Elisette
Quel apaisement que de ressentir encore dans ces circonstances la chaleur de l'amour contre soi...
Pour avoir vécu de nombreuses choses et des années auprès de son époux, Elisette estimait pouvoir dire qu'elle le connaissait. Peut-être pas parfaitement, mais assez pour s'être attendu aux remords qu'il lui fit entendre.
Ersinn, mon amour...
Tu ne peux en vouloir à personne pour ce qui arrive, et surtout pas à toi. Tu sais autant que moi que tu n'y es pour rien. Si nous étions restés, qui sait ce qu'il serait arrivé de pire ?
Elle eut un léger sourire triste à l'idée de quelque chose de plus triste encore.
L'important n'est pas que je te pardonne de quoi que ce soit, mais que tu te pardonnes. Toi, tu auras à vivre avec cela.
Elle tendit sa main pour saisir la sienne, et ajouta avec un petit rire.
Si je t'en croyais capable, je te demanderais de pardonner à tout le monde, mais je te connais trop pour cela.
Quant à t'abandonner...
Le léger tremblement de la voix d'Elisette laissait transparaître son émotion de l'instant ainsi que toute la tendresse qu'elle souhaitait lui transmettre.
Tu sais très bien que jamais je ne t'aurais abandonné, comme jamais je ne t'aurais laissé m'abandonner...
Ce n'est pas parce que je n'aurai plus l'air d'être à tes côtés que cela changera...
Elle rejoignit la main d'Ersinn sur sa joue, et la caressa doucement.
Moi je serai toujours là, le reste ne tiendra qu'à toi ...
Ne m'oublie pas, mon amour.
La simple pensée que tu auras envers moi me fera revenir, et lorsque tu seras perdu et que tu auras besoin de moi, tu entendras quels sont les mots que je voudrai te faire entendre, parce que tu me connais.
Et pense souvent à moi, sinon tu risques de rapidement t'éloigner de ce que je t'ai appris, ajouta-t-elle avec un sourire complice.
Comme elle l'aimait, et comme elle espérait au fond d'elle qu'elle lui manquerait...
____________________________
Alors qu'elle avait insisté pour qu'Ersinn se repose un moment, Elisette s'attela à achever ses lettres, chose qui lui pesait de plus en plus. Ses amis étaient toujours dans l'ignorance, et elle voulait avoir le temps de recevoir leurs réponses avant de s'en aller.
Pour avoir vécu de nombreuses choses et des années auprès de son époux, Elisette estimait pouvoir dire qu'elle le connaissait. Peut-être pas parfaitement, mais assez pour s'être attendu aux remords qu'il lui fit entendre.
Ersinn, mon amour...
Tu ne peux en vouloir à personne pour ce qui arrive, et surtout pas à toi. Tu sais autant que moi que tu n'y es pour rien. Si nous étions restés, qui sait ce qu'il serait arrivé de pire ?
Elle eut un léger sourire triste à l'idée de quelque chose de plus triste encore.
L'important n'est pas que je te pardonne de quoi que ce soit, mais que tu te pardonnes. Toi, tu auras à vivre avec cela.
Elle tendit sa main pour saisir la sienne, et ajouta avec un petit rire.
Si je t'en croyais capable, je te demanderais de pardonner à tout le monde, mais je te connais trop pour cela.
Quant à t'abandonner...
Le léger tremblement de la voix d'Elisette laissait transparaître son émotion de l'instant ainsi que toute la tendresse qu'elle souhaitait lui transmettre.
Tu sais très bien que jamais je ne t'aurais abandonné, comme jamais je ne t'aurais laissé m'abandonner...
Ce n'est pas parce que je n'aurai plus l'air d'être à tes côtés que cela changera...
Elle rejoignit la main d'Ersinn sur sa joue, et la caressa doucement.
Moi je serai toujours là, le reste ne tiendra qu'à toi ...
Ne m'oublie pas, mon amour.
La simple pensée que tu auras envers moi me fera revenir, et lorsque tu seras perdu et que tu auras besoin de moi, tu entendras quels sont les mots que je voudrai te faire entendre, parce que tu me connais.
Et pense souvent à moi, sinon tu risques de rapidement t'éloigner de ce que je t'ai appris, ajouta-t-elle avec un sourire complice.
Comme elle l'aimait, et comme elle espérait au fond d'elle qu'elle lui manquerait...
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Alors qu'elle avait insisté pour qu'Ersinn se repose un moment, Elisette s'attela à achever ses lettres, chose qui lui pesait de plus en plus. Ses amis étaient toujours dans l'ignorance, et elle voulait avoir le temps de recevoir leurs réponses avant de s'en aller.
Elisette a écrit:
Ma Lavania,
Votre Zezette
Ma Lavania,
- Ne m'en veux pas, je t'en prie, de t'écrire si tard.
Nous ne nous sommes pas écrit depuis mon départ précipité, et je sais que tu m'es encore rancunière pour celui-ci.
Peut-être ma demande va-t-elle te paraître culottée, mais je ne pouvais me résoudre à nous laisser ainsi.
Ma très chère Lavania, toi qui a toujours été auprès de moi pour chacun des moments de joie comme de honte ou de peine, j'aimerais que tu saches à quelle point je me sens perdue sans toi.
Te connaissant, je ne suis pas sure que la peine prendra le dessus sur ta colère lorsque tu liras ma lettre, mais j'espère qu'il y aura un minimum de pitié pour répondre que oui, tu me pardonnes pour t'avoir abandonnée un jour.
Si je te le demande maintenant, c'est que bientôt, il sera trop tard pour me faire pardonner, trop tard pour t'écrire, et lorsque la part d'héritage que je te réserve te reviendra, je ne veux pas que tu la refuses sous prétexte que je n'étais plus rien pour toi.
La maladie me ronge, dans tous les sens du terme.
Ne prend surtout pas la route pour venir me rejoindre lorsque tu recevras cette lettre ; tu perdrais ton temps, et reviendrais seulement pour remonter mon corps en Lorraine. Or, je crois savoir que tu as beaucoup à faire là-haut.
Je tiens à te remercier, par dessus tout, pour avoir été mon amie, ma confidente, pour m'avoir soutenue, remise en place, pour tous les rires et les souvenirs que j'emporterai avec moi. Parce que sans toi, ma vie n'aurait pas été aussi bruyante et colorée qu'elle l'a été.
Adresse à Zeiss mes excuses de ne pas lui avoir écrit, j'estimais que cette lettre valait pour vous deux. Merci à lui d'avoir également été présent lorsque j'en ai eu besoin, et j'espère très fort que je lui ai été utile et appréciable au court de sa vie.
Prenez soin de vous, de votre tribu, de votre amour, et de mon souvenir.
Avec toute mon affection, à tout les deux.
Votre Zezette
Elisette a écrit:
Mon très cher Caoim,
Eli
Mon très cher Caoim,
- Pardonne-moi d'avance de t'infliger cela, je sais le malheur qui est le tient, et sache que je suis de tout cur avec toi. Comme d'habitude, je sais que tu sauras surmonter le chagrin.
Que t'écrire sauf Merci ? Je ne peux aujourd'hui plus te dire que tu es un idiot, dommage.
Est-il nécessaire de te donner les raisons de mon remerciement ? Tu sais tout comme moi ce que nous avons surmonté ensemble, ce que nous avons construit, aussi.
J'espère qu'Aodh se porte bien, tout comme toi, malgré tout.
Tu m'as certainement rarement lue aussi peu, moi qui ai toujours à dire, aujourd'hui je ne trouve plus mes mots. Mais il s'agit d'émotion et de fatigue plus qu'autre chose.
Et puis tu sais déjà tout. Tu sais à quel point je tiens à toi, et que sans toi, il y a de maintes fois où j'aurais pris le mauvais chemin. Tu m'as énormément aidée, et je t'en serai infiniment reconnaissante.
Je regrette simplement que cela doive s'arrêter là, même si ça ne s'arrêtera jamais vraiment.
Nous nous sommes faits attaqués par une armée en rentrant à Marmande et...Tu connais cela, toi, les blessures...Certaines sont assez graves pour signer l'arrêt d'une simple personne...
Je te l'ai déjà dit. Ta force à surmonter les peines est plus grande que chez n'importe qui, et je sais que tu sauras réagir au mieux à cette nouvelle. Je sais aussi, que comme toujours, je peux compter sur toi, cette fois pour ce qui est de garder vivant mon souvenir.
Reste toi-même, parce que c'est ainsi que tu es le plus fort.
Tu me manques affreusement, prends soin de toi et d'Aodh.
Eli