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J'ai vraiment cru au bonheur...

Sybille_von_frayner


- Un jour, j’ai rêvé du bonheur…

Il était là, si proche, à portée de main… J’ai failli le saisir… Je le tenais… Et il s’est évanoui comme ces spectres malfaisants qui vous torturent l’esprit ! Ils apparaissent et disparaissent, jouent avec vos nerfs, vous font hurler de douleur…

Il ne manquait presque rien. Un sourire d’enfant, un regard pétillant, une menotte tendrement agrippée à mes doigts…

Il était trop tôt, beaucoup trop tôt…

En mon sein il aurait dû rester blotti… Quel destin injuste arrache des entrailles de sa mère le bébé de ses rêves la plongeant dans la tourmente ?

Je l’ai mille fois imaginé, cet enfant à naître. Dans mes songes les plus beaux, je le berçais avec une infinie tendresse. Mes yeux de mère le détaillaient comme on détaille un trésor inestimable. Il était là, tout contre moi… Puis, insidieusement, il a été happé par le néant…

Quelle mère suis-je pour n’avoir pas su le protéger ? Quelle épouse suis-je pour n’avoir pas su offrir à l’homme que j’aime le plus légitime des cadeaux ?

Uriel…

Uriel m’aime sans limite. Il m’a donné tout ce qu’un homme peut offrir à une femme. Sans concession, il m’a fait don des plus beaux moments de ma vie. Et regardez comme je lui rends mal ! Il m’aime et moi, je ne lui apporte que chagrin et désolation !

Je suis morte quand mon bébé m’a été arraché. Au-dedans il n’y a plus rien à sauver…

Je suis morte quand j’ai compris que jamais je ne rendrai mon époux heureux. Cet homme si juste et si bon, aimant, apprécié de tous… Il mérite tellement mieux qu’une femme inféconde, stérile, sèche, vide… La Lorraine surement m’en voudra de le faire souffrir. Lui je sais que non… Je sais que jusqu’au bout il me soutiendra. C’est pour cette raison, qu’il faut que je coupe le lien, pour qu’il puisse vivre heureux… débarrassé de moi, de mon désespoir… enfin…

A notre bonheur, il ne manquait presque rien ! Et aujourd’hui notre existence n’est qu’un désert peuplé par des pleurs venus de l’au-delà…

Car je l’entends… Oui… Au risque de vous choquer, j’entends mon enfant pleurer. Je l’entends qui m’appelle. Il a besoin de sa mère. Je dois le consoler… La nuit surtout, il doit avoir faim ! Pourquoi est-ce qu’on m’a obligée à le mettre dans une boîte ? Une boîte sombre, sous la terre… Ce n’est pas là sa place ! Sa place est dans mes bras, tétant mon sein…

La nuit, je me lève dans la pénombre, quand tout dort et partout, je cherche d’où viennent ces pleurs. Et à chaque fois ils me mènent à sa tombe. Est-il vraiment mort ?

Caoimhim, dis-moi… Dis-le moi toi qu’il n’est pas mort… DIS-LE !!! Mon frère de cœur… Dis-moi que je fais un cauchemar, que le réveil est proche ! DIS-LE MOI PAR PITIE !!!!!!!

Autour de moi, tout le monde me regarde avec effroi. Ils ont tous pitié. Ils me pensent folle à lier !

JE NE VEUX PLUS VOIR PERSONNE ! ALLEZ-VOUS EN !!!!

Lison, Lison, toi qui m’aimes depuis toujours, toi qui m’a élevée comme ton propre enfant… Toi, ma seconde mère… Je vois dans ton regard l’inquiétude. Je lis dans tes yeux la crainte de me perdre… Mais tu ne peux pas me retenir. Pourquoi refuses-tu que je vois mon bébé ? Laisse-moi y aller. Après je reviendrai, avec lui… Je te le présenterai… Fais-moi confiance Lison… Laisse-moi faire… S’il te plait ! S’IL TE PLAIT !!!

NON ! Ne dis pas que j’ai perdu la tête ! Tu ne les vois donc pas ces spectres, là tout autour de nous. Ils nous guettent, ils rôdent ! Je ne peux pas laisser Syphaël entre leurs griffes ! Il faut que j’aille le chercher !

Ouvrez tous les yeux ! Ce n’est pas moi qu’il faut observer ! Ils sont là, ils ont pris Syphaël et maintenant, c’est pour moi qu’ils viennent !

J’ai l’impression de hurler, le visage déformé par la douleur. Je hurle et pourtant aucun son ne sort de ma bouche. Je gesticule pour que vous compreniez et vous, vous ne voyez rien ! Vous ne comprenez rien…

Je suis morte quand mon bébé m’a été arraché. Au-dedans il ne reste rien à sauver…

Je veux glisser dans l’astral moi aussi. Je veux juste qu’on me laisse mourir… Laissez-moi mourir, pour retrouver la paix… Mourir pour retrouver mon enfant… Mourir pour que plus jamais la douleur ne me tourmente…

Laissez-moi mourir maintenant…




Sybille, après la perte tragique de Syphaël, a décidé de ne plus s’alimenter. L’enfant a emporté avec lui la raison de la duchesse. Dès lors, elle a perdu toute notion de temps et d’espace. Tous ses repères sont morts avec le nourrisson. Qui aurait cru que cette jeune femme si vive, à la carrière politique fulgurante, finirait un jour aliénée ?

Malgré l’amour de ses proches, le désespoir, trop lourd à porter, a eu raison de la fragilité mentale et physique de la jeune femme.

Un matin de novembre, alors que les jardins du domaine était couverts de givre, on trouva la dépouille émaciée de la duchesse dans sa couche. Elle s’était éteinte silencieusement, désireuse de fuir un monde qui n’était pas fait pour elle…

Au dehors, sous les fenêtres de la chambre de Sybille, la tombe de l’enfant tant espéré trônait comme un pied de nez à la vie elle-même. La fatalité a frappé et ce jour-là, le deuil et le chagrin s’emparèrent de la mesnie. Tous avait secrètement espéré une rémission, jusqu’à la dernière minute. Mais Sybille, trop faible, fatiguée de lutter, s’en était allée les laissant livrés à eux-mêmes… Abandonnant son Uriel...


Petite parenthèse HRP pour un moment fort en émotion…

J’incarne le rôle de Sybille depuis janvier 2008. Cela fait donc presque 4 ans. Un sacré bail n’est-ce pas ? ^^

De tous les personnages que j’ai pu incarner, celui-ci reste le plus abouti. Je suis heureuse de pouvoir dire que j’ai fait de très belles rencontres sous Sybille, ainsi que des RP de grande envergure. J’y ai passé beaucoup de temps. Mais l’investissement en valait la peine. Je n’ai, pour ma part, aucun regret.

Comme beaucoup ont pu le constater, je ne joue presque plus. Certains d’ailleurs doivent se demander qui est Sybille. C’est là un signe qui ne trompe pas… Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, je crois qu’il est temps à présent de tourner une page.

Je tenais, grâce à ce dernier post, à remercier toutes les personnes qui ont pris part à l’histoire de Sybille, que ce soit de prés ou de loin. Il y en a énormément… Pourvu que je n’oublie personne ! Si c'est le cas, soyez indulgents. Il n'est pas simple de faire le résumé de quatre années en quelques lignes... ^^

En tout premier lieu, merci à mon adorable Uriel et à son joueur si patient. Tu sais à quel point tu as illuminé tout ce que j’ai pu entreprendre avec toi. Merci pour tout ce que tu m’as apporté et tout ce que tu m’apporteras encore !

A mon Caoi, tellement prévenant. A son joueur, tout aussi impressionnant de sincérité. Qui sait si on ne se recroisera pas dans une autre vie ? A suivre…

A mon Ellebasi, adorable bout de femme, toujours aux petits soins pour les autres. A sa joueuse si douce, toujours à l’écoute…

Pensée aussi pour tous les membres de la famille de Sybille : Fedy, Mun, Flavien, Arman, Chlo, Eno, Flam, Ceraphin, Arielle, Guise, Béa, Phenix ainsi qu’à tous les cousins et cousines, il y en a trop pour tous les nommer.

Merci à tous ceux qui ont joué le jeu de la politique avec Sybille : Bambou, Zara, Sabifax, Floche, Barberine, Elisette, Constance, Isis, Lavania, Marjolainne, Kyroper, Victorinne… etc…

Une pensée pour Cata, Edelmir, Sébastien de Belrupt, Œdipe, Ecaterina, Domi, Dide, Wymil, Perseus, Rosanna et Zya…

J’espère n’avoir oublié personne… Je sais que beaucoup dans cette liste ont cessé de jouer. C’est là la valse des RR. A mon tour maintenant de les rejoindre…

Merci à toutes et à tous d’avoir participé à l’enrichissement de mon personnage. Je pars le cœur un peu lourd. Normal… C’est qu’on met beaucoup de nous dans nos marionnettes ! ^^

Bonne continuation et bon jeu à toutes et à tous ! Au plaisir…

_________________
Uriel




Tant de temps qu'elle n'avait voulu le voir.

Par plusieurs fois, Lison le lui avait signifié, le regard triste. Lui avait respecté son Libre-Arbitre, ce "cadeau" donné par Dieu qui faisait que les humains agissaient à leur guise.
Lui n'avait jamais voulu la forcer.

Elle s'était retirée, un jour de printemps, dans son Castel, pour protéger leur petit trésor du monde et de ses vicissitudes. Il avait respecté ses volontés.
Longtemps, il avait attendu des nouvelles, de savoir lorsqu'il pourrait voir sa fille ou son fils ... mais jamais ne vint l'heureux événement.

C'est le cœur meurtri qu'il continuait à battre a campagne, rendant service au peuple, une fois encore, à ceux qui étaient dans le désarroi ou simplement qui souhaitaient sacrement.
Et si elle avait eu besoin de lui, en fin de compte, et si elle avait attendu que justement il force le passage plutôt que de respecter son silence ? N'était-ce pas de sa faute à lui, après tout ?

On lui avait alors rapporté la triste histoire, celle d'un enfant né trop tôt, un enfant dont les cris auraient du émerveiller Herbéviller, mais au lieu de cela, c'était un silence de mort qui s'était abattu sur le Castel, une chape de chagrin éternelle, une douleur plus forte que l'inestimable perte.
Mais au delà d'être triste, le récit devint sinistre, une autre femme avait remplacé Sybille, une femme qui lui ressemblait physiquement, mais dont l'esprit était différent. Criant, hurlant, voyant des fantômes, elle refusait toujours de le voir. Lui ne se plaignait pas, écoutant le chagrin des autres et gardant bien le sien.

Son choix, il l'avait compris, était de rejoindre ce petit être, cette âme qui avait tissé ce lien avec elle.


Un jour, un matin de novembre, il trouva enfin cette porte ouverte, cette porte qui si longtemps avait été fermée.
Elle était encore vêtue noblement et dignement, une robe de chambre en lin, de couleur écru, sa main pendait hors du lit, les manches tentant maladroitement de cacher les griffures et blessures de ses avant bras. Les yeux ouverts, rougis et secs d'avoir trop pleuré.
Sybille semblait lui sourire lorsqu'il s'agenouilla et embrassa son front.

Il lui restait un souffle, la dernière étincelle, il retrouva celle qu'il était, quelques instants, comme si son être intérieur avait attendu cette ultime minute ... s'en rendait-elle compte ?
Un fugace "je t'aime" furent ses derniers mots et il sentit la pression des doigts se relâcher tandis que lui aussi prononçait les mêmes paroles.

Serrant les mâchoires, les larmes se mirent à couler, silencieuses, son seul et unique amour venait de partir. Son autre ...
Ego te absolvo ... moi je t'absous.

Au moins rejoindrait-elle Dieu avec une âme immaculée, c'était le moins qu'il pouvait faire, dans l'espérance de la revoir un jour.

... Seigneur ... daigne la recevoir dans Ton royaume, permets-lui de retrouver ce petit être si cher à son coeur. Ne détourne pas Ton regard d'elle. Donnes-lui mes bonnes actions si il le faut, car c'est elle qui m'a fait meilleur. Moi j'importe peu, qu'elle trouve enfin le bonheur éternel.


Le poids de la tristesse tomba sur ses épaules et tel Atlas portant le globe terrestre, c'est un homme vieilli, anéanti et les épaules affaissées qui quitta la chambre.

Aujourd'hui, elle venait de le laisser, choisissant l'enfant plutôt que lui ... mais il comprenait son choix et ne lui en tenait pas rigueur. Il l’aimait et l'aimerait toujours, ce serait son seul et unique amour ...
Il était mortel, eux deux étaient immortels maintenant ...


Petite parenthèse HRP pour un moment tout aussi fort en émotion ...

... et merci à toi, ma compagne de jeu. Quelle perte immense pour le monde du rôle-play.
Tous ces plaisirs ont été partagés, de longues heures à discuter, à jouer, à faire vivre et acquérir de la profondeur à nos personnages. Tant de moments agréablement forts et aucun regret.
A nouveau merci et à tout bientôt, dans une autre vie ^^.

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