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[RP] Procès Public Aldara contre Raider89

Raphael_
l'ancien Juge, qui ne dirigeait plus ce procès, était outré par les propos de Raider, cet homme vil et manipulateur.

Ce fut son seul regret, de ne plus pouvoir juger ce procès absurde, afin de faire justice et de faire comprendre aux gens qu'Aldara n'avait pas sa place sur le banc des accusés, mais que ça devrait être raider.

Au fond de lui il sut qu'il avait prit la bonne décision et priait pour que son remplaçant face preuve du même amour de la justice.
Aldec
Aldec écouta Raider assidument et n'engloutit que deux choppes de bières durant sa longue intervention.

Le procès était lancé et les marauds ne se permettaient plus de lancer leurs piques car ils étaient tenus en haleine par les différents protagonistes ...

Il remarqua quelques têtes connues, réajusta son pourpoint blanc, cadeau de sa merveilleuse épouse, et monta à nouveau sur les barriques de bières pour haranguer la foule.


- Sire Raider, j’avoue rester sur ma faim à vous entendre. C’est tout ce que vous avez a dire pour étayer le dossier de l’accusation ?

Aldara a déjà expliqué ces faits et vous n’apportez rien de nouveau dans la contradiction.

Alors laissez-moi-vous expliquer une chose :

Le rôle du procureur est de mettre en accusation, d’acculer le prévenu face à la toute puissante justice du comté et de le traiter comme un coupable, car à ses yeux TOUT PREVENU EST COUPABLE dès lors qu’il se présente devant lui!!

La façon dont elle vous a accusé à ce procès est, à mes yeux, conforme au travail qu’on pouvait attendre d’elle.

Enfin presque !!

Je la trouve un peu trop gentille avec vous, accusé à l’époque.

Pour ma part je vous aurais trainé dans la boue, insulté, traité de tous les maux pour faire valoir les droits de l’accusation et que vous preniez la peine maximale.

Mais bon si vos griefs ne tiennent qu’à ça, c’est un peu comme accuser un forgeron de faire des épées qui coupent.

J’ai beau relire les retranscriptions faites par les greffes, je n’y trouve que des soupçons justifiés au regard du contexte dans lequel se déroulait ce procès, soupçons qu’étaient en droit de faire planer le procureur de l’époque sur votre personne au triste passé.

Tous les moyens sont bons pour que le prévenu soit condamné : c’est ça le rôle du procureur. Le même que celui de l’avocat de prouver que son client est innocent.

Pour ce qui est de cette plainte, vu qu’elle touche en plus à un procès qui a eu lieu et que les conséquences qui en découlerait iraient au delà de la simple condamnation de Na Aldara, il n’est pas de notre pouvoir séant de rejuger une affaire ayant eu lieu.

Le juge dans son infinie sagesse a prononcé un verdict en son âme et conscience, en tenant compte de tout ce qui a pu être dit. S’il n’a pas tenu bon de condamner les propos de son procureur et de prononcer une relaxe pour vice de forme, alors il n’y a pas lieu de poursuivre icilieu.

Seule la cours d’appel est compétente en la matière pour requalifier un jugement qui s’est tenu dans les règles de l’art avec deux parties en présence qui se sont exprimées équitablement.

Je demanderai donc pour une fois, l’abandon des poursuites contre dame Aldara et le renvoi des parties devant la juridiction compétente.

J’attends la dernière intervention de Na Aldara et de Raider, ainsi que des deux témoins de la défense avant de remettre ce dossier entre les mains de sa grâce.

Plaise à notre bon juge de se prononcer en ce sens.


Aldec redescendit de son estrade et resservit une chope de bière aux personnes alentours.

- Que tous ceux qui sont venus ici, qui ont parlé, pensé ou même accompagné quelqu’un vienne boire une choppe offerte par le Comté. Au moins vous verrez ou passent les fameux « frais de bouche »
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Aldara
La Rouge écoute, sur son banc, le réquisitoire du Procureur, un léger sourire en bouche. On lui demandait de remonter sur l'estrade? Qu'à cela ne tienne; déjà elle marche vers la barre de fortune, zieutant au passage les barriques de bière.
Elle salue à nouveau tous les protagonistes.
Mes Dames et Sieurs. Aujourd'hui je suis fière. Fière de mon successeur. Fière de notre justice. Fière de ce que j'ai fait. Fière de tous ceux qui sont venus me soutenir. J'en profite pour appeler mes témoins, Dame Sara, à l'époque adjoint du Prévost et Sieur Castelreng, alors Juge du Comté. Je n'ai pas grand chose à dire de plus si ce n'est que mon accusateur m'avait prévenue de ce procès. J'aurais pu fuir. J'aurais pu m'emporter. J'aurais pu le menacer. Je n'ai rien fait de tout cela, assurée que j'étais de mon bon droit.

Elle se tourne vers Raider
Rendez-vous en Cour d'appel?...

Elle redescend de l'estrade, le menton relevé, toujours ce léger sourire imprimé sur sa bouche.
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Saradhinatra
Sara commençait à avoir un petit creux et elle se demandait si elle pouvait s'éclipser pour aller chercher quelque chose à se mettre sous la dent quand elle entendit Aldara prononcer son nom.
Elle soupira. Le gueuleton ne sera pas pour tout de suite. Elle caressa son ventre et adressa une petite pensée à son bébé :
Un peu de patience, ma petite Gisela. Maman a encore quelque chose à terminer.

Elle se dirigea vers le greffier, lui tapota l'épaule avant de se pencher vers lui pour lui murmurer à l'oreille : Veuillez annoncer au juge que Donà Saradhinatra, l'un des témoins de la défense, est là et qu'elle est prête à témoigner.

Elle se redressa, regarda Aldara et la salua de la tête. Elle reporta son attention sur la Cour, attendant de témoigner à son tour.
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Castelreng
Castelreng se relevait tout juste de ses blessures lorsqu’un messager du tribunal vient lui remettre une missive. Depuis sa chute de cheval cette fameuse nuit, il n’était plus au fait de ce qu’il pouvait ce passer dans le Comté. Ce fut donc une grande surprise pour lui de lire qu’il était appelé à témoigner dans un procès qui opposait le Sieur Raider à l’ancienne procureur Aldara.

Mais c’est le monde à l’envers ! Avait-il dit une fois sa lecture faite. Il lui fallait se rendre à ce procès coute que coute, y aller à cheval, ce n’était pas possible, il savait que trop bien que Bel en tremblerait. Il la rassura donc en lui disant qu’il s’y rendrait en carrosse. Le temps de se vêtir correctement, d’embrasser femme et enfants, de se rendre au relais de poste, de faire le trajet, et il arriva alors que le procès était commencé.Le Sieur Raider venait de terminer sa plaidoirie et le procureur était à lui répondre.

La foule s’étaient déplacée pour l’occasion, Castelreng put ainsi découvrir qui était désormais Juge, Procureur et Prévôt. Il aperçut également, assit en place d’honneur, le nouveau Coms. Le greffier étant occupé avec Sara, il attendit que celle-ci soit installée, s’annonça à son tour.


Faite savoir au Juge que Messer Castelreng est présent et prêt à témoigner en faveur de la défense.

Le greffier lui fit savoir que la cours attendait son témoignage, Castelreng traversa donc la longue salle, droit comme un « I », son dos ne se lassant pas de le faire souffrir, sourit à Aldara qui se tenait, à juste raison, fière et sûre d’elle.

Arrivé à la barre afin de témoigner, il commença par saluer le Coms et la cours.


Mon Seigneur, Messire, Juge, Messire Procureur mes respects !

Je ne vous cacherais pas que ce procès me fait sourire. Un brigand demandant procès pour diffamation, excusez moi mais je trouve cela comique. Le pauvre homme se sent blessé par les paroles qu’a prononcé dame Aldara lors de son procès…


Se tournant vers le Sieur Raider

Mais messire dite nous donc, vous qui vous sentez blessé par des paroles juste ! Avez vous eut la moindre compassion pour votre victime ? Avez vous présenté des excuses, regretté votre actes ? Bien sur que non ! Vous avez tabassé dame Miranda29, enceinte de surcroit sans aucun remord, la laissant inanimé dans un champs après l’avoir détroussé ! Vous avez tenté de vous faire oublié en venant vivre à Albi, mais Sieur, le passé finit toujours par nous rattraper… Et il aurait fallu que dame Aldara soit des plus charmante avec vous ? Sous quels prétextes ? Tout de même pas sur le fait que depuis deux mois vous vous faisiez oublier ? N’avez vous pas l’impression d’inverser les rôles ? Vous étiez à cette cours une crapule Messire ! Et je pèse mes mots.

Se tournant alors vers le Juge..

Votre Honneur, Lors de ce procès que j’ai présidé, Dame Aldara est restée correcte envers ce sieur, aussi correcte que peut l’être un procureur face à un brigand. Il se dit offensé par les propos tenus lors de son procès, mais n’a aucun repentir pour l’acte odieux qu’il a commis.
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Raider89
Raider89 écouta le Procureur puis l’ancien Juge le Sieur Castelreng et finalement l’ancien adjoint du Prévost la Dame Saradhinatra. Il ne pouvait qu’hocher négativement sa tète, lui qui s’attendait a des arguments plus solides et plus véridiques surtout. Il allait être écouté une dernière fois avant que le juge rend son verdict. Il se leva, regarda autour de lui avant de commencer. Il ne connaissait presque personne.

Votre honneur,
il faut que j’admets que depuis le début de ce procès, il me parait que je parle a des murs. Je n’ai plus envi de perdre mon temps a m’expliquer et a me défendre alors qu’en fin de compte, chacun est déjà convaincue que Dame Aldara est innocente et que rien ne pourrait leur faire changer d’avis. Je vais donc faire court mais je serais clair. Je n’ai jamais vu un procureur qui défend l’accusé au passé, surtout après m’avoir rappelé que tout prévenu est supposé coupable alors qu’il n’est clairement pas le cas dans cette affaire ! Je rappelle qu’on n’est pas la pour me juger coupable ou non de brigandage mais bien pour juger une affaire de diffamation a mon encontre, je vise surtout les témoins. Finalement, je précise que la diffamation est affaire courante dans ces lieux, dame Saradhinatra vient de le prouver, elle qui ose m’accuser d’avoir pillé des mairies auparavant, elle qui dit que j’ai pillé la ville d’Orléans, elle qui dit des bêtises, oui c’est bien des bêtises qui ne sont que de la pur diffamation à nouveau. Je n’ai jamais été à Orléans, je n’ai jamais pillé une mairie, et je lui demande de rapporter des preuves pour prouver le contraire. Mais cela est impossible car elle ment tout simplement.

Se retournant vers Aldara.
La cour d’appel tu dis ? On verra bien bientôt.
Il se retourna et quitta la place gardant toujours son sourire habituel.
Gerhilde
Devant toutes ses inepties gerhilde se senti pousser des ailes celle de la justice sans nul doute.
Elle poussa les gents et monta sur une table et hurla
-Silence !!!!!!
- c'est une honte, vous utilisez des mots et des phrases en les vidant de leur sens, vous déformez le sens premier des mots pour les faire loger dans vos cadres ! c'est une honte !
-Dame Aldara à fait une spéculation et non une diffamation !
si je dit à ce pretre: vous etes un gros vicieux là je le diffame, il a la réputation d'etre saint et je l'accuse d'etre vicieux ! (excusez moi mon père)
- Si je dis de ce brigand : vous voulez vous promenez avec moi pour me racketter, c'est une spéculation, c'est dans la ligne droite de ses actions passées.
-Raider a brigandé ! donc si je dois deviner ses intentions elle seront dans la logique de ce passé de brigand, et si un brigand se présente aux élections c'est pas pour faire le bien !
-il a brigandé, il ne s'est pas excusé, il n'a rien remboursé, puis il se présente à la mairie donc c'est pour continuer selon toute logique, à brigander.
La diffamation c'est l'ateinte à la réputation en quoi Aldara à atteind la réputation de cet homme :
Avant ses dires il avait la réputation d'etre un brigand, aprés il l'avait toujours, en rien ses dires n' influère sur la réputation !!
Elle n'a que spéculé sur sa réputation de brigand, si un brigand rentre dans une église, il est normal de penser qu'il va piller les troncs ! c'est une déduction logique.
-bande d'idiot !
Knightingale


Le Jutge quitta la Tour Bertran Nautayre et se rendit dans le pati du Castèl Narbonés. Il s'était retranché quelques heures afin d'établir le verdict dans l'affaire qui opposait l'ancien Atornat, Aldara Hellequin, à l'accusé Raider, quatre-vingt neuvième du nom. Ce dernier accusait l'ancien Atornat de diffamation à son encontre. Il était un fait que l'ancien Atornat, au cours du procès, avait accusé en substance le sieur Raider de projeter de s'emparer des caisses d'Albi par suite des élections, eu égard à son passé de brigand. L'affaire, limpide au premier abord, se révélait en fait être un entrelacs inextricable. Plusieurs notions juridiques s'entrechoquaient.

Le Jutge arriva sur l'estrade et s'assit sur sa chaire. La nuit allait presque tomber. Au beau milieu du mois d'octobre, les derniers jours de chaleur du mois de septembre continuaient à se diffuser lentement tout en déclinant, si bien que n'eût été cette légère brise de début de soirée qui râpait les murs de pierre et s'engouffrait dans les couloirs du château Narbonnais en ululant sur son passage, on n'aurait guère pu se plaindre d'avoir légèrement froid. Il regardait au loin les collines du Lauragués, cette vaste plaine au sud d'Albi qui s'étendait des derniers contreforts de Tolosa jusqu'à Castelnou d'Arri, à la marche orientale du Comtat, non loin de Sant-Pàpol. Devant ses yeux, le spectacle de quelques feuilles jaunies et raides comme la justice qu'il avait la mission de rendre tombant en tournoyant et se posant sur la terre battue du château, tige au vent, comme une catin à genoux relevant son derrière, le faisait sourire. Quand par hasard une semelle de cuir s'abattait sur lesdites feuilles, elle l'aplatissait de tout son long dans un craquement subit. Et ce n'était plus une, mais une myriade de morceaux de feuille qui restaient, et une tige, orpheline, à peine entourée d'un peu de chair végétale comme un vieil os de poulet.

Il dévisagea l'assemblée des badauds et le coin où l'accusé et le plaignant se tenaient, attendant le verdict. Ils semblaient chacun sûr d'être dans leur droit, sûrs d'avoir produit une bonne défense, d'avoir si bien usé des principes de la rhétorique aristotélicienne qu'on ne pourrait conclure qu'à leur bien fondé. Et pourtant, dans toute justice, il n'était pas possible de satisfaire à la fois le plaignant et l'accusé. Il fallait que l'un des deux l'emportât, et que l'autre fût condamné. Même l'Atornat, en prononçant un non-lieu au moment du dépôt de plainte, n'eût pu réussir l'impossible.

Le Jutge redressa un pan de son hermine sur son épaule gauche, s'éclaircit la voix, et prononça :

Monsenh l'Atornat, accusé, gens de l'auditoire,

Nous, Carles de Castèlmaura, en vertu des pouvoirs à nous conférés de rendre justice endéans les terres du Comtat de Tolosa pour le compte du Comtat de Tolosa représenté par monsenh Ben Elazar Kamps, allons rendre notre verdict.

Nous tenons en remarque liminaire à dire que nous avons mis beaucoup de temps à nous déterminer sur l'issue à donner à cette affaire, affaire ô combien épineuse tout autant que sulfureuse. Mais notre placidité était le seul rempart contre l'ire empressée de la foule, qui est si prompte à rendre les coupables innocents au motif qu'ils font partie de son cercle d'amitié. A trop écouter ces pressions populaires, un Jutge perd sa force de discernement, ce qui fait sa grande qualité.

Nous tenons également à remarquer que nous conseillons l'exposé de notre verdict comme une jurisprudence sur la diffamation.



Attendu que le plaignant, ci-dénommé après monsenh RAIDER, accuse dòna ALDARA, ancienne Jutge du Comtat de Tolosa, d'avoir tout à la fois diffamé sa personne en l'accusant de vouloir projeter la prise de la mairie d'Albi, et d'avoir rendu justice honteusement en instruisant un procès dont les faits s'étaient déroulés plusieurs mois avant la date de l'instruction, dans le seul but, prétendument selon le plaignant, d'entraver sa candidature à la mairie d'Albi,

Attendu que ce même plaignant considère que l'Atornat du Comtat de Tolosa est soumis aux mêmes règles de la bienséance que tout sujet lorsqu'il requiert, ci-dénommées après l'astreinte à la non-diffamation et au non-outrage, et qu'il fonde son jugement des faits instruits sur cette obligation faite aux magistrats dans leur ensemble de se soumettre aux dispositions législatives énoncées à l'article 122-12,

Attendu que l'accusé, ci-dénommé après dòna ALDARA, excipe de ce que la candidature du plaignant, monsenh RAIDER, à la mairie d'Albi l'ayant choquée dans son rôle de représentant de la société toulousaine par le fait qu'il projetait de se soumettre aux suffrages des Albigeois lors même qu'il n'avait pas, par faute d'instruction, payé sa dette à la société toulousaine,

Attendu que le même accusé excipe, après interrogatoire supplémentaire réalisé avant ce verdict et versé aux débats, de ce qu'il considère que le terme "s'emparer des caisses de la mairie d'Albi" ne constitue nullement une présomption d'intentions malhonnêtes de la part du plaignant, mais vise à décrire l'état de fait de celui qui devient maire par les urnes,

Attendu que l'Atornat du Comtat de Tolosa, monsenh Aldec, requiert de ne pas poursuivre plus avant les accusations du plaignant contre l'accusé d'avoir méjugé dans le procès opposant monsenh RAIDER à la société toulousaine pour constat d'incompétence, la Cort d'Apèl étant juridiquement plus apte à revenir sur la chose jugée, ses faits, ses motivations et sa licéité,



La Cort, après considération des attendus de la partie plaignante, de l'accusation et de la défense, arrête :



Qu'elle n'est pas compétente pour revenir sur la chose jugée et les éventuelles mauvaises intentions qui auraient animé l'Atornat du Comtat de Tolosa, dòna Aldara, et que seule la révision du procès en appel peut examiner les objections du plaignant sur l'impartialité du jugement et des réquisitoires, ce à quoi nous l'invitons en lui conseillant de pourvoir la décision rendue par le Jutge en appel ;

Qu'elle retient pour examen l'accusation de diffamation portée par le plaignant, monsenh RAIDER, à l'encontre de l'ancien Atornat du Comtat de Tolosa, dòna ALDARA, commise lors du procès ayant opposé RAIDER au Comtat de Tolosa.



Considérant que la diffamation, selon les termes de l'article 122-12 consiste en


      l’imputation ou l’allégation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne à laquelle le fait est imputé, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, mais dont l'identification est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits ou imprimés, placards ou affiches incriminés

Considérant que le rôle de l'Atornat, soutenu par l'enquête qu'il a diligentée et confiée aux services de la maréchaussée, est d'établir la vérité, à laquelle l'accusé peut opposer des objections de véracité, auxquelles le Jutge devra apporter éclaircissement et jugement dans son verdict, et que la recherche de cette vérité, si elle se trouve être accablée par l'erreur ou la mauvaise foi, est tout à l'avantage de l'accusé,

Considérant, après lecture des minutes dudit procès, que l'instruction liminaire dans le procès ayant opposé monsenh RAIDER au Comtat de Tolosa portait sur une affaire de brigandage, accusation à laquelle l'accusé du procès, monsenh RAIDER, n'a pas répondu, mais orientant sa défense sur les motivations, prétendument, selon lui, malhonnêtes, de la part de l'Atornat au moment des faits, dòna ALDARA, a fait dévier lui-même le procès vers sa candidature à la mairie,



La Còrt, après examen des considérants, et s'appuyant tout à la fois sur le droit en vigueur, et sur son interprétation des faits et du droit, arrête :



Que l'accusation de diffamation, dont l'objet s'étant déroulé au cours d'un procès alors qu'un magistrat exerçait sa charge, n'est pas fondée au regard des intentions qui animaient l'Atornat, non pas d'entacher la réputation de l'accusé, mais de rechercher la vérité ;

Que l'accusation de diffamation procède d'une déviation du procès imputable au plaignant lui-même, monsenh RAIDER, et qu'elle n'eût jamais eu lieu s'il eût répondu des chefs d'accusation portés contre lui ;

Que l'accusation de diffamation procède également de la piètre qualité de l'ancien Atornat, dòna Aldara, à vouloir répondre de tous les propos proférés par la défense, lors même que ceux-ci étaient totalement hors de propos dans le dossier d'instruction et que, ce faisant, l'ancien Atornat s'est de lui-même mis en situation délicate en répondant de manière accusatoire à des propos qui ne concernaient pas directement l'intitulé du procès ;



En conséquence, la Cour arrête le verdict suivant :



Qu'elle reconnaît dòna ALDARA non coupable, avec cependant de sérieuses réserves quant à la nécessité pour un magistrat de ne pas se laisser dévier au cours d'un procès afin de ne pas être contre son gré amener à porter des accusations ne relevant pas directement des faits imputés à l'accusé ;

Qu'elle relaxe ainsi l'accusé ALDARA de la charge qui pèse contre elle, et qu'elle interdit par-là même à toute personne de lui objecter en conscience les faits démentis par la chose jugée ;

Qu'elle reconnaît qu'un magistrat ne saurait être soumis au même régime législatif que tout sujet du Coms de Tolosa en ce qui concerne la diffamation lorsqu'il exerce sa charge, à la condition expresse que l'éventuel objet de diffamation porte sur les faits imputés à l'accusé ;

Qu'elle invite en cela le législateur à prendre toutes les dispositions législatives nécessaires pour étoffer ce point de droit, l'immunité de robe devant être aussi l'un des piliers de la charge magistrale afin que justice soit rendue sans entrave et dans les meilleures conditions ;



La Còrt rappelle à la partie plaignante et à l'accusé qu'ils sont légitimes pour pourvoir la décision en appel si l'exposé des motifs et le dispositif du verdict ne les agréaient pas.



La Còrt a jugé en première instance,
La Còrt a clos le dossier,



La séance est levée !



Et voilà ! Cet épineux dossier avait connu terme. Il avait fallu faire jurisprudence, et intimer au conseil comtal, dont le Jutge faisait partie, et au Coms, qui avait obstinément décidé que rien de ce qu'il n'avait pas arrêté au début de son mandat ne serait examiné au cours de celui-ci, de prendre les dispositions nécessaires pour assurer l'immunité de robe des magistrats, celle-là même qui permettait d'insuffler la crainte aux vils accusés et d'obtenir des aveux confondants. Le procès avait mis du temps, mais le Jutge avait dû compulser ses livres de jurisprudence. Il avait ainsi trouvé qu'en 1414, un rémouleur relevant du bailliage de Mâcon avait porté accusation contre le bailli, Robert de Bonnay, de l'avoir molesté en chambre de plaid, et que ce dernier avait été restauré dans ses droits par un arrêt stipulant que magistrat devait connaître vérité.

Le Jutge se redressa de sa chaire, se rendit vers le greffier Lhessa pour prendre l'assurance que son verdict fleuve avait été retranscrit dans ses moindres soupirs, à la virgule près, et lui glissa à l'oreille qu'il en voudrait copie afin que cela serve à garnir sa bibliothèque et à édifier les futures générations de magistrat. D'autres procès instruits l'attendait à présent, dont un, encore, concernant l'ancien conseiller comtal Crategos. Encore une affaire qui prévoyait de recueillir un verdict pléthorique !

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