Karyl., incarné par Felina
Rp ouvert à tous.
C'était un gamin de Paris, un petit va-nus pieds Comme il en existait des milliers à travers le royaume. Petit blond à la bouille sale et à l'allure dépenaillé, il ne payait pas de mine. Lui pourtant racontait à qui voulait bien l'écouter qu'il était un grand aventurier et bien souvent, amusé par ses babillages incessants, l'on finissait par le trouver attachant. De vague silhouette insignifiante, il devenait karyl, le gosse aux milles et un rêves qui devaient le conduire au delà des montagnes de l'Est, sur les mers à bords de bateaux gigantesques où plus simplement devant un feu de cheminée entouré de ses parents lui comptant un histoire de guerriers. Il avait les rêves de tout enfant de son âge, il aimait rire et s'amuser. Comme tant d'autres, il prenait plaisir à défier l'autorité maternelle, aimait à se goinfrer de pâtes de fruits et ne loupait jamais une occasion de partir à la pêche. Ses soirées, il les occupait à se battre contre milles monstres imaginaires qu'il terrassait de son bâton magique devant des hordes de fans en délire. Il rêvait sa vie autant qu'il la vivait.
De ses nombreux voyages, le petit blond en était ressorti grandit, il avait apprit à manier le bâton avec Milo, à traire une vache ou planter des semailles en compagnie du vieux Georges, avait souvent joué à la guerre dans le champ de la mère Lucette, de ses combats féroces contre son copain Louis, il était souvent sorti vainqueur. Au détour d'une taverne il avait rencontré celle qui allait devenir sa mère, celle qu'il aimerait par dessus tout sans jamais oser le lui avouer, fierté masculine oblige, celle qui allait lui ouvrir la voie vers un chemin qui rêvait d'emprunter : "Je veux devenir comme toi..."
La brune avait longtemps refusé, longtemps il avait alors cherché à apprendre par lui-même auprès de Marie-Alice, Cerridween ou bien le Fou. Il avait longtemps tanné Maleus ou bien Eikorc mais trop petit, il lui était bien difficile de se faire une place dans leur monde. Tous lui répétaient qu'il allait grandir et devait être patient. Il avait le temps de connaitre les horreurs de la guerre, qu'il profite de son insouciance pour courir dans les champs avec Alycianne, faire des concours de pêche avec Flaîche ou regarder les étoiles avec Gorborenne...
Il avait tant à vivre encore ce petit bout d'homme...
Mais sur le chemin de Thouars qui le ramenait chez lui, les lames amies en décidèrent autrement...
[La veille]
Bien plus occupé à svanter dêtre un grand soldat devant les copains du coin et à jouer avec eux un simulacre de bataille héroïque, quà se tenir informé des consignes militaires, le mioche en avait oublié le départ pour Saumur. Le nez plongé sur la carte du royaume, il avait alors essayé de deviner litinéraire pris par les guyennais. Un seul indice, la lettre dAsophie, certifiant que dès le lendemain ils seraient en ville
une ville
à 20 lieux de là
y en avait pas 36
à vrai dire il ny en avait quune seule : Saumur ! Certain alors davoir retrouvé la trace des lâcheurs car il est évident que le petit blond ne pouvait être responsable de sa situation- il ne restait plus quà mettre au point un plan pour réintégrer larmée ni vu ni connu ! Aussitôt, une idée de génie lui avait traversé la caboche : Les suivre !
Lidée était excellente, non seulement il pourrait rester jouer à Thouars quelques heures de plus car tout le monde sait bien quil faut partir de nuit- mais en plus il ne risquait plus de se retrouver au milieu des combats et pourrait donc fanfaronner en les retrouvant
Il se voyait déjà surnommé linvincible et adulé de tous ! Un grand guerrier super fort qui avait affronté les troupes ennemies sans la moindre égratignure, même ses parents seraient surement impressionnés !
Les dangers de la route ? Les armées faucheuses ?... Il y avait pensé évidement ! Un bon guerrier étudie toujours le terrain avant de foncer tête baissée, cest pourquoi après sêtre faufilé à la caserne prétextant venir chercher des ordres, le mioche avait dérobé une vieil oriflamme quil avait arrangé ensuite aux couleurs royalistes
Et puisque son armée était passée par là le jour précédant, elle avait forcement nettoyé le terrain. Aussi, sil restait un quelconque ennemi semi-agonisant au bord du chemin qui lui chercherait querelle, il en ferrait son affaire !
[Sur le chemin]
Cest donc un petit blond joyeux, cintrée à la taille dune épée et portant bouclier, casque et oriflamme royaliste qui déambulait à la nuit tombée dans la campagne poitevine en direction de lAnjou. Fier sourire aux coins des lèvres, aucun doute que Doko serait impressionné de son ingénuité lorsquil lui raconterait cette aventure et quil sempresserait dès lors de le prendre officiellement pour fils
Et quoi de mieux que de jouer à la guerre lorsque le chemin est aussi long quennuyeux ? Epée dégainée, le voilà alors qui joue les éclaireurs, avançant furtivement du moins le croit-il- vers les lignes ennemies, embrochant au passage quelques soldats imaginaires. Planque trouvée derrière un arbre
petits pas, petits pas, petits pas
A terre dans les herbes hautes
le voilà qui rampe sur une dizaine de mètres jusquà trouver des fourrés
Petits pas, petits pas, petits pas
Et le voilà qui bondit sur des soldats hagards qui ne tardent pas à rendre lâme
. Et le jeu continue, linvincible Karyl guettant le moindre bruit lorsque soudain, des soldats, des vrais cette fois se présentent au détour dun virage. Il les entend, écoute
Des bretons, des amis !
Fort de ne jamais avoir réussi à surprendre Félina ou bien Eikorc, voilà quune nouvelle idée brillante frappe alors son esprit : Et sil tentait sa chance avec ces soldats ? Ils sont du même camp après tout et lui nest quun enfant
Aussi, réussir à les surprendre et à planter son étendard au milieu deux lui semble à ses yeux enfantin un défi digne dun grand guerrier !
Oui mais voilà, le crissement des feuilles sous ses pas révélèrent sa présente. Aux aguets les soldats se mirent à guetter les alentours, inquiets. Aussi quand un blondinet haut comme trois pommes mais armé dune épée et portant étendard royaliste surgit dun fourré en criant joyeux « Je vous ai eu ! » Se ne sont pas des rires mais des lames qui vinrent laccueillir... Et le sourire enfantin seffaça tandis quun à un les coups sabattirent violents. La guerre nest pas un jeu face aux ennemis, le petit avait juste oublié quil en était de même avec les amis.
Et lorsque le croyant mort lordre fut donné, il ne restait à Karyl quà regarder le ciel. Les yeux restés grands ouverts, tout semblait lointain maintenant, quelques voix diffuses
Maman ?
- Enterrez-moi ça avant quça attire les bêtes ! Aller !
Cétait un gamin de Paris, un petit vas-nus pied, un enfant du peuple qui ne possédait rien et navait rien à perdre...
La vie lui avait donné la chance daccomplir certains rêves. Mais que reste t-il des rêves dun enfant quand sonne le mot
Fin.
Felina
[A Saumur, au même moment.]
Saumur ... Leur chez eux, leur refuge. Ils ne font qu'y passer, elle le sait, mais Karyl sera si heureux d'aller voir sa ferme, de retrouver pour quelques heures ses copains et d'oublier le temps d'un fugace instant les tourments de la guerre dans laquelle il s'est embarqué sans savoir, insouciant.
Seulement, et comme tout ne peut jamais bien aller, cela fait des heures qu'ils sont arrivés, et la Rastignac ne parvient pas à trouver son fils. Dans la nuit, pendant la chevauchée, elle n'a pas vérifié où il se trouvait, ni même s'il était là. Son fils suivait docilement depuis le départ, se contentant d'aller et venir au mileu des cavaliers mais sans jamais lui causer de tracas particuliers. Alors, elle a confiance l'inconsciente. Elle est persuadée que cette fois encore il est là quelque part dans les rangs, qu'il a suivit comme toutes les nuits. Elle avance dans l'ombre de la vicomtesse, elle est là pour la protéger, et uniquement pour cela
Pourtant, ce matin, son fils est désespérement introuvable ... Des heures qu'elle erre dans les ruelles de la ville, qu'elle arpente en tous sens le campement de la Veneratio ... En vain.
Aucune trace de Karyl.
Jusqu'à ce courrier du commandant en personne.
"Porté disparu".
Le vélin tombe de ses mains et la Rastignac vacille sur ses appuis. Elle ne comprend pas. Il était là la veille. Cette nuit il n'y a eu aucun combat. Comment a-t-il pu disparaître ? Impossible ! Il a du partir devant et profiter d'un moment d'inattention dans les premiers rangs de l'armée.
Il devait être impatient de rejoindre ses amis, et il n'a pu se résoudre à marquer le pas et à avancer au rythme lent imposé par les meneurs.
C'est là la seule explication plausible.
Il est là ... Il est forcément là !!
D'errance en errance, la Féline arrive finalement devant la ferme, leur ferme. Dernier espoir de le trouver enfin et lui flanquer la rouste qu'il mérite pour lui avoir causé un tel tourment.
Karyl !!
Malheureusement, seul le silence lui répond, et la Rastignac, lorsqu'elle fait grincer la porte de la modeste chaumière en l'ouvrant, ne peut que constater qu'ici non plus, il n'y a personne.
Karyl ...
Mais où diable est-il donc ?
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Repose en paix Rastignac ...
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Ljd Falco a écrit : "Jouons. Peu importe la victoire, pourvu que le spectacle soit beau."
La_linotte
[Par là, entre nuit blanche et aube funèbre]
Tapie depuis des heures sous des buissons qui commencent pour son malheur à se dégarnir, la vagabonde enrage après les troupes en mouvement qui l'ont interrompue dans la récolte de ses collets.
Elle qui tentait juste de ne pas mourir de faim dans une cité au marché quasi vide et aux denrées hors de sa bourse, la voilà privée de sa braconne et obligée de jouer les invisibles en attendant que la menace passe.
Vraiment pas de chance...
Recroquevillée sous son abri improvisé, la respiration chaotique et les yeux fermés, la blonde n'a rien vu de l'algarade. Juste entendu ce "Je vous ai eu" qui c'est achevé en un gargouillis reconnaissable.
Envie de vomir.
Sueur froide.
Ne pas bouger.
Ne pas respirer.
Tant pis pour les lièvres et autres perdrix...
Juste attendre que la menace passe...
Ce conflit n'est pas pour elle, tout ce qu'elle veut c'est trouver de quoi manger... et rentrer à Thouars vivante!
Mais quelques temps après, alors que le remue ménage continu , c'est une cavalcade qui la fait tressauter de frayeur.
Du renfort? Encor des troupes?!
ça n'en finira donc jamais?
Malgré la peur, il faut savoir...
Ouvre un oeil et d'une main tremblante écarte les branchages pour apercevoir la silhouette d'une cavalière.
Une demande.
Des réponses.
Un ordre.
Une charrette!
C'est le moment ou jamais!
L'occasion de rentrer sur Thouars sans encombre et rapidement.
Sans réfléchir plus, la blonde se faufile à quatre pattes.
La cavalière est tout près et sur le point de repartir.
Vite!
A demie pliée, encore pleine de feuilles elle n'a que quelques pas à faire pour éviter l'escorte et...
D'une main sale et tremblante, attrape le bas du vêtement de la femme pour le tirer d'un petit coup sec, espérant juste ne pas se faire transpercer le corps à son tour.
Pssst... Dame... c'est un curé qu'il vous faut?
Je sais où on peut en trouver un... à Thouars! Il pourra dire une messe... après tout un mort est un mort... royaliste ou ponantais.
Je puis montrer le chemin au charretier si ça vous dit...
Qui ne tente rien...
La vagabonde, tournant la tête, montre la charrette du doigt, aperçoit alors le blondinet dans un triste état - c'était donc ça...- ainsi que les autres "tombés au combat" du jour et revient vers la cavalière avec une grimace de dégoût.
Pauv'e minot...Faut point les laisser ainsi... Ordonnez Dame... de grasce...
La voix se fait suppliante.
Il s'agit d'être convaincante.
Kilia
Son cur c'était refermé d'un coup comme pressé de ses sentiments. Karyl, son petit bouchon, celui qu'elle avait ressentit si longtemps comme étant l'enfant qu'elle avait perdu. Et cette manche qu'on vient lui tirer de la même façon qu'il le faisait quand il voulait attirer l'attention. Elle sursauta presque. Son regard se tourna rapidement comme si elle s'attendait à voir Karyl debout, le regard rieurs. S'attendant à ce qu'il lui ait fait une blague, mais non. Une jeune fille, surement une vagabonde était devant elle.
Citation:
Pssst... Dame... c'est un curé qu'il vous faut?
Je sais où on peut en trouver un... à Thouars! Il pourra dire une messe... après tout un mort est un mort... royaliste ou ponantais.
Je puis montrer le chemin au charretier si ça vous dit...
Montrer la route, un curé... à Thouars...
Elle répéta machinalement les mots. Oui, il fallait un curé, il fallait un enterrement, il fallait prévenir Felina, il fallait qu'il soit beau tout habillé de blanc. Pourquoi penser à cela maintenant, peut être parce qu'après elle ne le pourrait plus. Déjà les troupes étaient loin. Elle ne pouvait pas rebrousser chemin, Lexy sa fille était devant, Son époux aussi.
Tu peux faire cela?
En d'autre instant, elle aurait été sur ses gardes mais là, la vagabonde était la providence. Son envie première aurait été de faire suivre la charrette, mais emmener la dépouille de Karyl vers les terres de Touraine, vers des combats, cela ne servait vraiment à rien.
Il fallait réfléchir vite et bien, se sortir de cette torpeur dans laquelle le visage de Karyl l'avait entrainé.
Soit, si tu peux le faire, tu guides la charrette jusqu'à Thouars.
Elle réfléchit.
Non jusquà un peu avant Thouras, j'ai mon castel tout près sur la route, à Montreuil-Bellay, tu y laisseras la dépouille et à toi une bourse bien pleine si tu avertis le curé.
Pour le château je te fais une lettre d'entrée.
Tu peux faire ça?
Regard sur la vagabonde. Ne pas montrer que son arrivée était providentielle, mais à cet instant présent elle l'aurait presque serrée dans ses bras.
C'est à ce moment là qu'une seconde charrette arriva. Son regard tomba désespérément dans celui de Linon. Ne pouvant dire les mots, ce pouvant rien dire. C'est avec stupeur qu'elle la vit se déplacer vers Karyl, avec autant deffroi qu'elle la vit prendre l'enfant dans ses bras.
Même pas la force de lui dire qu'il était déjà dans le trou quand elle l'avait trouvé. Même pas la force de lui dire que Linon se faisait du mal pour rien, qu'il n'était plus.
Mais durant une seconde Linon lui fit penser à l'impensable... il n'était peut être pas mort... Pourquoi n'avait-elle pas, elle, aussi prit le petit dans ses bras, Mais pourquoi? Ayant soudain l'envi d'être à la place de Linon, ayant un instant l'envi de secouer, elle aussi Karyl, au lieu de rester ainsi ne pouvant plus retenir ses larmes.
(Edité... c'est ce qui se passe quand on reste sur la même page sans actualiser
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Dict Lumière de l'Anjou,EX-Paire. Future Reyne! FORUM GUERRE
La_linotte
Montreuil-Bellay? Un château?
D'abord rassurée de pouvoir être utile tout en sauvant sa peau, la Linotte sent soudain que les choses risquent de se compliquer.
Hormis Thouars où elle se trouve consignée pour un bout de temps encore elle ne connait rien des environs.
Peu importe!
Si cela lui permet de quitter les lieux et qu'en plus une bourse attend au bout du compte, la demeure de la cavalière sera trouvée et le corps qui semble tant l'attendrir déposé!
Je puis Dame! Faictes-moy confiance!
Juste le temps que la dite lettre soit écrite et la blonde sera partie, bienheureuse d'échapper au piège dans lequel elle s'est enfermée toute seule.
Mais une seconde charrette débarque alors et la Linotte recule en voyant une brune se précipiter pour s'emparer le blondinet en un long monologue plaintif.
Allons bon! Elle aussi?
Mais qu'est-ce qu'il a de plus que les autres ce gamin?
Un coup d'oeil à la donneuse d'ordre soudain muette qui semble au bord des larmes.
Un regard appuyé à la brune à terre qui cajole le corps abandonné.
Une folle?
Le guérir? Vivant?!
La blonde se retient, lèvres pincées mais l'envie est forte de dire à la nouvelle arrivée que ce n'est pas en le secouant ainsi qu'elle risque de le faire revenir à la vie le garçon.
Pas mes affaires...
Et puis soudain...Karyl!
Le nom fait tilt dans la tête d'oiseau.
Karyl?
Serait-ce là celui qu'elle a croisé quelques semaines plus tôt en taverne?
Le petit gars qui se prenait pour un homme?
Celui qui la faite tant rire avec ses certitudes?
Celui qui s'occupait d'une mère malade?
Incroyable et malheureux hasard.
Mais si prévisible... à vouloir jouer les grands...
Pas le moment de s'apesantir cependant!
Voyant la situation lui échapper avec la la brune qui cause de Saumur, la vagabonde se retourne vers la cavalière, un peu plus pressante cette fois.
Dame... Saumur... vous n'y pensez pas! ça fait une trotte!
Mort ou seulement blessé, il n'y résistera point! Vot'e castel...
Faut point rester céans... dans la charrette les aut'es attendent... la lettre... il faut se haster...
La_linotte
Deux.
Elles sont deux femmes à pleurer un presqu'homme mort ou tout comme.
A le pleurer tout en tentant des soins plus qu'improbables de l'avis de la vagabonde.
Masser un mourant qui perd tout son sang tout en le faisant boire force alcool?
Il faut vraiment que les deux femmes soient choquées.
Et pourtant, ni l'une ni l'autre n'est la mère du gamin...
Fichue guerre qui fait des enfants des victimes collatérales et des femmes des pleureuses à peine capables de raisonner!
Atterrée, la Linotte regarde la scène puis l'escorte de la cavalière.
Mais il semble que pas un seul ne soit en état de réagir ou n'ose le faire.
Juste quand elle en est à se dire que c'est râté pour quitter l'endroit au plus vite et rentrer à Thouars en toute sécurité, la brune du nom de Linon se relève enfin et...elle boite!
De mieux en mieux...
...
Mettre le garçon dans la charrette?
Laquelle?
L'une va sur Thouars et l'autre...?
Saumur?!
Avec les bûches ou les blessés?
Et pourquoi moi d'abord?
Les soudards ne pourraient pas le faire?
Mais non... c'est à elle qu'on demande... sait-on jamais à défaut d'une escorte peut-être aura-t'elle quelques piécettes?
Résignée, la Linotte acquièsce de la tête et s'approche pour s'accroupir en contemplant le gamin dans la nuit finissante.
Pourquoi errait-il dans le coin?
Pourquoi n'était-il pas tranquillement auprès de sa mère ou d'une nourrice?
Puis, après un soupir, elle le saisit par en-dessous.
Une dizaine d'années ça commence à faire lourd.
La tête au boucles blondes ballotte mais la vagabonde tient bon.
Aucune aide à attendre des hommes présents...surtout que dans le lot doivent se trouver les coupables...
Ayant réussi à affermir sa prise elle se relève pour se diriger vers la charrette sans occupant.
Le corps inerte est chaud.
Pour un peu on pourrait croire que le garçon dort... ne seraient ses vêtements tachés de sang et la terre qui commençait déjà à le recouvrir...
Parvenue à l'arrière de la charrette la blonde comprend qu'elle n'y arrivera pas.
Trop petite et pas assez de force.
Fichue nuit!
Le regard porté sur les deux femmes toutes à leur peine est désabusé et la voix lasse.
Hum... Dame... Kilia...Votre Seigneurie...si vous pouviez mander à l'un de vos nigauds... hommes de m'aider à le hisser... sans l'abismer plus...
Je monterai ensuite pour le tenir pendant le trajet...
Ce sera Saumur donc... apparemment lieu de résidence de la mère du gamin...Adieu Thouars pour un temps...
Malgré le drame et le détour la présence des deux femmes vaut mieux que celle des soldats attardés qui pullulent dans le coin.
Et le Slad qui attend à Thouars!
En soupirant de plus belle la Linotte regarde les yeux clos en se disant que si elle ne rentre pas il en est un qui risque fort de lui enlever le début de confiance qu'il avait consenti à lui accorder...
Mais si les deux femmes ont besoin d'aide...ne serait-ce qu'un peu...
Peut-être qu'elle y gagnera de quoi retourner ensuite à Thouars la tête haute pour affronter le regard du rouquin?
De grasce... le jour va se lever sous peu et les environs ne sont point tranquilles.