Lanceline
La Blonde rentra chez elle, furtivement.
Une ombre. Voilà ce qu'elle était devenue.
Suzane l'attendait. Elle ne lui fit pas de remontrances, d'une part parce qu'elle n'était qu'une servante, d'autre part parce que pour une fois, sa maîtresse était sortie.
Lanceline, sans lui accorder un regard, alla se coucher. Suzane soupira: ce ne serait pas aujourd'hui que sa maîtresse mangerait la soupe préparée avec amour !
Elle monta d'un pas lourd éteindre les bougies qui se consumaient dans la chambre de sa maîtresse, et vérifia ainsi qu'elle était prête à dormir.
Puis, confiante, elle alla à son tour se coucher.
La Line repoussa les couvertures. Elle avait trop chaud, bien qu'il commençât à faire froid.
Elle demeura ainsi étendue, les yeux grands ouvert.
Vers le milieu de la nuit, quand elle fut sûre que tout dormait, elle se leva.
Elle posa sur ses épaules une longue cape noire, par-dessus sa robe rouge.
Elle sortit silencieusement, se glissa hors du village et alla dans la forêt. Elle arriva près d'un petit étang.
Elle sourit, défit le lacet qui maintenait sa cape et la laissa choir par terre dans un bruissement.
Tout était calme, on pouvait entendre hululer de temps à autre une chouette.
La Balafrée e déchaussa, et sans hésiter posa son pied dans l'eau.
Elle s'avança jusqu'à en avoir jusqu'au cou. Sa robe ainsi que ses longs cheveux remontaient à la surface et l'eau froide lui coupait le souffle. Mais elle avait cet avantage d'obstruer également les pensées.
Là, la nobliote se sentait bien, pour la première fois de la semaine.
Après un court moment, elle ressortit et essora autant que faire se peut son vêtement, puis releva la tête et regarda dun il noir l'astre froid.
Elle ouvrit la bouche.
POURQUOI? hurla-t-elle à l'intention de Celui-qui-Écoute.
Mais, bien sûr, aucune réponse.
Peut-être parce qu'à plusieurs reprises, elle était allée voir Sainte Boulasse?
Mais, reprit-elle d'un ton désespéré, Vous savez bien que ce n'était que pour la remercier...
Un temps. Elle resta prostrée là, mouillée.
Soudain, elle sut ce qu'elle allait faire.
Elle remit sa cape et ses chausses et se dirigea d'un pas décidé vers le village, et plus précisément vers la demeure de Jean. Elle savait qu'il serait réveillé. Elle poussa la porte et il accourut, surpris de la voir à cette heure et dans cet état.
Jean, j'ai besoin que tu me prêtes ton cheval.
Il acquiesça. Peu lui importait de savoir ce qu'elle allait faire avec, et surtout si tard, mais il ne poserait pas de questions. Elle le lui ramènerait une fois sa tâche accomplie.
Sans dire mot, il se dirigea vers l'écurie et le sella.
Une lueur de gratitude passa dans les noisettes de Lanceline.
Elle savait qu'il ne dirait rien, parce qu'il la considérait un peu comme la fille qu'il n'avait jamais eue avec sa femme décédée trop tôt.
Elle monta dessus, et partit au galop.
Au petit matin, elle arrivait dans la capitale et mettait pied à terre. Tenant son cheval par la bride, elle entra dans la ville.
Elle demanda à un passant où trouver Caesar-Milandor de la Duranxie, fils du Duc Riwenn.
Il répondit qu'il ne savait pas. Elle soupira, il partit, un peu effrayé.
Il est vrai qu'avec sa tenue froissée, ses cheveux en bataille ainsi que ses traits tirés, elle devait faire peur à voir.
Elle se remit à marcher, le cheval sur ses talons, en songeant qu'il serait plus difficile que prévue de trouve son petit cousin.
Au même instant, à Lectoure, Suzane ouvrait les yeux.
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- Mais j'ai rien fait !
- Si. Tu existes.
Une ombre. Voilà ce qu'elle était devenue.
Suzane l'attendait. Elle ne lui fit pas de remontrances, d'une part parce qu'elle n'était qu'une servante, d'autre part parce que pour une fois, sa maîtresse était sortie.
Lanceline, sans lui accorder un regard, alla se coucher. Suzane soupira: ce ne serait pas aujourd'hui que sa maîtresse mangerait la soupe préparée avec amour !
Elle monta d'un pas lourd éteindre les bougies qui se consumaient dans la chambre de sa maîtresse, et vérifia ainsi qu'elle était prête à dormir.
Puis, confiante, elle alla à son tour se coucher.
La Line repoussa les couvertures. Elle avait trop chaud, bien qu'il commençât à faire froid.
Elle demeura ainsi étendue, les yeux grands ouvert.
Vers le milieu de la nuit, quand elle fut sûre que tout dormait, elle se leva.
Elle posa sur ses épaules une longue cape noire, par-dessus sa robe rouge.
Elle sortit silencieusement, se glissa hors du village et alla dans la forêt. Elle arriva près d'un petit étang.
Elle sourit, défit le lacet qui maintenait sa cape et la laissa choir par terre dans un bruissement.
Tout était calme, on pouvait entendre hululer de temps à autre une chouette.
La Balafrée e déchaussa, et sans hésiter posa son pied dans l'eau.
Elle s'avança jusqu'à en avoir jusqu'au cou. Sa robe ainsi que ses longs cheveux remontaient à la surface et l'eau froide lui coupait le souffle. Mais elle avait cet avantage d'obstruer également les pensées.
Là, la nobliote se sentait bien, pour la première fois de la semaine.
Après un court moment, elle ressortit et essora autant que faire se peut son vêtement, puis releva la tête et regarda dun il noir l'astre froid.
Elle ouvrit la bouche.
POURQUOI? hurla-t-elle à l'intention de Celui-qui-Écoute.
Mais, bien sûr, aucune réponse.
Peut-être parce qu'à plusieurs reprises, elle était allée voir Sainte Boulasse?
Mais, reprit-elle d'un ton désespéré, Vous savez bien que ce n'était que pour la remercier...
Un temps. Elle resta prostrée là, mouillée.
Soudain, elle sut ce qu'elle allait faire.
Elle remit sa cape et ses chausses et se dirigea d'un pas décidé vers le village, et plus précisément vers la demeure de Jean. Elle savait qu'il serait réveillé. Elle poussa la porte et il accourut, surpris de la voir à cette heure et dans cet état.
Jean, j'ai besoin que tu me prêtes ton cheval.
Il acquiesça. Peu lui importait de savoir ce qu'elle allait faire avec, et surtout si tard, mais il ne poserait pas de questions. Elle le lui ramènerait une fois sa tâche accomplie.
Sans dire mot, il se dirigea vers l'écurie et le sella.
Une lueur de gratitude passa dans les noisettes de Lanceline.
Elle savait qu'il ne dirait rien, parce qu'il la considérait un peu comme la fille qu'il n'avait jamais eue avec sa femme décédée trop tôt.
Elle monta dessus, et partit au galop.
Au petit matin, elle arrivait dans la capitale et mettait pied à terre. Tenant son cheval par la bride, elle entra dans la ville.
Elle demanda à un passant où trouver Caesar-Milandor de la Duranxie, fils du Duc Riwenn.
Il répondit qu'il ne savait pas. Elle soupira, il partit, un peu effrayé.
Il est vrai qu'avec sa tenue froissée, ses cheveux en bataille ainsi que ses traits tirés, elle devait faire peur à voir.
Elle se remit à marcher, le cheval sur ses talons, en songeant qu'il serait plus difficile que prévue de trouve son petit cousin.
Au même instant, à Lectoure, Suzane ouvrait les yeux.
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- Mais j'ai rien fait !
- Si. Tu existes.