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[RP]Cathédrale de Rouen-Funérailles de Mgr Honoré Saint Cyr

Irella
Du milieu de la nef, le duc se leva. Elle se sentit tout à coup moins seule quand il s'avança vers elle. Elle appréciait l'homme de cœur et d'honneur qu'il était. Au détour de leurs rencontres dans quelque estaminet dieppois, ils avaient souvent ri, mais lorsque la vie leur avait réservé des obstacles, ils avaient aussi longuement discuté de leurs proches, de l'amour, de son attachement à la Normandie, de sa dame de cœur.
Dès leur première rencontre, Pitt l'avait surnommée "Grenouille", ce qui ne manquait jamais de faire sourire la jeune femme.


- si tu permets grenouille...

- Faites donc Votre Grâce,
l'accueillit-elle en l'accompagnant d'un mouvement de manche.

Quand l'homme de Brécey insista sur le mauvais caractère du curé, Irella leva un sourcil.


- Rhooo! Piiitt!


Autant dire que c'était pour la forme, parce qu'en réalité, il n'avait pas tort. Honoré ne s'en était jamais laissé conter. Il n'hésitait pas à donner son avis qui ne brossait pas toujours dans le sens du poil; raison pour laquelle il collectionnait ici ou là quelques inamitiés.

- Merci Pitt... Merci, rajouta-t-elle ému par l'éloge simple que le duc avait prononcé.

Quand ce dernier se fut assis, Irella regarda les quelques personnes qui composait l'assemblée et attendit quelques instants.
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--Frere_marmiton





"ITE MISSA NON EST " "LA MESSE N'EST PAS DITE"

Pendant que la messe de funérailles se poursuivait, le moine était occupé à filer un mauvais coton, il s'était plongé dans le chapitre du livre des vertus où on passait en revue la vie de chaque prince-démon, une aubaine pour le frère Marmiton, il se trouvait un point commun avec chacun d'eux.

A un moment donné, il finit par perdre le fil de ses dérives et lacha le dogme pour aller montrer sa bobine depuis la porte de la sacristie...

C'était le moment des oraisons funèbres, un homme demanda à intervenir en appelant la diaconesse Grenouille ..de bénitier.. ajouta Marmiton entre ses dents avant d'avoir l'eau à la bouche en s'imaginant devant un plat de cuisses de grenouilles bien préparées selon une recette de son cru...

Le noble dévisa sur Monseigneur Honoré en n'hésitant pas à préciser combien le prélat avait un caractère de cochon, ce que Marmiton n'aurait pu nier avec la meilleure volonté du monde mais il se rappela d'une expression favorite au prêtre "Dans le cochon, tout est bon!" et ça le coq en était convaincu, il n'y avait rien à jeter...

Cette parenthèse terminée, la diaconesse laissa encore quelques instants, à ceux qui l'auraient désiré, de venir infirmer ou confirmer les affirmations ainsi débitées, néanmoins, personne ne sembla souhaiter s'attarder davantage sur le sujet...on va peut-être enfin pouvoir conclure pensa le moine agacé...
--Frere_marmiton





"ITE MISSA NON EST " "LA MESSE N'EST PAS DITE"

Marmiton était resté là à observer la scène depuis l'enterbâillement de la porte de la sacristie et il vit la diaconesse se décomposer au fur et à mesure qu'elle patientait. Cette interminable interruption donna l'occasion à Irella de ruminer ce qu'elle vivait et les larmes se mirent à couler, elle se mit à sangloter avec tant d'intensité que plus une parole ne sortit de sa bouche.

Le moine ne put s'empêcher d'être pétri de remords, il n'avait pas été très prompt à assister Irella pour organiser les funérailles et voilà que maintenant elle n'avait plus la force de les achever...

Mais cette compassion fut de courte durée, fidèle à lui-même, le moine retomba dans ses démons et lacha en grognassant:"Y manquait plus qu'cha nom d'un chapon!"

Marmiton allait replier ses affaires et fuir le malaise quand il se souvînt avoir repéré dans l'assemblée une amie de la soeur Irella, un mainoise dont le nom se terminait par "mote", Comment se dénommait-elle déjà? Marmotte?

Le moine ne se formalisa pas d'avoir oublié le nom de la montmiraillaise, il n'avait pas gardé les moutons ensemble, il pourrait sans manque de respect l'appeler dame!

Pendant que la diaconesse essayait, tant bien que mal de se reprendre, Marmiton remonta par le nef latérale et alla chuchoter quelques mots à l'oreille de qui de droit, l'amie d'Irella:

B'jour m'dame, bon ben là faut qu'vous interv'niez, l'est pas en état d'terminer, j'vais improviser!

Improviser, le verbe était tombé sans que Marmiton ne l'eût même envisagé, comme s'il en était capable? Ce fut avec des semelles de pierre que le moine se dirigea vers le lutrin et là il découvrit que la soeur avait tout prévu, il ne lui restait qu'à lire le vélin, bizarre qu'il n'eût rien remarqué quand il était venu pour réciter le crédo...

Néanmoins, il s'engonça , or, une pointe de fierté lui fit redresser les épaules, son heure de gloire était peut-être arrivée et ce n'était pas pour lui déplaire et il intervînt:

Bon ben z'aurez r'marqué que la choeur Irella est trop accablée pour pourchuivre, j'vais la chuppléer, chi vous l'voulez bien!

Marmiton tourna le parchemin et reprit:

L’Homme fait de terre et d’eau est par nature attiré par le chentre de la terre, mais l’amitié vraie élèvera chon âme et chi elle est digne de rejoindre le cheigneur elle ne ch’enfonchera pas comme le corps vers le feu des enfers mais au contraire elle trouvera sa vraie nature qui est de ch’élever vers notre cheigneur et le rejoindre sur l’achtre cholaire.

Bien des regards ont croisé le chien, qu'Honoré puiche enfin voir le tien Cheigneur.

Après l’amitié qu'Honoré a rechue et qui a guidé cha vie, accorde-lui l’amitié ultime qu’est la tienne Cheigneur ;

Après les peines et les larmes qui ont obscurchi cha vie, illumine cha route pour l’éternité;

Répétez après moi:


Citation:
« Cheigneur ne détourne pas ton regard de notre ami »

"Cheigneur, nous tournons vers toi nos echpoirs à l’heure où disparaît le corps de l’ami qui nous est cher. "

"Accorde-nous l’espéranche de le revoir auprès de Toi pour les chiècles des chiècles. "

Amen


Marmiton tendit l'oreille à l'affût du moindre balbutiement...


Irella
Un silence plombant s'était installé. Personne ne succéda au duc. Irella se laissa submerger par une vague déferlante de tristesse et un œil se mit à piquer.

- Ne pleure pas! Irella ne pleure pas! lui ordonnait sa petite voix intérieure.

Mais déjà les sanglots lui secouaient les épaules et leurs larmes lui brouillèrent la vue.

Marmiton, qui dans un premier temps parut sur la voie d'une retraite dans la sacristie, sembla vouloir prendre les choses en mains.

Elle tenta de se reprendre une première fois, mais la goutte qui lui pendait au nez l'obligea à chercher son mouchoir finement brodé de ses initiales au fin fond de sa poche. A cet instant, le frère se dirigeait vers Esquimote quand elle dégota le morceau de tissu.
La vue du mouchoir déclencha de derechef une nouveau vague salée. Elle essuya ses larmes.


- 鼻水がずるずるしている! ... ている! ... ている!*

Quand elle eut terminer de se moucher, le frère venait de se planter devant le lutrin et parcourait la page ouverte. Elle crut voir une once de fierté parcourir le petit homme rondouillard qui lui parut plus grand. Les mots étaient dits sans hésitation et sa voix portait et emplissait la cathédrale.

- ... Après l’amitié qu'Honoré a rechue et qui a guidé cha vie, accorde-lui l’amitié ultime qu’est la tienne Cheigneur.

L'amitié ultime ...

- En définitive, mon père, c'est bien vous le plus chanceux!

Elle se frotta les yeux et reprit avec Marmiton.

- Seigneur ne détourne pas ton regard de notre ami »
Seigneur, nous tournons vers toi nos espoirs à l’heure où disparaît le corps de l’ami qui nous est cher. "
Accorde-nous l’espérance de le revoir auprès de Toi pour les siècles des siècles.
Amen


La diaconesse les yeux rougis et le nez tout autant, se dirigea vers Marmiton et le serra dans ses bras. Le ventre rebondi du moine n’empêcha pas l'étreinte.

- Merci mon frère... Merci... Nous allons devoir maintenant le porter en terre... Je vous laisse organiser le transport d'Honoré...

Elle s'en fut de son côté affronter l'assistance.

- Nous allons accompagner le père Honoré... au cimetière...

Elle fit signe au préposé pour poser le couvercle du cercueil. Elle s'approcha de la bière et déposa quelques fleurs qu'elle prit dans un panier posé derrière l'autel.

- Avec tous ceux qui vous ont précédés et qui vivent déjà auprès du Seigneur,
avec l'immense cortège des saints, je vous souhaite un bon dernier voyage...


Elle caressa la joue creuse et froide de son père et sourit.

- Vous me manquerez... Faites-moi une place bien au chaud auprès de vous quand je vous rejoindrai...

L'homme sous l’œil avisé de Marmiton déposa le couvercle et planta quelques clous. Le cortège qui se forma derrière le cercueil alla au rythmes des porteurs. Ils ne semblait pas peiner. Honoré n'était pas connu pour se vautrer dans son assiette et son poids plume le prouvait encore une fois.

Ils furent très vite arrivés auprès du trou béant. Irella s'agrippait à l'anse de son panier.


- Nous allons maintenant confier à la terre le corps de notre frère dans ce lieu où reposent déjà tant de défunts de nos familles. Le moment est venu de lui dire "à Dieu".
C'est un moment de tristesse, mais il faut que l'espérance reste forte en nous. car nous espérons revoir Honoré quand Dieu nous réunira, dans la joie de son Royaume.
Recueillons-nous en pensant à tout ce que nous avons vécu avec Honoré, à ça qu'il est pour nous, à ce qu'il est pour Dieu.


Irella s'avança quand les hommes descendirent le cercueil.

- Vous pouvez déposer une tige de bourrache si le coeur vous en dit...

Elle désigna le panier débordant de ses fleurs bleues et partit pour un dernier clin d’œil à son père.

- Une des origines possibles du nom de la bourrache viendrait du latin "cor ago" qui veut dire :
"je stimule le cœur".
Venez! La bourrache peut dire, et c'est la vérité : Je soulage le coeur, j'enfante la gaieté!


Irella ramassa le panier une fois que tout ceux qui voulurent jetèrent leur dernière offrande.

Enfin, elle se tourna vers ses congénères et les remercia d'avoir accompagné l'âme de son père. Elle vint à la rencontre de quelques uns et demanda congés prestement. La jeune femme retourna dans la cathédrale, éteint les bougies qui éclairaient encore il y a peu, le visage d'Honoré...


[*Son produit par un mouchage intempestif.]
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