Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >>

[RP ouvert] Le Lupanar : "Le Lys de Sapphô"

Eliane_
La blonde remarque le trouble qu’elle fait naître dans le corps de la brune. Un sourire en coin, elle dévore du regard le corps qu’elle s’appropriera bientôt. La Fauve, semblait dans un autre monde, se complaire dans l’oisiveté ou dans le silence, mais ce n’était pas pour satisfaire la blonde. La paresse n’est pas mère des vertus.
Elle observe la nouvelle qui prend ses aises, s’autorisant même une pique qu’Eliane lui fera payer au quintuple, en temps voulu. Sa main se perd sur sa hanche, la presse et la blonde inspire doucement le parfum de l’audacieuse. Ses lèvres se perdent dans son cou, se refusent le goût de sa chair, elle hume simplement, se frustre, se donne envie d’elle sans s’autoriser la félicité.

Questo cade bene in questo caso, perché ci sono due*...
*Cela tombe bien dans ce cas, car nous sommes deux...

Les mots en italiens se glissent dans son oreille, souffle délicat, mélodieux qu’elle lui offre avec une pointe d’insolence. Puis elle s’offre une plus grande bouffée d’air avant de glisser sa main sur le corps de la brune. Sa main se perd dans son dos, remonte le long de son échine pour se poser à même sa nuque, la pressant légèrement. Se mordant la lèvre inférieure, elle approche son visage du sien, désirant dévorer ses lèvres sous cette passion qui naît doucement en elle.
A quelques centimètres, elle patiente, empoigne plus fermement sa nuque pour se tenter, pour s’inviter à se brûler les ailes et au dernier moment, elle s’empare simplement de sa lèvre inférieure pour la mordiller. Sa langue apaise le feu de la morsure et la blonde se fait plus assurée. Putain, peut-être qu’elle l’était au vu de son appétit insassiable...Alors, elle lui en donnera pour son argent, si tel est son souhait.
Qu’importe si elle la malmène, qu’importe si elle la brusque, qu’importe si par ce désir d’elle, la blonde se fait presque trop perverse, elle en a cure...Enivrée par cette délicieuse folie, elle glisse sa main libre sous la chemise de la nouvelle. Elle remonte, savoure le contact avec sa peau et continuant sa progression elle vient découvrir l’un de ses monts, le caresser avec envie et ses doigts se font taquins, venant titiller leurs pointes, les pincer jusqu’à les sentir dresser.
A chacun son plaisir, même si elle aimait à trouver le sien dans la douleur des autres, elle en était pas moins douces avec les femmes...S’attaquant à l’autre sein pour lui réserver le même sort, elle vient loger ses lèvres dans son cou, mordillant sa chair, léchant sa peau jusqu’à effleurer son lobe d’oreille. Elle est sienne.

Elle ne lui laisse pas le temps de réaliser, pas le temps de se rebeller qu’elle la conduit déjà sur la couche. Son corps sur le sien, sa bouche s’empare de la sienne, sa main défait doucement sa chemise pour qu’elle puisse observer enfin ce corps. Redressant l’échine, elle savoure le spectacle et griffe sa peau, de la naissance de ses seins au bas de son ventre. Son genoux se loge entre ses cuisses, se joue de son entrejambre, pressant son entrée, envieuse. Sa main libre se pose sur sa joue, laissant son pouce se glisser entre ses lèvres, provocation purement excitante.
Montre moi de quoi est capable ta langue...Je te dirais si je te laisse me goûter.
Un pouce entre ses lèvres gourmandes, son autre main caressant ses monts, son genou malmenant son entrejambe, Eliane inspire doucement, laissant cette passion l’envahir tel un venin délicat...

Ti voglio come mio soggetto, di unirsi a noi?
Veux tu que ma soumise, se joigne à nous ?

_________________

@citation de Joris-Karl Huysmans.
Envie d'un RP ? Envoyez un MP.
--Pere_jean
C'était ici. Les yeux du vieillard parcoururent la façade de pierres apparentes, la porte, les bâtiments alentours. Là se situait le repaire des pécheresses dont l'avait entretenue la fille de joie. Le vieux lévite savait comment faire avouer n'importe quoi à n'importe qui en confession; et, pour la seule fois de sa longue existence, il s'apprêtait à trahir le secret du confessionnal. Il avait longuement, avant de prendre cette décision, dialogué avec Dieu, son Dieu. Combien de nuits avait-il passé à prier jusqu'à ce qu'au petit matin, les genoux endoloris par le contact de la pierre froide et rugueuse, le chapelet usé par le contact du bois noir avec les vieilles mains, il se lève péniblement et parte à travers la ville confesser les rares fidèles et porter la bonne parole? Toutes ces nuits, occupées à retourner obstinément, sans fin, du couvre-feu jusqu'à l'ouverture des portes, toutes ces nuits durant lesquelles une seule question était tournée et retournée en tout sens dans la tète du frêle vieillard: le salut de l'âme de pécheresses valaient-ils que lui, le Père Jean, pasteur du culte Bogomiles, propagateur de la seule Vraie Foy, sacrifie son âme et le secret de la confession? Mais sa décision était désormais arrêtée: oui, il sauverait les âmes de ces pécheresses malgré elle.

Retour à notre ruelle; les yeux gris du vieillard fouillèrent les façades et tombèrent sur le symbole d'une taverne. Il se hâta en cette direction; à cette heure, le vent froid soufflait rageusement dans les ruelles, hurlant comme un chien enragé et mordant de la même manière. Le vieux religieux poussa la porte et entra dans la pièce à l'atmosphère surchargée par la fumée et puant la vinasse et l'homme mal lavé. Hésitant un peu, Jean trouva rapidement ce qu'il cherchait; une table à l'écart, ou une poignée de joueurs tapaient les cartes entre deux verres d'un tord-boyaux dont le vieux n'aurait même pas voulu savoir la composition. Quelques paroles plus tard, les rustauds se levèrent. Des vraies gueules de coupes-jarrets; pourpoints sales percés aux coudes, couteaux ou dagues à la ceinture, et une haleine à tuer les mouches. Deux d'entre eux, des charretiers, portaient leurs longs fouets sur l'épaule tandis qu'une marin imposant, à la carrure et à la moustache de morse, vidait son dernier godet avant de rejoindre la bande . Deux ou trois badauds se joignirent au groupe conduit par le vieux prêtre et sortirent dans la rue froide. Quelques-uns prirent des torches afin d'éclairer le cortège quelque peu inquiétant; l'un des pendards fit un détour par une ferronnerie et emprunta une lourde cognée, tandis que les couteaux affutés sortaient des ceintures. Jean conduisait l'ensemble, un simple bâton à la main; il guidait le groupe illuminé par les torches vers le bordel.

Le groupe -une dizaine d'hommes- parvint vide devant le lieu de luxure. Pas un bruit à l'intérieur du bordel; peut-être les filles avaient-elles entendus les rires gras et les quolibets qui fusaient dehors, dans la rue. Ou bien, chose plus probable, étaient-elles occupées à des jeux qu'il serait difficile de qualifier d'innocent. Quoi qu'il en soit, le Padré comptait bien mettre un peu d'animation dans le quartier et réchauffer l'athmosphère par la mème occasion: une grillade maxi-best of, ça se refuse pas!

Un coup sur le lourd battant de bois;

Ouvrez ou n'allions vous faire rotir la couenne, péchr'sses!

Quelques pierres partirent de la foule, frappant les volets et la porte.

Ouvrez! Ouvrez!

Le sang allait couler,et la foule enragée le sentait; le flot humain se pressait, impétueux, contre l'objet de sa haine. Pas de réaction des occupantes féminines de l'intérieur... Pour l'instant.
Cristofo
Bougnat, apportes-nous du vin, celui des noces et des festins !*

Les pièces roulèrent sur la planche de bois brut qui faisait office de comptoir. Le tavernier –un gros homme rougeaud, obèse, nu jusqu’à la ceinture sous un tablier- s’empressa de les empocher avec un sourire avide, avant de remplir les godets d’un vin clairet. Les marins attablés près de l’Hispanique levèrent leurs chopes, accompagnés de grands cris de joie à l’idée de pouvoir se saouler gratis grâce au mystérieux étranger. La salle enfumée était comble ; déjà, on ne comptait plus les bourrés qui, emplis jusqu’à la gorge de mauvais vin, saouls comme des vaches, cuvaient leur vinasse dans un coin, vautrés sur le sol ou la tète entre les bras sur la table. Dans un coin, quelques jeunots de la garde dépensaient leur solde en compagnie de putains qu’ils troussaient derrière un mince rideau un peu plus loin, revenant de leurs ébats fiers comme des coqs et toisant de haut ceux qui ne voulaient pas risquer la chaude-pisse en allant se soulager avec ces laideronnes. Ailleurs encore, une bande de marins éclusaient sec, buvant jusqu’à se retrouver sous la table, ivre mort, parmi les éclats de rire. Et, dans un coin, une bande d’aigrefins roulaient aux dés quelques jeunes pigeons écervelés mais pleins aux as. Des fils de riches négociants en vins, de parvenus venus s’encanailler dans les bas-fonds de la cité et que la garde retrouverait au matin, délestés de leur bourse mais avec un coup de couteau dans le gras du bide.

Le borgne suivait tout cela de l’œil, buvant de temps à autre une lampée de vin. Il était seul, accoudé au comptoir ; même les plus ivres s’écartaient, dans un éclair de logique, de ce grand gaillard brun, atrocement défiguré et à la carrure imposante. De plus, le poignard bien en vue de l’Hispanique avait la faculté d’écarter les coupe-jarrets et autres gibiers de potence ; un type fringué comme un vagabond n’avait certainement pas une bourse garnie au point de risquer un mauvais coup.


Oh, tavernier, connais-tu donc un forg’ron qu’est ouvert à c’t’heure ci ?

Le brun avait dû élever la voix pour se faire entendre parmi les cris des buveurs attablés.

C’ben possible étranger. Quan’ t’sors, t’prends à gauche, cinquante pas après t’tourn’ à droit’. T’verras l’enseigne.

L’obèse attrapa la pièce que lui jeta le barbu avant de sortir. Une fois dans la rue, celui-ci inspira un grand coup ; il préférait cent fois le calme de la ruelle déserte à l’agitation et le sentiment de décadence des bouges comme celui dont il venait de sortir. L’homme se repéra rapidement puis suivit les instructions de l’obèse ; à gauche, dans une ruelle mal éclairée et boueuse, cinquante pas après une autre ruelle sur la droite. Et effectivement, à quelques pas de là, la lueur rougeoyante du foyer d’une forge. Devant se découpant, en contre-jour, une silhouette imposante qui martelait une pièce de fer sur une enclume. Avant d’être visible par le type qui lui tournait le dos, le borgne glissa sa dague hors de vue, sous l’ample cape. S’agissait pas que l’artisan se doute de quelque chose.

Holà, l’ami ! T’vends encore ?

L’artisan se retourna d’un bloc. Sans être aussi gras que le tavernier auvergnat, il était de forte stature, les bras musclés par un labeur quotidien. Des rides sévères barraient un visage à la peau aussi tannée que celle de l’espagnol à force d’être auprès de la forge grondante. Les cheveux gris témoignaient d’un age avancé, mais le forgeron ne faiblissait visiblement pas ; il s’engageait tout juste dans le déclin de l’age. Le brun fronça les sourcils ; il allait avoir intérêt à frapper vite et bien, et à ne pas se louper. Il savait que, bien qu’encore modelé par les travaux guerriers et un entraînement quotidien, son corps n’avait plus la force herculéenne d’antan. La longue période de jeune forcée l’avait considérablement affaibli, et son œil vide n’arrangeait rien.

J’viens voir tes épées. T’en fais pas l’ami, j’ai d’quoi payer…

Et le brun de sortir une bourse rebondie et de l’ouvrir aux yeux du grisonnant ; la bourse était pleine de belles et bonnes pièces d’or ; largement de quoi payer une épée de bonne facture. La bourse regagna la ceinture du brun, sous l’œil intéressé du commis, un mioche palot d’une quinzaine d’années qui actionnait le soufflet. L’artisan parut réfléchir un instant puis désigna, à l’intérieur de la forge, un râtelier sur lequel, soigneusement alignée, une rangée d’épées attendaient un acquéreur. D’un coup d’œil, le borgne constata que toute la panoplie, depuis la lourde épée à deux mains jusqu’au fauchon, toute la panoplie donc du soldat était présente. Un peu à l’écart, quelques cottes de mailles étaient enfilées sur des bâtons fixés en croix. Le brun y jeta un bref coup d’œil ; elles étaient de bonne fabrication et ne casseraient pas au premier coup de taille. Mais il n’était pas là pour ça –pas principalement, du moins. Aussi la haute silhouette reporta-elle son attention sur les aciers acérés ; saisissant la garde d’une bâtarde, il frappa de taille un poteau de bois. L’épée frémit mais, lorsque le colosse la dégagea, il pu voir qu’il n’y avait pas la moindre éraflure. Un acier de bonne fabrication ; l’arme, bien que ne pouvait égaler celles qui sortaient des aciéries de Tolède, tiendrait largement le coup sur le champ de bataille. Saisissant le fourreau, il y glissa l’arme et marcha sur le forgeron qui, impavide, continuait de marteler sa plaque de métal.

Ca f’ra 300 écus. Et 25 pour l’fourreau. S’tu veux une pierre à aiguiser j’en ai une là, c’est 20 écus.

L’artisan n’avait même pas levé la tète de son labeur pour énoncer les prix. Le bruit tenace, assourdissant, du fer martelant du fer, résonnait toujours dans l’échoppe.

Bien sur, v’là ton argent…

Cette fois, le vieux avait abandonné les pinces et le marteau pour se tourner vers l’acheteur. S’essuyant les mains sur son tablier de cuir, il se tourna vers l’étranger. Pour tomber nez à nez avec la dague du brun, qui frappa à la gorge, un coup sec et précis ; le cri que l’artisan tenta de pousser se métamorphosa en un gargouillis intelligible. Portant ses mains à sa gorge comme pour tenter d’en stopper le sang qui en ruisselait, l’homme s’affaissa. Le novice n’avait rien vu ; il était dans la remise au moment ou le brun avait frappé.

Le brun ne perdit pas de temps ; l’épée fut glissée à sa taille, masquée par la longue cape qui lui tombait jusqu’à mi-jambes, tandis que la cotte de mailles repérée précédemment fut prestement glissée entre la chemise de l’homme et son sarrau de toile grossier. Enfin, le brun délesta le mort de sa bourse ; une bourse bien remplie, visiblement la journée avait été bonne pour l’artisan. Jetant un coup d’œil vers la remise, le colosse fronça les sourcils ; il ne voulait pas laisser de témoins. La ruelle était déserte et le forgeron avait été poignardé hors de vue, restait l’apprenti. Tirant sa dague, le brun entra dans la remise. Un cri étranglé et le bruit mou d’un corps inerte qui tombe au sol, ce fut tout.

Quelques minutes plus tard, deux corps se consumaient doucement dans les flammes de la forge, répandant alentour une atroce odeur de chair brûlée. Le brun s’en fut à grands pas, laissant à la prévôté le soin de tirer de la forge les restes calcinés des deux malheureux. Désormais, il avait une épée ; rien d’autre ne comptait aux yeux du mercenaire.

En regagnant la grande rue, il aperçut un peu plus loin un attroupement ; une dizaine de personnes, sous la conduite d’un vieux en habits de lévite, tentait de forcer la porte d’une bâtisse discrète. Le brun se mêla à l’attroupement et apprit la raison de cette agitation par un marin qui avait abandonné son mauvais vin contre la perspective d’un pillage et de viols faciles. La petite foule hurlait sa colère ; les pierres, de plus en plus nombreuses, écaillaient le torchis de l’habitation. Se frayant un chemin à coups de coudes, le colosse hispanique se trouva au premier rang ; son voisin brandissait une lourde hache de bûcheron ; de quoi enfoncer la porte. Le colosse, encore encapuchonné, récupéra le lourd instrument et, le levant haut, l’abattit brutalement sur la porte de bois. Le panneau de chêne était épais, mais non renforcé de barres de fer ; le bois craqua. Après quelques coups, la porte était déjà à demi défoncée. Le borgne, redoublant d’effort, abattit une dernière fois la cognée sur la porte qui craqua et pivota sur ses gonds, le loquet arraché. D’un coup de botte la porte fut ouverte et la meute hurlante se répandit à l’intérieur. Les quelques coupe-jarrets présents se jetèrent sur les catins et les clientes présentes ; du coin de l’œil, le brun aperçu le sort peu enviable de plusieurs d’entre elles. Mais lui cherchait autre chose ; la caisse. La hache à la main, frappant et réduisant méthodiquement en petit bois le mobilier qui s’offrait à ses coups, il cherchait le coffre, ou la patronne, qu’il saurait faire parler.


* Brel, "Mathilde"
Baile
Une adversaire à sa hauteur. Ce fut la réflexion que la Baile laissa prendre possession de son esprit, avant que d'accepter de se laisser aller au plaisir des premières sensations. Ce que cette femme faisait renaître en elle, c'était des frissons qu'elle n'avait pas ressentis depuis Sadnezz, une espèce de rage mêlée de désir qui lui tordait les entrailles, lui soufflait de ne pas laisser la jeune Italienne prendre trop le dessus, mais lui donnait envie de céder un peu de son territoire.

Tout était combat et conquête. La main qui se faufile dans son dos et qui provoque un petit gémissement qui meurt à ses lèvres, car il n'est pas encore temps de céder cela. La réaction de sa propre main qui vient se loger dans l'or de ses cheveux, qu'elle empoigne comme un message, pour bien montrer qu'elle est là, prête à défendre et contre-attaquer. Cependant le gémissement, un instant retenu, s'échappe enfin lorsque la lèvre de la Blanche ne résiste pas à la légère morsure qu'on lui inflige. Encore, disait son cri. Encore mais pas tout de suite.

Elle laisse l'initiative à la blonde. Tout est combat, conquête et contre-attaque. Qui combat-elle vraiment la Baile, en cet instant? Quelle Italienne chamboule une nouvelle fois ses défenses et lui donne envie d'ouvrir les portes de sa forteresse? Une question à laquelle elle n'avait pas vraiment envie de répondre. Sadnezz avait laissé un goût d'inachevé dans sa vie, un goût d'immense colère que seule la jouissance absolue de son corps avait réussi à calmer. Mais la Corleone était sortie de la vie de la Baile comme elle y était entrée, sans un mot, laissant la jeune femme désarmée et pantelante, ce qu'elle avait toujours été en présence de la mercenaire.

La colère s'était alors muée en rage, et le désir inachevé en frustration éternelle. Plus jamais ça. Si tu reviens, c'est moi qui te tue. Non, plus jamais ça. Mais voilà qu'une autre Italienne, plus jeune et tout aussi blonde lui montrait à quel point Sadnezz l'avait marquée dans sa chair. Ses doigts étaient experts et tout aussi conquérants, la poitrine gonflée de la capitaine en était témoin. Elle eut simplement le réflexe de retirer son fourreau et ses armes lorsque celle qu'elle croyait être catin la poussa vers le lit. Elle se laissa faire. Son heure viendrait, elle le savait, car dans toute bataille, on laisse parfois du terrain pour mieux repartir à l'assaut. Et en ça, la Baile était une combattante aguerrie.

Son corps allongé était le terrain qu'elle acceptait de céder, le poids excitant de celui de la blonde et son doigt entre ses lèvres, le prix qu'elle acceptait de payer pour l'instant. Sa main s'agrippe brutalement au poignet, sans retirer le pouce de sa bouche. Elle articule doucement mais fermement.

Non. Cette fois je ne partage pas, je ne partage rien.

Et peu importe si tu n'es pas d'accord. Je vais finir par te prendre, et je vais tuer Sadnezz une deuxième fois. Définitivement. Et ta jouissance en sera la preuve. Alors elle relâche le poignet, et accepte pleinement le doigt, enroulant sa langue autour de la peau douce, mordillant par instants ou faisant jouer lascivement ses lèvres. Son bassin réagit à l'entrave qui maintient ses cuisses légèrement écartées. Elle aussi savait être catin avant de planter les banderilles.

Mais le moment de grâce ne dura pas longtemps. Dans son excitation grandissante, la Baile ne peut ignorer les coups sourds qu'elle entend venir du fond. Le lupanar n'était pas grand, et la voix tonitruante lui parvint également, à travers les murs qui les séparaient de l'entrée. Elle se figea et fixa l'Italienne. Les coups ne cessèrent pas. Mais la capitaine prit le dessus sur la femme et d'un coup puissant de hanche, elle se libéra du corps de la blonde, la rejetant à ses côtés.

Rien n'était censé troubler sa nuit, et encore moins ces bruits incongrus dans un bordel. Jetant un dernier regard à sa brève partenaire du soir, elle se redressa et sauta du lit, manquant heurter la fameuse soumise. Rapidement, elle remit en ordre ses vêtements et s'empressa de remettre ses armes à leur place.

Je ne sais pas ce qui se passe, mais je n'aime pas ça. Du tout.

Elle ne faisait évidemment pas allusion à ce qui se passait entre elles, et elle savait que la précision était inutile.

Je vais aller voir.

_________________
Eliane_
Je ne partage pas, je ne partage rien…Cette phrase eut le don de l’interloquer et ce malgré le plaisir que le brune savait susciter en elle. Ne pas partager, voilà que cela n’allait pas vraiment avec sa philosophie. Elle qui avait eu beau aimer à la folie Sambre, son unique femme, Eliane n’en restait pas moins une bonne consommatrice de chair féminine. La trompait-elle ? Jamais, elle restait sienne et elle était la seule à pouvoir avoir une place dans son cœur, c’était ainsi. Etre exclusive ? Cela n’était pas dans ses habitudes. Possessive ? Non plus, pour cause Sambre qui aimait également un amant, pouvait aisément le voir sans craindre la jalousie ou le courroux d’Eliane. Elle sait faire la part des choses…Aimer n’est pas Désirer, faire l’Amour n’est pas s’amuser avec une amante ou plusieurs.

Cette réplique l’avait noyée dans cette nostalgie, dans ses réflexions mais elle sorti rapidement de cet état pour se concentrer sur le plaisir charnel, ses lèvres, ses doigts, sa chair qui doucement l’embrase. La blonde n’avait aucune envie de soulager l’arrivante par une attention particulière, douce et délicate, non ce qu’elle aimait c’était la passion, dévorante, celle qui consume un corps et le mutile par quelques morsures et griffures ardentes et envieuses…Elle aimait la folie.

Mais c’était sans compter sur le raffut qui se fait entendre et qui anéanti tout plaisir, tout brasier. Que se passe-t-il ? La blonde fronce les sourcils avant de se voir basculer sur le côté par la brune. Les choses redeviennent sérieuses et Eliane ne compte pas attendre que les choses se précisent pour agir et l’arrivante semblait du même avis. Elle s’avance vers la soumise et la relève doucement avant de lui retirer son bandeau et la ceinture que lui avait placé la Fauve autour du cou.

Rhabille-toi vite ma belle...ça sent l’embrouille. Hâte-toi.

Fin du jeu, fin d’un moment intense qui aurait pu à jamais la marquer. Désormais les iris se font sombres, animés par une inquiétude pesante. Elle se rhabille, enfile à nouveau sa robe et la resserre. Son regard se porte sur la soumise qui en fait de même et elle acquiesce. Belle soumise qui était venue la rencontrer, belle femelle obéissante qu’elle ne désire pas laisser derrière elle. Qu’importe si elle était forte, combative en dehors de ses murs, pour le moment tant qu’elle était là, à ses côtés, elle restait sienne, soumise…Puis Shawie que penser d’elle, elle qui déjà semble comprendre et qui se laisse envahir par ce sentiment de survie. Quatre femmes, toutes différentes dans une même salle, toutes perverses, toutes aimantes…toutes ayant des attentions à revendre.

La blonde s’empare de la main de la soumise, enserrant ses doigts dans les siens pour s’assurer qu’elle la suivra au pas. Sa main libre, elle se pose sur l’épaule de l’arrivante, le ton n’est plus à la séduction mais à la réaction, la main n’est pas caresse elle est présente, ferme et sans le vouloir, elle lui montre l’intérêt qu’elle lui porte.

Attend, on va voir ensemble. C’était ainsi, elle conservera la main de la soumise dans la sienne et son regard planté dans celui de l’arrivante. Deux relations, deux intérêts si opposés.

La tête de la blonde s’aventure hors de la chambre et tirant sur le bras de le servile, elle reste toujours dans le couloir. A force de venir ici lieu, elle connaissait les quelques sorties, celle située derrière le comptoir, simple cave qui si on la longeait donnait vers un couloir plus étroit qui conduisait vers une trappe. Une communication entre une bâtisse située à quelques ruelles de là et la réserve. Puis, il y avait également la porte dérobée tout au fond de ce même couloir où elle se trouvait mais elle ne savait où cette dernière conduisait.

Dans le salon on s’agite, les putains se regroupent entres elles, les câlins cesses, certaines s’habillent, d’autres paniquées s’accrochent à celle qui est à leur côté. Sur la porte, ça gronde, ça cogne et à entendre les bruits, les voix masculines qui résonne par-delà la porte, cela ne présageait rien de bon. Les mâles étaient ce qu’ils étaient, voraces, des bestiaux bon à être marqué et égorgé comme tel.

La blonde s’avance pour se rapprocher du salon et elle voit déjà que les putains s’amassent derrière le comptoir et que dire de cette porte qui commence à céder…

Humph…Il ne nous reste que la porte de derrière…mais je ne sais pas où elle mène, il nous faudra être prudente…Je…

Pas le temps de finir la phrase alors qu’un fracas se fait entendre, la porte vient de céder et écarte d’un coup de pied violent, c’est une foule de visage masculin qui se dessine…Ils leur faut peu de temps pour pénétrer les lieux et c’est déjà le chaos…Tout se passe si vite que les tripes d’Eliane s’enserrent. Des putains sont saisit, frappées et les cris embaument la pièce au fur et à mesure que les cris pleuvent…Ils se rapprochent et la blonde recule brusquement. Regard fixé sur l’Arrivante qui ne semble nullement paniquée par cette situation, un calme qui l’intrigue et sait lui plaire.

Quelques gueux déjà s’avance alors que derrière elle, ça pousse, d’autres putains sortent des chambres alertées par les voix de leurs sœurs et elle cherche à se frayer un chemin pour les rejoindre…Elles se jettent dans la gueule du loup, force Eliane et la soumise à heurter un pan du mur alors que l’Italienne est de l’autre côté…

La haine monte en elle alors qu’elle désire détruire le crâne de ces putains qui les séparent ainsi…

Au fond du couloir !! Sa main libre se lève pour lui indiquer la porte dérobée, encore fallait-il y arrivre à cette fichue porte..

_________________

@citation de Joris-Karl Huysmans.
Envie d'un RP ? Envoyez un MP.
Baile
C'est donc à deux qu'elles iraient voir ce qui se cachait derrière ce tapage. Un instant, la Baile posa les yeux sur la main qui lui enserrait l'épaule. Indéniablement, l'inconnue était une femme à poigne, et c'était loin de déplaire à la chevalier. Puis l'urgence de la situation reprit le dessus et c'est avec détermination qu'elle la suivit à l'extérieur de la chambre.

L'agitation était incroyable, la peur et l'incompréhension se lisant sur les visages de toutes les pensionnaires du Lys. Drôle de nom qui avait fait sourire la Blanche quand elle l'avait su, elle qui se battait depuis des mois pour un Lys d'une toute autre couleur. L'idée de devoir se battre pour celui-ci lui traversa fugacement l'esprit. Elle n'imaginait pas encore qu'elle pût réellement rencontrer un quelconque danger, malgré les bruits entendus et qui n'avaient rien d'amical ni de prévu. Cependant, elle restait aux aguets, presque par réflexe.

Elle tentait de suivre la blonde sans la perdre de vue, ce qui n'était pas chose aisée avec la cohue des catins et des clientes qui, comme tout troupeau qui ne comprend pas ce qui arrive mais qui sait que ce n'est pas un bienfait, s'éparpillaient dans tous les sens et presque aveuglément. Une épaule qu'elle ne vit même pas la plaqua contre le mur, et elle fut brutalement séparée des deux autres femmes.

Au fond du couloir. Les mots avaient eu le temps de lui parvenir avant que les cris, un instant atténués, ne s'élèvent à nouveau, stridents et hystériques, leur révélant que les assaillants ne s'étaient pas contentés de défoncer la porte, mais s'avançaient encore plus à l'intérieur du lupanar. Cette fois, la Baile sentit le danger jusque dans ses entrailles. Sa main se crispa sur le pommeau de son épée jusqu'à faire rougir les jointures. Elle n'avait pas envie de se battre, mais elle réalisait qu'au-delà de sa réputation, si on la découvrait dans un tel lieu, c'était sa vie qui était en jeu en cette nuit. La sienne, mais aussi celle de dizaines de femmes, dont l'envoûtante blonde qui lui rappelait si terriblement Sadnezz.

Elle s'élança sans plus attendre vers le fond du couloir, un coup d'oeil par dessus son épaule lui révélant que l'Italienne la suivait, avec son ombre. Puis elle s'arrêta net lorsque la lame d'une hache étincela et attira son regard.

Nom de dieu…

C'est que la visite inattendue était plus qu'inamicale. Elle était potentiellement mortelle. Et si la Baile aimait les femmes d'un amour irréversible, il était hors de question pour elle de mourir dans un bordel, et d'y mourir ce soir. Elle réussit à saisir le bras de sa brève compagne et l'attira vers elle, lui demandant sans ambages.

Tu sais te battre?

Tout en parlant, elle avait promptement sortie sa dague de son fourreau et la tendait, manche en avant, à la jeune femme.

Tu vas peut-être en avoir besoin. Si c'est le cas, vise à ton niveau, le ventre, le coeur, là où tu peux de plus proche, pense à ton amie - elle désigna la jeune soumise - et tourne ton poignet sans états d'âme. Ces hommes sont venus pour tuer, et je n'ai pas l'intention de les voir mener à bien leur délirante entreprise.

Son regard était planté dans celui de la blonde. La tension du danger rendait son visage encore plus séduisant, et la capitaine retint un étonnant mouvement vers elle, et vers ces lèvres qu'elle avait soudainement eu envie de mordre et d'embrasser.

N'oublie pas: sans états d'âme…

Elle ne voyait pas d'issue pacifique à cette soirée, et elle priait que ces hommes ne soient que des brutes assoiffées de sang, autrement plus facile pour elle de vaincre que des soldats ou combattants de profession.


_________________
Edghel
Une soirée comme une autre : Dépravation , alcool et relations charnelles qui amène notre blondinet à trainer dans le coin. Bien sûr , comme il se fourre toujours au mauvais endroit et que ce genre d'histoires finissent toujours par lui retomber dessus que ce soit par la culpabilité , le manque que ce genre de pratiques peut générer ou simplement les ennuis qui l'amène à se battre partout là ou il passe. On vous l'aura dit..Le blond c'est jamais tout bon.

En cette nuitée , l'homme avait trainé dans un tripot mal-famé ou il avait partagé plus d'une chope aux cotés de gens dés plus recommandables au cours d'un jeu de carte endiablé..Ou les couleurs de celle-ci voletaient doucement d'une main à une autre pour s'écraser au centre de la table en vieux bois laissant apparaître moultes craquelures signes du temps qui passent et des souvenirs que laissent les badauds qui trainent ici : Traces d'un rejet stomacale , de salissures ou poussières , de traces de chopes ou de coups portés à celle-ci ... La rage d'un Homme est capable de laisser une trace dans l'histoire après tout , que ce soit sur une table ou dans les récits poétiques de ses aventures.

Pour le blond , aucunes de ces fioritures..Non , à cette époque l'homme est encore auprès de sa femme avant sa prétendue disparition..ou plutôt la tentative de quitter ce monde par ses propres moyens et surtout sa propre volonté. Non , rien de très propre en somme..Ce qui finalement sied bien au lieu que fréquente cet énergumène à la chevelure dorée.
C'est alors qu'entre en scène un homme au demeurant sympathique et vêtu tel un moine accoste une table voisine ne laissant pas indifférent les soulards avec qui il partage ce moment de franche rigolade .. Qui a dit que l'alcool n'était pas fédérateur ?
Les paroles arrivent rapidement à leurs esgourdes tandis que le père prononce des mots qui sonnent avec tendresse aux oreilles blondes : "écus..Femmes.. Pécheresses .. " et les douces promesses d'une nuit d'aventure ainsi que la possibilité pour le blond de mettre sa famille à l'abris du besoin un temps décident le blond à se lever , accompagnés des hommes mal-rasés devenus des compagnons d'comptoir pour suivre l'attroupement jusqu'au lieu des péchés les plus inavouables.

Rapidement atteint , l'objet des désirs est en vue : Femmes faibles , richesse , oppulence..les un rêveurs poussent les plus bourrus à l'avant de la troupe qui déjà s'imaginent entrain de perpétrer ses actes malsains. La foi n'est-elle pas guide de la bonne conscience ? Et comme dans tous ses débordements , elle conduit l'homme à en oublier ses préceptes pour se vouer à se qui réprouve : La violence et le mal fait à autrui.
La soirée promet de chauffer.. Prêt pour un peu de tendresse au pays de la pureté et de la douceur ?


-"Ouvrez ou n'allions vous faire rotir la couenne, péchr'sses!"

Les caillasses viennent tinter contre les vitres , et la force s'amplifie venant frapper les volets puis la porte. Doucement , la meute aiguise sa soif de sang.. La haine monte et l'adrénaline gagne la foule qui scande des chants contre les pécheresses.


-"Ouvrez! Ouvrez! "


Toujours aucune réactions de l'antre..alors que les hommes s'excitent ne tenant désormais que peu en place. Il est temps de passer à l'acte..Et ces pauvres fous de détruire la beauté de l'Amour en quelques secondes sablier en main.
Tandis que devant s'élève un amas d'acier prêt à enfoncer le maigre bois qui les empêchent d'accéder à leur but. Alors que l'attente se fait de plus en plus pesante..un homme encapuchonné se saisit doucement de l'instrument qui en quelques coups fait s'effondrer la frêle porte désormais écrasée sous les pas des hommes.
Facile de détruire..Mais de reconstruire .. Ceci est loin d'être sûr..Aurait-il pensé aux conséquences de leurs actes pour les maisons voisines ? Qu'en était-il des pauvres âmes qui résidaient ici dans le plus grand secret ? Il est trop tôt pour ces soiffards de reconnaître leurs vices..Et bientôt ils reconnaitront leurs fautes..Ou pas , couvert par le courage d'affronter le Mal qu'invite le prêtre à combattre. Pour le blond , rien ne change..Son hypocrisie totale envers le dogme et son sadisme qui se révèle le pousse à ne pas réfléchir tandis qu'il devient loup de cette meute..Le sang montant au tempe alors qu'il extirpe son poignard de son gilet..Sourire carnassier à l'appuie.

Tout le monde se bouscule..La propriété qui semblait être une belle bâtisse bien décorée est retournée manu-militari , les catins projetées contre les maigres fauteuils alors que déjà beaucoup en profite pour accomplir leurs besognes de ce que l'on peut considérer comme animaux en rûtes à cet instant. Le blond , remettant son couvre-chef avec raffinement après avoir été quelque peu bousculé et laisser les renards se faufiler dans le poulailler , s'aventure avec tranquillité vers un meuble en extirpant un sac de voyageur et rassemblant des vêtements de bonnes factures , des tissus et quelques pièces trainant de-ci de là..Des petites sculptures , des vases de porcelaines et tout ce qu'un riche bourgeois rêve de mettre pour garnir son habitation.

Il tourne la tête , avant de s'aventurer dans une autre pièce , tandis qu'il manque le flot de sang d'une pintade égorgée..Laissant sa gorge dégorger le maigre reste de vie qui lui reste et que le liquide rouge ne se répande tranquillement dans l'entrée de cette pièce. Un homme attrape une catin la tirant avec vigueur vers un coin de la pièce , et rapidement ses cris entremêlés de peur quoi que d'excitation emplisse celle-ci. Le blond , lui attrape une catin qu'il invite à se dévêtir pour récupérer ses effets personnels en profitant pour tapoter le petit derrière avec amusement et de lui glisser à l'oreille : Files..Et sauves ta peau , en espérant que tu ne tombes pas sur un homme pendant ta fuite. Ricanements sadiques..Une femme nue dans des ruelles aussi mal-famées est une proie facile , il le sait..Mais n'est-il pas joueur et plein de bonne volonté de laisser celle-ci s'échapper.

Tandis que les pécheresses supplient , hurlent ou s'endorment dans la joyeuseté ambiante. Le petit sourire amusé du blond laisse entrevoir un coté malsain qu'il ne se connaissait pas... Qui pourrait se targuer d'apprécier de voir des résidus d'estomac honorer le sol ou le liquide de petites veines désormais entaillées colorer le sol.. Il y a bien les quelques étincelles qui doucement embrasent la situation qui laissent échapper un sentiment de surprise ..Un spectacle grandiose à son goût..
Mais déjà , les plus coriaces se débattent , et les plus vigoureuses partent à l'affrontement..Massacrées pour la plus part. Mais au fait ? Ou est donc la patronne ? Comme dans toutes bonne seigneurie..Il est coutume de tuer le propriétaire pour lui prendre ses terres.
Et en ces terres de luxure..Ou règne la débauche , il est temps de saigner la harpie maitresse des lieux ! Cette pensée glace le sang du blond avant de crier de toute voix :


Que pour Aristote coule le sang du Malin ! Et que ses chairs corrompues se répandent ! Frères ! Répandons la pureté en ces lieux !


Folie meurtrière d'hommes qui se voulaient répandre le Bien; finissent par tomber dans le piège de celui qu'il voulait annihiler.
Cristofo
Je suis le bruit et la fureur!*

Ou plutôt, il ne l'était pas, mais y participait, l’entraînait, dominant le tourbillon lorsqu'il avait ouvert la porte à grand coup de hache, l'abandonnant, le délaissant maintenant qu'il ne servait plus ses desseins. Le borgne encapuchonné ne cherchait pas, comme tous ces imbéciles avinés et ce prêtre, à punir les putains ou à rendre la justice divine; lui voulait quelque chose de plus papable, de plus matériel; la caisse. Aussi était-il pressé de mettre la main -ou plutôt la hache- sur la patronne, pour lui faire cracher le magot. Après, il se foutait de ce qu'il adviendrait d'elle; qu'elle tombe entre les griffes de la horde masculine ou qu'elle s'en tire, il n'en dormirait pas plus mal.

Cela faisait bien longtemps que l'Hispanique ne cauchemardait plus après avoir donné la mort ou l’avoir regardé dans le blanc des yeux; les horreurs de la fin de la Reconquista et la lutte permanente des armées de Castille et d'Aragon contre le royaume de Grenade, la folie religieuse qui régnait lors des combats dans la péninsule endurcissaient vite un homme. Ainsi, le gamin madrilène émotif et sensible avait fini par se changer en une machine à tuer, espèce de carcasse d'acier et de muscles juste bonne à massacrer, incapable de réfléchir, de ressentir les sensations que les autres hommes, ceux qui ne connaissent pas, qui n'ont pas vus l'horreur même, ressentent toujours. Etre mercenaire, ce n'est pas seulement jouer sa vie contre quelques pièces; c'est donner sa vie, c'est se distinguer du reste de l'humanité par une marque aussi infamante et indélébile que la marque au fer rouge des voleurs. Même bien des années après avoir raccroché les armes, les anciens du métier -ils sont rares, très rares- sont incapables d'oublier le sifflement des volées de traits mortels, les roulements lancinants des tambours, la sensation de fin du monde lorsque les chevaliers, centaures de fer, chargent en rang serrés et lorsque la terre tremble comme sous les sabots de mille démons aux pieds fourchus. Ils ne peuvent oublier le visage des copains agonisants, atrocement mutilés, le soir après les combats, tandis que monte, du champ de bataille, en même temps que des nuées de corbeaux, la funeste mélopée des agonisants. Impossible d'oublier cela; personne ne sort définitivement du métier de mercenaire; trop marquant. Mais, par chance, bien peu sont ceux qui, échappant au fer, aux épidémies, à la gangrène, vivent assez longtemps pour pouvoir se souvenir.

Bref, le brun, jetant un coup de son unique oeil autour de lui, aperçut un couloir perpendiculaire à la salle. Se frayant un chemin à coups de coude, hache à la main, il parvint à l'entrée du corridor. S'avançant encore, il vit que sa hache le gênait pour se fendre un passage parmi le tumulte qui enflait: il sentait contre son dos des mains de femmes, des griffures, qui tentaient en vain d'écarter ce gaillard du passage que sa carrure bloquait. Abattant une première fuyarde qui passait en courant à coté de lui d'un coup au ventre, il saisit la cognée à deux mains et l'envoya, tel un monstrueux projectile, dans le dos d'une putain qui, à demi nue, tentait de s'enfuir. La malheureuse fut soulevée par l’impact et s'écrasa au sol, morte sur le coup, au pied de deux donzelles qui faisaient front. Le colosse secoua sa tignasse brune qui était apparu lorsque son capuchon avait été auparavant arraché dans la mêlée. Dans un grincement métallique, l'épée jaillit de son fourreau; elle allait bientôt verser son premier sang. Le barbu se doutait que parmi ces deux-là, l'une était celle qu'il cherchait. Sans doute celle qui venait de tendre à son amie une dague; elles comptaient donc se battre.

Le flot des fuyards ralentissait autour d'eux; d'un coup de taille, le brun faucha une cliente richement vêtue qui se tordit quelques instants sur le sol, retenant d'une main ses viscères qui s'échappaient de l'ouverture béante du ventre, les traits défigurés par la douleur. Après deux convulsions, elle se raidit puis s'immobilisa; la Mort avait eu une victime de plus aujourd'hui. Ailleurs, dans le salon, c'était le chaos; les hurlements des femmes battues, violées, égorgées, les cris enthousiastes du prêtre et les grondements sourds des brutes excités par la vue du sang et de la chair nue se mêlaient, rebondissant entre les murs, pour former un seul grondement, une seule clameur démente. Par chance, les brutes, toutes entières à leur soif de sang de occupés à assouvir leurs bas instincts, n'avaient pas encore remarquées que le gibier le plus intéressant se trouvait ici, et non pas parmi les clientes et les putains hurlantes. Un seul s'y risqua, un marin à la bedaine saillante et l’haleine empuantie. La dague du brun traversa le crane de part en part, s'enfonçant sous la mâchoire et ressortant, pointe sanglante, au milieu du cuir chevelu; le colosse y avait mit tant de force que l'arme resta fichée dans le crane de l'homme, qui s'écroula lourdement. Le mercenaire ne partageait pas son butin. Mais le temps pressait, les autres arrivaient à la curée, appelés en cela par un blondin qu'il avait remarqué en train de fouiller dans des tiroirs. Le borgne tourna son unique oeil vers les deux femmes, épée au poing.


Si vous m'donnez pas la caisse j'donne pas cher d'vot' peau...

Lucas avait dû hausser la voix pour se faire entendre. En même temps, l'épée solidement tenue à deux mains, il avançait vers les deux amantes courageuses. Ou inconscientes. Le brun était un professionnel de la guerre, un excellent bretteur; lui ne doutait pas un instant de tailler en pièces ses deux adversaires féminines.

[*Dédicace à un homme politique dont je tairait le nom.]
Eliane_
Savait-elle se battre ? La question parvint à son esprit tel une claque donnée avec puissance à son orgueil. La réponse était malheureusement évidente pour elle…Non. Mais c’est une chose à laquelle elle comptait remédier tôt ou tard…En revanche, passant outre cette claque délicate, la blonde remarqua avec surprise l’assurance de l’amante concernant le combat. Des conseils simples et efficaces sont donnés et la brune est déjà prête à répondre en cas d’attaque directe, sereine, confiante…
Puis, cette passion incandescente qui se loge dans son bas ventre et qui désire s’apaiser à travers un baiser….Une approche que la brune frêne mais à laquelle la blonde répond avec ardeur. Sa main se glisse dans sa nuque, appuyant sa chair alors que ses lèvres rencontrent les siennes. La situation périlleuse avait quelque chose d’intense, d’électrique…Les putains hurlent, des gémissements de plaisir se mêlent aux derniers soupirs que certaines rendent…Un trouble, un monde à part où le sang et la violence se propage sans honte et sans limite…Un chaos dont elle doive s’échapper, à tout prix…

Poussée contre la paroi du mur, elle écarquille les yeux et empoigne plus fermement le manche de la dague. Elle avait une soumise à protéger en plus de sa propre vie, une soumise qu’elle connait depuis peu et qui avait su la choisir elle, parmi d’autre…Un honneur certes, mais également une lourde responsabilité…Sa main droite maintient l’arme et sa main gauche le poignet de la Servile…Il leur faut rejoindre à tout prix l’autre sortie, l’unique issue restante.
Sous ses yeux, le monde qu’elle avait su trouver enivrant il y a peu, dévoile alors un autre visage…Celui qui passé outre l’adrénaline, se compose du sang et des viols de ses femmes, de pillage et de meurtre...
C’était là un lieu de plaisir féminin qui se trouvait ravagé par des pillards et des religieux…Son cœur se vrille sous ce spectacle, la nausée la prend d’avoir pu trouver dans ce chaos une once de plaisir. Son sadisme était grand mais sa passion pour les femmes, bien plus encore.
C’était là des connaissances, des amantes, des putains qui se trouvaient confrontées à une violence sans nom…gratuite et immonde. Son regard se perd alors dans ceux de la combattante, elle lui fait comprendre sa haine, son écœurement…Tourner le poignet, broyer les chairs…Ho oui, elle allait s’appliquer et si sa passion sadique vient à épouser sa rage, elle privera ces hommes de leurs virilités sans aucune vergogne…

Enserrant le poignet de la soumise, elles avancent vers le couloir, se rapprochant tant bien que mal la sortie. Bousculées, les pieds écrasés, les jeunes femmes remontent ce courant et Eliane cherche continuellement des yeux la guerrière…Ne pas la perdre, ne pas la laisser se faire ensevelir par cette marée humaine et paniquée…

Puis soudain le temps se brise quand une voix rauque et puissante s’élève…Un borgne se dresse devant elles, armé et décidé…La blonde aussitôt repousse quelques putains, rejoignant alors la guerrière dont elle avait su être séparée…Les trois observent, quasiment silencieuse…Eliane se tourne vers sa soumise…Cette dernière avait son propre fourreau, sa propre épée…une combattante ? Si oui, il lui fallait avouer cela maintenant…

Tu sais te battre ? Si oui, ne prend aucun risque inutile mais on va devoir lui passer sur le corps pour atteindre la sortie…

Après tout..à trois..enfin, plutôt deux et demi, c’était faisable contre un seul homme…

_________________

@citation de Joris-Karl Huysmans.
Envie d'un RP ? Envoyez un MP.
Jipdoly
Tout se bouscule, le temps devient lourd...
Il se passe quelque chose. Son bandeau est ôté, elle voit l'inquiétude de la Sublime. Elle se relève, se prépare rapidement et suit le mouvement imposé.

Sortie de la chambre, chaos, cris, bousculade, désordre.
Ses sens sont en éveils, même si pour l'instant elle se contente de suivre. De nager dans cette marée humaine tout en gardant les yeux posés sur celle qui fait battre son sang et son coeur. Sa main libre est crispée sur l'épée des Assombris. Telle la louve qui sent sa nichée menacée, elle sent ses poils se hérisser. D'ailleurs, le mouvement n'est plus. Du moins seule la foule de putains désorganisées continue. Elles, les trois femmes point ne bougent maintenant.

Pourquoi?
Devant elles, un grand borgne. La louve est maintenant menacée, la Docile veut défendre celle qu'elle aime et qui ne l'a pas abandonné dans ce tumulte. Alors doucement, elle se dégage de la main de la Sublime et va rejoindre la Guerrière devant elles. Sublime collée contre un mur, protégée par la Louve et la Battante. L'épée des Assombris résonne de façon lugubre quand elle sort de son fourreau. Son qui annonce la venue de la Mort, Louve qui défend, Louve bénie qui est née pour se battre, Louve du jour et de la nuit, aux caractères opposés et pourtant si complémentaires.
[/i]
_________________
Cristofo
Sourire sarcastique sur la face ravagée du colosse. Les deux étaient désormais trois ; une femme venait de s’avancer, et de tirer le fer. Inconsciente… Le borgne la regarda de haut, de très haut, l’écrasant par le regard avant de le faire par ses muscles d’airain. Rapide coup d’œil. Les putains ne passaient plus ; le couloir n’était pas assez large pour permettre aux trois femmes de se battre en même temps. L’Hispanique fit encore un pas :

D’vriez pas tant faire de manières…

Cette fois le ton était dur, brutal, tranchant comme le fer, annonciateur de mort. Avançant encore d’un pas, le brun écarta de sa botte le cadavre d’une putain qui gisait au milieu du corridor, répandant son sang et le contenu de son ventre en un hideux mélange sur le sol.

Derrière lui, l’horreur continuait. Cris de plaisirs et d’excitation, hurlement de bêtes traquées des putains forcées, salies par l’orgueil des hommes, cris de folie des tueurs mystiques. Et lui, mercenaire, colosse, planté dans ce couloir épée à la main, avec à ses pieds le corps martyrisé d’une de ses victimes. Folie, folie… Mais se battre, se battre encore pour de l’or que l’on dépensera avec des putains dans les bas-fonds des villes, pour un argent que l’on boira jusqu’à en rouler sous la table et vomir, comme pour se purger de toute cette vie atroce. Comme ces pièces, que l’on jouera aux dés, car il faut en profiter avant la flèche, avant le coup d’épée qui nous déchirera les chairs, qui nous fera tomber, comme sont tombés devant nous d’autres hommes. Puis mourir. Voilà pourquoi il était dressé, telle une statue à la beauté païenne et barbare, voilà pourquoi il avait mis à mort et pourquoi il était près à en faire autant : pour vivre. Vivre sur le sang, sur les corps. Mais vivre.

_________________
Jipdoly
Des pupilles noires qui deviennent peu à peu piquetées d'or.
L'imbécile ne sait pas, il ne peut pas savoir que la Louve est une combattante aguerrie, qu'elle a déjà fait ses preuves, qu'elle n'a pas obtenu sa charge pour rien. C'est un adversaire à sa mesure, elle le sait et elle n'a pas peur.
Cet homme qui la regarde de haut, elle sait déjà où le frapper pour entendre craquer ses os et le voir tomber à ses pieds. Mais comme tout homme, il est trop sûr de lui et la Louve veut en profiter. L'épée des Assombris devant elle, elle fléchit légèrement les genoux, sans esquisser le moindre geste.
La Louve sait qu'il faut attendre, patienter pour que la proie s'enhardisse mais la proie devant ne PEUT pas le savoir, ne peut pas savoir que la Louve va vaincre car une louve défends toujours ce qui lui est cher.
L'imbécile pense qu'elles ne pourront pas se battre à deux dans cet espace, mais la Louve connaît un moyen et elle sait, elle sait que sa proie aura peur quand elle lui prouvera qu'il n'est rien qu'un morceau de viande. Alors elle lira la crainte dans ses yeux et s'en ira par la voie ainsi dégagée.
Mais pour l'instant, la Louve attend un geste de la Combattante, elle ne veut prendre de risque comme lui indique sa raison et son coeur, la voix qu'elles écoutent: la Sublime.

_________________
Baile
[Tu es le tumulte et le fracas!!!!!!*... Maintenant file-moi des boule quiès steuplé....]



Les cris de peur et d'agonie se turent brusquement lorsque la Baile ferma les écoutilles de son esprit, le temps de profiter de cet ultime baiser, dont elle s'abreuva comme on s'abreuverait d'une potion magique avant d'attaquer une horde de barbares Romains. Ou de fanatiques.

Si vous m'donnez pas la caisse…

Ou encore de rapetouts avides d'or. Impossible de dire lequel de ces spécimens était le plus dangereux des trois, et le chevalier n'avait aucunement l'intention de sous-estimer l'un ou l'autre. La parenthèse labiale rapidement fermée, elle examina la situation sous tous les angles, et la conclusion lui sauta tout aussi rapidement aux yeux: sortir d'ici sans égratignures allait relever du miracle, en sortir sans mourir de l'exploit.

Se rabattant donc sur l'exploit, autrement plus accessible que l'intervention divine, elle décida qu'il était plus facile de négocier (avec) un obstacle assoiffé d'or que de gérer des fous furieux avides de sang. Elle tenta donc crânement sa chance, investissant dans quelques précieuses secondes, et espérant que les loups affamés continueraient de s'intéresser aux autres femmes - paix à leur âme - et ne remarqueraient pas leur présence.

Non mais tu crois quoi? Que la caisse d'un bordel se trouve en libre accès? Elle est bien cachée mon vieux !

L'épée qu'elle tenait maintenant à la main cassait légèrement le rôle de la mère maquerelle qu'elle tentait d'endosser, néanmoins elle poursuivit avec tout autant d'assurance, sortant de sa chemise la bourse qu'elle avait emportée avec elle et qu'elle avait eu la présence d'esprit de remplir à ras bord avec tous les deniers qui constituaient sa maigre fortune de militaire.

Le geste du poignet qui suivit était des plus théâtraux, et la pensée fulgurante qu'elle avait raté sa vocation traversa l'esprit de la capitaine. Elle lança la bourse de cuir aux pieds de l'homme qui détonait au milieu des autres et ajusta son sourire avant de lui dire.

Voilà la recette de la nuit. Enfin du début de la nuit, avant que vous ne gâchiez la fête quoi.. Si tu veux le reste, il faudra nous aider à sortir d'ici. J'ai un beau magot enterré bien au chaud pas très loin de la maison.

Elle jeta un oeil à l'Italienne et à la jeune fille qui la suivait, l'air de dire: si ça ne marche pas, je fonce dans le tas, vous foncez après moi. Elle tenta d'ajouter "mais vous faites attention à ne pas me blesser hein?", mais avec les yeux, ça n'était pas évident, déjà qu'elle n'était pas sûre d'avoir bien fait comprendre la première partie...







* Allusion au même homme politique que le joueur du méchant borgne...
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)