Ayena
Voilà. Elle allait poser son pied en terres languedociennes. Voilà. Elle lavait posé, son pied. Le bon. Lautre suivit en boitant. Rien nest jamais parfait mais cest ce qui rend la perfection plus belle encore.
Un sourire, timide, un peu apeuré, un peu naïf, vint souligner le doux visage blanc de la demoiselle de 17 ans à peine. Elle embrassa du regard le paysage qui soffrait à elle. Un paysage bien différent de ceux dont elle était familière : rien de lArtois ne se retrouvait ici. Rien de Paris, non plus. Mais, avec un serrement à lestomac, dangoisse, il fallait lavouer, elle espéra de tout cur que bien vite, ce quelle avait sous les yeux lui deviendrait coutumier.
Le jour se levait à peine et malgré une très fine rosée, lair était déjà sec et prometteur dune chaleur assommante. La troupe avait profité de la nuit pour avancer à la fraiche, dautant que la destination nétait plus très loin. Ayena sétira et après avoir fait quelques pas pour se délasser, remonta dans son carrosse de fée carabosse. On reprit la route. Direction la baronnie de Crussol.
Seule dans lhabitacle sombre, elle put se laisser aller à son occupation favorite : imaginer ses retrouvailles avec le Baron. Sa seconde occupation favorite fit cependant surface bien plus rapidement que dhabitude : élaborer des scénarios catastrophes sur la fameuse rencontre tant espérée.
Repartons, pour toi lecteur, quelques mois auparavant. Ayena, en Artois. Maitre de la Garde Robe Royale de France, elle fait porter à Sa Seigneurie Actarius dEuphor, Pair du Royaume une tenue réalisée pour les grandes cérémonies. Lhomme, au front contre le Ponant, fait porter la somme due par son fidèle ami Adrien Desage, Baron de Crussol. La jeune femme et lhomme mûr se découvrent, sapprécient. Il passe une semaine en Artois, avant de repartir vers les armes, serrant dans son poing un mouchoir brodé des armes dAlquines, la terre seigneuriale de poupette. Les deux grands timides se sont simplement avoués lenvie de se revoir. Cest que les mots et les sentiments se bousculent : dun côté, celui dAyena, pour qui lamour est une découverte qui fait peur et le contact avec lHomme éveille un violence subie dans le passé; de lautre, cest un sentiment enfoui sous un tas de plus ou moins agréables souvenirs.
Ils se sont écrits, se sont avoués quelques faiblesses sentimentales. Un amour courtois naissant. La jeune femme, après s'être rendue en Savoie où elle avait quelques obligations de vassale, s'empressa d'envoyer ses pas vers le Languedoc. Elle l'attendrait. S'il n'était pas déjà là.
- Qui va là ?
Ouhhh. Déjà. La Demoiselle n'a même pas remarqué lascension sur cette montagne qu'est Crussol. Elle se trouve à présent devant la herse, point d'entrée et de sortie du village qui entoure de domaine seigneurial. Un des valets de la jeune femme répond à l'homme :
- Convoi d'Alquines. Visite au baron.
Entre hommes bourrus, les phrases sont souvent étrangement réduites.
- Alquines ?
Un coup d'oeil aux armes gravées sur le carrosse. Un petit doute qu'il a l'homme de garde. Aussi, il s'avance et regarde à travers l'ouverture de la voiture. Ayena, l'estomac un peu.. Révolté, avance son minois. Le garde a une réaction d'étonnement, sans doute vis à vis de la jeunesse de poupette.
- On vous attend là haut...
Alors, on monte encore. Direction l'habitation baronnale. Cette fois, Ayena ne quitte plus l'extérieur des ses yeux azurs. Un donjon massif, brute. Brutale ? Sans doute. Dans sa façade large, à l'aspect blanchâtre : la montagne calcaire a du fournir elle même de quoi construire la forteresse.
Finalement, on l'attendait, comme on attend un article dans l'AAP. Comme une curiosité, comme un sujet de conversation. Ayena est gênée : on a pas préparé léventualité de la loger. Qu'à cela ne tienne, la jeune femme préfère redescendre dans le village de la Villette. Elle trouve rapidement une maisonnette à louer. Ca sera plus calme et avec moins de pression.
Elle passe sa journée à écrire : aux marchands du coin parce qu'elle a des tapisseries et autres merveilles à vendre, à un ami Languedocien à qui elle supplie presque de lui offrir un peu de compagnie.
Elle est terrorisée par ce qui l'entoure. Ca n'était pas vraiment prévu, qu'elle le soit.
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>DECO pour bannières et tenues ! Héraldique
Un sourire, timide, un peu apeuré, un peu naïf, vint souligner le doux visage blanc de la demoiselle de 17 ans à peine. Elle embrassa du regard le paysage qui soffrait à elle. Un paysage bien différent de ceux dont elle était familière : rien de lArtois ne se retrouvait ici. Rien de Paris, non plus. Mais, avec un serrement à lestomac, dangoisse, il fallait lavouer, elle espéra de tout cur que bien vite, ce quelle avait sous les yeux lui deviendrait coutumier.
Le jour se levait à peine et malgré une très fine rosée, lair était déjà sec et prometteur dune chaleur assommante. La troupe avait profité de la nuit pour avancer à la fraiche, dautant que la destination nétait plus très loin. Ayena sétira et après avoir fait quelques pas pour se délasser, remonta dans son carrosse de fée carabosse. On reprit la route. Direction la baronnie de Crussol.
Seule dans lhabitacle sombre, elle put se laisser aller à son occupation favorite : imaginer ses retrouvailles avec le Baron. Sa seconde occupation favorite fit cependant surface bien plus rapidement que dhabitude : élaborer des scénarios catastrophes sur la fameuse rencontre tant espérée.
Repartons, pour toi lecteur, quelques mois auparavant. Ayena, en Artois. Maitre de la Garde Robe Royale de France, elle fait porter à Sa Seigneurie Actarius dEuphor, Pair du Royaume une tenue réalisée pour les grandes cérémonies. Lhomme, au front contre le Ponant, fait porter la somme due par son fidèle ami Adrien Desage, Baron de Crussol. La jeune femme et lhomme mûr se découvrent, sapprécient. Il passe une semaine en Artois, avant de repartir vers les armes, serrant dans son poing un mouchoir brodé des armes dAlquines, la terre seigneuriale de poupette. Les deux grands timides se sont simplement avoués lenvie de se revoir. Cest que les mots et les sentiments se bousculent : dun côté, celui dAyena, pour qui lamour est une découverte qui fait peur et le contact avec lHomme éveille un violence subie dans le passé; de lautre, cest un sentiment enfoui sous un tas de plus ou moins agréables souvenirs.
Ils se sont écrits, se sont avoués quelques faiblesses sentimentales. Un amour courtois naissant. La jeune femme, après s'être rendue en Savoie où elle avait quelques obligations de vassale, s'empressa d'envoyer ses pas vers le Languedoc. Elle l'attendrait. S'il n'était pas déjà là.
- Qui va là ?
Ouhhh. Déjà. La Demoiselle n'a même pas remarqué lascension sur cette montagne qu'est Crussol. Elle se trouve à présent devant la herse, point d'entrée et de sortie du village qui entoure de domaine seigneurial. Un des valets de la jeune femme répond à l'homme :
- Convoi d'Alquines. Visite au baron.
Entre hommes bourrus, les phrases sont souvent étrangement réduites.
- Alquines ?
Un coup d'oeil aux armes gravées sur le carrosse. Un petit doute qu'il a l'homme de garde. Aussi, il s'avance et regarde à travers l'ouverture de la voiture. Ayena, l'estomac un peu.. Révolté, avance son minois. Le garde a une réaction d'étonnement, sans doute vis à vis de la jeunesse de poupette.
- On vous attend là haut...
Alors, on monte encore. Direction l'habitation baronnale. Cette fois, Ayena ne quitte plus l'extérieur des ses yeux azurs. Un donjon massif, brute. Brutale ? Sans doute. Dans sa façade large, à l'aspect blanchâtre : la montagne calcaire a du fournir elle même de quoi construire la forteresse.
Finalement, on l'attendait, comme on attend un article dans l'AAP. Comme une curiosité, comme un sujet de conversation. Ayena est gênée : on a pas préparé léventualité de la loger. Qu'à cela ne tienne, la jeune femme préfère redescendre dans le village de la Villette. Elle trouve rapidement une maisonnette à louer. Ca sera plus calme et avec moins de pression.
Elle passe sa journée à écrire : aux marchands du coin parce qu'elle a des tapisseries et autres merveilles à vendre, à un ami Languedocien à qui elle supplie presque de lui offrir un peu de compagnie.
Elle est terrorisée par ce qui l'entoure. Ca n'était pas vraiment prévu, qu'elle le soit.
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