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[RP] La route semée d'épines

Anaon
    Une main vagabonde froisse langoureusement un pan de la robe et les doigts se souviennent avec nostalgie du temps où ils étreignaient l’aiguille plutôt que l’épée. Le velours est noble, le bleu royal. Le vair si agréable. Cela fait si longtemps qu’elle ne porte plus que braies et cuissardes… Se retrouver ainsi vêtu, cheveux parfaitement lacés la laisse toute chose. Souvenirs qui reviennent. Les jours passés à fouiller les étalages de tissus, les soirées au coin de l’âtres à finir les dernières broderies, les rires de ses…

    Il va falloir y aller.

    La voix la rappel à la réalité et les yeux se relèvent sur la jeune Marquise. Elle écoute avec attention ses dernières instruction avant d’acquiescer gravement. Les mains réajuste le mantel et elle savoure une fois encore la douce étreinte des fourrures. Une douceur tout autre que celle du cuir.

    _ Quand je passerais avec lui, je vous conseille ne pas rester cacher et immobile. S’il vous remarque, cela paraitra bien trop louche. Avancer vers nous, visage couvert. On ne se surprendra pas de croiser une femme encapuchonné encadré de ses deux gardes. Vous pourrez le reconnaitre de près.

    Le regard se concentre sur la direction qui même au lieu de rendez-vous.

    _ Je tâcherais de vous faire attendre le moins possible.

    Un signe de tête respectueux pour saluer la Marquise puis un regard s’adresse à son garde du soir. La tête se voile de sa capuche. Lentement, la mercenaire se met en route abandonnant dans le froid nocturne sa jeune commanditaire.

    Durant la distance qui la sépare du caveau, l’Anon se repasse en esprits toutes les directives et l’histoire à ressortir. Un rôle à interpréter qui lui semble si facile, si naturel… pas si lointain. Froissement de velours qui lui est si mélodique aux oreilles. Le couple s’arrête devant la porte du Caveau de la Harpe. Voilà un établissement qu’elle n’a jamais fréquenté. Encore heureux soit dit en passant. Elle aura eu l’air belle si le tenancier avait été en mesure de la reconnaitre. Noble tu es, alors ne l’oublis pas Anaon. Un regard et le garde s’empresse de lui ouvrir la porte. Prémices d’un sourire. C’est simple la galanterie, mais on a pas tous le loisir d’en bénéficier tout les jours. La « noble » s’engouffre dans la taverne et embrasse la salle d’un bref regard. Pas altier bafoué par sa boiterie légère. Maudite blessure qui se réveille quand la fatigue ou l’humidité de fait ressentir!

    L’Anaon ne s’arrête pas, cherchant directement le tenancier. Homme qu’elle ne tarde pas à trouver derrière son comptoir.

    _ Le Bon soir. Je cherche le basque Etxegorry…

    Comme réponse, un signe de tête qui guide le regard azuré vers une tenture au fond de la salle. Geste discret de remerciement venant de la mercenaire et voilà qu’elle empreinte le chemin indiqué. Le rideaux s’écartent sous la main masculine offrant le passage à une Anaon… qui se fige l’instant d’une seconde. Un regard des plus farouches se darde sur le colosse d’une peau sombre comme elle n’en a jamais vu. Le regard s’en détache pour chercher une porte mais il ne trouve qu’une… trappe. Remarquez quand on s’appelle le Caveau de la Harpe, ce n’est pas bien surprenant.

    D’un pas précautionneux et non feint, la noble d’un soir s’approche du géant.

    _ Iban Etxegorry?

    Et la réponse attendue ne se fait pas attendre. Les gongs de la trappe grincent. Tête haute, elle toise les marches qui se révèlent à ses pieds. Le garde s’engagent, une main se tend et voilà que celle de la femme s’y love pour y prendre appuie. A eux d’entamer leur descente.

    Enfin, tout commence.

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Images originales: Victoria Francès, Concept Art Diablo III ----[Clik]
Iban
Seul dans l’une des pièces souterraines du sordide Caveau de la Harpe, le Basque entreprit de préparer une entrevue décente. Mettre le commanditaire potentiel en confiance passait par d’infimes attentions néanmoins nécessaires pour le rassurer, surtout s’il avait affaire à un jeune novice en matière de crime. La pièce était petite, sombre et très fraîche. Le Basque s’empressa d’allumer deux chandeliers et de les poser sur la table autour de laquelle se déroulerait l’entretien. Il sortit également deux coupes et une bouteille de vin vieux qu’il disposa de part et d’autre de ladite table puis vérifia consciencieusement la collection de petites fioles de poisons divers et variés qui se trouvait toujours caché dans le repli de son mantel : la possibilité que ledit commanditaire s’avère être un importun n’était pas exclue. Une fois ces menus détails réglés, le Basque s’assit sur l’un des tabourets et attendit.

Son hôte de quelques instants ne se fit point trop attendre. Iban entendit bientôt grincer les gonds humides de la porte vermoulue qui donnait accès à la pièce. Entra un homme armé, sans doute un garde étant donné son attirail, qui précédait une silhouette gracile. Il s’agissait d’une femme. Se levant, Etxegorry, qui savait à ses heures jouer de la plus agréable des façons le rôle du galant homme, saisit la main qui lui fut tendue, y déposa un baiser et la guida jusqu'à la table et ses tabourets pour l’inviter à prendre place.


« Mes hommages, Madame, je suis charmé d’avoir affaire ce soir à un commanditaire si charmant. »

Se tournant vers le garde, il tenta de le congédier.

« Vous pouvez nous laisser à présent, à moins que Madame n'accepte que vous suiviez notre conversation. »

Le garde inclina légèrement la tête et attendit en silence un ordre de sa maitresse.

Le Basque s’assit en face de la femme et envisagea patiemment son visage. Ses traits étaient assez fins et purs, si ce n’était cette fâcheuse cicatrice qui, depuis les commissures de ses lèvres venaient déchirer le velours de ses deux joues rougies par le froid. Le sourire de l’ange. Habitué aux tortures raffinées de ses compères de la Cour des Miracles, le Gascon ne pouvait l’ignorer. La belle avait sans doute été victime de quelque violente agression. Mais celle-dernière ne datait point d’hier, ces cicatrices ne semblaient pas récentes. Peut-être cette femme venait-elle après des années de retrouver l’auteur de cet outrage et venait demander au Lynx de laver enfin cet affront ? Malgré ces sordides marques, une mystérieuse beauté émanait de ce visage impassible. Sans doute était-ce ces deux yeux sombres et finement dessinés qui lui donnait ce charme. Sa mise était fort élégante : elle était noble à n’en point douter, ou issue d’une riche famille bourgeoise.


« Eh bien, Dame. Iban Etxegorry, pour vous servir… qu'elle est donc la raison de votre recours soudain à mes humbles services ? » entama-t-il tout en versant le vin.

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Anaon
    Lever de rideaux. Premier acte d’une longue mascarade. A l’armure de la mercenaire de se couvrir de velours. Velours de sourire et de gestes graciles. La porte s’ouvre sur une pièce exiguë au cœur de laquelle se meut un homme solide. L’esprit méticuleux n’a pas le temps d’analyser chaque menus détails de la cave que le mercenaire s’empresse de lui témoigner ses bonnes manières. Un baisemain, un compliment et à l’Anaon de s’imposer un sourire.

    Elle vient prendre place calmement sur le tabouret dans la pose la plus chaste qui lui ai possible d’avoir, mains croisées sur ses genoux. Elle est droite l’Anaon, le port de tête fière. Ni trop haut pour ne paraitre prétentieuse, ni trop peu pour ne pas se rabaisser.

    Vous pouvez nous laisser à présent, à moins que Madame n'accepte que vous suiviez notre conversation.

    La tête pivote légèrement en direction du garde derrière elle. Il pourrait bien partir, elle n’en a que faire, sous ses robes de velours l’Anaon est une armurerie. Fidèles poignards qui lui parcourent le corps. Ce soir pourtant elle n’est pas Anaon, elle n’est ni une chasseresse ni une assassin. Elle est une femme de ce qu’il y a de plus femme. Une fleur de la noblesse. Fragile…

    _ Comprenez que je serais plus rassurés de le savoir près de moi pour cette première entrevue. Je pourrais toujours le congédier plus tard, si notre conversation le nécessite.

    La voix se fait douce et les lèvres s’animent d’un demi-sourire. Elle prend enfin le temps de détailler à la lueur des bougies le visage qui se découpe en ombre vacillantes devant elle. Il a les traits solides et sous les étoffes qui voilent ses membres elle devine les reliefs d’une musculature vigoureuse. Voilà un congénère robuste. Un homme avec qui il faudra éviter la confrontation physique tant que possible. Là n’est pas sa mission, mais on est jamais à l’abris d’un pépin et dans un parfait corps à corps l’Anaon s’encombrera d’un certain handicap. La force brute face à un homme est très loin d’être son meilleur atout.

    Silence passé, la question se pose et les azurites se posent un brève instant sur le vin qui s’écoule avant de venir retrouver le visage du basque.

    _ J’ai été ravis de recevoir une réponse positive de votre part. Je craignais que la distance et la guerre qui meurtrie nos routes ne vous rebute. Me voilà réjouis de vous voir ici en pleine forme…. Un mercenaire abîmer ne m’aurait pas été d’une grande utilité…

    Sourire espiègle et une main se lève intimant d’un signe de doigt un ordre au garde qui patiente dans son dos. L’homme s’approche et à l’Anaon de désigner la table. Même table sur laquelle s’échoue une bourse qui tinte quand elle s’y pose. Il voulait une avance. La voici. D’un poussée de deux doigts, la dextre féminine vient écarter la bourse qui trône entre les deux mercenaires. Le geste est lent, le geste est claire. Les azurites restent rivés sur le visage du basque. Elle n’offre rien, elle fait seulement miroiter une promesse dorée. Il n’y a bien que l’argent qui puisse retenir l’intérêt d’un mercenaire.

    _ J’ai besoin d’un homme capable de me débusquer n’importe quel gibier…

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