le chalet d'Anne et Tristan

Coccygrue

Coccy se réveille l'air enfariné, les cheveux ébouriffés et l'oeil torve.

- Z'avez pas fini de brailler comme ça...tssss, si on peut plus dormir en paix maintenant où allons-nous !!! J'me disais qu'avec le départ de Anne et Tristan ça allait être plus calme...moui...

Elle jette un oeil au dehors. La matinée est fraîche et s'annonce belle.

- Bonjour Starky, tu restes manger avec nous ? Y'a rien de prêt hein mais ça va pas tarder.
Claude !!! Viens m'aider ! On a les anguilles à peler. viens je vais t'apprendre. Starky si t'as pas peur du mucus et du sang approche, on va t'montrer comment on dépouille une anguille.

D'abord faut savoir que la meilleure façon de tuer une anguille c'est de la frapper avec une fine baguette de bois, ouais, comme un serpent. C'est propre et radical. Ensuite et bien faut les suspendre au clou avec une ficelle...comme ça...voilà...bien Claude...il ira loin ce petit, comme sa tata Coccx...
Petite incision au cou...oui très bien...prends un chiffon et tire sur la peau. Tu vois elle se retourne comme un gant.

Ben maintenant Starky, faut les vider. ah bah oui hein, si tu veux que je te les fasse à la Jurassienne, faut que tu t'y mettes.

La matinée se passa admirablement bien. Chacun s'occupait en tentant d'oublier le départ d'Anne et Tristan...à la fin de la matinée, Coccy apprêta les anguilles qu'elle découpa en tronçons puis les fit revenir dans un peu de saindoux, fit revenir de l'oignon puis les bouts d'anguille. Une fois frits, elle les mouilla avec un peu de vin jaune et rajouta en fin de cuisson deux grosses cuillières de faisselle. ce bon petit lait crémeux qui flottait à la surface du lait fraîchement trait.

- Allez à table ! Vous allez voir, c'est un régal.

Il ne manquait que sa Verna...elle lui manquait.
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Claude

Claude était en admiration devant le savoir faire de sa tata, elle l'a regardé avec des yeux comme des soucoupes

- Ma tata tu es la meilleur pas vrai monsieur le maire, on va se régaler, je met la table et vite vite on va goûter ...
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Verna

Verna revenait elle était partit tôt le matin chercher des fleur fraiche à sa douce puis sachant qu'elle aussi était une grosse dormeuse elle s'était promenée entre les étalages en profitant pour savourer l'air frai du matin emplit d'odeurs en tous genres, viandes, poissons, épices....
De retour chez Anne et T ça sentait bon.. quoi... aucune idée mais ça sentait la cuisine de Coccy.

Coucou 'tit Claude !
Tien, salut Starkel !

Se postant devant sa douce elle sortit sa main de derrière son dos un joli bouquet de fleurs printanières

Voila un bouquet pour la plus jolie des fleurs ma Stellina

Pas très original certe mais pour Verna c'est une grande chose.
Elle l'embrassa tendrement et ajouta

Qu'est ce que je peut faire pour aider ma Chatte ?
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Starkel

Starkel se sentit blémir en voyant Coccy zigouiller, peler et éventrer la bestiole

-Euh, Verna, Coccy, je crois que j'aimerai bien un petit verre si vous avez, je ne sais pas pourquoi je me sens un peu barbouillé...Petit Claude tant que tu es dans la cuisine, si tu peux me ramener quelque chose, s'il te plait ?...au fait je ne suis plus, euh pas encore... bref le Maire c'est Apex mais avec un peu de chance et beaucoup de boulot... hihi
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Starkel, Bléiste, Forgeron

Coccygrue

Le repas débuta. Les morceaux d'anguille fondaient dans la bouche. Claude et Coccy s'en délectaient, seul Starky faisait la fine bouche et passait par toutes les couleurs de l'arc en ciel, préférant se consacrer à entretenir la cirrhose de son foie.

Et puis soudain...la voilà...la vision de la jeune fille transformée en jeune femme qui s'avance vers le chalet.
Coccy se lève et va au devant d'elle. Le centre de ses yeux est bleu translucide et le tour de ses mêmes yeux est translucide bleu. Faut le voir pour le croire. Quand elle se perd dans cet ifini, Coccy elle pense à des choses jamais encore décrites dans les manuels de philosophie. Deux yeux limpides et pathétiques frangées de longs cils ; ça lui enlève toute volonté et lui fait perdre la raison.
Du fait de son embonpoint provisoire elle a le contre poids qui balance un coup à gauche, un coup à droite sa Verna. Elle est émouvante comme un lever de soleil au dessus des montagnes Jurassiennes.

Elle lui mordille les lèvres et titille ses paupières avec ses cils. Puis ses mots :

Citation:

- Voila un bouquet pour la plus jolie des fleurs ma Stellina

Coccy s'ébroue. Il lui semble qu'elle dégringole dans une flaque d'extase. Mon Dieu, comme le présent se traîne et comme le passé nous gagne promptement...Verna...le coeur de Coccy se serre.
Verna a largué en quelques temps sa petite enfance choucarde, ses effronteries, mais a gardé ses pétillements impertinents et ses éclats d'innocence. Elle est mutine, gouailleuse...un petit oiseau de gaieté ; sa petite fée à Coccy.

Et alors...à nouveau le silence qui les muselle. Coccy se demande si elle pense. Oui, elle pense qu'elle ne pense à rien. Tout ce qu'elle sait c'est qu'elle l'aime.

- Merci...merci...

Elle les dispose dans un petit vase de grès et en retire deux qu'elle dispose une dans ses cheveux et une autre dans les siens.

- Assieds-toi mon ange. Ton assiette est prête...

Un coussin derrière son dos...et puis le reste...transies d'émoi, noyées dans des flots d'amour à se regarder silencieuses et triomphantes.
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Tristan_masselet

Tristan était vite revenu à St Claude , depuis qu'il avait appris que la ville , dans un regain de sentiments citoyens , s'apprêtait à de nouvelles élections municipales , qui ne laisserait pas le champ libre à des personnes un peu obscures , qui avaient décéidé de privilégier leur "carrière" politique aux intérêts de la ville .

Il déboula donc dans le chalet , quand une odeur vint chatouiller sa narine qui s'entrouvit telle la caverne d'ali baba , pour y engloutir des senteurs de vin blanc et de poisson doré .

Il s'approcha de la table où ses amis semblaient apprécier un mets .... que Starkel , lui , regardait sans trop toucher .

Mais ..... mais vous mangez quoi ? Du serpent ?

Une onde oesophagienne anti péristaltique se termina dans un Raaaaououuu peu élégant , qui traduisit le sentiment émétique de Tristan . Fort heureusement , le petit déjeuner avait franchi le seuil fundique , et le pylore retint avec force le pain beurré dans la zone digestive , évitant de rajouter des horreurs dans l'assiette débordante de Starkel . Assiette qui ne semblait pas promise malgré tout aux sucs gastriques de son ami , mais bien plutôt à ceux , moins gastriques mais tout aussi efficaces du pourrissoir qui trônait non loin du chalet , et où finissaient les restes d'épluchures et autres choses immangeables .

Tristan sortit quelques secondes , histoire que l'air frais lui ragaillardisse l'esprit et revint avec un gros morceau de "bresilium" , dont il découpa plusieurs tranches qu'il deposa sur le pain qu'il tendit à Starkel .

Tiens , l'ami , je fume moi même aux résineux ce boeuf salé , tu vas voir , il est à point ! On appelle ça le brési ou le bresilium , les helvetes appellent ça grison

Starkel

-Ah ben ça, au moins ça me parle, au moins j'ai pas vu la préparation... Merci Tristan !!!

Il regarda Coccy en coin en espérant qu'elle ne prendrait pas ombrage et croqua dans la chose à pleines dents....
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Starkel, Bléiste, Forgeron

Coccygrue

Elle fut ravie de voir son frère arriver. Les derniers jours étaient tendus...pourtant à la vue du plat que Coccy avait préparé, son humour taquin reprit le dessus...et c'était bien.

Citation:

Mais ..... mais vous mangez quoi ? Du serpent ?

Relevant la remarque de Tristan, la pécore haussa les épaules et lui dit...

- Le bonheur, c'est simple comme une fricassée d'anguilles, c'est un petit plaisir de l'enfance...ne me dis pas que tu l'as perdu ????
Rappelle-toi quand papa allait les pêcher avec sa bosselle, dans les rivières jurassiennes proches de chez nous.... tous ces petits coins où il était encore possible de pêcher ce délicieux poisson d'eau douce.

Arf...t'as vite oublié hein ! Tu ne te rappelles pas quand parfois elles étaient trop grosses, tu n'hésitais pas à les manger avec les doigts... "finger-food" disait un anglo-saxon s'en revenant de la guerre... et tu t'en léchais les doigts avec délectation...tsssss...

Bon les zamiches, quand vous aurez terminé votre viande séchée immangeable et trop salée, venez boire un petit verre de cuvée "la Cuvée d'Ormerach" de chez Tristan Masselet, et dites-vous qu' il en faut peu pour être heureux...

Elle embrassa sa Verna qui tenait son ventre...elle avait de plus en plus de contractions, et on sentait bien que le terme approchait.

- Nous allons rentrer ma belle Verna...juste pour moi le temps de donner la recette de la fricassée d'anguilles à ma jolie soeur.

Elle s'avança vers Anne et lui murmura...

- Tiens, si tu veux qu'il se délecte les papilles, cuisine lui donc ceci...promis ce sera la joie au chalet hi hi hi, l'art de l'amour passe par la bouche c'est bien connu.

Alors, pour une fricassée d'anguilles pour épicuriens, tu prends :
Quatre belles anguilles, une demi-botte d'herbe persillée, quatre petites pointes d'ail, du beurre, de la farine et du sel.

Une fois nettoyés, tu les roules dans la farine...tu sais faire ça hein !

Elle sourit mutine puis reprend.

- Tu haches menu menu tes herbes et ton ail, tu jettes un gros morceau de beurre salé sans le faire mousser surtout, ah bah nan sinon ça aura le goût de brûlé, puis tu déposes tes bouts d'anguille et tu laisses rissoler une minute de chaque côté...le petit Christos en culotte de velours ma belle, si si...essaie et tu verras.
Tu retournes tes tronçons d'anguille ainsi pendant dix minutes et tu sers avec son picrate qu'il garde bien caché ce rapiat de Tristan !!!

Ceci fait, elle invita sa douce à rejoindre leur demeure...elle les salua tous affectueusement, puis toutes deux, cahin caha s'en retournèrent en leur chaumière.
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Anne_cyrella

Le rire de jolie sœur raisonnait dans le chalet cela mit un peu de joie dans cet endroit, Anne avait pas trop envie de rire mais cela lui fit du bien !!!
En rentrant T. et elle avait découvert un mot griffonné sur un parchemin

Citation:

Maman papounet,

Voila quand vous rentrerez je serai parti, j'ai pas envie de me mêler des histoires qui se passent ici, je pense que vous me comprendrez, je pars pour la Provence, je vais aller voir la marraine de Papounet sa majesté Hersende, peut être lui serais je utile si non je parcourrai le pays ..

Je vous fais pleins de bises

Votre fils Claude qui vous aime

Elle souriait mais le cœur n'y était pas, puis se secouant elle dit

- Dis mon ange vas chercher une bonne bouteille pour nous trois, jolie sœur et Verna nous laisse, Stark tu boiras bien un verre avec nous ?
Et puis T. donnes moi un peu de ce bresilium ou grison cela doit être bon avec un peu de vin jaune ou blanc
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