Gnia
[Mariage du Balbuzard et de la Salamandre, H-2.
Dans l'intimité d'une chambrée à l'étage d'une hostellerie fort convenable non loin du Port aux tuiles et du Fort de Tournelle. Des fenêtres étroites, on y a une vue fantastique sur les Iles de la Cité et de Nostre Dame. La table est à la hauteur de la réputation de l'établissement et on y sert un hypocras fameux...
Dans le cas qui va nous occuper, on s'en fout un peu, puisqu'il va être plutôt question de nourritures spirituelles...
'Fin on va essayer.]
A quelques heures d'une noce, on aurait pu s'attendre à ce que la future mariée soit en train de se ronger les ongles en houspillant ses caméristes parce qu'une épingle à cheveux n'est pas dans cet alignement précis qui fait toute l'harmonie d'une coiffure absolument parfaite.
Ou qu'elle soit en train de pleurer dans le giron de sa mère, de ses tantes de ses amies, regrettant les instants merveilleux de la vie de jeune fille cloîtrée au couvent pour atterrir directement sans passer par la case liberté dans les griffes brutales d'un mari centenaire qu'on lui imposait et qui la violenterai dès la nuit de noce.
Mais ce genre d'histoires, c'est dans les contes de fées.
Dans la chambrée, point de chambrière affairée mais un homme à la gueule cassé, austère. Une statue sévère dont seules les lèvres semblent animée d'une vie, comme un souffle mystique.
La mariée est en noir.
Robe à tassel, houppelande aux manches largement évasées qui traînent au sol. Bordures des vastes manches, du bas de la robe et du décolleté, tassel, banolier qui enserre haut la taille, sont d'un bleu profond qui caractérise les teintures du lauragais. Bleu rehaussé de galons dorés, couleurs de France, comme un pied de nez.
Regard perdu au travers de la vitre sur le flot gris et lent du fleuve, les lèvres remuent, en écho, parfait miroir des murmures du pasteur.
Le marié ?
Il est attendu.
Convoqué séance tenante à se présenter dans la chambrée, au rebours de toutes les traditions qui veulent que l'époux ne voit pas la future avant les noces, sans être au fait du pourquoi de la présente convocation.
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Dans l'intimité d'une chambrée à l'étage d'une hostellerie fort convenable non loin du Port aux tuiles et du Fort de Tournelle. Des fenêtres étroites, on y a une vue fantastique sur les Iles de la Cité et de Nostre Dame. La table est à la hauteur de la réputation de l'établissement et on y sert un hypocras fameux...
Dans le cas qui va nous occuper, on s'en fout un peu, puisqu'il va être plutôt question de nourritures spirituelles...
'Fin on va essayer.]
A quelques heures d'une noce, on aurait pu s'attendre à ce que la future mariée soit en train de se ronger les ongles en houspillant ses caméristes parce qu'une épingle à cheveux n'est pas dans cet alignement précis qui fait toute l'harmonie d'une coiffure absolument parfaite.
Ou qu'elle soit en train de pleurer dans le giron de sa mère, de ses tantes de ses amies, regrettant les instants merveilleux de la vie de jeune fille cloîtrée au couvent pour atterrir directement sans passer par la case liberté dans les griffes brutales d'un mari centenaire qu'on lui imposait et qui la violenterai dès la nuit de noce.
Mais ce genre d'histoires, c'est dans les contes de fées.
Dans la chambrée, point de chambrière affairée mais un homme à la gueule cassé, austère. Une statue sévère dont seules les lèvres semblent animée d'une vie, comme un souffle mystique.
La mariée est en noir.
Robe à tassel, houppelande aux manches largement évasées qui traînent au sol. Bordures des vastes manches, du bas de la robe et du décolleté, tassel, banolier qui enserre haut la taille, sont d'un bleu profond qui caractérise les teintures du lauragais. Bleu rehaussé de galons dorés, couleurs de France, comme un pied de nez.
Regard perdu au travers de la vitre sur le flot gris et lent du fleuve, les lèvres remuent, en écho, parfait miroir des murmures du pasteur.
Le marié ?
Il est attendu.
Convoqué séance tenante à se présenter dans la chambrée, au rebours de toutes les traditions qui veulent que l'époux ne voit pas la future avant les noces, sans être au fait du pourquoi de la présente convocation.
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