Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP/IG] Chevauchée en Quercy

Cooky
La lune, les ombres, le paysage, tout semblait fort différent une épée à la main. Était-ce l'excitation ? La peur ? Ou le froid peut-être ? Elle n'aurait su dire exactement ce qui rendrait cette nuit si étrange .
En cet instant, elle ne sentait plus grand chose, elle se contentait de voir, d'observer. Les yeux grands ouverts, elle regardait autour d'elle avec une acuité renouvelée, cherchant à saisir le moindre détail, à deviner le moindre contour.
Contrairement à nombre de ceux qui l'entouraient, elle n'était pas une habituée des champs de bataille. Ce n'était certes pas sa première guerre, mais c'était la première à laquelle elle participait hors de son cher Béarn, la première où elle risquait vraiment... sa vie ? son épée ? N'ayant jamais été blessée ni même égratignée au cours d'un combat, elle n'arrivait guère à s'imaginer ce qu'il pouvait réellement se passer. Pas encore, pas tant que les combats n'auraient pas commencé.

Tout autour, le bruit s'intensifiait. Le cliquetis des armures résonnait fièrement dans la plaine tandis que des chants s'élevaient de part et d'autre. Ne voulant pas être en reste, elle se mit à fredonner la seule chanson qui lui venait à l'esprit.

Se canto, que canto
Canto pas per you
Canto per ma mio
Qu'es al lent de you
Aquelos montagnos
Qué tan aoutos sount,
M'empatchon de bésé
Mas amous oun sount


Encouragée par la mélodie, elle se mit à marcher plus vite. Sacrilège se balançant à son côté, elle sentait une étrange force monter en elle. C'était là... maintenant. Tout allait commencer d'un instant à l'autre.

Debat ma fenestro,
Ya un aousélou
Touto la neî canto,
Canto sa cansou.


Ses yeux ne quittaient plus la chevelure brune de Vanyel. Là, juste devant... elle devait la suivre, c'était ainsi que l'affaire était entendue. La suivre coûte que coûte, jusqu'au bout.


Baïssas bous mountagnos
Planos aoussas bous !
Perque posqui bésé
Mas amous oun sount.


Les premiers entre-chocs se firent entendre. Épées, haches, armes en tous genres étaient dégainées et se frottaient dans une cacophonie métallique assourdissante. Un instant déboussolée, elle se reprit bien vite. Les toulousains... il fallait taper sur les toulousains. Elle ne savait guère comment les reconnaitre si ce n'était par leur accent, mais il ne serait pas dit qu'elle n'aurait pas essayé... sans plus réfléchir elle fonça droit devant elle, Sacrilège en avant, prête à en découdre.

Aquélos mountagnos
Tant s'abacharan
Mas amourettos
Se rapproucharan.


Un obstacle imprévu entra soudain en collision avec sa botte droite et l'envoya rouler en bas de la bute qu'elle venait de franchir. Avortée la course fière qui devait la mener à l'ennemi... Sacrilège lui échappa des mains, tandis qu'elle s'arrêtait rudement sur le sol. Mais l'endroit n'était guère approprié pour une sieste improvisée aussi se releva-t-elle aussitôt, indemne quoique un peu sonnée. Sans attendre, elle se rua en direction de l'endroit où brillait sa lame inerte sur le sol.
Tandis qu'elle se baissait prudemment pour la reprendre, une forme indistincte attira son regard un peu plus haut, vers ce qui lui semblait être l'endroit où elle avait trébuché. Intriguée, elle remonta la pente, se frayant un passage à coups d'épée dispensés de droit et de gauche.
Sa curiosité se mua bientôt en frayeur lorsqu'elle reconnu la silhouette étendue, immobile.


Vanyyyyyyyyyyyyyyel !

Le cœur battant à tout rompre, elle remit Sacrilège dans son fourreau et se pencha sur son amie. Son cœur battait toujours... Un rapide examen lui apprit qu'un des bras était certainement cassé et une cheville bizarrement tordue mais elle ne décela aucune blessure profonde, aucun coup d'épée qui aurait pu être fatal à son amie.
Oubliés les ennemis, oubliés les toulousains... elle aurait d'autres occasions de se battre, d'autres guerres au cours desquelles démontrer sa vaillance. Si elle en jugeait par les couleurs des corps étendus autour d'elles, les toulousains étaient en déroute, on ne lui en voudrait pas... pas trop du moins... d'abandonner le champ de bataille pour mettre son calife en sûreté. De toute façon, elle ne pouvait décemment pas abandonner la jolie plume dans cet état. Il y aurait d'autres batailles, mais des Vanyel il n'y en avait qu'une, pas question de la laisser en plan.
Sans plus hésiter, elle attrapa la petite crevette sous les bras et la traina de son mieux. Fort heureusement, les combats s'étaient éloignés en direction des portes de Montauban, choisissant la sécurité, elle l'emmena dans le sens opposé, vers Cahors où elle la confia aux bons soins d'infirmières venues secourir les blessés.
Lorsqu'elle fut certaine que la comtesse se trouvait entre de bonnes mains et serait choyée comme il se devait, elle reprit la route et cette fois ne fit plus marche arrière.
Elle ne ramenait aucun trophée pour cette première nuit, aucune épée dérobée à l'ennemi. Mais son amie était saine et presque sauve et les troupes royalistes remportaient la bataille. L'essentiel était assuré.

_________________
Alcalnn
Pour l'assaut des remparts, vu que les royalistes viennent du nord, je propose qu'on considère qu'ils bombardent dans un premier temps la porte du Griffout et tente de passer dans les brèches crées. Un combat s'engage avec un une victoire des royalistes.

La tour prend garde, la tour prend garde, de te laisser abattre…




[Peiregors é Engolmes Patria Nostra]
Montauban, au soir du 20 octobre...




Après la curée toulousaine de la veille, le duc avait battu le rappel de ses hommes. Sur la centaine d’hommes d’armes qu’il avait avant d’entrer en campagne, une quinzaine étaient portés morts ou rançonnés et une dizaine était incapable de reprendre le combat. Le bilan était plus lourd chez ses béarnais où les canons adverses avaient clairsemés les rangs. Sur la centaine engagée, un tiers était hors combat. A cela il fallait ajouter la disparition du capitaine Murlok, dont le Chat n’avait retrouvé pour l’instant trace ainsi que la blessure de donhà Vanyel qui se reposait dans sa tente après avoir été durement secouée. Donhà d’Ascoli veillait d’ailleurs sur elle au moment où le duc fit son entrée après avoir salué le Coms Varden, inquiet.

-Donhà d’Ascoli, donhà d’Arezac, como bayatz ? Jo ay una trista noela. Lo capitayne Murlok no es trobatz en aquesta hora. Jo crains que ed sia mat.*

Il resta quelques instant pour réconforter les jeunes femmes avant de s’en retourner dans son pavillon se défaire de son harnois couvert de sang, de poussière, d’immondices et de cervelle. Vincent, son escuyer prit chacune des pièces et alla les nettoyer pendant que son mestre retirait son doublet armant qui sentait fort la sueur. Un sceau ingénieusement préparé à son intention et un savon furent d’une grande aide pour que le duc se débarrasse de la crasse du combat. Sitôt frais il retira ses bottes et ses chausses, et c’est dans un très simple appareil qu’il s’endormit sur son lit de camp.

[Lendemain matin, 21 octobre, jour de l’assaut de Montauban]


Durant la nuit, les pionniers des assiégeants n’avaient pas chômés. Reconvertir les boulevards en plateformes protégées pour l’artillerie qui devait créer des brèches dans l’enceinte de Montauban ne fut pas simple, mais sous couvert de l’obscurité et avec l’aide du Très Haut ils y parvinrent, si bien que le duc de Mortain fut réveillé au son de la bande d’artillerie qui commençait son pilonnage à bout portant contre la porte du Griffout. Ce serait donc qu’une question d’heures avant que les remparts de la cité ne cèdent.

Sans se presser le Chat fit ses ablutions matinales avant de se vestir pour la journée tumultueuse qui allait suivre. Son pourpoint armant qui n’avait pas désanpuantie de la veille fut passé sur son dos avec le cliquetis des goussets de maille qui protégeaient les aisselles et l’entre-jambe de son porteur. Ainsi vestu il mit un nez dehors et alla se réchauffer près du feu où déjà son escuyer s’activait pour lui préparer de quoi rompre le jeûne.

-Lo bon jorn Bixente. Como passatz ti nuyt ? Prest a la batalha ?

-Lo bon jorn monsenhor. Ay ben dormi e jo soy reposatz de l’antes jorn.
**


Le duc mordit dans un quignon de pain avant d’engloutir une tranche de jambon avec un verre de pomade. Restait à attendre que l’artillerie se taise et qu’on ordonne de monter à l’assaut. Ils avaient le temps. Aussi le duc décida-t-il d’aller visiter ses béarnais, voir si ils ne seraient pas utile à chasser des créneaux quelques hérétiques de tout poil. Après un bref entretient avec leur officier, les montagnards se vestir de fer avant de prendre qui arbalète qui pavois. La petite colonne se dirigea vers les retranchements et se mit en position, bien à l’abri derrière les tranchées, mantelets et pavois, pour tirer à vue tout ce qui se présenterai sur la courtine pour tenter de déloger l’artillerie de sa position.

Satisfait il retourna se reposer attendant qu’on vienne le chercher pour l’assaut final. Fatigué, il s’endormit comme une masse non sans avoir une pensée pour sa famille et les amis à proximité où lointains qui probablement étaient dans des situations plus ou moins périlleuses. Une brève prière envoyée au Très Haut et il s’endormit comme une masse…. Il fut réveillé trop tôt selon son goût par la main de son escuyer qui lui secouait l’épaule :


-Monsenhor. Es la hora.***

-Ben !


Rapidement ils renfilèrent leurs harnois respectifs avant de rejoindre la troupe d’hommes d’armes gascons qui attendaient à l’extérieur de la tente leur chef. La bannière de la veille, toute poussiéreuse flottait paresseusement dans le vent attendant d’être hissée en haut de la plus haute tour de la ville. Son tabard passé par-dessus son armure pour être bien visible, teste nue, le duc de Mortain sorti faire face à ses hommes suivi par son ombre rousse :


-Amics ! Compaings ! Aquesta jornada es la jornada per lo coratge e los facts d’armas que nos sobiendram per la eternidad. No ayez craintes, no tremblatz punt. Levatz mi bannera ! Gritatz bostra ira ! Grevatz los ennemics de Diu ! Per bostra honnor, per mi honnor ! Per Sent Jorge e Sent Miqueu, soyatz bel e dangeros! La mort deben benir de nos! La peur deben benir de eds !****


Remontés, les gascons donnèrent de la voix et s’ébranlèrent vers la ville. Une brèche était apparue dans la porte de la ville et il faudrait batailler sévèrement pour la prendre. Cependant, celle-ci tombée, la cité tout entière serait à leur merci.

-Pas de pitié pour ces chiens ! Le premier qui me rapporte la tête de Sanctes à droit à 50 écus ! C’est tout ce qu’il vaut !


Le pas désormais rapide, les forces royalistes s’élancèrent à l’assaut de la porte sous une pluie de traits venant des deux côtés. Les pavesiers béarnais faisaient tout leur possible pour limiter les dégats mais cela n’empêcha pas certains gascons de tomber.

-Guyanna ! Sent Jorge ! Mortain ! Saint Miqueu !

En face les bourgeois de la ville avaient levé les milices de quartier. Cependant même si il était certain que parmi eux se trouvaient de valeureux adversaires –il ne fallait jamais négliger le bourgeois sous prétexte de sa condition de roturier- car nombre d’entre eux arboraient des harnois qui auraient fait pâlir d’envie un noble et que les salles d’escrimes existaient en ville et ne désemplissaient pas ; leurs forces étaient hétéroclites. N’égalant pas non plus la cohésion et la tradition des milices du bordelais, les habitants de Montauban se firent enfoncer à la première charge. Le duc, toujours à la pointe de l’action avait mené sa bannière dans un ventre mou de la défense adverse, hérissée de piques, vouges, hallebardes, couteaux de brèches, goddendags et autres plomée qui voletaient dans les airs comme les membres d’un mille-pattes désarticulé. Son bec de corbin dans une main et Estecelet dans l’autre, le duc et sa troupe se frayèrent un passage dans la forêt de hampe, écartant les branches pour mieux pouvoir frapper à la racine. D’un geste sec de son bec de corbin, Alcalnn désarma de son arme ce qui semblait être un va-nu-pieds équipé à la hâte. Sans merci aucune, il lui passa Estrecelet à travers son jacques mité. Le garçon mourut dans un gargouillis qui laissa indifférent l’homme de guerre. A peine là charge fut elle encaissée que les hérétiques s’enfuirent à toutes jambes sonnant ainsi le début de l’hallali… Hommes et femmes, habitants de la ville courraient en tout sens pour échapper aux forces loyalistes…

Fin de la deuxième partie...




*-Donhà d’Ascoli, donhà d’Arzeac, comment allez vous ? J’ai une triste nouvelle. Le capitaine Murlok n’es trouvable en cette heure. Je crains qu’il soit mat.

**-Le bon jour Vincent. Comment as-tu passé ta nuit ? Prêt à la bataille ?

-Le bonjour monseigneur. J’ai bien dormi et je suis reposé de l’autre journée.

***-Monseigneur, c’est l’heure.

****-Amis ! Compagnons ! Cette journée est la journée pour le courage et les faits d’armes que nous souviendrons pour l’éternité. N’ayez craintes, ne tremblez point. Levez ma bannière ! Criez vostre ire ! Crevez les ennemis de Dieu ! Pour vostre honneur, pour mon honneur ! Pour Saint Georges et Saint Michel, soyez beaux et dangereux ! La mort doit venir de nous ! La peur doit venir d’eux !
_________________
Scath_la_grande
[Prime Assaut – 19 octobre- Mort aux vaches !]


« De vos destins j’en ferai des charniers
Et de votre sang je me couronnerai ! »

Ainsi raisonne la Rouge dans l’aube bouffie de froid, le front haut.
La sorgue vient de tirer sa révérence en emmenant avec elle sa traine d’étoiles, ne laissant qu’un trait de lumière qui s’accroit.
Des volutes de vapeur tiède se désagrègent en arabesque dans l’air lourd de silence craintif de la piétaille matineuse.
Souffle soldatesque entremêlé à ceux des équins.
L’attente est encore plus cruelle que le combat, elle inflige la morsure du doute, entame la vaillance des braves, fait naître les peurs secrètes.

Enfin !
Les fauves attentifs discernent dans le pâle matin, les ombres indistinctes de ceux qui ont l’outrecuidance de se couvrir d’une légitimité de pacotille.
Montauban ne veut pas de la Guyenne ! Montauban ne pliera jamais l’échine devant le pouvoir du léopard usurpé.
Les montures piétinent, s’agacent, sentant certainement la tension éclore au sein des rangs.
Pourtant la Musteile, le museau impavide, ne se dépare pas de sa sérénité, doucement ses lèvres se descellent pour psalmodier à voix basse comme un grognement sa prière.


L’Unique est raison. L’unique est raison. L’unique est raison.
Seigneur fais de moi Ton instrument que je frappe l’impie
Seigneur donne-nous Ta force, donne-nous courage
Seigneur, fais que notre bras ne faiblisse pas, qu’il frappe net et sans bavure.


Ils s’approchent.
L’atmosphère en devient dense, presque irrespirable.
Le museau fin se retourne, regardant ses compagnons, troupe éclectique formé de Maure, de catin, de rouquins en prédominance. Babines retroussées dans un sourire carnassier qui annonce que la pitié ne viendrait pas de sa main.
Aussi âpre que son paternel à l’occasion.


Compagnons ! Cœur à l’ouvrage !
Sans remord ! Crevez-les !


Puis à l’adresse du petit corps serré tout contre la mustélidé, progéniture improbable de cette dernière.

Hey la naine, tu t’accroches bien ! Sinon j’te mornifle la châtaigne au r’tour !

Ou comment éduquer son enfant sur le danger potentiel de la guerre.



Le signal est donné.
Et dans la lumière moqueuse de ce matin là, d’un seul cri, d’un seul corps, l’« Arranca-cor » se déverse comme une lame de fond, tranchante et amère.
Ils se rapprochent de la « Guienna, aban » à larges foulées dans la promesse d’un baiser imminent entre les deux forces.
La silhouette souple de la Musteile est escamotée sous une brigandine sombre qui tranche avec la flamboyante chevelure de cuivre, et c’est le cœur cinglant le poitrail que Scath raffermit le mors pour en ralentir son équidé et tirer sa lame d’un geste qui trahit une habitude à guerroyer.


Mort aux vaches !

C’est p’têtre bien à ce moment là que Ciguë se désolidarise de sa génitrice et passe son baptême du feu. La montalbanaise ne s’en donne compte –d’ailleurs si Ciguë a survécu à la calamiteuse mère, elle peut survivre à la guerre-, son attention est capturée par le cri d’un vociférateur éclairé vidant ses poumons dan un « Bande de bâtards ».
Un finaud sûrement.

Cap sur lui, et sans louvoyer, l’étrier mordant la robe de l’animal qui s’emballe.
Le noble est bien trop propre à son goût, son écu rutilant est un affront à son auguste personne. D’un geste sec, la cavalière freine durement. Trop ? Sa monture vient presque s’écraser flan contre flan à celle de son adversaire, l’épaule vient frapper celle du borgne balafré.
Me
rde ! Trop près ! On peut s’appeler Scath et être parfaite, il y a parfois des mauvais calculs qui font que la rouquine ne se retrouve pas toujours à son avantage.
Un coup de botte sur l’encolure du destrier mirandolien pour y remédier et affirmer une distance acceptable pour un affrontement.
Son mépris pour seul accueil.


Bâtarde ouais et alors ! Au moins j’ai pas l’délit de sale gueule, moi !

Elle le toise, billes impudentes qui resserrent leur étreinte sur l’importun, lippes rehaussées dans un sourire dédaigneux.
C’est d’un commun accord tacite que les fers se croisent et s’épousent en grands bruits.
Mais l’flex c’est pas de la piétaille à deux ronds qui pisse dans ses braies au moindre coup de taille.
Non, il a la main ferme et en plus de ça, hargneux comme un clébard qu’on aurait réveillé à coup de botte dans le derche.

La rousse redescend bien vite de ses hauteurs arrogantes, ça tourne à son désavantage, l’épée s’est échappée et elle ne sait comment mais l’Enguerrand la tient à sa merci.
C’est sans réflexion, d’un geste primaire de survie qu’elle agit, dague effilée de sortie.
La main est rapide, peut-être manque-t-elle un peu de justesse néanmoins elle fait mouche, et elle touche. Le cri de douleur qui s’échappe des profondeurs du Mirandole le certifie.
Qui a dit que les coups bas étaient interdits ? Musteile use et abuse de toutes les ressources surtout les plus méprisables.

Les deux corps chutent lourdement, certainement désarçonnés sous l’impulsion d’Enguerrand, la Belette s'en retrouve si proche que sans aucun doute le borgne peut savoir que c’est un vin castillant qui embaume la gueule de la rousse.
Echange furtif entre les fauves impérieux et la prunelle unique.


Crains-moi, je suis ton pire cauchemar.

Sa main vient fouiller fermement sa blessure sans aucune pudeur et du sang que ses doigts récoltent, elle se ceint le front.
Couronnement éphémère d’un règne qui l’es tout autant.
Elle est la Reine Rouge durant cette bataille.

Retraite est sonnée. Il est temps de compter les morts et les blessés.
Il est l’heure du repos bien mérité des troupes.

_________________

"Ce n'est pas de ma faute si je suis SI parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Emma_de_lignareix
Deux jours qu’elle dormait mal, deux nuits qu’elle passait agitée. Ce n’était pas l’excitation de la route, elle le savait. Ce n’était pas la hâte de revoir sa sœur, elle était contente mais cela ne l’empêchait pas de dormir. Non, elle sentait que cela avait affaire avec son frère, son jumeau.

Depuis le temps où ils se donnaient des coups de pieds dans le ventre de leur mère, qu’ils jouaient en appliquant leurs mains simultanément sur celles de l’autre, il y avait entre eux ce lien si particulier qu’ils n’arrivaient pas à décrire, à définir. Bien sûr elle était sortie la première, impatiente de découvrir le monde mais surtout ayant une furieuse envie de pouvoir gigoter dans tous les sens. Cela avait fait de son « autre » son ainé de quelques minutes et d’elle la cadette jusqu’à l’arrivée de la petite encore plus speed qu’elle ne l’était alors. Evidemment elle l’avait regardé pour la première fois hors de cette atmosphère floue et cotonneuse pendant un long moment, ils s’étaient regardés et reconnus. Double l’un de l’autre, la moitié d’un tout comme le Yin n’est rien sans le Yang, comme le féminin est le complément du masculin, ils n’étaient rien l’un sans l’autre.

Pourquoi ressentait-elle la peur ? Pourquoi cette poussée d’adrénaline ? Pourquoi ce besoin de s’enfuir tiraillé par ce sentiment de devoir faire son devoir ? Elle ne comprenait pas trop, elle savait que son frère était dans une armée, elle le pensait en défense, rien n’avait transpiré de ce qu’il devait faire. A aucun moment Emma n’avait pu imaginer que lui aussi avait pris la route et qu’il s’était battu, lui le pacifiste dans l’âme. C’était elle la battante, elle la conquérante, pas lui. D’où venait ce froid ? Cet effroi de petit garçon perdu ? Elle n’avait pas compris la première nuit et voilà que cette nuit ça avait recommencé.

Pourtant, cette fois-ci c’était différent, elle avait ressenti de l’acceptation, presque de la résignation provenant de son jumeau. Il savait ce qu’il allait se passer comme elle le ressentait. Il savait ce qu’il avait à faire, elle savait qu’il le ferait sans broncher en gardant pour lui ce qu’il éprouvait vraiment. Elle le percevait, elle percevait cette horreur à devoir tuer, ce dégout du sang versé au nom des Hommes. Elle sentit le moment de la délivrance du geste accompli et pu se rendormir comme le fit son jumeau quelques temps après. Dans son sommeil, la jeune Emma dit un nom.


Audrick…

Evénements d’Audrick :
21-10-2011 04:04 : Vous avez frappé Faramy. Ce coup l'a probablement tué.
21-10-2011 04:04 : Vous avez frappé Faramy. Ce coup l'a probablement tué.
21-10-2011 04:04 : Vous avez engagé le combat contre les défenseurs de Montauban.

_________________
Murlok




Cahors au petit matin.

Il était dit que cette journée ne serais pas banale.
La rumeur gonflais.
Cette nuit serais la bonne , nous marcherons sur Montauban pour la délivrer du joug de l'ennemi.
les soldats et les civils volontaires s'activé.
Pour certains il s’agissait de leur premier combat , d'autre plus aguéris attendais patiemment.
Pour ma part , je pris le temps de préparer Esperanza , ma jument semblais nerveuse.
arme et armure paré tout était prêt.

Au porte de Montauban

On va bouffer de l'heretique !!

vive la reyne

Heu.....pourquoi je suis la moi?.....


les sentiments étaient partager
Pour ma part je savais pourquoi j’étais la
Non pas pour exterminer de l’hérétique mais pour la liberté
La liberté d'un peuple qui n'avais rien demander
La liberté....
Ce concept qui vaux bien une vie.

-Guyanna ! Sent Jorge ! Mortain ! Sent Miqueu !

Cet appel a la guerre d'Alcann me ramena a la réalité.
nous fondons vers l’ennemi
Les flèches fusent
ça sent la poudre et le sang
Les épées s'entrechoquent
Le métal pourfendant les chairs
La mienne s'abat sur quelques flancs au passage d'Esperenza.

Citation:
Vous avez frappé Alisachat. Vous l'avez sérieusement blessé.


Puis la c'est le drame
Une lance se plante dans le flanc de ma jument qui s'effondre dans une bruit de mort.
Je chute lourdement , autour ça sent la mort
J'ai perdu de vu mon groupe.
Je m'oriente tant bien que mal au milieu de la fumée et du fracas des armes
A tâtons. je frappe , parfois dans le vide , parfois dans une chose de molle et visqueuse
Saloperie de guerre

Dans mon dos un contact humain
Mon souffle s’accélère.
Ennemis ou ami je ne tarderais pas a le savoir.
Theodore_du_lourdou
[Premier assaut de l'armée "Guienna, aban !"]



Deux mois qu'il était en guerre, deux mois à combattre les Royalistes sous les oriflammes Ponantais, du Berry au Poitou, du Limousin à la Guyenne et aujourd'hui en sa cité, Montauban-la-Réformée devenue pour l'occasion, Montauban-la-Libre.
Jamais blessé, n'épargnant personne en face, homme comme femme, nul pitié en guerre. Enfin, quand on le met pas l'arrière. Tiens d'ailleurs, aujourd'hui encore on l'a mis derrière, dans les troupes de réserve, trop précieux sans doute, enfin c'est ce qu'il se dit pour se réconforter de ne pas être à l'avant à trancher du Guyennois.
Pour cet affrontement, pas besoin d'envoyer les troupes de réserves, visiblement le moral Guyennois est tellement bas qu'ils battent vite en retraite face aux Montalbanais.
Alors que certains de ses camarades sont tombés, morts ou blessé, lui, c'est en paix qu'il rentre chez lui ayant seulement fait acte de présence lors de ce premier combat.


[Second assaut sur Montauban]

Cette fois, tout était radicalement différent. Ce n'est plus une simple armée de paysans Guyennois qui avançait face aux Montalbanais et à leur alliés Toulousains mais plusieurs armées, la rumeur annonce parmi eux des Périgourdins, peut être des Gascons et très certainement une foule de soudards de tous horizons. En tout cas moult oriflammes fleurissait dans les rangs ennemis.
Au vue des armées qui s'avançaient face à eux la bataille s'annonçait inégal, mais pas questions de reculer, aujourd'hui tous les bourgeois Montalbanais étaient en arme et même si la victoire semblait hors d'atteinte, pas question de renoncer. Une lutte acharnée allait s'engager.
Théo pour son plus grand malheur et pour la première fois, était éloigné de son épouse sur le champ de bataille, un changement dans ses habitudes qu'un superstitieux comme lui eut vite fait de remarquer. Comme un pressentiment que ça allait mal finir. Puis, comme pour se donner de la force alors que le chaos de la bataille était tout proche, il se mit à réciter une prière de son cru. C'est à voix haute et lentement qu'il prononça chaque mots.


Je m'adresse à toi, mon Dieu
Car toi seul donne
Ce qu'on ne peut obtenir que de soi.


Courte pause pour observer l'armée ennemi qui s'ébranle vers eux.

Donne-moi mon Dieu ce qui te reste
Donne-moi ce qu'on ne te demande jamais.
Je ne te demande pas le repos ni la quiétude
Je ne te demande pas la santé ni la richesse
Ni celle de l'âme, ni celle du corps.
Tout çà mon Dieu,
On te le demande tellement
Que tu ne doit plus en avoir.


Spectacle terrifiant pour les puceau de la guerre, mais magnifique représentation pour Théo qui en jubile intérieurement, et dans quelques instants le choc.

Donne-moi mon Dieu ce qui te reste
Donne-moi ce dont les autres ne veulent pas.
Je veux l'insécurité et l'inquiétude,
Je veux la tourmente et la bagarre
Et je veux que tu me les donne, mon Dieu,
Définitivement, que je sois sûr de les avoir toujours
Car je n'aurai pas le courage
De tous les jours te les demander.

Une dernière bouffée d'air pour énoncer la fin de sa prière comme dans un cri alors que le choc est imminent.

Donne-moi mon Dieu ce qui te reste !
Donne-moi ce qu'on te refuse !
Mais donne-moi aussi
le courage, la force et la foi !
Car toi seul donne, mon Dieu,
Ce qu'on ne peut obtenir que de soi !


Et voilà le bain de sang qui commence.
Alors que la bataille était déjà bien engagée et Théo bien fatigué le voilà qui tombe nez à nez avec ce qui semblait être une frêle jeune femme - ou moins jeune qui sait - d'en face, faisant sans doute parti de la piétaille accompagnant les nobles loyalistes.
Un rictus carnassier éclaira le visage de Théo.


Je vais t'écorcher vive, chienne !

Le bras se lève prêt à donner la mort sans remord et avec la satisfaction du travail bien fait lorsque soudain...Une autre femme arrive par derrière lui et lui assène un coup à la cuisse qui provoque une belle entaille, blessure certes superficielle mais douloureuse tout de même, à tel point que cela arrache un cri à Théo.

Ahhhhhh !! Catin, je vais te faire rendre l'âme !!

Il se retourne, délaissant sa première cible pour se venger du coup porté lorsqu'il reçoit un coup de la prime intéressée, coup sans gravité qui lui fait cependant perdre son bouclier. Furieux il s'exclame.

Fot-en-cul ! Je vais vous crever !

Ne sachant où donner de la tête et qui frapper en premier il se décide finalement et s'élance sur celle qui lui a bien tailladé le dessus de la cuisse. Mais il faut croire que l'impression du nombre de l’ennemi n'était pas une illusion, cette fois c'est un homme qui lui assène le coup presque fatal, l'épée lui traverse l'épaule gauche presque de part en part. Il s’effondre au sol dans un râle de douleur.
Mais il en faut plus pour venir à bout de ce que certain ont coutume de nommer la chienlit hérétique. Alors qu'autour de lui c'est la débâcle générale, alors que les Montalbanais plient face au nombre, lui trouve la force de fuir, sans doute la volonté de vivre à tout prix lui donne t-elle des ailles ? Enfin, des ailles est un bien grand mot. C'est pissant le sang par l'épaule et un peu par la cuisse qu'il s'enfuie, ne regardant même pas derrière lui, ne cherchant qu'à sauver sa vie et trébuchant lamentablement plusieurs fois.
Il va se mettre à l'abri dans une cave, celle de sa forge, là il échappera peut être à la colère de l'envahisseur. Et alors qu'il viens de déchirer sa chemise pour se bander tant bien que mal l'épaule et la cuisse, deux furtives pensées lui traverse l'esprit. La première à l'intention de sa femme qui est peut être tombée, puisse Dieu faire que non, la seconde est quand à elle tournée envers les envahisseurs, en prenant Montauban, ils venaient de commettre une erreurs qui sera lourde de conséquence pour eux et la Guyenne. Alors qu'il venait d'utiliser ses dernières forces afin de se faire des bandages de fortunes il sombra, emporté par la fatigue de la bataille et de la fuite mais surtout la fatigue due à la perte de sang.


20-10-2011 04:04 : Varden vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
20-10-2011 04:04 : Fantik37 vous a porté un coup d'épée. Vous avez été légèrement blessé.
20-10-2011 04:04 : Sylviane vous a porté un coup d'épée. Vous avez été secoué, mais vous n'êtes pas blessé.

Me semble pas avoir vu les posts des intéressés, alors je me suis permis de décrire le combat, vous gênez pas si vous voulez en rajouter.

_________________
"Nul homme ne commande au nom de Dieu."
Theodore Du Lourdou, Pasteur Réformé.
Épris de sa belle Marie, pour toujours et à jamais.

Marie_du_lourdou
[Première bataille]

Ils étaient revenus du Berry et du Poitou après avoir combattu. Deux mois qu’ils s’étaient partis, laissant les enfants à la garde de Dame Cunégonde, leur nourrice. Puis Montauban étant devenue Toulousaine pour échappée au despotisme de la Guyenne et Marie et son Theo y étaient revenus pour défendre la ville que le nouveau Duc de Guyenne avait promit de reprendre aux Toulousains. Ce dernier étant à la solde de la Malemort, la reine du royaume, il n’était pas question que Montauban redevienne Guyennoise. Marie et son Theo avaient intégré l’armée d’Amael car les rumeurs disaient que l’Archybald arrivait avec son armée. Ils étaient là à scruter l’horizon quand ils entendirent le grondement de l’armée ennemie. Marie reçu l’ordre de rester à l’arrière. Elle soupira mais obéit aux ordres donnés, espérant qu’il n’arrive rien à son Théo qui se trouvait dans une autre section que la sienne. Ils arrivèrent à repousser l’ennemi malheureusement leur chef d’armée était tombé sous les coups de l’ennemi. Ils rentrèrent et Marie reprit le chemin de la maison ou elle retrouva son Theo en pleine santé.

[Deuxième bataille]

La nouvelle venait de tombée. Trois armées ennemies étaient aux portes de Montauban. La bataille serait rude. Avant que son Theo n’aille rejoindre sa section, Marie lui recommanda d’être prudent puis après l’avoir embrasser longuement, elle le laissa partir et elle rejoignit son chef de section, Alisachat. On lui remit l’étendard et elle resta de nouveau à l’arrière. Puis sa section partit donner l’assaut malgré le plus grand nombre de soldats ennemis. Marie les vit tomber les uns après les autres. Elle regardait le champ de bataille d’un air hébété. Elle ne savait quoi faire, devait elle aller les rejoindre ? Elle ne savait. Elle allait prendre la décision d’aller se battre quand une voix lui dit…

Cours Marie, Cours ! Fuis loin d’ici !!

Fuir ? Mais ou ? Qui avait dit ça ? Marie regarda à droite et à gauche pour distinguer qui lui avait parlé. Elle ne vit personne en particulier. Puis voyant l’ennemi fondre sur elle, elle partit en courant tenant toujours l’étendard de l’Arranca-Cor. Un ennemi voulut lui boucher le passage mais elle le repoussa de son bouclier. Dans sa fuite, elle vit son Theo tomber sous les coups puis se relever et fuir lui aussi. Elle aurait aimé le rejoindre mais les ennemis se rapprochaient dangereusement d’elle, alors elle partit sur la route entre Montauban et Cahors pour se cacher. A bout de souffle, elle s’arrêta et avisant un bosquet elle s’y cacha. Il y avait une drôle d’odeur mais la nuit étant profonde, elle avait du mal à distinguer ce que ça pouvait être. Vu l’odeur, surement une bestiole qui était crevée dans le coin. Marie s’effondra sur le sol, épuisée par sa course effrénée. Puis elle repassa dans sa tête tous les évènements. Ils étaient tous tombés sous les coups, tous ses amis même son Theo. Marie hurla son chagrin.

Po mon Theo, po lui. Je vous en pris Mon Dieu, ne me le prenez po. Que vais-je devenir sans lui ? Sans lui je ne suis rien.

Marie pleura toutes les larmes de son corps. Le petit matin la trouva toujours en larmes, épuisée mais n’arrivant pas à dormir trop inquiète pour son Theo. Puis Marie se ressaisit, essuya ses larmes et analysa la situation. Elle prit un pain dans sa besace et commença à manger. L’odeur de cadavre commençait à vraiment la déranger et elle chercha d’où cela pouvait provenir. Elle tomba sur le cadavre d’un homme. Cela devait faire un moment qu’il était là car il commençait à se décomposer. Marie eut un frisson d’horreur et pensa à son Theo. Pourvu qu’il ne soit pas mort. Marie devait à tout prix rentrer à Montauban au péril de sa vie coûte que coûte. Elle profiterait de la nuit pour se faufiler dans la cité des saules. Et tant pis si elle tombait sur des soldats. Si son Theo était mort, à quoi bon survivre sans lui. Forte de cette pensée, Marie reprit la route de Montauban. Elle laissa l’étendard dans un fourré. Arrivée à proximité, elle se cacha et regarda l’aller et venue des soldats ennemis. Visiblement, ils s’apprêtaient à prendre Montauban. Marie se dit qu’elle profiterait du fait qu’ils seraient occupés à reprendre la ville pour y entrer au nez et à la barbe de l’Archynul. Marie cacha son épée et son bouclier sous ses vêtements puis à la nuit tombée, elle longea les murs des remparts et profitant que les ennemis lui tournaient le dos, elle se glissa dans la ville et courut pour rejoindre sa maison. Elle rentra chez elle et referma la porte et s’y accola pour reprendre son souffle. Dame Cunégonde entendant du bruit se précipita et voyant Marie, s’écria.

Dame Marie, enfin vous voilà !! Nous nous sommes fait un sang d’encre pour vous ! Nous avons retrouvé Messire Theodore dans la cave de la forge, et j’ai réussi à le ramener à la maison. J’ai soigné ses blessures qui étaient assez graves mais il survivra, ne vous en faîtes pas.

Marie entendant cela partit rejoindre la chambre ou son Theo reposait puis entra doucement et s’approcha de lui. Elle l’embrassa tendrement en prenant soin de ne pas lui faire mal puis le rassura.

Coucou mon cœur !! Je suis là !! Ne t’en fais po pour moi, je vais très bien. Je vais m’occuper de toi maintenant. Reposes toi et guéris vite.

Son Theo lui fit un sourire sans lui répondre puis il ferma les yeux et s’endormit paisiblement, rassuré sur le sort de sa douce.
_________________
Marie du Lourdou, Aristotélicienne réformée
"Nul ne commande au nom de Dieu"
Fidèle à mon Theo

Sancte
[Troisième bataille.]

Elle ne faisait que commencer. En attendant, les pauvres miliciens envoyés à la mort pour quinze écus n'allaient pas tenir la porte huit jours. Il leur fallait gagner la poterne avant l'aube, avec tous les biens nécessaires et utiles à une vie de maquisards. Tous l'ignoraient encore, mais l'exode était déclaré. Il fallait tirer ses grègues de ce qui ne tarderait plus à être un brasier ardent. Iohannes laissa malgré lui un souris amer se dessiner sur son visage. Il se désolidarisait totalement avec le concept même de la fuite. Mais s'il voulait sauver ce qui pouvait encore l'être, il fallait qu'ils restent vivants. Vivants et libres. Subséquemment à la boucherie de la veille, il se rendit chez les Lourdou, fractura aussitôt la porte, et balada ses billes d'acier dans la pénombre de l'entrée. Mais ne s'éveilla posément en lui que la crainte de ne trouver qu'une maison vide, jusqu'à ce que des voix lointaines lui parviennent. Totalement affolé sous un calme apparent, il sentit ses forces morales au dessous de tout. Mais cette ville accorte agissait sur lui comme un sortilège puissant qui l'enjoignait à se battre, encore et toujours.

- Nous aurions tout de même pu frapper avant d'entrer. lui indiqua calmement Salem. Il ne me semble pas que cela aurait été faire preuve d'une courtoisie excessive envers ceux que vous estimez encore comme des amis, si tant est que ce genre de considérations ait un sens quelconque pour vous. On commence par sacrifier des miliciens, puis on finit par fracturer la porte de ses plus fid...
- Oh, ça va. La ferme, tu veux ?

Pénétrant plus avant dans l'habitation, Iohannes se dirigea vers l'escalier duquel lui descendait les voix entendues jusque là.

- MARIE ! THÉO ! Rassemblez vos affaires. Nous prenons instamment le maquis, par la poterne de Ciutat Mosil. VOUS AVEZ CINQ MINUTES. Je vous attends en bas.

Et pendant que la maisonnée se préparait à se carapater dans les bois, Iohannes laissa sur la porte d'entrée un souvenir à un vieil ami, qui le méritait bien.


_________________

"Des bandits ?! Naaaan ... Des gars futés !"
Sancte Iohannes Von Frayner - Chevalier de la Réforme Aristotélicienne
Gnia
[Jour 1 : "Jour de larmes que ce jour là, où ressuscitera, de la poussière, pour le jugement, l’homme coupable." Dies Irae]


Montée sur les courtines de l'Alabrena, elle avait longtemps regardé vers l'Ouest.
Il y avait eu d'abord le retour des éclaireurs.
Puis, la poussière avait couvert l'horizon se déplaçant en un nuage menaçant comme les nuées qui préludent à l'orage.
Il y avait eu ensuite le bruit, sourd, un tremblement qui faisait vibrer la terre, comme celui d'un tombereau chargé de cadavres donc les chevaux se seraient emballés.
Et enfin, alors que le soleil déclinait dans le ciel d'automne, il y avait eu les oriflammes que l'on devine, l'éclat du métal qui se reflète à la faveur d'un timide rayon de soleil, les cris des bêtes et ceux des hommes, étrange mélopée dont on ne pouvait discerner l'un de l'autre.

Agnès avait longuement dénombré les oriflammes qui flottaient au vent, comme son expérience de héraut lui avait appris à le faire, elle qui n'avait pu durant toutes ses années que se contenter de lire une bataille aux mouvements des porte-étendards.

Guyenne, évidemment.
Périgord Angoumois, étrangement.
Béarn... comme un clin d'oeil du Très Hauct.

Et parmi celles-ci, de celles qui surprennent, blessent, et laissent un goût amer dans la bouche ou à défaut un sourire cynique à l'adresse du Très Hauct.

Mirandole, et les couleurs de son cousin germain.
Arezac, les armes des alliées et amis d'hier.

Un dernier regard à ce qui allait devenir bientôt le champ de bataille, avant de baisser le regard dans la baille intérieure de l'Alabrena. La dernière carriole s'en allait. La place forte était vidée de ses biens et de ses occupants.
Il ne restait qu'une dernière chose à faire.

De quelques habiles coups de dague, les liens qui retenaient les oriflammes aux couleurs de la Saint Just et qui couvraient la façade de la bâtisse furent tranchés. Les étendards claquèrent un instant comme une voile de navire avant de s'échouer mollement au sol.


La mêlée avait été étrange.
Seule ce qui semblait une avant garde avait porté ce qui semblait un coup de semonce, comme pour envisager ce que l'adversaire avait dans le ventre et espérer le mettre en déroute.
Juchée sur un destrier taillé pour la guerre, habillée de pied en cap d'une armure qu'elle voulait légère, elle s'était contentée d'utiliser une arme qui avait une capacité certaine à surprendre et d'enfin utiliser à sa juste valeur la meute de Bapaume.
Une quinzaine de mastiffs anglais, molosses féroces, et plus encore harnachés de colliers et harnais hérissés de piques effilées. Lancés au galop dans les rangs des cavaliers, ils éventraient les montures mieux que les piquiers, jetaient bas les cavaliers qui, engoncés dans leurs trop lourdes armures, se débattaient comme des tortues retournées sur le dos contre la marée de l'infanterie, colonne de fourmi qui dépeçait sa proie.


Les chasseurs s'étaient rassemblés et le gibier ne se mit pas à l'abri.


[Jour 2 : "Je prie suppliant et incliné, le cœur contrit comme de la cendre, prenez soin de ma fin."Dies Irae]


Il y eut d'abord l'impact sur le sol, violent et inattendu, ébranlant tout le corps.
Puis le goût du sang dans la bouche, qui se mêla bientôt à celui de la terre, comme dans les cauchemars qui hantaient ses nuits.
Le nez se plissa à l'odeur du feu, de la poudre, de l'incendie.
Les cris se perdirent dans un univers ouateux, comme si l'on venait de refermer une lourde porte sur un monde bien trop bruyant.
Les yeux ne voyaient rien, juste un épais voile d'obscurité.
L'esprit perdit alors pied et s'évada dans un lieu connu de lui seul.

On la tirait au sol, comme un vulgaire paquet brinquebalant. Les chaos provoqués par les débris habituels d'un champ de bataille lui soulevèrent le coeur.
Le goût dans sa bouche conservait celui du sang et de la terre, et se mêla de celui, aigre, de la bile.
Les narines frémissaient de dégoût à l'odeur de la mort, celle fétide du sang et celle insoutenable des chairs brûlées.
Les cris, elle ne les entendait pas, juste les battements frénétiques de son coeur qui palpitait jusque sous ses paupières.
Et lorsqu'elle les ouvrit, elle supplia de ne jamais les avoir ouverts.
L'esprit perdait pied et errait sur un champ de bataille cauchemardesque où sa famille et ses amis, ses alliés, ses proches étaient autant de visages menaçants, brandissant armes et aux bouches déformées par les hurlements qui criaient des insultes qu'elle ne pouvait entendre.

Et tandis qu'on l'extrayait de la mêlée, elle n'eut que le courage de prier, le regard ouvert sur un cauchemar où réalité enlaçait étroitement les pires démons.


Les chasseurs avaient lâchés les chiens et le gibier fut décimé.



[Jour 3 : "Confondus, les maudits, aux flammes âcres assignés, appelez-moi avec les bénis."Dies Irae]


La nuit était passée.
L'aube charriait le sang, les vivants les corps des morts, l'air une odeur de défaite.
La ville était pour l'heure perdue. Et il fallait sauver ce qu'il restait à sauver.

Fidèle à ses facéties, le Très Hauct avait mis fin aux délires enfiévrés que la Comtesse avait hurlé durant son sommeil agité.
Chute de cheval, salade qui se fait la malle, tête qui cogne sur le sol, souffle coupé par l'attraction de la gravité et de nouveau, comme un rappel d'une vie au goût de sang, celui-ci refluait de temps à autre depuis sa poitrine jusque dans sa gorge. Mince filet, ru presque à sec destiné à lui rappeler qu'une vie de danger n'est pas sans conséquence.

Et comme à chaque fois que l'on va affronter la Mort ou que l'on est sorti victorieux d'une âpre cession de pourparlers musclés avec Lui - tout le monde sait bien que la Mort est un homme * - un indicible besoin de vivre, une nécessité qui ne laisse aucune place au doute.


Les chasseurs sonnèrent l'hallali et le gibier se terra.



*[HRP : Selon Terry Prachett pour les non-initiés.]
_________________
Uranie
[ L'ennemi est bête : il croit que c'est nous l'ennemi alors que c'est lui ! P.Desproges ]




Après les ivresses des combats venaient irrémédiablement les lendemains de gueules de bois, où l'on trainait un pas lourd et un estomac à la limite de la régurgitation, à la taverne si possible histoire de rester en terrain connu. L'étrangère, ne sachant trop vers où trainer son pas lourd à elle, avait opté pour le tournoiement en rond.
Côté estomac par contre, les insurgés ayant rafflé tout ce qui pouvait se manger dans leur fuite, elle n'avait donc de toute façon pas grand chose à offrir pour lui laisser libre court à quelques épanchements gastriques. Mais si son ventre gazouillait, c'était bien par des noms d'oiseaux que ses lèvres délicates s'épanchaient joyeusement - ou pas- tandis que la Ciéleuse s'élançait à coup de grandes enjambées et autres mouvements de cape traduisant nettement son impatience. Si l'on se plaisait parfois à décrire les femmes comme manquant de patience, alors Uranie aurait pu passer en ce sens pour l'archétype même de la féminité - noms d'oiseaux en moins bien entendu.


Gast ! razheta...
Ils en ont de belles... Je ne suis pas un ratier moi.
Si le Très-haut siège au Paradis solaire, c'est pas pour aller s'embusquer dans des terriers à leur courir après...


Nouveau mouvement ample des bras en se tournant afin d'entamer sa nouvelle ligne de 100 pas

Des rats ça grouille, ça mord, ça fuit, ça couine...
Certains peuvent bien nous traiter de chiens, n'empêche que j'ai jamais appris à me battre contre des rats...

Arrêt sur image le temps d'un lever dubitatif de sourcil J'ai jamais appris à me battre tout court d'ailleurs...

Elle balaya alors cette dernière pensée d'un rapide secouement de la dextre puis poursuivit dans son élan

Si encore à défaut de se battre comme des hommes ils savaient au moins danser ou faire de la musique, ça nous distrayerait...

la Cièleuse s'arrêta net et planta ses mirettes dans celles du premier qu'elles rencontrèrent et qui assitait impuissant à la scène, tout en lâchant en une moue dépitée

Vous qui êtes un homme... mais si... Vous sauriez nous jouer un petit quelque chose... de bien ?

...

Et de gai, si possible...

_________________
.amael.
-Premier assaut-

Les dernières nouvelles n'étaient pas bonnes. Le temps jouait contre eux. S'attaquer à un comté aussi riche et prestigieux que la guyenne... Il fallait être fou... Ou avoir des convictions!
La conviction que l'Occitanie était terre d'ouverture,
la conviction que l'Occitanie était terre de Paratge,
la conviction que les Occitans, étaient un Pòble! ... Et quel Peuple! De vaillants, de sans peur, de rigolards, d'endiablés, de simples et de Parfaits, de pieux, de protestataires, d'entiers, de nuancés, fort de ses différences et de son unité.
Òc, c'étaient bien ces convictions qui les avaient rassemblés, tous, femmes, hommes, enfants, vieillards, hérétiques et aristotéliciens laïques, ici, à Montauban la Réformée. Tous animés du même Sang de Feu.
De Gueules à la Croix d'Or. Cet emblème dont la vue suffisait à leur chauffer le coeur.


Capitani, une armée Guyennoise serait arrivée cet après midi à Agen. Commandée par un certain Kronembourg, probablement un sauvage de pillard nordique.

L'autre ne doit pas être bien loin... Mes amis, cette nuit nous allons devoir nous battre devant les remparts! Est ce folie? Eh bien, oui, c'est folie!
Si nous étions royalistes nous nous terrerions derrière les remparts tels des lapins traqués. C'eut été plus sage je vous l'accorde. Mais tellement moins savoureux...
Non, nous allons rester ici et barrer la route de Tolosa. Si nous entrons, les armées Guyennoises encercleront la ville, et alors, ni les renforts ni l'approvisionnement n'arriveraient plus.
Sans compter que je préfère me faire passer sur le corps plutôt que de livrer la Capitale aux griffes de l'ennemi. Ceux qui ne sont pas d'accord, peuvent entrer dès maintenant dans la ville.


Silence de mort...


Bon! Nous sommes d'accord... Procédons au dernier recensement...

Quelques dizaines de noms plus tard...

Euh, chef, nos espions nous rapportent que pas plus d'une douzaine de soldats auraient intégré l'armée du duc Archybald.

Parfait, une armée Périgourdine se rapproche dangereusement, mais avant qu'elle attaque, nous devrions en avoir terminé avec cet énergumène d'Archybald... Malgré tout son prestige.
Maintenant fichez moi l'camps et rassemblez vos sections! J'ai besoin de rester seul un moment.


Les chefs de sections prirent le chemin de la sortie, laissant Amael seul en sa tente, la lueur téméraire d'une bougie faisant vaciller l'obscurité de cette nuit sans Lune.

Citation:
Paquita, Tanita, Pascarel.
C'est avec force émoi que ce soir je prends la plume, peut être une dernière fois.
Les jours passèrent, et nous les vécûmes toujours intensément, selon nos convictions, amoureusement et passionnément. Chacun de ces jours.
Si le péché originel était vraiment d'avoir croqué dans la pomme, eh bien, on peut dire que nous avons mangé tous deux des pommes pour un verger. Et comme c'était exquis!
Je te souhaite d'en croquer bien encore quelques milliers, et d'en donner moult aux enfants, de bien sucrées, bien charnues et juteuses à mourir de plaisir.

Ce soir... erf... Ce soir la Lune est absente. C'est soir de victoire pour les ténèbres.
Nous allons nous défendre, oh oui, héroïquement tu t'en doutes. Tes chauriens sont vraiment des braves. Les meilleurs. Je suis bien fier de pouvoir me battre côte à côte avec eux.
Si tu nous voyais! L'ennemi n'a pas droit de vie, encore moins de réplique! Cette terre est à nous, les Montalbanais sont aussi opiniâtres que des chauriens. Aucun doute, ceux là sont bien occitans.

J'entends la clameur des étoiles. Je dois te laisser et répondre à l'appel. Je ne t'ai jamais aimé lorsque tu me cabossais le crâne à grandes envolées de poêles!

Embrasse bien les enfants.

Ton amour
Ama


Tiens ma belle, file aussi vite que tes ailes te porteront. Au banastie! vite!

La Colombe lui jeta un regard vide... Défection, pourvu qu'elle ait compris! Mais la clameur montait et déjà les cris se mêlaient au fracas des armes.
Amael tira à lui sa Bâtarde, saisit son Grand Ecu et partit en courant rejoindre ses braves!
De coups de flanc en coups d'estocs, ils avaient le dessus.
L'Arranca Cor montrait toute sa grandeur et sa bravoure. On lisait la peur sur les visages ennemis, quand les Montalbanais et les Chauriens, Toulousains, montraient presque de l'amusement et tant de rage à la bagarre.
Il y avait déjà beaucoup de pertes, dans chaque camps. Celà suffisait.
Fendant la foule en un cri rageur, Amael hurla le nom d'Archybald.
Il eut pour seule réponse la froideur d'une pointe d'acier lui transperçant le dos.
Transi, souffle coupé, Amael se retourna. C'était une femme. Où se terrait donc le grand Archybald? Le sang commençait à lui obstruer la gorge et très vite il s'étala de tout son poids sur le sol encore humide de rosée...

Mort.

_________________
Flex
Une jeune femme répondit à sa provocation précédente. Le borgne ne comprenait pas pourquoi Scath la grande parlait de visage. Enguerrand de la Mirandole en déduit donc, que ce fût un camarade de guerre qui était visé - pas lui. Le jeune homme jeta un regard par dessus son épaule et trouva la silhouette rassurante du duc : pour le jeune dandy, Scath ne pouvait faire référence qu'à ce dernier.
Au delà de son aspect dandy, soigné, propre, lorsqu'il s'agissait de guerre, le borgne devenait tout autre chose. En effet, il est bon de rappeler qu'il est avant tout un officier (royal déchu) de guerre, et que la stratégie, ainsi que les manœuvres sont pour lui une hémistiche à placer dans un alexandrin. De ce fait, pour se motiver dans ce combat qui s'annonçait être un duel entre lui et la rouquine, Enguerrand de la Mirandole ajusta son arme pour blesser, au mieux tuer son adversaire.


« - Je vais te pourfendre fille du sans nom !

Dit-il convaincu d'avoir le dessus puisque la jeune femme perdit son épée des mains. Soudain Scath le blessa à son intimité, le jeune homme poussa un cri de douleur qui éveilla ses sens. Il se plia en deux, la plaie était sans doute plus ouverte qu'il ne le pensait, et la douleur aussi prenait de l'ampleur. Malheureusement il chuta au sol, entrainant sous son poids la rouquine. Flex n'a même pas eu le temps de rendre ce coup de Jarnac, bien qu'il eut essayé de blesser à son tour Scath. Il avait une hargne claudicante, et l'impossibilité de se relever pour le moment. S'il ne pouvait se battre de cette manière, autant le faire autrement. Par conséquent, entre deux gémissements, il lui hurla :

Montauban tombera et ton tombeau sera ! »

On vint le ramasser du champ de bataille pour l’emmener à Marmande dès que possible. Il se souviendrait de cette blessure pour quelques jours à venir, surtout à cheval.
_________________

Télécharger le pdf en milieu de page de Mes étoiles obscures.
Theodore_du_lourdou
[Troisième bataille...enfin bataille...]

Dur de se remettre d'une telle défaite, que faire, fuir ? L'ennemi ne tarderai pas à pénétrer dans la ville pour la mettre à sac. Mais les Lourdou ne pouvaient se résoudre à la fuite. Et puis, fuir, pour où ? Pour quel avenir ?
Cela faisait peu de temps que sa douce était rentrée en leur maisonnée. Voilà qui était de nature à rassurer Théodore, savoir son épouse entière et à ses côtés.


Ils m'ont salement amoché, mais...il m'est encore possible de marcher. Et à part ça je vais bien, la douleur est supportable. Et le repos de la nuit dernière fut bénéfique. Puis tu sais... je suis de nature robuste hein ?

Oui, enfin marcher n'est pas vraiment le terme, disons plutôt boiter et avec l'aide d'une béquille de fortune.
Pas le temps de se réjouir. La porte se fait fracturer.
Avec des yeux noirs Théodore regarde son épouse et à voix basse lui dit tout en se redressant de sa couche avec un peu de difficulté.


Je ne pensais pas qu'ils seraient si vite en nos murs ! Ils viennent achever le travail, mais il n'est pas dit qu'on laisse faire ! Mon épée vite !

C'était plus pour la beauté du geste qu'il demandait son épée, vu son état il allait pas pouvoir luter bien longtemps.
Alors que des voix se font entendre en bas.


Va cacher les enfants !


Puis soudain.

- MARIE ! THÉO ! Rassemblez vos affaires. Nous prenons instamment le maquis, par la poterne de Ciutat Mosil. VOUS AVEZ CINQ MINUTES. Je vous attends en bas.

Une vois familière à l'oreille du couple qui au son de la dite voix laisse échapper un profond soupir de soulagement, tout ce qu'il y a de plus normale quand on se rend compte que sa dernière heure n'est pas encore arrivée.
C'est Sancte en personne qui viens les chercher. Et en plus, il leur offre ce qu'ils recherchaient, une solution de repli autre que la fuite pour échapper à l'ennemi. C'est avec un franc sourire malgré la douleur qu'il s'adresse à sa Marie.


Bordel, il tombe à pic ! Rassemblons nos affaires, vite ! Envoie les enfants avec Cunégonde à la cave de ma forge ! Il y a de quoi manger là bas, personnes ne les y trouvera et ils y seront peut être plus à l'aise que là où nous allons.

Pourquoi ne pas les prendre avec eux ? Ne sachant guère où ils allaient aller, le maquis c'est vague comme localisation, autant ne pas s'encombrer de tous ses enfants qui de toute façon seront plus en sécurité en un lieu caché et inconnu de presque tous.
Il se releva avec un peu de difficulté mais porté par l'enthousiasme de l'annonce. Prendre la maquis, voilà qui insuffle l’espoir quand on croit avoir tout perdu jusqu'à sa propre vie. La lutte continue, Montauban n'est pas encore morte.
Se saisissant de sa pseudo béquille il tacha de rassembler ses affaires, sa douce, valide elle, était bien plus efficace que lui.
Alors qu'un bruit de clou se fait entendre en bas.


On arrivent !

Et c'est un Théo claudiquant qui arrive mais néanmoins porté par un enthousiasme certain, tranchant avec le dramatique de la situation. Certains auraient pu le croire fou. Lui transportant ce qu'il peut dans une sorte de havresac, une épée à la ceinture et un chapel de Montauban mal disposé en guise de couvre chef, sa douce elle chargée comme une mule entre vivres et habits, le suis de près. Sans prendre le temps de saluer qui que ce soit.

Pas de temps à perdre, chargeons tout ça sur le cheval !

Il invita Sancte ainsi que son comparse, Salem, à se diriger vers là où se trouvait la monture. Au moment ou il entrevit l'affiche il laissa échapper un ricanement qui d'ordinaire lui est peu commun. Belle idée que cette prime.
Alors qu'il aidait tant bien que mal sa douce à charger toute leurs affaires sur leur cheval, pas un grand et beau cheval, un bidet, mais qui rend bien des services salutaires.


Voilà mon ange, met ça là, comme ça. C'est bon je le tiens, serre bien les sangles !

Puis avisant Sancte.

Ah mon ami, je suis bien aise que tu soit venu nous trouver. Nous voilà fin prêt, nous te suivons !
_________________
"Nul homme ne commande au nom de Dieu."
Theodore Du Lourdou, Pasteur Réformé.
Épris de sa belle Marie, pour toujours et à jamais.

Scath_la_grande
La guerre est l'acte par lequel un peuple résiste à l'injustice au prix de son sang.*


[Round II – 20 octobre – La pitié est l’ustensile des autres]



Matin incertain où l’angoisse colle aux tripes, où les étoiles s’accrochent désespérées à l’aube blafarde.
Octobre est là. Pesant de froideur sur les visages des soldats.
Impérieusement plantée sur son cagneux, la Reine rouge s’aborgne la rétine sur la ligne d’horizon.
Impassible, elle attend que vienne l’ennemi, la tyrannie en cohorte armée et hargne au râtelier.
Qu’ils viennent donc, ces anciens amis atteints de troubles amnésiques de la loyauté, galvanisés de leur petite gloire, l’arrogance pour bannière et les mensonges bien agrippés à leur lippe soyeuse d’hypocrisie.

Le moral est en berne, l’« Arranca-cor » n’a plus son cœur, le pavillon porte le deuil d’Amaël et des autres vaillants tombés la nuit dernière, laissant cette vive
inquiétude et cette rage sourde mener les troupes fébriles.
Les lueurs s’élèvent, agrandissant le ciel et se dessinent les hordes de chiens à la botte d’un seul homme, d’une seule folie.
Plus nombreux que ce qu’ils avaient prévu.
Trop…

Derrière son regard fauve, la rousse ne sourcille pas, hermétique aux émotions, le museau paré de son habituel air de je-m’en-foutisme nonchalant .
Un état d’esprit en pure inconscience, la rouquine.
D’un geste sec, la Belette dégoupille sa flasque et la porte à ses lèvres.
Quelques lampées de courage, quelques rasades pour se foutre du cœur au bide et ne pas montrer faiblesse à ces sans-couillards.
Prière égrenée entre deux gorgées de carminé avant de s’abandonner à corps perdu dans la lutte, cornanchant son destrier pour mieux donner de ci, de là des coups de bottes et coups de taille.
Au hasard. A l'aveugle.

Cris de rage, hennissements affolés, symphonie métallique qui s’enchevêtrent entre larmes et douleur. Ainsi s’imprime la mélopée de la guerre dans les esgourdes des soldats.

Violemment on la désarçonne, un homme, qui en profite pour lui fouetter la cuisse d’une large estafilade. La zébrure entame la viande superficiellement mais décuple sa hargne.
Dans le foutreau anarchique de la bataille, les fauves charogneux arpentent la masse pour en débusquer une proie.
Sa proie.
Celle qui récoltera sa vendange de colère.
Un égaré du troupeau attire ses billes carnassières qui s’allument sous le tabard de ce dernier orné des armes du Béarn.
La cotte d’armes est l’apanage des hautes sphères de la société, un chef d’armée peut-être, un capitaine oublié par ses hommes dans la tourmente engendré par le Grand Moissonneur des âmes.
Qui sait…


Si tu es un homme, tourne-toi !

La voix rusée glisse entre ses lippes, dangereusement doucereuse.
L’homme s’attend sûrement à croiser le fer avec son adversaire et entame un large mouvement de taille en se retournant.
Mais la seule chose que le capitaine rencontre c’est un bourre-pif que la rouquine envoie à l’aide du pommeau de son épée.
Le premier coup percute une partie de la pommette et remonte jusqu’à l’arcade.
Il recule, sonné.
Le deuxième, lui paraît avoir rencontré le nez et comme un bruit sec aussi.
Il vacille légèrement, aveuglé de sang et de larmes.
C’est le but premier de la Musteile, mettre hors service le grand gaillard par quelques coups plus rusés que puissants.
Les bras fatiguent et le troisième coup n’atteindra jamais sa cible.
Encore une fois, la présomptueuse bestiole rousse a présumé tant de ses qualités combatives que de la résistance du béarnais.


Mort aux vaches !!!

Sa réplique n'a jamais été autant justifiée.


*[Henri Lacordaire]
_________________

"Ce n'est pas de ma faute si je suis SI parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Murlok


Si tu es un homme, tourne-toi !

Je m’exécute
Ami...
Ennemi..

Je ne manquerais pas de le savoir rapidement.
par précaution j’envoie l'épée en premier qui se fracasse sur une roche a proximité.
Plus d'arme et pas le temps de faire un pas en arrière qu'un violent coup me fit exploser la pommette et l’œil par la même occasion.

confirmation..
Ennemi...
et la vacherie elle frappe juste et fort.

la douleur deviens vite difficile a supporter

je balance a l'aveuglette des coup avec ce qui reste de mon épée.
un deuxième coup me fracassa une nouvelle fois le visage.
un gout de métal m'arriva dans la bouche , le gout du sang...
Le gout de la mort?

Non ps encore cette fois elle hurle
elle es proche de moi.
Je tend le bras et attrape sa chevelure
d'un mouvement désespérer je l'attire vers moi.
Je discerne son visage dans la brume de mon œil encore valide.
Les légendes disaient que la mort pouvait prendre la forme d'une beauté froide , je n'y coyer pas , jusqu’à ce jour.
Je veux la tuer.
Dans un dernier effort je tente de l'empaler avec le morceau d'épée encore utilisable.
Je la pénétré , du moins je le crois.
Car la seul résistance que je rencontre es le tissu des ces vêtements.
peux être ai je accrocher un léger morceau de peau de sa hanche qui lui laissera un petit souvenir de moi....

Cette fois j'ai abattu toute mes cartes
violent coup de poignet , lui arrachant une mèche je l'attire a moi et l'embrasse....
Puis la repousse aussi violemment...


Allez petite garce !
Viens finir ton œuvre si tu en a le courage , mais je ne me laisserais pas abattre comme un chien !


Je titubais a moitié.
Je me douter de l'issu de ce combat.
Bientôt je rejoindrais ces corps qui jonchais le sol.
Au moins j'aurais eu le privilège d'embrasser la mort pour de vrai....

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)