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[RP]La folle journée ou la folie des grandeurs!

Ewaele
[Avant propos] *

- […]‘Je regarde, ma petite Suzanne, si ce beau lit que Monseigneur nous donne aura bonne grâce ici.’
- ‘Dans cette chambre ?’
- ‘Il nous la cède.’
- ‘Et moi je n'en veux point.’
- ‘Pourquoi ?’
- ‘Je n'en veux point.’
- ‘Mais encore ?’
- ‘Elle me déplaît.’
- ‘On dit une raison.’
- ‘ Si je n'en veux pas dire ?’
- ‘Oh ! quand elles sont sûres de nous’
- ‘Prouver que j'ai raison serait accorder que je puis avoir tort. Es-tu mon serviteur, ou non ?’
- ‘Tu prends de l'humeur contre la chambre du château la plus commode, et qui tient le milieu des deux appartements […]


[Préambule] (J’sais c’est la même chose !)

Après que les combats aient fait rage. Quatre licorneux ont eu l’autorisation de prendre congé le temps d’une journée afin de conduire une blessée en sa demeure. La scène se passe en Touraine dans le domaine de Maugasteau. Une brune, un brun, un barbu et une rousse vont se croiser et se décroiser dans les pièces juxtaposées à l’antichambre de la propriétaire des lieux. Qui a besoin de voir qui? Seul le dénouement de cette histoire pourra nous le dire…

[La rousse]

Alors qu’elle galopait à brides abattues dans les plaines tourangelles, donnant la possibilité à sa monture de se défouler un peu, son esprit à elle vagabondait… Que de souvenirs éparpillés ici est là au gré des missions qui lui avait fait fouler ce sol… Sol qu’elle avait l’impression de ne plus avoir quitté depuis des mois et des mois déjà, et pourtant ils en étaient tous partis pour mieux y revenir. Son dernier séjour avait eu un évènement marquant à bien des niveaux… La venue au monde de Merlin, et tout ce qui en avait découlé… Merlin fils de sa suzeraine qui avait failli trainer sa pauvre mère dans une tombe… Mais ce ne fut pas le cas et encore heureux !!!

Mais c’était lors de cet accouchement qui avait failli mal tourner, que quelque chose d’inexplicable sur le moment s’était produit, un rapprochement dont elle n’aurait pas imaginé qu’il puisse arriver un jour, ou du moins se reproduire… Là, tous les deux, si proches de perdre un être cher, si contemplatifs de la mort qui venait leur enlever celle qu’ils pensaient perdue, tout en essayant de faire en sorte que son dernier souffle ne la quitte pas… Sans un mot, un lien encore plus fort, du moins différent c’était noué, lien déjà vécu mais là les dimensions en étaient différentes. Lien déjà existant mais jamais perdu ? Juste enfoui pour mieux avancer dans la vie, sans se retourner sur celle de l’autre pour n’avoir aucun regret ni remord ? Peut-être… Toujours est-il que ce jour marqua un nouveau tournant dans leur vie à tous les deux.

La brune leur avait proposé de profiter de ce jour et d’aller un peu souffler en ses terres afin de se détendre complètement avant de ne devoir retourner à Chinon et enfiler les armures qui étaient leur lot quotidien. La rousse avait imaginé pouvoir parler à son amie, suzeraine, sœur, ‘fin toussa, toussa quoi… Oh sans doute allait-elle faire quelque chose de peu courant, mais en même temps qu’est-ce que la rousse faisait comme les autres ?

Donc ils étaient partis de bon matin, tous les quatre, et voyaient les abords de Maugasteau, alors qu’ils en foulaient ses terres déjà… Arrivés, on prit en charge leurs chevaux et le coche, puis la brune les invita à rentrer et à se rafraichir avec un bon verre de vin avant de prendre possession des pièces de la demeure et de se délasser dans un bain ou toute autre chose à leurs convenances… La journée se voulait simple mais légèrement festive en ces moments troubles. Juste quelques heures oublier les combats et tout ce qui les entouraient habituellement.

La rousse essayant de tout suivre dans les échanges et proposition faites, mettait en parallèle au point son plan tout en ne laissant rien paraitre, mais chose relativement difficile sachant que son nez malgré elle se mettait à tortiller montrant que sa réflexion était intense… Et son petit cerveau de continuer à échafauder comment coincer son amie rien que pour elle pour un moment plus ou moins court selon la tournure des évènements. Elle ne savait pas pourquoi mais elle pressentait que rien ne serait comme elle le voudrait et que cette simple demande allait prendre des proportions qu’elle ne maitriserait pas.

Elle porta le verre de vin à ses lèvres évitant ainsi de pousser un soupir qui aurait pu attirer l’attention des autres. Il fallait qu’elle chasse cette nervosité qui s’était emparé d’elle et qu’elle laisse l’histoire s’écrire comme elle devait l’être sans forcer plus que cela le destin, mais tout en lui donnant quand même un coup de pouce… Le sien ! Bah oui on n’était pas mieux servi que par soi-même n’est-ce pas ? Alors pourquoi pas aujourd’hui, maintenant. On lui avait toujours appris que cela ne servait à rien de remettre au lendemain, et des lendemains il y en avait eu plus d’un, espérant chaque jour que ce qu’elle allait faire un autre l’aurait fait, avant, à sa place… Mais rien, et pourtant ce qu’elle allait entreprendre ne la concernait pas elle seulement… Et, que ce qui allait en découler, elle n’était pas la seule à le vouloir…

Oui tout cela peut vous sembler bien flou pour le moment, mais il ne sert à rien de courir… Tout vient à point a qui sait attendre… Alors attendons.




*[extrait des noces de Figaro]
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Mariealice
[Vaudeville : comédie sans prétentions psychologiques ni morales, fondée sur un comique de situations, d'intrigues et de quiproquos.]

Voyage éclair, parenthèse entre deux tournées de garde pour les uns, journée de convalescence améliorée pour celle qui portait toujours sa natte autour de la tête et un bandage enserrant sa poitrine. Marie avait beau passé beaucoup de temps en Touraine, c’était bien plus pour défendre la province que pour visiter et administrer sa terre. Ah ça, on ne pouvait dire qu’elle ne faisait pas son devoir. Il suffisait pour s’en persuader de compter le temps passer ici plutôt qu’ailleurs et, pour elle, de croiser son image dans un miroir, si tant est qu’elle était capable de supporter celle-ci.

Cette journée était donc pour eux l’occasion de respirer un peu et, elle l’espérait, pour Walan et Enguerrand de se connaitre mieux et de se parler. Parce que ses deux hommes-là étaient du genre taciturne pour qui ne les connaissait pas comme elle, et, disons, peu bavards en société. En privé c’était autre chose. Et puis le dauphinois avait à parler à son frère. Donc autant en profiter. chacun pourrait prendre du temps pour soi, retrouver l’un ou l’autre, ne rien faire… Et elle en profiterait pour les laisser tranquilles tandis qu’elle jetterait un œil sur les comptes. A la fin de la journée on rentrerait comme on était venu, eux à cheval, elle en coche.
Pour l’heure, ils se trouvaient tous ensemble dans la grande salle, un verre de vin de Touraine dans la main, devisant de tout et de rien. De cette salle, l’on passait à la cour du château. Dans celle-ci on trouvait les écuries, les cuisines, une petite chapelle, les réserves. La cuisine étant à part en cas d’incendie. Une fois dans la grande salle, on accédait par une porte à droite à une pièce ni trop grande ni trop petite. De celle-ci, une première porte amenait dans la chambre des maitres qui elle-même donnait sur une petite pièce pour les ablutions, une seconde débouchait sur des escaliers, une troisième sur une enfilade d’autres chambres.

C’était dans cette pièce que Marie allait s’installer de ce pas, soutenue pour avancer par deux serviteurs.


Bien, je vous laisse. Vous me trouverez derrière cette porte si besoin.

De toute façon, vu comme elle était capable de se déplacer pour l’heure, même si elle bougeait, ils auraient eu tôt fait de la retrouver. Un long soupir et moult grognements, gémissements, invectives sur les deux hommes la soutenant plus tard, Marie avait quitté la pièce.
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Walan
Ils avaient donc réussi, entre deux batailles, à se libérer une unique journée afin de rejoindre l'un des castels de Marie. Une Marie qui venait juste de quitter le lit, et aurait mieux fait d'y rester encore de l'avis de Walan, pour mieux guérir de la terrible blessure qui avait failli l'occire. Elle était encore faible et sa santé pouvait à tout moment décliner à nouveau, ne serait ce que par une fièvre maligne telle que celle qui l'avait lui-même frappé suite à une blessure pourtant moindre. Mais quand la brune avait une idée en tête, il était bien compliqué de la lui en faire sortir ... et puis, changer d'air lui ferait sans doute du bien.

Donc il suivait, en compagnie d'Ewaele et Enguerrand.
Les relations du brun avec la première demeuraient relativement tendues depuis ce jour où ils avaient découvert le corps de Marie sur le champ de bataille. Quelque part, dans sa fureur glaciale, Walan avait dû blesser ou énerver celle qui était venue l'empêcher de charger seul les armées ennemies tandis qu'il croyait que la brune était morte. Le hic étant que maintenant qu'il avait repris ses esprits, il n'était guère capable de se rappeler ce qui avait pu causer une telle tension. En tous les cas il faudrait sans doute qu'ils finissent par régler ça tôt ou tard, sans quoi les choses risqueraient de devenir agitées.
Quant au second, Walan commençait tandis qu'ils cheminaient à se dire que c'était une occasion parfaite de lui poser enfin une question qui n'avait que trop traînée. Question remise d'actualité lorsqu'il avait cru qu'une fois encore le Très Haut lui avait retiré une femme qu'il aimait avant qu'il n'ait pu l'épouser. En principe, il n'y avait nulle obligation de poser ladite question, puisque les deux principaux concernés étaient d'accord, et plutôt deux fois qu'une. Mais Walan souhaitait faire les choses dans les formes ... et les formes impliquaient d'en parler au frère de Marie.

C'est donc mijotant un plan, si l'on peut dire, pour parler à Enguerrand, en présence de Marie mais pas obligatoirement, tout en évitant d'entamer une dispute avec Ewaele que le brun avait terminé le voyage et se retrouvait en train de boire en silence. Et au moment même où il pensait avoir trouvé une solution, voilà que Marie quittait les lieux et changeait de pièce ... Bon et bien, il faudrait improviser, pour le peine.

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Ewaele
Elle n’avait même pas vu que Marie s’était retirée, prise dans ses préoccupations personnelles… Comment s’en était-elle aperçue ? Elle ne le savait pas vraiment, mais si deviser avec l’un aurait été un réel plaisir, le faire avec l’autre l’aurait plus que contrariée… Elle n’avait pas encore pardonné certaines choses, autant son volcan intérieur avait calmé de son ardeur vis-à-vis du viennois, autant il lui faudrait du temps pour tout effacer. Il ne s’en sortait bien, que parce que Marie était en vie… Et cela pas grâce à lui… Les images de sa cavalcade après le brun étaient encore fraichement ancrées dans son cerveau… Crever l’abcès ? Oui cela serait sans doute nécessaire, mais elle avait l’impression de ne pas avoir grand-chose à se reprocher dans l’histoire, voire même de l’avoir sorti d’une situation qui aurait pu très mal tourner pour lui ! Certes il avait ses raisons, raisons, on le sait qui ne peuvent être discutées quand c’est le cœur qui parle, mais s’il était mort ? Que serait devenue Marie ? Y avait-il seulement pensé une once ? Elle en doutait vu son attitude avec elle, et c’est en cela qu’elle lui en voulait, pas capable de faire la part des choses…

Voulant donc éviter toute discussion avec au moins l’un des deux protagonistes se trouvant dans la même pièce qu’elle, elle prit le parti de se retirer abandonnant lâchement sa senestre à l’amant de sa sœur… Un simple baiser sur la joue pour ne pas fuir comme une voleuse… Tout en jetant à la volée :


Je vais prendre l’air moi !

Regard de travers à l’autre, elle fila aussi vite qu’elle le put afin de se retrouver seule et mettre ses plans à exécution. Elle connaissait le domaine de Marie, ils y avaient un temps séjourné lors d’une précédente mission, mais la rousse avait préféré rester en solitaire sous sa tente au lieu de prendre possession d’une chambre dans la bâtisse… Elle connaissait en fait, mieux les extérieurs que la disposition des pièces de la maison. Bien, la cour extérieure, jusque là pas de souci, mais où s’était réfugié la blessée ? Elle ne le savait pas et ça devenait d’un coup plus épique pour la rouquine. Elle n’allait quand même pas fureter dans toutes les pièces pour trouver la brune ? Elle se voyait mal ouvrir porte après porte et d’un coup, par chance ou par inadvertance, tomber dessus et faire comme si de rien n’était alors que sans doute dépitée d’avoir dû visiter au moins vingt-cinq pièces avant de la trouver, elle n’aurait plus les bons mots pour faire son entrée ! Elle avança quand même, ne voulant pas rester au vu des deux hommes qui avaient dû suivre sa sortie et être rattrapée par l’un ou l’autre pour une quelque conque raison ! Zut, elle n’avait pas réfléchi ! Marie ne s’était certainement rendue ni aux écuries, ni aux cuisines… A la chapelle peut être ? Moui vu comme elle se déplaçait aisément cela était fort peu probable. Et la rousse se rendit compte de sa première erreur dans l’acheminement de ses plans. Son amie devait être toujours dans la maison, et elle maintenant se trouvait dehors. Revenir sur ses pas ? Ah que non ! Il lui fallait rentrer par une autre porte, afin de mettre la main sur l’intéressée.

Non mais je vous jure quelle idée on avait d’avoir de si grandes habitations… Ce n’était aux yeux de la licorneuse qu’un labyrinthe géant. Et évidemment quand on aurait aimé trouver un serviteur il n’y avait jamais personne !!! Elle s’était engouffrée par une petit porte dérobée ne sachant trop où cela menait, mais pensant que de toute façon ce n’était pas pire que de rester au milieu de la cour ou de revenir auprès des hommes qu’elle venait de quitter. Avançant doucement, elle déambulait dans des couloirs, marchant sur la pointe des pieds pour essayer de repérer sa proie… Euh… son amie ! Ecoutant aux portes au cas où un son ou un infime bruit se faisait entendre… Quand tout à coup elle sursauta et fit un bon en arrière… Elle aurait pu tout aussi bien sortir son épée de son fourreau prête à mettre en garde quiconque venait se mettre au travers de son chemin… Mais heureusement qu’il lui restait encore un peu de lucidité et que dans sa prime réaction, elle savait, que cela ne pouvait être qu’une personne de la maisonnée… Reprenant contenance, une jeune servante venait de faire son apparition mais la jeunette avait été effrayée de se retrouver nez à nez avec la rouquine et avant qu’Ewa ne puisse ouvrir la bouche, l’autre avait détalé… Elle grogna, décidément si elle comptait trouver de l’aide aujourd’hui, il ne faudrait qu’elle ne compte que sur elle !

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Enguerrand_de_lazare
Le vin était bon. Du vin de Touraine. Classique, certes, mais un classique pour le moins agréable. Et puis les lieux n’auraient pas accepté qu’un nectar provenant d’une autre terre du Royaume que celle-ci ne soit dégusté. Imaginez par exemple, un vin d’Anjou débouché en ces lieux…Ceci aurait été crime de lèse majesté tourangelle, et aurait débouché à coup sûr sur une nouvelle guerre de terroirs.

Si le vin était bon, le voyage, quand à lui, en avait été déjà quelque peu moins apprécié par le licorneux. La route, sans grands dangers, surtout pour un groupe équipé de guerre, avait été comme toutes les routes. Longue. Monotone. Boueuse. Et longue, encore une fois.
Certes, il avait chevauché aux côtés de sa demi-sœur Marie Alice, protégée qu’elle était dans son coche et, quelque peu rasséréné qu’il était de la voir en voie de guérison de ses blessures, il pensait avec plaisir aux quelques instants qu’ils allaient pouvoir partager ensemble, et à ces mots qu’il voulait échanger avec elle concernant nouveaux aspects de sa vie privée. Peut être allait il aussi en profiter pour tenter de la faire se repose quelques jours, mais la tâche, pour bien connaitre la jeune femme, allait s’en trouver des plus ardue…
Certes, Ewaële, sa dextre, était par sa simple présence ce qui en cette heure pouvait lui redonner toute la force et l’espoir possible. Il aurait toutefois préféré partager seul avec elle ces instants chéris, brisant là avec la fort peu quiétude de la vie de campement, et il s’était juré de trouver ne serait ce qu’une heure en tête à tête avec elle.
Certes, il appréciait la présence de Walan qui, s’il ne le connaissait encore qu’insuffisamment malgré les longues journées de veille passées ensemble, n’en était pas moins compagnon agréable. Il avait cependant été au cours de ces derniers mois de plus en plus proche de Marie Alice, et le chevalier s’était juré d’avoir avec lui quelque conversation sur le thème du respect et de la fidélité, non sans ressentir une pointe de jalousie et de protectionnisme familial à outrance.

Or donc, ils s’étaient tous retrouvés en la demeure de Marie Alice, chacun à présent tenant à sa main le verre de vin décrit un peu plus haut.
Les regards avaient été échangés entre les protagonistes, chacun pour l’heure gardant le silence et tentant de déchiffrer les signes visibles perçant dans l’attitude des trois autres.
Le premier acte avait été déclenché par Marie Alice justement, l’hôtesse des lieux, qui avait quitté la grande pièce accompagnée de deux de ses serviteurs.
Une fois la porte close, le licorneux s’était tourné en direction d’Ewaële. Peut être allaient ils trouver quelque alcôve cachée pour y gouter un peu de quiétude et de solitude. Mais avant même qu’il ait pu ouvrir la bouche, un baiser avait été déposé sur sa joue et la cible de toutes ses attentions s’en était allée, quittant les lieux, visiblement courroucée par la situation. Avait-il dit ou fait quelque chose qui l’avait mise dans tous ses états ? Point le temps de poser quelque question ou d’entamer une poursuite nécessaire. La porte, déjà, s’en était refermée, et les deux parties masculines du quatuor s’en retrouvaient délaissées, plantés là à ne pas trop savoir quoi faire au vu de la situation.

Un regard vers Walan, levant le verre encore à moitié plein.


Mhhh…hé bien, je ne sais si c’est ce vin là qui a pareils résultats. Il aurait été appréciable que je le goute plus avant, mais je crois que je vais essayer de retrouver Ewaële, elle me semblait pour le moins…irritée, n’est ce pas ?

Signe de la tête en direction du licorneux, le chevalier, après avoir posé son verre sur un guéridon placé non loin de lui, avait entamé demi tour en direction de la porte permettant de quitter les lieux.
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Mariealice
Marie était assise dans ce fauteuil, devant ce bureau et ces parchemins plein de comptes, depuis ce qu'il lui semblait être des heures. Normal elle détestait tout bonnement les chiffres et soupira pour la énième fois depuis 10 minutes avant de finir par repousser le dernier parchemin en criant.

WALAAAAAAAAAN.

Celui-ci était sorti à la suite d'Enguerrand, plus tôt, pour tenter de le rattraper afin de lui faire ladite demande mais l'avait perdu dans l'enfilade de pièces, tournant un peu en rond depuis jusqu'à ce qu'il entende le cri. Il se dirigea du coup vers la chambre, ou du moins là où il croyait qu'elle était, erra un peu mais finit par la trouver. Il frappa à la porte puis entra.

Hum, j'ai cru entendre une douce et tendre voix ..?

La brune leva les yeux vers lui quand, enfin, il ouvrit la porte. N'étant pas de très bonne humeur, forcément blessée et empêchée de faire ce qu'elle voulait, elle était toujours irritable.

Une voix je veux bien, douce et tendre j'ai des doutes.

Ah oui ? Pourtant il me semblait.

Sauf si ce n'est pas la mienne bien entendu.

Soupir.

Hum, c'était peut être ton frère alors, ça tombe bien c'est lui que je cherchais.

Tu cherches mon frère? Pourquoi faire? Et puis Enguerrand, douce et tendre voix, avec toi? Méfie-toi c'est qu'il est en colère alors.

Ah, euh, hum...

Il ne voulait pas lui annoncer avant d'avoir demander, du coup ...

Je voulais lui rendre ... Euh ... Son pichet.

Haussement de sourcil et regard, perplexe.

Son... Pichet.... Quel pichet? Et il est où puisque tu veux lui rendre?

Son pichet de vin voyons, m'enfin, quoi d'autre ?

Elle se pinça l'arrête du nez entre son pouce et son index, sentant l'explication foireuse.

Parce qu'il a un pichet de vin... Qu'il t'a prêté... Pour?

Il ne me l'a pas prêté, il l'a oublié. Pour boire, pour quoi d'autre ?

Hum... Et tu penses que s'il a soif il ne pourra pas soit retourner le chercher, soit demander à boire à un serviteur, soit aller en chercher en cuisine? Hum?

Oh et bien on ne sait jamais ... Il pourrait très bien y tenir, à son pichet.

Oh ben oui. tu penses.... On ne sait jamais en effet. et puis c'est incroyable que tenant à ce point à cet objet, je n'ai pas souvenir de cela dans ses affaires. Si mon frère me cache son pichet, où allons-nous?

Oh, ça je te laisse voir avec lui, ce n'est pas à moi de me mêler de ça.

Petite toue gênée histoire de noyer le poisson.

Mouais.... Et bien désolée de ne pas être mon frère hein. Ceci dit tu me diras quand même où il est ce pichet... Des fois que je le croise en pleines recherches, la mort dans l'âme et les larmes aux bords des yeux.

Oh ?

Le brun regardant ses mains se rendit compte qu'il n'avait aucun pichet à montrer.

Mince, je l'ai oublié dans la salle.

Tu fais un fameux rapporteur d'objet....

Sourire en coin, tapotement des doigts sur le bois.

C'est qu'il est parti vite, et comme je voulais lui parler il a bien fallu que je me dépêche.

Lui parler? De quoi donc? Je croyais que tu le cherchais pour lui donner son pichet.


Oups, la boulette, vite trouver une parade.

Lui parler ? Et bien du pichet voyons.

Du pichet que tu n'as pas pris. Bien sûr. pour ça que tu t'es dépêché.... Oui oui oui....

Voilà, tu as compris ... Et à part ça, tu appelais ..?

Toi.

Oui, ça j'avais compris, mais pour ..?

Parce que j'avais envie de te voir? D'un baiser? Que si je continue à lire une ligne de chiffres je vais exploser?

Oh ?

Il s'avança, se pencha pour lui voler un baiser.

Comme ça ?


Moui.... Bah j'aimerai mieux un plus long....

Walan l'embrassa plus longuement avant de se redresser.

Alors, l'explosion s'éloigne ?

Lentement... Mais un peu oui. Un sourire. Que penses-tu de l'endroit?

On s'y perd ...

Ah? Tu trouves? Moi pourtant non... M'enfin tu me diras moi je ne peux pas bouger seule alors....

Et de grommeller.

Ca aide.

Accompagné d'un fin sourire pour lui et d'un regard en coin pour elle.

Mouais... Si tu veux on échange hein

[*écrit à 4 mains avec LJ Walan.]
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Walan
Mouais... si tu veux on échange hein

Hum, tu me soignerais, prendrais soin de moi, et tout ça ?

Avec l'aide des médecins et entre deux rondes et deux combats...

Grumf

Ce n'est pas ce que tu fais? hum?

Certes , convint-il avec un autre bougonnement.

Alors? on échange?

Hum, non, ça ira je pense ...

Se penchant à nouveau, il vola encore un baiser à la brune

Bon et bien, je vais repartir à la recherche de ton frère, si tu veux bien

Ah. déjà. je vois.... tu t'ennuies avec moi puisque je suis blessée.

M'enfin non !

Alors pourquoi files-tu si vite?

Et bien, je te l'ai dit, il faut que je parl... rende son pichet à ton frère

Pichet que tu n'as pas.

Le regard qu'elle lui jeta était clairement suspicieux.

Oh oui et bien il va falloir que j'aille le rechercher alors

Ou que tu envoies un serviteur le faire?

Oh, un serviteur ? Non ... je ne vais pas déranger un serviteur pour ça voyons.

Déranger un serviteur pour aller chercher un pichet.... ahem... dis-moi Walan, chez toi ils servent à quoi?

A servir, quelle question !

Hum... et appeler un serviteur pour servir à amener un pichet à mon frère c'est le déranger.

Et bien, oui, je suis sûr qu'ils ont des tâches bien plus importantes à faire. Venir t'aider, préparer le repas, tout ça

Ils sont assez nombreux pour cela. je vais t'en appeler un.

Elle commençait déjà à ouvrir la bouche qu'il répondait vivement en grommelant.

M'enfin je t'ai dit non. Je vais le faire, grmbl

Pourquoi donc?

Parce que j'y tiens.

Tu tiens absolument à courir après mon frère pour un soit disant pichet auquel il pourrait sans doute tenir plutôt qu'à rester avec moi, la femme que tu aimes et qui a failli mourir.... bien. je t'en prie, la porte est là, lui j'ignore où il se trouve.

Je reviendrais très vite, ne t'en fait pas, mais c'est une question cruciale.

Bah tu penses. Un pichet de vin. C'est crucial.

Parfaitement, un pichet de vin c'est crucial et ce n'est pas une Bourguignonne qui me prétendra le contraire, grumf

Sauf qu'on est en Touraine et qu'il y en a plein partout. mais va je t'en prie, puisque c'est si crucial pourquoi perds-tu ton temps à me parler?

Je reviens au plus vite, et nous pourrons alors fêter cela.

Et oups, encore, décidément.

Fêter le rapprochement de mon frère et de son pichet? Oh ben oui tu penses

Hum, oui voilà

Je vais commander un festin rien que pour ça.

Parfait ! Ce sera vraiment nécessaire. Hum, il vaudrait mieux l'ordonner tout de suite, pour que tout soit prêt à temps.

Le regard de la brune commençait à arborer une lueur verte de mauvaise augure fixée droit sur le brun.

Mais je t'en prie, quand tu auras croisé un serviteur, demande-lui de faire sonner la corne de brume pour mettre tout le castel en émoi afin que la fête soit plus folle et qu'ils prévoient gras. et grand.

M'enfin, c'est à la maîtresse de maison de faire tout ça.

La maitresse de maison ne peut pas bouger. tu te souviens?

J'ai cru ouïr que tu avais ... une bonne voix

Toussotement, sachant bien qu'elle n'apprécierait pas cette fois ... comme l'indiqua le regard foudroyant qu'elle lui jeta.

BERTOOOOOOOOOOOOOOOLD

Il était assez clair que Marie espérait bien avoir ruiné les tympans du brun pour la peine, provoquant un vague Humpf un brin indigné tandis qu'il se frottait un peu l'oreille. Marie, elle l'ignora à partir de là et prit un parchemin qu'elle se mit à lire.

Sur une légère moue, navré de l'avoir fâchée alors que son but est de la surprendre avant de lui faire plaisir par l'annonce qu'il lui ferait en revenant, Walan reprit :


Je reviens, rapidement, et tu verras que nous aurons vraiment à fêter

Et à Sans repos de se diriger donc vers la porte à la recherche d'Enguerrand, tandis que Marie ne lui répondait pas et semblait se retenir de grogner un bon coup.
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Ewaele
Bon ce n’était pas de tout ça, c’était bien de se promener dans les couloirs du domaine de Marie mais ça ne faisait pas avancer la rousse dans son projet. Elle aurait pu crier afin de trouver la brune mais ce n’était pas son style de hurler pour se faire entendre, du moins pour ce genre de choses hein… Qui avait dit que cette journée loin des combats serait reposante ? Mouais ben pas elle, cela était certain vu que tout commençait par un marathon. C’est donc toujours aussi paumée que la rousse continua de déambuler…

Peine perdue, elle avait tourné en rond et se retrouvait à nouveau à cette maudite porte cachée qui l’emmenait dans la cour… Passablement énervée de son incompétence à mettre la main sur son amie et de se rendre compte que son plan ne fonctionnait pas comme elle l’aurait voulu, elle décida de se changer les idées un temps. Directions les écuries ! Pourquoi ici plus qu’ailleurs ? Pourquoi pas après tout, si on lui demandait ce qu’elle faisait elle pourrait toujours prétendre qu’elle vérifiait si on s’était bien occupé de leurs montures… Puis aller dans la chapelle aurait paru plus étrange encore venant de la rousse. Bien qu’une prière à une sainte pour en trouver une presque autre… Bah oui… Quand une Marie, rencontrait une autre Marie, elles se racontaient des histoires de ? Saintes, voyons !!!

Bref donc, c’est une rouquine la démarche sure qui rentrait dans la bâtisse en regardant le bout de ses cuissardes sans faire attention à ce qu’il pouvait se passer autour d’elle… Et vlan ni une ni deux elle se retrouva dans les bottes de foin qui se trouvaient dans une stalle, elle aurait aimé crier et se débattre, mais une main était posée sur sa bouche et un poids la maintenait fermement pour qu’elle ne puisse plus bouger. Oh qu’elle pouvait pester contre elle-même d’avoir eu un moment d’inattention, si cela était un jeu, elle ça ne la faisait pas rire du tout et si jamais la main par malheur bougeait elle ne se gênerait pas pour la mordre jusqu’au sang !!!

Non mais c’était vrai quoi ! Elle passait déjà ses journées à attendre ou à se battre, à s’entrainer, à lustrer leurs armures ou à aller visiter les blessés ou encore à envoyer des pigeons dans tout le royaume pour trouver nourriture et armes afin de satisfaire les troupes qui étaient au service de la Reyne… Alors tant qu’à être dans la paille autant que ça soit de façon plus agréable que celle là… Et elle marmonnait la rousse, celui qui avait osé, avait intérêt à avoir une bonne excuse ou à savoir courir vite très vite, car là en l’instant présent elle n’avait qu’une envie l’étriper !!!

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Enguerrand_de_lazare
La jeune femme se débattait comme un beau diable essayant de prendre le dessus sur son 'agresseur'. Tout en marmonnant, n'arrivant pas à gagner sur cette foutue main qu'elle tentait de mordre.
Le chevalier quand à lui, souriait en silence en imaginant ce que pouvait en ce moment ressentir la rousse. Il savait ce jeu dangereux tant les réflexes carnassiers de la demoiselle pouvaient par moment s'avérer être des plus...mordants
Puis, dans une tentative de modification de sa voix :


Héla mamzelle, on s'perd dans un coin inhabituel?

Elle entendit un petit signal d'alarme qui faisait un 'oups dans sa tête. Mais c'est qu'elle la connaissait cette voix là toute changée qu'elle était... Hum... Bien, le barbu voulait jouer? Ils allaient jouer donc! Elle dégagea une jambe aussi bien qu'elle le pu et bloqua l'arrière du genou du licorneux, jusqu'à là, chose faisable... Mais c'était sans compter sur l'emprise d'un homme sur une femme dans cette position, elle voulu mais elle ne pu le retourner comme une crêpe... Et elle marmonna de plus belle, lui laissant croire qu'elle n'avait pas repéré son petit jeu.
Manquant de chanceler mais se cramponnant fermement à la jeune femme, le licorneux profita de l'occasion pour se rapprocher un peu plus d'elle, au risque de se prendre douloureuse ruade.


Hola, mais c'est qu'on a une jument bien vivace. Va p't'être falloir qu'on la r'mette au pas celle là.
Dites donc ma furie, c'tout les jours qu'vous offrez pareille cabriole ou bien c'juste pour vot’ serviteur ?


Ewaele aurait bien voulu lui répondre mais... Elle tourna la tête dans tous les sens pour libérer sa bouche et fit mine de vouloir mordre la main mais avant cela...

Serviteur, serviteur, un goujat oui. On s'en prend aux femmes sans défenses maintenant, bah c'est du propre!!!

Puis elle approcha dangereuse ses dents de la main si proche voulant gouter à la chair tendre ? Mouais fallait le dire vite ça aussi...

Hélaaa...Mais c'est qu'elle mordrait la p'tite !

Partant d'un rire tonitruant, le chevalier desserra son étreinte, pour ensuite faire pivoter la jeune femme sur elle même, non sans se reculer brutalement de deux pas...on ne savait jamais
Celle-ci s'amusait et cela faisait bien longtemps, prête à mordre elle senti l'étreinte faiblir et son amant lui fit faire un demi tour mais recula précipitamment... Elle se demanda bien pourquoi et c'est avec une petite mine légèrement déconfite mais des yeux malicieux qu'elle lui répondit...


Je ne savais pas que je te faisais aussi peur dis moi.

Vu qu'il s'était redressé, elle lui tendit une main afin de lui faire face debout à présent.
Sourire éclairant, chose rare s'il en était, le regard du chevalier.


Peur, non, mais je dois bien avouer que je me méfie de ton instinct de défense.

Tendant sa main à la rencontre de celle de la jeune femme.

Hé bien à la guerre comme à la guerre j'affute les armes qui peuvent me permettre de gagner du terrain que veux-tu!

Elle prit alors sa main et se retrouva debout face à son amant, elle se baissa le temps de remettre en place ses légendaires cuissardes et passa une main dans ses cheveux qui en avaient profités pour s'échapper de la natte qui tombait dans son dos.
N'oubliant pas son plan pour autant elle chercha rapidement moyen pour s'échapper de cette entrevue qu'elle aurait pourtant voulu poursuivre...

Le Chevalier, quand à lui, observa la jeune femme un instant. Quelque chose dans son attitude le troublait, sans qu'il ne sache bien pourquoi. Ce départ précipité de la salle de réception, d'ailleurs, en était un élément déclenchant.
Faisant s'approcher de lui la jeune femme, voulant la prendre dans ses bras. Puis, d'une voix presqu'inquiète :


Tout va bien ma douce? J'ai cru te sentir pour le moins irritée tout à l'heure. Y aurait il tracasserie ou ennuis d'on j'ignorerais les tenants et aboutissants?

La licorneuse se laissa aller tout contre lui... Puis à ses propos tortilla du nez... Lisant son inquiétude dans son regard elle devait tout en le rassurant ne pas se vendre sur ses intentions du jour.

Irritée non... Juste que rester dans la même pièce que Walan depuis sa fameuse course contre la mort... 'Fin je sais il faudrait que je m'explique avec lui. Ou du moins crever l'abcès... Mais ce n'était pas que pour cela que je suis partie...
J'ai...


Réflexion intense, visage et regard mystérieux elle repris :

J'ai besoin de parler à ta sœur vois tu... De choses... Comment dire ? féminines ?

Elle essayait de ne pas grimacer en disant cela mais bien malgré elle son visage devait parler pour elle plus qu'elle ne le souhaitait.
Haussement de sourcils circonspect de la part d’Enguerrand.


De choses féminines...MmmpphH...oui...heu...bon...je vois, je vois…

Prenant un air quelque peu embarrassé :

Heu...hé bien...oui...alors, effectivement...là...

La jeune femme, évitant de lâcher un soupir lui vola un baiser histoire de le rassurer.

Un soucis ?

Signe de dénégation de la tête de la partie masculine du duo.

oulà non...Point du tout...je n'ai jamais été très enclin à régler et deviser des problèmes...heu...féminins...donc...bien que l'envie soit là de te serrer dans mes bras pour les prochaines heures, je crois qu'il serait préférable que je te laisse rejoindre Marie et deviser avec elle...de tes...Problèmes...heu...féminins

La jeune femme se mordit la langue pour ne pas éclater de rire devant la mine d'Enguerrand, plus gêné qu'autre chose pour le coup.

Je te promets que dés que je l'aurai trouvé je te rejoindrai pour passer le reste de la journée avec toi mon amour.

Tout en disant cela, elle remit un peu d'ordre dans sa tenue retira un ou deux brin de paille de ses cheveux et commença un demi tour... Avança de quelques pas, puis demi tour pour aller à nouveau embrasser son cher et tendre et enfin repartir dans la demeure de sa sœur afin de mener à bien l'objectif qu'elle s'était fixée.

Le Chevalier rendit son baiser à son aimée et se retrouve un peu couillon tout seul planté devant ce tas de foin. Il ne lui restait plus pour l'heure qu'à retourner en la demeure et, avec un peu de chance, retrouver son verre de vin pour noyer son dépit dans l'alcool. Oui…Enfin...Peut être pas dépit ni noyade non plus, peut être au moins en savourer le nectar, cela serait déjà pas mal.



(RP écrit à quatre mains avec ljd Ewaele)
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Walan
Retour à la case départ pour la rousse... Elle allait quand même bien finir par la trouver Sa Seigneurie... Reprendre le même chemin qu'à leur arrivée et rentrer dans la pièce où tous ensemble ils avaient bu un verre de vin de Touraine. Pas après pas, museau scrutant le sol, elle s'avança dans la pièce, s'arrêtant un instant pour récupérer son hanap laissé plus tôt et réfléchir une dernière fois à comment aborder la brune... Tournant le dos aux différentes portes elle essayait de lire l'avenir dans le breuvage.

Walan lui se frottait encore l'oreille du cri de Marie appelant un serviteur en sortant de la chambre. Tout bas, il bougonnait vaguement sur l'idée idiote qui lui avait pris de prétexter un pichet oublié pour justifier qu'il cherchait Enguerrand, tout en retournant dans la pièce où ils avaient bu tantôt ... Pas d'Enguerrand en vue -mais où se cachait-il donc ?- mais une rousse contemplative de son pichet au milieu de la salle.
Décidément, difficile de faire des recherches si on tombait sur quelqu'un ou si on se faisait appeler toutes les deux minutes. Petit toussotement pour signaler sa présence, donc, avant de demander l'air de rien.


Marie va avoir besoin d'aide pour dire ce qu'elle souhaite pour le banquet ... et sinon je cherche Enguerrand dans se dédale, il est dans les parages ?

Ewa sursauta au toussotement, et fit volte face a son interlocuteur...

Au banquet ? Quel banquet ? 'Elle le dévisagea un instant faisant tourner le liquide rubis doucement contre les parois de son contenant...' Dites-moi vous comptez un jour dire la vérité à Marie ?

Le banquet pour fêter les retrouvailles entre son frère et le pichet que je vais lui apporter. Enfin, officiellement ... La vraie raison elle la saura dès que j'aurai pu discuter avec ledit frère, s'il veut bien se montrer.

Sans Repos parti sur sa lancée, il n'eut guère de mal à répondre à la dernière question complétement à côté de la plaque.

Bien sûr que je lui dirai la vérité. Dès que j'aurai la réponse d'Enguerrand, bien entendu. Elle se doute quand même bien que mon histoire de pichet n'a aucun sens.
Et sinon, vous n'avez pas vu traîner un pichet ?


Elle le regarda de plus en plus bizarrement, restant interdite à ses propos...

Euh... Les retrouvailles entre son frère et le pichet... Oui, oui, oui... Je vois.

Elle s'approcha de Walan et posa sa main sur son front non sans avoir déposé l'hanap auparavant... Et la retira vivement en soufflant sur ses doigts.

Hum... Ca chauffe la haut dites moi ? Il faudrait penser à vous faire soigner ! Dans tous les cas, je ne vois pas ce que vient faire icelieu votre histoire de pichet avec Enguerrand, le banquet qui doit en découler et la réponse que vous faites à ma question... Je pensais plus à... Comment dire ? Je ne voudrais pas faire monter un peu plus votre température non plus...

Elle prit un air détaché, mais malgré elle son talon dextre de sa cuissarde tapait la mesure sur le plancher notant un léger énervement chez la rouquine.

Je pensais plus à votre attitude égoïste le jour où vous avez voulu vous fracasser le crane contre les ponantistes pour vous venger ou par colère, voire les deux!

Il la regarda s'approcher, perplexe, puis lui toucher le front, encore plus perplexe, avant de hausser un sourcil pas du tout perplexe sur sa dernière phrase.

Mon attitude égoïste ? Elle n'avait rien d'égoïste. Elle était morte, j'allais me charger de ses assassins, il n'y a rien d'égoiste à cela ... et je n'avais aucune intention de me faire fracasser quoique ce soit

Elle était morte ? Non mais vous avez vu ça où vous ? Elle n'était pas morte loin de là!!! Mais si seulement vous aviez pris la peine de regarder de plus prêt vous auriez pu le constater tout autant que nous... Non au lieu de cela, la rage au fond du ventre vous vouliez mourir et la venger... Et on lui aurait dit quoi nous après hein ?

La rousse avait la moutarde qui commençait a lui monter sérieusement au nez, car qu'il ne puisse reconnaitre les faits l'agaçait au plus au point.'
Il répondit calmement sans comprendre pourquoi elle s'énervait, son visage se refermant tout de même peu à peu à mesure qu'il songeait à nouveau aux événements.


Elle était exsangue et une plaie au coeur, c'est un miracle qu'elle ait survécu. Et il fallait bien que ceux qui lui avaient fait ça soient anéantis. Par contre, croyez bien que si j'avais voulu mourir, je n'aurai pas eut de mal à le faire vu toutes les armes qu'il y avait à proximité. Maintenant, vous êtes sûre que vous n'avez pas vu traîner un pichet ou Enguerrand ?

La rousse haussa les épaules a ses propos, de toute façon ils ne voyaient pas les choses de la même façon peut être qu'un jour ils arriveraient à parler de ses évènements différemment... L'espoir était permis non ?

Le pichet est là derrière moi et pour Enguerrand il était il y a peu dans les écuries mais avant que vous vous échappiez j'aurai un petit quelque chose a vous demander.

N'étant pas loin de lui elle s'approcha pour lui chuchoter à l'oreille.

Hum ?

J'ai besoin de votre avis... 'vengeance d'une rousse sur le prude de service'
Vous savez les... Les saignements mensuels, 'fin féminin quoi... 'Regard en coin au Viennois avant de continuer'
Quand on en a plus... 'Pour être sur qu'il suit bien'
Vous voyez ? Bah je voudrai savoir si... 'Laisse un grand blanc'
Si je peux aborder le sujet avec Marie ?

Perplexité quand tu nous tiens ... jusqu'au moment où la lumière s'allume, et là c'est la quinte de toux assurée vu le sujet.
Kof kof kof ! Kof kof kof kof ! Kof kof ! Oui, kof kof kof, voyez avec, kof kof, Marie

Fiére de sa répartie, la rousse releva le museau façon Boesnière. Allez savoir avec elle si c'était du lard ou du cochon, dans tous les cas elle planta le brun au milieu de la pièce avec ses histoires de pichet et de banquet, partant à nouveau à la recherche de sa suzeraine.
Après quelques instants, Walan finit par partir vers les écuries à la recherche d'Enguerrand, manquant toujours de s'étouffer à force de tousser.

[Rédigé à 4 mains avec LJD Ewaele.]
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Mariealice
Et une et deux portes, oooooooooooooooooooooh miracle qui ne vit-elle pas ? Marie en chair et en os affalée sur son fauteuil avec ce pauvre Bertold. La rousse n'aurait pas aimé être à sa place... Bien que... En tortillant du nez, elle songea qu'elle allait la prendre cette maudite place et pour cause, elle devait parler à la brune. Bon et bien... Prenant son courage à deux elle s'avança l'air de rien.

Furax. Elle était tout simplement furax, Marie Alice. Et vu que le brun l'avait lâchement abandonnée à son triste sort pour, soit disant, ramener un pichet à son frère, fallait bien qu'elle passe ses nerfs passablement à vif sur quelqu'un. Pauvre Bertold. Le voici qui devait se souvenir de ce que la brune disait, sans compter qu'il essayait de comprendre.


Alors il veut un banquet.... Et bien il va en avoir un. Réveille les cuisines, qu'ils s'activent. Non mais vraiment... Un banquet pour un pichet. T'en ficherais du vin moi. Il me prend pour une andouille hein. Oui d'ailleurs si andouille il y a qu'ils en servent.

Elle s’aperçut d'un coup qu'ils n'étaient plus seuls.

Oui?

Ewaële pour le coup aurait bien siffloter, ou même mieux se serait bien glissée dans un trou de souris, le ton de la brune n'arrangeait pas ses affaires. Et voilà qu'elle entendait à nouveau parler de banquet, de pichet... Non mais cela voulait dire quoi ? Bien maintenant qu'elle était là, elle n'allait quand même pas faire demi-tour ? Bien que, de se carapater en douce fut sa première pensée, elle continua à avancer, de toute façon elle était repérée... Y'avait plus qu'à...

Tout va bien dans le coin ?

Légère grimace en se disant qu'elle n'avait sans doute pas choisi la meilleure entrée pour le coup.

Un regard sur la rousse, dont le regard était naturellement, contrairement au sien qui l'était pourtant toujours pour le moment, vert. Haussement de sourcils. Alors s'il y en avait bien une qui pouvait se dispenser de ce genre de questions, parce qu'elle la connaissait bien et devait avoir vu au premier coup d'oeil que non cela n'allait pas, c'était Ewa. Nouveau regard sur Bertold suivi d'un :


File et débrouillez-vous mais qu'il y ait un festin prêt pour le déjeuner.

Bertold filant à toute allure et remerciant en pensées la rousse tout en lui souhaitant intérieurement bonne chance au vu de l'humeur de la patronne. retour de regard sur Ewa.

D'après toi? Je suis blessée, je ne peux pas bouger, Walan me fuit sous prétexte d'un pichet pour Enguerrand tout en me demandant de préparer un banquet pour fêter... Quoi? Bah visiblement les retrouvailles Enguerrand son pichet... Un banquet à préparer donc.... Et tu demandes si ça va bien... ahem....

Ewaële avalant sa salive péniblement et faisant pratiquement marche arrière, se dit qu'elle devait dès à présent faire demi-tour l'air de rien... Mouais bah peut être pas en fait hein... Elle avait mis les deux pieds dans le plat autant assumer... Plus facile à dire qu'à faire me diriez-vous, je vous le concède mais c'était la rousse qui devait faire face à Marie et pas vous!!! Ses pieds malgré elle avancèrent...

Hum... Oui je viens de croiser Walan et je dois reconnaitre que je n'ai pas compris grand chose à son discours, j'ai même cru qu'il avait de la fièvre... 'Fin je viens de le quitter alors qu'il devait récupérer le dit pichet et apparemment rejoindre Enguerrand qui était il y a peu aux écuries. Après ne m'en demande pas plus, on dit que les femmes sont... Bizarre ? Mais les hommes des fois sont encore moins compréhensibles...

Ah ben ça je ne te le fais pas dire. Parait qu'Enguerrand a oublié son vin et que Walan doit absolument lui ramener.

Haussement d'épaules.

Bref...

Hum... J'étais avec ton frère juste avant de croiser Walan et je peux te promettre qu'il ne cherchait nullement du vin ou alors je me suis trompée sur ses intentions...

Ewaele haussa un sourcil, moue dubitative.

Oh le.....

Elle essaya de se lever pour retomber lourdement sur son siège.

Si je remets la main sur lui je l'étripe et le colle dans la cage à corbeaux pour qu'ils lui dévorent les entrailles.

Et de grogner encore plus fort.

Ewaële se dit qu'elle aurait encore une fois mieux fait de la fermer! Oh puis zut après tout hein, si Walan s'était mis dans de beaux draps c'était entièrement de sa faute, il n'aurait qu'à assumer les retombés après tout!

Je sais que ce que je vais te dire ne te fera en rien te calmer, mais tu devrais éviter de t'agiter... Et ne me saute pas à la gorge, je sais que tu en as marre, que tu ne supportes pas ton état mais le faire empirer n'arrangerait rien et tu le sais...

Ewaële s'approcha de sa suzeraine et vint tapoter un coussin pour lui glisser dans le dos

Comment puis-je t'être agréable et ne me dit pas en me rendant ma santé car tu sais que je ne le peux point!!!

En l'étranglant?

Elle se cala contre le coussin, mine butée, bras croisés.

Non remarque je préfère le faire moi-même tiens.

Ewaële évita de pouffer de rire, vu l'état de la brune, cela aurait fait mauvais genre...

Oui tu as raison, moi aussi je préfère que cela soit toi qui t'en charges!

Et Ewa de rouler des yeux

Mouais....

Regard en coin sur la rousse.

Et pourquoi tu es pas avec Enguerrand toi? Me dis pas qu'il a lui aussi trouver une excuse oiseuse pour te planter là?

Si c'était cela, le menu avec l'andouille risquait de se trouver agrémenter d'un autre met, des coiles de nobles de la maisonnée.

Alors... comment te dire ça... Non il ne m'a pas planté mais moi oui...

La rouquine se dit qu'elle aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de dire cela... Boudiou mais elle n'allait pas y arriver à lui demander...Prenant son courage à deux mains en se disant que de toute façon ça ne pouvait pas être pire la rousse, histoire de ne pas tomber sur le cul à un moment donné, prit place au côté de son amie et d'un coup sortie son laïus mal dégrossit ou plutôt pas réfléchi.

Bon Marie je voulais te voir, du moins t'entretenir de quelque chose qui me tient a coeur depuis quelques temps déjà...

Nouveau haussement de sourcil de la brune, froncement de nez, mais enfin qu'est-ce qu'ils avaient tous aujourd'hui !


Planté? Enguerrand? Hein? M'enfin...

Elle la regarda s'asseoir, toujours aussi perplexe.

Euh... Oui... De quoi donc?

Qu'est-ce qu'elle allait lui pondre la rouquine là?

Ewaële évita sciemment de répondre aux premières questions de son amie pour aller à l'essentiel, maintenant qu'elle avait commencé autant finir... Et là, la brune allait devoir bien ouvrir ses esgourdes car la rousse se lança sans prendre le temps de prendre sa respiration...


Marieveuxtubienm'accorderlamaindetonfrère ?

Si la voix d'Ewa était normal au début elle se fit de plus en plus basse en finissant sa phrase... Bon bah ça c'était dit, fait... Son regard ne pouvait quitter le bout de ses cuissardes, non qu'elle craignait Marie mais voilà ce n'était point chose habituelle... Mais qu'est-ce que la rousse faisait comme les autres ? Pas grand chose a vrai dire!

Marie écoutait oui, elle écoutait même bien mais au départ l'information n'arriva pas au cerveau. Un blocage en quelque sorte. Puis fallait dire que la tirade d'un coup hein, quand on était énervé, forcément ça coinçait quelque part. D'où d'abord un blanc, visage perplexe suivi d'un....


Euh.... Que je quoi?

Et voila qu'elle regardait ses cuissardes... Ah ben ça allait être simple... Alors reprenons dans l'esprit de la brune qui essayait de comprendre...

Marieveuxtu.... Et la suite c'était quoi déjà? En respirant entre les mots c'est mieux hein.

Ah... Attends j'essaye de me souvenir...J'crois que ça ressemblait à cela...

Elle tenta de recommencer devant Marie toujours impassible....

M'accorderlamaindeton frère ? Promis j'ai essayé de respirer hein...

Sourire mi figue mi raison.

Oui ben c'est pas probant.

Et toc. Non parce que cette fois elle avait bien compris et que vu son humeur elle avait décidé de la faire tourner en bourrique la rousse. L'aurait qu'à s'en prendre au brun. Et paf.

Regarde... Pas compliqué.... Marie....

Inspire.

Tu veux bien.....

Expire.

Bon d'accord recommençons... J'inspire... Marie... Veux... J'inspire... Tu... J'expire... Bien... J'inspire... M'accorder... J'expire...Bon jusqu'à là ça te vas ?

Non mais non....


Les yeux se levèrent sur les poutres au plafond.

Je t'ai pas dit de le dire mais de le faire. Pourtant pas compliqué....

Et de se retenir de lui demander si elle était soudain devenue blonde.

Bah faire quoi ?

Elle leva les yeux à son tour vers les poutres voir si elle avait loupé un épisode... Non, il ne lui semblait pourtant pas... Bon pas grave elle allait continuer...


Lamaindeton... J'inspire... Frère... J'expire...

Marie était en train de se demander si elle aussi le faisait exprès... Ou pas.... Mais qui lui avait foutu une vassale pareille? Ah ben elle, oui bon d'accord mais quand même quoi.

Je te signale que pour que je te la donne faudrait que je l'ai. Et dieu merci elle est toujours solidement attachée à son bras.

Et paf !

Bah heureusement qu'elle était assisse car celle là elle ne l'avait pas vu venir hein... Mais qui lui avait foutu une Suzeraine pareille ? Ah oui elle avait acceptée... Oui bon d'accord mais quand même quoi!


Humpf...

Elle se leva et commença à faire les cent pas.

Oui vas-y fous toi de ma fiole, après tout tu as sans doute raison...

Pose ton fondement sur ce siège au lieu de faire cette tête. Si je ne voulais pas que cela arrive vous le sauriez déjà tous les deux. tssss....

Moui sans doute... Mais comprend bien que si j'attends sur ton frère pour faire le premier pas, malgré ses propos, on finira tous les deux avec une canne pour passer le pas d'une église... Mais au-delà de ça... Par cette demande ce n'est pas tant que je doutais de ton accord, mais plus officialiser les choses... Du moins je pense.

Ewa finit par s'asseoir à nouveau...


Ah ça... Les hommes hein... Tous les mêmes.

Oui encore une couche parce que non l'avait toujours pas digéré le coup du brun. Et oui elle se le reprocherait quand elle saurait le pourquoi du comment mais là pour l'heure hein.... bref.

Et il est d'accord je présume? Vous en avez parlé?

Ewa se racla la gorge.

Bah là encore une fois tu vois... Je connais ses sentiments, mais de là à dire qu'on a parlé du fait de se passer la bague au doigt...

Nouveau glissement de regard sur le bout de ses cuissardes.

Ah.... Tu ne crois pas que tu devrais commencer par ça? Ou alors c'est que tu veux que je tâte le terrain? Hum?

Oui tu as raison peut être devrais-je aborder le sujet avec lui...

Elle se leva et se dirigea vers la porte...

Effectivement il serait plus raisonnable de lui demander, afin d'éviter le scandale d'un curé devant une femme enceinte jusqu'aux dents aux côtés de son futur prononçant leurs voeux...

Et de sortir le plus vite possible afin d'éviter toutes nouvelles discussions... Puis de revenir sur ses pas, pousser délicatement la porte... Passer son museau et de répliquer avant de s'enfuir...

Euh... je veux bien que ça soit toi qui tâte le terrain!

Marie pensa que bon au moins les choses allaient être faites dans l'ordre. Pas parce qu'elle ne l'avait pas toujours fait que... Que quoi? Yeux ronds comme des billes, bouche ouverte en train de regarder la porte.

Hein?!

Ah ben pas la porte qui allait lui répéter ce qu'elle avait parfaitement compris.

Non mais vont me tuer tous là hein.

BERTHOOOOOOOOOOOOLD!


[Ecrit à 4 mains avec LJ Ewa.]
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Walan
Dire que le chevalier à cet instant précis se sentait pour le moins perturbé et désappointé aurait pu passer pour un de ces effets de style chers aux poètes et ménestrels de petite facture. En l’occurrence, non content de voir ses hormones refuser catégoriquement de redescendre suite à la brève rencontre avec Ewaele, il se retrouvait planté comme un idiot au beau milieu des écuries. Champêtre, direz vous...ridicule, plutôt, selon lui. Soupirant brièvement, il haussa les épaules, pour reprendre le chemin qu'il venait d'emprunter, retournant à l'intérieur de la demeure de sa chère et tendre soeur.

La toux consécutive aux questions d'Ewaele -autrement appelée la peste rousse, plus redoutable encore que la noire- persistait quelque peu et annonçait Walan largement à l'avance dans les couloirs. Couloirs qu'il arpentait donc à la recherche du seul des convives qu'il tenait absolument à voir, et du seul qu'il n'avait pas encore réussi à attraper. Dans son dos, la voix de Marie retentissait à nouveau pour appeler un serviteur. Quelque chose dans son ton semblait indiquer qu'elle était encore plus furieuse que lorsqu'il l'avait quittée ... Ewaele avait-elle ajouté une couche ?
Bref, il était dans un couloir donc, lorsque au loin -enfin ... ça reste un couloir- il vit enfin la cible. La quinte de toux pudibonde passa aussi sec, tandis que le vicomte s'avançait donc à pas rapides vers Enguerrand, avec comme approche un :


Ah ! Justement, il fallait que l'on discute.

Qu'était ce donc que ce vacarme qui semblait emplir les couloirs de la respectable demeure? On aurait cru un hospice installé en ces murs afin que de soigner les malades de flux de poitrine et autres chancres respiratoires. Bon, peut être le Chevalier en cet instant précis exagérait quelque peu l'intensité des bruits perçus, mais ce dont il pouvait être certain c'est qu'alors qu'il progressait dans les méandres (oui oui, là aussi, exagération, c'est un fait, que voulez vous, il s'agit, se peut, d'une sorte de marque de fabrique). Donc, à mesure qu'il progressait, ses oreilles l'informaient que la source de ce remuement auditif s'en rapprochait inéluctablement. Il en aurait au moins le coeur net, après tout. Mais qui que ce soit qui se rapprochait de la sorte de lui, il souhaitait ardemment que ce fut Ewaele, pour ce qu'il se devait d'avoir explication avec elle. Son comportement il y a quelques instants avait eu le don, non pas seulement de l'agacer, mais surtout de le surprendre et, il fallait bien l'avouer, de l'inquiéter quelque peu. Et c'est donc non sans surprise et quelque étonnement que le licorneux se retrouva nez à nez avec Walan, dans un surprenant silence soudain.

Mmmh....ha, heu...oui...vous voulez me voir? Fort bien fort bien...mais...Avant tout, auriez vous vu Ewaele? Je la cherche pour tout vous dire.

Et le baron d'instinctivement poursuivre son avancée tandis qu'il répondait à son interlocuteur.

Au nom d'Ewaele, un rapide "kof kof" passa la gorge de Walan au souvenir des questions qu'elle venait de lui poser, puis il répondit tout en marchant à côté du chevalier.

Oui, je viens de la voir ... elle voulait voir Marie ... pour des ... kof kof ... questions féminines ... *Il fit une moue assortie d'un vague grmbl* Elle m'a donné plus de détails que je n'en voulais avant de la rejoindre, kof kof kof. Mais mieux vaut les laisser discuter de cela.

Mieux valait oui, vu la propension de Walan à être strictement incapable de parler ou d'entendre parler de "choses féminines" -et d'autres- sans qu'il ne se retrouve à donner l'impression de s'étouffer ou d'avoir un chat -voire un lion, à ce niveau- coincé dans la gorge. Chassant une nouvelle fois de ses pensées les questions de la rousse, il poursuivit vers son objectif à lui, qu'il comptait bien régler maintenant qu'il avait enfin Enguerrand sous la main.

La chose tombe d'ailleurs bien, puisque pendant qu'elles discutent entre dames, je voulais vous parler. De Marie.

Haussement de sourcil initial à l'évocation des "questions féminines" évoquées par Walan. Qu'était ce donc encore que cette invention là? Non contente de le laisser choir comme un vulgaire malotru sur son tas de foin, voilà que la rousse y allait de ses "questions féminines"...Qu'est ce qu'elle avait encore bien pu inventer là?
La moue et le grognement de son compagnon ne manqua pas d'accentuer son interrogation et, se peut, une sorte de petite anxiété se faisant jour en son esprit à mesure que les réflexions et pensements allaient plus avant.

Le duo progressait donc le long du couloir, et Enguerrand, tentant de focaliser son esprit sur son interlocuteur, ne pouvait s'empêcher en son esprit la roue libre des questionnements et interrogations sur ces fameuses questions qui semblaient pour le moins si particulières.
Tout préoccupé qu'il en était, il n'en entendit que presque pas la dernière phrase de Walan: quelques secondes furent en effet nécessaires avant que le prénom de sa sœur cité ne progresse en son cerveau.
Marie...Marie...que pouvait donc avoir à lui dire Walan à son sujet?
Devenant soudain pâle, le chevalier ralentit un instant l'allure, prenant l'homme par le bras, l'enserrant d'une poignet brutalement signe d'une inquiétude bien plus profonde que celle soulevée par ces "questions".


Marie dites vous? Marie? Que lui est il arrivé? Est elle souffrante? A t'elle tourné de l'oeil? Un malaise? Une rechute?

Sans même attendre de réponse et pressant soudainement le pas, le licorneux se mit rapidement à presque courir en les couloirs étroites de la demeure, craignant qu'il ne soit arrivé malheur à Marie, tenant toujours Walan par la manche.

Pour le coup, il n'avait pas du tout prévu qu'il réagirait comme ça, le frère de la brune. Pas du tout du tout prévu de se retrouver à moitié traîné dans le couloir en se faisant tirer par la manche. Sur le coup, la réaction de Walan face aux hypothèses énoncées avait été quelque chose comme :
Hein ? Non, mais non.

Mais ça n'avait pas suffit, aussi se retrouva-t-il à tâcher de freiner la course infernale tout en répétant :
M'enfin, stop, Marie va bien. Arrêtez grmbl, elle est tout à fait consciente, et bien consciente même, suffisamment pour donner de la voix dans tout le manoir comme elle l'a déjà fait par deux fois.

Tâchant de libérer sa main, l'errant s'arrêta dans le couloir pour préciser sa pensée.

Je voulais parler de Marie et de son avenir proche, à vrai dire. Mais peut-être que nous pourrions aller dans une salle au calme, plutôt que de rester dans le couloir ...
Hum ... allons dans la grande salle, comme ça nous pourrons rejoindre Marie après ... et vous pourrez voir qu'elle va très bien.


Et cette fois ci, ce fut au tour de Walan de marcher devant dans le couloir.

Et la course quelque peu effrénée de s'arrêter tout aussi brutalement qu'elle n'avait démarrée. Reprenant son souffle un instant, le chevalier observant son frère licorneux, l'air de, décidément, commencer à ne plus rien comprendre à tout ce remue ménage.

Ewaele et ses problèmes féminins dont il n'avait aucune idée du tenant ou de l'aboutissant, et dont la simple évocation lui faisait perler quelques gouttes de sueur froide le long de l'échine.
Marie un instant malade et puis maintenant bien portante. Ou l'inverse. Ou pas du tout, il ne savait plus, à la longue.
Walan souhaitant lui parler de l'avenir proche de Marie...comme si lui pouvait avoir à dire quoi que ce soit en matière d'avenir proche concernant sa soeur.
Et lui...lui, en cet instant présent qui, il en était à deux doigts, aurait préféré se retrouver chargeant sur un champ de bataille plutôt qu'avoir à vivre pareille situation.
Pour la peine, il allait faire comme son voisin, et grommeler lui aussi, pour la route. Parce qu'il n'y avait pas de raison, et qu'un grommellement était toujours bon à prendre.
Le visage s'était figé un instant et il arborait désormais une sorte de compromis entre un intéressement curieux sur ce que pouvait bien lui dire Walan, et une ombre persistante de cette tenace inquiétude quand à tout ce qui pouvait toucher à Ewaele en ce jour.

Opinement du chef du licorneux à l'évocation de la grande salle.
Non qu'il l'aimait plus que cela, mais surtout qu'il se souvenait de ce vin qui, il y a peu, ne lui avait pas paru plus indispensable que cela de déguster, mais qui à présent représentait à ses yeux l'équivalent vinicole d'une planche flottant sur l'océan à laquelle le malheureux naufragé réussissait enfin à se raccrocher.


Mhhh...Je vous connais assez pour vous croire qu'en matière de santé de Marie vous ne tenteriez pas de jouer avec le feu, aussi j'accepterai avec plaisir de prendre quelques instants pour parler avec vous de son avenir proche ou de quoi que ce soit d'autres...Pourvu qu'auparavant je puisse rencontrer Ewaele, quelques brulantes questions méritant d'être, je crois, posées.

Et tandis que le duo reprenait, d'un pas plus posé et régulier, le baron espérait de tout coeur qu'il n'allait pas, en matière d'avenir proche, être question de nouveau déménagement, achat de demeure ou décoration d'intérieur...

Bon, l'idée fausse avait été rectifiée -enfin, peut-être- et ils pouvaient donc rejoindre la grande salle désormais. Le plus dur restait sûrement à faire ... quoique. En attendant, il avait répondu un : Oui oui, vous pourrez rencontrer Ewaele dès qu'elle aura fini avec Marie, je n'en doute pas. Notre discussion à nous ne durera pas très longtemps.

Le reste du chemin vers la grande salle, Walan l'avait passé silencieux, songeant à la manière d'amener La chose sur le tapis sans rendre Enguerrand plus perturbé qu'il ne semblait déjà l'être présentement. Et à défaut de trouver une solution subtile et raffinée, le choix se porta sur l'approche directe toujours efficace. Bref, une fois entrés dans la salle, l'errant en ferma la porte et haussa rapidement un sourcil en ayant l'impression que le chevalier tentait un repli stratégique en direction de la coupe de vin. Il ne s'en démonta néanmoins pas pour autant et s'approcha un peu, riva ses iris gris acier dans ceux de son vis à vis et demanda d'une voix solennelle :

Chevalier Enguerrand de Lazare, dans la mesure où vous êtes le plus proche parent de Marie-Alice Jagellon, j'ai l'honneur de vous demander de m'accorder sa main.

Une petite pause suivit, avant que Walan ne put s'empêcher de rajouter à mi-voix, beaucoup moins solennel et un chouïa taquin :
Sachant que connaissant votre sœur, je crains que vous ne preniez ladite main dans la figure si vous refusiez.

Bon, c'était fait. C'était peut-être le coup de grâce pour l'esprit du peut-être futur beau-frère, cela dit. On allait voir ça.

Hé bien voilà. Nous y étions.
Ce serait donc cette journée là. Ce jour où l'on pourrait dire d'Enguerrand qu'il avait été vaincu par deux femmes et un homme, ligués contre lui pour le mettre à terre, et le piétiner un bon petit coup au passage.
Bon, certes, à nouveau, l'exagération était peut être dans les parages, mais il n'était quand même pas loin d'en arriver à cette subtile et absolument pas partiale conclusion.

La main. Non d'un ponantais vérolé! La main! Il venait demander la main de Marie! A lui. Pas foutu d'avoir femme depuis ces années passées en les terres de France. Lui, incapable de s'engager plus avant avec une femme, comme pour ne pas risquer de revivre les souffrances passées. A lui, nom d'un chien...A lui!
Et puis, comme Walan venait si adroitement de le souligner...comme si Marie avait besoin de l'autorisation de qui que ce soit en ce bas monde pour accepter ou non quelque chose. Celui qui arriverait à l'empêcher d'arriver à ses fins...celui là, de toute façon, était déjà mort ou serait sous peu en passe de l'être.
Alors, c'est sur, le chevalier aurait pu faire la fine bouche, arguer que Marie était sa soeur et qu'il tenait à elle plus qu'à la prunelle de ses yeux. C'était chose vraie, mais cela n'avait rien à faire en la situation présente.
Il aurait aussi pu se draper dans un refus glacial, arguant le passé de sa soeur avec leur ami commun, Flaiche, qui fut un temps son mari et qui étaient depuis tous deux séparés.
Il aurait pu, oui, trouver encore mille et mille arguments, peser le pour et le contre, débattre et exiger engagements et preuves de sérieux.

Mais en cet instant précis, il n'avait plus la force.
Là où les lames ennemies n'avaient pu faire leurs basses œuvres, ces quelques instants passés en la demeure, ajoutés à une profonde fatigue, il est vrai, avaient eu raison de lui et de sa résistance.
Alors c'est en se laissant choir dans un fauteuil, tendant la main vers la bouteille et l'un des verres déposés sur le guéridon non loin qu'il proféra ces quelques mots, son visage soudain, exprimant rien de plus qu'une immense fatigue, bien que son esprit, au plus profond de son être, s'en trouvait, il le savait mais n'arrivait pas encore à l'exprimer, heureux comme il l'avait jamais été pour le bonheur à venir de sa soeur:


Oui...Je l'accepte...

Et de se servir un grand verre de ce délicieux nectar, le vidant aussi sec, savourant la délicate brulure le long de son gosier, lui permettant pour un instant, de faire le vide et de ne penser plus à rien d'autre qu'à cette dégustation.

Aristote qu'il était las...

Un sourire s'élargissant apparut sur le visage de Walan en entendant la réponse. Enguerrand cachait manifestemment sa joie, mais c'était pour mieux mettre en valeur celle de l'errant, bien entendu. Bref, obstacle franchit donc, et un grand pas de plus de fait vers une cérémonie qui finirait peut-être tout de même par avoir lieu un jour ... si tous les autres obstacles voulaient bien s'écarter également. Toujours est-il donc que, sourire aux lèvres tandis que le futur beau-frère commençait déjà à se noyer dans l'alcool pour oublier la réponse qu'il venait de faire, Walan lança d'une voix forte :


Ewaele ! Marie ! Grande nouvelle, j'ai trouvé Enguerrand et il a trouvé le pichet ! Et il a dit oui !

Se tournant vers ledit Enguerrand, Walan fit un geste de la main pour l'encourager à se lever.

Allons, il faut rejoindre Marie maintenant, vous pourrez voir qu'elle se porte bien, et je suppose qu'Ewaele sera dans les parages aussi !

Et en quelques pas, Sans Repos gagnait la porte en direction de la chambre de Marie.

Enguerrand ? Il n'était pour l'heure déjà plus là. Non pas que l'alcool l'ait déjà et à ce point pris en ses facétieux bras, juste qu'il venait tout doucement et sans un bruit de déconnecter. Assis dans son fauteuil, le verre à la main (était ce là le premier ou déjà le second? Plus encore, se peut?) Baste, il n'en avait que faire après tout, à partir du moment où on le laisserait enfin tranquille. Et tandis que l'errant semblait, à juste titre, transporté de joie et se dirigeait vers la chambre de la source de leur précédent échange, il eut une envie brutale de s'enfoncer plus encore dans le moelleux de ce siège, s'y faisant engloutir dans un délice de volupté et de calme. Au lieu de cela, mécaniquement, il s'était lentement levé, ne quittant pas des mains et son verre et sa bouteille, et s'était mis en devoir de suivre l'heureux futur marié en les terres privées de Marie Alice.


(RP écrit à 4 mains avec LJD Enguerrand)
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