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[RP] Caprice d'un ange

Cl0e
Plongée dans la gestion des affaires de sa vicomté, Cloé avait laissé sa précieuse perle entre les mains expertes de sa gouvernante alençonnaise.
Une ex-gouvernante royale pouvait avoir elle-aussi besoin d'une gouvernante pour ses enfants. Surtout lorsqu'elle menait plusieurs choses de front : gérer la remise en étant du Château de Couserans, s'assurer de la bonne marche de la production de sa liqueur et violette et de son sirop, ou encore se démener pour rendre à une ville morte son activité d'antan, son ambiance festive et lui rendre son attrait. Pour cela, elle devait secouer les puces des villageois, pour commencer. Pourquoi pas faire du village un carrefour économique aussi ?
Alors oui, elle y croyait. Et c'est perdue dans ses plans, ses stratégies de remise à flot, qu'une petite voix aigüe parvint à ses oreilles.
Non, Chiara n'oserait pas faire un nouveau caprice tout de même...
Avec le départ de sa soeur aînée pour le couvent, Cloé avait cru - et craint aussi - que la petite ne soit inconsolable, qu'elle se renferme sur elle-même. Mais pas du tout. Elle avait opté pour une tout autre stratégie. Les caprices. Les bêtises.

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Chiara_cesira_nora_a
"Non non non non non !!!!"

Le cri retentit dans la demeure, atteignant surement les cuisines. Tant mieux, il fallait que tout le monde entende, parce que c'est important de se faire entendre. C'était sa Maman qui lui avait dit ça. Ce que l'enfant ne savait pas -ou avait choisi de ne pas savoir- c'était qu'il y avait quand même des situations beaucoup plus appropriées à l'application de cette maxime. Mais quoi de plus important aux yeux d'une enfant que ce qu'on lui imposait ce matin ?

"Mademoiselle Chiara, arrêtez donc de crier et venez par ici !
- NON !!"

Non, elle ne voulait pas. Pas question. Sa gouvernante aurait beau faire les gros yeux, tenter d'user d'une autorité qu'elle perdait un peu plus chaque jour ou promettre mille merveilles en retour, il n'en était pas question. Du haut de ses trois ans, Chiara savait parfaitement ce qu'elle voulait. Et surtout ce qu'elle ne voulait pas.

Et en l’occurrence ce matin là, le petit ange blond, merveille de la maisonnée aux grands yeux d'ordinaires rieurs, était certaine d'une chose qu'elle ne voulait ABSOLUMENT pas.

Il était hors de question qu'elle mette sa robe rose.
Cl0e
Et ça continuait de chouiner, de pleurnicher, de crier. N'en pouvant plus, et dans un grand soupir, elle lâcha ses parchemins sur le bureau, reposa sa plume avec un peu trop d'énergie, éclaboussant une missive.

- Et flûte !

Elle se leva sans plus de cérémonie, froissant le parchemin pour le jeter au feu au passage, et monta à l'étage, où se trouvaient les chambres. L'avantage du manoir, c'est qu'il n'était pas immense, puis il était construit d'une curieuse façon, si bien que tous les sons se déplaçaient et s'entendaient d'un bout à l'autre de la bâtisse. Sacrément pénible.
Deux à deux, Cloé monta les marches menant à l'étage et fit irruption dans la chambre de la benjamine. Laquelle semblait en grand pourparlers avec la gouvernante, à coups de "non" et ... de "non". Elle était pourtant sûre que le vocabulaire de sa fille incluait davantage de mots. Elle lui en avait appris un peu plus en tout cas, elle en était sûre.
La porte s'ouvrit, et elle découvrit sa fille, bras croisés sur sa poitrine, en chaisne et boudant.


- Chiara Cesira Nora d'Albizzi ! Que se passe-t-il ici ?
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Chiara_cesira_nora_a
Bruits de pas rapides dans l'escalier. Enfin quelqu'un à la rescousse, se dit l'enfant butée, qui toise toujours sa gouvernante d'un air qu'elle veut furieux, ses petits bras potelés croisés sur sa poitrine.

- Chiara Cesira Nora d'Albizzi ! Que se passe-t-il ici ?

Apparemment ce n'est pas de l'aide qui vient. Et Maman a l'air plutôt en colère là... Qu'à cela ne tienne, il n'est pas question que Chiara obtempère, elle a dit Non. Et quand elle dit Non, c'est qu'elle ne veut pas, c'est simple non ?

Le regard de sa mère ne semble pas être d'accord... Bon, il faut s'expliquer. Lui faire comprendre l'injustice, le conflit. Parce qu'on veut l'obliger à quelque chose qu'elle ne veut pas, c'est bien ça l'injustice hein ? Alors la petite fille décroise ses bras et lève ses yeux angéliques vers sa tendre mère.


"Je veux pas mettre cette robe, je peux pas courir avec et puis de toute façon, j'aime plus le rose !" affirme l'enfant avec aplomb.
Bien sur que non elle n'aime pas le rose... depuis ce matin.
Cl0e
Quel caractère, mais quel caractère !! Si elle avait hérité des yeux de son père, elle n'avait malheureusement pas son caractère. Le calme de Simonin lui manquait parfois, le manoir était empli de femmes à fort caractère. Il leur fallait un homme pour calmer tout cela. Mais d'ici à ce qu'elle retrouve une personne qui arrive à la cheville du Chevalier fossilisé, il pouvait se passer des décennies !
En attendant, c'était à elle de modérer le tempérament de sa tornade de fille, qui lui ressemblait que trop sur ce poi,t. Les chats ne font pas des chiens.


- Et pourquoi tu ne veux pas mettre de robe ? Pour courir ? Les nobles jeunes filles ne courent pas, Chiara. Elles marchent avec élégance.

Ouais, elle avait mis un moment à mettre ça en pratique, la Cloé. De loin, elle était la moins bien placée pour faire la morale, mais sa fille n'avait pas nécessairement à le savoir, après tout.

- Hier encore tu aimais le rose ! Tu aurais fait un caprice pour avoir une robe comme Yolanda. Pourquoi ce changement si soudain ?

Pourquoi ? Peut-être que la fillette était allée fouiner dans les malles de sa mère et qu'elle avait trouvé du bleu dans toutes ses nuances à foison. Oui, il y avait de fortes chances...

- Et alors si tu n'aimes plus le rose, tu aimes quoi à présent ?
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Chiara_cesira_nora_a
Froncement de sourcils. Comment ça les petites filles nobles ne peuvent pas courir ? Et pourquoi elle ne pourrait pas faire comme les autres enfants qu'elle croise des fois ? Et puis ça lui est déjà arrivé de courir dans les couloirs d'abord... c'est tellement amusant ! Pfff, c'est pas marrant d'être une Demoiselle comme dit sa gouvernante.

Maintenant qu'elle y repense, c'est vrai que Yolanda avait une jolie robe la dernière fois qu'elle l'a vu. Elle avait alors dit à sa mère qu'elle en voulait une "tout pareil", parce qu'elle aussi elle voulait ressembler à une Princesse, et puis elle voulait que Yolanda voit ça... Oui mais voilà : elle ne sait pas quand est-ce que Yolanda va revenir à Jegun, et entre temps, Chiara avait découvert d'autres merveilles dans la chambre de sa mère.


"Oui, mais Yolanda elle est pas là aujourd'hui ! Elle peut pas voir la robe alors ça sert à rien que je la mette ! Et puis de toute façon, moi je veux du bleu clair parce que c'est plus joli !
Et puis d'abord pourquoi j'ai pas droit de courir dans le jardin moi ?"

Butée, l'enfant retourna se caler dans le coin de pièce où elle s'était réfugiée un peu plus tôt. Non, elle ne voulait pas. Pourquoi elles voulaient pas comprendre ?
Cl0e
Touché, coulé. Marrant comme elle la connaissait la petite. Comme si elle l'avait faite. Ah mais mince, c'est le cas.
Le sourcil restait haussé, mains sur les hanches.


- Oui, et si je lui raconte à Yolanda que tu n'aimes plus le rose ? Moi je crois qu'elle ne sera pas très contente de toi. Alors tu vas me faire le plaisir de mettre une robe.

Oui, une robe. Parce que le rose, elle était pas très fan non plus, et tout ce qu'elle voulait au fond, c'était que sa fille mette l'une de ces satanées robes pleines de froufrous. Oui, parce que c'était quand même une petite fille, et que les robes, elle les aimait quand même bien chargées. Et pas grave si après elle ne voulait pas les mettre. A vous rendre dingue.

- D'accord, le bleu, c'est joli. Maman aime beaucoup aussi. Et tu veux pas la couleur entre le rose et le bleu ? C'est joli aussi le violet. Comme les violettes de Maman !

Si l'enfant est butée, la mère est tenace. Et elle ne veut pas comprendre.
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Chiara_cesira_nora_a
C'est fou ce que les Mamans savent bien comment gagner à chaque fois. Elles trouvent toujours quelque chose. Et pourtant, quand Chiara veut quelque chose, elle ne baisse pas les bras facilement...

Du violet ? Comme les fleurs du jardin ? Ah oui, ça elle veut bien la petite fille... Mais il ne faut surtout pas montrer que la partie est déjà gagnée. Non, parce que sinon elle n'y arrivera pas la prochaine fois qu'elle voudra quelque chose. Elle a peut-être trois ans la jeune Demoiselle, mais elle sait déjà comment s'y prendre... ou du moins le croit-elle très fort.


Oui, c'est vrai que le violet c'est joli... Avec des rubans ?

Ou comment ne pas perdre le Nord... Elle aime bien les rubans Chiara. Sur les robes, c'est joli. En attendant, la robe rose est toujours dans les bras de la Gouvernante qui suit l'argumentation avec un détachement feint, patiente, attendant que sa jeune protégée daigne se rapprocher d'elle.

"Mais aujourd'hui, je peux mettre la robe verte s'il te plait Maman ? Je veux vraiment pas celle là... "ajoute-t-elle, plaintive, en désignant le paquet de soie et de ruban dans les bras de sa Nounou.
La robe verte. La plus simple de sa garde-robe, si tant est qu'on pouvait parler de toilettes simples chez Chiara. Cette robe boudée il y a quelques jours parce qu'arrivée de chez le tailleur sans la moindre fanfreluche admirée par l'enfant. Cette robe qui lui permettra tout de même de courir un peu dans les corridors du Manoir sans riquer de s'empêtrer dans les volants.


"Allez... Dis oui Maman... "
Cl0e
En jouant la carte des violettes maternelles, elle avait visé juste. Amusant comme elle connaissait cette enfant. Comme si elle l'avait faite ...
Les émotions se succédaient sur le petit visage, et les yeux allaient de droite à gauche, signe d'intense réflexion. Elle se serait tenu le menton que ce n'aurait été plus clair. L'enfant pris quelques minutes, avant de répondre.


- Bien sûr, avec des rubans si tu le souhaites. Tu les aimes tant. C'est joli, les rubans. Et puis tu es si mignonne avec.

Le charme de la petite était irrésistible, et même si elle avait conscience de céder trop facilement, elle ne pouvait se résoudre à refuser quelques rubans à une si belle enfant. Laquelle grandissait à une vitesse folle du reste. Son quatrième anniversaire approchait déjà. Si vite.
Son regard se porta au ciel, où en l'occurence au plafond, espérant que le Chevalier les voyait, la voyait, lui qui n'avait pas connu sa seule progéniture légitime.
Un signe à Georgia de ranger la robe rose.


- La robe verte ? Mais quelle robe verte ? Mais ... elle n'a pas de rubans celle-ci pourtant !

Les sourcils de la vicomtesse se froncèrent. Cette enfant était d'une humeur aussi changeante que sa mère. Et elle qui espérait qu'elle hériterait du calme de son père, de sa sagesse. Dans nombre d'années sans doute ... Pour le moment, elle ressemblait à Cloé au même âge, à savoir une petite tornade, garçonnet dans ses jeux, mais à l'inverse de sa mère, coquette quand il s'agissait d'apparaître en public. Oui, là encore, sa mère. Mais plusieurs années plus tard.

- Très bien. Georgia, mets-lui donc sa robe verte. Et maintenant, maman peut retourner à ses papiers ?

Ou la petite réclamerait-elle une promenade, ou un goûter, ou les deux ? A moins que jouer avec Stella ne l'amuse davantage ...
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Trann
Dans quelle galère je m'embarque encore... Depuis que j'ai tenté de cambrioler le manoir de Jegun, il m'est arrivé que des bricoles. Et à part une tentative en Bourgogne de rafler quelques écus sur un marché, mes activités interlopes ont diablement baissées d'intensité.
Faut dire qu'entre la môme Josselinière et la cousine Cloé qui garde constamment un oeil sur moi, il devient de plus en plus difficile de faire quelque larçin... Il est loin le temps ou je pouvais tenter de cambrioler Actarius d'Euphor...

Je suis arrivé il y a à peine quelques instants à Couserans, au castel ou maintenant la cousine crèche. Jacquemont m'a lancé un regard peu amène à mon arrivée, que je lui ai rendu sans sourciller, avant qu'un valet ne m'envoie me décrasser avant d'aller rencontrer "cousine".
Un baquet d'eau chaude, des vetements propres obligeamment offerts par la blonde, mon invitation à venir ici pourrait presque m'être agréable, si je ne suspectais une malveillance.

Maintenant je suis propre, habillé un peu mieux qu'un bouseux, et le valet me fait entrer dans une pièce uniquement remplie de filles... Et là mes soupçons augmentent.
Bon la Georgette, même pas je lui accorde un regard, mes yeux bleus se portent sur la blonde noble.


Cousine, l'bonjour.

Et là... HORREUR ! par terre, une gosse ! Et d'un coup, l'envie de filer à l'anglaise me reprend.
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--Georgia.
Les cris stridents de la gamine de trois ans retentirent dans la chambre d'icelle, de quoi vous faire grincer les dents à plusieurs reprises. Qu'es ce qui n'allait pas ce jour? Pourquoi tant de haine? Qu'avait elle donc fait de mal pour se retrouver à tenter d'habiller la fille de la vicomtesse. Si elle ne connaissait pas la dite vicomtesse, Georgia aurait pu parier que ce trait buté ne pouvait provenir que d'une seule et même personne, celle qui l'avait mise au monde. Seulement la petite blonde ne pouvait en aucun cas sortir vêtue seulement d'une chaisne! Faire un tel caprice pour une robe, aurait bien voulu avoir la même la Georgia dans son enfance, elle n'aurait certainement pas craché dessus! Souvent, elle se demandait ce que la demoiselle Chiara avait dans la tête... Cependant, elle devait reprendre les choses en mains, enfin la robe s'y trouvait déjà mais la vicomtesse avait tellement à faire.

Mademoiselle Chiara, arrêtez donc de crier et venez par ici !

Georgia tenta une approche pour saisir la gamine par le bras et lui enfiler sans trop forcer, il ne fallait pas s'attirer les foudres de la mère non plus, mais tout ceci fut en vain, même les gros yeux qui faisaient habituellement peur même aux lapins n'avaient aucun effet sur la petite blonde. Ne restait que la prière et l'espor d'une intervention divine pour l'aider à résoudre ce tout petit mini riquiqui soucis.
Et intervention divine il y eut en la personne de la vicomtesse qu'un grand sourire jusqu'aux oreilles accueillit en même temps qu'une révérence respectueuse. Plus question pour Georgia de participer à l'argumentation, tout avait été utilisé tantôt sans résultat.
Pourquoi donc Chiara aurait elle besoin de courir? Qu'aurait elle donné la gouvernante elle pour ne plus courrir! Et depuis quand n'aimait elle plus le rose? Hier encore, elle avait crié nombreux "non" pour ne pas porter une autre robe, voulant absolument mettre la rose qui se trouvait actuellement dans ses bras. Il ne lui avait pas semblé que ses enfants avaient eu pareille manière quand ils étaient petits.

Une autre couleur fut lancée dans la foulée, du bleu? Du violet? LA verte? Ah, cette enfant la ferait tourner complètement chèvre un jour mais quand la robe verte fut validée par chacune des parties, à la demande de la vicomtesse, elle fit nouvelle révérence, bien madame.

Juste le temps de ranger la robe rose et de sortir la robe verte d'une simplicité effrayante que le dernier arrivant de la maisonnée, entra. A nouveau une révérence que le jeune homme ne remarqua sans doute pas puisqu'il ne la regardait pas mais en présence de la vicomtesse...
Evidemment, l'aubaine semblait trop belle pour la lui laisser, comment habiller l'enfant de la vicomtesse en présence du jeune homme? Il n'était pas question de dire quoique ce soit à ce sujet, il lui fallait juste attendre, encore attendre... Fort heureusement Georgia était dotée d'une extrême patience, maître mot dans son métier, il fallait bien l'avouer.
Cl0e
Ou alors, ce sera pas pour tout de suite la paperasse. Après un caprice, une arrivée plus tôt que prévue. Pressé le cousin . Sans doute pour récupérer sa bague. Oh, puis la lettre aussi, sans doute.
Pourtant, de le voir débarquer ainsi dans la chambre de sa fille seulement vêtue d'une chaisne, ça ne l'enchantait pas des masses, et elle s'avança vers le valet, menaçante.


- Non mais dîtes ! Vous êtes pas bien vous ou bien ? Depuis quand vous conduisez directement les invités ici ? Et le petit salon, c'est pour faire joli ? Ou sinon mon bureau ! Ou je sais pas, la salle des repas, la cuisine, n'importe, mais les chambres ? Vraiment ? Vous allez me faire le plaisir de vous faire petit, mais alors vraiment petit, minuscule, tout petit rikiki là ! Je vais en toucher quelques mots à Jacquemont, il va sérieusement falloir rectifier le tir là. Non mais où va-t-on ?
Alors oui, c'est un membre de la famille. Oui, Chiara n'a pas tout à fait quatre ans, c'est une enfant. Mais vous savez quoi ? Je m'en fiche. Plus jamais vous ne refaites ça, vous m'avez compris ? Ou je dois vous le dire en florentin ? En castillan peut-être ? Vous avez de la chance, je parle pas anglois. Allez, DEHORS ! Je vous ai assez vu ! Ah, et raccompagnez Trann. Au petit salon. Pas dans mes appartements, ni je ne sais, la chambre de Georgia par exemple ! Non mais vraiment, des fois. A choisir des appartements, il aurait pas pu choisir ceux des invités, non, pour quoi faire.
Bon, Georgia, termines d'habiller Chiara, et descendez ensuite. Elle doit faire la connaissance de Trann. Son grand cousin, disons-nous. Bien, merci. Je descends également. Fichez quelques coups de pieds au séant à ce malotru.

Le valet, apeuré, était partit sans demander son reste, si bien qu'il n'avait pas vu que l'invité n'avait pas suivit.

- Le bon jour cher cousin. Vous venez, nous descendons.

Et, crochetant son bras, elle l'entraîna vers les étages inférieurs, loin des rubans de Chiara.
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Trann
Ca y est, je me pointe, et déjà elle commence à beugler. Pour une fois, c'est pas sur moi, alors je me contente de regarder le plafond, faudrait donner un coup de crépi quand même, et tente de faire abstraction des hurlements hystériques de la blonde.
Je soupire uniquement un peu, avant de me rendre compte que le valet a pris la tangente, et que je reste toujours planté au milieu de la pièce comme un ... blond.

Cloé me fait alors sortir manu militari de la pièce, et je grommelle un truc inintelligible sur l'humeur des bonnes femmes. C'est une constante universelle, vous en mettez plus de 2 dans une pièce et ça devient le bazar. Et que ça geigne, ça râle, ça complote, ça critique la coiffure de l'autre, mais de toute façon ton mantel il est passé de mode, et toi t'as pris des fesses on dirait la reyne, et gnagnagna...gnagnagna...

C'que c'est gonflant les bonnes femmes...

Mais bon, il faut bien faire contre mauvaise fortune bon coeur, et finalement je me retrouve seul avec cousine. Et comme d'habitude, je n'y vais pas par quatre chemins.


Bon alors c'est quoi l'embrouille ?

Pas de "ca va ? t'es pas à nouveau enceinte ? Parce que t'as du bide cousine", ou "ça va l'A&C ?", non parce que ça, ça va jamais, j'me demande pourquoi elle y reste. Et pourquoi que je suis venu.
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Cl0e
Au rez-de-chaussée, dans la pièce à vivre, les deux cousins s'arrêtèrent.

- Nous y voilà. Et cher cousin, nulle embrouille là-dessous. Un peu de liqueur de violette ? Ou une larme d'armagnac peut-être ?

Un signe au domestique pour servir à Trann la boisson qu'il choisirait, et l'Albizzi reprit.

- D'abord, je voulais te rendre la bague que je t'avais emprunté. Tu sais, la hum, la dernière fois. Voilà. Tu ne devineras jamais. Enfin si, peut-être, je ne sais. J'y ai fait la rencontre de Guillaume de Lescuragne. Ce nom te dit peut-être quelque chose ? Alençon ? Un jeune garçon, pas encore dix ans. Orphelin. Et bien il s'avère que c'est mon frère, il y a les mêmes armoiries que ta bague chez son père.
Ah et aussi, je voulais te demander, il faudrait que tu chaperonne Chiara. Tu sais, pour la protéger, lui apprendre deux ou trois choses. Rien de bien extraordinaire, en somme.
Un peu plus de boisson ?


Petit sourire angélique de la blonde, elle le fait si bien.
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Trann
J'opte pour l'Armagnac, la violette c'est pour les fillettes. Le domestique m'amène donc le petit verre de liqueur tandis que la cousine me fait son numéro de charme. Moi j'suis comme la soude, j'suis caustique quand je m'y mets.

Tiens, c'est bizarre, tu m'as pas fait c'numéro quand on s'est vu la dernière fois...

Nan tu m'as juste tourné une flèche dans le bras et manqué faire tourner de l'oeil.

Nan Guillaume ça me dit rien...

Faut dire que ma mémoire est pas ce qu'il y a de plus fiable chez moi. Et pour ne pas choquer les âmes sensibles j'éviterai de m'étendre sur ce sujet.

La protéger ? Lui apprendre deux-trois choses ? Genre ?
Cambrioler ? Crocheter une serrure ? Assommer un garde sans bruit ?

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