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[RP] Tout vient à point à qui sait attendre. Normalement.

Ayena
Et elle se laissa aller à le regarder vivre. Vivre sa région, vivre ses terres. En toute sincérité, c'était le premier noble qu'elle voyait aussi amoureux de sa terre, vivant pour elle, la chérissant. Certes, bien d'autres appréciaient leurs possessions, mais pas de cette façon aussi intense et passionnée. Elle même aimait beaucoup son fief, mais elle n'avait pas eu à réfléchir longtemps entre s'expatrier pour revoir le Baron et rester dans son petit manoir d'Alquines. Et, elle n'était pas certaine qu'elle aurait pu parler de sa seigneurie avec un tel investissement. Sans doute parce qu'elle, elle n'y était pas née. Elle avait découvert l'Artois en même temps qu'elle s'était découverte elle même sous un nouveau jour. Et comme ce jour n'était pas des plus agréable à vivre, l'Artois avait été une terre d'accueil bien grise.

Elle porta la coupe à ses lèvres et sentit l'agréable sensation de brulure tout le long de la descente du liquide. Fut-ce le sourire qu'Adrien lui offrit ou bien cette gorgée de vin qui provoqua le léger frisson dont elle fut la victime ? Impossible de savoir. Un mélange des deux, sans doute.
Il venait de l'appeler par son prénom, pour la première fois de vive voix. Étrange comme dans sa bouche les sonorités de "Ayena" résonnaient si doucement.


- Et puis, il y a dans cette façon rude et simple, toute ma vie de soldat..., termine t-il.

Allusion à son métier de guerroyeur. Le sujet n'avait pas vraiment été abordé jusqu'alors et Ayena ne savait pas si elle devait lui poser questions sur la dernière campagne à laquelle il avait pris part. Aussi, elle évite le sujet.

- Je crois que vous auriez le pouvoir de faire aimer le Sud à n'importe qui, avec la façon dont vous en parlez...

Gênée d'être assise alors qu'il est debout, elle se lève elle aussi, ne sachant trop pourquoi. Pour se donner une contenance, peut être. Sa hanche, qui était bien tranquille jusque là, aurait gémit, si elle avait eu une voix. Bienheureusement, ce n'est pas le cas, et la jeune femme fais un pas vers Adrien, un pas vers la fenêtre, comme pour vérifier que ce qu'il lui raconte est la vérité.

- Et je suis bon public, croyez moi Adrien...
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>DECO pour bannières et tenues !
Héraldique
Adriendesage, incarné par Ayena



Lorsqu'elle loua sa façon de parler de son pays, Adrien hocha la tête avec un sourire qui mêlait satisfaction et attendrissement. Il tendit le bras à la jeune femme, qui s'était levée à son tour. Elle le rejoint, alors il lui prit la main et l'amena à cette fenêtre.

"Alors il faudra que je vous en raconte encore et encore, car mordious, j'espérai bien que vous aimeriez ce pays et que vous y resteriez... longtemps."

C’était presque une déclaration. Et si ce n’en était pas une – Adrien jugeait, à raison sans doute car leurs retrouvailles étaient toutes fraîches et qu’il faut savoir en ces matières faire preuve d’un peu de patience – c’était en tout cas un beau prélude…

« Nous sommes les gardiens du Rhône. Nous veillons le Languedoc. Mais au-delà, c’est ici un trésor que je garde. Je vous en parlerai des heures, mais il faut encore mieux que vous voyez tout ceci par vous-même. » lui dit-il en pressant légèrement la main d’Ayena, qu’il n’avait pas lâchée.

Le baron était, malgré son enthousiasme, sa joie, sa robustesse, éreinté par son voyage. Le repos qu’il avait prit à La Voulte avait été très court et n’avait pas suffit à adoucir la douleur de sa blessure encore fraîche. Il invita Ayena à profiter de son temps pour découvrir le château dans tous ses recoins, puis à le rejoindre à la chapelle Saint-Etienne pour la prière d’avant dîner.
Adrien était très pieux, et de lui il ne souhaitait rien cacher à celle qu’il souhaitait, encore secrètement, pour partager sa vie. Et du reste, la chapelle du château était presque neuve et il se réjouissait de faire admirer à la jeune femme les peintures illustrant la vie de Christos, qu’il avait fait peindre par des artistes italiens sur les murs blancs de l’édifice. Cela lui avait coûté quelques économies, mais Adrien n’était pas non plus homme à thésauriser, cela c’était une réputation qu’il n’avait plus à faire par delà tout le Languedoc… Ainsi prièrent-ils, puis dînèrent-ils et enfin dormirent-ils, chacun dans leurs appartements, entendons-nous.

Le lendemain, Adrien fît convier Ayena à la promenade convenue la veille. Le baron était aux écuries et sanglait le harnachement du palefroi réservé à la jeune femme, car le sien était déjà prêt. La brume matinale emplissait la cour du château et d’ailleurs toute la montagne de Crussol, tant et si bien qu’on ne distinguait plus le Rhône en bas de la falaise. Il faisait froid, et dans les écuries, le souffle des chevaux faisait des petits nuages de buée dans la travée…


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Ayena
Levée aux aurores. Parce qu'elle avait le sommeil léger, et que la moindre lueur l'éveillait, Ayena avait pour habitude de se lever tôt, très tôt. Alors que tout le monde dormait encore. Elle adorait cette atmosphère endormie, où le château se retrouvait avec lui même, dans un silence intime tellement agréable. Pieds nus, elle descendait les escaliers de pierre et allait se servir une choppe de bière. Rien de tel pour commencer une journée, lorsque l'on venait du nord. Si elle avait faim, elle accompagnait le tout d'un peu de fromage et de pain, mais ce ne fut pas le cas, ce jour là. Ensuite, elle remontait dans sa petite chambre, non loin des cuisines, et refermait la porte derrière elle dans un petit rire rituel : si on l'avait vu dans sa tenue de nuit, elle serait morte de honte. Heureusement, cela n'arrivait jamais.
Elle passait alors de longues minutes à passer une brosse en poils de sanglier dans son épaisse chevelure brune puis elle choisissait comment remonter ses cheveux. Ce matin là, ce fut une longue natte qui fut élue.
Généralement, la servante arrivait peu après et l'aidait à revêtir une tenue appropriée au temps, aux activités ou aux gouts de d'Alquines. Etant de bonne humeur, elle opta pour du orange. Magnifique le orange. Très discret. Sans doute le Baron serait-il ravi. Ou pas... Mais plus le temps d'hésiter. Déjà, elle entend que la cour s'anime. Adrien lui a promis une belle promenade aujourd'hui.

Guillerette, elle entre dans les écuries, pensant être la première. Mais non, le Baron est là qui harnache... Quoi ? Elle s’immobilise, hésite, et tout passe dans ses yeux : l'hésitation, le doute, la peur, la douleur par préméditation. Car Ayena n'est pas remontée à cheval depuis longtemps, très longtemps. Sa hanche la fait trop souffrir pour se le permettre. D'ailleurs, à cette pensée, une grimace lui échappe. Aussi, elle déglutit. Mais aussi vite que ce qui a précédé, la jeune femme se persuade qu'elle ne doit pas le décevoir. Elle ne dira rien et montera en selle. Vaille que vaille. Il ne faudrait pas qu'elle donne une mauvaise image d'elle même, qu'il soit désenchanté et finalement qu'il regrette sa présence parce qu'elle lui cause du soucis. Alors elle respire à fond et lance un timide :


- Bon jour, Baron.

Alors, un doux hennissement accueille sa voix. La jument. La jument de la veille a mis bas...

- Oh, et bonjour, toi !

Elle s'approche et découvre un poulain, au chaud dans la paille.

- Enfin, bonjour, vous deux...

La jument souffle de l'air, comme pour saluer Ayena, pour la rassurer. La jeune femme émue, reste là, bras ballants.
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Héraldique
Adriendesage, incarné par Ayena
Lorsque les pas d'Ayena résonnèrent derrière lui, Adrien laissa son matériel et son cheval. Le baron sentait poindre en lui cet émoi propre à l'Amour, et la fébrilité qui va avec. Elle parut à ses yeux dans la brume matinale comme une nymphe. Heureusement pour lui, il connaissait cet état et su conserver assez d'assurance. Il s'avança, souriant en retour à la jeune femme et fut assez ému de la voir porter un intérêt à la jument qui venait de pouliner. Ainsi, il s'entretînt quelques instants avec elle sur les chevaux et il constata avec assez de bonheur son intérêt pour eux. Nous avons déjà dit qu'Adrien Desage était cavalier dans l'âme et que d'aucun murmuraient à son compte qu'il avait dû passer plus de temps sur la selle d'un cheval qu'à pied.
Le baron, qui était courtois autant qu'il le pouvait, dans son cœur et jusque dans la moelle de ses os, avait pourtant cette étourderie bien masculine qui le faisait manquer d'observer à propos des détails importants. Ainsi avait-il complètement omis le boitement d'Ayena et il ne l'avait point questionnée sur son indisposition à monter à cheval.
Ils échangèrent agréablement dans l'écurie pendant quelques instants encore, puis ils quittèrent la chaleur douce de l'écurie, l'odeur de paille et la moiteur des poutres, pour braver le froid vif du dehors. Adrien tenait les chevaux par la bride. Il les avait apprêté tous les deux avec soin et plus encore pour celui d'Ayena.
Pourtant, tandis que la jeune femme se montrait parfaitement souriante et ne faisait pas remarquer sa gêne et sa peur, le baron eut soudain l'idée qui la sauva de bien des souffrances.


"Mordious, Ayena je suis un âne et un bênet! Pouvez-vous seulement monter?"


Alors, elle baissa la tête, un peu honteuse. Elle ne put empêcher ses joues de rougir. Et pourtant, un autre sentiment venait de lui fracasser les entrailles : il s'était inquiétée pour elle ! Il avait fait cas de sa petite personne !

- Je... Je ne crois pas, non...

Alors, le Baron dû changer ses plans, car descendre la falaise de Crussol en voiture était autrement plus long qu'à cheval. Mais ainsi les gens de La Villette virent pour la première fois la carriole du baron prendre le chemin de Saint-Peray...

Ils allèrent ainsi descendant la vallée du Rhône, par les vignes et les forêts, par les collines en prairies et les chaumes des champs cultivés, où l'on envoyait les porcs le matin. Le soir, après un voyage assez pressé, durant lequel Adrien vanta tout des paysages qu'ils traversaient, montra chaque fois que la vue le permettait les hauts pics des Alpes dans le lointain, ils arrivèrent à Charmes, qui était le confins de la baronnie de Crussol. Ayena, ravie, se laisser bercer par les merveilels qu'elle découvrait et par la douce attention que lui conférait Adrien. C'était pour elle tant de découvertes d'un seul coup qu'elle en eut parfois le tournis.
Perché sur sa colline rocheuse entourée d'une riche forêt de chataigners et chênes, Charmes portait son nom à merveille. Le château était planté au milieu du village. Plus moderne et bien moins militaire que la forteresse de Crussol, il offrait confort et un luxe non opulent, mais notable. Ils passèrent là un agréable séjour, et rentrèrent par soleil le lendemain, à Crussol, où Adrien devait recevoir les chefs des villages convoqués. Pendant la semaine qui suivit, Ayena et Adrien firent de nombreux allers et retours entre Crussol, Charmes et les villages de la baronnie. Partout on se mettait à murmurer sur ce que l'on voyait souvent la voiture du baron, même si celui-ci était la plupart du temps à l'extérieur et à cheval. Et l'on se mettait à saluer Ayena comme une baronne, car l'on disait souvent le soir dans les chaumières aux enfants: "Autant s'y mettre maintenant par Dieu, pour ne pas être en tord quand ce sera dans l'officiel!"

Quelques semaines plus tard, Adrien quittait de nouveau le Languedoc, pour porter de l'approvisionnement aux Languedociens en guerre...
Ayena, elle, prenant déjà ses aises dans un univers qui commençait à lui plaire, et s'installait petit à petit : elle ouvrit une échoppe de haute couture, et commença à se demander si elle ne devrait pas acheter quelques champs dans le coin. Finalement, à son tour, et sautant sur l'occasion de pouvoir retrouver le Baron (au risque, vous me l'accorderez de le lasser trop vite...), elle partie ravitailler les soldats mobilisés.





Post écrit à 4 mains. Et ça sera le dernier pour ce rp. A bien vite !
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