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Info:
Rp qui date de janvier 2008, lors de la guerre du Maine

[RP] Petits tracas d'un groupe en rase campagne

Daresha, incarné par Milo


D'abord.
Laval.
Jusque là, tout allait bien. Tout était calme, et les journées consistaient entre un agréable mais forcé repos dans la chambre d'un hostel particulier loué pour l'occasion, les promenades dans les rues de la ville pour s'aérer et les soirées au coin du feu d'un établissement où coule à flot alcools divers et variés pour la plus grande joie du peuple.

Ensuite.
Mayenne.
Jusque là, tout allait encore à peu prêt bien. Ils devaient partir à quatre, elles sont arrivées à trois. Le séjour en la ville mainoise fut court - une journée - mais intense. Deux soeurs qui n'arretent pas de se chamailler à propos de tout et de rien, surtout de rien; deux soeurs dont les promis se sont volatilisés; à cela vous rajoutez une comtesse enceinte à la fois exaspérée et inquiète.

Puis.
Le Mans.
Ca commence à aller moins bien. De trois, le groupe a diminué à deux. Elles étaient obligées de se prendre la tete à ce point là? Apparement, oui. Donc résultat des courses, la cadette est partie retrouver son cher et tendre et l'aînée a naturellement fait une crise dont elle seule a le secret. Et la Comtesse est toujours exaspérée et enceinte et inquiète.

Enfin.
Montmirail.
Et là, rien ne va plus. La Féline a disparu elle ne sait ou, sans doute en train de se tenir compagnie avec une bouteille d'un alcool quelconque, la Comtesse s'est elle aussi perdu en chemin. Ce qui donne à l'arrivée donc, une seule personne. Et quelle arrivée...

Tant bien que mal montée sur son Frison acheté en terres flamandes en remplacement de son Gris qui désormais se la coule douce en la baronnie de celui qui gouverne son coeur, la Comtesse n'a pas osé faire demi-tour pour chercher son amie. Elle serait capable de se perdre un peu plus et puis le bébé s'agite, exprimant ainsi son mécontentement d'etre trimballé comme une vulgaire marchandise par une génitrice completement folle. Et puis, le panneau, enfin le morceau de bois croisé sur le bord du chemin, indiquait que Montmirail était assez proche. Elles se retrouveront là bas.
Mauvaise idée s'il en était.
Mauvaise idée ce fut.

Nuit éclairée par un astre Lunaire aussi rond que son ventre, l'allure est lente, volontairement. Plus vite serait jouer d'inconscience. Mais n'en joue-t-elle pas assez souvent? Un peu plus ou un peu moins... Elle n'est plus à ça pret. Oui, mais pour l'enfant porté, elle peut quelque fois faire preuve d'une once de raison. Volonté de lui donner un fils, même au rang impur. Perdue dans ses pensées elle ne voit pas les deux ombres qui se dressent devant elle, surgies de nul part. Deux voix qui s'élevent. Un homme et une femme. Le ton est agressif et monte rapidemment. Deux noms qui en échappent. Ils ont eu l'intelligence de se présenter. Salix et Hanort. Présentation de leur intention qui ne plait pas à la Dame. Ne jamais énerver une femme enceinte. Et l'animal s'emballe, s'agite à son tour. Comtesse en panique. Pas tomber... Pas tomber... Pas perdre l'enfant, pas perdre l'enfant...

Elle finit par mettre pied à terre. Mais comment se défendre? Impossible. Son état et son inexpérience du combat donneront raison à ses agresseurs. Même la lame forgée par feu son époux ne servira à rien. Sur le bord de la route, ils l'abandonnent. Sans vie....?


Ilmarin, incarné par Milo


[Un peu beaucoup plus haut en amont, à chanter au clair de lune un futur tube international né de son tonneau de vin, dont vous ne vous demanderez pas d'où il sort...]


Jour 1 et 2 du voyage, Laval.
Bon, elles allaient se mettre en mouvement, Maha, cette chère et précieuse Maha qu'elle brûle de revoir depuis un moment, les attend à Montmirail. Faut dire qu'elles lui doivent beaucoup, sa nourrice garde leurs mômes loin de la guerre. Demandez pas comment, vous vous feriez du mal...
Elles allaient se mettre en mouvement sauf que... Ben sauf que Rhuyzar a disparu sans un mot, sans une lettre, sans une trace. Depuis le retour de Paris, une couche vide, des linges ensanglantés et rien.
Elles allaient donc se mettre en mouvement disions-nous, mais comment prendre la route avec cette angoisse? Ce n'était point possible, voyez-vous, il fallait qu'elle trouve le moyen d'être gaie et donc direction taverne.
Tant est si bien que la rencontre avec le Duc 19, pour étonnante qu'elle fut, fut surtout tellement arrosée qu'elle n'arriva plus à monter sur son canasson tellement elle rigolait.
Echec sur toute la ligne, Daresha, Kan, Kal et Maha attendront le lendemain, dépités et vaguement souriants.
Lendemain tout aussi peu glorieux pour le dieu de la route, puisque Kal, pensant sa soeur trop patraque pour voyage, l'a couché d'office et est allée travailler pendant que la Comtesse se reposait de ses efforts constants et appliquées pour participer au concours du plus beau déguisement de barrique. Kal bossait-elle vraiment? Kan est-il vraimen trop occupé? La suite le lendemain, là, il fait soif...


Jour 3 du voyage, Laval.
Pour une cuite, dedju c'était une cuite! Les cheveux lui poussent à l'envers, dans le crâne, les yeux semblent prendre un malin plaisir à aller visiter les paupières scellées, l'estomac joue au yoyo en flirtant avec les lèvres qu'il caresse à chaque aller-retour.
Décision de la Comtesse irrévocable: elle prend les choses en main. Sans voir, ou vouloir voir, que quelques outres et autre tonneau se glissent dans les sacoches du canasson au milieu de remèdes à base de saule qui ont l'immense avantage de diminuer les bruits de cloche dans son crane à chaque parole des membres de ce groupe.
Elles se mettent enfin en mouvement, lentement et à la nuit tombée, pour lui laisser le temps de retrouver ses esprits perdus dans un buisson. Mais...


Jour 4 du voyage, Mayenne.
Mais... Ben elles se sont vraiment mises en route. Elles. Pas ils. Non non. Parce que le quatrième larron a oublié ou occulté de suivre. Ou s'est perdu.
S'ensuivrait, apparemment, un échange de missives où il certifie avoir pris la bonne route, confiée par elle-même. Sauf que la Comtesse a pris les choses en main et fort heureusement vu l'état de la Panthère. Allez donc savoir où il s'est perdu.
Eut égard aux oreilles chastes et sensibles, nous vous épargnerons les discussions entre les soeurs, noyées comme il se doit dans une outre vidée à la faveur de la nuit complice.
Bonne nouvelle: les cheveux poussent dans le bon sens, par contre le printemps est en avance, les marronniers sont en fleurs...


Jour 5 du voyage, Le Mans.
Mais mais mais c'est un festival. Seules la Comtesse et la Panthère entrent dans la capitale locale.
En souvenir d'un voyage où personne n'avait vu la Blonde disparaitre dans les sous-bois grâce aux pluies si courtes et ininterrompues qui marquèrent leur trajet, et in tonneau veritas d'où la fiat lux, elle raconta à la Comtesse que Kal attendait Kan bloqué à Mayenne, qu'il valait mieux continuer.
Elle en aurait rougi si le merveilleux goût de ce petit vin blanc ne le faisait pas déjà. Mais le concours de la cuite du siècle est en bonne voie d'etre vaincu, voire même éclaté, alors elle tient bon la rampe, ne le rompt pas pour une sombre et inutile conscience et s'y applique. Il serait temps de s'inquiéter de Kal et Kan le lendemain, voire le surlendemain, quand les yeux pousseront dans ses orteils.
Sur ces entrefaits, un intermède musical et joyeux vient mettre son grain de sel: le dit zamoureux qui envoie des missives. Missives qui auraient pu être au demeurant forts sympathiques si la donzelle ne ressentait pas de plus en plus un énorme manque. Non pas d'alcool, mauvaises langues, elle a fait des provisions. Un manque au plus profond de son être...
Et une Panthère en manque mais surtout qui a dépassé le stade de la cuisson cramée - à se demander comment elle n'a pas encore versé dans le coma éthylique... - lui fait répondre qu'elle ne bougera pas son auguste fessier de ce marronier fort charmant qui tend son bras pour lui offrir une valse, tant que Maha ne sera pas venue la chercher.


Et voilà notre héroine, au clair de lune annonçant le sixième jour de trajet pour effectuer soixante lieues, dans le froid qu'elle ne ressent plus depuis longtemps, chantant à tue-tete une sérénade à son hôte défeuillu, oubliant la Comtesse, les zamoureux, la clipine et les mioches pour sa bibine.
Vu qu'il n'y avait que ça qui marchait vraiment...


Kan, incarné par Milo


A Laval tout se passait à peu près bien, chacun vaquait à ses occupations pour se réunir régulièrement dans un hostel privé loué à l'occasion par Dame Daresha. Tant qu'ils étaient à Laval il n'y avait aucun problème seulement le départ se devait d'être catastrophique, le départ avait été prévu et... bah... le départ n'a pas eu lieu à cause de l'autre bougresse qui était comme qui dirait complètement ronde. Bon bah c'est pas grave, on remet le voyage au lendemain, à un détail près... Bah le lendemain elles partent sans lui, ou plutôt il se perd en chemin, sa monture devait s'affoler un temps dans une nuit peu commode. Heureusement il a tout de même réussi à retourner à Laval...

Le troisième jour pour lui ne présentait rien de particulier et les choses se déroulent plutôt bien si l'on considère qu'il voyage en solitaire, seul avec sa monture, seul avec la nature. Il arrive donc à Mayenne sans grand mal au 4ème jour de voyage, un échange de missive s'ensuit donc avec la soeur, nous vous épargnerons le contenu de ces missives qui ne sont d'ailleurs pas jolies à voir.
Bon, il les prévient qu'il prend la route directement pour Montmirail, pas la peine de l'attendre et blablabla... Il prévient qu'arrivé là bas il prendra les choses en main parce que là si à chaque fois ça doit partir en couille mieux vaut changer de meneur...

Le cinquième jour est assez mouvementé et c'est à l'aube que le cavalier sort de Mayenne, une journée de franches galopades, il devrait pas pouvoir se perdre en ces circonstances, d'ailleurs il ne se perd pas, c'est vers trois heures qu'il traverse Le Mans au grand galop sans même prendre la peine d'observer le paysage – il est vieux mais reste toujours assez vif sur son petit étalon noir – ça fait déjà un bon moment qu'il a dépassé la capitale locale et la nuit est tombée depuis un petit moment déjà, lui comme sa monture commence à fatiguer, il s'arrête donc en plein milieu de nulle part, probablement à mi-chemin entre Le Mans et Montmirail, allez savoir par quel miracle mais le vieillard arrive à attraper un lapin au passage, tant mieux, voilà le repas du soir, repas qui sera tranquillement dégusté à proximité d'un feu de camp bien établi. Sans doute était-il loin de s'imaginer que non loin de là devait se passer un brigandage sur l'une de ses amies, eh beh comment vouliez vous qu'il devine qu'il les auraient dépassé....

Le sixième jour commence plutôt bien, c'est Ifrahim le malicieux qui réveille son cavalier à coups de langue, et le cavalier en question reprend la route vers Montmirail, et bien évidemment considérant qu'il le lieu de rendez-vous n'est plus très loin lui décide de prendre son temps, bah ouais, c'est au petit trot qu'ils se dirigent vers Montmirail. Du moins est-ce ainsi si l'on omet une missive qui lui vient tout frais entre les mains, comment ça ? La bougresse a abandonné une femme enceinte et décrète qu'elle ne lèvera pas son royal popotin de son arbre tant qu'ils ne reviendraient pas avec Maharet – inconnue au bataillon pour le vieillard soit dit en passant – mais c'est pas vrai, qui donc a pu foutre une irresponsable pareille à ses côtés, et par dessus le marché sa dernière missive pu l'alcool...
Bon... Restons calme, reprenons le voyage en n'oubliant pas de répondre à l'irresponsable de première, euh ouep, c'est à dos de cheval qu'il répond à la missive, doué le vioc, n'est-ce pas...

Il arrive à Montmirail vers midi, mais y a juste un léger hic, comment peut-il reconnaître l'autre là... Maharet qu'elle s'appelait, bon, il se contente de laisser une missive à son intention à l'auberge du coin où il prend d'ailleurs une chambre – avec un peu de chance elle recevra ce bout de papier – son cheval est d'ailleurs laissé dans une écurie et recevra le reste de la journée des petits soins dignes d'un pacha.
Pendant ce temps là Kan partira à la recherche de sa dulcinée espérant peut-être la trouver sur place mais rien n'y fait, où qu'elle soit elle n'est visiblement pas à Montmirail... Bon alors autant chercher Daresha, une femme enceinte ça doit pas courir les rues, il demande tant bien que mal aux locaux s'ils ont aperçu une cavalière au ventre bien rond, le cheval devrait être un frison. Dur dur de trouver des informations, mais quelqu'un finit par lui dire qu'un frison a été porté jusqu'à l'église avec sa cavalière par deux inconnus, à priori elle a été laissé à l'église du coin...

Bon, devrait pas être difficile à trouver une église dans les environs... Kan s'efforce donc de trouver le lieu-dit et finit par frapper à cette même porte, un moine vient lui ouvrir et lui demande bien évidemment les raisons de sa présence.

« On a dû vous laisser une jeune femme enceinte il y a peu, je connais la personne en question, et j'aimerais si possible la voir. »

Le moine daigne tout de même le mener jusqu'à elle, ouep, aucun doute, c'est bien la Dame en question. Le cavalier d'Anatolie salut la dame visiblement éveillée.

« Dame Daresha, j'ai pris des quartiers à l'auberge, j'essaierai de trouver la nourrice, dès que vous vous sentirez en état vous savez où me trouver... »

Il repart aussi vite qu'il est venu sans demander son reste, après tout il a bien d'autres choses à régler, comme retrouver l'inconnue en question, peut-être retrouver les bambins le mènerait directement à la nourrice...Mais c'est une autre histoire, une histoire que nous ne connaissons pas encore.
Ilmarin, incarné par Milo
Note : RP écrit à quatre mains



[Toujours un peu avant, mais avant le procès cette fois.]

Aube du jour 6, Le Mans.

Raaaaaaaaaaa ce qu'on est bien quand on a du bon vin.
Ouep ça résume assez bien la situation de la blonde. Vautrée sous un marronnier, brigandine au sol, Amrod qui paisse ce qu'il peut un plus loin, toujours harnaché parce que ces boudiou d'boudiou de fermeture lui ont cassé un ongle avant de se déclarer plus fortes que ses dix doigts malhabiles.
Ah certes, elle casse un mythe à se mettre dans cet état, mais pourquoi arrêter? Oui bon, y'a Daresha en cloque jusqu'aux dents; Maharet qui l'attend; Kal toujours amnésique; Rhuyzar perdu les Enfers seuls savent où. Et alors? La cuite n'attend pas, comme le reste du monde ne l'attend pas pour vivre sa vie. Alors si elle veut que ses cheveux poussent à l'envers, elle s'en donne le temps et les moyens.

Haaaaan, Kal elle va criser en la voyant comme ça lalala! Ouais, 'fin en même temps, l'est loin la Kal, en train de... De... De quoi déjà? C'est quoi qu'elle a dit? *hips* Aurora non? Ou... Gab... Ou... Geran...? Mouarf, s'rappelle pu la blonde. Ben qu'elle crise, ça nous changera! *hips*
C'est à boire boire boireuuuuuuuuuuu, c'est à boire boire boire qu'il lui fauuuuuuuuuuut!


Ilm... Ilmarin? ILMARIN!!
Ouep, c'est moi ma bonne dame, ce que j'peux...

Aaaaaaaaaaah!! La frangine!! Et vu sa tronche, l'a pas l'air jouasse.

Tu m'expliques?
Euh... Bah... Euh... Ze voulais prendre le frais comme tu vois, ce marronnier m'a proposé une valse à douze pieds, j'ai pas pu refuser tu comprends, il se sent seul... Et euh... Hum... Tenter de se lever quand ça tourne, c'est pas classe. Prendre appui sur une main; puis deux; lever le fessier oula oula oula la tête qui part en avant; rattraper le coup; s'appuyer à la boutanche qui elle-même s'appuie sur l'arbre. Bah qu'il est où ton zigotto pas aimable? z'êtes pas collés cul à cul?

Vu l'état dans lequel tu es, vaut mieux pas qu'il te voit. Inutile que je te dise quoique ce soit, tu ne comprendras pas le tiers de toute façon.
Gnagnagna, bouboubou... Eeeeeeeeeeeeeeeh!! BAM! Et vla notre concurrente pour la plus grosse cuite du siècle qui se gaufre comme une pierre au fond d'un puits, car négligemment poussée par le pied de sa soeur. Et qui se rehisse lentement, s'appuyant un peu plus dans les bras du prince charmant de sa nuit. Tu criches! T'as po le droit mishante! Csssss! Afoif dans ce bled moa... Et elle titube vers son cheval, qui lève son profil sombre en machonnant un pauvre brin d'herbe semblant regarder Kalian en lui disant qu'il la subit comme ça depuis un bon moment...

J'attends des explications sur ton état. On ne bougera pas de là tant que tu ne diras rien. Re ahgnagnagna, ah bouboubou mental de la Panthère, cherchant à rejoindre les sacoches une fois Kal l'ayant sauvé d'une nouvelle chute, soupirant en voyant l'entêtée croiser ses bras sur sa poitrine, se camper dans le sol, en repoussant le cheval plus loin. Bon ben, l'y coupera pas ce coup-là...
Bah faifoif... Y'a un concours de biture organisé à Montmirail, je reprends l'entrainement, me suis laissée aller ces derniers temps... Et pi t'façon, ze fais ce que je veux. Elle croise aussi ses bras, imitant sa soeur avant d'éclater de rire comme une gamine.

Tu fais ce que tu veux ? Donc ça ne te dérange pas si je bois à nouveau. Je prends bonne note et saurais m'en souvenir. Maintenant je veux des explications, et des vraies. Tu m'expliques ce qui te retranche dans ta gaminerie ?
Impassible. Comment qu'elle fait pour pas se marrer? L'a un balai dans le cul la soeurette? Va falloir causer à Kan, y'a de l'urgence sanitaire dans l'air... Ahaaaaah!! Tu retrouves enfin la mémoire!! J'ai trop la classe quand je veux. Soupir d'aise. Ma gaminerie? Ze suis pas une gamine, ze suis toute seule... Tout le monde part, Rhuyzar part sans un mot, tu es avec ton Kanaillou, alors moi zaussi ze fais ma vie. Na. Oui, oui, elle a le vin joyeux. Des fois. D'ailleurs, faifoif, elle reprend sa progression vers les sacoches.

Je vois. Alors toi tu peux me trainer partout derrière toi sans que j'ai mon mot à dire, te collant à Rhuyzar et m'ignorant, et je n'ai pas le droit de passer quelques minutes avec Kan ? Après tout ce temps où je t'ai regardé faire ta vie pendant que je restais dans ton ombre ? Je vois... Il y a aussi un truc dont je me souviens. Quand tu m'as oublié pendant plusieurs mois, je ne me suis pas remise à picoler. Et malgré le fait que tu aies pris tes distances avec moi, je ne me suis pas remise non plus à picoler. Mais bien. Fais. Vis ta vie. Puisque le fait que je trouve un brin de bonheur te gêne, je ne vais pas te retenir. Une fois à Montmirail, chacune partira de son côté.
Ca me zene pas que tu fasses ta vie, t'as le droit hein. Et picoler quand j'en ai envie, ça veut dire que ça me gêne que tu trouves le bonheur? La vache... Chavais pas qu'une cuite pouvait mener à séparer nos routes. Hum... Reprise de conscience un peu brutal là... Wéééééééééé, une outre sort pile au bon moment. Bib en vue. T'crois pas que tu mélanges un peu les genres? Me paie du bon temps pour oublier mon dos, ma main, mes douleurs et mes peines et toi, t'en déduis que je fais ma vie. Et que te voir heureuse me permet d'être moins inquiète? Ca t'a pas effleuré le cigare? Elle secoue l'outre vers la route, avant de récupérer le précieux liquide. Va je t'en prie. Fais ta vie. T'occupe de moi. Mon bib le fera très bien.

Et te voir dans cet état tu crois que ça me rend heureuse ? Mais vas y, démolis toi, ne te soucie pas du mal que tu fais aux autres. Rhuyzar sera ravi de voir à quel point sa compagne lui a fait honneur. Et vla la frangine en pétard qui lui arrache son outre des mains, la planque à l'abri, trop loin à son goût et lui choppe le bras pour la tirer vers son canasson. Maintenant tu poses ton cul sur cette selle et on va vers Montmirail! Sans discuter!
La bouche s'ouvrait en protestations diverses et variées mais pas très aimables sauf qu'elle fut close par un regard noir. Oui bon rooooooooo ça va. Oula... Lever la jambe vers l'étrier. Hum... Gniiaaaaaark, c'est haut ma bonne dame. Aieaieaie, elle tombe... Ah nan, une bonne claque de sa soeur sur son postérieur la remet dans le droit chemin.

Un dernier a'var vers le marronnier, qu'elle voulait faire en chanson aussitôt ravalée par la prise en main de ses rênes par Kalian.
Honneur à Rhuyzar... En temps normal, elle aurait pas dit non. Là, l'angoisse tourne et trotte, comme un mauvais génie guidant ses pas sur la mauvaise route. Sera toujours temps de se reprendre s'il revient.
S'il revient...

Et nos deux comparses se dirigent alors vers le but de leur voyage. Si elle pouvait compter, elle aurait décliné quarante lieues en six jours, espérant boucler les vingts restantes rapidement, histoire de ne pas encore un peu plus s'enfoncer dans le classement du trajet le plus efficace et le plus organisé.


Daresha, incarné par Milo


Etre ou ne pas être? Mais être qui? Qui est-elle? Et pourquoi se sent elle si fatiguée? Pourquoi le petit être abrité sous son nombril s'agite-t-il autant? Pas le moment... Pas le moment... Il reste encore quelques semaines avant l'échéance ultime qui verra le jour d'une petite fille ou d'un petit garçon, désormais désiré. Et ou est-elle? Qu'est-ce cette chambre à la fois si simple et si sombre, sur les murs de laquelle jouent les reflets de quelques bougies? Elle n'est pas dans un quelconque hostel de passage. Elle ne se rapelle pas d'en avoir loué un pour l'occasion. Une chambre d'auberge? Elles sont en bien pire état et elle s'en souviendrait.

Alors ou est-elle? Et pourquoi cette sensation de vide, cette sensation d'oubli, cette sensation que quelque chose n'a pas tourné rond? Ou est Ilmarin? Même hors de portée de vue, elle s'entend. Il faut dire que la Dame grâce à ses amies les bouteilles d'alcool, s'est trouvé une passion pour la chanson. Passion dont la Comtesse se serait bien passée, la Féline n'étant malheureusement point douée pour cet art. Peut etre se serait-elle enfin calmer? Peut etre... Mais non. Quelque chose ne va pas. Mais quoi?

- Ma Fille... vous devriez rester tranquille. Vous agiter n'est pas des plus conseillé pour votre état, après ce qui vous est arrivée.

Ma fille... Aurait elle pris ce chemin qui ne s'ouvre à vous qu'une fois au cours de votre existence, lorsque celle-ci prend fin? Serait-ce cette mère volage qu'elle n'a jamais connu qui lui parle? Si le Paradis existe, il est bien étrange. Sombre. Si sombre... Bouger légerement la tete. Aristote que ça tourne... Pourquoi a t elle si mal? Et qui est cette femme, là, assise à son chevet? Ma fille... Détailler et retailler. Une... Une religieuse... Là elle a vraiment du louper quelque chose.
- Ma... hum... Mère? Oui, c'est bien cela que l'on dit à une mère supérieure non? Enfin, il semble que ça en est une. Sinon peut etre aurait elle du dire "ma soeur"? Car c'est une soeur aussi. Trop dur de réfléchir lorsque l'on nage dans le flou le plus total.
- Je... je... ne comprend pas... Qu'est-ce que je fais ici...? Et mes amies...?
- Il semblerait que vous ayez été agressée. Deux individus vous ont ammenée ici. Je ne saurais vous les décrire, leurs visages étaient cachés par quelque vetement. Quant à vos amies, je ne saurais vous dire.
- Agressée...? Essayer de remonter le temps, de chercher quelque indice dans sa mémoire. Rien... C'est le trou noir. Elle pourrait raconter son voyage jusqu'au Mans. Ensuite... Impossible.
- N'ayez crainte, votre mémoire vous reviendra. Il vous faut vous reposer. D'ailleurs vu votre état avancé de grossesse, je ne comprend ce qui a bien pu vous rendre d'être aussi peu raisonnable.
Rougir et ne rien dire. faire comme si elle n'avait rien entendu. Oui folle, elle a été folle et inconsciente mais ce qui est fait est fait. Et puis, elles ne sont pas censé bougé de Montmirail avant un bon bout de temps. Et à cet instant, la Comtesse est loin d'imaginer ce qui arrivera quelques jours plus tard...

La main posée sur son ventre, cherchant quelque mouvement de l'enfant attendu, elle finit par s'endormir d'un profond sommeil, veillée par les soeurs qui se succèdent à ses cotés. Reprendre des forces pour ensuite partir à leur recherche. Les heures tournent et le temps passe, la Dame reprenenant ainsi un peu de force. Puis, alors qu'elle rouvre à peine les yeux, on lui annonce un visite. Pas le temps de dire ouf. Pas le temps de mettre un nom sur le visage de l'homme. Pourtant elle le connait... Bon ça reviendra et de toute façon il est déjà parti. Se rendormir...


Kalian, incarné par Milo
Note : RP écrit à quatre mains



La jeune femme se laissait balancer doucement par le rythme provoqué par le balancement de sa monture, à chaque pas qu’il faisait. Le dos droit, la tête haute, elle avait pris la tête du groupe se composant de sa sœur et d’elle-même. Cela faisait quelques heures qu’elles avaient passé les remparts du Mans, et la route semblait s’allonger plus en avant.

Ses yeux regardaient alentour, surveillant une possible embuscade de brigands. Sa main droite reposait sur sa cuisse, à proximité d’une petite dague. Son épée, à sa gauche, tapait le rythme de la marche contre son pantalon. Un bouclier était attaché à la selle de son cheval, à l’arrière. Prête à défendre sa vie si besoin était. Petit sourire fugace alors que son esprit se tourne vers un homme se trouvant au bout de sa route, l’attendant. Défendre sa vie pour pouvoir humer à nouveau son odeur, sentir la chaleur de son corps contre le sien, ses bras se refermer sur elle, la protégeant alors du monde entier.

Pourtant habituée à la solitude, le froid de son absence la saisit soudain. Il lui tardait de fouler la terre de Montmirail pour pouvoir à nouveau sentir son regard se poser sur elle, entendre la douceur de sa voix lui murmurer de doux mots. Mais les lieux qui les séparaient semblaient interminables, et l’allure qu’elle avait imposée n’était pas faite pour les engloutir rapidement.

Quelques heures auparavant, elle avait retrouvé sa sœur dans un état lamentable. Et vu sa faculté à tenir sur ses deux jambes, elle avait du sacrément forcer sur l’alcool. Une colère sourde s’était insinuée en elle. Le voyage avait déjà été un véritable fiasco, et voilà qu’elle jugeait bon d’en rajouter. Mais qu’importe, elle voulait prendre la route aujourd’hui. Quitte à tout faire au pas, au moins elles arriveraient bientôt. Pas question de repousser à nouveau le départ, comme cela avait été le cas à Laval. Depuis plusieurs jours, Ilmarin ne décuvait plus, et pas question de lui parler, celle-ci en était à peine capable.

Un pincement au cœur à la vue de ce que devenait sa chère sœur. Elle qui, il y avait peu, lui avait passé un savon alors qu’elle avait un peu bu, avec Aurora. Rhuyzar était parti, mais était-ce une raison pour lui faire ce déshonneur ? Quelle était belle, la noble compagne du capitaine de la Licorne… Et si seulement cette dernière parlait, se confiait, au lieu de se réfugier dans les méandres de l’alcool… Léger haussement d’épaules pour chasser ces idées. Après tout, elle était adulte et savait ce qu’elle faisait.

Nouveau coup à l’horizon. Montmirail se rapprochait alors que le soleil déclinait de plus en plus. Une chose sûre, si brigands il y avait, les deux jeunes femmes seraient repérées à des kilomètres à la ronde vu le boucan que faisait l’autre alcoolique derrière elle. Un soupir exaspéré avant de se retourner. Son visage fermé, les traits tirés par la fatigue des derniers mois venant de s’écouler, elle laissa échapper une voix lasse.


Si tu tiens à ce qu’on se fasse attaquer, pas de soucis, continue comme ça. Sinon, mets la en veilleuse.

Tu vas pas faire la tête pour une bibine...

C’est qu’elle lui ferait presque pitié la frangine… Ses yeux se ferment un instant, refoulant au loin les jurons qui manquent de peu de s’échapper de sa bouche. Ralentissant légèrement l’allure pour se mettre à la hauteur de l’apprenti chanteuse qui aurait fait fuir un public entier, elle reporta son regard sur l’horizon.

Marrant, tu ne disais pas ça au chapitre. Je me rappelle même m’être faite remonter les bretelles. Alors si tu croyais que j’allais m’écraser devant ton état plus que lamentable tu te fous le doigt dans l’œil.

Sauf qu'au chapitre, n'avait du monde. là on est que nous. Hausse les épaules. Qui le saura...et pi y'a que ça qui me change les idées…

Moi, je le saurais. Tu te conduis comme une gamine. Oublier en picolant ? C’est ça ta solution ? Oui, pourquoi pas. Je devrais faire pareil tiens, je vais picoler jusqu’à ce que j’ai enfin mon fils dans mes bras. Tu crois que Rhuyzar aimerait te voir comme ça ?

Le regard de la blonde semble s’éclaircir. Une lueur de lucidité derrière tout cet alcool ? Les pupilles semblent s’humidifier un peu plus alors que sa voix reprend.

Il n'est pas là pour le voir... Nouveau haussement d’épaules. S'il l'apprend un jour, il saura pourquoi; je dirais même qu'il s'en doute. Elle porte un nouveau regard humide vers sa sœur. Kal...faut qu'on parle de Geran...

La tête de la jeune femme se tourna vers sa soeur. Pitié ? Non, de la compassion. Elle ne savait que trop bien ce que cela faisait, quand un homme en qui on plaçait son amour disparaissait du jour au lendemain, sans laisser la moindre nouvelle. La nuit commençait à les envelopper, apportant avec elle son froid glacial.

Pas la peine de changer de sujet avec Geran. Il saura pourquoi… Mais tu crois que ça va le faire revenir plus vite ? Tu sais Ilmarin, il faudra bien que tu apprennes à être séparée de Rhuyzar. Vous ne pouvez pas être collés tout le temps l’un à l’autre. Et tu pourrais profiter de la présence de ta soe…. De tes amis. Daresha, et bientôt Maharet seront avec toi, à tes côtés. Et pourraient te changer les idées mieux que cet alcool.

Il est parti sans un mot... sans une lettre... sans un signe... et je suis inquiète... il est mon premier véritable amour... je tiens... vraiment... à lui... Et pas que ze veux pas profiter de toi, mais ze veux pas te déranger avec Kan... Son visage plonge vers sa selle. Et si, on doit parler de Geran... La mémoire doit te revenir...

Un soupire s’échappe. Comment expliquer ce qu’elle ne voudra pas entendre ?

Laisse lui un peu de temps. Il a peut être eu besoin de se ressourcer pour une raison x. Je sais que c’est dur, j’ai connu ça aussi. Il finira par te donner un signe de vie, parce que lui aussi ne peut pas vivre sans toi. Suffit de vous voir ensemble, plus personne d’autre n’existe.Tenter un sourire qui se fait amer.
Et ça n’est pas parce qu’aujourd’hui j’ai rencontré Kan, que je vais en oublier ton existence. Je ne suis pas comme ça, j’arrive à lier les deux, l’homme qui fait battre mon cœur, et ma sœur… Léger regard en biais. Taire la réflexion qui lui vient en tête.
Quand à ma mémoire, elle ne t’a pas inquiété outre mesure depuis que tu étais avec Rhuyzar. Alors, pas la peine de t’en inquiéter aujourd’hui. Je commence à me rappeler certaines choses. Cela reviendra. Avec le temps. Je ne vois pas ce que Geran vient faire dans cette histoire d’ailleurs.

Bien sûr que si, je m'en inquiète. Mais Aurora et moi pensions inutile de pousser trop fort le retour de ta mémoire... Du fait que... elle avale difficilement sa salive et murmure à peine, la bouche pateuse et l'esprit encore embrumé. Du fait que ton fils est mort... On voulait t'accorder un peu de temps...

Ses yeux se lèvent vers le ciel, un petit sourire étirant ses fines lèvres. L’alcool ne lui allait vraiment pas…

Ne cherche pas d’excuses à ta beuverie en utilisant Geran. Si c’était le cas, je le saurais. Je suis sa mère. Et rien ne pourrait me faire oublier ce genre de choses.

Etrange sensation… Comme si les mots qu’elle venait de sortir sonnait creux. Y croyait-elle vraiment ? Après tout, elle avait oublié quelques événements de sa vie… Secouer la tête pour chasser les idées de son esprit. Sa sœur à ses côtés soupire. Nouveau regard en biais où elle voit sa main gauche se resserrer avant de reprendre.

Je ne cherche pas d'excuses... Kal... Le Morlhon... mon Cousin... A profité de tes blessures en Franche-Comté pour se venger... Je... Au mieux, Geran est entre ses griffes... Au pire, il est... Mort... Son cheval s’arrête Je ne continuerais pas tant que tu ne m'écouteras pas.

Le soleil disparaissait, laissant la nuit s’étaler loin devant elles. Montmirail approchait. Bientôt, elle pourrait se blottir au chaud, près d’une cheminée, dans une taverne. Bientôt…

Ilmarin, s’il te plait ne fait pas l’enfant. La nuit est tombée, les routes n’en sont que moins sûres. Elle tira elle aussi sur les rênes de sa monture pour que celle-ci s’arrête. Son regard se tourna pour croiser celui de sa sœur, buté. Soupire. Fais vite, j’ai froid.

Mais je fais vite! Je te supplie de me croire! Geran est... est... est dans les mains du démon par ma faute... J'ai encore tout gaché... j'ai pas su être là pour toi, pour lui, pour notre famille... Rejette moi, hurle moi dessus, frappe moi mais crois moi... le vin joyeux devient un vin désespéré par sa souffrance, une larme roule en silence sur sa joue, qu'elle voudrait cacher par ses cheveux. Rhuyzar reviens... je ne suis rien sans toi, même ma soeur ne me croit pas... murmure -t-elle au vent joueur

Déglutir. Etrange impression naissante. Sa sœur a raison. D’une façon ou d’une autre, elle le savait, au plus profond d’elle-même. Son cœur commençait à battre plus vite, ses mains à trembler. Même son estomac semblait se tordre. Impossible… Fermer les yeux et tenter de laisser ses paroles la frôler, passer à côté d’elle sans l’atteindre. Mais il était déjà trop tard. Son fils… Un sourire enfantin résonna dans la nuit s’installant. Un haut le cœur saisit la jeune femme qui se laissa tomber au bas de sa monture. S’éloigner en chancelant pour laisser le dernier repas pris repartir.

Nulle attention à sa sœur suivant son exemple, encore peu sûre sur ses jambes. Nulle attention à l’ombre surgissant d’elle ne savait où. A peine le temps de se relever, l’épée à moitié dégainée, qu’à nouveau elle sentit la lame pénétrer la chair. Ce fut comme un éclair étourdissant alors que tout lui revenait en mémoire. Saint Claude et la disparition d’Ilmarin. Dole et la guerre. Kan. La mort de Bralic. Les Flandres et l’annonce de la mort de Geran. Puis la descente dans la folie avant Mortagne…

Elle ne sut pas ce qui se passa par la suite. La lame ressortant, elle s’effondra sur le sol, les mains se pressant sur sa plaie dans le but d’arrêter le sang s’échappant de son corps. Une douleur atroce s’insinuait partout, la dévorant. Crier ? Impossible. Sa force s’amenuisait déjà. De la sueur dégoulinait le long de ses tempes. Sa chemise était trempée. Il faisait si chaud… Et si froid… Un froid glacial… Au dessus d’elle s’étendait la voie lactée. Les étoiles brillaient de plein feu en cette nuit si froide de janvier… Ses yeux d’un bleu si intense paraissaient s’éteindre.

A une distance qui lui semblait lointaine, une voix retentit. Ce qui fut dit ? Impossible de le savoir… Un éclair illumina la nuit. La jeune femme venait d’être vengée par sa sœur, mais cela n’arrêtait pas pour autant le sang s’écoulant de son flanc. Des pas s’approchèrent, précipités. Des larmes coulèrent doucement, le long des joues de la métisse. Elle déglutit, grimaçant sous la douleur que cela provoqua. Remuer les lèvres pour essayer de parler.


Ilm… ‘don… mou… rir…

Non tu ne mourras pas... Pas ce soir ma chérie, j'en fais le serment...

La jeune femme sentit qu’on la bougeait. Ce qu’il se passa par la suite ? Les ténèbres l’envahirent, l’emmenant loin, très loin du Maine, de l’attaque venant de se produire. La douleur venait la tirailler jusque là où elle se trouvait, mais semblait en même temps si loin. Juste se concentrer sur le bruit des vagues rugissantes. Une odeur qui l’avait accompagné toute son enfance paraissait flotter dans l’air. Entendre ses voix d’êtres qui avaient disparus depuis si longtemps était étrange…

Ilmarin, incarné par Milo
Note : Rp écrit à quatre mains



Les sœurs tanguent en même temps. Mais les difficultés de l'une ne sont que le reflet de ses errements, alors que celles de l'autre sont celles de sa douleur. Le brouillard qui l'enferme ne l'empêche pas de comprendre qu'enfin, sa sœur a retrouvé la mémoire. Sauf que…
Sauf qu'à peine le temps de la rejoindre, une ombre jaillie de nulle part, sans sommation, abat son éclair sur Kalian. Sur sa sœur. Sur une partie de sa vie, de sa chair et de son sang. Personne n'aurait pu lui faire plus de mal qu'à cet instant.
Envolée la cuite. Disparue la bouche pateuse. Oubliée la marche incertaine. L'instinct, cet instinct forgé par des années de lutte et de cotoiement du danger reprend le dessus, chasse l'alcool.

Une enjambée et l'épée au pommeau ornée d'un félin sort dans un crissement métallique pour prolonger sa main gauche d'une griffe mortelle.
Une enjambée et la dague brille au clair de lune, serrée par sa main droite pour quelques instants en pleine possession de ses moyens.
Une enjambée et elle est sur l'ombre, ses yeux couleur orage plongés au tréfonds de l'âme de l'agresseur.


Dégage ou je te saigne.

Plus qu'une parole, un grondement. Comme un dernier avertissement donnant une chance à sa proie de fuir sa colère et ses méfaits.

Qui va là? Arm…
DEGAGE OU JE TE SAIGNE!

Sauf que la proie n'a pas reculé. Sauf que la proie n'a pas obéi. Sauf que la proie n'a pas compris le danger dans lequel elle était, jusqu'au cou.
Où a-t-elle pu trouver cette force? Cette rage? L'épée s'abat sur le bouclier et l'entaille. Puis bloque sans peine la tentative de riposte de l'assaillant, barrant le mouvement en s'opposant à deux lames à sa tentative. Flexion des genoux, elle le repousse, profite de la faille pour allonger le bras et planter sa dague dans la cuisse. Le cuir noir de sa tenue joue en sa faveur, avalant la lumière de la lune pour la fondre dans les ténèbres, alors que les protections de son adversaire lui éclaire la route d'une lueur argentée.
L'enchainement se fait logique. Nouveau coup sur le bouclier pour le faire tomber. Nouveau plantage pour faire tomber l'épée. La suite n'est qu'ombre et brouillard, l'instinct finissant de guider un corps aux réflexes affûtés par la veille des dernières semaines pour la défense de Laval.
L'opposant s'affale au sol, elle essuie ses lames sur ce qu'il reste de sa tunique, sans le regarder et rengaine le tout. Il avait été prévenu…


Ilm… ‘don… mou… rir…

Non tu ne mourras pas... Pas ce soir ma chérie, j'en fais le serment...

Elle balaie rapidement les alentours, les chevaux sont au loin et la plaie de sa sœur est trop grave pour la faire monter. Les remparts sont plus proches, Maharet, peut-être Kan, sûrement Daresha sont là-bas… Pas si loin…

Allez… En route… Grimaçant aux étirements de son dos, elle charge Kalian le plus doucement possible et finit la route au rythme de la poisse carminée qui s'écoule dans son dos. A peine quelques minutes et le cœur du village est vite gagné. Il devait faire sa ronde nocturne, ce corps laissé sans remords qui a laissé une porte battante au vent.
Les bottes claquent, les pensées ruminent, l'esprit réclame sa drogue des derniers jours, menaçant de vaciller et de rompre sa détermination s'il n'a pas sa dose. Un rire glacial résonne à ses oreilles, d'une voix bien connue, moqueuse, froide, habile, susurrante, réveillée par l'odeur douceâtre du sang.
*- Alors, une vie pour une vie? je te croyais changer ma belle.
- C'pas le moment tu vois pas? Retourne d'où tu viens.
- Je t'ai sauvé la vie. Et celle de ta sœur. Ce sont tes remerciements? Ose nier que tu n'as pas aimé. Ose nier que tu n'as pas savouré. Ose nier que le sang n'a pas battu à tes oreilles!
- J'n'ai plus besoin de toi, depuis très longtemps. Retourne dans les abîmes.
- Que tu dis! La morsure de l'absence… Le refus de tes errances… La certitude de la lame est la seule qui ne t'abandonne pas. Même elle est restée dans ton cœur. Alors que même eux sont partis…*
Elle vacille, comme prenant une gifle de plein fouet, se rattrapant de justesse au premier mur qui passe. Le gémissement de Kalian confirme qu'elle se bat, qu'elle vit mais, qu'une fois de plus, elle-même est incapable d'être à la hauteur…
*- Alors… Tu m'écoutes cette fois?
- Suli est revenu. Tu avais tort.
- Crois-tu? Il est déjà revenu, rappelle toi. Et qu'avait-il fait? Que fais-tu pour ta sœur? Pourquoi Rhuyzar est-il parti?*
Nouveau vacillement, une botte dérape sur une plaque de gel coincée entre deux pavés qu'elle n'avait pas vu. Se rattrape in extremis dans le ricanement nasillard qu'elle pensait avoir enterré.

Village inconnu, place inconnue, solitude qui l'enserre sous le rayon moqueur de la Lune éclairant tout le drame de l'instant. Plantée devant ce qui ressemble au cœur du village: l'église, la mairie, des panneaux d'échoppes ou de tavernes, le froid qui mord, le vent qui nargue. C'est sûrement idiot comme solution, mais c'est tout ce que la cuite lui murmure comme idée…


MAAAAAAAAAAHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!
MAHAREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEET!!


Elle se fiche comme d'une guigne de réveiller le village, réveiller les bourgeois assoupis, réveiller les paysans épuisés. Une vie coulait sur ses reins, elle refusait cette fatalité. Son cri cogne les murs comme celui de loupiots plusieurs centaines de lieues vers le Sud, appelant la même personne.

*Maharet*, incarné par Milo
Note : RP écrit à quatre mains



Des retrouvailles qu’elle attendait depuis des semaines, peut-être plus si la jeune femme était honnête avec elle-même. Montmirail devait être ce village où amies devaient se retrouver.
Oui mais est ce qu’Ilmarin la reconnaitrait ? Comment réagirait-elle en la voyant ? Que penserait la blonde de cette nouvelle Maharet ? Elle avait vieilli, muri, la jeune fille d’Alençon n’était plus. L’époque de l’insouciance et de la joie, disparue. Elle avait longtemps errée depuis la mort d’Oompa. Elle ne lui avait que très peu parler de sa dépression, et dans ses lettres elle avait su rester vague quant à sa séparation.
Pourquoi vouloir faire croire que tout allait bien quand on était au bord du gouffre, pourquoi garder le sourire quand on ne vit plus, pourquoi… Et puis avoir de ses nouvelles lui faisait le plus grand bien. Ilmarin n’était pas du genre à écrire souvent mais quand elle le faisait, la jeune rousse se sentait moins lasse. Des amitiés, elle n’en avait que peu et Maharet ne les aurait échangé pour rien au monde. Aldebbarant et Océanne l’avaient recueillie, lui donnant la force d’être une mère.

A y réfléchir, Maharet n’avait pas à se plaindre, surtout aujourd’hui. Elle avait l’amour de son fils, des amitiés inestimable et une nouvelle raison de se battre en ayant rejoint la famille des licornes.
Certes elle avait été désorientée mais elle retrouvait peu à peu ses repères. Une Maharet était morte pour laisser la place à une autre. Une femme qu’elle apprenait à connaitre et à apprécier.
Mais pourquoi avait-t-elle besoin de se remémorer tout ça, la jeune femme s’était déjà remise en question.
Les deux lettres reçues y étaient pour beaucoup. D’abord le pli presqu’incompréhensible d’Ilmarin qui loin de l’amuser l’avait inquiété. Une histoire de départ, d’arbre, de son parrain. Ecriture illisible qui avait mis du temps à faire son chemin dans la traduction. Et une autre d’un certain Kan qui disait venir la chercher, d’une dispute.

La jeune mère avait développé depuis la naissance de son fils, un instinct protecteur qui s’étendait jusqu’à ses amis. Son Tristan était en sécurité en Languedoc avec la nourrice. Ilmarin par contre, seul Aristote devait savoir ce qu’elle subissait.
Faisons le récapitulatif de ses dernières semaines :
À peine arrivée dans le Maine l’écuyère était partie pour Vendôme en Touraine avec ses frères licorneux. Douloureuse introspection, même pas capable de protéger ses frères et fuir. D’aucun diront qu’elle s’était replié sur ordre de ses supérieurs, mais pour Maharet c’était autre chose qu’elle ne pouvait se pardonner.
Retour à Montmirail, se terrer dans une chambre en se maudissant.
Lettre envoyée à Ilmarin dans le but de la revoir.
Réception de courriers peu rassurant.
Et des retrouvailles retardées.

Maharet devait aller voir cet homme qui lui avait écrit, savoir ce qu’il en était réellement et le suivre. Un coup d’œil à la fenêtre de sa chambre pour se rendre compte qu’il était trop tard pour aller rendre visite à un homme. Il était très tard surtout pour une visite impromptue. Maharet devrait attendre le matin.
Oui mais la jeune femme ne trouvait pas le sommeil. Serait-il risible que de dire que son instinct maternel lui soufflait que quelque chose n’allait pas ? Ilmarin était une grande fille, elle ne pouvait être restait au guet du Mans.

De mémoire la jeune femme ne se souvenait pas d’un guet dans ou hors la capitale mainoise. Où était-elle ? Décidément, Maharet ne pouvait pas rester sans nouvelle. Au mieux son amie avait changé d’avis et elle se trouvait sur la route qui menait à Montmirail, au pire elle était quelque part à cuver son vin et là, Maharet la retrouverait coute que coute.
Elle s’emmitoufla dans une longue cape, éteignit la chandelle qui vacillait dans la pièce et sortit de la chambre. En bas, elle récupérerait sa monture et attendrait d’être loin des habitations pour enfin monter sa jument.

La nuit bien que froide semblait paisible, pas un chat au détour des ruelles, pas âme qui vive en cet hiver humide. Seul les sabots de sa bête semblaient battre le rythme sur le pavé.
Un cri la sortie de ses pensées. Un nom qu’on appelait à s’égosiller. Un ivrogne qui sortait d’une taverne. L’écuyère ne put pourtant s’empêcher de tendre l’oreille. La voix était féminine. Qui oserait dire que seuls les hommes connaissaient l’ivresse.
Il lui avait semblé un instant que c’était son nom que l’on tonnait. Impossible, il était bien trop rare pour que ce fut le cas. Et pourtant, quand la voix reprit sa litanie, c’était bien son prénom que l’on criait.

Maharet tira sur la longe de sa jument, ne pensant pas un instant à la montée, courant vers la voix qui l’appelait. A bout de souffle, la jeune femme s’arrêta à proximité de formes floues. Un pas en entrainant un autre, elle se retrouva face à une Ilmarin (car c’était bien elle) ensanglantée, portant maladroitement, sur son dos une femme. Le souffle lui manqua, le sang sur son visage c’était retiré. Interdite, elle ne pouvait avancer. Sa main lâcha la bride et sans qu’elle ne s’en rende compte, s’était précipitée.


Ilmarin… Ilmarin… Son regard éteint, ses habits tachés. Maharet réalisa soudain qu’elle secouait son amie, ne prenant en compte ni la douleur probable de ses blessures, ni la forme allongée sur elle. Pose la, s’il te plait, pose-la.

La panique, le corps tremblant pour trois, elle essayait de trouver la force de se calmer et comprendre ce qu’il s’était passé. Là, elle devait… elle devait quoi ? L’alléger de son fardeau déjà et ensuite de mettre la femme sur la jument.

Ma... Maha? C'est toi? C'est bien toi? Juré?

Oui Ilmarin c’est moi, pose la s’il te plait, fait moi voir ses blessures.

Le sol est trop froid, j'ai peur de la fièvre Maha. C'est son flanc qui est touché, je sens le sang dans mes reins.

Je dois voir, tu comprends ? Sa voix était volontairement devenue douce et calme, le ton maternel. Il lui fallait voir à quel point la jeune femme était blessée.

Voui mais nan faut pas la poser au sol Maha, y fait froid... Le regard de son amie oscillait, voilant presque ses émeraudes. Ou alors un banc...un tronc... mais pas par terre, trop froid Maha, trop froid...

L’écuyère devait se rendre compte des plaies de l’inconsciente et Ilmarin ne voulait pas la déposer sur le pavé. Elle approcha sa main, balaya la chevelure brune pour lui permettre de regarder si la pauvre enfant était encore consciente. Maharet se pétrifia, la femme allongée avait le teint doré. Se pouvait-il que ce soit la sœur de son amie ? Pourtant, elle devait être à Mayenne d’après ce qu’elle avait lu. Le comportement d’Ilmarin, le refus de la relâcher. Elle se força à l’inspecter à tâtons, du bout des doigts, la déchirure saignant abondement.

Bien on va la mettre sur ma jument… On ira plus vite… Tu ne peux pas la tenir de cette manière, ça tire sur ses bras et la blessure reste béante. On aurait dit qu’elle parlait à son fils de trois ans alors qu’elle avait en face une adulte, Maharet en était consciente mais il fallait qu’elle se décharge de sa sœur.

Ilmarin ne posa aucune résistance et c’était tant mieux car la jeune femme se voyait mal faire la morale à son amie alors que sa sœur était en train de perdre la vie. Maharet n’esquissa pas un geste pour lui prendre son poids tant elles semblaient soudées, le pas lourd, vacillante, la blonde réussit à se hisser jusqu’à la bête.


Mais ta jument est haute, j'ai peur que ça n'aggrave... je te fais confiance tu sais... C'est Kal, ma sœur, ma sœur chérie, je veux plus l'bandonner... j'peux pu...

On va le faire ensemble, elle allait rajouter « ne t’en fais pas » mais les mots peinaient à sortir et Maharet ne voulait pas mentir. On va aller voir mes frères… Ils nous aideront.

La... la Licorne est là? Une lueur éclaira le regard de son amie, je te suis... je te suis...

Elles avaient pris toutes les précautions pour installer la blessée sur le dos de sa jument, la position n’était pas des plus confortable mais au moins, il était certain qu’elle arrive encore vivante dans la tente des licorneux. Maternelle, caressa le visage de l’endormie.

Milo
[Dans la lande Mainoise]

Un sifflement joyeux et ô combien grivois, que nous tairons ici pour les chastes oreilles qui traînent, viennent perturber le silence de la nuit. Nuit qui s’étire grandement, selon les critères de l’homme. Surtout qu’il est seul depuis un long moment, et qu’il semble s’être perdu. Sens de l’orientation aussi évolué qu’un pigeon amnésique ? Que nenni, juste envie de faire un tour de France avant de rejoindre une amie qui est perdue Dieu sait où, avec Dieu sait qui, et qui fait Dieu sait quoi. Enfin, c’est ce qu’il répondrait si on lui posait la question. Mais revenons au temps présent. La lune est encore haute dans le ciel noir de jais, s’accordant parfaitement avec ses bottes et son pantalon. Si ce n’est cette chevelure blonde descendant jusqu’au creux des reins, retenue par une lanière de cuir, et cette chemise grenat assez voyante pour qu’un taureau ai envie de jouer au torero avec lui, l’homme passe relativement inaperçu. Relativement, un bien grand mot. Surtout quand il possède une carrure d’armoire à glace, et qu’il mesure si haut qu’il faut qu’il se mette à genoux pour passer la plupart des portes. La douce lueur de la lune vient accrocher quelques lueurs Azur dans ses yeux, aussi rieurs que son humeur.

Humeur que n’entache le fait qu’il ne sait absolument pas où il se trouve. Pas au Sud, c’est une évidence. Enfin il n’en sait rien. Ou plutôt, il s’en cogne la caboche avec une telle force qu’il pourrait jouer dans la catégorie du lancer de bouse national, au prochain événement de ce type chez les bouseux locaux. Favori, qu’il partirait. Il arrive enfin devant une poterne éclairée par une pauvre lanterne, battue par un faible vent d’hiver glacial. Froid mordant qui l’atteint à peine, tant il est une vraie bouilloire ambulante. Mais quoi d’étonnant pour un homme aux ascendances nordiques ? Il arrête son sifflement, s’attendant à voir arriver un garde à moitié dans les vapes, lui demandant ce qu’il fait ici à une heure pareille. Mais personne ne vient. Le colosse soupire. Dommage, il lui aurait bien répondu qu’il venait voir les filles de joie. Juste pour rire. Il entre donc sans anicroches dans la ville, ce qui n’est pas plus mal. Il n’a pas envie de se faire conter une histoire qui agirait aussi sûrement qu’un puissant somnifère, par des coincés du balai en mal d’action.

Déambulant sous une lune aux rondeurs pleine, le géant s’arrête soudain au cri étrange qui retenti. Il tend l’oreille, se demandant quel genre d’animal pourrait beugler ainsi. Ou alors une femme heureuse de s’effondrer dans les bras de son amant, mais faut pas pousser mémé dans l’escalier. Si c’est le cas, faut qu’il rencontre le bonhomme. Il se dirige tant bien que mal vers la source du bruit, ne se pressant pas pour ne pas se retrouver les quatre fers en l’air. Il arrive enfin dans une ruelle où deux ombres ont l’air de s’amuser. Enfin s’amuser, si on veut. Un cliquetis de mors lui apprend qu’un cheval se tient tout près, sûrement en retrait, dans l’ombre d’un bâtiment aux murs miteux. Plus le géant s’approche, plus les formes agglutinées dessinent leur contours. Des femmes. Deux. Rien que pour lui. Donc, point de femme en extase devant la performance de son amant, mais trois femmes qui font… sûrement des choses très intéressantes par cette belle nuit. L’Azur s’allume d’une lueur ironique, alors que le sourire suit le même chemin. Cependant, le cheval prend une forme beaucoup trop haute pour ce type d’animal. Et le colosse n’a pas bu. Froncement de sourcil, alors qu’il s’approche doucement, reconnaissant une troisième forme, l’air mal en point sur un cheval impatient.

- M’dames, bien l’bonsoir. Z’avez besoin d’aide ?

Il les observe un instant en silence, le sourire toujours aussi ironique. Une blonde aux yeux émeraude, dont les vêtements ont une étrange teinte rouge connue, une belle rousse avec des cuissardes qui soulignent sa taille fine et engageante. Elle ferait une bonne pondeuse celle là. Et enfin, le tas de chiffon qui gémit un peu, mais ne bouge guère, du sang ruisselant allègrement sur les pavés, comme une offrande à Dieu c’est qui. Offrande qui lui fait lâcher un beau juron.

- Par les couilles de Thor ! Il montre du doigt le tas de chiffon posé sur l’animal comme une bouse de vache fraîchement tombée. J’doute qu’laisser vot’amie sur l’canasson lui fasse du bien. Il se tourne vers la rouquine, souriant. Savez où qu’on peut l’emmener ? Parce qu’à part rouvrir ses blessures, l’animal sert pas à grand-chose. Regard ironique vers la blonde. Vot’amie, l’est aussi pâle que les fesses d’un squelette. J’m’en vais prendre l’tas de chair agonisant, et vous, vous vous occupez de Boucle d’Or, du ch’val, et d’nous emmener dans un endroit où on pourra la soigner. Et discutaillez pas pendant trois heures, vot’amie tiendra pas…

Sans plus d’explications, faisant la sourde oreille aux éventuelles protestations qui pourraient venir gâcher l'affaire, le colosse se présente dos au cheval, et, avec une délicatesse qu’on aurait pas cru pour quelqu’un comme lui, il réussit, Thor sait comment, à mettre la femme sur son dos, les bras autour du cou, les jambes bien calées sur ses hanches. Pas la position qu’il aurait préféré, mais faut pas être trop gourmand. Il avait déjà la crémière, fallait plus attendre que le beurre. Regard toujours ironique, sourire large comme l’arrière train d’un bœuf, alors que l’Azur se plante dans les yeux de la rousse.

- J’m’appelle Milo. Allez, belle rouquine d'mes rêves, j’vous suis…
Gabriel Morlhon, incarné par Milo


Il aurait dû la suivre malgré sa promesse de l’attendre. Elle ne devait pas être absente longtemps, tout au plus une semaine. Qu’avait-il fait pendant son absence le fou ? Il avait cherché leur sœur cadette. Cela semblait si naturel que de vouloir la revoir malgré sa lettre. Laval était un village si grand et tortueux quand on était étranger. De Kalian il n’avait eu aucune nouvelle, pas même un début de piste. Elle savait qu’il était dans ce bourg, il le lui avait écrit. Sourire amer sur ses lèvres fines. Le temps et ses ravages. Combien aurait-il aimé être différent. Irrémédiablement tout lui revenait avec force et fracas. Le seigneur des airs qu’il avait pu être pour une cadette n’était qu’un doux rêve. Sinon pourquoi le vent mauvais crierait-il sa rage à la face du dément. Usurpateur. Voleur criait Éole. Fracassant les lames de sa haine contre les remparts. Fouettant son visage pour le lacérer. Le dieu du vent reprenant son fief à celui qui avait trahi. Apatride il n’avait plus qu’un souhait retrouver celles si cher à son cœur.

Les remparts. Dernier regard du ciel vers la terre. Sulimo n’est plus seigneur. Il est frère et sa décision prise il partira au petit jour quand les portes du village ouvriront.


Pardonne-moi mon Ilmarin… je ne peux rester ainsi sans nouvelle, souffla-t-il.

Ses affaires préparées Gabriel sortit de sa chambre, pas un regard avant de fermer la porte et descendit pour régler son séjour. Lassitude dans ses traits, regard ombrageux. Le taulier, bougon par un réveil avant l’aube, fustigea ce client matinal. En chemise de nuit, le bonnet encore sur le front, se dépêcha d’ouvrir son registre. Gabriel n’entendit rien de ce que baragouiner l’homme mais sa mine renfrogné en disait long. Bruit d’un encrier qu’on cherche à la hâte, plume lourdement déposée sur le comptoir. Livre qu’on retourne et un borborygme « signez là. » Gabriel trempa la plume, griffonna rapidement son nom. L’aubergiste ouvrit soudain les yeux, comme si une lueur d’intelligence avait pu traverser son cerveau primaire. « Ah c’est vous, marmonna-t-il entre ses dents. Y’a un volatile qu’à rendu l’âme dans la cour, les p’tiots y z’ont v’lu jouer avec et z’ont trouvé un drôle de mot sur sa patte, depuis hier soir avec la mère on cherchait qui qu’ça pouvait être v’voyez. » Une lueur d’espoir dans le regard du fou, les mains tremblantes n’osant croire à un message de sa sœur. L’homme sortit un vélin déjà ouvert, froissé. « Merci, articula-t-il faiblement. »

La missive serrée dans sa main, il attendit d’avoir quitter l’établissement pour l’ouvrir. Fébrile, il ne pouvait détacher son regard de cette missive. Pas encore lu mais l’odeur parlait déjà. Son Ilmarin ne l’avait pas oublié. Il lui fallait trouver un endroit ou lire sans être dérangé, un lieu à l’abri des regards. Les remparts encore. Les hauteurs n’ayant pour seul témoin le vent furieux. Il avait monté les marches de pierre avec empressement, contrant ce dieu qui l’avait déchu. Gabriel trouva refuge dans une citadelle vide de vie et s’assit à même le sol. L’écriture illisible, des mots effacés, certains dénués de sens. Plus Gabriel parcourrait la lettre de sa sœur plus son cœur se serrait. Que s’était-il passé ? Les tempes bourdonnantes, il était perdu. Lisant et relisant sans comprendre que des mots tracés. Un cri déchirant les entrailles de la muraille. Des sanglots.

Kalian… Ilmarin… des noms qui se meurent.

« Qu’ai-je fait, si seulement je lui avais imposé ma présence, si seulement… » Désorienté, il redevenait le dément. Besoin de se bercer dans les douces illusions qu’il avait fui. La mante ne vivait que pour lui, silencieuse amante. « Où es-tu quand j’ai besoin de toi ? Pourquoi m’abandonnes-tu ? » Tourbillon soyeux autour de lui virevolte, la mante, folie douce se manifeste, caresse invisible. Elle l’apaise sans un mot, bras consolateur dans lequel il s’enfonce, douce torpeur qui enivre et plonge dans l’oubli. Voix aimée, murmure pas encore audible, si longtemps qu’elle ne s’est manifestée. « Je t’ai toujours servi mon fou, mon Gabriel. Aujourd’hui, c’est ta sœur qui t’appelle, ne la fuit pas. Rire cristallin. Son mal qui la ronge lentement s’empare de son être, elle n’est pas toi et ses démons ne sont pas moi, tu m’as créé pour pallier à la solitude qui te ronge, t’évader dans mon sein pour oublier tes crimes mais ton Ilmarin…sentit un frisson se dégager de sa folie. Elle les a engendrés pour la détruire. Ils ne sont que rage et anéantissement. Mon fou, mon Gabriel, mon aimé, il n’y a pas si longtemps je t’aurai demandé de fuir et de m’emporter loin d’elle, mon doux amour. » Recroquevillé, la tête entre les genoux le fou restait songeur. « Pourquoi alors ma douce veux-tu aider mes sœurs ? » « Parce qu’elle est toi, une partie de ton âme, celle que je ne peux apaiser. Je suis égoïste, je te veux pour moi seule comme avant mais je sais aujourd’hui que je ne pourrai jamais la remplacer dans ton cœur. » Main invisible qui se tend « allez lève ton mon fou et allons rejoindre ces sœurs à qui tu tiens tant. »

Il s’était levé, la mante tourbillonnant autour de lui, protectrice silencieuse, pour récupérer sa monture. Fidèle destrier qui le mènerait dans un village plus à l’Est. Gabriel passa les lourdes portes de Laval au trot alors que l’aurore cédait la place au petit jour. A défaut de réchauffer le corps, le soleil hivernal illuminait de ses rayons les plaines enneigées. Il avait attendu que les fortifications soient loin pour étrier son cheval et de se lancer au galop.

Montmirail. Epuisé, frigorifié, le col remonté, la barbe naissante Gabriel ralenti la course effrénée qui le menait vers ses sœurs. Il ne s’était arrêté que pour ménager son cheval. Temps perdu loin d’elles. « Et si Kalian… » La peur déchirait ses entrailles. Il ne se pouvait… Son Ilmarin l’aurait prévenu… elle aurait trouvé un moyen, il en était sur.
Daresha, incarné par Milo


Etre partie dans un songe profond ou se melent souvenirs heureux et malheureux, reves et désirs, doutes et peurs. Et puis à nouveau cette image ou elle se retourne et ou elle se retrouve seule en plein milieu de la nuit. Il y avait la Blonde terrible pourtant. Elle était là, juste là. Elle se retourne cherchant du regard son amie qu'elle ne trouve pas. Finalement, la silouhette fragile de la dame apparait. Floue si floue.
- Ilm'....
Pas de réponse. Juste le silence et une nuit étrange qui se voile et se dévoile se nuages profonds. Et puis finalement deux silouhettes qui s'approchent. La Panthère a disparu pour leur laisser place. Rien. Rien ne va. Mais quoi? Un conflit, des voix qui s'élevent. Et puis, le noir. Rien que le noir. Aucune lumière. Même l'astre lunaire a disparu. Les deux formes aussi.

MAAAAAAAAAAHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!
MAHAREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEET!!

Et puis un cri. Venu dont on ne sait ou. Une voix connue pourtant. Et un prénom juste entendu quelque fois. Pourquoi là, maintenant, dans ce reve sans queue ni tete? Et ces paupières qui restent closes. Combat intérieur entre une partie d'elle meme qui la veut réveillée et l'autre qui la prefere endormie. Alors elle repart de longues secondes dans ce reve mouvementé qui tourne en boucle, avant de retenter de faire surface. Se réveiller pour savoir. Mais pour savoir quoi? Juste savoir...

Finalement les émeraudes sont libérées mais elles ne peuvent que constater le noir dans lequel elles sont plongées. Et ce cri qui résonne dans sa tete. Lui aussi tourne dans une boucle incessante. Et se cacher sous l'oreiller ne sert pas à grand chose. Une impression, une tres mauvaise impression. Pourquoi cette pensée de ce dire que ce voyage a Montmirail n'aurait jamais du etre? Enfin, la voila réveillée de toute façon. Et dans ce lit qui n'est pas le sien elle n'a pas envie de rester. Il faut qu'elle sorte.

C'est comme une envie, un peu quand elle a une envie de patisserie à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Mais là, ce n'est pas une envie de nourriture. Juste celle de sortir. Parce que c'est comme ça. Dehors, il lui faut aller. Difficilement elle se leve, cherche ses marques dans cet abri religieux temporaire. De sa lourde cape de laine elle se parre et s'en va, sans bruit, déambulant à la recherche de la sortie qui n'est guère aisée a trouver. Finalement c'est bon.

Se demander ou aller dans ce village inconnu, ou les ombres passent peu rassurantes. Elle devrait sans doute rentrer et attendre que ses amies arrivent. Ce sera mieux. Mais non ce n'est pas mieux. Chercher Kan? A cette heure alors qu'elle est encore dans le brouillard? En plus elle a oublié ou il était et sa mémoire ne semble pas vouloir refonctionner. Tant pis, elle ira là ou elle ira c'est à dire... elle n'en sait rien.

Ilm'!!!!

Et la voila qui crie maintenant. Pourtant cette voix... C'était celle de la Panthère. Comtesse qui part en délire. C'était un reve. Mais si c'en était pas un...?
ILMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!

Ilmarin, incarné par Milo
Note : RP écrit à huit mains

Daresha
Maharet
Milo



Nuit du 7eme jour: pas de repos pour les braves, la création est en marche...


... Je te suis... Je te suis...

Ne pas l'écouter. Ne pas se tourner vers elle. Rester concentrée sur les mains délicates de Maha qui reprend sa soeur. Sur la position à lui donner sur cette selle si haute.
*- Tssss, toute cette énergie que tu gâches... Et pour quoi? Dis moi?
- C'est ma soeur. Et tu le sais. Je porte trop d'erreurs, je n'en ferais pas une de plus.
- Oui... J'ai déjà entendu ça... Et Suli? Qu'est-ce que j'ai fait? Pourquoi j'ai cédé? Bla... Bla... Bla... Petit rire sardonique, aigrillard, vrillant les tympans au point de lui faire plisser les yeux au moment où leurs mains finissent d'installer Kalian. Tu es pitoyable, Forteresse aux fondations sapées.*
Nouveau coup, pleine face, nouveau vacillement, qu'elle espère avoir caché en se rattrapant au mors de la jument. Nouveau mouvement de tête pour la chasser, mais le bourdonnement gagne en violence et en force, déclenchant une migraine irradiant dans son dos.
Douleur venue du fond de son âme, qu'elle pensait avoir oublié...


- M’dames, bien l’bonsoir. Z’avez besoin d’aide ?

Volte-face rapide, un grondement sourd monte de sa gorge. A nouveau, sa main glisse sur le pommeau, resserre ce métal glacé et... A cet instant maudit. Sur le fil Le temps semble se déchirer, revenir loin en arrière.
La Lune joue des ombres, cachant la noirceur qui remonte des entrailles. La forêt cède le pas aux abîmes, à leur colère, leur rage, leur douleur, leurs questions.
Elle se secoue, pourtant. Une fois.
*- Non! Je te l'interdis!*

- J’doute qu’laisser vot’amie sur l’canasson lui fasse du bien.
Tente de la repousser. Deux fois. *- Reste où tu es!*
- Vot’amie, l’est aussi pâle que les fesses d’un squelette.
*Lâche moi! Tu n'es RIEN!*
- Vot’amie tiendra pas…

Combien de temps s'était-il écoulé? Elle n'en avait aucune idée mais le géant blond avait commis une erreur: toucher Kalian.
Nouveau grondement sourd et rageur, sans prévenir, elle glisse vers lui et plante son épée au creux de sa gorge alors qu'il était trop occupé par les yeux de son amie pour la voir faire.
Bras droit posé sur le torse du géant, bras gauche replié pour gagner de la force au moindre geste de sa part.


Lâche. La.


Si elle avait été seulement capable de prendre conscience de ses proches, la Forteresse sombrante aurait vu les yeux de Maharet s'arrondir lorsqu'il prend l'inconsciente, sa bouche s'ouvrir, prête à le fustiger. Mauvais reflexe ou abasourdie, Maharet n'a pas le temps de réagir fasse à cette colère incontrôlée qui s'est à nouveau personnifiée, pas le temps de s'interposer. Juste s'approcher, lentement.

Ilmarin... Calme toi, baisse ton arme... Il veut nous aider, n'est-ce pas ?
Son regard va du géant mal dégrossi à la Panthère. Qui ne moufte pas, ne tremble pas. Prête à frapper.

Le géant semble avoir perdu sa langue si leste quand il sent une caresse froide sur sa gorge. Sondant l'Emeraude de Boucle d'Or, dont les yeux devenus plus noirs qu'un orage soutiennent l'exploration sans ciller.
L'Azur ironique va de Boucle d'Or à la rouquine, de la rouquine à Boucle d'or, pour se poser de nouveau sur Maharet.


- Non, j'n'veux pas vous aider, sinon pourquoi j'vous aurais d'mandé ?
*- Hum... Qu'il va avoir bon goût au bout de cette épée... *
La main posée sur le torse se met à trembler à nouveau, le regard se refait plus flou. A nouveau perdu et embrumé.
*- Non! C'est fini! Tu es finie! Plus jamais tu entends?
- Que tu dis. Tu gagnes cette bataille mais grâce à Lui, je gagne la guerre. *Nouveau rire sardonique qui s'estompe, entrailles qui se tordent et crane en miettes. Elle avait raison...


- Maha... Tu... Tu lui fais confiance? Tu le connais?
Regard perdu qui glisse rapidement vers son amie, seule l'épée reste encore ferme et déterminée, suspendue aux lèvres de Maha.
Hésitation perceptible de son amie, l'épée avance un peu plus dans la peau, prête à faire céder le flot carmin.


- Euh... Oui je l'ai rencontré en taverne... Il m'a fait des avances. Le regard se tourne à nouveau vers le porteur, ne voyant pas le signe que Maha lui adresse pour qu'il entre dans le jeu. Je ne pensais pas qu'il me suivrais quand je lui ai parlé... Parlé de nos retrouvailles... Sacré coquin...

- ILMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!

Si un narrateur extérieur pouvait à cet instant précis entrer dans la tête de la Blonde, il irait chercher en courrant un remède à base de saule, et de repos. Entre Elle, Maha, le Milo et le cri de Daresha dont elle reconnait la voix, sans oublier le reste ni la cuite - mais si, rappelez-vous le concours - là, faut avouer ça fait beaucoup pour une seule femme aux nerfs à vif et au corps en lambeau.

Dare...? DARE? DARE! PAR ICI!!
Quant à toi, si elle gémit, si elle me dit qu'elle a souffert, si elle meurt, je prends tes entrailles pour en faire une corde à linge qui séchera ta peau pour m'en faire un fourreau...

Elle se recule d'un pas, mais sans baisser sa garde, sans quitter Milo des yeux. Bon, le groupe se reconstitue, avec un inconnu et une invité surprise, qui profite de ces hésitations pour étendre à nouveau son voile noire sur ses pensées.
L'éclat d'une Porte pas si loin... Juste là... Au bout du chemin... *Rappelle toi...*


Milo
[Entouré de femelles en chaleur]

Vent léger qui vient explorer lentement les vestiges de mèches rebelles présentées à Erol, silence légèrement électrique durant lequel le géant attend une réponse de la rouquine. Réponse volée par une caresse froide comme l’hiver, caresse annoncée par un relent de vinasse frelatée, accompagnée d’une légère pression sur son torse. Tiens donc, non seulement elle est portée sur l’épée mais en plus, c’est un sac à vin ? Intéressant. Le tout accompagné d’un grognement digne d’un félin sur le qui-vive. Grognement qui fait briller l’Azur d’une lueur moqueuse et étire un sourire ironique alors qu’il se tourne vers la blonde, laquelle lui ordonne de lâcher son amie.

- Désolé Boucle d’Or, j’voudrais bien la lâcher, mais elle risque d’s’faire encore plus mal. C’qui s’rait dommage, l’a l’air déjà bien entamée.

L’Azur fait la girouette entre elle et la rouquine, pour finalement se reposer sur cette dernière. Attendant enfin la vraie réponse. Sans mots dire, bougeant à peine. Peut-être que la blonde sait se servir de son épée, mais elle est tellement pleine qu’elle serait capable de le louper. Ce dont il ne voulait pas. C’est vrai quoi, quitte à le tuer, autant ne pas faire un travail de sagouin ! Heureusement, la rouquine à l’air d’être plus terre à terre…qu’Ilmarin. Question posée d’une voix douce qui semble apaiser cette dernière. Question auquel il répond avec culot, même si il se doute qu’elle ne lui ai pas destinée.

- Non, j'n'veux pas vous aider, sinon pourquoi j'vous aurais d'mandé ?

Phrase dangereuse, surtout quand il voit le regard d’Ilmarin. Emeraude teintée d’Ilménite. Ilmarin. Ilménite. Le sourire s’agrandit alors qu’il se fait la réflexion. Une main douce dans un gant de fer. Ou l’inverse ? Il verra plus tard. Surtout que la main appuyée sur son torse se met à trembler, et que la lame posée contre sa peau l’explore un peu plus. Il sent une goutte poindre au bout du fil, alors que les paroles de la rouquine semblent avoir réussi à se frayer un chemin dans la caboche de Boucle d’Or. Goutte suivie par une autre alors qu’un gloussement vient chatouiller sa gorge, à la réponse et au regard insistant de…Maha. Clin d’œil à cette dernière, l’Azur devenant amusé.

- Comment résister au charme d’une belle rouquine en cuissarde ? Il se met à glousser un peu plus, se fichant comme d’une guigne de la pointe qui s’enfonce un peu plus à chaque fois, mais pas de son paquet aussi léger qu’une plume. S’il doit mourir, c'est que c’était écrit. M’enfin, m’aviez pas dit qu’vous faisiez partie d’un groupe d’femelles susceptibles parc’qu’elles ont leur saignements mensuel juste en c’moment.

Faux grognement, suivit d’un roulement d’épaules. Et soupir quand un autre cri féminin se fait entendre. Mais c’est pas vrai ! Par Thor, elles sont combien ? Ses hormones ne pourront être tenues plus longtemps. Soit les hommes de cette ville sont des bêtes, soit il est tombé sur un club de Banshee. La dernière solution lui semble la plus probable. Apparement, la voix n’est pas inconnue à Boucle d’Or. Dare, que le fantôme s’appelle. Fantôme qui possède une voix fort perçante. Mais pas assez pour masquer la douce phrase d’amour lancée par Ilmarin. Il reporte son attention sur cette dernière, alors qu’elle se recule, la lame se retirant de sa peau dans le même mouvement, mais encore assez proche pour qu’il en sente la froideur. Son bras gauche se permet d’oublier un instant son paquet, et tend un doigt qu’il vient doucement poser sur le plat de la lame, la tapotant délicatement, souriant à sa porteuse.

- Rangez vot’cure dent, Boucle d’Or. Z’allez vous faire mal. Un regard vers la forme qu’il porte, puis sur la tenue vermeille d’Ilmarin, avant de parler d’une voix douce et profonde de basse, encore plus qu’à l’accoutumée, l’accent roturier laissé de côté. Il y a eu assez de sang versé pour ce soir, non ? Et puis, votre amie est plus importante que le reste... Le doigt est toujours posé sur la lame, et le sourire redevient ironique, tout comme l’Azur, l'accent roturier reprenant ses droits. Pour l’fourreau, j’vous conseille plutôt d’pendre la peau du dos. Ricanement désabusé. Quelqu’un s’est d’jà chargé d’la tanner, y a plus qu’à s’servir. Ou alors celle des fesses, mais j’vais avoir froid au fondement…

Ceci dit, il reporte son attention sur Maha, ne sachant pas encore où ils vont.

- Dîtes moi, rouquine d'mes nuits, pas que rester à bavasser comme des pies m’gêne, mais y en a une qu’est sur l’seuil d’Charon. Alors si vous pouviez magner vot’joli fessier, tout le monde vous en s’rait reconnaissant. Et dépêchez vous, crénom d’Odin, j'vais finir par m'pieuter debout !
Daresha, incarné par Milo


Mais qu'est-ce que tu fabriques Comtesse? Tu ne veux pas aller retourner te coucher plutot que de te ballader alors que tu ne sais meme pas ou tu vas? Et dans ton état en plus? Tes aventures de la nuit derniere ne t'ont pas suffit? Tu crois que le Chevalier il serait ravi de savoir que sa dévouée, fait tout et n'importe quoi et surtout n'importe quoi? Les rues d'un village inconnu la nuit, c'est pas l'endroit idéal pour une femme, surtout quand elle est Comtesse et qu'elle a un polichinel dans le tiroir. Et sans défense qui plus est. Mais ce n'est qu'un détail. Il est vrai que telle scene arrive tous les jours et est d'une banalité à toute épreuve.
Mais de quoi je me mele fichue conscience? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. La preuve... Le voyage a été d'un calme absolu. Pas de brigands sur les routes, pas de future vassale oubliée au coin d'un carrefour, ni de Panthère qui s'est faite la belle avec une bouteille dans la main. Un voyage comme les autres quoi, qui n'a rien d'exceptionnel... Et celui qui prétend le contraire s'en prend une.

Elle erre toujours la Comtesse. Et sans savoir ou aller bien sur. Et la voix d'Ilmarin qui résonne sous les meches brunes dans lesquelles la Licorne d'or passait sa main il n'y a pas si longtemps. D'ailleurs ou est-elle? Ils devaient se retrouver ici a Montmirail avant de gagner Paris pour assister au mariage d'amis communs. Folie. Grand folie que de faire un tel voyage dans l'état ou le Chevalier se trouve. Lui, dont les blessures profondes se remettent à peine... Et tu crois que ton état est mieux peut etre? Ca va toi... Bébé est loin de montrer le bout de son nez. Et avec le choc que tu as reçu récemment? Mais de quoi je me mele... Pénible cette conscience.

Une bise qui caresse son visage fatigué, elle s'emmitoufle un peu plus dans son vetement chaud. Froid si froid. Et meme entourée de laine épaisse et chaleureuse, cela ne suffit pas. C'est sa chaleur qu'elle désire. C'est à ses bras qu'elle aspire. Ne plus être éloignée de lui. Plus jamais. Soupir..
Perdue dans ses songes, son regard se perd au loin. Elle voit sans voir des silouhettes qui s'agitent non loin. Sans doute devrait elle rentrer. Sans doute. Mais elle reste figée là, comme si elle était devenue d'un seul coup immobile. Un long moment d'absence avant d'etre rappelée à la réalité par cette voix amicale, qui crie son prénom. Ilmarin. Ilmarin... Ilmarin? Clignement de paupières pour essayer de mieux discerner les silouhettes. Tu divagues complet Comtesse. Retourne te coucher.


Ilm'...? C'est toi?
Sans prendre quelques précautions, de toute façon, c'est tout juste si ce mot fait partie de son vocabulaire, elle s'avance à sa rencontre. Mais la Dame de St Front d'Alemps est loin d'etre seule. Kalian? Et bien dans ce cas, outre le fait qu'elle se soit détriplée, elle aurait également changé de physionomie. Si la damoiselle a un tres mauvais caractère capable de lui faire faire plein de choses, elle n'a quand meme pas ce pouvoir la. Mais qui sont donc cet femme et cet homme? Et qu'est-ce que Kal fait... fait... Clignement de paupières. Non là c'est bon, Comtesse, t'es bien barrée il n'y a pas à dire. Tu vois des trucs qui n'ont pas lieu d'etre.
Ilm'.... je... Mais... kal.... et... et eux.... je....que se passet-t-il...?

Kan, incarné par Milo


Combien de temps déjà ? Quelques semaines qu'il a repris les routes, tout ça poussé par certaines personnes toutes aussi exceptionnelle les unes les autres, bien des imprévus se présentèrent à leurs yeux, les imprévus qui pourtant font partie de la routine du voyage jusque là n'était rien, la guerre à Laval, jusque là, rien à dire, il n'y a rien d'imprévu mis à part l'arrivée d'un inconnu qu'il n'aura eu l'occasion de croiser, ensuite voilà que le Capitaine de la licorne disparaît sans laisser la moindre trace de son passage, nul mot, nulle parole. Est-ce l'un des facteurs que l'ivresse soudaine de la Panthère ? C'est une possibilité mais que peut-on y changer ? Pas grand chose à vrai dire. De son côté lui n'a guère à se plaindre, Kalian est là, toujours présente à l'appel. Du moins jusqu'à Laval devait-il partager la route à ses côtés, présence réconfortante pour le vieil homme, présence qui s'évanouit dans la nuit, depuis Mayenne il n'entend plus parler de la demoiselle, espérance de la retrouver à Montmirail – après tout il a pris la route seul, ou du moins une partie de la route fut en solitaire – mais rien, pas plus présente que la Panthère, et c'est certainement plus grave.
On peut bien se passer d'une bougresse mais certainement pas de l'amnésique, tout faire pour que sa mémoire revienne... Mais quand ? Et par quel moyen, oui il a quelques connaissance en médecine mais la mémoire est un élément peu compréhensible.

Cette nuit il ne devait pas dormir, une sortie nocturne avait lieu, une recherche encore infructueuse, il reviendra bien évidemment seul avec sa monture, nulle trace d'Ilma ni même de Kalian, et ce malgré le parcours des chemins alentours. Rien de rien. La nuit noire, même les brigands semblaient ne pas souhaiter se montrer au spectre égaré. Où sont-elle ? Et quand la Maharet se décidera-t-elle à montrer sa face ? Aucune idée, mais ça n'a guère d'importance. Quelque chose dérange le vieil homme, serait-ce de l'instinct ? Non, c'est un cri, on aurait pu penser à une truie qu'on égorge, une truie ? Pas exactement, enfin, le terme se référer à la Panthère mais elle reste foncièrement humaine et probablement complètement ivre.
Maharet, la nourrice, c'était bien le nom de la nourrice inconnue qui venait de lancer un écho-cho-o. Maharet-haret-ret. La voix si elle n'est pas particulièrement reconnue ne laisse aucun doute sur l'identité de la truie, la truie se nomme Ilmarin d'Azayès, ou du moins des chances sont là. Si Ilmarin est là peut-être que sa soeur l'accompagne, peut-être oui... Mais qui a dit qu'elle était au frontières de la mort ? Personne ne l'a signalé au vieil homme, peut-être est-elle en pleine forme, sans doute a-t-elle réussie à calmer la panthère avec l'une de ses sautes d'humeur. Nous verrons bien... Que non.

L'étalon noir est lancé au galop à travers la cambrousse, plus vite on trouvera la source de cet écho perdu dans la nuit plus vite on sera fixé. Négativement bien évidemment mais c'est toujours ça, dans la nuit seuls ses cheveux blancs révèlent sa présence, de son mantel noir il est couvert et sa peau n'est pas des plus pâles. La seule chose négligée c'est la distance prise avec le village, égaré au milieu de nul part il se trouve. Nul bâtisse à l'horizon, chemin, rien qu'un vulgaire chemin qui continue pendant on ne sait combien de temps.
Et pourtant il se rapproche, et bien plus vite qu'on ne pourrait l'imaginer, un autre cri se fait entendre dans la nuit alors que les premières bâtisses se montrent, un cri, un appel plutôt, un nom, encore un nom prend son origine et la voix n'est pas inconnue, Daresha, la Comtesse fait encore des siennes mais après tout, quoi de plus normal ? Et qu'appelle-t-elle ? La truie bien évidemment, truie, Panthère... Quelle différence ? Ce ne sont que deux différente facette de sa personnalité, rien de plus. Une réponse, alors c'est bien la Panthère, elle tente visiblement de donner sa position par la voix, mais le sens de l'orientation n'est pas vraiment le fort du vieil homme, malgré les hurlantes il s'est encore égaré. Que faire, un nom... Mais non, rien ne sortira. Il n'agit pas ainsi, pas besoin de gueuler, d'ailleurs à présent cette silhouette qui se dessine lentement dans la nuit, il semble bien qu'il s'agit de la Panthère mais Kalian, où est Kalian ?

Des images du passé reviennent alors qu'il pose le regard sur la demoiselle en sang, à vrai dire dans l'instant il n'a même pas remarqué la présence de cet inconnu qui soutient la blessée. Longtemps avant, juste après une guerre civile, l'Achéron lui ouvrait ses portes mais elle ne devait pas les traverser, cette fois-ci elle ne traverserait pas non plus le Styx, parole de Kan elle vaincra le mal et il l'assisterait. Après tout, c'est un peu son métier et puis c'est elle...

Les dernières paroles du molosse passe dans l'oreille de Kan alors qu'il réalise enfin sa présence. Il mettra pieds à terre, quelques mots sortiront, oh pas beaucoup, mais suffisamment. Cette fois ci c'est une voix grave qui s'élève dans la nuit, il se trouve en face de l'homme à présent et s'avance en ne fixant que Kalian d'un regard grave, grave car il réalise à la situation et aussi désagréable que ce puisse être l'armoire à glace n'a pas tort.

« Le géant a raison d'une certaine manière ce n'est pas le moment de poser son royal popotin sur l'herbe fraîche. A présent c'est personnellement au géant qu'il s'adresse. Cependant ce n'est pas à vous de la porter... »

Sabre sortira du fourreau, mais ce n'est pas sur une gorge qu'il se posera, c'est simplement sur une autre lame, sur celle de la panthère pour être plus précis, les lames sont croisées, ira-t-il plus loin ? Pas maintenant du moins.

« Ilmarin... Range ça et mets tes enfantillages de côtés, dans l'instant présent il y a plus important. Ma furie est blessée et je me dois de la soigner. »

Furie ? Tu pouvais pas trouver mieux comme Ptit nom ? Enfin, au moins ça a l'avantage de ne
pas prêter à confusion, quoique, un peu quand même. Le sabre retourne dans son fourreau, si l'autre a un penchant pour la rouquine il apparaît que le vieil oriental penche plutôt pour la blessée, probablement relation depuis quelques temps déjà élaborée se voit menacée pour un fléau inattendue mais c'est étrange, le vieil homme n'a pas vraiment l'air inquiet, au contraire, il semble confiant, confiant en quoi ? Il a confiance en cette demoiselle, on ne peut pas forcer quelqu'un à vivre, on peut seulement l'y aider et la demoiselle selon lui n'a pas renoncé à vivre il n'y a donc nulle raison de s'inquiéter. Comme par le passé il la soignera, comme par le passé il restera à son chevet. C'est étrange comme le passé nous rattrape bien souvent, la dernière fois, à Dôle c'était également une blessure au flanc qui avait faillit l'emporter, aujourd'hui encore son flanc venait de déguster mais sans ne se doutait-il pas qu'à présent mémoire est de retour...
Sait-il où la mener, où la soigner ? C'est fort probable, du moins donner les premiers soins n'est pas impossible, les premiers soins oui, mais le reste... Où donc aller ? Il ne le sait, il ne connaît pas ce pays, s'il a bel et bien quelques connaissances médicales ses connaissances de la géographie française sont pour le moins médiocres, alors où s'arrêter ? Quelque part probablement mais après... Que dire, il ne le sait mais ça n'a plus d'importance, tant que l'on se bat tout va bien...
Nul usage de force n'est fait, le vieil homme prend la demoiselle basanée au colosse avec un simple sourire, merci... Sans doute est-ce ce que cela signifie, un regard vers la demoiselle, quelques pas dans la nuit vers un objectif bien précis.
D'abord retourner à l'auberge où chambre il a louée, d'abord allonger la demoiselle et appliquer les premiers soins autant que possible, un baiser posée sur ses lèvres sur cette sombre route. A murmure à l'intention de Kalian.

« Ne t'inquiètes pas, tout ira bien. »
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