Khy
... & haine, deviendra.
[Saintes, Comté du Poitou, chambre d'une adolescente.]
- Aaaaargh...
Cri du coeur, quand les draps sont rejoints après une si longue journée d'absence. La brune adolescente a des courbatures & des bleus un peu partout de trop s'entraîner en espérant vainement pouvoir battre Nashia dans les semaines suivantes. C'est que la dernière défaite a été cuisante.
Son corps alourdi tourne le dos à une Alix pour qui le message passe, & qui s'empresse de sortir en refermant délicatement la porte. Un pied dans son lit, un pied dans son rêve, Khy est si épuisée qu'elle sombre, presque avec passion, dans un sommeil amplement mérité.
Le corps dans le lit, les deux pieds dans son rêve, elle est déjà loin lorsque sa respiration s'apaise.
Loin dans un passé pas si lointain que cela. Deux ou trois ans, tout au plus.
[Annecy, Duché de Savoie, taverne dévastée.]
- Jte tuerai !
Un énième cri, énième claquement de porte depuis le début de la soirée, depuis plus dune semaine, depuis que Khy a débarqué, quelle a retrouvé Lef, ce brun mercenaire qui selon elle, ne mérite plus de vivre. Une vague histoire de « rupture de contrat daccompagnement » qui vire à la catastrophe médiatique, au carnage. Lef souffre de bleus multiples, Khy de traces rouges autour du cou, & le comptoir de sa blonde compagne porte des traces de poignard. Petit poignard, signalons-le, que Lef a offert à Khy au début de son séjour à Annecy. Fallait pas invoquer le diable, direz-vous Oui menfin, au début, ça se passait parfaitement bien.
Au début, ils riaient, se souvenaient de leur petit bout de chemin ensemble, tels de vieux amis, ce qu'ils n'étaient absolument pas. Et puis sa blonde était arrivée, se mêlant - chose naturelle dans un couple normalement constitué me direz-vous - des affaires passées entre la brunette & son homonyme plus grand & plus masculin, & Khy, atteinte dans sa liberté d'expression & son intimité - un bon coup de pied au cul, quoi - avait littéralement déraillé. Une semaine donc qu'Annecy vit au rythme de la fureur Khykhynesque, & que Lef prie pour que son mariage ne soit pas compromis à cause de ça. La blonde a été claire : si son brun ne résout pas le problème d'ici le mariage, tout est annulé. Khy a tout entendu. Elle sait, & elle ne supporte plus la blonde à cause de ça. Ou peut-être est-ce parce qu'elle a pris la place de sa dame. Qui sait ?
Tout ça pour dire que la petite brunette aux quelques douze printemps court sans sarrêter, les larmes aux yeux, priant pour quon ne la suive pas. Pour que Lef, surtout, ne la suive pas. Elle ne sarrête que lorsque le lac dAnnecy apparait enfin à sa vue brouillée, & son corps tout entier seffondre sur lherbe.
Genoux repliés sous son menton, ses bras les enlaçant, elle fixe leau en frissonnant. Elle ne lâchera pas laffaire !
Question d'honneur.
Lef n'a pas le droit d'avoir changé ainsi. Il l'a abandonné.
Elle est seule à cause de lui. Exilée.
*CRAC*
Enfin, pas tout à fait toute seule.
- Sors d'là, Eloane. C'pas bien d'suivre les gens, & encore moins quand on s'fait repérer à tous les coins d'rues & qu'on l'capte même pas.
_________________
Les enfances volées font des ados voleurs. Et de grands emmerdeurs, aussi.
[Saintes, Comté du Poitou, chambre d'une adolescente.]
- Aaaaargh...
Cri du coeur, quand les draps sont rejoints après une si longue journée d'absence. La brune adolescente a des courbatures & des bleus un peu partout de trop s'entraîner en espérant vainement pouvoir battre Nashia dans les semaines suivantes. C'est que la dernière défaite a été cuisante.
Son corps alourdi tourne le dos à une Alix pour qui le message passe, & qui s'empresse de sortir en refermant délicatement la porte. Un pied dans son lit, un pied dans son rêve, Khy est si épuisée qu'elle sombre, presque avec passion, dans un sommeil amplement mérité.
Le corps dans le lit, les deux pieds dans son rêve, elle est déjà loin lorsque sa respiration s'apaise.
Loin dans un passé pas si lointain que cela. Deux ou trois ans, tout au plus.
[Annecy, Duché de Savoie, taverne dévastée.]
- Jte tuerai !
Un énième cri, énième claquement de porte depuis le début de la soirée, depuis plus dune semaine, depuis que Khy a débarqué, quelle a retrouvé Lef, ce brun mercenaire qui selon elle, ne mérite plus de vivre. Une vague histoire de « rupture de contrat daccompagnement » qui vire à la catastrophe médiatique, au carnage. Lef souffre de bleus multiples, Khy de traces rouges autour du cou, & le comptoir de sa blonde compagne porte des traces de poignard. Petit poignard, signalons-le, que Lef a offert à Khy au début de son séjour à Annecy. Fallait pas invoquer le diable, direz-vous Oui menfin, au début, ça se passait parfaitement bien.
Au début, ils riaient, se souvenaient de leur petit bout de chemin ensemble, tels de vieux amis, ce qu'ils n'étaient absolument pas. Et puis sa blonde était arrivée, se mêlant - chose naturelle dans un couple normalement constitué me direz-vous - des affaires passées entre la brunette & son homonyme plus grand & plus masculin, & Khy, atteinte dans sa liberté d'expression & son intimité - un bon coup de pied au cul, quoi - avait littéralement déraillé. Une semaine donc qu'Annecy vit au rythme de la fureur Khykhynesque, & que Lef prie pour que son mariage ne soit pas compromis à cause de ça. La blonde a été claire : si son brun ne résout pas le problème d'ici le mariage, tout est annulé. Khy a tout entendu. Elle sait, & elle ne supporte plus la blonde à cause de ça. Ou peut-être est-ce parce qu'elle a pris la place de sa dame. Qui sait ?
Tout ça pour dire que la petite brunette aux quelques douze printemps court sans sarrêter, les larmes aux yeux, priant pour quon ne la suive pas. Pour que Lef, surtout, ne la suive pas. Elle ne sarrête que lorsque le lac dAnnecy apparait enfin à sa vue brouillée, & son corps tout entier seffondre sur lherbe.
Genoux repliés sous son menton, ses bras les enlaçant, elle fixe leau en frissonnant. Elle ne lâchera pas laffaire !
Question d'honneur.
Lef n'a pas le droit d'avoir changé ainsi. Il l'a abandonné.
Elle est seule à cause de lui. Exilée.
*CRAC*
Enfin, pas tout à fait toute seule.
- Sors d'là, Eloane. C'pas bien d'suivre les gens, & encore moins quand on s'fait repérer à tous les coins d'rues & qu'on l'capte même pas.
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Les enfances volées font des ados voleurs. Et de grands emmerdeurs, aussi.