--_eudes
le bustier défait inspire l'imagination de l'artiste qui devine déjà les rivières couler au creu des vallées sises entre les monts des formes féminines. Le jeu des ombres et lumières devrait permettre quelques beautés colométriques qui le mettait en ébullition. Il entendit à peine les mots proférés par la femme. Tout ce qu'il savait, c'est qu'elle serait heureuse du résultat. Tout ce qu'il savait, c'est qu'elle crierait son extase.
Liberes la Dame...
Ils étaient seuls, qui donc se permet d'interrompre la création d'une oeuvre ?
L'homme se retourne, et constate qu'ils sont loin d'être seuls. Un blond menace le chef de l'épée, et celui-ci vient de lui ordonner de cesser toute création. Impossible.
Il regarde à nouveau la femme, puis la tente.
Mais ...
De toute façon, avec tout ce monde, il ne pourra plus se concentrer. L'instant est brisé.
Il s'approche donc à nouveau de la femme, mais ne peut totalement se détacher de son idée créatrice. Il créera son oeuvre. Plus tard. Il aura tout le temps de la concevoir, de la réfléchir. Elle sera son chef d'oeuvre. Et comme pour mieux mémoriser la toile à venir, il pose sa main gauche sur la taille de la femme, la remonte avec la souplesse du peintre maniant le pinceau jusqu'à la poitrine de la femme. Puis, quittant sa rêverie, d'un geste brusque, de son couteau toujours en sa main dextre, romps les liens. Elle est libérée... pour le moment.
Il assistee alors au reste de la scène d'un air distant, ne quittant jamais la femme des yeux, tant que celle-ci est dans son champ de vision.
Il comprend alors que le blond est l'amant de la femme. Il l'observe donc. Peut-être celui-ci sera-t-il fier de voir l'oeuvre que deviendra cette femme. Interressé, il lui demande donc.
Aimez-vous l'art ?
_________________________________________________________
Le meilleur moyen de persuader consiste à ne pas persuader.*
*Lautréamont : les chants de Maldoror