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[RP] Le Code Spirituel: offre aux croyants.

Sancte
[Montauban - Maquis des Forces Spéciales de la Résistance - 1er de Novembre 1459]


A vous, combourgeois, sympathisants de la Résistance, à vous tous simples croyants qui se veulent fidèles, que tous ceux qui m'ont contacté pour leur instruction religieuse et tous ceux qui n'osent le faire, viennent à moi en cette heure pour suivre les enseignements prodigués par l'Institut du Temple du Coeur Initiatique.

Avancez d'un pas et dites: Je le veux.
Votre volonté sera exaucée.


Les forces d'occupation étrangères sous oriflamme Guyennois demeuraient en Montauban-la-toujours-Réformée. Forcés de céder la ville pour survivre, les résistants et marginaux occupaient le maquis où le travail étant moindre, ils étaient davantage soumis au désespoir et aux vices issus de l'oisiveté. Parce que beaucoup se posaient des questions sur la nouvelle opinion sans jamais oser franchir le pas et parce qu'il fallait absolument tenir l'esprit des troupes en éveil, Iohannes leur tint ce discours. Le fer n'avait jamais su triompher de la foi des hommes. En le martyr des Saints, l'Aristotélicité avait triomphé. En les persécutions des Montalbanais, la Réforme en sortirait raffermie. Malgré la cavale qui était sienne, Iohannes conservait le front haut, déjà ridé quoique jeune encore, quelques cheveux gris perdus dans les touffes d'une crinière noire, les yeux doux et forts puissamment enfoncés sous des arcades sourcilières bien modelées, les narines ouvertes, le menton légèrement avancé, la lippe dédaigneuse. En cette occasion, il s'était dévêtu de son pourpoint et de son armure de plates, pour n'arborer que sa robe noire de théologien, sous laquelle on apercevait à ses extrémités un rochet en mailles. Si le ministre expérimenté hors de son chapiteau habituel dont il apprit qu'il avait été incendié en la clairière de la foi semblait plus pâle qu'à l'accoutumée du fait d'une alimentation moins copieuse qu'à l'accoutumée et d'une émotion évidente, sa charpente de chevalier paraissait toujours aussi compacte. Mais en ce moment dédié à la spiritualité, il ne fit aucunement mention de l'oppression présente et se focalisa sur l'élévation des âmes, jusqu'au moment où chaque élève remportera avec lui, dans les profondeurs de son encolure, la croix de St Jean en sautoir. Un menu plaisir qui récompensait les efforts d'une assiduité constante.

Je prie tous les volontaires de bien vouloir me suivre.
Votre instruction religieuse commence dès à présent.

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--Hunginn


    Avancer d'un pas, et dire je le veux.
    Charlemagne fut froissé pour deux raisons. La première était qu'il se pensait l'initiateur du procédé. "Je veux" avait été son credo pendant ses six premières années. A la septième, il avait appris qu'on n'obtenait pas toujours ce que l'on voulait.
    La seconde fut de se trouver contraint à ne pas vouloir, mais à devoir.

    Depuis son rapt au Lavardin, et bien qu'il fut complice consentant, le Prince regrettait amèrement. Son frère ne vivait pas dans le luxe italien qu'avait institué son père à Bolchen, ni dans celui, bien français qu'avait installé sa mère à Nevers. La fuite et la clandestinité avaient été familières à l'Aiglon du temps de son départ du Louvre, mais toujours il avait été logé sur des terres nobles.
    Là, il vivait entouré de soldats crasseux, puant la sueur, et ce jour, il serait forcé d'écouter les diatribes et laïus de son frère, certes estimé, mais peu engageant, moins encore compréhensible pour un esprit simple.
    Certes en avance sur son âge, l'Infant ne saisissait rien aux questions religieuses, que pourtant l'on avait déjà tenté de lui inculquer. C'était un savoir qu'il ne désirait pas, et son seul désir à ce propos était de se doter d'un parrain et d'une marraine.

    Le Très Haut, s'il ne pouvait le voir, il ne désirait pas encore y croire, et s'en faire prêcher la parole par des gueux ne l'engageait en nulle façon.
    Pourtant, il devrait entendre les paroles de Sancte Iohannes, pour la seule raison qu'il ne s'en éloignait pas, sauf pour dormir, et encore.
    Ainsi, et sans être volontaire, Charlemagne Henri Lévan suivit les pas de son aîné, mais refusa de s'abaisser à l'observer d'en bas. Non. Il se plaça à sa gauche.

    Le Prince n'était pas un garçon qui aimait. L'on avait tenté de gagner ses sentiments, mais au trépas de ses parents, il n'avait su trouver autre chose qu'estime, ou mépris, pour autrui. Son Frère Franc Claude seul avait droit à une considération particulière, puis quelques élus, deux à vrai dire, avaient droit à l'admiration et à la confiance ; mais ils étaient loin, froids et absents.
    Seul le bâtard restait, et il n'était en rien issu de son monde. Ils n'avaient que le sang en commun ; et pourtant, le fils de l'Implacable retrouvait en lui du père défunt. C'était un paria, un homme plus craint qu'apprécié, mais avant tout un homme suivi. Un Von Frayner. Charlemagne ne le craignait pas, refusait de le suivre, mais avait trouvé dans son oeil de quoi l'apprécier. Un peu.



Errance.

Le bruit courra dans le maquis...
Sancte allait enseigner...
Le « sentiment religieux » de Belt ne s’était jamais assouvi que dans une étrange cuisine personnelle faite d’omniprésence aristotélicienne, de croyance bohémiennes, le tout saupoudrées d’une fine pluie de superstitions...
Jamais l’ombre de l’idée de se faire baptiser ne l’avait effleuré, elle n’avait jamais eu besoin de temple ou d’église pour inventer et donner foi en ses prières…

Mais elle venait de se battre à leur cotés, non tant pour cette cause qui la dépassait, mais pour, avec des hommes, des femmes osant fièrement clamer leur liberté… et ça la liberté ça lui parlait.
Sa blessure l’obligeait pour longtemps encore à une paresse forcée, convalescence ne venant que renforcer son attachement pour ceux qui partageaient ces heures de privations et de solidarité, son profond respect pour cette résistance qui trouvait encore force de croire, d’y croire….

C’est donc une Beltaine intimidée, presque honteuse de sa si totale ignorance, qui arriva au lieu dis chuchoté.

Elle n’osait le faire, oui...
Les primes paroles qui résonnèrent la rassurèrent.
Alors, une dévorante curiosité aidant à balayer ses dernieres craintes, ne se questionnant pas plus loin sur cet inconnu empestant la suffisance se tenant à la gauche de Sancte, à l'invitation de ce dernier elle avança d’un pas et dit :

Je le veux

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....
Scath_la_grande
Le quartier des docks, c’est là où la rousse sévit, se planque les abatis –c’est qu’elle y tient- qu’elle commerce en toute bonne maîtresse du marché noir.
Penchée sur un tonneau, elle pratique ses petits comptes d’apothicaire. Scrupuleuse quand il s’agit de pognon, la main alerte de la Belette court sur le parchemin pour le remplir de chiffres étroitement calés dans des colonnes.


L’gros, tu m’dois ‘core cinq écus. T’sais que j’ai des imprécisions de patience quand il s’agit d’trébuchante.

Les fauves se braquent sur le reliquataire, carnassiers à souhait. Les gens qui la connaissent, savent pertinemment bien que Scath n’a pas la plaisanterie facile sur le sujet de la clincaille.
Un murmure glissé au creux de l’écoutille de la Rouge et la remise d’un bout de parchemin soigneusement plié signe pour le débiteur d'une trêve de courte durée.
Diligemment, la rousse prend connaissance du contenu en lâchant un soupire exaspéré.


Quel emmerdeur çui-là ! J’t’en foutrai de l’instruction religieuse, comme si j’en avais b’soin.

Elle rumine, elle fulmine, la bestiole.
Le papier est froissé d’un geste brusque et fourré rageusement dans un repli de son vêtement.
C’est l’humeur esquintée que la rouquine termine son commerce clandestin avec encore plus d’apprêtée à la négoce.

Bien plus tard, la religionnaire –mini-trucmuche roux aux basques - rejoint ses acolytes d’écolage forcé.
Le corps fin et souple donne cette impression d’ondulation permanente dans sa démarche, c’est probablement de là que lui vient le surnom de Belette. De là et de ses frénésies copulatoires aussi.
Le cuivre de sa chevelure est sagement tressé, dégageant ainsi son front haut et son impérieux museau d’albâtre tâché de son.
La mise est masculine et noire, la Musteile se fait ombre et de ses tenues flamboyantes qu’elle aime tant à arborer ne reste que ses bas d’un rouge sang qui cassent l’austérité dont elle est parée.


Je le veux.

Même que c'est pas vrai mais la roukmoute tient à ses tifs presque autant qu'à ses houppelandes et qu'à ses précieuses bouteilles de vinasse.
Le ton est coupant et son regard bordé de morgue froide se pose sur les présents, auscultant tout particulièrement le jeune hôte inconnu avant de reporter son attention sur sa progéniture qu’elle fait avancer vers le pasteur.

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"Musteile arrive... Fuyez pauvres fous ! Fuyeeeeez !!!"
Sancte
Veillez donc à offrir la meilleure éducation à vos enfants. La plupart du temps, vous ne ferez que réchauffer un serpent en votre sein. Le non-respect des votes Montalbanais avait-il à ce point émoussé les mentalités pour accueillir l'opportunité d'une instruction aussi primordiale que celle des Écritures avec tant de mauvaise volonté ? Peut-être bien. Mais les soupiraux d'acier du ministre débordaient d'une humilité qui contrastait férocement avec l'air galant et canaille qui lui était familier. Ne prêtant guère attention à l'esprit frondeur de sa fille, son regard erra plus bas, au-dessous de sa ceinture, où se tenait un petit être à l'air absent. Était-elle déjà en âge d'étudier ? Sans aucun doute. Les mots de Dieu étaient universellement accessibles. Par le baptême, d'abord. Le plus souvent. Par l'étude, ensuite. Ce cas réglé, son regard se détourna sur la gauche, et il y aperçut monsieur son frère, envers qui il jouait en ce moment même le rôle d'un père, en remplaçant avec plus ou moins de succès auprès du Prince la figure paternelle qu'il avait brutalement perdue à peu près à la même époque où le régicide tragique scella la funeste destinée de ses parents. Le regard méprisant que Charlemagne dardait sur les hommes réunis autour d'eux provoqua en lui une certaine gêne, et il se promit de faire comprendre à l'Infant que les sujets anonymes du Royaume ne devaient pas être considérés par la haute noblesse comme leurs commensaux, comme le sont les rats et les pigeons à l'égard d'une ville en se repaissant de ses déchets. Le port d'un nom légendaire voulut que l'on échappa à cette tentation prisée des faibles. Mais l'indulgence remplit le cœur du théologien. Depuis son enlèvement au Lavardin, la jeune Altesse Royale n'avait pas été préservée par l'inconfort d'une vie clandestine, et toutes les douteuses fréquentations qui l'accompagnent. Aussi Iohannes jugea-t-il bon de se hâter de procéder à son enseignement, avant que l'avanie de trop ne fasse exploser la colère de celui qu'il appelait: "Monsieur mon frère." Finalement, l'art subtil et délicat dans la conduite des humeurs de Charlemagne, consistait avant tout à transformer les difficultés qu'il pouvait éprouver en un sentiment de fierté une fois celles-ci résolues, soit une mutation propre à ne jamais le laisser en dessous de la haute idée qu'il se faisait de sa race. Une hypothèse de supériorité familiale dont la véracité ne pouvait d'ailleurs être que difficilement contenue ailleurs qu'en ces lieux, sous la prose du pasteur. Le reste de la famille étant infréquentable, ou ... en déliquescence totale. A tous niveaux. Enfin, il s'attarda sur Belt, et sur son visage balafré naquit un léger sourire équivoque et mystérieux.

Revenant alors à sa fille à laquelle s'accrochait une petite, il lui demanda:


Ciguë connait-elle déjà ses lettres ?
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Lafavorite
Lafavorite n’avait pas quitté la ville, elle n’avait pas suivi les résistants dans le maquis, mais elle savait où ils se trouvaient.
Elle, elle resterait au sein du village, la tête haute encore, affichant toujours sa foi pour la Réforme même si son éducation religieuse était des plus limitée.

Elle se rendait pourtant souvent à la clairière de la foi avant qu’une folle n’y mette le feu, et le désespoir l’avait une fois de plus assailli….

Elle essuyait insultes, crachats et menaces chaque jour sans pour autant perdre figure.
Sa résistance, à la jeune fav était de rester pourtant au sein du village, pensant devoir faire face à chaque instant, à une attaque sans règle, comme elle pouvait s’y attendre de la part des occupants.

Mais finalement, le travail de sape de ceux qui les avaient mis à terre ne prenait pas.
Non, elle ne baisserait pas la tête, non, elle ne quitterait pas Montauban…

Fav avait finalement trouvé un lieu, pas loin du lavoir, où tous ceux qui épousaient leu foi ainsi que tous ceux qui avaient tolérance, pouvaient venir pour discuter en toute quiétude autour d’une chope et une assiette du pauvre.
Dans ce lieu discret et modeste, qu’elle avait appelé « taverne de la Réforme », il était bon de retrouver le calme nécessaire.
La confiance revenait.

Il fut dit que Sancte souhaitait reprendre l’instruction religieuse.
C’est donc avec de grande précaution qu’elle retrouva les maquisards. Non, elle n’avait pas été suivi, elle en était certaine.

Déjà de nombreuses personnes étaient là….et comme tant d’autre, une fois son tour, elle avança d’un pas et dit aussi….


Je le veux !
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Sidhartha
La vie connaissait parfois d'étranges rebondissements teintés d'imprévus éprouvant mais au final salvateur.

Lorsque j'avais rejoins mes compagnons en cette Cités des Saules afin d'y dresser la tente de la Caravane des Mirages, les seuls desseins étaient d'y dispenser contes et spectacles aux saveurs d'Orient.

Mais très vite je perçus en cette Cité quelque chose de particulier... un souffle de liberté comme une aspiration à la tolérance.

C'est alors que les étandards guerriers s'élevèrent bien plus haut que notre modeste tente... menaçant d'écraser toutes pensés différentes.

Le conflit se voulait religieux mais il ne fallait pas être un génie pour savoir que derrière ce prétexte, ces combats servaient d'autres intérêt bien plus mercantiles.
La Réforme apparaissait donc aux plus simples d'esprit, le bouc-émissaire idéal.

Le message réformé était pourtant des plus sincères et des plus sages... la parole des prophètes y était reprise égalitairement et se mariaient telles les couleurs de l'arc en ciel.
Ma mère, armagnacoise, m'avait souvent rapporté la sage parole d'Aristote et de Christos. Au près de mon père, maure poussé à l'exil par quelques compatriotes intolérant, voyant d'un oeil mauvais ses noces avec une occidentale, j'avais eu vent des sages paroles d'Averroès.

Mais l'intolérance ne connaissant point de frontières, Montauban devait subir à son tour celle des puissants du royaume de France.
Pourtant l'élan libertaire né en la Cité des Saules dépassait la seule question religieuse. Preuve en était, les personnalités si diverses des défenseurs.

Si ma spiritualité émanait plus de l'universalité du verbe que j'avais pour habitude de manier, c'est le coeur ouvert que je pris la décision d'entendre la parole de Sancte que je connaissais peu mais dont la franchise avait transpirée de nos trop rares échanges.

L'oppression qui se voulait triomphante en apparence seulement avait comme revers celui de radicaliser et de renforcer l'oppressé et cela ils allaient bientôt s'en rendre compte...

J'avançais donc...


"Je le veux!"
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Scath_la_grande
Dans l’esprit chaotique –et aviné ?- de la Musteile repasse en revue tout ce que sa progéniture sait faire.

-Ciguë sait que les curés c’est « gigolo, beurk ».
-Ciguë sait chanter la digue du cul, de profundis morpionibus et tout un tas de complaintes avec des curés qui font des choses pas très aristotéliciennes.
-Ciguë sait qu’il ne faut pas emme
rder sa mère le matin –elle est pas folle, elle tient trop à sa pelure la gamine- elle sait que c’est pareil pour l’après midi.
-Ciguë sait que pour le soir c’est identique que le matin et l’après midi donc elle s’tient à carreau.
-Ciguë sait que sa mère est oublieuse et que si elle ne fait pas gaffe, elle risque bien de la perdre.
-Ciguë sait que tout ce qui est alcoolisé et qui appartiendrait à sa maternelle c’est pas touche.
-Ciguë sait encore tout un tas d’autre chose comme tuer des lézards, arracher les ailes aux papillons, jeter des cadavres de chat par-dessus les remparts, être polie avec son papy, faire tourner sa génitrice en chèvre, sourire avec toutes ses dents en devanture, planter des dagues dans la croupe des chevaux, se fourrer dans les jupons maternels, boire presque comme maman.

Mais Scath ignore si son mini-trucmuche roux connait ses chiffres et ses lettres.
Mystère.

La mini-belette a appris l’essentiel. Survivre à sa mère et c’est déjà en soi faire preuve d’une sacré ténacité à l’existence.
Le regard de la jeune femme se reporte incrédule sur celui de son père, préparant une réponse qui n’en est pas vraiment une.


Ses lettres peut-être… celles des autres par contre, j’ai un doute.

Haussement d’épaules.
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"Musteile arrive... Fuyez pauvres fous ! Fuyeeeeez !!!"
Marie_du_lourdou
Marie rejoignit rapidement le lieu ou Sancte devait donner l'enseignement réformé. Non pas qu'elle ne savait rien de tout ce qui était religieux mais après une longue discussion avec son Theo, qui avait été nommé Pasteur par Sancte, il lui avait dit qu'elle apprendrait encore plus de chose. C'était très certainement vrai et laissant le soin à son Theo d'enseigner la vrai Foy aux enfants, elle se rendit au lieu dit et y retrouva quelque connaissances. Elle salua Sancte, Belette et sa gamine ainsi que Fav et les autres personnes présentes qu'elle connaissait peu mais qui avaient combattu à leur côté.
A l'invitation de Sancte, chacun s'avança pour donner leur accord. Marie attendit son tour, puis elle s'avança et dit d'une voix claire.


Je le veux.

Puis Marie reprit sa place et attendit la suite.
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Sancte
Je constate que vous êtes assez nombreux. Il vous faudra donc être aussi patients que la Parisienne espérant fêter ses quinze ans.

Une fois réunis, il les mena doucement dans un lieu désert, aménagé en salle d'étude. Lorsque tout le monde fut installé, il découvrit le tableau jusque là masqué par un drap.

Voici, élèves, le programme de l'enseignement que vous serez amené à suivre.


Introduction - Les principes essentiels.




PREMIÈRE PARTIE: LES 52 ARTICLES


SECONDE PARTIE: LA FOI ARISTOTÉLICIENNE


TROISIÈME PARTIE: LE CREDO


QUATRIÈME PARTIE: LE SACREMENT DU BAPTÊME


CINQUIÈME PARTIE: L'OFFICE DE L'ACTION DIVINE


SIXIÈME PARTIE: LE SACREMENT DE L'AUTEL



SEPTIÈME PARTIE: LA PRATIQUE DE LA FOI.

- COMMENT UN CHEF DE FAMILLE ENSEIGNERA AUX SIENS À PRIER
  • LE MATIN ET LE SOIR
  • AVANT ET APRÈS LE REPAS

- LE RÈGLEMENT DE LA MAISON
- MODÈLE D'UN EXAMEN DE CONSCIENCE

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Marie_du_lourdou
Marie suivit Sancte et les autres. L'endroit avait été aménagé en salle d'études et quelques bancs étaient disposé pour recevoir les "élèves". Un tableau noir trônait devant, recouvert d'un drap blanc. Marie prit place et attendit la suite. Sancte enleva le drap du tableau noir et tous purent voir quels seront les sujets abordés. Le programme avait l'air assez important. Heureusement que Marie avait suivit les cours de Belrupt, elle était donc habituée à prendre des notes et à apprendre. Elle sortit de sa besace de quoi écrire et prendre des notes. Puis elle attendit le début de la première leçon.
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Sancte
Alors qu'il allait entamer l'introduction, et comme si un bonheur ne venait jamais seul, les rayons d'un soleil de plomb s'engouffrèrent par les carreaux de la fenêtre en allant à l'encontre des rigueurs de ce mois noir, et illuminèrent la salle d'une clarté chaleureuse. Subséquemment à l'installation de ses étudiants, il choisit d'entamer promptement. Ce qu'il y avait de magique et d'angoissant à la fois dans un cours, était l'incertitude totale que le professeur pouvait ressentir quant à son dénouement. Finalement, les auditeurs n'étaient souvent pas là qu'en représentation et influençaient eux-même la lecture par leur intérêt et leur participation à ce qui pouvait donner lieu à débat.


Introduction: Les principes essentiels de la Réforme (les 4 Solas)

Soyez les bienvenus dans cette salle où se déroulera votre apprentissage de ce que j'ai appelé ici le "Code Spirituel". Avant toute chose, il vous faut savoir que ce code n'a pas vocation à servir de base universelle au courant de la Réforme Aristotélicienne. Concernant notamment la fameuse question du Salut (la grâce uniquement par la foi ou la grâce par la foi et les œuvres) beaucoup de réformés, et notamment les réformés de Genève, ont une compréhension différente des notions exprimées ici. Mais il faut cependant conserver à l'esprit que cette composition s'est basée sur une totale redécouverte de la foi Aristotélicienne après des siècles d'obscurantisme théologique complet. Le grand défi de la Réforme de confession Montalbanaise a donc été de se débarrasser de ces restes de doctrines Romaines ou Averroïstes -au sens strict- sans remettre en jeu les principes essentiels remis en lumière par la nouvelle opinion.

Le courant réformé a exprimé ses convictions en rupture avec l'Église Romaine en quatre formules synthétiques significatives, que l'on nomme les quatre solas:


SOLI DEO GLORIA
Il n'est de Dieu que Dieu. Dieu est le seul qu'il faut adorer et prier, car à Lui seul revient la gloire.

SOLA GRATIA
Le salut n'est pas le résultat des efforts ou des mérites du croyant mais s'obtient par la grâce seule.

SOLA FIDE
Le salut n'est pas donné par les sacrements ou les œuvres mais par la foi seule.

SOLA SCRIPTURA
Les Saintes Écritures sont l'autorité suprême en matière de doctrine.
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Errance.

Une salle, chaises et tables bien alignées... un grand tableau dévoilant rapidement…. un programme….
Houlà…. La Rom’s se demanda soudainement encore une fois si elle avait bien sa place en ce lieu.
C’est que cette ambiance d’école, à part des regards volés parfois de la rue, elle en connaissait rien.
Puis que lire, comme écrire c’était un enseignement bien trop récent et inachevé pour qu’elle se sente tout a fait à l’aise avec la chose.

A peine le temps d’arriver à déchiffrer et à comprendre les entrelacs de craie, de remarquer que sa voisine avait prévu ce qu’elle n’aurait jamais imaginer prévoir, c'est-à-dire plume et vélin, que Sancte se mit à parler d’une voix posée et résonnante dans un silence fait lumière, donnant encore plus de solennité à l’instant…. Et là encore la sensation d’être un effroyable vermisseau…
Se mordre la lèvre, froncer les sourcils et se pendre à ses mots dans un visible effort de concentration….

Bon… des choses lui demeuraient obscures…. La leçon y perdant…. La « fameuse » question du salut… heu elle ne se l’était jamais posée… ou sûrement pas au sens où il l’entendait …. Mais il entendait quoi au juste…. Passons…. « les réformés de Genève »…. Ah vi.. y’en avait aussi des réformés là bas ? … » se débarrasser de ces restes de doctrines Romaines ou Averroïstes -au sens strict-« …. "Le sens strict" acheva de confondre son ignorance…
Faut dire que faire ses premiers pas en enseignement religieux avec une doctrine "contre" ce qui était encore pour elle qu'un bloubi-bougla, ça ne facilitait pas la tâche ... ni la digestion....

Puis vint les 4 solas…
D’un air un peu plus détendu se les répéter en espérant les retenir comme on apprendrait une enfantine ritournelle ….

Puis un truc qui se glisse insidieusement entre le deuxième et le troisième, le besoin d’une confirmation, infirmation, précision ....

La foi seule donne donc la grâce ?
Quoiqu’on fasse de bien ou de pas bien ?


Mince elle avait parlé à voix haute… maudite langue….
Et de piquer un fard à faire clignoter ses tâches de rousseur …trop tard..

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....
Astana
Lorsque Scath lui avait parlé de cette réunion, une brusque lueur avait fait son apparition dans les yeux de la Louve. Immédiatement, elle avait accepté la proposition.

C'était l'occasion rêvée de sauter le pas. De franchir la ligne…

Depuis qu'elle était arrivée à Montauban, elle s'était immergée avec les Réformés. Vivant au même rythme qu'eux, subissant les mêmes attaques frontales, verbales - j'en passe et des meilleures; fréquentant les mêmes endroits cachés, car Libres d'y évoquer ce qu'ils voulaient… au dehors, c'était autre chose. Ils se battaient pour une cause… qui était devenue la sienne, par la même occasion. Avant ça ? Rien qu'un trou noir sans fond… mais pas dénué de croyance, ça non. La sienne n'avait seulement rien à voir avec ce culte que pratiquaient les gens de son pays, là-bas… Pays qui lui semblait si loin, tout à coup.
Sa voie, elle l'avait trouvée en arrivant ici.

Bêtise que de penser qu'ils courberaient l'échine. Ils garderaient la tête haute, envers et contre tout.

Alors, lorsqu'il l'avait fallu, elle avait prononcé "
Je le veux" en avançant d'un pas, les yeux brillants… plongée dans la foule dans laquelle elle reconnaissait quelques têtes pour les avoir déjà rencontrées auparavant. Un doux sourire fit son apparition sur ses lèvres, et avec, la Certitude, scellant dès lors le serment qu'elle venait de faire.

… avant de suivre tout ce petit monde jusqu'à leur "salle de classe". Déterminée et silencieuse.
Sancte
Ils avaient été nombreux à faire des pieds et des mains pour assister au cours. Astana, arrivée sur le tard, faisait partie de cette catégorie là. Iohannes s'était montré hésitant à l'accepter. Question d'effectifs et de discipline. Mais elle eut droit, elle aussi, aux explications du Théologien, qui ne tarda pas à répondre aux légitimes interrogations de belle teigne.

Le Seigneur ne rend pas Sa justice en évaluant les mérites de chacun et notamment de ceux qui ont fait des efforts pour gagner leur salut. Dieu justifie -dans le sens où il rend « juste »- les individus qui confessent leur foi, même profondément pécheurs, et leur accorde la grâce au nom de l'amour qu'il éprouve pour l'homme, Sa création. Aussi, aux yeux de Dieu, effectivement, l'homme corrompu par la matière est rendu juste par sa foi, uniquement par elle, indépendamment de ses œuvres, de sa conduite morale, et de son attachement au dogme et aux rites de l'Église Universelle des croyants.
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