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[RP] Le parfum entêtant de la vérité...

Sherynne
Rp ouvert à ceux qui croisent leur chemin et qui sont dans la confidence. mp dans tous les cas. Suite d'une histoire qui a débuté il y a plusieurs mois. Lire ici.



Le pigeon s'étale sur la courtepointe qui la recouvre. C'est l'oeil encore ensommeillé qu'elle libère la patte du volatile du rouleau de parchemin.
La jeune fille porte la lettre à ses narines, clos les paupières et hume le parfum subtile, un mélange de lui, de voyage, de nature..
Avant même de le dérouler, elle sait que c'est la réponse qu'elle attend. Cela la ramène quelques mois en arrière, dans les ruelles de Castillon, la maison du lac.. la fuite à travers le P.A., et surtout à La Rochelle..
Pourquoi a t' elle pris contact avec lui après tout ça ? Sherynne se pose la question pour la centième fois depuis des jours. Se rappeler à lui peut être dangereux mais elle a besoin de savoir, de clore cette histoire une bonne fois pour toute.
Se redressant sur l'oreiller, elle déroule enfin la lettre.






Sherynne,

Je dois bien vous avouer qu'avoir une lettre de vous m'étonne quelque peu. Je ne sais qu'en penser. Bien sûr, pour être honnête avec vous, j'ai pensé rejoindre Castillon, j'ai pensé vous croiser, par hasard, au détour d'une rue. Mais je ne puis me le permettre, ne pouvant être totalement sûr de ne pas être suivi.

Vous m'apprenez être dans l'armée... C'est sûr que vous avez du caractère, vous avez également hérité cela d'elle. Et pourtant, malgré la vie que j'ai mené, et celle que je mène encore, je ne puis que vous dire de lâcher ces armes qui ne vous apporteront que malheur et déchirures. Mais... qui suis-je pour vous dire cela... Je vous le concède.

Je ne puis vous dévoiler ma position exacte, de peur que le pigeon ne soit intercepté par je ne sais quelles mains douteuses. Pourtant, je puis vous dire que je suis, depuis quelques temps, moi aussi empêtré dans des affaires, politiques, militaires, et maintenant judiciaires. Mais je ne m'en fait pas trop, je suis, et resterai toujours aussi libre que le vent.

Je n'ose vous questionner, je n'ose même pas espérer une réponse à ces quelques mots. Aussi, je me contenterai de vous dire de prendre garde à vous. Je ne vous ai pas laissé sortir vivante de cette grotte pour que je ne sais quel homme ne passe sa lame en travers de votre poitrine.

Bien à vous,

B.


Elle fronce le nez, hausse un sourcil et le coeur battant et rédige une réponse courte et directe. Elle griffonne quelques mots sur un vélin sorti de son nécéssaire à écriture, signe, l'enroule et l'attache à la patte du messager ailé.

Vole.. vite, trouves le et apportes moi sa réponse.. vite.

Son regard fixe l'envol du volatile à travers la tente de l'armée et le regarde disparaitre par l'ouverture d'un pan.

Ce n'est que deux jours plus tard qu'enfin revient l'oiseau, épuisé.
Sherynne est au campement et s'apprête à rejoindre Angoulème pour sa permission de deux jours. Le pigeon la trouve sur le chemin, le nez au vent et l'esprit vers LUI.
La brunette s'assied sur une pierre, et entame la lecture de la réponse tant attendue.






Sherynne,

Ne vous ai-je pas suffisamment blessé pour que vous vouliez que je vous parle encore de votre défunte mère ? Et ne m'avez vous pas suffisamment blessé pour que vous me parliez désormais de votre père ? Croyez-moi, la cicatrice qui vous rappelle la grotte n'est rien en comparaison à celle qui déchirera votre coeur si vous continuez à chercher la vérité. Pourquoi ne pas simplement rester dans l'ignorance et le mystère ? Pourquoi voulez-vous, vous-même vous porter atteinte ?

Et moi, que dois-je faire là-dedans ?

J'avais espéré que vous ne cherchiez jamais à me revoir, que vous nous faciliteriez la tâche. Et pourtant, je dois le reconnaître, votre questionnement est légitime. Votre destin, mon passé et la vie de vos parents sont intimement liés. Bien sûr. Mais jusqu'où êtes vous prête à aller pour connaître la vérité ? Etes vous prête à aller jusqu'à vous sacrifier pour cela ?

B.


Son coeur rate un battement en relisant la dernière phrase, puis revient à une autre..

" Et ne m'avez vous pas suffisamment blessé pour que vous me parliez désormais de votre père ? "

Que diable entend t' il par là ? moi je l'ai blessée ?
Puis la dernière ..
" Êtes vous prête à aller jusqu'à vous sacrifier pour cela ? "
Je pensais qu'il avait compris que .. oui..


Elle range la missive dans sa besace, file une pichnette au volatile et reprend la direction d'Angoulème.
Elle répondra plus tard... Réfléchir...
Sherynne
Assise sur le lit de fortune, la brunette retire ses bottes en soupirant. La vie militaire est loin de ce qu'elle a imaginé. Piétiner autour d'une ville n'a rien de glorieux, fortifier le campement est épuisant, et l'isolement la pèse.
Une botte valse dans les airs, l'autre tombe lourdement sur le sol qu'elle vient de balayer. Un regard sur la couche à côté de la sienne.. vide. Sa compagne de chambre est encore en vadrouille. Chacune son tour.
L'armée c'est ainsi. Impossible de nouer de liens profonds, impossible de partager une discussion avec un soldat, non pas que cela soit interdit... Tout simplement parce que le peu que Sherynne pourrait raconter la mettrait dans une situation délicate. Depuis combien de jours, de semaines n'a t 'elle ouvert la bouche pour autre chose que " oui mon lieutenant " " A vos ordres "..

Son corps tombe en arrière et la brunette regarde le plafond de la tente où la pluie ruisselle. Les mains sur la poitrine, les yeux dans le vague, sa gorge se noue en pensant à sa Castillon qui se perd. Elle y a envoyé Corso pour dire Adieu. Elle attend son retour avec impatience. Son seul ami lui manque.
Puis évidemment ses pensées vont vers LUI, celui par qui tout est arrivé et tout finira. Sherynne se redresse lentement, passe une main dans ses cheveux bruns puis sort de son corsage les lettres reçues dernièrement. Elle dénoue le ruban qui les lie et les étales sur la courtepointe. Elle lisse de sa paume la dernière en date, et la relit.

Que lui répondre ? Qu'elle laisse tomber cette histoire ? En lisant entre les lignes, elle devine que c'est ce qu'il veut, et puis dans la précédente lettre, elle y entend qu'il veut la revoir.. Tout s'emmêle en elle, elle soupire tristement, s'allonge sur le ventre et écrit. Le bruit de la pluie qui tombe plus sourdement se mèle à celui du crissement de la plume sur le papier.

Une phrase.. juste une qui veut tout dire.
Buhr
Quelque part sur les routes de l'Auvergne


Pendant quelques mois, Buhr n'avait reçu aucune nouvelle de Sherynne. Il n'en avait reçu aucune de Robert ou de personne de l'Ordre. Et il a fallu qu'en quelques jours il soit envoyé à la recherche d'informations capitales pour Robert, et qu'il reçoive ces quelques mots de Sherynne. Bien sûr, il savait que cette histoire ne pouvait pas finir ainsi, et que la grotte, aussi traumatisante qu'elle ait pu être, n'était que le commencement. Pourtant, il se trouvait désemparé face à l'attitude à avoir. Il se trouvait tiraillé entre l'Ordre et sa mission, Alemona et sa promesse, Sherynne et son devoir de vérité, lui-même et sa quête de liberté et de quiétude. Quel chemin emprunter ?

Il avait espéré lui faire peur, peut-être lui faire renoncer, avec ces quelques mots, couchés sur le papier, mais, quelque part il le savait, ce ne serait pas si facile. La réponse de Sherynne le fit frémir. Il allait, une fois de plus, être confronté à son passé, et cette fois-ci, il n'était pas possible pour lui de fuir.

Pourtant, dans un premier temps, il brûla tout ce courrier, et se mit en route, vers le Nord de la France, pensant prendre un peu de distance, et peut-être la décourager. Mais toute cette histoire le rattrapa bien vite. Elle avait le droit de savoir. Et elle était prête à tout, c'est elle qui l'avait dit. Il prit alors sa plume, et, sans fioriture, en vint directement aux faits.




Sherynne,

Vous êtes en quête de réponses. Vous savez qu'elles ne feront que grandir la haine en vous. Je ne puis comprendre pourquoi vous ne laissez pas ce passé derrière vous. Pourtant, si vous êtes vraiment prête à sauter dans le vide, dans l'inconnu, sachez simplement ceci :
La dague, en plus d'être une enveloppe, est une clé. Il vous faut trouver le Grand Mage de l'Ordre. Lui seul sait quel écrin vous est destiné. Pour le trouver, faites-vous conduire à lui. Mais ne me tenez pas pour responsable de ce qui vous arrivera une fois la custode ouverte. Apprêtez-vous à marcher sur les traces de Pandore.

B.


Ecrire ces quelques mots coûtait à Buhr. Il savait qu'elle ne serait plus jamais la même, et que les relations qui les nouaient en prendraient un coup. Cependant, il ne pouvait agir autrement, comme poussé par une force quelconque. Et si elle était conduite au Mage, il y irait, d'une manière ou d'une autre, il serait là. Il ne pouvait s'expliquer son attitude et sa détermination, mais elle était profondément ancrée au fond de lui.
Sherynne
{ Campement de la COPA .. }


Le camp est en branle bas de combat. On attend l'arrivée du Comte et de sa clique. Ordre est donné de se mettre " propre ", comme si la brunette sentait le graillon tsss... Elle s'installe hors de la tente qui leur sert de mess, assise sur une caisse, une main enfoncée dans une botte. La meilleure façon de faire briller le cuir est la salive et de frotter ensuite avec une peau retournée. Elle frotte donc jusqu'à ce que son visage s'y reflète, puis fait de même avec l'autre.
Tandis que le camp s'active, elle enfile sa paire de bottes et reste assise, coudes sur les genoux et visage entre ses mains, plissant les yeux, loin, bien loin de toute cette agitation et de la pièce qui va s'y jouer dans quelques heures devant maréchaux et militaires réunis dans une entente cordiale, selon la volonté du capitaine.

Elle vient de recevoir son diplôme de barbière mais ce n'est pas cela qui lui occupe l'esprit. Depuis les échanges de courriers entre lui et elle, elle ne dort guère, se réveillant en pleine nuit, tête et nuque douloureuses. Le mal revient, les maux de tête ne la quittent plus.. La douleur longtemps oubliée, et réapparut, insidieuse et lancinante.
Elle grimace quand quelqu'un hurle son prénom et se masse les tempes du bout des doigts.


Soldat Sherynne ! Courrier !

La jeune fille tend la main sans un regard pour l'homme, se saisit du parchemin et murmure un merci inaudible. Elle lit le courrier appuyée sur le poteau qui soutient l'appentis et blêmit. Alors elle se lève et court jusqu'à sa tente. Sherynne retire violemment l'amas de choses qui recouvrent la malle, les vêtements volent à travers la pièce, des livres attérissent un peu partout dans la chambrée puis elle s'accroupit, retire la botte gauche, défait le lien autour de sa cheville, se saisit de la clé qui y est accrochée et deverrouille le bagage doucement. Elle fouille, farfouille et souffle lentement quand sa main entre au contact de la dague..
La prenant avec précaution, elle va s'asseoir sur la couche et la pose sur ses cuisses. Une clé ... Elle dévisse le pommeau et l'observe dans tous les sens... une clé ? ... Boite de Pandore .. clé ... Elle soupire et se passe la main dans les cheveux. Grand Mage ?? Sherynne ne comprend rien.. Où va t' elle le trouver ce Mage ? Doit elle retourner à La Rochelle ? Pour cela elle devra déserter, elle sera bannie du Périgord Angoumois ..

Elle pose la lettre sur la courtepointe, revisse la dague qu'elle va ranger à sa place, ramasse tout ce qui traine et le jette sur le dessus. Une fois la malle verrouillée, et la clé en sécurité autour de sa cheville, Sherynne s'installe sur le petit bureau et écrit.






Cher B.

La dague ne m'a délivré aucun message. Votre courrier me laisse dans l'interrogation...
Qui est et où se trouve le Grand Mage ? Un temple quelque part ?Personne à part vous ne peut me renseigner. Je n'ai que vous.

Quoiqu'il se passe dans l'avenir, n'ayez crainte, j' assumerai seule les conséquences.
Si je dois y laisser la vie ce sera la volonté d' Aristote.. Personne ne me pleurera et personne n'en sera responsable.

Sherynne.


_________________
Buhr
Toujours sur les routes d'Auvergne, à peu de choses prêt au même endroit


Buhr n'avait pas beaucoup avancé dans ses décisions. La mission, Sherynne, son coeur était tiraillé. Et il guettait sans cesse le ciel, à attendre un signe. Il savait que sa dernière lettre allait forcément lui apporter une réaction, un mot. Elle ne pouvait pas le laisser comme cela. En fait, sans se l'avouer, il attendait d'être utile pour elle, peut-être simplement de la revoir. La revoir, cela faisait maintenant quelques mois qu'il se l'était interdit, et pourtant...
Après une longue réflexion, il avait convenu qu'il serait certainement le plus à même de la protéger. En même temps, il avait été celui qui, certainement, lui avait fait le plus de mal... Il avançait donc en eaux troubles.


Tout ce que je peux faire, c'est lui montrer le chemin. Ensuite, elle le prend ou non, ce ne sera plus de mon ressort, essaya-t-il de se convaincre. Il prit alors sa plume, certainement pour la dernière fois.



Sherynne,

La seule façon de trouver Magus, c'est de vous y faire mener. Jamais sinon vous ne pourrez espérer le voir. Seul l'Ordre sait où le trouver.
Il vous faudra donc prendre ce risque de vous manifester auprès de Lui, et de Le convaincre de vous mener au mage. A vous d'en mesurer les risques... Vous m'aviez dit être prête à tout. Ici, vous risquerez très certainement de tout perdre.

Renoncez tant qu'il est encore temps, ou sautez dans le vide.

B.


Après ce qui c'était passé à la grotte, Buhr s'était astreint à sauver Sherynne en racontant à Robert qu'il l'avait tué. C'était pour lui le seul moyen de lui laisser une chance de vivre, et surtout de vivre loin de l'Ordre. Se manifester était certes dangereux, mais qu'importe la raison, il savait bien qu'elle le ferait. Et sans se l'expliquer, il savait aussi qu'il était prêt à aiguiller l'Ordre vers elle. Il ne faudrait qu'un mot de Sherynne, et deux membres viendraient à sa rencontre. Sans pouvoir vraiment se l'expliquer, Buhr sentait bien qu'il ne pouvait qu'exaucer ce voeu de Sherynne. Peut-être était-ce pour lui une façon de se racheter. Il avait tant envie de la revoir, ne serait-ce qu'une seconde. Et pourtant, dès que cette histoire aurait débuté, il partirait accomplir sa mission, certainement...
Sherynne
{Campement de la Copa... mais ailleurs...}


Après une marche nocturne, l'armée pose ses bottes pour un soir.. ailleurs... plus loin. En jetant ses affaires sous la tente, Sherynne se demande où il est, s'il est en Périgord ou bien ailleurs.. ce qu'il fait ... La brunette en a une vague idée. Dans une lettre, il lui fait part de ses problèmes avec la justice..
Cet homme mystérieux est donc un brigand, tout ce qu'elle espère c'est que l'armée ne le croise pas sur un noeud, il ne resterait rien de lui et adieu Grand Mage, adieu sa quête, adieu Buhr..
Pour qui s'inquiète t' elle au fond .. pour elle ou bien pour lui ? Il s'en est toujours sorti, Robert croit en lui pour le moment.. Qu'adviendrait il de lui si elle réapparaissait dans l'ordre ? Elle dépend de lui, elle le sait depuis le premier jour. Et elle ? Compte t 'elle pour lui ?

Combien de fois, ses pensées se sont envolées vers lui.. Son ex fiancé avait jugé saugrenue son idée de l'inviter à leur mariage..
Chassant les images de sa mémoire, du moins celles concernant Pitiviers, elle sort de la tente et rejoint le mess. Sur le chemin, le pigeon .. elle détache le pli, entre dans le réfectoire puis va s'asseoir dans le fond le tenant fermement dans une main, saluant son lieutenant au passage.
Son coeur bat plus rapidement en coupant la cire. Elle déchiffre le message en remuant les doigts de la main gauche un peu raide ces derniers temps.
Elle a déjà la réponse.
Sherynne se penche pour s'emparer d'un vélin vierge et écrit...






Bonjour

Ne vous en déplaise, j'attends un signe pour partir à sa recherche. Si je ne le fais pas maintenant, je vais le regretter.
Il me tarde d'en finir, de savoir...

Viendrez vous ?

Sherynne

_________________
Buhr
Dans un petit village d'Auvergne


A la lecture de cette lettre, Buhr se mit à sourire. Peu à peu, son côté sombre reprenait du terrain, certainement une façon de se protéger d'elle. Il se rendait compte qu'il dépendait de cette Sherynne, tout comme il avait été dépendant de sa mère. D'un côté, c'était agréable, mais ça le rendait faible, un sentiment qu'il ne pouvait accepter. Non sans résignation, il jugea alors qu'il était temps de mettre Robert de Molay, celui qui dirigeait l'Ordre, dans la confidence. D'une manière ou d'une autre, il serait enfin débarrassé de Sherynne. Qu'elle trouve des réponses ou non, qu'elle vive ou non, mais cette page se tournerait, dans un futur proche. Buhr glissait peu à peu dans l'ombre. Pourtant, il ne pouvait se résigner à la sacrifier.

Sur la table d'une taverne peu éclairée, à la lueur du seul feu de cheminée qui rajoutait à l'ambiance étouffante de la pièce, il prit sa plume. Il devait maintenant plus que jamais peser les mots qu'il allait employer. Ménager la chèvre et le chou n'était pas chose aisée, et même s'il excellait dans ce domaine, ce n'était pas sans risque. Il devait maintenant choisir son camp, et s'y tenir. Livrer Sherynne, la clé et son secret sur un plateau à l'Ordre, ou bien la laisser filer une fois de plus ? Il espérait une troisième voie.




Robert, mon ami,

Chose promise, chose due. Sherynne est maintenant prête. Il aura fallu du temps pour lui mettre toute cette histoire dans la tête, mais sa quête de vérité la rend désormais plus vulnérable que jamais. Nous pourrons lui faire suivre le chemin que nous choisirons. Ci-joint, une carte, et son emplacement exact de ces derniers jours. Envoie-y deux hommes, ou demande moi d'y aller. Une fois devant Magus, tout se déroulera comme c'est écrit dans le Livre. Nous n'avons plu qu'à mener l'agneau à l'autel. A nous la gloire et la puissance.

Pour l'Ordre,

B.
--Gauthier_de_montfaucon
Campement de la copa, quelques jours plus tard


Au petit matin, deux cavaliers firent route vers le campement. Ils étaient tout de blanc vêtu. Bottes blanches, pantalon crème, tunique opaline, brodée d'une grande croix dorée sur le torse, ainsi qu'un grand chapeau, qui, de par sa taille, cache une bonne partie du visage. Alors qu'ils étaient à quelques lieues de l'endroit indiqué, ils s'arrêtèrent. Gauthier se retourna, s'adressant à celui qui l'accompagne :

Toi, attends moi là. Je la ramène. N'attirons pas plus l'attention sur nous. Et surtout n'oublie pas le Muet, pas un mot...


Justement, pour ne pas attirer l'attention, avant de poursuivre sa route, Gauthier prit soin d'enlever son chapeau, et de passer une grande pièce de tissu foncé, de façon à cacher les habits de l'ordre. A cela, il ajouta une longue écharpe, qui lui remontait jusqu'au nez. Puis il se mit en route vers le campement.

Après avoir décliné son identité à plusieurs gardes, il fut conduit à Sherynne.


C'est une affaire de la plus haute importance, il me faut être conduit à Sherynne, disait-il. C'est une question de vie ou de mort, j'ai des informations capitales.

Alors qu'il était en face d'elle, il descendit de son cheval, l'attachant à une perche prévue à cet effet. Il leva les yeux vers elle. Il savait pourquoi il était ici. Elle le savait aussi, très certainement. Leurs yeux se croisèrent. Gauthier s'efforça d'être le plus neutre possible, mais ne put retenir un regard des plus perçants, comme s'il cherchait déjà à sonder Sherynne. Arrivé près d'elle, il remercia celui qui l'avait conduit jusqu'ici, puis, d'un geste, enleva son écharpe. Un sourire malicieux en coin, il lança :

Sherynne ? Êtes vous prête ?

Escorter la fille était une de ses premières missions, en tout cas la première de cette envergure. Le jeune homme avait gagné durement la confiance de Robert en se mettant à son service. C'était un brave homme, droit, sur qui on pouvait compter. Néanmoins, l'excitation qui l'animait devait se ressentir. Un sourire, une démarche mal assurée, une main qui se tend, autant de signes presque amicaux qui trahissent cette ébullition. Pourtant, il saurait se ressaisir si la situation commençait à lui échapper. Il n'a pas gagné sa place dans l'Ordre à coup de sourire et de mains tendues...
Sherynne
{Quand tout se précipite..}



Revenant de l'inspection du Comte, la brunette traverse une partie du campement à pas lents, laissant sa "colocataire" rejoindre son homme tandis qu'elle se dirige vers sa tente. Un soldat parle à un homme à cheval, de là où elle se trouve elle n'entend rien et s'approche. L'homme revêtu d'un habit sombre descend du cheval, la toise avec le genre de sourire qui ne trompe pas Sherynne. " Encore un petit malin ", songe-t-elle.

Sherynne ? Êtes vous prête ?

Juste quelques mots.. Son sourire se crispe et elle acquiesce. Nul besoin de poser de question, elle sait qui l'envoie.. Elle le toise à son tour, observe ses traits, cachés un instant plus tôt sous une écharpe. Un sourire en coin, elle lui répond.

Je suis toujours prête. Je vais chercher mes affaires, un instant...

Elle le dépasse et s'engouffre sous une tente à quelques pas de là. Un sac dans un coin dont elle s'empare avant de le passer en bandoulière, puis elle ouvre la malle, après avoir jeter un regard vers l'ouverture de la tente et s'assurer d'être bien seule, y prend la dague qu'elle noue à sa cuisse gauche puis passe une cape qu'elle noue autour de son cou. Laissant son épée, elle se saisit de son arc, plus facile à transporter, sans oublier le coutelas bien planqué dans sa botte..
Prenant une profonde respiration, elle relâche les épaules, prend le vélin signé du capitaine pour le présenter aux gardes du camp. Elle a obtenu une permission de quelques jours.. pas plus..
Elle balaye du regard la pièce aménagée avec soin, soupire et sort. Corso devait revenir bientôt, et sans doute n'aurait il pas de mal à la retrouver. Elle hèle le palefrenier qui lui amène sa monture.

Tenant par la bride leurs chevaux, ils marchent jusqu'à l'entrée du camp où Sherynne remet son autorisation, puis portant son regard sur l'homme, lui murmure ..


Où est Buhr ?
_________________
--Gauthier_de_montfaucon
Pendant tout le trajet, Gauthier ne savait que faire. Quelquefois, il regardait Sherynne avec insistance, comme pour montrer qu'il était celui qui domine l'échange, quelquefois, il détournait le regard, comme gêné par la situation, se contentant de l'observer en coin, quelquefois il offrait un regard presque compatissant. Pourquoi étaient-ils là ? Et surtout, au final, pourquoi était-il là ? Pourquoi l'avait-on choisi lui, pour mener cette expédition ? Et qui était ce "Muet" qui l'accompagnait, et qu'il ne connaissait pas ? Il repensait aux paroles de Robert avant l'expédition :

Le Muet t'accompagnera, il est à ton service.

Finalement, qu'importait tout cela, il devait faire ses preuves, voilà tout. C'est dans cette ambiance, très silencieuse, que les deux personnes arrivèrent à l'entrée du camp. Gauthier remonta sur sa monture, quand elle brisa ce silence. Il s'y attendait, mais finalement, ne s'était pas préparé à cette question. Il n'en savait en fait pas grand chose de cette Sherynne. Simplement qu'il devait l'escorter jusqu'à Magus, dans la plus grande discrétion. Ah, et puis qu'il devait s'en méfier. Quant à Buhr, il savait qui il était, bien sûr, il en avait entendu parlé, mais au final, il ne l'avait que très peu côtoyé, jamais parlé directement. Il savait simplement que cette mission ne lui était pas attribué. Voilà tout. Il répondit alors à Sherynne, sur un ton très naturel :

Buhr ? Il n'est pas ici. En mission, certainement. Tout ce que nous devons faire, c'est...

Il s'arrêta brusquement, comme s'il se rendait comte de quelque chose, puis prit un ton nettement plus rude, dominateur, reprenant presque sèchement. Il devait encore s'affirmer :

Mais, ce n'est pas à vous de poser les questions. Vous n'avez qu'à me suivre où je vous mènerai, voilà tout. Le reste ne vous regarde pas, ... mademoiselle.
Montrant son camarade du doigt, il reprit : Allons par là.

Arrivé à l'ombre de l'arbre sous lequel attendait le Muet, il donna ses directives :


Sherynne, vous attacherez votre cheval à cet arbre, puis vous monterez derrière moi. Donnez toutes vos affaires au Muet, il les gardera avec lui, nous éviterons ainsi tout risque...

Rangeant ses affaires dans son sac, il arborait maintenant, comme le Muet, la tenue de l'Ordre. Sherynne semblait l'observer, ne sachant vraiment que faire, et si elle pouvait leur faire confiance. Elle était hésitante. Gauthier reprit :

Allons, allons, dépêchez Sherynne, nous sommes pressés. Ou bien vous vous exécutez, ou bien vous restez ici. Ce n'est pas moi qui tient à rencontrer Magus...

De son côté, le Muet restait sur son cheval, immobile, comme sûr de lui. Pourtant, sous son chapeau, impossible de distinguer les traits de son visage. Simplement une marque qui descendait sur sa joue jusqu'à sa bouche, une cicatrice sans doute. Le seul bruit que l'on pouvait entendre de lui était sa respiration, profonde, lente, calme, qui rythmait la scène, presque à en faire peur, rendant l'atmosphère encore plus pesante.
Sherynne
Son regard balaye le visage de l'homme dont elle ignore encore le nom et fronce le nez. Exécutez ses ordres n'allaient pas être simple pour la jeune fille, mais elle décide de le laisser commander pour le moment, lui faire croire qu'il a le dessus, qu'il est le chef.. Elle a senti son manque d'assurance et s'en servira bien assez tôt.
Non elle n'est pas dupe, elle sent le traquenard à plein nez, elle est rodée avec ce que lui a fait subir Buhr, alors un sous-fifre.. Un bleu dans l'ordre sans doute.

Elle acquiesce et attache le cheval à l'arbre et salue d'un signe de tête Le Muet puis se débarrasse du sac qu'elle lui tend.. Un étrange frisson lui parcourt l'échine. Sans doute la fraicheur d'Octobre.
Sherynne revient sur ses pas et tend la main vers Gauthier, plante son pied dans l'étrier et s'installe derrière lui avec son aide, remettant en place son arc et le carquois.


Qu'attendons-nous ?

Un sourire narquois aux lèvres, elle lui glisse à l'oreille.

Votre petit nom .. ? Ce serait plus simple si je dois vous appeler..

La présence du muet la gêne, elle ne s'explique par pourquoi. Il lui fait une drôle d'impression mais elle n'arrive pas à savoir laquelle. Elle se crispe légèrement quand il se déplace. Sherynne entoure la taille de son meneur le coeur battant. L'aventure.. elle l'a voulu. Bientôt elle saurait et ça, c'était plus important que tout..
_________________
--Gauthier_de_montfaucon
Une fois tout le monde en place, et les affaires de Sherynne entre les mains du Muet, le groupe se mit en route. Gauthier n'avait pas prit la peine de répondre à aucune question de la jeune femme. Il avait toujours du mal à se placer par rapport à elle. D'autant plus lorsque cette dernière l'enserrait. Etait-ce normal ? Devait-il dire quelque chose ? Il tourna simplement la tête vers le Muet, comme cherchant un signe d'approbation. C'était sa mission, mais on sentait bien qu'il n'était pas très à l'aise.

Après quelques lieues à chevaucher, silencieusement, vers le Sud, il s'arrêta. La nuit tombait.


Nous ferons halte ici, pour la nuit. Nous repartirons demain matin, au lever du jour.


Le Muet et Gauthier commencèrent alors à monter un camp très sommaire, autour d'un feu de camp, base du repas du soir. Bien sûr, ce n'était pas de la grande cuisine, mais les deux hommes et la femme purent reprendre leurs forces. Tout le repas se déroula en silence. Une ambiance toujours très lourde et très pesante. Le Muet, de son côté, obéissait aux ordres que lui donnait Gauthier, sans dire mot. Il avait une démarche plus assurée, même si l'homme semblait comme usé par le temps ou par quelque bataille. Ses gestes apparaissaient comme plus précis, comme s'il savait exactement ce qu'il faisait, comme s'il en avait l'habitude. Pourtant, son identité était toujours cachée par ce grand chapeau, et renforcé par l'obscurité tombante. Sherynne avait certainement remarqué que plus les heures avançaient, plus Gauthier lui-même observait le Muet. Elle en arrivait à se demander si les deux hommes se connaissaient, et si la présence du Muet n’incommodait pas de plus en plus Gauthier.

A la fin du repas, le Muet s'éloigna, pour aller se coucher. Ne restaient autour du feu que Gauthier et Sherynne. Ce dernier l'observait attentivement. Puis, se sentant plus en confiance, certainement, mais également pour en savoir plus, Gauthier rompit le silence. Il parlait bas, de manière assez saccadée, faisant une petite pause après chaque information, comme s'il ne savait pas ce qu'il avait le droit de dire. De temps en temps, il se retournait, jetait un coup d'oeil vers le Muet, qui semblait dormir, ou du moins qui ne bougeait pas.


Gauthier de Montfaucon... C'est comme cela qu'on m'appelle... Serviteur de l'Ordre... Capitaine... Et vous, Sherynne ?

Il ne comptait pas échanger longtemps avec celle qui était finalement sa prisonnière, mais, sans vraiment se l'expliquer, voulait simplement s'affirmer plus que dans l'après-midi. Comme si l'obscurité le mettait plus à l'aise. Il était comme cela Gauthier, il pouvait tendre sa main vers quelqu'un et, quelques instants plus tard, lui être parfaitement indifférent voire hostile. Là, il tendait la main.
Sherynne
Sherynne mange, adossée à un arbre. Elle ne dit rien, elle avale bouchée après bouchée, mais ses iris ne quittent pas les deux hommes. Ils n'avaient pas l'air amis.. L'un donne des ordres à l'autre et ce dernier obéit. un peu comme à l'armée.. Ils mangent aussi en silence et quand enfin le repas est terminé, Le Muet va se coucher un peu plus loin. La jeune fille le regarde faire.. ça allait être sympa ce voyage.. silencieux... mystérieux..
Sherynne pose l'écuelle sur une racine et allonge les jambes et croise les bras sur sa poitrine quand enfin l'homme s'adresse à elle en chuchotant.

"Gauthier de Montfaucon... C'est comme cela qu'on m'appelle... Serviteur de l'Ordre... Capitaine... Et vous, Sherynne ?"

La jeune fille penche la tête de côté en souriant.

" Sherynne... Juste Sherynne.. Dites, Messire Gauthier.. Où allons nous exactement ? "

Tout en parlant, elle dénoue ses bras pour prendre un godet qu'elle lui tend pour qu'il y verse du vin. Elle scrute son visage tandis qu'il parle. Il ne ressemble pas à Buhr. Ce dernier lui aurait fait comprendre que cela ne la regardait pas. Mais avec Gauthier, elle sent qu'il finira par parler d'une façon ou d'une autre.. de lui même ou pas. Il a beau être capitaine, il n'en a pas la carrure. Il ressemble plus à un " bleu ", une petit nouveau qui bombe le torse à sa première mission. C'est sans doute ça.. Une première mission dont peut-être il ignore les détails.. Bien le genre de Buhr de ne rien dire. " posez pas de questions, et faites ce que je vous dis "... Toujours est-il qu'elle va y aller doucement avec Gauthier.. pas trop de questions..

Son regard se pose sur Le Muet. Quelque chose en lui la dérange. Ce n'est pas physique, c'est cette présence... elle se sent épier malgré qu'il dorme paisiblement. Haussant les épaules, elle va s'installer pour la nuit sur une couche de fortune. Elle rabat la couverture sur elle, un bras derrière la tête, ses yeux papillonnent un instant puis sentant le sommeil la gagner, elle murmure..


" La bonne nuit messieurs.. "
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--Gauthier_de_montfaucon
Partageant ce petit moment avec Sherynne, Gauthier était resté très évasif sur la destination finale.

Je ne puis pas vous dire précisément où nous nous rendons, vous vous en doutez bien. Je vous conduis à Magus. J'espère que vous savez ce que vous faites...


L'échange n'avait pas duré plus que cela, Gauthier étant rattrapé par sa fonction. Il se devait de ne pas sympathiser, de ne pas tendre la main à Sherynne, et pourtant, ce tout petit moment presque d'intimité, il avait l'impression de le maîtriser. Tout cela le mettait en confiance. Et puis après tout, les premières heures de sa mission se passaient bien pour le moment. Il savait qu'il pouvait être capitaine, il se l'était promis.
Quelques instants plus tard, il alla donc se coucher, ne répondant à Sherynne que par un hochement de tête. De son côté, le Muet ne bougeait toujours pas. Il semblait dormir, tapi dans l'obscurité. Mais en fait, il était très attentif à ce qui se passait. Les yeux fermés mais l'oreille tendue, il ne manquait pas une miette de ce qui se passait, restant sur ses gardes. Lorsque les deux individus allèrent se coucher, lui surveillait de loin Sherynne. Il était bien évidement hors de question qu'elle prenne la fuite en profitant de cette halte.

Le lendemain matin, avant le levé du jour, le Muet rassembla ses affaires, se préparant en prenant toujours soin de se dissimuler derrière cet uniforme de l'Ordre. Peu à peu, tout le monde se prépara. Gauthier semblait bien plus refermé que la veille, comme s'il sentait à nouveau qu'il était épié, voire surveillé par cet homme. Tout se déroula très rapidement, et toujours dans le silence. Dans une atmosphère pesante. Quand ils furent prêt, le petit groupe monta à cheval. Pourtant, avant de partir, le Muet prit dans sa besace un morceau de tissu blanc, qu'il tendit à Gauthier.


Ah oui... c'est vrai... la procédure...

Gauthier s'en saisit, avant de le donner à Sherynne, Celle-ci avait compris que si elle voulait aller jusqu'à Magus, il lui fallait se bander les yeux. Ce n'était pas la peine d'en dire plus. Elle se doutait donc qu'ils n'étaient plus très loin de leur destination. Peut-être une journée de chevauchée, au maximum.
Alors qu'il lui tendait le ruban, Gauthier ne dit mot, comme pour montrer, prouver, voire se prouver qu'il était dur et ferme, qu'il était ce meneur d'homme, qui prenait conscience de l'importance de sa mission. Mais dans ses yeux, ce n'était pas si difficile que cela d'y lire presque l'excuse de devoir faire subir cette "procédure" à cette femme. Pourtant l'Ordre avait ses règles, coutumes et usages, et mieux valait respecter cette histoire.
Sherynne
La nuit lui a paru courte, la jeune fille s'étire puis range ses affaires. Elle rêve de se laver à la rivière mais Le Muet s'active ainsi que Gauthier a tout plier. Alors elle en fait de même, se taisant pour l'instant.

Le temps est brumeux, frais et humide. Sherynne n'a que sa cape pour la protéger du froid automnal. Ne pas se plaindre, elle aura tout le temps en chemin... enfin c'est ce qu'elle croit. Le geste du muet ne lui échappe pas et quand Gauthier lui tend le ruban, elle hausse un sourcil sans le prendre.

Qu'est ce que cela signifie ?

Elle plisse les paupières, ses yeux vont de Gauthier au muet. Aucun ne bronche, seul le capitaine semble désolé. Soupirant, elle prend le bandeau le place sur ses yeux et se tourne afin que Gauthier le lui noue derrière la tête. D'un côté c'est plutôt un gage qu'elle reviendra vivante.. d'un autre côté cela veut dire qu'elle est proche du Grand Mage. Son coeur se met à battre plus rapidement, elle s'humecte les lèvres devenues sêches tandis qu'il vérifie qu'elle ne voit rien et se laisse guider vers la monture. Une fois installée, elle n'est pas très rassurée. Très étrange de se retrouver dans le noir complet en plein jour.. inquiétant même..
Après quelques lieues parcourues, elle ose enfin ouvrir la bouche.


Messire de Montfaucon.. peut-on s'arrêter quelques instants.. ? j'aurais besoin de ... vous savez quoi..

Elle peut toujours tenter de se retrouver seule, de soulever le bandeau, de fuir .. ? non, pas fuir, pas si près du but. Juste un repérage au cas où elle aurait à fuir..
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