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[RP] Quand c'est l'heure.... c'est l'heure..

Maud
Et pis si ça s'trouve, mam'zelle Griotte , c'est pas qu'une Blanc Combaz
Et que on combat contre les réformés et qu'on aide un réformé.
Et qu' y a des filles qui montent dans not' armée et qu' elles parlent comme des brigandes
Et que...


Ca n'allait plus très fort dans la tête de Maud ces jours-ci..
Son Grand Monsieur la mettait à l'épreuve.
Le Ponant , les royalistes, madame Angélyque au milieu et Maud toute perdue.
Il avait dit défection à la Reyne.
Oh oui, il s'en était vanté. Et Maud de rire et de pas rire.

Pas qu'elle aime bien la nouvelle Reyne, elle la connaissait pas.
Et son duché ressemblait à un fromage dévoré par des rats.
Dans son coeur battait toujours la voix de Beatritz la bourguignonne.


Mais c'est la Reyne quand même..

Elle ne savait même plus où ils étaient.. Où ils allaient.
Elle suivait..
De plus en plus silencieuse et à la faveur d'un arrêt partit vers une sente qui lui souriait..
Les mûres sauvages pliaient sous leurs fruits.
L'automne était doux comme le poil d'un cheval étrillé.

Le sol sec ne laissait entrevoir aucune trace de pas.
Terre martelée de passage.
Intriguée et sans peur, la nature était son domaine et son épée toute neuve dissuaderait les imprudents.
A vrai dire, elle comptait bien plus sur son coup de sabot , ses mains et ses dents la Maud.

Volkmar devait l'entraîner d'ailleurs.. Un sourire se dessina sur ses lèvres.
Il était pas sorti de l'auberge. Il était où lui encore avec son air goguenard?

Un drôle de calme se fit sentir. Un silence habité qui fait taire les oiseaux.
Une cabane sortie de nulle part prit tout son champ de vision.
Elle avait entendu parler de ces taveres de campagne.
Refuge pour brigands braillards ou soldats nostalgiques de la vie en ville et qui aimaient se retrouver autour d'une bonne bière.

Celle-ci ressemblait à une maison de chasseur ou de braconnier .
Un cheval broutait l'herbe près de la porte...


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Guillaume_de_jeneffe
Le cheval qui broutait ne se souciait que peu, au final, de l'animation qui l'entourait. Lui, il avait sa pitance, voire un petit bonus vu que dedieu l'herbe était bien verte par ici. Alors, il pouvait bien tonner, pleuvoir ou voir un bouc témoigner à un procès, ça lui était bien égal. A peine s'il leva le museau, histoire de dire « J'vous ai vu mais j'en ai rien à calle, mais vous, 'z'avez pas intérêt à m'oublier » puis il reprit son activité normale.

À l'intérieur, le cavalier, lui, pratiquait une activité également normale pour son espèce : le vidage de godet. Sauf que cette fois, ce n'était pas au milieu d'une joyeuse compagnie mais bien au cours d'un tête à tête avec le seul tavernier. Qui n'était pas du genre à rincer aux frais de la princesse. Qui était un prince, en l'occurrence, puisqu'il s'agissait de lui. Et donc la consommation d'alcool avait été bien moindre qu'à l'habitude. Tant mieux, car seul dans cette auberge de très très moyen standing, il ne devait pas être rare qu'un joueur de ramponneau se fasse trucider au cours d'une partie. Mais heureusement, Guillaume ne pratiquait guère les cartes. Ce ne serait donc pas sa main qui constituerait « la main du mort ».

Tout cela pour dire que le chevalier en avait un peu raz-la-cervellière de réponses qui constituaient un ensemble relativement peu inspiré de variations autour du thème « 'Z'avez bien raison seigneur... et avec ça je vous remets le p'tit frère ? » Au terme d'un nouveau et final levage d'yeux au plafond, il se leva, salua ledit tavernier et poussa la porte du pied. Qui sait, peut-être qu'il y aura plus de choses intéressantes à faire au campement...

Et c'est alors qu'il tomba nez-à-nez avec... Ouais, bon, faites pas vos étonnés ou vos surpris. On savait qu'il allait encontrer la Maud. Sans ça on se demanderait bien ce qu'ils foutraient dans la même histoire. La Maud donc, seule, elle aussi. Et qu'il n'avait jamais rencontré. Comme quoi, si on ne forçait pas la main au hasard, il ne se passait jamais rien.


- Le bonjour, damoiselle.

Qui a dit qu'un chevalier fait toujours le paon face à une dame, lui récitant des tirades dignes d'un esprit gascon ? C'est que lui vient du Nord, et que par aucun des chemins il n'y revient. Du moins pour le moment...
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Maud
Elle s'attendait à voir apparaître un chasseur , un braconneur ou un soudard et voilà que devant les yeux ébaubis de la jeune paysanne, c'est un homme en armure rutilante qui sort de ce coupe-gorge perdu au milieu de la forêt.

Ne pensez pas que Maud sache faire la différence entre un chevalier et un autre homme caparaçonné.
Elle n'y connait rien dans ce dédale d'ordres royaux, ou autres.

Déjà qu'elle a du mal à se repérer parmi tous les nobles qu'elle fréquente.
Son calepin mondain se noircit de noms au fur et à mesure des rencontres , bien enfoui dans sa besace.

C'est donc un homme d'armes, un guerrier qui se présente à elle.
Il est vieux en plus. Et pour Maud , un homme vieux en armure c'est un soldat qui a mené sa bosse dans toutes les guerres et tous les combats. Respect.

Elle est quand même un brin étonnée qu'il l'appelle demoiselle. Il doit être noble.
Voilà ce qui se passe dans sa petite tête et l'interrogation surgit en dessous de tout ce fatras de pensées et spéculation.

Avec un sourire tout ce qu'il y a de plus confiant:

Jour m'sieur. Z'etes perdu?

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Guillaume_de_jeneffe
Et si en plus ladite damoiselle se montrait de bonne composition, qu'avait encore à demander le peuple ? « Du pain et des jeux ! ». Oui, pas faux ça. Parce qu'en matière de pain, les armées françaises n'en avaient pas non plus des brouettes et que pour ce qui était des jeux, et bien, ça restait assez calme. Et dire qu'ils passaient leurs journées à Saumur. C'était pas faute de donner aux autres de bonnes raisons de les attaquer. Bref. On n'était pas là pour pester sur la guerre. Ça, ça se réglait avec un connétable et une chevalier. Pour le moment, c'était repos.

Et repos qui s'annonçait plus qu'agréable depuis que la compagnie de tenancier moyennement sympathique s'était muée en donzelle souriante. Car après tout, pourquoi pas ? Offrir un verre n'engageait à rien, et sa présence n'était pas absolument indispensable dans le campement. Il prétexterait une reconnaissance un peu plus poussée que d'habitude, des discussions avec un couple de paysans ou dirait simplement la vérité, mais pour l'instant, il n'était plus question de décamper.

Et tout d'abord, on teste la répartie :
« Perdu, que non point. Même si s'égarer en charmante compagnie ne fut jamais pour me déplaire ».

Guillaume, mode attaque Rambo: 10/10. Ou comment se compliquer la vie en une leçon. Et puis, tuedieu, on était en campagne, au milieu de nulle part, sans aucun public, il fallait bien essayer de voir ce que cela faisait, de manquer de courtoisie, pour une fois. Il n'y aurait pas de témoin pour en rire. Tout au plus un regret, plus tard. En attendant, le Flamand était assez curieux d'entendre ce qui lui serait répondu...
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Maud
Si il lui fallait encore une preuve du rang de l'individu, les paroles du cavalier la confirmèrent dans son intuition.

Drôle d'oiseau quand même de s'adresser à elle de cette manière. On ne peut pas dire qu'elle était moche, non.. un minois ordinaire assez jovial avec un front "altier" il parait.

Mais elle n'était née non plus de la dernière pluie concernant les hommes. Son cousin Leon lui en avait assez appris tout un été.

Sans jamais parvenir à ses fins. Elle avait encore en tête ses miaulements à genoux et les mains essayant de protéger ce qui n'était plus à protéger.

Dévisageant l'homme de haut en bas. Elle ne pouvait pas imaginer que cet homme lui veuille du mal. Il était trop vieux. Sans doute, aimait-il la compagnie de jeunes filles pour lui rappeler ses "vertes" années.

Et, elle rosit sous le compliment.


Ben m'sieur, vous zetes bien aimable vous au moins.
On s'ra deux à s'égarer alors.
Parc' qu' j'sais plus très bien d'où j'viens, ni où j'vais vous voyez.
Et ça , ça m'ressemble pas.
Juste que j'en ai un peu trop dans ma p'tite tête en c'moment et j'compte bien sur vous pour m'ram'ner dans l'bon ch'min.
Ah oui, Maud que j'm'appelle. Maud de saint Anthelme.

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Guillaume_de_jeneffe
Non, en fait, à honnêtement parler, il ne voyait pas du tout où elle voulait en venir. Pour un peu, il aurait cru être tombé sur la fille de la cinglée couverte de boue qu'il avait accompagné jusque Vincennes. Il devait être écrit quelque part que jamais Guillaume n'aurait de chance avec les inconnues rencontrées sur les chemins. Notez bien qu'il devait être écrit ailleurs qu'à force de courir les routes de France et d'Empire, on allait au devant de gros soucis. Mais essayez de faire comprendre ça à quelqu'un qui n'a pas vu son caractère de « tiêce di bwè » s'améliorer avec l'âge, bien au contraire. Foncez, foncez, on verra bien ce qu'il adviendra, tel aurait pu être le conseil que le Jeneffe s'adressait quotidiennement.

Et là, il allait lui falloir répondre à une salve d'affirmations dont il ne voyait pas le but. Car non, il n'était pas possible que tous ces sous-entendus soient volontaires. Il ne pouvait qu'être le seul à avoir l'esprit assez tordu dans les environs – à l'exception du tavernier, certes – à voir une proposition indécente dans les propos de la jeunette. D'ailleurs, comme pour s'en convaincre, il se convainquit que si elle n'avait pas envoyé de battements de cils provoquant c'était bien parce qu'il ne fallait pas voir malice dans tout cela. Soit. Admettons... Mais rien n'empêche de s'en assurer, après tout.

Aussi est-ce d'un air grand-paternel – ce qu'il n'était pas encore, mais baste, ce ne fera qu'une usurpation à rajouter sur la liste déjà longues des actions du chevalier – qu'il lui répondit :
« En ce cas, damoiselle, il est un remède absolu contre cette déplorable situation. Un bon verre de clairet, et vos idées vous reviendront en place ».

Si tôt dit, si tôt fait, il se tourna vers l'auberge qu'il venait de quitter, en ouvrit la porte d'un ample geste du poing et s'adressa directement au drôle, certain qu'il serait suivi par sa rencontre du jour : « Me revoila. Deux godets de clairet. Pour commencer... »

Mais dans quel guêpier était-il encore aller se fourrer ?
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Maud
Elle allait de surprise en surprise avec cet homme.
Elle pensait qu'il l'aiderait à retrouver son chemin et voilà qu'il lui proposait de rentrer dans ce bouge qui servait de taverne.

Quelques secondes d'hésitation mais son ton si bonhomme et paternaliste achevèrent de convaincre la jeune paysanne et de débloquer sa boîte à bavasse.


Ben m'sieur c'est pas d'refus mais c'est pas pour dire.
Si vous saviez c'qui m'arrive.
Vous voyez, suis une vraie paysanne avec les pieds bien plantés dans l'sol.
Pas dans l'fumier hein m'sieur, ça c'est pour la basse cour. Et si vous saviez l'nombre d'poules et d'coqs qui s'y vautrent.. Misère!
Suis d'Cosne m'sieur. Vous voyez où c'est ?


Maud n'ayant pas beaucoup voyagé, elle se dit que n'importe quel quidam est un peu comme elle.

En Bourgogne m'sieur, c'est donc là qu' j'viens et vous vous d'mandez sûr'ment c'qu'j'fais là si loin d'mon duché natal.

Ah ben, c'est une longue histoire ça m'sieur. Et tout ça, c'est à cause de mon Grand Monsieur. Eusaias qu'il s'appelle. Vous l'connaissez hein?

Pas une seule seconde, il ne vient à l'esprit de Maud que Eusaias soit un inconnu pour quique ce soit. Et elle passe devant l'homme par la porte étroite de la taverne.
Sauf qu'elle est vraiment très étroite et ce faisant, elle doit se mettre de biais pour entrer.
Même en rentrant le ventre qui est déjà plat et du coup, ça fait gonfler sa poitrine généreuse comme disent si bien Eusaias et Gregori, eh bien , y a de la touchette entre les deux chambranles et ça Maud, elle aime pas beaucoup et ça la fait rosir ..


Bien l'pardon si j'vous touche en passant m'sieur..c'est que .. enfin..

Perdue elle est.. Perdue .. et ce mouvement ne fait qu'accélérer son débit de voix pour masquer sa gêne.

Et donc m'sieur, comme j'disais, c'est pas vraiment à cause de lui qu' j'ai fait la guerre contre les poussins du Berry hein? J'étais dans les armées qui ont pris Bourges m'sieur. Vous en avez entendu aussi parler?

Et m'sieur Eusaias est arrivé après avec son armée , pis il m'a nommée Prevôte de Digoine aussi alors j'pouvais rien faire d'autre que de l'rejoindre hein?

Et voilà...

Remarquez la synthèse absolue du "Et voilà.. " Pas que Maud ait envie de s'arrêter de parler, mais installée à une table , elle retrouve un peu sa tête. Même assez pour demander:

Dites-moi m'sieur, vous vous app'lez comment déjà?

Et donnant un coup d'oeil alentour, elle se pencha:

Vous trouvez pas qu'il fait un peu sombre ici?
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Guillaume_de_jeneffe
Et certains jours, on se dit qu'il eût mieux valu que si l'esprit vint aux femmes, jamais il ne fut accompagné de la parole. Le silence est si doux, lui qui vous enlève loin de toute jacasserie, de toute rumeur, de toute perturbation du quotidien. Alors qu'ici, dans ce lieu éloigné de tout, alors que Guillaume pensait deviser calmement avec une jeune fille de passage, il se retrouvait exposé à une arquebusade de phrases, de questions et d'affirmations qui semblaient ne pas vouloir cesser.

S'il connaissait Cosne ? S'il connaissait Eusaias ? Quelles questions ridicules pour un Grand Officer de la Couronne. Bon, soit, en effet, elle ne devait pas l'avoir reconnu. Les questions semblaient moins bêtes. Noter qu'un gus qui se promène en armure à moins de vingt lieues de campements d'obédiences diverses et variées, il devait avoir vaguement ouï parler de la guerre. Mais il n'eut même pas le temps d'y répondre dans le sourire amusé qui était déjà le sien que la donzelle fit mine d'entrer dans la taverne. En tout cas, si elle avait son diplôme en remplissage de silence, elle avait dû foirer dans les grandes largeurs celui de géométrie dans l'espace.

Ce qui, au final, ne fut pas pour déplaire au chevalier. Peaux qui se touchent sous leurs protections de métal et de toiles, et aussitôt léger et bien connu frisson qui naît dans la nuque flamande. Il fallait avouer que, si elle n'avait guère la noblesse ou l'élégance de nombres de ses anciennes maîtresses, elle ne présentait pas un physique affreux. D'ailleurs, peut-être était-ce là une autre des raisons qui avaient poussé Guillaume à ne pas s'éclipser dès leur rencontre ? Qui le pourrait dire...

Mais enfin, elle avait rejoint une table et cessa de monopoliser la parole. Guillaume se rasséréna et se dit qu'enfin, peut-être, il lui serait permis de répondre. Que non, la voici qui se penchait face à lui – et qui dit se pencher dit toujours offrir une vue que l'on qualifiera pudiquement d'intéressante pour un œil expert en ce domaine – pour à nouveau lui parler. Mais seule une question sorti de ses lèvres. Question qui ne fut pas sans faire naître un sourire en coin chez l'interlocuteur du jour. Décidément, si ce ne sont pas des appels à faire de César un débutant à la belotte parlante, il y avait matière à se demander ce que ce pouvait bien être...

Mais mieux valait commencer en douceur, histoire de ne pas tout à fait perdre la face si ce devait mal tourner...


- Il est vrai que l'obscurité fait parfois sortir le loup. Mais enfin, pour quelqu'un qui suit le vicomte de Digoine et a rendu Bourges à la stricte obédience royale – ou comment répondre en une phrase aux questions précédemment posées – je gage que cela ne doit pas représenter un véritable sujet de crainte, n'est-ce pas ?

Tiens, il n'avait rien dit sur son identité. L'âge, sûrement... Vous croyez ?...
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Maud
Le loup? Il lui parlait de loup dans une taverne abandonnée et déserte?
Le tavernier devant faire de la figuration en bas à la cave après avoir servi du vin clairet.

Maud se redressa d'un coup non sans avoir noté comme un pétillement dans le regard plongeant de l'homme.

On n'explique toujours pas comment une grande quantité d'informations voyage à la vitesse de la lumière dans les neurones.

Mais là, je peux vous dire que dans le cerveau de la jeune paysanne toute confiante, qui n'avait pensé à mal à aucun moment et même rassérénée à l'idée de trouver la compagnie d'un viel homme, c'est un tsunami de suspicion qui l'envahit.
Surtout qu'il ne donne pas son nom.

Ce sourire en coin d'ailleurs. Maud hoche la tête comme pour éviter la noyade. Refusant une évidence qui se présente toute proprette devant son nez.


Ben m'sieur , c'est pas pour dire hein?
Mais l'loup il montrerait l'bout d'sa queue dans cte' taverne, j'vous jure bien qu'il aurait affaire à moi.
J'en ai déjà tué vous savez.
Et j'vous dis pas comme je les ai dépiautés pour en faire de chaudes pelisses pour l'hiver.

Sauf vot' respect, z'avez rien à craindre m'sieur, j'vous défendrai.
Mais euh... je ne sais toujours pas comment qu'vous vous app'lez

Elle est toute fière la Maud. Parce que elle dit toujours ce qu'elle pense. Mais là, il lui semble qu'elle a mis les petits plats dans les grands pour ne pas écorner la fierté de ce guerrier. Non?
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Guillaume_de_jeneffe
Elle le faisait tourner en bourrique, le contraire n'était pas possible. Il s'était laissé embobiner par son profil de simple demoiselle des campagnes et voila qu'il se trouvait embarqué dans un duel de sous-entendus plus ou moins graveleux. Comment avait-il pu ne pas voir derrière les apparences. Temps de guerre, proximités des armées, insécurité sur les routes ? Autant d'indices affirmant, qu'écris-je, éructant à la face du monde ébahi que les pucelles sont loin, derrière des remparts de foi ou de pierre, loin des hommes de guerre et de leurs instincts que les prêtres qui doivent certainement en connaître un rayon pour être si affirmatif sur le sujet qualifient sans sourcilier de « bas ». Et que ne sont là que des femmes au sens biblique du terme. Des pêcheuses, en somme. Comme quoi, il était des réflexes qui se perdaient à force de ne plus fréquenter les tavernes. Le commun et ses us lui devenaient-ils donc si étrangers ? Quoiqu'il en soit, les dernières phrases ne laissaient plus de place au doute dans l'esprit du Flamand. Si elle lui parlait de l'appendice caudal du canidé et qu'elle déclarait vouloir le protéger, c'est qu'il allait être l'heure de coucher les enfants et d'envoyer les signaux CSA.

Aussi Guillaume décida-t-il que désormais, on allait jouer. Car il était persuadé que ce serait en pleine connaissance de cause des deux parties, bien entendu. Il n'aurait jamais ouvert les hostilités s'il avait su qu'il était le seul à comprendre les choses de la sorte, ce qui était le cas. Mais demandez à un Flamand d'être toujours droit dans sa caboche, vous... Heureusement que les jeux de la guerre et de la chevalerie sont plus codifiés. Signe de civilisation, n'est-il pas ? Car si à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, à jouer sans risque, la participation n'a plus aucune saveur. Et dire que dans trois jours il allait se retrouver gisant au pied de Poitiers. Le destin n'est-il pas joueur ?

Ce fut donc en se levant qu'il lui répondit :
« Mais en ce cas, si vous êtes assez grande pour vous défendre du loup, je gage que je ne vous suis d'aucun secours, et que vous devez avoir mieux à faire que de perdre votre temps à vous occuper d'un vieillard » puis qu'il prit la direction de la porte.

« Et c'est Guillaume ».
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Maud
Et voilà.. Il était vexé.
Proposer à un homme de le protéger et vous avez un vieux guerrier tout froissé comme un drap de lit après une nuit mouvementée.
En même temps, elle était contente de voir que ses soupçons sur une éventuelle mise à mal de sa vertu étaient du pur fantasme.
Il parlait bien de vrai loup.
Sans se lever, elle le regarda en riant les deux mains sur la poitrine:


Misère m'sieur Guillaume.. si vous saviez tout c'qui m'est passé par la tête quand vous avez parlé du loup. Pour tout vous dire m'sieur, c'est c'que mon cousin Leon il m'parlait chaqu'fois qu'il m'em'nait à la rivière en s'moquant.
Il m'disait com' ça: " Maud, un jour, tu verras l' loup et il te mang'ra toute crue "
Et au début m'sieur, j'comprenais pas c'qu'il entendait par là..
Enfin, on n'entend rien par le loup mais j'veux dire, vous m'comprenez m'sieur?

Parc'que des loups j'en avais vus m'sieur comme j'vous ai dit et j'en ai même tués hein?
Alors, j'ai d'mandé à ma mère qui sait tout. Qui savait tout puisqu'elle est morte m'sieur. Quelle perte! Et comme elle me manque, si vous saviez.
Et donc, ma mère, elle m'a dit comm' ça, qu'on parlait du loup aux jeunes filles encore pucelles et que l'jour où elles l'étaient plus, ben c'est qu'elles l'avaient vu.
Fin.. vous m' comprenez m'sieur?


Et Maud était pas du tout à l'aise avec toutes ces choses qu'elle voyait en taverne ou qu'on lui disait quand elle annonçait fièrement qu'elle était pucelle.
Et ça ne loupa pas. Elle rougit jusqu'à la racine des cheveux.

Fin m'sieur Guillaume.. tout ça pour vous dire que j'suis pucelle vous voyez.
Et vrai qu' vu vot' âge...
Fin, j'veux dire.. L'prenez pas mal hein m'sieur, mais ma mère, elle disait comm' ça d'mon père vers la fin d'sa vie que il pass'rait la plus belle des femmes toute nue sous son nez.. eh bien.. qu'ça lui f'rait rien du tout. Elle disait :" Ton père sait même plus sortir son braqu'mart d'son fourreau" Et ça m'sieur, j'sais bien c'que c'est un braqu'mart.
J'ai bien vu celui d'mon cousin Leon.

Ah là.. elle était partie la Maud tant elle était soulagée de sa méprise.. Juste que.. juste que.. Comme un grain de sable vint enrayer sa belle machine huilée et la bloqua.

Se rencognant sur sa chaise, elle le regarda tête penchée:


Perdre mon temps à m'occuper d'un vieillard comme vous?

Ah si vous pouviez entendre les ricochets de la phrase dans la tête de Maud. Un bruit assourdissant qu'elle tenta de calmer en se grattant la tête:

Ben m'sieur Guillaume.. C'est moi qui étais toute perdue et là vous m'dites que j'dois m'occuper d'vous?

Bon, il devait avoir fait pas mal de guerres.Et qui dit combat dit blessures..

C'est-y qu' vous s'riez blessé m'sieur?
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Guillaume_de_jeneffe
Guillaume en mode psychanalyste : Échec critique. Là, pour le coup, il avait tout vu de travers, le chevalier. Il n'avait pas à faire à une maîtresse des jeux de la langue mais bien à une pucelle, pas à une manipulatrice mais à une quasi oie blanche. Du moins se la représentait-il ainsi en son esprit. Et le flot quasi ininterrompu de paroles qu'elle lui assénait comme une domestique distribuait les coups sur les tapis à dépoussiérer venait planter les derniers clous du cercueil de ses illusions. Était-il tellement aveugle que désormais il ne savait plus deviner les gens par deux phrases bien senties ? Ou quelque chose lui manquait-il ? Quelque chose qu'il avait cru pouvoir trouver ici, dans un lieu bien différent de ce à quoi il était accoutumé ? Il ne le savait dire, tant ses pensées voyageaient déjà, pour une bonne part, vers d'autres horizons. Combien était-il plus facile de naviguer dans le monde des conventions de cour et de forteresse que dans celui des petites gens que l'on ne fréquente que trop rarement. Les codes rassuraient et cadraient ce qu'ici l'improvisation et la spontanéité venaient briser avec l'énergie de la plèbe. Préjugé de classe ? Certainement. Mais le propre d'un préjugé n'est-il pas de faire figure d'absolue vérité à ceux qui le relayaient ?

Puis le chevalier se retourna, lentement. Il ne reviendrait pas sur ses dires, il ne s'expliquerait pas des doubles sens dont il avait lui même usé. Suffit qu'il en aie déjà été juge, il n'allait pas s'en expliquer à une inconnue. Il n'avait pas à partir comme un vulgaire voleur, mais ne voulait rester plus longtemps là où un visage lui rappellerait sa méprise, son nouvel échec. Fallait-il donc que tout lui échappe de la sorte, lui jette au visage son incapacité à encore être ? Une nouvelle fois, Guillaume voyait son monde bouleversé. Dans des circonstances qui pourtant lui apparaissaient comme l'un des derniers champs clos où il était toujours redoutable. Dernière salve de courtoisie d'un homme, donc, qui aspirait à retrouver le fracas des aciers, peut-être... À retrouver une autre réalité, en tout cas...


- Blessé, que non point. Du moins pas ainsi que vous ne pourriez l'entendre. Pas ainsi que ne le pourrait un vrai loup, en fait... D'ailleurs, soyez rassurée, belle enfant, j'excuse bien volontiers votre méprise, elle est des plus compréhensibles. Surtout qu'en ce moment, vous ne devez guère manquer de croiser soudards et conversations de bas-étage. Et à naviguer en eaux troubles, on voit souvent le mal là où il n'est pas, et le bien là où il a disparu depuis bien longtemps. Gardez-vous de ces hostiles marées, et des armes félonnes. Pour qu'un jour vous puissiez faire profiter ceux qui vous sont chers, celui que vous aimerez de votre bonté. Et que vous n'ayez alors plus peur de voir le loup.

Et Guillaume de poser un regard qu'il pensait être le dernier sur le visage de la jeune fille, s'amusant du rouge qui colorait son visage et lui donnait un aspect encore plus juvénile. Qui sait quand la guerre le lui enlèverait ? Un sourire triste s'était dessiné sur les lèvres flamandes, comme un nouveau présent au sanguinaire Arès.
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Maud
Maud était toute chose.
Complètement à la ramasse même.
Sa figure et les voix internes de la jeune fille ponctuèrent chacune des phrases du cavalier qui se tenait devant elle.
Prêt à partir.

Blessé, que non point.
Ouf!

Du moins pas ainsi que vous ne pourriez l'entendre.
Tu vois.. Il est vexé. je le savais


Pas ainsi que ne le pourrait un vrai loup, en fait..
Il joue au chat et à la souris je te dis.


D'ailleurs, soyez rassurée, belle enfant, j'excuse bien volontiers votre méprise, elle est des plus compréhensibles.
C'est un bon bougre Maud, un vrai chevalier. Il pensait pas à mal.
Oué oué.. c'est un retors, je te dis moi!


Et à naviguer en eaux troubles, on voit souvent le mal là où il n'est pas, et le bien là où il a disparu depuis bien longtemps.
T'as tout faux
Grumpf!


Pour qu'un jour vous puissiez faire profiter ceux qui vous sont chers, celui que vous aimerez de votre bonté. Et que vous n'ayez alors plus peur de voir le loup.
Ah Ah! c'est un appel au crime ou je ne m'y connais pas.
Tais-toi toi! tu vois le sexe partout. Fais-lui confiance Maud!
T'es vraiment trop niaise toi hein?

C'est le sourire triste du viel homme qui acheva de décontenancer la jeune paysanne...
Dire qu'elle était au fait des choses de la nature était une vérité, mais l'entrelac de ce que certains appelaient la séduction la perdirent encore davantage et cette bavasseuse invétérée ne sut qu'éructer un

Euh....Vous me laissez seule?

Comme un appel au secours trouvant son chemin dans la carapace de la jeune fille.
Elle qui affrontait la guerre comme une fête et ne rêvait que de rosser brigands..


Les gars, elle est foutue! J'ouvre les paris! Aboulez vos écus!
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Guillaume_de_jeneffe
Par ce regard qu'il pensait être le dernier, Guillaume vit beaucoup, et crut voir plus encore. Expressions plus changeantes qu'une mer d'orage. Pauvre jeune fille abandonnée dans un refuge de la bassesse humaine et des sentiments les moins nobles. Enfant, ou peu s'en fallait, bringuebalée par des décisions qui se prenaient bien loin d'elles. Fille de son temps, en somme, comme lui-même le fut depuis son plus jeune âge, exilé volontaire d'une famille qu'il voulait abandonner pour rejoindre les grands chevaliers que chantaient les contes et spectacles de rues. Dommage collatéral d'une marche de l'Histoire qui ne se souciait que peu de ceux qu'elle broyait encore et encore au fil des ans.

Pourtant, ou justement à cause de tout cela, la décision était déjà ferme dans l'esprit du chevalier. Il regagnerait prochainement son campement, et son interlocutrice du jour en ferait de même, dans un délai plus ou moins bref. Comme si tout pouvait s'arranger naturellement alors que des dizaines d'hommes en armure colonisaient les environs depuis des mois et pour encore, qui sait, d'autres mois à venir. Ce devait être cela la confiance en l'avenir des hommes de guerre. Comme si le pire, non, c'était toujours pour les autres. Au vrai, comment survivre en pensant différemment ?

Et ce fut la dernière phrase, la dernière question, celle qui vient tout chambouler.


- Euh....Vous me laissez seule?

Soyons honnête, vu la quantité d'alcool ingérée – raisonnable pour son exp... accoutumance mais non-négligeable –, le frôlage précédents, deux-trois coups d'œil bien dirigés et quelques autres données que l'on se bornera à qualifier de physiologiques, la réponse qui était la première venue à son esprit était plutôt : « Tavernier, une chambre, et vite encore ». Mais il ne pouvait plus faire marche arrière. Du moins pas d'une façon si outrageusement visible, alors qu'un instant auparavant, il affirmait être innocent des mauvaises pensées qu'elle lui avait momentanément attribuées.

Il allait donc pour abonder dans son sens quand, la porte qu'il avait atteinte et ouverte dévoila... rien. Une absence presque totale de couleur. La nuit tombait. « Peste ! » jura-t-il
in petto.

« Ma foi, belle enfant, il semblerait qu'il fasse bien sombre. Je gage que ce ne serait guère prudent à vous de rester icelieu ». Et le regard qu'il dirigea sur le tenancier ne laissait guère de doutes sur la nature de ses craintes. « Si vous le désirez, je puis vous escorter jusqu'aux vôtres ».
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Maud
16 ans, elle a Maud.
16 printemps bien remplis déjà.
A apprendre comment côtoyer les grands de ce monde et leurs chicaneries, crocs en jambes multiples ou histoires plus ou moins secrètes.
La bravache.. Celle qui est montée à l'assaut de Bourges trois fois en faisant tournoyer l'oriflamme de Bourgogne.. Qui a recousu le coup de Falco.. Qui a vu tomber ennemis et amis sur le champ de bataille. A qui le sang et les boyaux répandus ne font pas peur.
Ca endurcirait n'importe quelle pucelle.
Et non.. L'appel qu'elle a lancé est celui de son tout jeune coeur..
Ce sentiment d'abandon qui l'étreint quand elle voit la pénombre envahir le pas de porte.


Peste!

Le juron du chevalier la ramène en univers connu.
Elle sourit et a presque honte de s'être laissée aller de cette manière.
Sans pudeur et sans vergogne pourtant, elle accepte l'invitation, se lève d'un bond , fait un vague salut au tavernier et sort:


Misère m'sieur Guillaume, non mais j'voulais pas qu' vous croyez qu'j'avais peur d'être laissée seule ici hein? Fin ...

Regardant le bout de sa botte un peu gênée:

Enfin si m'sieur.....

Et la tête qui se relève avec l'orgueil. Parce qu'elle en a la jeune fille:

Mais m'sieur, si jamais vous dites à quelqu'un que vous m'avez vue comme ça, j'vous préviens que j'racont'rais qu'vous êtes qu'un menteur hein?
Même si j'sais bien qu'ma parole, elle vaut pas grand chose face à la vôtre hein? Parc'qu'j'vois bien moi qu'vous êtes pas d'la val'taille comme moi.

Scrutant la pénombre. la lune qui ne montrait pas vraiment le bout de son nez, elle s'approcha de l'homme et le prit par le bras:

J'veux bien qu'vous v'niez avec moi et puis j'vais en profiter pour vous raconter tout ce que je sais... et j'en sais des choses vous savez. Misère....

Et ce fut un vrai dépucelage de la parole que ce viel homme accomplit ce soir-là... en s'éloignant de cette taverne surgie de nulle part.

Alors faut que j'vous raconte. m'dame Armoria, elle a un n'amoureux qui s'apppelle Cardinal. vous savez qui c'est m'sieur? Eh bien, c'est lui qui a fondé l'ordre des basilics et jen suis une. Sauf que l'Cardinal , on l'voit jamais m'sieur mais moi j'sais que la Princesse, elle vient très souvent au Domaine des Nuits Saints Georges pour le r'trouver. Même que ça fait hurler les loups de la Louvett'rie.
Et puis, m'dame Angélyque qui est au Berry là, ben la Princesse et elle, c'est comme chien et chat, m'sieur. Misère comme elles peuvent s'disputer.
Et , vous saviez qu'on a aidé Falco à prendre Bourges? On a failli pas être là m'sieur. La Honte...La vraie honte...

Mais pire m'sieur, on a aidé des réformés à pacifier l'Berry. Si si si si, j'vous dis qu'ça. Vous pouvez m'dire m'sieur, comment ça s'fait qu'on les pourchasse partout et qu' la Reyne Nebisa, ben elle ferme les yeux là d'ssus?
J'vais vous dire c'que j'crois m'sieur guillaume, c'est qu' la Reyne, Carabosse comme l'appelle Falco, eh bien, elle st trop contente qu'on fasse la basse besogne à sa place hein?
Fin moi c'est c'que j'crois.

Vous la connaissez la reyne?
parc'que moi, j'ai bien connu la reyne Beatritz vous savez.
Misère, comm'j'l'aimais cette reyne. Bonne et généreuese;
Mais, j'ai pas pu lui sauver la vie m'sieur Guillaume..
Non, j'ai pas pu avec m'Dame della qui était avec moi dans l'carrosse .Et vous voyez , j'aurais honte tout'ma vie de pas l'avoir sauvée des griffes de cette horrible Corleone.

C'est bien simple m'sieur, j'vois un Corleone, ben j'lui f'rai du mal. Beaucoup d'mal même.
Et euh.. m'sieur, vous êtes sûr que c'est l'bon ch'min?

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