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[RP]Cathédrale de Rouen-Funérailles de Mgr Honoré Saint Cyr

Esquimote
Alors qu’ils allaient prendre place, Irella vint les saluer.

C’est le cœur emprunt de tristesse qu’elle serra son amie dans ses bras. Voilà déjà quelques temps qu’elle ne l’avait revue. Elle avait tant de chose à lui dire, et à lui demander… Depuis la demande de Len, elle s’apprêtait à prendre la plume, pour demander à Irella si elle accepterait de faire le voyage jusqu’à laval afin d’être son témoin.

Mais voilà, c’est la missive d’Irella, annonciatrice des funérailles qui avait prit les devant… C’est donc très émue de se retrouver dans de si tristes circonstances que les deux amies s’embrassèrent.

Ayant prit place, Irella était retourné officié. Et c’est avec une émotion qu’elle vit arriver Marmiton… Ne manquait plus que Sœur Marie Thérèse pour compléter le tableau d’antan.

Ecoutant Marmiton, elle se remémora les prières de bradwen emprunte de radis et de carottes… Et les prières d’Irella à Montmirail…

C’est avec un sourire emprunt du passé qu’elle fût attentive aux paroles de la prière autour d’elle qui arrivaient à ses oreilles.

Elle joignit sa voix aux autres..

Je confesse à Dieu tout puissant,
A tous les Saints et à vous aussi, mes amis,
Parce que j’ai beaucoup pêché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes amis,
De prier le Créateur pour moi,
Que le Très Haut nous accorde le pardon,
L’absolution et la rémission de tous nos pêchés.

Sakurahime
Une ombre silencieuse et solitaire, vestue de noir, se glissa après le début de l'office dans le fond de l'église.

Non point que l'accès en était réglementé ou limité, mais il fallait l'avouer, elle ne faisait que passer, glissant en ce lieu saint pour un adieu à celui qu'elle avait si peu connu mais s'était octroyé une place déterminante dans sa vie, sans même le savoir.

Inconsciemment, par une simple pastorale, Honoré Saint Cyr avait forgé sa vie de religieuse.
Et si celle-ci tirait à sa fin, ce n'était pas par manque ou perte de foi, mais par une façon désormais différente de l'exprimer.

L'ombre resta debout, au fond de la cathédrale, presque dans un coin.
Sous le capuchon sable, on distinguait seulement un bandeau, également noir, qui barrait le visage de la femme dont les lèvres murmuraient, en un souffle, la prière rituelle sur invitation de l'officiante.

Au revoir Honoré... Puisses-tu veiller sur les tiens à la droite du Très-Haut désormais...

_________________
Camille.
Camille, toujours discrète dans sa présence même, suivit le début de l'office avant de répéter avec émotion le confiteor.

Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis,

parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi.

Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.

Amen

_________________
Celma
[Quelque part en Angloiserie]

"Mal, mal, mal, très mal ...pfffffffffffff s'que j'ai mal aux pieds...repffffffffffc'est grand L'Angloiserie finalement, plus que je n'croyais!",
voilà ce que pouvait essayait d'entendre les compagnons de route de Celma.
Elle grommelait dans sa barbe.
"Pfffffffffffff....!!!!Ah!! enfin un village. On se pose là, j'en peux plus moi."

Aussitôt dit, aussitôt fait, elle laisse choir ses biens au sol, sachant bien qu'un de ses amis les ramasserait, et court jusqu'à la taverne la plus proche.

"Tavernier...A boiiiiire...viiiiiiite, je me dessèche de l’intérieur, je le sens!!!!"
Elle pose son séant sur une chaise et sourit à l'arrivée du doux breuvage.
"Tonque illou"...très mauvaise en anglois la Celma, très mauvaise.
Un peu moins à comprendre.
Elle boit en soupirant d'aise la bière locale et laisse trainer une oreille indiscrète vers ses voisins de table.

"Honowé Sante Cyw?...dead? OOOOOOOOhhh maille gaude!!"
Son geste reste en suspend, son visage aussi ...ainsi que son cerveau d’ailleurs.
L'arrivée de ses amis à sa table, la sorte de son passage à vide momentané.
Elle ne dit mot, pourtant pas dans son habitude ça, pourtant c'est le cas dans l'immédiat.
Puis son cerveaux à l'aire de vouloir reprendre du service et ses pensées, par association d'idées, lui font apparaitre le visage de la diaconesse Dieppoise.
Quelles associations vous me demanderez?...la mort de son père...ou le verre alcooliser dans sa main...peut être les deux.

Elle boit une nouvelle gorgée pour remettre un peu d'ordre dans ses idées. Puis, indifférente à son entourage, qui pourtant la harcèle de question sur le pourquoi du comment de sa tête, elle sort un petit bout de papier et griffonne rapidement:



Ma très chère sœur,

Je viens d'apprendre la terrible nouvelle.
Je suis bouleversée et désespérée de ne pouvoir être à tes côtés dans un moment pareil.
En effet je suis en pleins milieu de l'Angloiserie et ne serais jamais revenue avant la mise en terre du saint homme.
Mon corps n'est pas près de vous, mais mon esprit ne vous quitte pas.

Embrasse ton mari et "Monpetitange" pour moi.
Bien affectueusement

Celma


Comme à son habitude, elle chope un pigeon au vol, lui attache la missive et le jette sans ménagement en direction de la fenêtre.
Elle se lève assez brutalement, boit d'une traite son verre et hèle ses amis.
"Allez la compagnie, on a pas que ça à faire! Faut pas trainer!!"

Elle ramasse ses affaires et reprend la route oubliant complétement ses pieds douloureux...
_________________
--Frere_marmiton





"ITE MISSA NON EST "

L’agacement de la sœur Irella se fit quelque peu ressentir mais Marmiton n’était pas le genre de personnage à lâcher si facilement prise lorsqu’il avait une idée précise en tête, quitte à allonger le visage et à maugréer tant qu’on n’aurait pas pris sa requête en considération.

Sans doute la sœur Irella avait-elle, à plusieurs reprises, observé ce trait de caractère chez le frère, aussi, elle accepta de l’écouter en se fendant d’une expression qui ne pouvait que plaire à Marmiton, plus vite elle s’en débarrasserait, mieux ce serait.

Le mot magique eut inévitablement de l’effet sur le moinillon, ses yeux se mirent à pétiller, le moine alla jusqu’à imaginer que la diaconesse se laissait tout doucement corrompre, il ne lui faudrait pas longtemps pour se rallier à sa cause.

Une fois n’était pas coutume, marmiton sourit malicieusement en pensant que c’était son jour de chance.
Avec ce qu’il avait lu dans la sacristie et la réaction de la sœur Irella, pour sûr, Dieu lui envoyait un message, il l’avait choisi pour guider les fidèles sur un chemin plus savoureux, qui pouvait affirmer qu’Azazel n’était pas devenu le coq du seigneur ?

L’homme était généreux, il n’avait pas hésité à inviter le Tout-Haut à sa table…

Marmiton se sentit investi d’une mission, celle de rassembler les fidèles autour d’un bon gueuleton chaque dimanche à sexte…Cependant, Marmiton fut vite rattrapé par ses désillusions, les prêchi-prêcha, ce n’était pas son fort, il n’allait pas pouvoir assumer cette trop lourde charge…

Alors il se retourna en bougonnant et se dirigea vers la sacristie sans se soucier que la sœur Irella était suspendue à ses lèvres depuis plusieurs minutes…

Poursuivant sa réflexion tout en grognassant, une idée de génie traversa le ciboulot du moine, il tenait son prêche pour le prochain dimanche.

Ce fut à cet instant qu’il se rappela qu’il avait sollicité la sœur irella, toute désinvolture déployée, le moine fit prestement demi-tour et il alla directement susurrer son histoire à l’oreille de la diaconesse :


Pcchh pchhhut mon père Gédéon…pchhhhiii…pcchhhiiiicchhiiii ma mère..Chrétiennote…pchhccccchhhh pour elle pas quechtion……m’ont appélé…pcchhhtttt pchh éon...mon nom ch’est…pcchhh. Pchhhhh cha aurait pu êtte god…comme dieu en anglois….mais ch’est pas tout à fait cha !

Marmiton n’avait jamais poussé la réflexion au sujet de l'étymologie de son nom aussi loin et voilà qu’aujourd’hui ça prenait une toute nouvelle dimension…sûr qu’il avait la baraka…de l’arabe « baraka » faveur du ciel…

Ce qui était encore plus prometteur, c'est que le moine n’était plus aussi certain que sa sœur ne trouverait rien dans les archives, depuis le temps qu’on l’appelait Marmiton, le frère en avait jusqu’à occulté son propre nom, il lui avait donc menti par omission…..
Princedusud



Monseigneur Princedusud reprit le confiteor en coeur




Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis,

parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi.

Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.

Amen!

_________________
Théologien,Conseiller Religieux, Juge de l'Officialité
Irella
Accrochée à ses lèvres, Irella attendait que le moine lui fasse part de son urgence. Alors, comme il tournait les talons avant même de lui avoir sortit un mot, Irella soupira et leva les yeux au ciel.

-Seigneur, je Te prie pour que Tu m'accordes la patience. Et tout de suite ! J'en ai grand besoin...

Mais le voilà qui revenait déjà à la charge et lui débitait tout une théorie sur ses parents et le choix qu'ils avaient fait en le nommant. Irella ne savait pas bien où il voulait en venir, mais elle l'écouta patiemment. Marmiton maniait les sentiments culpabilisants comme pas deux, "Moncheigneur aurait fait chechi... Moncheigneur aurait fait chelà...", et la diaconesse, naïve qu'elle était, tombait dans le panneau plus souvent qu'à son tour.

- Mon frère... Pouvons-nous remettre cette conversation à plus tard... Nous n'attendrons pas les calendes grecques, c'est promis, mais simplement que notre bon père Honoré trouve la paix... après la cérémonie. Oui?

Cela parut calmer le moine. Cependant, elle savait qu'elle n'était pas débarrassée pour autant des idées fixes de Marmiton et s'attendait à tout instant que celui-ci vienne lui tenir le crachoir une nouvelle fois.

Irella toussota, refit face à l'assemblée et s'efforça de sourire.


- Pour ceux qui l'ont connu, vous vous souviendrez que le père Honoré aimait commencer ses messes par une note florale. S'il avait officié aujourd'hui, quels auraient été ses trésors de la langue?... La bruyère? Il vous aurait parlé de l'origine de son nom... du latin populaire brucaria qui signifie "champ de bruyère", lui-même dérivé du bas-latin brucus, "bruyère", d'origine celtique....

Surveillant toujours Marmiton du coin de l’œil, il lui revint en mémoire que le frère devait entonner le Credo.


- Frère Marmiton?... ou bien le chrysanthème, combinaison des mots grecs chrystos signifiant or et anthemon, fleur... Tssss! Frère Marmiton? ... Il savait mieux que quiconque vous raconter le moindre arbrisseau, la petite pousse qui nait ici ou là... Frère Marmiton! Le Credo! Maintenant!
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--Frere_marmiton





"ITE MISSA NON EST " ["LA MESSE N'EST PAS DITE"]

Trouver la paix, trouver la paix…se répéta intérieurement marmiton, ben il s’agit justement que je trouve la mienne de paix pensa marmiton avant de consentir à accepter la suggestion d’Irella d’un signe de tête pas très affirmé…Le moine n’avait pas l’intention de fêter la saint-Glinglin…

La diaconesse reprit le cours de la cérémonie en pérennisant une des pratiques de Monseigneur, c’était le quart d’heure « Sieur jardinier », il était temps, pour le frère, de déguerpir afin de chercher midi à quatorze heures sans état d’âme, d’autant plus qu’il se sentait épié de biais…Or, il fut brisé dans son élan, Irella l’interpella une première fois, ce qui l’immobilisa mais il ne se retourna pas…les chrysanthèmes furent mis à l’honneur avant que le moine ne soit à nouveau apostrophé par l’officiante…quelques bourgeons plus tard, elle lui enjoignit de venir réciter le crédo face à l’assemblée des fidèles…

Le moine, qui était déjà plutôt lourd, prit sur sa caisse vingt livres supplémentaires d’un seul coup tant il avait de la pression sur ses épaules. Au ralenti, il pivota sur lui-même et lança un regard irréligieux vers la sœur Irella…Comment allait-il réciter le crédo dont il ne connaissait que la première strophe ? coi, il était coi…

Le moine retrouva un brin d’aplomb, il réfléchit à la liste que la sœur Irella lui avait rédigée et il ne se souvînt pas avoir lu le mot « crédo » ou peut-être inscrit en très très petit…oui très très petit…quasi illisible...

Ca c’est un coup bas ! se dit le frère qui fut animé par toute la haine dont il était pourvu, c'est-à-dire, une once…un grain, une bagatelle…Même pas de quoi laisser éclater sa colère...Juste un espoir de lui faire payer la monnaie de sa pièce à la diaconesse mais plus tard…bien plus tard…ce serait assurément remis à la semaine des quatre jeudis…

Gagner du temps, je dois gagner du temps, se dit le moine tout en allant se placer derrière le lutrin et pendant qu’il farfouillait dans le livre des vertus, il laissa libre cours à son imagination, ce ne seraient pas les quelques personnes qui assistaient aux funérailles qui lui en tiendraient rigueur, ce sera la sœur Irella qui devra assumer les conséquences de ses actes…

Il se mit à frénétiquement opiner du bonnet avant d’enchaîner sur le sujet traité par la diaconesse, c’est ainsi que le moine narra quelques anecdotes concoctées à la façon marmiton :

Oui oui oui mes frères et chœurs, Moncheigneur aimait la nature et les fleurs pour sûr !

J’m’chouviens d’une fois où y m’a dit, Mon frère, j’pache ma vie à vous faire des fleurs, je gage qu’votre avenir choit à la mesure de ma clémenche. J’chavais pas qui était clémenche et quand j’ai d’mandé à Moncheigneur, y m’a dit : Che prénom che rapporte du latin y m’chemble…clemens, clementis…qualifiant chelui qui est doux et indulgent…oui ch’est ben cha..voilà du Moncheigneur dans toute cha chplendeur…

Ca y était, Marmiton était lancé, il allait être compliqué de l'arrêter en plein exposé...

Puis quand j’étais petiot, ma chrétiennote de mère, qui était une mitant d’angloise m’disait «a leopard cannot change its spots » ch’qui veut dire « un léopard ne peut pas changer ches taches » elle che cherait bien entendue avec Moncheigneur, toujours à trouver rapport avec la nature, elle les bêtes, lui les plantes…

Pendant sa narration, Marmiton n’arrêtait pas de feuilleter ce foutu dogme mais le crédo était bien dissimulé, il se tourna vers la sœur Irella l’air interrogatif…puis, il revînt dans sa position et tenta de se remémorer le début…

Bon ben c’hest pas tout cha mais on va pacher au crédo, réchitons-le…

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puichant…
Créateur du Chiel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort….


Puis le moine se mit à mouliner des bras pour encourager les fidèles à poursuivre…

Mes biens chers frères, mes bien chères choeurs, entonnons le crédo touch en choeur...

Et Marmiton se mit à balancer l'arrière train de gauche à droite en tapant des mains, il jeta un oeil vers la diaconesse en se demandant ce qu'elle attendait pour venir à son secours ...


[Bonsoir

Merci de traduire le latin puis de supprimer mon intervention.

Bon jeu

Modo Mata]
Irella
- ... Frère Marmiton! Le Credo! Maintenant!

Le moine avait fini par se retourner. Mais si ses yeux avaient été des bombardes, ils auraient foudroyée la diaconesse et elle serait tombée sur le champs sous quelques boulets de pierre. Pourtant elle l'encouragea du regard et d'un sourire avenant quand il se présenta devant le lutrin et commença à dodeliner du chef tout en tournant les pages du Livre des Vertus.

Ce n'est cependant pas le Credo qu'il entonna, mais il raconta une tranche de vie qu'il avait partagé avec le prélat qui fit sourire Irella. Le vieil homme, imbattable sur l'origine des prénoms, aimait à l'instar des fleurs, honorer leur origine. Les Thomas, Gertrude, Cunégonde, Justin et compagnie, étaient un jour ou l'autre passé au peigne fin pour le plaisir de tous.

La jeune femme commençait à s'inquiéter quand le moine se lança sur sa mère, une fois son anecdote terminée. De Credo, il n'en était toujours pas question pour le moment. Elle serait bien venue tourner les pages du Livres saint à la place du moine pour trouver la prière, mais regardant Marmiton dans les yeux quand lui l'interrogea du regard, elle se contenta d'articuler les premiers mots sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche.

Marmiton sembla se souvenir du pourquoi il était là et le Credo, ou tout du moins le début, et les moulinets qu'il fit de ses bras eurent un effet immédiat sur l'assistance et l'on put entendre la diaconesse et les personnes présentes continuer ainsi:


- ... Et en Aristote, son prophète,
Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
Envoyé pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés;
En la Vie Eternelle.

AMEN

_________________
--Frere_marmiton





"ITE MISSA NON EST " "LA MESSE N'EST PAS DITE"

Pour le plus grand soulagement de Marmiton, la sœur Irella finit par embrayer en complétant le crédo de ses strophes manquantes, tandis que les rares personnes présentes essayaient, à leur tour, d’amorcer le processus. Le démarrage était lent à moins que l’aparté ne fut généralisé, en tous les cas, foi de Marmiton, cacophonie il n’y eût pas !

Le peu d’enthousiasme ambiant fit réagir le moinillon, entre ses dents il marmonna :

Tout cha pour cha !

Ce n’était pas tant par souci du manque de respect que l’on avait envers un religieux qu’on avait tout de même décoré de l’étoile Aristote d’Argent, que par dépit d’avoir dû se bouger les séant pour préparer les funérailles de Monseigneur Honoré et que dire du temps consacré par la sœur Irella…

Même si Marmiton n’était pas homme à s’embarrasser de ce genre de considérations, ce fut sans doute à cet instant là que le futur du moine se profila, nul doute qu’il retiendrait le peu d’intérêt dont faisaient preuve les pairs du prélat, le chemin du moinillon semblait se tracer au fur et à mesure que la cérémonie se déroulait.

Marmiton haussa les épaules et quitta le devant de la scène à petits pas en grognonnant, il se rappela de quelques mots latins « veni, vidi, vici » qui lui semblèrent appropriés.

Dans ses moments de lucidités, en lui coulaient quelques enseignements du père Honoré, « oui il était venu, oui il avait vu et oui il avait vaincu » Oui mais vaincu quoi ?

Lui-même ne le savait pas encore, cependant, tout coq qui se respecte ne concocte jamais une recette sans y apporter sa touche personnelle et on venait de lui présenter sur un plateau d’argent tous les ingrédients utiles à la perspective d'un avenir pour le moins déroutant.

Est-il nécessaire de vous dire que d’ici la fin des funérailles, le bon Marmiton ne montrerait plus sa bouille, dans la sacristie il resterait à élaborer la recette de sa prochaine tambouille pendant que la soeur Irella persévèrerait car la diaconesse la chemise elle mouille...
Irella
Marmiton se mit à marmonner quelques mots dont Irella ne comprit pas la teneur sauf qu'il était question de chat. Elle en fut un peu étonnée mais le frère lui réservait de nombreuses fois des surprises linguistiques. Alors, elle ne releva pas et le remercia de son intervention. Il en profita pour s'éclipser en direction de la sacristie. Il avait l'air contrarié; la diaconesse le suivit du regard, essayant d'attirer le sien. Qu'avait-il encore remarqué qu'elle même n'avait vu?

- Mes frères, mes sœurs, mes amis, mes amies, en guise de sermon, j’ai choisi de vous lire différents extraits de l’hagiographie de Saint-François que nous avons fêté le III octobre dernier.

Pour ceux qui l'on connu, ils pourraient vous dire qu'il est de nombreuses similitudes entre le père Honoré et François de Gênes. Et puis, c’est au couvent franciscain que le prêtre avait choisi de parfaire sa condition de religieux, il y était d’ailleurs toujours novice.


Irella s'avança devant le lutrin et ouvrit le Livre des Vertus à la page marquée d'un ruban vermillon. Comme elle le faisait souvent, elle caressa la page et ferma les yeux quelques instants.


- Les passages que je vais vous lire sont tirés du deuxième chapitre, « II De l'éducation de François de Gêne et de la découverte d'Aristote. »

Ecoutez plutôt ce premier passage.


Citation:

Les choses matérielles n’intéressaient plus François de Gênes –d’ailleurs l’avaient-elles jamais ému- Il faisait fi de l’aveuglement et des intérêts de son père. Seul comptaient pour lui les longs entretiens avec le chapelain Suger les soirs de printemps où ils avaient l’impression de disséquer l’âme des Humains, ou tout du moins, leurs propres âmes.


S’il est une personne qui peut témoigner que le père Honoré avait une prédisposition pour disséquer l’âme des humains, et la sienne en particulier, c’est bien moi, il n’avait de cesse de se remettre en question, les comportements humains ont entretenu sa réflexion jusqu’à son trépas.

Les longues heures que nous avons passées ensemble et tous les enseignement que je lui dois, tous les conseils si justes et constructifs qu'il a pu me prodiguer lors de l'écriture de mes sermons, tout ceci n'a fait que faire nourrir l'admiration que je porte à mon père spirituel. A tel point que quand nous étions séparés, ma vie de religieuse n'avait plus la même saveur. Les échanges qui me faisaient grandir lors de la préparation de nos messes me manquaient tant...


Sa voix s'étrangla.

Et me manqueront tant...

Elle tourna la tête vers le cercueil, soupira et passa de nouveau la paume de sa main sur le manuscrit.


Citation:
Sa misère matérielle était réelle. Il vivait dans la pauvreté la plus extrême, grignotant quelques miches de pains et légumineuses que le curé, admiratif, lui fournissait sans peine et avec toute la charité d’un homme de cœur. A défaut des conforts d’une vie luxueuse, ses innombrables pensées de Dieu amenaient en lui une richesse spirituelle débordante. Et malgré toutes les épreuves que les hommes lui avaient fait subir, il continuait à avoir confiance en l'Humanité, car sa fidélité envers la créature choisie par Dieu était sans faille. Seul l’incrédulité et le non-respect des commandements divins écrits dans le Livre des vertus pouvaient conduire des hommes aux vices. S’éloigner de Dieu était s’éloigner de la vertu. S’éloigner de la vertu était s’éloigner des fondements de la société des hommes et de ses lois.


Il est essentiel de nuancer cette étape de la vie de Saint-François et celle de l’existence du père Honoré, parce que ce sont deux êtres à part entière et que chaque entité a son propre parcours, néanmoins, nous pouvons retenir sans équivoque que le père Honoré ne se vautrait absolument pas dans le luxe matériel, nous pouvons aller jusqu’à le qualifier de mystique tant il pouvait être empathique, ce qui lui occasionnait de nombreuses souffrances physiques et malgré tout il poursuivait son sacerdoce sans faillir pour le bien de ses semblables...


L'émotion qui était criante dans la voix de la diaconesse la força à faire une pause. Elle se retourna et essuya une larme à l'abri des regards.
_________________
--Frere_marmiton





"ITE MISSA NON EST " "LA MESSE N'EST PAS DITE"

Qui a dit qui ne la ramènerait plus ? Le frère Marmiton ayant déjà oublié ses bonnes résolutions de rester terré dans la sacristie, ne put résister la tentation de montrer sa face de rat pour écouter, avec curiosité, le sermon de la soeur Irella, il était de bon ton de savoir ce qu'elle pensait de l'ancien prélat.

Le moine dodu écoutait très attentivement et dû admettre que le portrait était très fidèle à l'homme qu'il avait connu mais toute médaille avait son revers.

Marmiton imaginait mal la soeur Irella faire référence aux petits travers de son bon père, jamais aucun clerc n'osait aborder le côté obscur de la personnalité d'un défunt de peur d'aller en enfer, Marmiton, lui-même, était suffisamment craintif par rapport à ses propres failles, si tant il les reconnaissait.

Et de fait, pour oublier ses propres péchés, il était plus commode de parler de ceux des autres, voilà que le malicieux Marmiton se sentait l'envie de revenir devant l'assemblée pour dévoiler quelques détails croustillants, du lourd, du gras, du poilu....sauf, qu'à bien y réfléchir, il n'en avait aucun à se mettre sous la dent...Le moine soupira puis alla se rassoir dans la sacristie en grognassant..même pas marrant...
Esquimote
C'est au travers d'un brouillard qu'elle suivait le coeur serré le sermon d'Irella.

Les fleurs... oh oui il aimait les fleurs Honoré, toujours à l'affût du premier bourgeon de joncquilles. Il ne manquait pas de prendre le temps d'arrêter sa mule pour confectionner un bouquet...

Son esprit vagabondait dans les souvenirs au fil du sermon..
Irella
Son père n'aurait pas aimé la voir ainsi, se lamentant sur son sort, versant mille ruisseaux de peines et de larmes.
Marmiton le lui avait rappeler depuis la mort du prélat, Irella en avait convenu et était repartie pour un temps dans des aspirations plus vivantes.

Pourtant ce jour, rien ne semblait calmer son chagrin immense. Il lui fallait terminer cette cérémonie avant qu'elle ne s'effondre, avant que l'on puisse lire en elle toute la solitude qui l'enveloppait maintenant. Quand elle se retourna une nouvelle fois, après avoir vu Marmiton retourner dans la sacristie, elle reprit son sermon pour le mener à son terme.

En préparant les funérailles, elle avait relu certains passages du Livre des Vertus dans lesquels elle avait puisé la force d'être là et maintenant qu'elle affrontait la mort en face, elle se sentait vidée de toute vie, de tout espoir, de tout avenir.

Il lui faudrait attendre que les combat cessent pour pouvoir rejoindre son époux, lui seul pouvait avec son fils Gabriel lui redonner l'envie de continuer de vivre et d'espérer.


- Mon père était sans détour. Il aimait profondément les hommes et n'avait pour eux que l'espoir de les mener vers le Très-Haut pour leur éviter une éternité de souffrance.

Le père Honoré avait l’habitude de dire que pour mieux battre son ennemi il faut bien le connaître. En ce mois d’août MCDLVIX, où il a voulu prendre part à une expérience, celle de goûter à la volupté et ainsi pouvoir consommer des mets raffinés.
Si l'on s’en tient à son humble parcours, nous pouvons imaginer sans ambigüité qu’une fois qu’il aurait expérimenté ce côté matériel, il nous serait revenu plus fort que jamais, persuadé que l’expérience prévaut sur la théorie parce que tout simplement la théorie est le compte-rendu de l’expérience et dans la mesure où nous ne brûlons pas la chandelle par les deux bouts, grâce à elle il nous est possible de trouver un équilibre...


Irella posa son regard sur le cercueil ouvert dans lequel elle distinguait le visage d'Honoré et grimaça.

- Commettre une erreur est une chose mais persister dans l'erreur par orgueil en est une autre. Or, le père Honoré ne croyait pas au hasard et il savait que son obstination de voyager en ces temps de guerre risquait de lui coûter la vie et cette leçon que je vous demanderai de retenir car sa mort doit nous être bénéfique, je déplorerais qu’il ait quitté cette terre pour rien.

Dieu est grand et miséricordieux mais nous sommes aussi maître de nos destins du fait de notre libre arbitre, comme le père Honoré, si nous faisons preuve de provocation, malgré les avertissements que nous recevons, il est incontestable que nous péchons par orgueil, ce qui peut engendrer de tragiques conséquences, dans ces circonstances comme dans d'autres.


La diaconesse avait un sérieux effort pour terminer et se recueillit quelques instants.

- Mes frères, mes sœurs, mes amis, si l'un de vous vouliez prononcer quelques mots pour lui, pour nous... Je vous cède la place avant que nous emportions notre défunt au cimetière.
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Pitt.bull
Citation:
Mes frères, mes sœurs, mes amis, si l'un de vous vouliez prononcer quelques mots pour lui, pour nous... Je vous cède la place avant que nous emportions notre défunt au cimetière


il s'avança, racla sa gorge, duc peut être mais il avait horreur des palabres, et pourtant....

si tu permets grenouille.......

nostre chère défunt est la preuve que l'on peut posséder la droiture, le don de l'autre et le plus mauvais des caractères, c'est ainsi que je le ressentais, et sincèrement je plaint le très haut de devoir le supporter, je le plaint autant que nous de l'avoir perdu.

repose en paix grand homme, la Normandie en mon nom, te remercie, moi même , je m'incline devant ta volonté sans faille de vouloir le bien de l'autre

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