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[RP]"Au fil de l'eau...le lac de Luxeuil"

Emeric..
Emeric ne perdit pas son temps a contempler la jeune femme. Il remarqua et la tache de naissance, et s'en tint là. Puis sous sa pressante demande, il entreprit d'allumer un feu. Mais comment produirait-il l'étincelle? Il avait sa lame et sa pierre a aiguiser. En un rien de temps, affutant sa lame en souriant, il alluma un feu entouré de pierres. Il avait trouvé un lapin. encore blanc, en cette saison, sa carcasse était décharnée mais cela suffirait a la demoiselle. Lui se contenterait de légumes. De fait, il avait trouver un verger a l'abandon ou la nature avait supplanté l'œuvre humaine. des tomates carottes et aubergines foisonnaient. Dans se besace, il trainait toujours un peu d'herbe _dont il se servait entre autre pour sa pipe_ et un peu de sel.

Le feu allumé, l'heure du souper approcha. Mais la demoiselle se frayait encore une chemin dans l'eau. Il lui restait du temps. Un question le taraudait... La jeune fille attendait-elle de lui qu'il la rejoigne dans le lac? Il oublia vite cette idée saugrenue. Et il mit le lapin a rôtir sur une broche. Après il grillerait les légumes doucement, révélant leur amertume qu'il adoucirait ensuite grâce a ses assaisonnements.

Si tôt fait, il se tourna d'un quart et regarda plus inconsciemment la lac et la jeune pucelle nageant. Il sortit alors sa pipe et l'allumant d'un brindille enflammée, tira une longue bouffée, comme pour remettre ses idées en ordre. La journée avait été longue, mais agréable, si seulement ses démons ne l'avait rattrapés, elle en aurait presque été reposante.
Luz
Seule la lueur du feu la guida dans la nuit, et sans un bruit elle regagna la rive. Tantonnant dans l'herbe, elle sentit le drap, mais avant de sortir, le prévint.

"Emeric tournes toi, que je sorte.... tu aurais du venir l'eau était délicieuse, je me sens revigorée. J'avais oublié à quel point nager nue...enfin bref"

Ainsi drapée, elle s'assit près du feu, et les quelques gouttelettes accrochées à son cou et ses épaules continuèrent leur course vers la naissance de ses seins, sans que Luz ne s'en préoccupa.

Captivée par les flammes, elle ne vit que plus tard l'animal qui était embroché de part en part, et plissa son nez de dégout, malgré l'odorant fumet qu'il dégagait.
Mais la vue la rebuta, aussi elle prit sa besace, et ses vêtements, pour aller se vêtir, un peu plus loin, à l'abri de tous regards, même si elle savait qu'Emeric ne profiterait jamais de la situation, cependant même devant un regard fraternel, un reste de pudeur refit surface.
Les herbes hautes feraient l'affaire songea t-elle, car à trop s'éloigner du feu, elle n'y verrait guère. Le froid lui rappela sa tenue, et à la hâte elle s'habilla.
Pardessus son paravent de fortune, elle observait Emeric, son regard perdu dans les flammes, et sourit au romantisme de la soirée.
Dommage qu'Emeric, ne soit.... qu'Emeric, se dit elle lorsqu'elle le rejoind.

Ebouriffant ses cheveux, elle l'enlaça par le cou, comme enfant elle avait l'habitude de faire à sa mère, lui chipe une baie, en passant par dessus son épaule, et bien sagement s'allonga devant le feu.

"ça à l'air...succulent, mais je n'ai pas faim, manges donc le lapin, les baies sont excellentes"
De son air angélique, elle croqua dans une baie dont le nectar coula sur ses lèvres gourmandes.

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Emeric..
Emeric avait pensé a Luz, tandis qu'elle pensait à lui. Ni elle, ni lui, ne voulait entamer le rôti. Mais tant pis pour la convenance, il en coupa un flanc qu'il mangea alors. La faim le taraudait plus que la bienséance. Et nulle autre table n'est préférable à celle qui réunit la sincérité.

Pendant que Luz se changeait il avait retiré le rôti cuit du feu et avant maintenant en hâte de griller ses trouvailles. D'un voyage, il avait ramené des herbes de Toulon et d'Aix. Avec ses tomates, nul doute qu'un brun du sud francoys ferait surface. Il se mit a la tache et en proposa tout de meme a Luz, qui ne dévorait que les baies. Le jus lui tachait les levres et le bout du nez.

Souriant il prit un mouchoir et venant a coté de la jeune fille allongée, lui essuya le coin des lèvres et le bout du museau.
En aucun cas il ne se serait permis d'agir ainsi auprès d'une autre que Sigrid, si ce n'avait été Luz. La jeune fille jouait fort bien de ses pulpeux atouts, mais aucune pensée ne venait chatouiller, s'insinuer, en l'esprit du Baron.


Je ne me fais point de soucis quand au gout des fruits. A te voir les dévorer, ils sont certainement succulents. Toute fois, ce n'est pas avec un tel régime que tu conservera ce corps parfait. Mange donc ces légumes "à la provençale" et goute au saveurs françaises. Pendant ce temps si tu le veux je te compterais une histoire.

A défaut d'être l'homme qu'il lui faille, il serait l'homme qu'il doit être. Un ainé bienveillant. Si les liens du sang les avait réunis, ils auraient été frère et sœur.
Luz
Son rire cristallin résonna dans la nuit lorsqu'il entreprit de lui essuyer les lèvres, mais s'arrêta aussitôt lorsqu'il prononça les mots "à la provençale".
Ce provençal revenait que trop ces derniers jours, mais les légumes n'étant pas en causent, et de ce fait fort appétissants, Luz s'y attaqua avec un plaisir non dissimulé.
Emeric avait l'art et la manière de la ravir de peu, tout devenait un moment de fête, et la soirée promettait d'être des plus agréables.
Le festin terminé, la jeune femme alla s'allonger plus près de lui, posant ainsi sa tête sur les genoux, de son ami, puis leva son regard vers lui, telle l'enfant attendant son histoire.

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Emeric..
Sa tête sur ses genoux, il passa sa main dans ses cheveux, glissant doucement entre les mèches soyeuses, et douce sous ses doigts. Il ferma la yeux, et chercha de l'autre main la sienne, pour jouer avec. Il se souvient d'un été ou sa sœur Silvia s'était allongé de la même manière contre lui.
Il lui avait raconté une histoire. Il allait faire de même pour Luz, qui le regardait maintenant, avide de ses prochaines paroles.


Je vois a tes yeux, que tu ne perdra pas une miette de ce que je compterais. Aussi ferais-je d'une histoire, un conte pour que tes yeux, et oreilles t'y transporte.

Puis il pris un ton plus calme et posé, mêlant justesse et rythme.




C'était un matin de printemps. Le bruit du vent, et la caresse de la brise, chantait entre les feuilles et bourgeons. Le soleil luisait, l'astre flamboyant renvoyait en image la splendeur du paysage. Tout était verdure, c'était la foret de Chalon. Emeric marchait, sentier près sentier, sur les traces des ombres fuyardes. imperturbable dans sa quête, il arpentait les chênes, sans gêne, sans chaîne. Un hurlement soudain, l'interpella violemment, l'arrachant et ses causeries intimes. S'approchant, il aperçut un louveteau, la patte coincée dans un piège, geignant a la mort... Emeric s'approcha.
Et bien que vois-je.. te voila bien emmêlé jeune chef. Dans ta hâte, tu aurait oublier, de regarder sous tes pattes? Laisse-moi t'aider.
Et dans un geste précédant la parole, Emeric était déjà affairer a l'affaire. Très vite le jeune loup fut sauvé et un nom lui fut donné. Il s'appellerait LongueDent.

Mais dans un nouveau sursaut, le louveteau se mit en garde, et grogna férocement scrutant les fourrés, d'où très vite sortirent plusieurs hommes armés. Lances, épées et arcs rendaient ses hommes plus fiers qu'ils ne l'étaient. Mais leur but était certain, et certainement acquis. Si ce n'avait été d'Emeric.


Messieurs, heureux soyez-vous de m'aider a soigner ce jeune loup, qui par mégarde est tombé dans l'un de vos pièges.
-Vas-t'en marmot! ne vois-tu pas que tu gêne!
-Nenni messire, voici un jeune loup qui mérite qu'on lui sauve la vie.
- Bastardo, déguerpit! Ou tu tâteras ma pointe!
- Croyez-vous vraiment que me tuer est raisonnable? Je suis le neveu de celui pour qui vous travaillez. Vos familles en cet instant dépendent de ma survie.
- Ta gueule! te crois-tu plus important! tu n'est qu'un enfant un couillousti encore puceau! tu ne vaux rien!
PAN

Un bruit du tonnerre et un éclair de déflagration vinrent traverser l'épaule d'Emerie qui tomba a la renverse sous le choc. entre deux arbres, l'un des hommes tenait a bout de bras un étrange instrument long et fin, calme plus tôt, mais d'où s'échappait maintenant une fumée blanche.
La douleur d'Emeric était maintenant insurmontable. A terre, une large tache rouge lui saignait l'epaule, et un feu de l'enfer le rongeait.

Fichtre! qu'as-tu fait..
-Partons, ne restons pas là, le bruit aura ameuté la troupe, il mourra devoré et aucune trace de nous ne restera.
-Folie.. Diablerie.. qu'as-tu fait..

Aussi sournoisement qu'il vinrent, les brigands partirent, leur méfait accomplis, abandonnant Emeric a son triste sort.


Regardant Luz, la jeune fille, avait les yeux ronds, la bouche a demi entre-ouverte, un sourire se dessinant. Il fit une pause soufflant et buvant de sa gourde. Se préparant aux questions naturelles de la jeune fille. Il sourit
Luz
Devant son air satisfait à avoir su réveiller son intérêt, Emeric souriait doucement, tandis que la jeune fille, eut envie de le taquiner.
Prenant un air épouvantée, elle se relèva d'un bond, pour accentuer ses dires.

"Et le louveteau ... que lui est il donc arrivé ? il n'a rien eut lui au moins ?"

Un sourire malicieux étira ses lèvres, lorsque celui d'Emeric avait disparut, s'attendant à foule de questions, mais pas à celle si en premier.

"Allons racontes moi la suite veux-tu ?"

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Emeric..
Emeric perdit un court instant son sourire, mais très vite, il sut que la douce fille aimait le taquiner, et sourit encore.
Soit je continue mais ne t'attends pas a mort d'homme!
Et souriant, il repris le fil de son histoire, retrouvant son calme.



Emeric agonisait, le sang déferlant sur sa chemise de garçonnet. Le louveteau quand a lui, vint renifler la tache, et comme sachant de quoi il retourne, se mit a hurler, la mort semblant le poursuivre de près. Si ce n'est que c'était celle d'Emeric qui approchait. Sa vue était trouble et d'aucun savait que le signe était clair. La mort était présente, plus près qu'on y croyait. Mais assez loin pour qu'Emeric ait encore l'ouïe affutée. Et il entendit arriver, de nombreux bruits de pas, suivi de jappements plaintifs. Un dialogue s'entamait entre les loups de la meute. Et Emeric se surprit a deviner le contenu.

Père, cet humain m'a aidé a ma sortir du piège que les Tueurs de Loups avaient dressé.
-Silence, c'est un tueur né lui aussi. Il ne mérite que ce qu'il a.
-Père! je vous en prie aidez-moi. Je dois le sauver, mais je ne saurais le porter seul a la ville. il a besoin de soin. Les tueurs ont usés de magie.
-Alors partons de ce pas, le coin n'est plus sur.
-Père! Je ne partirais pas. Je vais l'emmener a la ville. Seul ou avec votre aide.
-Jeune louveteau, mon fils, tu n'es qu'un imbécile. Si tu crois qu'en sauvé un changera l'attitude qu'ils ont tous a notre égard. Tu mourras tué et mangé tôt ou tard si tu ne l'accepte pas. Mais la meute pars. Suis, ou survis.

Les bruits de pas redoublèrent, puis s'estompèrent, a mesure que les loups s'éloignaient a jamais. Seul le louveteau qu'Emeric avait appelé LongueDent, resta a ses cotés. Seul il tenta de la prendre sur son dos, et seul, il partit vers la ville. Seul le loup aidait l'homme, après que ce dernier eut fait de même plus tôt. Sa blessure sanguinolente n'aidait pas, et les souffrances d'Emeric traversaient le corps du loup également. Les deux êtres étaient liés désormais.

Plus tard, Emeric fut soigné par un médicastre de Chalon. Le loup avait disparu, mais Emeric savait qu'il le reverrait en foret lorsque il se porterait mieux. C'était son seul réconfort. Des années plus tard le loup et l'homme étaient encore liés. Et les deux comparses quittèrent la Bourgogne ensemble, découvrant le monde.


Regardant la jeune fille.
Voici la fin de cette petite histoire, qui tu l'auras comprise, est mienne. Sache que si tu viens avec moi a Fribourg, tu pourras caresser ce loup que j'ai sauvé et qui m'a sauvé. Et si tu es sage, tu auras même le droit de regarder la blessure qui me fut faite.
Lui sourit longuement jouant d'une main dans se cheveux, et de ses yeux, dans les siens.
Luz
La magie du conte opérait, car Luz était suspendue à ses lèvres. Manifestement cette histoire l'intriguait, et Fribourg n'en devenait que plus attrayant, ces dernières hésistations à partir, fondirent comme neiges au soleil.

Leurs regards soudés, les paroles n'avaient plus lieu d'être, d'un bel ensemble, il se levèrent, remirent de l'ordre à leur paquetage, ainsi prêts à prendre la route, route inconnue pour elle, mais si familière pour lui.
A ces côtés, il ne semblait plus y avoir d'obstacles infranchissables.

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Lylla


La soirée ne faisait que commencer et pourtant elle avait déjà quitté les tavernes où les rares clients, restaient malgré ses premières semaines ici pour la plupart des inconnus. Arpentant les rues que le soleil de ce mois de mai avait déserté pour la nuit celle qui commençait à se poser mille questions, avançait un peu au hasard, son chignon laissant échapper quelques mèches volages que l'air du soir amenait à frôler la nuque gracile.

Le bras croisaient sur sa poitrine retenait le châle qui protégeait ses épaules de la fraicheur nocturne qui doucement s'abattait sur le paisible village. Voilà plusieurs semaines qu'elle vivait ici, qu'elle découvrait la vie Luxovienne et tentait de s'ouvrir à ses habitants et pourtant.... Ce soir encore une fois elle se sentait une étrangère en cette terre qui était celle de ses parents. Sans qu'elle s'en rende compte ses pas la portèrent vers le lac où souvent seule, elle m'était sa barque à l'eau et passait sa journée au milieu de son ondine compagne, à lancer sa canne espérant remonter de quoi diner.

Arrivée sur les rives du lac, elle contourna la capitainerie et s'enfonça un peu plus avant dans la nuit. L'astre lunaire éclairait ses pas, se mirant sur la surface obscure de ce miroir géant. Un gros rocher plat, finit par lui offrir l'asile de son assise et la blonde jeune femme s'y installa en soupirant. Comme elle aurait aimé ne pas être seule à contempler ce magnifique paysage... Du revers de la main, elle essuya une petite perle saline qui s'étant échappé de son œil roulait sur le velouté de sa joue.

Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi seule. Il y avait du monde certes autour d'elle, elle chantait et riait avec eux, partageait l'ivresse de ses nuits où l'alcool venait lui faire oublier sa solitude durant ses heures de sommeil qu'il induisait inévitablement.
Pourtant Il était surement là, peut être observait il la lune lui aussi en cet instant à des lieux d'ici, en une autre compagnie que la sienne, compagnie toute légitime celle là ! Certes elle le retrouvait dès que possible, loin de tout et loin de tous, mais combien de temps pourraient ils cacher leur relation ? Combien de temps se passerait il avant que lassait de sa maîtresse, cette dernière cesse de recevoir ses visites qui seules lui permettaient de tenir.

Une autre vagabonde tenta de découvrir l'autre côté du visage féminin, mais la blonde la chassa avec un mouvement empreint de colère. Il faut dire qu'elle s'en voulait. Qu'elle idée avait encore traversé sa cervelle d'idiote, pour aller s'amouracher de celui qui n'aurait jamais rien du être d'autre qu'un amant agréable avant de redevenir un ami... Il ni avait qu'elle pour se mettre dans de pareilles situations ! Ramenant ses genoux sous son menton dans un geste enfantin, elle ferma les yeux un cours instant et aussitôt le visage rieur s'imprima derrière ses paupières.

Elle n'avait rien à faire à Lux... Elle le découvrait doucement, si sa famille vivait ici, elle n'avait rien à y faire. Chacun avait son rôle, ses taches à effectuer, et que faisait elle ? Elle trainait en ville à longueur de journée, écoutant parler les uns et les autres. Elle serra les mâchoires empêchant le sanglot qui remontait dans sa gorge de trouver une issue. Non elle ne pleurerait pas ! Elle s'était mise seule dans cette situation, personne ne l'y avait contraint, elle devrait en sortir seule ! Comme toujours, se taire sourire et avancer envers et contre tout. Les gens d'ici étaient des plus gentils, mais ils vivaient entre eux, avaient leurs histoires, leurs passés communs et la blonde n'en faisait pas partie...

Relevant le visage, ses prunelles embrumaient se portèrent au delà du lac, sur l'horizon... Où se trouvait donc son avenir ? Vers où devrait elle encore partir avant de trouver enfin ce bonheur si simple auquel elle aspirait ? Ses doigts se crispèrent sur sa jupe, et même si le poids dans sa poitrine l'oppressait, elle n'avait pas le droit de demander plus... Alors avance donc, fais ce que l'on attend de toi et tais toi espèce d'idiote !

Si seulement ils l'avaient écouté... Si seulement ils avaient fait ce qu'elle leurs avait demandé... Elle n'en serait pas là aujourd'hui, sa vie aurait prit une autre direction, peut être pas meilleure, mais pas pire non plus.
L'armée, sa pensée lui traversa l'esprit. Elle avait signé son engagement, elle le tiendrait du mieux qu'elle pouvait et n'hésiterai aucunement à se porter en première ligne ! Advienne que pourra, cela pourrait bien devenir sa devise...

Quittant son refuge de pierre, elle planta ses pieds dans les galets et s'avança vers les vaguelettes qui venaient sans bruit caresser la rive. Ses jupons remontaient à ses genoux pour ne point les mouiller, elle s'abaissa et trempa ses mains dans l'eau fraiche, avant de les porter à son visage. Effacer toute trace, se recomposer un visage, gracile et avenant... Lissant ses cheveux de ses doigts humides, elle remit un semblant d'ordre dans sa coiffure avant de se relever. S'éloignant à pas lent, elle se pinça les joues pour leur rendre leur couleur tendre, avant de remonter son châle sur ses épaules.

Lylla était de nouveau présentable et personne ne pouvait se douter des tourments qui venaient au hasard d'un mot malheureux, d'un sourire échangé par des amoureux, par une plaisanterie plus aigüe que les autres, lui labourer le cœur.
Son sourire, véritable armure pour celui qui avait appris à la connaître, s'il en existait vraiment, était de nouveau là bien présent accroché à ses lèvres qui ne laissaient plus depuis le décès de son fils exprimer sa tristesse.
C'est la tête haute et comme si de rien n'était qu'elle retourna vers la ville.


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Finger97
Finger marchait doucement sur les bords du lac. Pensive, ses yeux ne s'attachaient à aucun détails.
Dans moins d'une semaine, elle serait à la fois épouse et mère. A cette idée, elle sourit doucement. Les deux enfants de Geoff, Théo et Lady-Jade, étaient des bambins si attachants.

Inconsciemment, ses pas l'amenèrent sur la berge. Là, elle s'accroupit et plongea une main dans l'eau. Elle était presque chaude et habituellement elle n'aurait pas hésité à aller se baigner. Mais aujourd'hui, elle n'avait pas la tête à ça. Ses yeux se posèrent sur la rive opposée mais c'était un autre lac auquel elle pensait. Comme Genève lui manquait...
Pourtant, elle avait pris une décision qu'elle ne regrettait pas. Venir à Luxeuil était la seule solution pour enfin retrouver l'homme qu'elle aimait.

Elle s’assit dans l’herbe, remonta les genoux sous son menton, ferma les yeux et laissa son esprit vagabonder du côté de ses montagnes chéries.
Baphomet
Le voilà sur son frêle esquif, battu par les flots du lac luxovien, à la recherche de poissons frais, Pons d'Agoult donnait de la rame, à droite, à gauche... en bref, il avançait consciencieusement. Puis jugeant que c'était un bon endroit, il lança son filet à l'eau. Là désormais était le long moment d'attente. Mais à cette période de l'année, la chaleur des cieux rencontrait la fraicheur de l'onde pure. La vie du pêcheur était plus douce alors. Quel autre endroit aussi pour méditer calmement, le prêtre observait les alentours, d'un œil serein. Il allait manquer de s'assoupir lorsqu'une silhouette sur les berges, près des bois, attira son attention. Tiens donc, sa filleule. Prendra-t-elle un bain toute nue, pensa-t-il vainement alors qu'elle s'asseyait sur le bord. Pfffff, bon, il se décida à ramer jusqu'à elle. Après tout, c'était le minimum. Et quoi qu'il pourrait dire, il s'ennuyait à mort. La proue de sa barque s'échoua finalement et le Provençal débarqua...
    « Je ne te dérange pas, ma belle ?

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Lévite.
Finger97
En entendant la voix, Finger leva les yeux et un petit sourire vint quelque peu éclairer son visage.

Pons, quel plaisir de te croiser ? Tu me fais une petite place ?

Sans attendre la réponse, elle ôta ses bottes les prenant d'une main, récupérant son épée de l'autre et s'avança dans l'eau. Avec agilité et souplesse, qui démontrait une certaine expérience du canotage, elle sauta dans la barque après y avoir jeté ses effets.
S'installant dans le fond de l'embarcation, ses yeux se portèrent une fois de plus vers l'horizon et on vit un voile de tristesse passer dans son regard.


Si tu savais combien Genève me manque... Crois-tu qu'un jour je me sentirais ici chez moi ?

Elle secoua la tête comme pour en chasser de mauvaises pensées et se retourna vers son tuteur.

Dis moi, toi tout provençal que tu es, peut-on un jour penser à ses racines sans avoir le coeur tout chamboulé ?

Connaissant déjà la réponse, elle se mit à chantonner doucement se laissant bercer par les mouvements de la barque.

Je suis loin de Bordeaux,
Adieu la grande ville,
Mon cœur est plus tranquille
J'aperçois nos hameaux,
Salut, vallons charmants !
Salut, rians coteaux !
Témoins de mon enfance !
Là, finit ma souffrance,
Ah ! Salut ! mon pays !
Salut, chères campagnes !
Je revois les montagnes,
Tous mes maux sont finis.

Il m'en souvient, c'est là
Que pleurant de tristesse
Ma mère avec tendresse
Sur son sein me pressa
Oui, c'est là qu'en pleurant ma mère m'embrassa,
Puis je fis ma prière,
Les yeux vers ma chaumière;
Ah ! Salut ! mon pays !
Salut, chères campagnes !
Je revois les montagnes,
Tous mes maux sont finis.

Me voilà de retour,
Plus de lointains voyages,
Sous ces heureux ombrages,
Je fixe mon séjour,
Oui, fidèle pays où je reçus le jour,
Je veux avec ma mère,
Rester dans la chaumière.
Ah ! Salut ! mon pays !
Salut, chères campagnes !
Je revois les montagnes,
Tous mes maux sont finis.

Et vous gentils agneaux,
Brebis toujours chéries,
Tantôt dans les prairies
Redites aux échos :
Du chalet paternel les airs toujours nouveaux,
J'entends de leur clochette
Le doux son qui répète :
Ah ! Salut ! mon pays !
Salut, chères campagnes !
Je revois les montagnes,
Tous mes maux sont finis.
Baphomet
Une amie. Que nenni. Une pirate d'eau douce. Voilà qu'elle profitait de ses bons sentiments pour prendre d'assaut son embarcation. Et seulement une paire de rames, une grimace se peint sur son visage, il commença à souquer pour s'éloigner des berges. Quel meilleur endroit pour la noyer que le centre du lac, ts ts. Enfin, et voilà qu'elle se mettait à déprimer toute seule, nostalgique. Mais c'est qu'elle n'allait pas profiter de sa gentillesse pour mettre un terme à sa vie devant lui. Profond soupir. Bien sûr qu'il pensait à sa lointaine Provence. Ici, quinze degrés, et c'était l'été... sans le soleil. Le jour ressemblait tellement à la nuit. Seule cette dernière pourtant lui permettait grâce à ses étoiles, quand le ciel n'était pas couvert, de voyager jusqu'aux chauds sables des plages méridionales. Et, que voilà donc, cette étoile qui brille plus que les autres. Les Romains l'appelaient Lucifer : celle « qui apporte la lumière, qui donne de la clarté ». Les Provençaux, de leurs lointaines origines pastorales transmises par Hercule poussant les bœufs de Géryon dans la Crau en quête de sa terre natale, l'avaient nommée l'Étoile du Berger. Ainsi la planète Vénus brillait de mille feux. Un second Soleil qui n'en était qu'un pâle reflet pour les Aristotéliciens. Tout au plus une Lune, enfer glacial. Pourtant sans elle, les pasteurs de cette contrée se sentiraient si seuls. Sans parler des expatriés comme Pons, dont il suffisait de lever les yeux au ciel pour les empreindre de chaleur qui manquait loin de chez eux. Le vicaire arrêta de ramer, et laissa la barque dériver paresseusement sur le lac.
    « Quand on sait d'où l'on vient, on sait où l'on va, lui dit-il, philosophe. Mais il est une chose que je sais. Mon pays est le plus beau des Royaumes car il a su en son temps s'ouvrir aux autres. Vivre reclus sur soi-même est improductif, et amène à une mort spirituelle certaine. L'Homme est fait pour conquérir l'univers qu'a créé le Très-Haut!
Entretemps, Pons d'Agoult avait ramené ses rames à l'intérieur pour ne pas qu'elles disparaissent dans les flots par un geste malheureux. Surtout que la température de l'eau ne lui donnait franchement pas envie d'aller les récupérer à la nage. Puis, d'un doigt déterminé pointant Yael, il ajouta :
    « D'ailleurs, quand j'irais en Provence, tu viens avec moi, et ce n'est pas négociable.

Il sourit.
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Lévite.
Jym56
Qu'il fait bon se promener à cette heure, il faut encore chaud en cette fin d'après midi et l'eau calme et verdoyante me rend mélancolique . Quelle différence avec l'océan de mon enfance ; ici point de vagues déchaînées, tout est si calme...trop calme peut être .

Pourtant , je ne suis pas triste, le soleil est là et c'est un chant joyeux qui me revient en mémoire . un chant qui vient de mon enfance, du Duché de Bretagne ; Une danse parmi tant d'autres, encore une histoire de jeune fille qu'un amant malicieux tente de séduire...

"Chelaouet all na chelaouet chelaouet all na chelaouet, ur sonnenn a nehué savet la tiroulonla ayou ayou ayou ...." http://www.youtube.com/watch?v=mtU4fPfiHC8

La nostalgie me tient, c'est sans doute l'effet de l'eau qui éveille mes souvenirs et ce besoin d'espace, d'embruns de lande et d'océan à perte de vue ...

Gast, il me faut prendre le taureau par les cornes et me ressaisir, la vie ici est agréables et les tavernes pleines de gens avenants et prêts à passer la soirée autour d'une bonne bière .

Pour me revigorer je décide de piquer une tête dans ce lac qui me tend les bras . L'eau m'a toujours remis les idées en place...

Personne en vue, je retire ma chemise et me glisse dans l'eau soyeuse, sa fraicheur me fait un bien immense, ma tête se vide , il fait bon vivre ...

Après quelques brasses je me décide à sortir, je reprends ma chemise sur la berge et m'apprête à retourner au village .
Finger97
Ponsdagoult a écrit:
Quand on sait d'où l'on vient, on sait où l'on va

Elle releva la tête et sourit à son parrain en lui disant:

Ne t'inquiète pas, je ne partirais pas. Ma maison est là où est mon coeur et l’homme qui a volé mon coeur est à Luxeuil.

Elle se leva du fond de la barque et s'avança vers Pons avec un air sérieux.

Voilà pourquoi je suis contente d'être ta filleule, tu sais les mots qui me touchent. Tu as tellement de force en toi, celle que tu me transmets depuis notre première rencontre...

Faisant mine de lui prendre la main, elle se rapprocha encore et au dernier moment lui donna une légère poussée.
Au ralentit, elle vit le vicaire, soutane par dessus tête, tomber à la renverse dans les eaux du lac luxovien. Après avoir rapidement jeté l'ancre, elle sauta par dessus bord pour aller le rejoindre dans un rire joyeux.


Ose dire que tu n'y as pas pensé...

Elle s'immergea complètement pour rejaillir près de l'ecclésiastique, toujours le sourire aux lèvres.

Alors le provençal, ça rafraîchit les idées non ? Soit content de ne pas avoir reçu un tel traitement sur le lac de Genève.
Hardi mon ami, il ne te reste plus qu'à essayer de remonter dans ta barque malgré tes lourds vêtements. Si tu n'y arrives pas, je pourrais toujours te lancer un de tes filets et te ramener au rivage comme une grosse truite ou un gros brochet.


Nageant en cercle autour de lui, elle surveilla sa réaction du coin de l'oeil.
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