux lièvres.

Andouille, dire que tu braconnes à un noble.. T'as perdu la tête ma fille! Alerte rouge maman Maud dans tête Maud.

Fin, j'voulais dire, j'peux vous accompagner , m'sieur.
Et vite noyer le poisson..
Sortant un écu de sa bourse:


J'vous donne tout d'suite vot' paye m'sieur... L'bruit des écus, Y a rien d'mieux pour faire sortir un brigand d'son terrier .

Et de lui tendre un écu tout neuf.
_________________
Volkmar
Le plus gros avantage d'avoir pris quartiers à Bourges, ce n'était pas vraiment les Berrichons.
Ces gens là avaient quelque chose de relativement maussade, voire parfois même désagréable, envers les Bourguignons, Tourangeaux, alliés et mercenaires.
Allez donc savoir pourquoi ! Ahah... De toute façon, lui, ce n'était pas vraiment son problème. Enfin pas encore.
Donc l'avantage, c'était de pouvoir laisser le train de ravitaillement à Bourges.
Un vrai bonheur !
Enfin, pas tout, évidemment. Il fallait encore garder de quoi nourrir la troupe, et évidemment, c'était lui qui se coltinait la poussière des hommes pour vérifier la bonne marche des opérations consistant à trimballer réserves, bordel, trucs, choses, machins, et bidules indéterminés dans un tas de bazar.

Evidemment, quand il s'agit d'effet de surprise, d'éliminer des troupes éparses, et ce genre de joyeusetés, on évite de se faire repérer avec un attirail aussi lourd, mais.. En l’occurrence, ils avaient presque poussé jusqu'en Touraine, et mine de rien, en prenant leur temps en chemin. Il y avait un minimum à garder. Et puis, imaginez que sur six hommes, dans une armée, vous pouvez en compter au moins deux qui ne se battent pas.
Bon, l'armée du Bouillon ne pousse peut-être pas jusque là, mais c'est surtout parce que, montée dans l'urgence, elle ne s'est pas trop encombrée.
Mais tenez, il suffit de regarder l'Ittre pour trouver Bertrand, et Bertrand se bat-il ? Imaginez donc !

Et quand enfin le Balbuzard se décide enfin à poser le camp, il faut encore tout décharger, monter des tentes, des pavillons, organiser des distributions de rations, des corvées de bois, parfois, faire respecter les blâmes et les punitions infligés, bref, tout ce qui relève de la logistique.

A chaque fois, le Volkmar, il en a marre, et quand il finit, il n'a plus qu'une envie, se doucher, se coucher.
Et comble du malheur, parfois, il n'y a même pas d'eau pour se récurer d'une journée de sueur et de poussière.
Jurons, râlements, crachats.

Il y a plein de sortes de poussières, d'ailleurs. Vous saviez ?
Des fines, qu'on soulève sur des routes sèches, et dures, voir craquelées, de terre, ou de sable foulé par des milliers de pieds.
Celles là volent haut, et vous recouvrent jusqu'aux cheveux, vous remplissant les narines, les yeux, les oreilles.
Il y en a des grasses, aussi, qui ne lève pas, et maculent les bottes et les bas des braies. Qui collent, et qui retombent aussi, rien qu'en secouant. Des petits graviers qui sautent.
Il y en a qui font tousser, d'autre qui forme des nuages visibles à des kilomètres à la ronde, il y en a qui se glissent partout, et d'autre qui vous feraient presque trébucher tant elles sont épaisses.
Il y a au moins autant de types de poussières que de types de boues.
Mais ce jour ci, il fait beau, ne nous mettons pas les augures sur le dos.

Le Poitevin, dans sa tournée d'inspection, ami, mercenaire, débiteur et créancier d'Eusaias le rapace, finit par tomber sur deux compères qu'il connaissait bien.
Et qui partaient chasser.
Les bienheureux, ils ne savaient pas ce qu'ils s'épargnaient.
En attendant, c'était pas une raison pour tout leur passer.


"Ah, Baron, Maud, si vous nous rapporter de la viande, ça améliorera l'ordinaire, mais surtout, Enguerrand, n'vous lancez pas à chasser plus gros que nécessaire, hein ? Carogne !"

Alors qu'il se remettait en route pour trouver le Digoine, fort de quelques nouveaux problèmes techniques à lui soumettre, du genre, "si le chemin continue comme ça, je répond pas du passage des chariots", ou alors, "Met-on un tonneau en perce, ou pas encore ?", voire même, question cruciale, "Qu'est-ce qu'on fait des deux abrutis qui ont oublié de contrôler leurs instincts, ce coup ci ?" - Question rhétorique.. Un exemple, à coup sûr. Mais lequel ? - Enfin, bref... C'était bien parce qu'il les avait pris lui, sinon, pfffuit, pas son souci.
Alors qu'il repartait chercher le Digoine, le Poitevin se tourna inopinément vers Maud et lâcha un propos moqueur.


"Maud, au fait, si vous voulez que votre épée dure, assurez vous de garder le fil clair et droit, et n'essayez de débiter que vos ennemis, pas les frênes et les peupliers !"

Et il était parti.
Gregori
À l'ombre des rayons du soleil masqués par la cime des arbres ; la petite troupe traversait la forêt Berrichonne depuis le petit matin. À l'arrière, le jeune homme nommé Grègori marchait au pas, un pied après l'autre. Il commençait lentement à se demander dans quel genre de pétrin il s'était fourré « Vient à la guerre qu'il disait... Tu vas t'amuser qu'il disait... Il y aura plein de Berrichons à taper qu'il disait... Il disait... » Des Berrichons, le jeune homme n'en avait pas tapé un seul. L'unique fois où la petite armée avait pu se défouler sur une lance de Berrichons rebelles, il n'avait point eu le temps de réagir - trop occupé à discuter avec le chef d'armée, le Duc Eusaias Blanc Combaz– que les autres les avaient déjà massacrés. Marmonnant dans sa barbe, le jeune homme fut sorti de ses pensées par l'arrêt du mouvement des hommes devant lui.

Assis près d'un arbre à tailler le bout de bois, Grègori se mit à observer les personnes qui composaient la petite troupe, il s'agissait là d'une sacrée équipe de chenapans et de sacripants. C'était bien pire que l'idée qu'il s'était faite des fréquentations du Duc Eusaias. Bien sûr, le jeune homme ne s'attendait pas à de vaillants soldats prêt à défendre les opprimés ou à des membres d'Ordres Religieux, mais là, le Duc avait frappé fort.

Grègori en passa quelques uns en revue d'un œil impartial.
Il y avait ce jeune Baron, Enguerrand, un blondinet comme lui, se pavanant comme un jeune dieu nordique ; il s'était embarqué dans cette aventure parce qu'il souhaitait épouser une des filles du Duc. La jeune paysanne, Maud, sa grande amie, la langue plus pendue qu'un brigand, fidèle comme personne au Duc et gratifiée d'une poitrine généreuse – Même si elle n'égalait pas celle de la Duchesse Angélyque. Le Sénéchal moustachu, Volkmar, un homme d'âge mur assez costaud, il avait une grande expérience des choses et de la vie, qui-sait c'était peut-être un aventurier ; selon certaines mauvaises langues de la troupe il s'agissait d'un réformé.
Ce n'étaient que quelques personnalités parmi d'autres formant la troupe de mercenaires mené par le Duc Eusaias. Aucun doute, il avait réunit là une belle bande de fripons, coquins et autres gredins prêts à le servir.

Se remettant sur ses pieds, Grègori rangea son poignard et balança le bout de bois. Il n'allait pas rester planté là dans son coin à attendre de germer comme une graine. Il se souvint que le Baron Enguerrand avait prévenu qu'il partait chasser, ce serait toujours mieux que de rester à croupir dans le camp. Le jeune homme déposa sa ceinture et le fourreau d'épée qui y était attaché près du reste de ses affaires ; cela ne ferait que le gêner pour courir après le gibier. Il prit rapidement sa besace et se mit à courir en direction de la forêt, attrapant rapidement une arbalète et un carquois remplis de carreaux au passage, il entreprit de rattraper le Baron qui venait juste de s'engouffrer dans la forêt.


- Baron, permettez-moi de vous accompagner dans votre chasse.

Après avoir passé rapidement le carquois d'arbalète autour de lui, Grègori se mit en chasse au côté du jeune blondinet.
Kayhan
Kay cheminait sur son canasson, un louvet pas de première jeunesse, en bout de file de l'armée de Bouillon. Comme les cancres : toujours au fond. L'Enece Morticinus. Ça avait été belle découverte pour la brunette, cette troupe là. Mais la ville prise, la mission de cette armée s'était orientée sur la pacification du Berry. Alors, rapidement la Brunette avait commencé à tourner en rond dans un Bourges trop vide, trop calme, dans lequel elle avait l'impression de plus servir à grand chose. Fin du travail pour elle, c'était évident. Pacifier était pas sa tisane. La mauvaise humeur pointait son nez. Il lui fallait filer avant de commencer à pousser des gueulantes ressemblant à des tirs d’opportunité, ce qui commençait à lui démanger.

Ce serait donc désormais l'armée du Bouillon qui aurait ses services. Des inconnus pour la brune, qu'elle découvrait depuis peu, avec son habituelle méfiance et donc à coup de « jusque là tout va bien ». C'est qu'elle avait un peu croisé de tout, la Kay, en manière d'équipe de travail. C'est connement, comme souvent, qu'elle s'était retrouvée au service d'un patron. Sur ce coup là, son colocataire à Bourges, un auvergnat radin comme pas permis mais nullissime en négociation, avait tenté de la vendre à Eusaïas contre quelques morceaux de bidoches. Elle avait finalement repris la négociation en mains, sentant tourner l'affaire à son détriment. L'auvergnat avait pas eu sa bidoche, mais elle avait eu un contrat avec le patron. Un contrat pas trop contraignant à vue de nez, puisque définit dans les grandes lignes et en vitesse. Elle pourrait grosso merdo continuer ses activités variées à côté. Impéc'. Quand l'occasion de fuir la capitale berrichonne s'était présentée, elle avait donc finalement choisi de laisser aux « Eneceïens » le boulot de pacification, et de filocher le train au Bouillon.

La Ferraille et Corbeaux fait halte. C'est sans empressement que la brunette rejoint la fin de file et arrive sur le lieu choisi pour le campement, en plein milieu des bois. Mettant pied à terre, elle sourit. Ça fait quelques semaines maintenant qu'elle a pas dormi à la belle étoile, l'Enece ayant ses quartiers dans le Palais de Bourges. Ça commençait à lui manquer sévèrement. Pas de tente pour cacher les étoiles. Elle débarrasse donc son canasson, se choisit un arbre un peu à l'écart, et pose à son pied son barda, avant de chercher du regard les deux autres anciens de l'Enece qui avaient choisi de suivre Eusaïas. Deux gosses pour tout dire. Pas de Marine, pas de Marc à l'horizon. La brune marmonne :

« Chier, qu'est ce qu'ils foutent encore. »

Elle aperçoit le Sénéchal en train de surveiller l'installation du campement, avec l'air de celui que ça emmerde royalement, et grimace.

Va falloir tenter d'passer à travers la corvée du déchargement...

Puis le Baron, Maud, et Gregori en train de se filer dans les sous-bois, visiblement équipés pour la chasse au gibier. Voilà une meilleure idée ! Mais Kay a une autre idée en tête. Ils sont dans une forêt, et dans une forêt, y a des chemins. Sur les chemins, y a des passants. Sur les passants, y a des écus.

Tiens, ben j'vais chasser moi aussi !

La brunette s'équipe donc de sa rapière, de sa dague, prend en guise de dîner dans sa besace une pomme dont elle prélève déjà une bonne bouchée, et traverse donc le camp en cours de montage, lâchant gaiement à Volkmar au passage tout en continuant de mastiquer :

« 'jour Chénéchef ! Cha roule tout bien ? »

Hop, un p'tit coucou à Maud et Enguerrand au passage. L'est chouette c'te fille. L'blond aussi même s'il se prend pas - Kay et la noblesse, souvent ça fait deux - pour une défection. La brunette les aime bien. Et de prendre la direction du sous-bois également, en espérant que sa chasse à elle aussi sera bonne.
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Enguerranddevaisneau
Maud d’Abord, qui s’annonçait à son côté, qui lui tendit de surcroit une pièce qu’il fourra prestement dans sa bourse.
La guerre coûtait cher, et même si au sein de Bouillon ils n’avaient guère eux à présent le besoin de se payer à manger, l’entretient de sa cuirasse, de ses armes et autres colifichets restait coûteuse.


Je serai ravi de vous avoir à mes côtés Maud, mais j’avais crus que vous utiliseriez votre temps libres pour vous perfectionner à l’épée.

Au réformé moustachu de faire son apparition, au blondinet de le saluer d’un signe de tête, tout en esquissant un sourire entendu à ses paroles.

Il est vrai que les Arbres ne sont guère des cibles très approprié, Volkmar aura à cœur de vous former. D’autant plus qu’à Ittre, le braconnage était puni d’un découpage en règle de main, remercions Aristote de vous avoir faite Bourguignonne.

Un sourire pur Kayhan, voila qu’il s’enfonce encore plus dans le sous bois.
A dire vrai, il ne connaissait rien à la chasse à pied, privilégiant celle au vole, où son hobereau excellait, et usait de son arc de manière plus qu’approximative.
C’est donc avec un certain soulagement qu’il accueil Gregori, qu’il ne connaissait pas plus que cela, mais dont le calme tranquille impressionnait
.

Venez donc, et montrez moi comme l’on chasse par chez vous, que je juge de la technique Bourguignonne.

Façon évasive de faire comprendre qu’on ne sait pas chasser et que votre aide et plus que bienvenue.
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Marineblanche
Marine Blanche est en retard, comme son frère Marc, ça ne l'arrange pas trop ça mais le souci, c'est qu'elle a promi à Kay de ranger le bordel qu'elle a foutu chez Ellana en échange de quelques écus donc elle a accepté. Chose qu'elle n'aurait jamais dû faire car jamais, elle n'avait vu un bordel aussi gros. Comment a-t'elle rangé la gamine? Elle a pris un balai, elle a mis une partie sous la couche, une autre partie sous les draps et surtout, elle a mis le reste dans un coin puis elle l'a caché le tout derrière un meuble. Voila la notion de rangement de la môme.

Chose faite, elle a appelé Marc, Roxy et ils ont pris la route pour retrouver leur compagnon d'arme. Comment est-ce qu'elle s'est retrouvé dans l'armée d'Eusaias? Elle a eu le culot de lui demander s'il voulait bien qu'elle soit sa cavalière.Tout est parti de là. Après bien évidemment, même si elle a un profond respect pour la Enece Morticinus, elle n'allait pas rester à pacifier les habitants du Berry car c'était ennuyeux. Un enfant qui s'ennuie, c'est jamais bon. Ca fait des caprices, ça chouine, ça pique des crises de nerfs et elle n'a pas échappé à la régle.

Partir de la capitale berrichonne? Un paradis solaire pour la petite fille qui commençait à connaître le triste sentiment qu'est la mélancolie. Au bout de temps, elle trouve un campement. Elle peut reconnaître quelques personnes qui font partie de l'armée de Ferraille et Corbeau. Elle met un pied à terre, sort son chien de son panier.

Un campement en plein milieu de bois? La petite fille plisse le nez. Ils vont brigander? Sans doute que non. Ils ne sont pas là mais être à cet endroit lui rappelle des souvenirs. Elle était avec Richard et Chipie. Ils attendaient tranquillement dans les broussailles quand une forme fit son apparition. Ils avaient crié " la bourse ou la vie" un truc du genre mais apparemment, le choix avait été vite fait. Ils avaient massécré cette femme et le butin se relevait à 17 écus...Et pas 17 écus, chacun ! 17 écus à se partager à 3 !

Ils sont où les autres? Elle cherche du regard Kay, Gregori et les absents mais elle ne les voit pas. Elle hausse les épaules, ils ne sont sans doute pas loin. Elle s'assoit sur la charette de ripaille. Ils ne risqueraient pas d'abandonner la ripaille de toute façon. Elle trouve un emplacement vite et elle s'allonge. Combien de temps qu'elle n'a pas vraiment dormi? Elle ne compte même plus.

Si les autres ne sont pas là, autant les attendre. Et à attendre, vaut mieux profiter de dormir un bon coup. Elle ferme les yeux et le sommeil ne tarde pas à venir pointer le bout de son nez.
Maud
Et voilà.. elle aurait mieux fait de la fermer.
Autant demander à un poisson de ne pas faire de bulles ou une poule d'avoir des dents.
Maud rougit donc à la sentence du braconnage sur les terres du Baron.
Sauf que elle a peur de personne la Maud et sous ses airs de dandy, elle croit deviner comme une bienveillance chez le jeune homme.


Oh ben m'sieur, sûr que j'irai pas braconner par chez vous hein?

Et Volkmar de la taquiner sur son entraînement à l'épée.

M'sieur Sénéchal, v'nez donc chasser l'brigand avec moi et vous m'direz si j'tiens bien mon épée quand j'les trucide. D'ailleurs, y a Kay qui y va déjà. Et j'me dis qu'elle doit avoir l'nez pour c'genre de gibier.


Un signe à Gregori avec un sourire, trop contente de voir le baron chasser ailleurs. Un collet par ci par là.. il ne demanderait pas d'où ça vient une fois bien rôti.

Ah oui Greg... Montre un peu au baron comment qu'on f'sait en Bourgogne hein?

Son vieux compagnon d'armes à la maréchaussée qui avait tout quitté pour son Grand Monsieur. Comme les autres.



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Kayhan
Ah pitiiiiiiiiin c'pas vraiiiii...

Elle grimace en entendant Maud et son idée de chasse aux brigands, alors qu'elle vient de pénétrer dans le sous bois et de distancer de quelques mètres à peine le petit groupe, qu'elle ne pensait pas devoir suivre. Oulà visiblement la Maud s'était fourvoyée sur son compte. Ça craint ! Kay hésite, regarde devant, regarde derrière. Marmonne un :

"Raaaaah. Pis merd'..."

Certain qu'avec cette troupe sur les talons, y aura pas moyen de chasser du promeneur. Du lapin alors peut être... La brune soupire. Elle se laisse rattraper. Tant pis, elle filocherait de son côté en cours de ballade si l'occasion se présentait. Pointant un doigt en direction d'un des sentiers moitié enfouis sous les ronces, qui cheminait non loin :

"J'pense qu'on d'vrait partir de c'côté. Pis pas attendre trop, manière de pas s'faire choper par la nuit si on y passe des plombes."

Elle attend le top départ. Un sourire guilleret lui fend la figure. Y a pas à dire, elle a passé trop de temps en ville dernièrement. Il lui tarde d'aller se dégourdir les pattes en plein air !
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Eusaias
Un morceau de pain rance et dur comme la rocaille, qui sans nul doute possible avait séjourné longtemps dans une sacoche du cheval de port du Balbuzard, servait de presque repas au Bourguignon.

Le nez de rapace se tourna vers l’agitation proposé par le jeune Baron d’Ittre. Visiblement les troupes avaient besoin de se défouler et bien que d’habitude les jeux en temps de guerre étaient « pille grenier » ou « brûle hameau » ce fut une partie de chasse qui fut proposée.


Abattez un cerf de grâce ! Je n’en peux plus de ce pain moisi !

Et le pain rance se transforma en projectile et disparu dans les broussailles.

Un regard vers les piquiers de Digoine.

Dressez les tentes, placé un tonneau afin qu’on puisse se remplir la panse. Gare à ceux qui descendront au village chercher des filles ou des ennuis…. Voir les deux. Nous ne sommes pas ici pour terroriser la population, malheureusement, alors le premier qui joue avec les consignes, servira à décorer l’une des potences du Berry.

Il passait ses troupes en revues lorsqu’il aperçut Marine dormant sur les vivres. D’un geste du menton à l’intention des jumeaux cranequiniers il la désigna.

Que ma tente et mon confort lui reviennent pour ce soir. Ratbold, file en ville la plus proche, prend le premier notaire que tu croises et tu me le ramènes, de gré de force, mais je le veux ici.

Puis le regard de rapace harponna le moustachu qui venait à son encontre.

Si c’est pour me parler de solde, des écus dus ou je ne sais pas quoi du genre, tu n’as qu’à imaginer que je suis sourd aujourd’hui.

Et le sourire s’étira.
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Volkmar
P'tain d'Enguerrand !
P'tain de Maud !
P'tain de Kay, même, à la fin !
Mais ils voulaient le tuer, ou quoi ?
Non, il pouvait pas aller chasser le brigand ou n'importe quoi d'autre, non il n'allait pas .. Aaah la poisse, si, en plus, il avait dit qu'il apprendrait à Maud à utiliser son épée, et du coup, non, il n'allait pas bien, il allait même foncièrement mal.


"Oh, Kay, j'suis aux anges, si tu savais ! T'as pas du.."

Si seulement tout le monde avait le bon sens de se trouver une utilité fondamentale.
Evidemment, quand il aurait eu besoin d'une paire de bras, elle se défilait.


"Lâcheuse !"

Il finit par observer Maud et Enguerrand d'un oeil morne, avant de se ressaisir.
Il était pas là pour finir à l'état de larve. Il trouverait d'autres troufions à emmerder.
Quant à eux, même s'ils partaient déjà, ils n'étaient pas hors de portée de voix.
Il allait bien trouver quelque chose à en faire.


"Dites, vous, chassez des trucs utiles ! Pas le sanglier, on a pas besoin d'un blessé, pas le brigand, ça se mange pas c'te connerie. Donc vous foutez la paix aux gens et vous ramenez de la barbaque !"

Et pour le coup, il était vraiment parti, nom de Dieu !
Un homme alpagué sur le chemin fut envoyé à la corvée de bois, un autre, des gars pour décharger le matériel, et enfin, il tomba sur le Balbuzard.
P'tain de Digoine !


"Bon, trouve toi une oreille quand même.
Les chariots passeront pas si on prend tous les chemins de traverse, et on peut pas tout porter.
Pendant qu'on y est, j'propose de sacrifier un tonneau dans la soirée, ça changera du goût d'la poussière."


Et surtout, ça serait bon pour le moral, et si on pouvait calmer un peu les esprits de quelques soudards plus habitués aux pillages et aux viols.. Hum. Certes, le vin et la boisson échauffent les esprits, mais à jeun, ils étaient intenables. Là, on pouvait remettre le problème..

"Certains commencent à s'oublier.. J'en ai deux là qui se sont crus en chevauchée.."

Traduisez, pillage, viols, trépas, et terre rase.
Un jour, on conquiert, un jour, on pacifie.. Un autre, on détruit mais cette idée est étrangement incompatible avec les précédentes.
Maud
Non mais Maud était simple mais elle était pas tout à fait cruche non plus .
Et elle vit comme une drôle de moue chez Kay.
Oh! Kay parlait comme une brigande , ça oui.. mais se dire qu'elle allait brigander sous leur nez là. Ah non..
C'était inconcevable pour la jeune paysanne qui il y a 3 mois pourchassait le brigand dans toute la Bourgogne en tant que prevôt.
Se dire que Eusaias avait engagé du genre qu'elle aurait pendu par les pieds sur la Grand Place de Dijon.
Mettant les poings sur les hanches:

S'pèce d'égoïste va, moi aussi j'veux du fricot d'brigand pour l'souper hein? Et au moins ici, on n'devra pas les traîner au tribunal hein?
On pourra les rosser et leur vider leurs poches comm' eux ils font à d'braves voyageurs.


Allez hop! premier coup de sang et voilà que Volkmar se rebiffait en plus.
Lâchant un moment Kay en agitant sa main d'un air de dire "Tu bouges pas j'reviens, "elle courut après Volkmar:

Heeeey! nan mais, vous z'etes qu'un menteur. Vous faites l'fier en taverne en vous moquant d'moi et d'mon épée. Et vous filez pour pas m'entraîner.
Z'allez voir un peu.


Et Maud de prendre son épée pour la taper sur la terre à un pas du Sénéchal:

Prochaine fois, j'vous entaille l'gros orteil.
_________________
Kayhan
Trucider du brigand par plaisir. Alors qu'on bouffe que du pain depuis des jours. La stratégie de ce choix échappe à la brune, comme souvent, et elle regarde désormais la main de Maud qui vient s'agiter sous son nez, visiblement pour lui demander d'attendre là qu'elle en ait fini de choper Volkmar. Tiens ben d'ailleurs, le Sénéchef en a visiblement la chique coupée ! Alors elle attend, les mains sur les hanches et la tête penchée, tranquillement. Elle finit sa pomme, jette le trognon par dessus son épaule. Le groupe n'a pas bougé d'un iota. Les minutes s'égrainent. La brunette n'a pas la patience dans le sang. Du coin de l'oeil elle a aperçu Marine arriver et se lover dans une charrette. Un petit moment que la môme roupille désormais, du coup. Kay lève les yeux sur le ciel pour l'instant bleu azur. La journée avance. Eux pas. Elle soupire, et passe au large de Maud et son épée : on sait jamais, un dommage collatéral, ça arrive vite des fois ! Puis retourne au coeur du campement, à la charrette où la môme dort en boule au milieu du chargement. Elle semble paisible. La brunette sourit : quand elle dort, Marine, on dirait pas que c'est un petit démon. Elle secoue légèrement l'épaule de l'enfant, et lui glisse doucement :

"Hey, la p'tiote. Tu dormiras quand f'ra nuit. On a une chasse à m'ner parrait."

Elle attend de voir si la mioche se réveille. Si ça n'est pas le cas, elle tentera de filocher seule de son côté. Sinon, elle l'embarquera pour la ballade.
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Marineblanche
Marine Blanche dort profondément. Tellement qu'elle n'entend pas la voix d'Eusaias ni rien. Sa respiration est calme. Longtemps que ça n'était pas arrivé à la gamine, ça. Depuis sa fugue d'Autun précisément où elle a suivi Richard et Chipie, sachant très bien que tout les deux étaient des brigands. Elle ne rêve pas. Juste un repos paisible. Enfin, paisible...Son repos ne dure pas longtemps quand elle sent que quelqu'un lui secoue l'épaule, elle pousse un grognement, mécontente. Elle se redresse en marmonant tout les jurons qu'elle connait puis elle se frotte ses yeux en baillant légèrement. C'est alors qu'elle voit la responsable qui vient de la réveiller ! On ne peut pas la laisser dormir un peu? Pfff ! Une chasse à mener? Elle hausse les sourcils. Comme si elle savait chasser, peut-être? Tout ce qu'elle sait, c'est voler et encore, si on compte le nombre de fois qu'elle s'est fais attraper ! Elle s'étire avant de sauter de la charette pour toucher le sol. Roxy vient lui faire la fête mais là, elle bougonne qu'on l'a réveillé !

Z'ai une tête à savoir chasser, peut-être?

Pour l'aimabilité, on repassera une prochaine fois mais tout en disant cela, elle fouille dans sa besace pour attraper une dague qu'elle a volé sur le champs de bataille mais cette dague, il se trouve qu'elle ne lui plait pas et elle pense de plus en plus à forger une dague ou autre chose qui lui correspondrait mieux. Ca viendra.

On chasse quoi? Du lapin? Ze t'previens si l'lapin, il est trop beau, ze ne le tue pas !

Elle a beau être dans une armée, avoir vécu dans la rue, avoir brigandé, elle reste une enfant. Une enfant qui se laisse facilement amadouer par la beauté des animaux. Pour ça aussi qu'elle est suivie d'un chien.
Enguerranddevaisneau
[Forêt profonde, entre la frondaison des arbres]


Ils marchent côte à côte, les deux blonds, Enguerrand de Vaisneau, fier baron d’une Part, Gregori, fier Bourguignon d’autre part.
L’un porte l’arc, l’autre l’arbalète, et ils escomptent tout deux rapporter du gibier, dans l’espoir de sustenter correctement leurs carcasses affaiblies par la guerre.

Les premiers traumas du déplacement constant en armée commençaient douloureusement à se faire voir sur le pauvre épiderme du de Vaisneau. Outre une pâleur encore plus morbide qu’accoutumé, siégeaient pitoyablement sur son visage des cernes sombres à faire rougir de honte le pire des insomniaque. De surcroit, lui qui n’avait jamais été quelqu’un à la corpulence forte, atteignait sans conteste la limite entre la finesse et la maigreur, rendant sa silhouette identique à un grand échalas, d’une taille plus qu’enviable, mais d’une épaisseur morbide. Sa mise également, était sale, jonchée des détritus de la route, il sentait la sueur aigre, et ses cheveux d’or avaient pris une couleur un peu plus sombre, due aux poussières des chemins. Bientôt il se baignerait.

Les réflexes de la vigilance constante ne le lâchaient plus, et deux azurs aux reflets aciers ne cessaient jamais de détailler les paysages environnant, le moindre tressaillement d’une feuille, le moindre craquement de branche. Pour achever la chose, le vin lui, ne manquait jamais, et le baron, qui se délectait sans conteste de cette boisson, ne se privait pas de porter à ses lèvres une gourde d’étain, avalant avec une vélocité manifeste quelques gorgées de nectar carmin. Jamais jusqu’à l’ivresse, simplement dans l’espoir de le tenir éveiller, d’aiguiser encore un peu plus ses réflexes. En sus, la boisson avait vite fait de lui faire oublier les différents engourdissements qui tenaillaient le jeune homme, résultats de longues chevauchées.

Il vivait comme il pouvait donc la vie d’armée, qui le changeait irrémédiablement, bousculant et lésant ses habitudes de vie et de confort. Peu à peu, l’Enguerrand évoluait.

Quelques pas encore, et c’est le fourmillement familier d’un cour d’eau qui l’intrigue. Un doigt est posé sur ses lèvres pour intimer l’homme qui l’accompagne au silence, et le baron avance avec une infinie patience.
Il avait vu juste, plus loin glougloute une rivière où une biche et son petit, âgé de quelques mois à peine, se délectent de la fraicheur bienfaisante de l’eau.
Spectacle attendrissant si il en est de voir le jeune faon s’ébattre joyeusement entre les pattes de sa mère, inconscient du danger, spectacle qui laisse pourtant de glace le de Vaisneau.
Il avait faim.

Le vent ne s’engouffrait pas en cette forêt, et ne risquait donc pas de les trahir.
Un signe pour Gregori, la corde de l’arc est tendue, flèche encochée, et l’œil de rapace de l’Ittre fixe avec indifférence sa cible
.

Je m’occupe du petit, tu te charge de la mère…

Ses bras tremblaient sous la tension de son arc.

Un, deux, trois…

Flèche décochée qui file, véloce, jusque sa cible.
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