--Moumoute
Il se tenait tapis dans les fourrés, là où sa maîtresse lui avait donné l'ordre d'attendre. Il commençait à somnoler quand il vit une soldate en pleine reconnaissance de terrain sortir du fourré. Impassible, il la laissa passer.
Celle-ci, rassurée, retourna aussitôt chercher ses congénères qui déboulèrent, en colonne. Certaines portaient des charges faisant jusqu'à 10 fois leur poids. Il y en avait des dizaines, voire des centaines, toutes vêtues de leur cuirasse noire, les antennes dressées vers l'avant, sur le qui-vive.
Il attendit que le gros de la troupe se trouve à portée de patte et soudain:
PAF!
Il en ramassa une bonne dizaine entre ses griffes, créant la panique, les regardant filer dans tous les sens. Quel divertissement providentiel! Il leur courrait après, jappant joyeusement mais soudain s'arrêta, les deux oreilles dressées... Sa maîtresse l'appelait à la rescousse!
Filant ventre à terre, il en oublia instantanément le régiment de fourmis et déboula quelques secondes plus tard auprès de ses maîtres. De lui il se méfiait comme de la peste depuis le jour où il avait voulu en faire du méchouis, le prenant pour un mouton. Mais elle... Elle!
En bref, il aboya pour signifier sa présence et montrer qu'il était prêt à recevoir les instructions.
Moumoute!! Te voilà! Comme on a répété au campement...
Jappant d'abord joyeusement pour faire signe qu'il avait compris, il se tourna soudain vers les deux victimes avec un grognement.
Technique d'intimidation...
Puis sans attendre, il leur sauta dessus tel le loup sur sa proie et d'un seul coup de dents, détacha leurs bourses remplies d'écus.
Puis il vint les remettre à sa maîtresse, qui lui frotta énergiquement les oreilles pour le remercier. Tout à sa joie il se mit à remuer frénétiquement de la queue.