Aereldil
Il pleuvait une fois de plus, le soleil venait de se coucher sur le village où persistait encore une faible lueur qui peignait l'horizon en orange avec des pointes de rouge au ras de celui-ci dans le lointain où les nuages menaçants n'avaient pas encore prise. Les gens restaient chez eux avec ce temps mis à part quelques irréductibles qui bravaient l'intempérie sans autre choix. Aereldil rentrait de la mine, elle était comme à son habitude trempée jusqu'aux os avec ses haillons délabrés qui moulaient son corps fin et squelettique. Elle courrait sous les larmes du Très-Haut, la mine n'étant pas toute à côté, il fallait regagner le village en toute hâte avant d'attraper la mort alors qu'elle était sous l'emprise d'un mal de dos allant de mal en pis chaque jour où elle s'adonnait aux efforts miniers. Mais il fallait le faire, elle s'y habituerait comme tout le reste, bientôt elle pensait pouvoir aller trouver le conseiller du Comte pour obtenir une terre et enfin se sortir de la misère la plus crue. En regagnant les murs protecteurs, elle songea soudain à sa petite virée au cimetière du village ainsi qu'à l'église pour voir s'il n'y avait pas une trappe ou quelque chose d'accessible pour pénétrer dans les catacombes enfouies en dessous. Il y avait toujours des tombeaux sous ce genre d'édifice. En plus, au vue du temps maussade de cette fin de journée, elle aurait bien moins de chance de faire une rencontre qui pourrait nuire à ses projets. La voilà dans la paroisse du village, il y régnait un silence de mort, aucun signe de vie à l'intérieur. Elle s'engagea dans l'allée entre les bancs qui menait vers l'estrade et le choeur en cherchant au sol le moindre signe d'une quelconque ouverture scellée menant vers des secrets jalousement gardés. Mais elle ne trouva rien du côté de la nef ni même du choeur à sa grande surprise. Un moment dubitative l'oeil hagard elle pensa tout d'un coup à la sacristie, elle n'y était pas encore allée. Toujours personne alentour ou du moins, elle ne vit personne.
La déception fut une fois de plus au rendez-vous, décidément, s'il y avait le moindre sous terrain, il savait se faire désirer. La sacristie était assez petite, ornementée d'une simple table et petit meuble de rangement sur un des côtés où reposaient toutes sortes de bougies. Un petit tiroir fermé à clé ne semblait pas vouloir révéler son contenu au grand public mais le plus intéressant était la porte qui bloquait l'accès à l'intérieur, interdit aux pèlerins, de cette fameuse sacristie. Comment faire maintenant ? Elle ne pouvait pas forcer la serrure, non pas ici, en plus sans les outils appropriés. Le bon côté de la rue est que l'on apprend des tas de petites choses qui peuvent servir un jour ou l'autre mais une effraction dans une église, ça non elle ne l'avait jamais encore fait et apparemment ce n'était pas encore pour aujourd'hui. Dans sa vie d'avant, sa vie d'esclave, elle avait parfois crocheté des serrures chez les porcs que son père lui disait de combler en échange de menue monnaie dont elle ne retirait aucun bénéfice si ce n'était d'avoir droit à un morceau de pain rassis à chaque repas ou une fois par jour suivant la conjoncture, pas étonnant qu'elle n'ait que la peau sur les os. Les petits larcins qu'elle commettait lui servaient à pouvoir s'acheter un fruit de temps en temps comme un petit cadeau qu'elle osait se faire quand son tortionnaire avait le dos tourné. Elle s'était fait fouetter le jour où il l'avait prise entrain d'acheter à manger avec de l'argent qu'il ne lui avait pas donné.
En pleine réflexion, elle était persuadée qu'un passage se trouvait au-delà de cette porte mais elle dut se rendre à l'évidence, il fallait laisser tomber et chercher ailleurs ou alors devenir diaconesse de cette paroisse pour avoir libre accès à ces appartements. Elle finit par se résigner de se replier sur le cimetière, elle aurait peut-être plus de chance en cet endroit. Ce dernier étant juste derrière l'église, cela ne sera pas trop dur d'y accéder. Elle se tenait droite, raide comme un piquet sous la pluie battante, sa capuche déchirée lui collant au visage alors qu'il régnait en ce lieu une atmosphère pesante, on pouvait apercevoir une sorte de mince fumée qui semblait s'échapper des tombeaux, il y en avait une ribambelle de part et d'autre de la petite allée centrale qui se divisait pour desservir chaque pierre tombale. Ses pas étaient lents, elle regardait autour d'elle, la nuit avait fini par tomber sur le village laissant quelques torches et lampes à huile éclairer une partie du lieu de repos éternel. Elle s'imaginait que sous chaque tombe, un corps était là, son âme pouvant encore être dans les parages la guettant comme si elle connaissait ses intentions, cela la mettait un peu mal à l'aise mais le nécromancien devait commander à ces créatures et elle se devait d'être plus forte. Son regard balayait les environs à la recherche de mausolées non entretenus mais il était difficile de voir quoi que ce soit dans ces conditions. A l'aide d'une torche qui peinait à rester allumée, elle reprit sa ronde macabre traversant des zones totalement plongées dans l'obscurité. Elle entendait un bruit sourd, c'était son propre coeur qui battait un peu plus vite que la normale, ce n'était pas évident avec tout ce qu'elle savait à présent. Cela la rendait un peu anxieuse. Les mausolées se faisaient rares ici mais il y en avaient quelques uns appartenant sans aucun doute à des familles nobles ou riches du coin. Elle finit par en repérer un qui présentait des marques de négligence au terme de courtes secondes d'investigation, trempée jusqu'aux os toute sotte qu'elle était.
Les plantes rampantes s'étaient appropriées la petite bâtisse dont le mur possédait des fissures en plusieurs endroits. La mauvaise herbe entourait totalement le carré de terre autour, des restes de pots de fleurs gisaient devant la grille d'entrée qui ne fermait qu'avec une chaîne rouillée aux maillons moyennement épais. Celle-ci empêchait l'accès aux profondeurs nauséabondes du mausolée dans lequel elle espérait trouver un endroit propice à mettre en place le plan concernant la dépouille de son vil père. Elle était certaine que cela l'aiderait également à chasser ses mauvais rêves le concernant, avec ceci sa vengeance serait totale et implacable, il devait payer ! L'odeur d'outre-tombe qui remontait du caveau semblait la galvaniser encore plus, elle ne sentait plus le froid qui l'étreignait quelques minutes auparavant, sa rage ressurgissait sous le déluge. Le nom sur la plaque du tombeau était à moitié effacé, aucune importance de toute façon, il lui fallait absolument entrer là-dedans, elle devait s'approprier ce lieu. Cette chaîne allait être brisée, le lourd cadenas rouillé était devenu inutilisable même avec la clé. Les propriétaires ne devaient plus avoir d'héritiers dans la région. Maintenant, il ne restait plus qu'à se procurer une grande pince capable de rompre cette chaîne oxydée.
La déception fut une fois de plus au rendez-vous, décidément, s'il y avait le moindre sous terrain, il savait se faire désirer. La sacristie était assez petite, ornementée d'une simple table et petit meuble de rangement sur un des côtés où reposaient toutes sortes de bougies. Un petit tiroir fermé à clé ne semblait pas vouloir révéler son contenu au grand public mais le plus intéressant était la porte qui bloquait l'accès à l'intérieur, interdit aux pèlerins, de cette fameuse sacristie. Comment faire maintenant ? Elle ne pouvait pas forcer la serrure, non pas ici, en plus sans les outils appropriés. Le bon côté de la rue est que l'on apprend des tas de petites choses qui peuvent servir un jour ou l'autre mais une effraction dans une église, ça non elle ne l'avait jamais encore fait et apparemment ce n'était pas encore pour aujourd'hui. Dans sa vie d'avant, sa vie d'esclave, elle avait parfois crocheté des serrures chez les porcs que son père lui disait de combler en échange de menue monnaie dont elle ne retirait aucun bénéfice si ce n'était d'avoir droit à un morceau de pain rassis à chaque repas ou une fois par jour suivant la conjoncture, pas étonnant qu'elle n'ait que la peau sur les os. Les petits larcins qu'elle commettait lui servaient à pouvoir s'acheter un fruit de temps en temps comme un petit cadeau qu'elle osait se faire quand son tortionnaire avait le dos tourné. Elle s'était fait fouetter le jour où il l'avait prise entrain d'acheter à manger avec de l'argent qu'il ne lui avait pas donné.
En pleine réflexion, elle était persuadée qu'un passage se trouvait au-delà de cette porte mais elle dut se rendre à l'évidence, il fallait laisser tomber et chercher ailleurs ou alors devenir diaconesse de cette paroisse pour avoir libre accès à ces appartements. Elle finit par se résigner de se replier sur le cimetière, elle aurait peut-être plus de chance en cet endroit. Ce dernier étant juste derrière l'église, cela ne sera pas trop dur d'y accéder. Elle se tenait droite, raide comme un piquet sous la pluie battante, sa capuche déchirée lui collant au visage alors qu'il régnait en ce lieu une atmosphère pesante, on pouvait apercevoir une sorte de mince fumée qui semblait s'échapper des tombeaux, il y en avait une ribambelle de part et d'autre de la petite allée centrale qui se divisait pour desservir chaque pierre tombale. Ses pas étaient lents, elle regardait autour d'elle, la nuit avait fini par tomber sur le village laissant quelques torches et lampes à huile éclairer une partie du lieu de repos éternel. Elle s'imaginait que sous chaque tombe, un corps était là, son âme pouvant encore être dans les parages la guettant comme si elle connaissait ses intentions, cela la mettait un peu mal à l'aise mais le nécromancien devait commander à ces créatures et elle se devait d'être plus forte. Son regard balayait les environs à la recherche de mausolées non entretenus mais il était difficile de voir quoi que ce soit dans ces conditions. A l'aide d'une torche qui peinait à rester allumée, elle reprit sa ronde macabre traversant des zones totalement plongées dans l'obscurité. Elle entendait un bruit sourd, c'était son propre coeur qui battait un peu plus vite que la normale, ce n'était pas évident avec tout ce qu'elle savait à présent. Cela la rendait un peu anxieuse. Les mausolées se faisaient rares ici mais il y en avaient quelques uns appartenant sans aucun doute à des familles nobles ou riches du coin. Elle finit par en repérer un qui présentait des marques de négligence au terme de courtes secondes d'investigation, trempée jusqu'aux os toute sotte qu'elle était.
Les plantes rampantes s'étaient appropriées la petite bâtisse dont le mur possédait des fissures en plusieurs endroits. La mauvaise herbe entourait totalement le carré de terre autour, des restes de pots de fleurs gisaient devant la grille d'entrée qui ne fermait qu'avec une chaîne rouillée aux maillons moyennement épais. Celle-ci empêchait l'accès aux profondeurs nauséabondes du mausolée dans lequel elle espérait trouver un endroit propice à mettre en place le plan concernant la dépouille de son vil père. Elle était certaine que cela l'aiderait également à chasser ses mauvais rêves le concernant, avec ceci sa vengeance serait totale et implacable, il devait payer ! L'odeur d'outre-tombe qui remontait du caveau semblait la galvaniser encore plus, elle ne sentait plus le froid qui l'étreignait quelques minutes auparavant, sa rage ressurgissait sous le déluge. Le nom sur la plaque du tombeau était à moitié effacé, aucune importance de toute façon, il lui fallait absolument entrer là-dedans, elle devait s'approprier ce lieu. Cette chaîne allait être brisée, le lourd cadenas rouillé était devenu inutilisable même avec la clé. Les propriétaires ne devaient plus avoir d'héritiers dans la région. Maintenant, il ne restait plus qu'à se procurer une grande pince capable de rompre cette chaîne oxydée.