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[RP] Début d'un long voyage

Thomas


[Enfin le retour!!]

Quatorze jours et autant de nuits passés dans les cachots infects du castello di Savona, lui, homme intègre, et surtout innocent.... Un cumul d'erreurs et de méprises, pouilleux, sale, barbu comme un ermite, affamé et maigre comme bout de ficelle....

Malgré tout, le temps des explications devant ce maudit juge ventripotant, mafflu et trop bien nourri avait porté ses fruits: Le brigand Agennais portant son même patronyme restera encore longtemps prisonnier de la citadelle, tandis que lui est libre, a reçu les excuses du juge en question en même temps que sa poignée de mains molle et froide et un billet de 50 ducacts en guise de dédomagement, et surtout reste l' honorable commerçant d'Arles, charpentier Arlésien et notable.

Il aurait volontiers recollé le tout sur la figure du plénipotentiaire ventripotant et mafflu, juste pour la courtoisie et la politesse du prêté pour un rendu entre voisins et alliers... si cela n'avait dépendu que de lui, mais, il avait préféré ne pas pousser au delà la malencontreuse aventure, et filer aussi vite que ses maigres forces le puissent donner enfin de ses nouvelles... Parceque, si au lieu de hurler à la pucelle effarouchée lors de l'arrestation erronée, presque tabasser le garde venu le coller en garde à vue, et essayer derechef de casser la porte de la mairie, juste pour se défouler, avec l'argoussin armé et casqué, que le Très Haut ait pitié du pauvre hère, méchament escagassé par l'échauffourée et alité depuis avec un torticolis des plus sévères et 5 pouces de moins de colonne vertebrale depuis, il s'était simplement identifié comme il se doit et calmement, qui sait.... Ça aurait pû aller pas mal plus vite... ou pas...Allez donc savoir, avec ces gens là...

Donc le blond se retrouvait à courir le long d'un chemin vers une hypothétique roulotte, si elle était encore là.... Physiquement brisé et plein de marques, mais mentalement plus entier que jamais, brûlant intérieurement d'une fièvre qui portait deux noms de femme: Mary, Lélouna!

Malgré ses forces plus que faiblissantes, il volait plus qu'il courait sur le chemin poussiéreux qui menait du bourg au lieu-dit du Capobasso, le cap Bas, surplombant la ville, contrairement à son nom, où il avait dételé les chevaux pour la dernière fois, juste avant cette maudite balade au village, où il s'était fait prendre comme un idiot....

Ce n'est qu'au dernier détour d'un mimosa déja en fleur, alors que la peur de ne plus trouver la roulotte lui taraudait le coeur, qu'il la revit, verte et brune, avec son double toit, et une fumée légère et odorante sortant de la petite cheminée.

La roulotte était là, et ses habitantes aussi!!

Soudain, entre son envie de hurler son bonheur de revoir tout le monde, et ses maigres forces, ce furent ces dernières qui le trahirent. Il se sentit soudain vasciller, l'air semblant vouloir brûler ses poumons, plutôt que lui donner des forces. Une branche basse du mimosa finit par retenir sa main, avant tout con corps s'affaisse sur lui même, dans une sorte de rauque, finissant étalé par terre de tout son long.

Le seul signe extérieur de vie venant de la roulotte furent deux boules de poil, une grande et grise-blanche qui se mit à abboyer comme une folle, Laya, la louve de Mary, et une autree, petite et grise-bleutée, Lupo, son louveteau ''adoptif'', qui s'en donnait à coeur joie.

Thomas, inconscient, espérait seulement qu'une aide un peu plus secourable arrive pour l'aider, mais ce n'était qu'une prière au millieu de son délire...
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Dernière édition par Thomas le 27 Nov 2011 16:49; édité 1 fois
--Lelouna


[Jeux tristes...]



Encore un déjeuner sans Poupa, encore une fois maman toute triste... Si elle croit que parceque je suis petite, je ne le vois pas.... Que je ne ne sais pas que depuis que Poupa est plus là, elle est aussi triste que moi, et même que Laya, Lupo, et l'aigle, qui est énorme tellement maman lui donne à manger pour que Poupa soit content d'elle quand il reviendra et voie qu'elle s'est bien occupé de lui...

Je suis petite, c'est vrai, mais faut pas croire que je comprends rien, hé!!! Pas folle moi!

Tiens, à propos de l'aigle, je crois que Poupa devra essayer d'en faire un poisson, au lieu d'un oiseau, parceque s'il décolle, tant il est gros, promis juré sur la petite croix de bois que maman a au cou et qui vient de Papa des étoiles, moi aussi, j'essaie de m'envoler!!!!

La sieste est finie, quand maman m'emmitoufle dans mon lourd manteau rouge qui pique partout, brrrrrrrrrrrr qu'il m'enerve avec ses pique pique, lui...., me colle une écharpe verte autour du cou, un gros bonnet rose sur la tête, à croire qu'elle m'a confondue avec un berlingot????

Maman des fois.... Surtout depuis que Poupa est pas là....fin bref...je dis rien, hé, parcequ'elle sait toujours à quoi je pense...donc....chhhhuuut....

Et pardessus tout, les moufles!!!

Ah, c'est pratique les moufles!!! Tu parles, oui!!!!!! Si je les enlève, j'ai les mains toutes froides et rouges, et si je les mets, comment je change les habits de ma poupée, hein??????? Nanmého, jamais rien vu de si casse-pieds que des moufles.... Pfff, bien un truc de grands rien que pour nous embêter, les petits!!!

Finalement, en guise de solution à tout, maman m'envoie jouer dehors faire des tas de sable...., pour que Poupa voie que je grandis... Mais il fait un froid de canard dehors, et moi je préfèrerais rester dedans la roulotte, avec elle, pour qu'on joue toutes les deux, et qu'elle me raconte des histoires... Mais non, au lieu de ça, faut que je me gèle dehors, à faire des tas de sable gelé, à croire que maman a décidé de me faire maigrir à force de creuser les fondations d'une nouvelle maison.

Hé, tu crois que tu as une fille, ou une taupe, maman???????????????

Bref, elle me pose sur le dernier de mes tas de sable, retourne dans la roulotte, et oublie sa fille pour 2 ou 3 heures, pourquoi?? Qui lo sa, comme ils disent, par ici....

À peine mon fessier a t'il le temps de refroidir sur mon dernier tas de sable, que je fais comme maman, même si elle dit qu de non, que c'est pas vrai et que jamais elle demandera plus rien au petit bon Dieu parcequ'il a emporté Papa des étoiles... Tu parles, oui!!!

Bref, toute debout sur le sable froid, je demande à Papa des étoiles, et au petit bon Dieu de me rendre vite vite mon Poupa que j'aime fort fort!

Zenti piti bon Dieu, mon Papa de toile, Nouna l'est tristeu tristeu, pi manman ôssi sans mon Poupa qu'on aim fort fort tout plein!! Lors, zi vous vayez li, faut dir li vient vite vite, ziouplé! Mé vite vite vite, pô zuste un ti pô....Vite vite vite vite!!!!!!!

Mici pou manman, pi ôssi mici coucou coucou pou Nouna. Mici, mici!


Voilà, au moins ça c'est dit, et je sais que s'ils le voient, ils l'enverront par ici, je suis sûre!!!

Tiens, je ne vois ni Laya, ni Lupo, mes coupaings, où sont ils??? Je vois juste l'aigle énorme, posé sur son perchoir, mais lui c'est pas mon coupaing, il a sale caractère, dit maman, pi faut dire qu'il pue un peu de la bouche... Beeerk!!!

Soudain, tout un flot d'aboiements, jappements et hurlements de Lupo et Laya attirent mon attention près d'un arbre plein de fleurs qui sentent bon, et par terre, une sorte de jouet avec des poils touts jaunes, comme mes cheveux. Je descend de mon tas de sable/congélateur à popotin, et je vais jouer avec eux.

Yaya, Pupo, a Nouna vient moi ôssi!!!!!!! Attadez!!!!

Je me balance sur mes jambes tant bien que mal, luttant contre une force tenace qui me tire le popotin vers le sol, curieux, d'ailleurs que cette force là.... Et je m'avance vers mes amis animaux.

Me joignant à leur sarabande, je crie comme une folette, quand, soudain, je ne sais même pas trop pourquoi, je vois que le ''jouet'' a des yeux, et...oh....non...je reconnais ces yeux là!!!! Poupa, c'est les yeux de mon Poupa!!!!!! Même si je ne reconnais rien du reste, mais je suis sûre et certaine, c'est mon Poupa à moi!

Alors de suite, je me relève, et commence à hurler comme une tigresse:


MANMAN, MANMAN, MAAAAAAAAANNNNMMMMMMMAAAAAAAAANNNNNN!!
Y vien, IIIIITEEEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!!!!!!!
I POUPA, I LA, VIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEENNNNNNNNNNNNNNNN!!!!


D'où venue, tant de puissance dans mes minuscules poumons? Ah ben ça... Mais en attendant, je hurle comme une diablesse pour faire venir maman...
Thomas


[Début de résurection.]

Dans son délire, Thomas avait la sensation de quelquechose de mouvant, râpeux et humide passait et repassait sur son visage et ses mains, avec, par dessus le marché, force aboiements, grognements et autres jappements plus animaux qu'humains

Ce n'est qu'en ouvrant à demi un œil qu'il se rendit compte de la réalité, ou du moins à ce à quoi ça ressemblait: Laya, louve de Mary, mais dont Thomas avait déjà eu de nombreuses preuves de courage et d'amour envers sa personne, s'en donnait à cœur joie pour essayer de le réanimer tout en alertant son monde, et le petit Lupo imitait sa mère adoptive en tous points.

Soudain, entre les bruits des animaux, un cri bien humain, dont le blond n'eut aucun mal à identifier l'émettrice: Lélouna!

I POUPA, I LA, VIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEENNNNNNNNNNNNNNNN!!!!


Même avec les yeux fermés, cette voix fluette et haut perchée, ces cheveux fins comme de la soie, et cette douce odeur de tartine de petite fille gourmande lui était reconnaissable entre mille: Lélouna!!

La petite fille avait une origine aussi différente que la sienne que celle d'une libellule et d'une vache à lait, mais il la sentait comme sienne bien au delà de toutes différences.

Aussitôt, la petite fille s'accrocha à son cou, et lui l'entoura de ses bras, puis se tournant vers la louve, il lui donna une petite tape affectueuse sur la tête, en ajoutant quelques mots.

Laya, ramène Mary, où qu'elle soit!! Fais vite, ma belle!

Après, malgré toutes ses retenues pour ne pas effrayer la petite fille, tout le trop plein d'amertume de tant de jours loin de celles qu'il aimait, sans pouvoir leur donner des nouvelles, déborda de son cœur et son âme par l'azur de son regard, pleurant à chaudes larmes, alors que la petite fille lui parlait.

Oh Poupa, ti vinu toi, mais ti pû tu parti, hein, Nouna i tès tès tiste, pi manman ôssi, nan nan, i parti pû toi, pomis?

Le blond essaya tant bien que mal de se relever, avec la petite suspendue à son cou, s'aidant d'une des grosses branches du mimosa. Après quoi, joues, visage, bras, de la petite fille reçurent une charge en règle de bisous en retard.

Oh mon bébé, mon petit amour...ma chérie, ma puce...

Il dut interrompre sa tirade, étouffé par les pleurs et l'émotion, avant de reprendre un discours normal.

Lélouna, ma Nouna, je sais que tu es très très triste, tout comme moi, tu sais. Parce que je sais que tu m'aimes fort fort, et moi aussi, parce qu'un jour , il n'y a pas très longtemps, tu m'as dis que tu voulais que je sois ton Poupa. Alors je le serai toujours, toujours, tout comme toi tu seras ma Nouna, ma poulette, ma puce... Juste parce que je t'aime!!

Alors oui, je te promets, je ne partirai plus, plus jamais, d'accord?


La petite allait sans doute répondre quand, tout au fond de la scène, la porte de la roulotte s'ouvrit, et une jeune femme aussi blonde que la petite fille pendue à son cou courut dans leur direction: Mary!
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Petitemary03
[Rêves… Illusion… Fiction… Invention… Songe… Utopie… ???]


Un jour, comme parmi tant d’autre, un jour, triste, comme tous les jours précédents depuis maintenant dix sept jours, un jour où rien n’allait comme il le fallait, un jour, où tout objet cherchait à se faire valser.
Elles étaient revenues de leur ronde habituelle, quelques heures plus tôt, la journée avait commencé aussi mal qu’elle s’était achevée la veille. Tout en parcourant les chemins boisés, ramassant ici et là du bois pour se chauffer, cherchant, avec plus grand espoir, une trace de Thomas, elle s’accrocha la jambe pas assez protégée de ses braies. Rien de bien grave, bien sûr mais suffisamment ennuyeux pour les faire rebrousser chemin.

Une fois à la roulotte, la journée persistait à ne pas aller dans le sens de Mary. La tarte aux pommes s’entêter à ne pas cuire. Ah ça non ce n’était pas du tout son jour, au petit bout de femme qui faisait son possible pour s’en sortir. Des petits tracas acheminés les uns derrières les autres.

Heureusement qu’elle était bien plus forte qu’elle ne le laissait paraître. Petite et plutôt amincie ses derniers temps, certes, mais une battante faisait rage dans son corps. Son père lui avait toujours inculqué une certaine force, l’envie de croire aux choses qui lui tenaient à cœur, et même si le désespoir était bien plus souvent là que l’espoir tout court les deux semaines précédentes, elle continuait à y croire. La preuve, elles étaient encore là, à Vintimille !

Les mains dans l’eau savonneuse, frottant les deux gamelles qui avaient servi à accueillir le pot au feu du déjeuné, la belle blonde se perdait dans ses pensées, soupirant par ci par là, haussant les épaules ou bien clignant des yeux, des aboiements de Laya et la voix de Lélouna l’a fit sortir de sa rêverie. Stoppant tout geste nuisible à son ouïe, son regard se figea sur la porte, close.

Sa fille l’appelait, son cri ne paraissait pas apeuré, mais Mary ne pu s’empêcher de s’empresser à aller voir ce qu’il se passait.
La porte s’entrouvrit plutôt brusquement et tout en essuyant ses mains humides sur le tablier qui lui tombait sur les jambes :


QU’EST-CE QU’IL SE PASSE ENCORE ? MAIS TU ES le mot « où » ne sortit point de sa bouche entrouverte qui descendait en même temps que son visage, s’avançant, lui, mais pas le reste du corps.

La peur, la joie, la colère, la surprise, tout envahissait entièrement son corps, ses jambes comme coupées nettes, progressaient difficilement en direction de la masse qui enlaçait sa fillette, surveillée par deux gardes du corps poilus.

Elle n’en croyait pas ses yeux, non, il était là, différent, mais là, et au fur et à mesure qu’elle cheminait, sa cadence s’accélérait. Son cœur s’entrechoquant sur les parois de sa poitrine, elle retenait les gouttelettes salées qui ornées facilement les joues de toute personne pleurant chaudement. Se laissant tombée à même le sol, agenouillée près de lui, complètement perdue de le voir ainsi, elle venait de perdre la parole, subitement, aucuns mots ne sortaient de sa fine bouche restée légèrement entrebâillée.


Mais ? Comment ça ? Vous ici ? Thomas ? Que vous est il arrivé ? Mais, vous souffrez ? Vous êtes pale… et barbu… ? Comment allez-vous ? Je suis tellement contente de vous revoir, mon dieu, quel miracle. Et tout en lui sautant au cou elle l’embrasse tendrement ! hum non ça c’est ce que toute personne normale aurait fait, mais la petite Mary n’avait rien d’une personne normale, qu’on se le dise bien ! Certes elle avait qu’une seule envie, le serrer dans ses bras et pourquoi pas porter ses lèvres sur les siennes mais elle n’en fera rien, elle se contentera de le fixer, près de lui mais quelque peu distante, froidement dans un premier temps, ben oui il avait quand même disparu tout ce temps sans même écrire une seule lettre ! Puis un sourire se dessina peu à peu sur son visage, léger le sourire, mais visible. Ses yeux se fermèrent un brève instant, accompagnant ce soupire de soulagement et cette pensée que seul le très haut pourra écouter : Merci mon dieu, merci !

Elle posa son regard sur lui, puis sur sa fille qui sautait partout


Ah vu Maman, y é yà Poupa ! y é yà ! y é revenou ave nou !

Son souffle s’emballait, c’est vrai que les enfants ramenaient à la vérité et si sa retenue ne l’avait pas emportée elle sauterait de joie avec sa fille, comme une gamine contente de retrouver un être cher et Laya et Lupo en rythme avec la petite sautaient eux aussi partout.

Aucunes envies de lui faire des reproches, elle était comme ça, notre Mary, certes peinée et un peu perdue, mais l’heure n’était pas aux remontrances et puis si ils ne s’étaient pas embrassés quelques heures avant sa disparition, elle se comporterait comme une amie et non comme une compagne doutant de ses sentiments. Alors, une amie n'a pas de compte à demander.

Elle posa délicatement une main dans la sienne, essuya d’un geste bref avec son autre main, les joues de Thomas certainement humides de pleurs et en adressant un sourire courtois elle baragouina enfin en guise de « bon retour parmi nous » :

rentrons au chaud l’air quand même très inquiet sur la santé de son ami elle ajouta tout en l’observant scrupuleusement
je vais vous aider, je suis là. Elle ne savait pas un mot de ce qui avait bien pu arriver, il avait l’air affaiblit et mal en point mais bel et bien vivant et ça, pour le moment, ça primait sur les faits passés.





"Ce qui est le meilleur dans le nouveau est ce qui répond à un désir ancien."
Valéry (Paul)

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Thomas


[Premières explications.]

À peine revu après dix et sept jours d'absence, sans la moindre question, Mary s'était limitée à lui souhaiter la bienvenue, et à l'empoigner à bras le corps pour, tant poussant que tirant, l'emmener vers leur roulotte, leur habitation de fortune.

Tout le long de la quinzaine de pas qui séparait le mimosa de la roulotte, le blond ne put articuler le moindre mot, la voix étouffée par les sanglots d'une émotion bien plus intense qu'il ne pouvait imaginer: Non seulement sa libération de ce matin même, mais aussi le bonheur de savoir que celles qui constituaient non seulement sa seule famille, mais la femme qu'il aimait le plus au monde, et la fillette qui lui avait réappris à aimer ne l'avaient pas laissé seul, comme un chien, à Vintimille, mais, en outre, attendaient ardemment son retour.

Tout celà, toute cette émotion, était bien trop forte pour lui, pour qu'en plus de sanglotter, il puisse parler.

Les explications devront attendre un peu, au moins le temps d'une bonne nuit de sommeil, une toilette digne de ce nom, et un grand repas. De quoi remettre un homme sur pied...

Les quinze pas entre le mimosa et la roulotte furent vite accomplis, tenu à bras le corps par Mary, et Lélouna toujours dans ses bras, avec les loups sur les talons.

Enfin arrivés au chaud, dans la roulotte, le blond déposa la petite fille près de ses jouets, vida les poches de ses braies, desquelles sortirent, machinalement et par mégarde, 5 petits rouleaux de parchemin, puis s'en alla vers sa chambrette, et, sans autre forme de procès, enleva tous ses haillons noirs de prisonnier et, nu comme un ver, sans la moindre pudeur, il les tendit à son amie.

Brûlez les tous, et vite, ils doivent être pleins de poux, de crasse et de sales amibes, et je ne veux pas que vous tombiez malade toutes les deux!


Après quoi, il rentra dans son lit, sans même prendre le temps de passer une chemise de nuit digne de ce nom, et s'endormit.

Sur la table de la petite cuisine, 5 petits rouleaux de parchemin griffonés à l'encre, puis à la poussiere de charbon moulue, chacun portant une date, attendaient qu'une jeune femme blonde les lise, si la curiosité la poussait...

Citation:
11 Novembre 1459 - Petit matin.

Très chère Mary,

Pendant que je lisais le panneau d'affichage de la mairie, une sorte de révolte éclate autour de moi, et toute une liesse de personnes semblent se précipiter contre la porte de la mairie.

De suite, des soldats arrivent de toutes parts, et repoussent tout le monde en hurlant que nous allons tous en prison, en garde à vue.

Je me retrouve donc avec une trentaine d'hommes et de femmes dans les cachots du château de Savonne.

Thomas.

PS: dans le petit meuble de ma chambre, il y a 300 ducacts de réserve, prenez lez et essayez d'engager un avocat local pour me faire sortir au plus vite.

T.


Un deuxiemme message porte la même date, mais avec une heure de la soirée:

Citation:
11 Novembre 1459 - Soirée

Le garde à qui j'ai demandé de vous faire passer mon mot de ce matin, me le rapporte en ne me crachant que quelques mots:Vuoi siete isolato, niente posta !

Il va donc vous falloir un peu de patience, pour que le juge démêle tout cet écheveau.


Troisiemme message:

Citation:
16 Novembre 1459 - Journée

Je suis toujours isolé, dans un sombre cachot, sans l'espoir de pouvoir vous adresser la moindre nouvelle de ma personne, la plupart du temps enchaîné par un poignet ou une cheville. Je ne porte que des habits noirs de forçat et la tête rasée pour éviter toute cette chienlit. Quant à la nourriture, une sardine salée par jour, un quignon de pain noir, une poignée d'olives les dimanches, et de l'eau. J'en ai la bouche toute enflammée.

Malgré tout, deux noms, toujours les mêmes, m'évitent de sombrer dans le désespoir et la folie, malgré les conditions de détention: Mary, et Lélouna!

Ils seront désormais la boussole qui tracera le cap vers la recouvrance de cette liberté injustement perdue.

Thomas


Quatriemme message:

Citation:
22 Novembre 1459 - Journée

Mes chères boussoles,Lélouna, Mary,

J'ai bien peur qu'après tant de temps seul, sans le moindre son humain, autre que ma voix, que je ne supporte plus que difficilement, mon esprit ne s'approche que trop du gouffre de la folie, alors je griffone, j'écris sur ce bout de parchemin qui ne me quittera probablement jamais. J'ai ainsi l'impression de faire encore partie des vivants. Pour combien de temps encore? Qui lo sa...

Lélouna, à toi la petite fille qui a réappris à aimer à un estropié du coeur, jamais je ne t'aimerai assez pour te faire justice. Mais en echange, je te promets baisers, rires, tout plein de tendresse, et un Poupa, qui sans être jamais ton vrai père, sera à tout jamais ton papa de coeur, près de toi, attentif et parfois, souvent même un peu gâteux. Sévère pour ton propre bien, mais toujours juste et aimant envers toi qui, un jour, alors que tu étais toute petite, as décidé de ton plein gré que je sois ton Poupa.

Alors d'accord, je serai ton Poupa, mais à la vie, à la mort, ma petite fille chérie!!

Mary, ma douce, mi-figue, mi raisin, qui te dis toi même, et moi par dessus le marché, simplement amie, alors que je te voudrais, t'aime et je te désire en femme de mes jours et de ma vie, et maîtresse de mes nuits sans sommeil...

Mary, ma déesse blonde, ma fragile, en apparences, mais courageuse comme une tigresse, par le Très haut, je sais que je sortirai d'ici, tôt ou tard, aussi, je t'en supplie, ne pars pas sans moi, et surtout laisse moi le temps et le loisir de te dire, sans ambages ni détours, que je t'aime bien plus que ce que je n'aurais jamais pû espérer.

Peut être me feras tu attendre, avant de me permettre de donner cours à tous mes sentiments, j'ôse espérer que ce soit les nôtres.... Voire combattre encore...

Sache que je saurai attendre, et me battre, s'il le faut, rien que pour t'aimer tel et comme je le désire tant.

Thomas, amoureux au fond d'un cul de basse fosse....


Et le cinquième et dernier message:

Citation:
27 Novembre 1459 - Midi

Libre, je suis LIBRE!!!!!

Ce maudit romain de juge semble enfin comprendre qu'entre Thomas de Rocamadour, vagabond d'Agen, et certainement un peu brigand, et Thomas de la Roche Nouët, Arlésien, charpentier, étudiant et notable, il y a une grosse différence...

Bref, je suis de nouveau libre de mes mouvements, avec une poignée de mains de la part du juge, en guise d'excuses, des hâillons noirs de forçat, et un viatique de 50 ducats pour tous les jours de détention inutile et injuste.

Si j'avais été seul, ce fichu juge aurait reçu le tout en ristourne, poignée de mains moites, vagues excuses, haillons noirs de forçat et même les 50 ducats, sur sa grosse figure mafflue d'homme trop imbu de sa charge, et surtout trop bien nourri, mais je ne peux croire que je sois réellement seul, je continue à croire que sur le haut de ce promontoire, ce Capobasso, une roulotte verte et brune attend toujours...

Je n'ai pas de pigeons pour vous prévenir, et avec mes maigres 50 ducats, en acheter un décent au marché est une gageure.

Aussi, plus que je ne marche vers notre roulotte, je cours, missive en main. Que dis je, je vole sur la poussière dorée des chemins, vers cette roulotte devenue, en 18 jours, mon seul ''chez moi''!

Thomas


Pendant que les petits parchemins attendaient patiemment une lecture qui viendra, ou pas..., le blond dormait en ronflant comme un bûcheron....
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Petitemary03
[Indiscrétion… ou pas]

Elle était froide la blonde, oui mais heureuse de le revoir. Il était si affaibli, si fragile qu’elle ne pouvait pas penser une seconde à lui remonter les bretelles, d’ailleurs il n’en portait pas !

Une fois que tout le monde était enfin rentré au chaud, Mary ordonna sans faille à Lélouna :


Toi, tu joues ici et tu ne fais pas de bruit ! Maman va aider poupa ! Je sais que tu es contente de le revoir mais soit patiente et bien sage! Elle déposa une tendre bise sur le front de sa fille qui l’a regardait avec ses petits yeux de biche et s’en retourna auprès de son ami.

Celui-ci se déshabillait, très amenuisé, il ne parlait guère et Mary essayait de comprendre juste en l’observant.
Resté sur le pas de sa porte de chambre, elle s’apprêtait à aller l’aider mais n’osa pas rentrer, elle surveillait ses moindres gestes, et donc a fortiori elle contemplait ce corps presque nu.
Quand il lui tendit ses vêtements, cela l’a fit sortir de sa rêverie.

Oui bien sûre, je vais m’en occuper ! dit-elle doucement en s’approchant de lui. Il était déjà bien au chaud dans sa couche et Mary s’attela juste à tout récupérer. Avant de sortir de la pièce, elle lui jeta un dernier regard. Ses paupières déjà humblement refermées, elle sourit de bonheur, souffla sur la bougie qui éclairé la chambré et referma mollement la porte.

Sans attendre, elle enfourna tous les habits crasseux de Thomas dans la cheminée où crépitait déjà depuis tôt ce matin un bon feu de bois.

Lélouna ma chérie, tu ne fais pas de bruit, Poupa est très fatigué, il doit dormir et toi tu dois jouer sagement en attendant ! disait elle d’une voix de chuchotis, calme et douce à sa petite princesse.

Vi Maman, Nouna va ê sage. Pomis !

Lupo et Laya, comme deux gardes du corps avait suivit la scène de près et s’étaient postés juste devant la chambre où Thomas se reposait enfin. Laya faisait la toilette du jeune louveteau, calmement, telle une mère qui disait à son enfant de ne pas faire de bruit…

Le reste de la journée passa ainsi, Mary s’occupant de la roulotte, du repas et de sa fille, jetant presque toutes les minutes un œil sur la porte close, comme pour se rassurer de ne pas le voir repartir en douce et disparaitre à jamais. Les parchemins que Mary avait trouvés par hasard en rangeant la modeste demeure étaient regroupés les uns avec les autres dans un coin où Thomas avait l’habitude de ranger ses affaires. Elle les avait posés là, en attendant qu’il se réveille et qu’il les retrouve.
Sur le moment, rien de bien anormal, cela appartenant à son ami, elle n’y avait tout simplement pas prêté attention mais au fil du temps, les questions sans réponses revenaient sans cesse trotter dans un coin de sa tête, et si elle pouvait y trouver des informations sur ce qu’il s’était passé durant toute cette absence… ce n’était plus la porte close qu’elle zieutait à présent mais le petit tas de papier simplement rangé.

La nuit était tombée depuis un petit moment, et l’heure du repos d’une mère venait d’arriver, en berçant tendrement sa fille, elle lui expliqua les aventures du lendemain, qu’elles vivront surement, a condition de se reposer et d’être sage.
La petite enlaça affectueusement sa mère et se coucha, fatiguée de sa grosse journée chargée en émotion.

Thomas, lui, dormait encore, et ce malgré le grincement de la porte qui s’était entrouverte une bonne quinzaine de fois durant la journée, Quand ce n’était pas Lélouna qui voulait voir si poupa dormait encore, c’était Mary qui voulait se rassurer que tout aller bien pour lui.

Une bonne tisane plus tard et Mary se balançait calmement en fixant les parchemins non loin d’elle.

Allez vas y, lies les, il n’en saura rien, et puis d’abord il n’avait qu’à pas les poser là.
Non mais ça ne va pas ? Et le respect dans tout ça ?
Oh mais si dedans tu trouvais une information important à sa survie, il se ficherait du manque de respect !
Non, je ne suis pas comme ça, si ça se trouve c’est très personnel !
Personnel personnel, tu parles !
Et si ce que je lis me déçoit ? Je ne pourrais pas passer outre et serai obliger de lui en parler !
Et dans ce cas, il saura que je n’ai pas respecté son intimité ! Et sera furieux !

Oh mais arrête un peu, il dort et il t’aime, il ne sera jamais furieux contre toi !
Un mouvement de tête pour chasser son ange et son diablotin qui séjournaient régulièrement dans un coin de son cerveau, et la voilà qui était debout, les parchemins entre les doigts !

Furieux ou pas, irrespect ou pas, la curiosité l’emporta. Assise de nouveau, au sol cette fois, adossée contre un mur elle déroula précieusement chaque lettre et les posa devant elle.


Bon et bien allons y !
Un léger soupire en guise de courage elle se lança dans un moment de lecture plutôt particulier.

… elle lit…. Elle lit…. Elle lit…. Ben oui cinq lettres ce n’est pas rien !

Les lettres étendues devant elle, une Mary figée par le temps, le regard braqué sur cette porte, le souffle rapide, touchée, émue mais aussi coupable. Elle savait bien que Thomas l’aimait, oui, bon c’est vrai qu’elle en avait douté ces derniers temps, mais elle s’était trompé sur toute la ligne, il ne les avait pas abandonné, lâchement, non, il était passé par une drôle d’injustice tout en restant fidèle à ce qu’il est. Et elle, l’avait accueillit, froidement, sans aucuns gestes tendres ou même aimable ! Même quand il s’était ouvert à elle, elle n’avait rien dit, elle sur ses sentiments. La peur d’aimer à nouveau était bien trop souvent là, la peur de perdre l’être aimé était bien trop souvent là, une façon pour elle de se protéger certes, mais elle aimait Thomas, tel un ami, oui, tel un père pour sa fille, oui mais tel un homme charmant, cultivé, drôle, doué en beaucoup de chose, beau, rassurant, patient, attirant… elle l’aimait avec ses défauts, et ne pouvait se passer de sa compagnie.

Elle replia le tout, si elle parlerait de ces lettres ? Au risque de le rendre furieux et de le perdre une nouvelle fois ? Surement pas… mais le mensonge ne faisait pas parti de son éducation. De toute façon, il était bien entendu que l’heure aux explications n’était point du moment.

Tu vois qu’elle a bien fait de les lire !
Oh ferme là !


Les bouts de parchemins étaient à présent remit sagement à leur place, Mary s’apprêtait à rejoindre sa couche mais Lupo que Laya n’arrivait plus à tenir, grattait à la porte, la belle blonde ne se fit pas prié et l’entrouvrit une dernière fois pour le regarder dormir.
Lupo entra bien entendu, et se faufila au pied de la couche où Thomas dormait paisiblement, Mary ne se fit pas prié et entra discrètement pour le faire ressortir mais l’envie de se blottir contre Thomas prit le dessus, elle hésita un moment, le fixant tendrement mais son palpitant lui rappela combien elle était heureuse qu’il soit revenu et combien elle l’aimait. Sans prendre le risque de le réveiller, elle s’installa près de lui, le corps de Thomas était réchauffé et bien à l’abri sous ses draps et elle s’allongea, elle, sur les draps, et se colla contre lui, l’enlaçant d’un bras aimant, elle pouvait enfin apprécier sa présence. Certes, il sortait de prison, il était barbu et crade mais peu importait, il lui avait manqué, et elle avait besoin de se retrouver près de lui.


Je vais aime tellement...
murmura t elle.
Elle ferma les yeux, paisiblement, contre lui, et trouva enfin le sommeil.

Laya avait profité de ce chamboulement pour se faufiler elle aussi dans la chambré, se coucha, elle sur le sol près de la couche.
Une partie de la nuit était passé, Mary contre Thomas, heureuse.
Le jour commençait à se lever, Lélouna avait passé une bonne nuit et comme Mary le lui avait sagement demandé s’était levé, calmement, cherchant sa mère un peu partout.

D’une voix de chuchotis la petite s’acclamait :
maaaamaaaaaaaaannnnnnnnn, tu é y’ou ?
La petite frimousse apparu dans l’antre de la porte restée entrouverte et afficha un sourire radieux de voir sa maman ici. Ni une ni deux, la voilà couché, se blottissant entre Thomas et Mary, le pouce à la bouche, elle se cala gentiment, prenant bien soin de ne réveiller personne ou pas…



"L'amour est le seul rêve qui ne se rêve pas."
Fort (Paul)

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Thomas


[Au lever du jour, le bonheur...Enfin!]

Le blond n'avait pas la plus petite idée du temps passé à dormir, mais le soleil semblait levé depuis quelque temps quand il ouvrit enfin les yeux.

De suite, il remarqua la présence de deux corps, et surtout deux poids, pesant sur son thorax.

Le premier, à sa gauche, lourd et voluptueux, plein des arrondis trahissant un corps de femme, Mary! Comme mû par quelque instinct secret, venu du plus profond de lui, son bras gauche trouva tout seul la cambrure de ses reins pour, avec un soupir de bien être, appliquer une très légère pression, voulant tout autant dire ''merci'' que ''je t'aime'' , voire même autre chose...

Le second, à sa droite, frêle et menu, aux cheveux fins de petite fille, et sentant les tartines et le caramel, Lélouna.

Là, foin de volupté, juste son bras droit qui serre et rassure l'enfant dans son demi-sommeil, comme une sorte de mère venue la border et chasser les derniers dragons de la nuit de l'imagination des enfants grandissants.

Des yeux d'azur de Thomas, désormais bien réveillé, s'écoulaient quelques larmes de bonheur et d'émotion en repensant aux 18 jours derniers. Tant de solitude, de décrépitude morale, une pareille descente aux enfers, et à son retour, comme miraculeux, un si grand bonheur! Non seulement il aimait, mais était aimé en retour bien au delà de ses plus fols espoirs. S'en était presque trop!

Soudain, au millieu de ce merveillieux bonheur, sa pituitaire, mue par quelque cheveu, sans doute, lui joua un sale tour!

Aaatchoum!!

Impossible à camoufler pareil coup de semonce, voilà que tout le monde s'ébroue, en commençant par les deux loups, curieusement couchés au pied de son lit, alors qu'ils n'entrent jamais dans la roulotte sans la permission expresse de Mary, ou, à défaut, la sienne....

Lélouna se retourne aussi, se réveille, lui adresse un grand sourire, et lui colle un baiser sur sa joue, encore barbue.

Boujou, Poupa, ti pô pati sans Nouna, i bien, i t'aim fort fort moua!!

À demi voix. Mary semble encore dormir, Thomas lui répond.

Bonjour, ma Nouna, ma chérie, moi aussi je t'aime fort fort, mais chuuuut, on va laisser dormir maman encore un peu, d'accord? Va vite donner à manger à ta poupée, et maman et moi, on arrive...

Mary commence également à bouger, se réveille totalement, et, soudain, l'émeraude de son regard plongeant dans l'azur du sien, semblant se rendre compte de la situation des plus incongrues, pique un énorme fard.

Rougir? Maintenant? À quoi bon?? Tous deux savent désormais quels sont leurs sentiments respectifs, aussi, pour ne pas charger encore la situation, il se contente de laisser échapper un ''Non'' quelque peu plaintif, comme pour lui faire comprendre qu'elle n'a plus à rougir, puis attrape son poignet droit, alors qu'elle s'apprête à sortir de la chambre, et y dépose un baiser, faute d'oser, avec sa barbe sale et pas taillée, l'embrasser sur la bouche, de peur de lui transmettre quelque maladie. Et avec le baiser, un simple mot:

Merci!

Finalement, alors qu'elle s'apprête à quitter la chambre, le blond essaie de quitter son lit, se rend compte alors qu'il a passé toute la nuit en tenue d'Adam, sans même de chemise de nuit, juste couvert par le drap de sa couche.

Rapidement, alors que la porte se ferme, il se lève, passe une chemise de nuit, et son peignoir de soie par dessus, vide le broc d'eau dans sa cuvette, et commence une toilette sommaire.

Dans le courant de la journée, il se rendra aux bains publics, en ville, pour faire une toilette complète, mais pour l'heure, il se débrouillera avec ce qu'il a sur place.

Quand il sort enfin de sa chambre, une heure plus tard, son visage est propre, ses joues ont perdu toutes traces de barbe sale, alors que le feu de son eau de rasage lui ravage encore les joues, sa tête est propre et nette et même quelques cheveux ont poussé durant la nuit, et en est au point de même avoir poussé la coquetterie à rajouter quelques gouttes de lavande odorante à sa toilette. En gros, il est et se sent bien plus propre que la veille, lors de son arrivée!

Quand il sortit enfin de sa chambre, Mary finissait d'aider sa fille à prendre un petit déjeuner fait de lait et de tartines aux confitures odorantes..

Instinctivement, il ne put retenir un geste de tendresse à l'égard de la jeune femme, posant ses mains sur ses épaules.

Il refusait de se comporter comme en terrain conquis, et une explication définitive et claire allait devoir avoir lieu entre eux deux, mais, malgré tout, tous deux savaient désormais assez long sur leurs sentiments...

Ensuite, ce fut un énorme baiser pour Lélouna, avec une rigolade en prime.

Nouna, si tu ne te dépêches pas de finir tes tartines, c'est moi qui les mange, et ensuite, pour mon dessert, je te mange, ma poulette!!!

La petite fille éclata de rire, puis engouffra directement une demie tartine aux fraises.

Thomas avait faim, mais faim de loup, et quelques tartines n'allaient pas arriver à terrasser dix et huit jours de faim, aussi lâcha t'il, en guise d'excuses, un timide:

Les tartines, un peu trop léger pour moi...


Puis commença à fouiller dans la cuisine, à la recherche de quelque met plus consistant.

Rapidement, il trouva la plaque de lard fumé suspendue au manteau de la cheminée, s'en empara, et pris un grand couteau bien affûté dans le tiroir.
Ensuite, ce fut le tour d'un panier d'osier garni de 6 oeufs frais. D'où venus, il n'en savait rien, mais s'en empara derechef. Finalement, posé dans un coin tiède, il trouva un jadeau de grès plein de lait, sans doute la dernière traite, dont la crème, jaune et crémeuse, couvrait toute la surface du lait.

Le lard, débité en petits cubes, fut mis à revenir dans une grande poële, sur feu vif. Quant aux oeufs, ils furent cassés dans un grand bol, la crème rajoutée dedans, une dent d'ail finement ciselée avec quelques branches de persil furent finement hâchées, puis le tout assaisonné de sel et d'une pincée de poivre, avant d'être généreusement battu à la fourchette.

Une fois les lardons bien dorés, une cuiller en bois à la main, il versa le mélange dans la poële et laissa doucement prendre, arrondissant de temps à autre les bords.

Pendant que la pantagruellique omelette cuisait, une miche de pain arriva sur la table, ainsi qu'une bouteille de vin et deux verres, et deux couverts furent mis sur le bois de la table.

Il y en a assez pour deux, Mary, alors sans façons...

L'omelette, une fois cuite, paraissait franchement énorme, mais puisque la jeune femme semblait ne plus avoir faim, Thomas ouvrit son couteau de poche, celui de réserve, car le normal avait disparu depuis la fouille post-arrestation, traça de la pointe de la lame un discret signe de croix au fond de la miche, en guise de bénédicité, et attaqua son repas de bon appétit.

Non seulement l'omelette entière finit dans son estomac, Mary ne consentant qu'à en goûter une minuscule bouchée, mais son repas se termina encore, en sus de l'omelette, par un fromage coûlant à souhait, et un demi verre d'armagnac vieux.

Par contre, quand il essaya de se relever de table, il ne respirait qu'avec peine, tant son estomac était plein. Mais, au moins, il n'avait plus cet atroce goût de sardines salées dans la bouche et, surtout, il était repu!

Malgré tout, si son estomac était bien plein, son esprit lui était plein de doutes auquels il avait besoin de trouver une réponse, aussi, sans trop tourner autour du pot, il lança à la cantonnade.

Une petite balade jusqu'au promontoire? J'ai besoin de respirer un peu, après tant de nourriture....


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Petitemary03
[Aveux]

La nuit avait été très paisible. Au près de ceux qu’on aime, tout semble nous rendre heureux. Même le simple fait de dormir les uns contre les autres.
Quand elle ouvrit enfin les yeux, et se rendit compte qu’elle était où elle se trouvait et non dans sa propre couche, il est vrai que ses joues s’embrasèrent peu à peu. Mais il vrai aussi qu’il n’était plus l’heure de rougir pour rien ! C’était un p’tit bout de femme, qui savait dire ce qu’elle pense, certes, elle n’avait point sa langue, rangée dans une poches de ses braies mais quand il s’agissait de sentiments, là, elle n’était plus sûre de rien, elle avait pour fâcheuse habitude de douter, constamment, pour rien. Et là, ce nouveau matin qui s’annonçait, elle, prêt de lui, dans cette chambre, lui, si souriant de bon matin, si beau et si… nu ! Il y avait de quoi être intimidé tout de même !
Les cognements de son cœur résonnaient dans tout son corps, mais elle revint vite à la réalité et se devait de sortir et vite.
La pression sur son poignée qui l’empêchait de circuler, lui fit machinalement poser le regard sur Thomas. Le merci qui suivit l’a fit sourire, un sourire honnête et franc, un sourire qui disait lui aussi merci.

Elle prépara le petit déjeuné de sa crapule, qui, quand à elle, était déjà à table à attendre de quoi se rassasier !

Bonjour ma princesse ! dit elle d’humeur joyeuse. Elle l’embrassa et s’attela à sa tâche de mère.

Bien malgré elle, son humeur changea bien vite. Non pas qu’elle n’était plus heureuse, non mais embarrassée, oui. Ce tas de papier qui n’avait pas bougé de place depuis la veille, lui faisait des appels, et rien que de penser à ce qu’elle avait fait, tout lui nouait le nombril.
Rien ne s’arrangea quand Thomas sortit à son tour de la chambre. Bien plus beau et bien plus propre qu’elle ne l’avait laissé, dégageant une odeur de lavande qu’elle pouvait humer quand il vint placer ses mains protectrices sur ses épaules. Que c’était bon de le revoir, ici, avec elles. La force d’esprit qu’il dégageait avait un côté très rassurant. Il se prépara son propre déjeuné et mangea avec ferveur. Mary quand à elle, lui fit plaisir en goûtant son mets et feint son ami en lui disant qu’elle avait déjà suffisamment mangé. Le regard bas, elle avait honte, lire les lettres de Thomas ne lui avait guère aidé à avancer, ou peut être que si, mais maintenant elle se trouver à culpabiliser ! Elle ne pouvait plus tenir, elle se devait de lui dire.


Allez Nouna, dit elle en regardant Thomas qui se plaisait à appeler sa fille ainsi, maman va s’occuper de ta toilette du temps que Poupa termine son repas.
Elle ne pouvait s’empêcher de sourire, même si elle était clairement contrariée, dès qu’elle posait son regard sur lui, elle… enfin vous savez quoi, elle sourit !

Mary en profita pour se rafraichir à son tour, ayant dormi la nuit passé, dans ses vêtements de la veille, cela était fort nécessaire.
Alors que l’envie de plaire lui était devenue importante, il lui aurait fallu des heures entières pour démêler ses cheveux auxquels elle n’avait pas prêté attention ces derniers jours… Mais il n’était pas question que Thomas pense qu’elle était une de ces dames qui se pomponne nuit et jour, il fallait faire vite, être jolie mais vite !
Elle noua ses cheveux avec un lacet de cuir, au niveau de sa nuque laissant sa chevelure retomber le long de son dos en se divisant massivement sur le haut de ses reins, les mèches de devant, rebelles comme elle aimait les appeler, ne tenait pas en place et revenait constamment s’onduler le long de son visage.
Un corps propre, des vêtements proprement dit propre, un visage radieux au sourire éclatant, les cheveux plus ou moins « dressés » elles pouvaient enfin sortir retrouver Thomas.

Peu bavarde, elle ne cessait de tourner des phrases avec aucuns sens dans sa petite tête et paraissait ailleurs mais elle répondit favorablement à la petite ballade au promontoire.

Le temps était frais, alors Mary emmitoufla la petite pour ne pas qu’elle prenne froid et la chaussa de bonne bottes. Un châle bien chaud plus tard et les voilà partis prendre l’air.

Lélouna gambadait devant eux, Lupo jouant avec elle et Laya se comportant comme une nourrice. Le paysage marin était un très bon moyen pour apaiser le stress.
Elle ne savait pas trop par quoi commencer, marchant à ses côtés, les bras ballant, elle réfléchissait, trop, alors elle s’arrêta brusquement le fixa droit dans les yeux et attendit qu’il pose son regard sur elle pour commencer !


Je vous aime Thomas !
oula bon sang qu’elle venait d’être direct ! Mais elle ne se démonta pas ! Après tout c’était la vérité ! Je vous aime pour ce que vous êtes, je vous aime comme personne ne pourrait vous aimer et je suis convaincu que je peux vous rendre heureux. Je suis bien à vos côtés, je suis heureuse que seulement lorsque vous êtes prêt de moi! Vous m'avez manqué et j'ai eu terriblement peur de vous avoir perdu à jamais!
Alors considérez-moi comme vous voulez mais ne l’oubliez jamais ! Mon cœur est à vous !
Un petit abaissement du regard, puis reposant ses yeux dans les siens elle continua :
Thomas, j’ai trahis votre confiance… les mots défilaient très lentement et surtout honteusement mais elle ne pouvait plus reculer à présent j’ai lu vos parchemins… les yeux cette fois sur le sol, les deux mains jointes, les doigts anxieusement liés, se tapotant les uns avec les autres pour combler le malaise je sais que je n’aurais pas dû…le regard à présent sur lui, assumant ses faits, plus coupable que jamais ...mais... l’envie de comprendre pourquoi vous m’êtes revenu si fragile après autant de jours de silence, le regard sévère, en colère contre elle-même, s’affaissant sur elle-même, les épaules abaissées je suis vraiment désolé…
Elle n’attendait pas de sa part de mots gentils à son égard, elle espérait juste qu’il lui pardonne, un jour. Alors, elle le contempla, parée à recevoir des remontrances justifiées de la part de son ami.




"A défaut du pardon, laisse venir l'oubli."
Alfred de Musset

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Thomas


[Déclaration]

Mantel sur le dos, enmitouflé entre col et gilet, l'air piquant de la mer faisait un bien fou au blond, accompagné de près par Mary.

Juste au devant d'eux, Laya surveillait de près , gardait presque tel un berger attentif son troupeau, Lélouna et Lupo qui couraient devant elle.

Presque de suite, à peine devant le haut promontoire où la tramontane faisait rage, Mary se lança dans toute une série d'aveux qui le laissèrent, de surprise, presque pantelant.

Je vous aime Thomas ! Je vous aime pour ce que vous êtes, je vous aime comme personne ne pourrait vous aimer et je suis convaincu que je peux vous rendre heureux. Je suis bien à vos côtés, je suis heureuse que seulement lorsque vous êtes prêt de moi! Vous m'avez manqué et j'ai eu terriblement peur de vous avoir perdu à jamais!

Alors considérez-moi comme vous voulez mais ne l’oubliez jamais ! Mon cœur est à vous !

Thomas, j’ai trahis votre confiance… j’ai lu vos parchemins… je sais que je n’aurais pas dû… ...mais... l’envie de comprendre pourquoi vous m’êtes revenu si fragile après autant de jours de silence, je suis vraiment désolé…


Une seule réponse lui traversa l'esprit pour la calmer, la rassénerer, et surtout lui faire comprendre qu'entre elle et lui, depuis la nuit dernière, qu'elle avait passé d'elle même entre ses bras, même si rien ne s'était passé entre eux, toutes les convenances, les barrières de la pudeur, la morale et de la timidité, et même les secrets, voire demi-secrets, tout s'était écroulé comme un château de cartes: Il l'embrassa, tendrement, puis avec de plus en plus de fougue, finissant, sans la moindre retenue, par dévorer voluptueusement ses lèvres des siennes!

Quand ils se séparèrent enfin, il dut lutter quelques secondes pour reprendre son souffle, après quoi, il pût enfin parler.

Amour, mon amour, tout cela n'a plus la moindre importance, plus de murs ni de convenances entre toi et moi et, par dessus tout, plus de vous!!!

Nous sommes égaux, adultes, et qui plus est, amoureux, comportons nous comme tels, et plus comme des enfants trop bien élevés.


Tu as appris par une ''indiscrétion'' ce que je me languissait de te dire de vive voix depuis presque vingt jours? La belle affaire... Foin d'excuses inutiles, ma belle Mary!
Et réjouissons nous d'être amoureux l'un de l'autre!!

Mary, ma tigresse fragile, je désirais te parler pour que tout soit parfaitement clair entre toi et moi, j'avais des doutes plein la tête, or je n'ai plus qu'une certitude, et quelle certitude:

Je t'aime telle que tu es, avec tes rares défauts et tes nombreuses qualités, et je sais, désormais que tu m'aimes tel et comme je suis, avec mes nombreux défauts et mes rares qualités.

Et rien que cela suffit amplement à mon bonheur!!!

La vie de Donotach a traversé ta vie, tout comme celle de Line a traversé la mienne, et tous deux nous savons que jamais aucun de nous ne pourra lutter contre eux. Ils feront à tout jamais partie de nous.

Mais malgré tout, entre toi et moi, l'amour a pris son envol, alors cessons le feu contre nos fantômes respectifs, laissons le prendre son esssor et suivons le ensemble sans jamais le perdre, et nous perdre!

Demande moi d'attendre, si tu en sens le besoin ou l'envie, mais, par le Dieu du ciel, ne me rejette pas! Voilà ma prière....


Une longue goulée d'air face au vent, juste pour laisser à toutes ses paroles le soin de bien transmettre l'intégralité de son message puis, de nouveau, quelques dernières paroles.

Amour, tout cela est arrivé en coup de vent, tellement vite que nous n'avons eu le temps de tout digérer, assimiler.

Aussi, pendant quelque temps, selon le gré de nos envies, prenons le temps de marquer notre espace. Nous savons tous deux où se situent nos chambres respectives, et...


Il s'arrêta net, se rendant compte qu'il ne faisait que laisser la part belle à ses propres phantasmes, sans tenir les siens en compte...

Enfin... S'il faut... par la suite... légèrement modifier la... la roulotte, mes outils sont là.... Et quand nous reviendrons à Arles, nous essaierons de trouver un petit mas, bien solide et chaud, pas trop loin du bourg, mais pas trop près pour profiter de notre intimité, avec un grand jardin pour Lélouna et les bêtes, pour vivre autrement que dans une roulotte de bois...

Après quoi, il se tourna vers elle, l'azur scrutateur figé dans l'émeraude de ses yeux, n'attendant qu'une seule chose: Sa réponse!

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Petitemary03

[Enfin !!!]


Alors qu’elle ne cessait de culpabiliser, Thomas ne lui donna pas une autre réponse que de l’embrasser. Ce baiser signifiait beaucoup pour notre blonde, le débit de tendresse qui s’en échappa avait comme même effet d’une bombe qui explosait.

Alors déjà que son cœur battait à tout rompre, là je ne vous explique même pas ! Elle ne se recula point de lui, rapprochant même son corps au sien et répondant avec frénésie au baiser.

Quand il se détacha enfin d’elle, elle le regardait, pas timidement, non, mais impressionnée.

Et le voilà qu’il recommençait à dire des gentillesses, elle venait de lui annoncer combien elle était honteuse d’avoir lu son courrier et lui, lui trouvait encore des qualités.
Elle le regardait attentivement, écoutant chaque parole, souriant à certaines, approuvant d’un signe de tête pour d’autres, elle était comme subjuguée par lui.
Elle avait mis le temps à ouvrir son cœur, il devait certainement être ouvert depuis longtemps, mais la crainte de s’attacher à nouveau l’a bloquait profondément. Elle aimait beaucoup Thomas, tel qu’il était et il avait enfin compris.

Je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu es et ce que ta présence m’apporte.
Je t’aime depuis très longtemps et je n’aurais jamais imaginé pouvoir te le dire un jour.
Tu m’as donné envie de me lancer dans cette nouvelle histoire, tu m’as donné envie de garder Donotach dans une partie de mon cœur et de t’offrir l’autre partie.
Tu es un être exceptionnel et je t’aime plus que je n’oserai l’imaginer.

Elle parlait à cœur ouvert, avait fait sauté les barrières qui les séparées et le contemplait amoureusement.
Et non pour ma part j’ai pris le temps de tout digérer, ça fait longtemps que j’y réfléchis, je ne voulais pas perdre ton amitié et donc taisait mes sentiments, mais en t’aimant j’ai bien plus qu’un simple ami à mes côtés et je veux tenter de vivre ça avec toi.

Puis elle rit quand aux détails de la roulotte, des détails peu importants, ils avaient presque toujours vécu l’un à côté de l’autre, elle savait qu’ils sauraient retrouver une partie de leur intimité respective, dans une pièce par ci par là.

Alors comme ça tu veux que je continue à dormir avec Lélouna ?
Elle le regardait, amusée, sans vraiment lui laisser le temps de répondre elle enchaina :
Bon très bien Lélouna, ronfle et bouge dans tout les sens, mais je me contenterai de sa présence… le regard rieur, elle déposa ses deux mains dans chacune de celles de Thomas.
Se rapprocha tout prêt de lui et murmura comme un souffle léger :
je te suivrais où tu iras j’airai
, puis accola ses lèvres dans le cou de Thomas pour y laisser un doux baiser.

Grace à lui, elle venait de reprendre goût à la vie, deux jours plutôt le désarroi l’envahissait et là, la boule de bonheur faisait une danse dans ses tripes.

Un coup d’œil à sa fille qui prenait bien soin de marcher là où la mer laissait de belles traces humides, puis refaisant volte face vers Thomas, avant de reprendre la ballade, elle avait oublié de lui dire une chose :

Tu es un adorable papa, Lélouna t’aime autant que je t’aime, c’est important que tu le saches.
Elle lui dit cela avec quelques petites étoiles dans les yeux, triste ? non… plus… elle avait fait son deuil…plutôt touchée pour ce qu’il faisait pour Lélouna.



"Les joies du monde sont notre seule nourriture. La dernière petite goutte nous fait encore vivre."
Giono (Jean)

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Thomas


[Le présent et le futur.]

Sa réponse, il l'avait enfin: Il n'y aura ni attente, ni rebuffade, juste un sentiment à partager sans réserves et à tout moment, soigner à chaque instant, tel le paysan attentif guette la moindre atteinte à ses cultures, et se nourrir de lui comme l'on se désaltère au creux de la conque pierreuse et moussue de la source.

Alors que tout était déjà dit, et surtout su, les baisers remplaçèrent peu à peu les paroles, en ce jeu éternel auquel se livrent tous les amoureux: On se cherche pour mieux se cacher, on se cache pour mieux se trouver, baisers par ci et par là, enfin, du tout vu, quoi....

Seules deux des remarques de Mary le séparèrent d'elle, la première presque avec effroi:

Alors comme ça tu veux que je continue à dormir avec Lélouna ? Bon très bien Lélouna, ronfle et bouge dans tout les sens, mais je me contenterai de sa présence…

Soudain, le regard de Thomas sembla se glacer sous l'efffet de la tramontane gelée qui battait le promonroire, sa bouche s'ouvrit en un rictus indéffinissable, avant d'exhaler une sorte de cri horrifié, comme plus animal qu'humain

Avec Lélouna???? Naoooooooooonnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Puis, à voix plus basse, C'est dans un grand lit, et surtout dans mes bras, que j'aimerais que tu continues à dormir, toutes nos nuits...

La seconde des remarques de Mary provoqua en lui une réaction un peu plus mitigée.

Tu es un adorable papa, Lélouna t’aime autant que je t’aime, c’est important que tu le saches.

Son regard se fit imperceptiblement plus dur, non qu'elle eut dit une inconvenace, mais pour Thomas, il existait un point sur lequel il ne pouvait transiger sans aller au dela de lui même.

Amour, j'aime Lélouna autant que je t'aime, tout comme je pourrai aimer ma propre fille, et je sais que tu le sais, mais jamais, non jamais, je ne serai le papa de Lélouna.

Donotach est et sera pour moi, le papa de Lélouna. Quant à moi, je serai son Poupa, comme elle dit, une sorte de père de coeur qui l'aimera sa vie durant, et sera capable de tout donner pour elle, mais seulement et toujours son Poupa, jamais son papa....

En outre, j'aime t'entendre, le soir venu, raconter à Lélouna toute l'histoire de ses origines.


Cette explication, qui lui semblait absolument nécéssaire, définissant exactement les rôles de chacun, il baissa sa conversation d'un demi ton.

Tu sais.... parfois... le destin, la vie....enfin...va savoir... si un jour...hum... arrivait...naissait...enfin... un petit frère...ou soeur... à Lélouna...alors là oui, compte sur moi, je serai son PAPA à tout jamais!!!

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--Lelouna


[J'en veux aussi!!]



Brrrrrrrr, quel froid!! En plus, j'ai faim, comme toujours.... Et il fait un de ces vents....

Je ne sais pas qui a eu l'idée de cette balade, mais moi, j'aimerais autant qu'on rentre au chaud mais maman et Poupa parlent, là bas, un peu plus loin.

Ça a l'air sérieux, alors pendant ce temps, je cours un peu, et je joue avec Lupo, à lui lancer une branche de bois après laquelle il court comme un fou.

À un moment donné, je me retourne, et paf!! Incroyable!!! maman et Poupa se font tout plein de bisous!!!

Hé, mais j'adore les bisous, moi aussi, et là, à les voir, j'en veux aussi!!!!

Alors je crie vers eux de m'en garder quelques uns, parceque haute comme trois pommes, comme dit maman, mais si je réussis à ne pas m'étaler, je cours vite, hein!!!

Ouhhou, Nouna a veut di bizoux ôssi!!! Y n'arrive, y gade plein di bizoux pou moua!!!!

Heureusement, il n'y a que trois enjambées entre maman, Poupa et moi, aussi je suis vite sur place, et sans tomber.

D'abord, c'est Poupa qui me soulève dans ses grands bras, en riant comme un fou.

J'ai dit quelque chose de drôle, moi??? Ah bon...?

Bref, je reçois plein de bisoux tout partout, sur le visage, les mains, le nez, partout, et même un énorme sur le front, juste quand il me dit qu'il m'aime fort, et que je suis sa poulette adorée!!

Moi aussi je l'aime fort, mon Poupa

Poulette???....hum...d'accord..., mais pas poulet coureur, hein, pas confondre, siouplé!!!!

Ensuite c'est maman qui me cajole comme elle sait si bien le faire, m'apelle ma chérie, ma princesse, enfin, ce qu'elle sait si bien faire.

Olala, maman, qu'est ce que je l'aime fort fort, elle!!!

Comme Poupa, mais différent, quoi...

Finalement, j'ai droit à un bisou double, sur chaque joue à la fois, Poupa sur la joue gauche et maman sur la droite. Mais vraiment un double bisou énorme!!! Au point que je ne puis retenir ma joie. J'éclate de rire comme une petite folle.

Manman, Poupa, i zuis coutente coutente tout plein!!! Pi moua, i aim fort fort vous, mais vaiment fort fort, hein!!! I fête à Nouna!!
Petitemary03
[Quand la fraicheur tombe]

Quelle belle journée, Mary se sentait bien, heureuse, auprès de Thomas, la petite famiglia profitait de tous les instants présents. La petite Lélouna, petite boule de tendresse, sa raison de vivre, faisait craquer clairement sa mère. Alors que du haut de son quatre vingt cinq centimètres, elle réclamait des bisous, Mary riait de la voir ainsi, si innocente dans ce monde d’adulte, la petite à l’odeur de tartines était une bonne leçon à la vie, grâce à elle, Mary vivait de bons moments, choses qu’elle n’avait guère imaginé vivre un jour. Thomas était un père d’adoption pour la petite, le simple fait de rappeler qu’il n’était point son père mais qu’il l’aimait en tant que tel, prouvait tout, sans avoir besoin d’épiloguer sur le sujet.
Tu sais, tu as aimé Lélouna avant même d’aimer sa mère, tu m’as beaucoup aidé, tu m’as guidé sans me faire culpabiliser de ne pas y arriver avec elle petite pause, yeux dans yeux, ça ça vaut de l’or. Souvent, Mary avait l’habitude de s’arrêter de parler, se perdant dans ses pensées, souvent un défaut, sans en dire plus elle privait son interlocuteur de connaître la suite, mais elle était comme ça, Mary, douce rêveuse qui se livre peu.

Les loups étaient trempés, et leurs langues pendaient sur leurs bouches respectives, Lélouna avait les bottes qui dégoulinaient d’eau salée et Mary affichait un sourire de bonheur et un nez rougit par la fraicheur.

Je pense qu’il est temps de rentrer
dit elle en regardant Thomas et faisant demi-tour sur elle-même, ne lui donnant pas le choix et l’emportant avec elle.
Lélouna avait reçu sa dose de câlins mais commençait à fatiguer, elle fera le chemin du retour, à bras, calée contre sa mère, Mary l’enroula avec son châle qui l’aider à la fois à supporter son poids mais aussi à lui tenir chaud.

Elle n’avait pas relevé la dernière phrase de Thomas, faire allusion à un éventuel autre enfant, alors qu’elle commençait à peine à accepter le fait d’être maman, elle connait Thomas, bien plus qu’on peut l’imaginer, et c’était une remarque parmi tant d’autres, sans allusion ou pas, mais elle ne releva pas, non, valait peut être mieux éviter ce sujet.
D’ailleurs avant même de faire des enfants, l’étape primordiale dans la conception même d’un bébé n’était pas franchit, et ce n’était pas une mince affaire.

Elle faisait la maline ainsi, évitant le sujet ou tournant autour du sujet sans l’aborder, normale pour deux personnes qui s’aiment, mais après un an et demi d’abstinence, même si le désir était là, et que quand il posait ses mains sur elle son corps s’enflammait et que *stop net avant de s'emballer* elle avait la trouille quoi, bref elle préférait ne pas y penser, repoussant cette idée au fin fond de sa caboche et vivant les moments présents.

La petite était bercée par le mouvement de la marche, profitant du paysage, Mary marchait lentement, et Lélouna sans s’en rendre compte, s’endormit, tel un petit ange se prélassant sur son nuage. Sa petite joue appuyé sur le haut du buste de sa mère où se trouvait une petite croix en bois de chêne, très précieuse, la pression de Lélouna dessus et la sensation contre sa peau que Mary eut à l’instant même lui fit rappeler que cet objet était là, elle vivait avec depuis toujours, et il était devenu invisible à ses yeux, ou presque. Le bras droit de Mary soutenait le fessier de la petite et sa main gauche se faufila dans celle de Thomas.

Alors qu’ils pouvaient apercevoir la roulotte, elle ralentissait la cadence, cherchant à éviter de rentrer. Ce nouveau moment passé en compagnie de Thomas avait grandit son amour, ces barrières tombés lui donnaient envie d’avancer, mais elle redoutait de se retrouver seule avec lui, Lélouna était un bon prétexte pour cette femme, pudique mais pas dupe, il avait envie de la même chose qu’elle mais les doutes l’envahissaient à nouveau. Son corps de femme, de maman, elle avait du mal à s’assumer, très jolie, trop jolie peut être, trop souvent déçue par certaines réactions de certains messires, elle n’acceptait pas ses formes de femme nettement dessinées. Et si elle le décevait ou que lui pour finir n’en n’éprouve pas l’envie… hum bien trop de question pour un tout petit bout de femme.
Changer de sujet, enfin de pensée, alors parler et vite !
Le regardant avec tendresse et beaucoup d’amour elle lui souriait encore, les yeux pétillants de bonheur mais elle ne trouva pas ses mots, non rien ne venait :

Je…e se rendant bien compte que rien ne venait elle sourit de plus belle, embarrassée elle tourna le regard et dit simplement d’une traite
J’ai de la chance de t’avoir près de moi, merci.
Puis une idée lui vint subitement: si on allait diner en ville, ce soir? voilà comment dépasser certains moments de stress, penser à manger! elle n'osa pas ajouter "mais avant vas te laver", alors elle se contenta de sourire aimablement



"L'amour n'est que le roman du cœur: c'est le plaisir qui en est l'histoire."
Beaumarchais (Pierre Augustin Caron de)

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Thomas


[Bains publics? Non, bain impudique!]

Le promontoire rocheux, battu par la tramontane, était vraiment l'un des endroits les plus froids du pays, mais Thomas n'en avait cure! Il se sentait enfin tellement bien, tantôt sa main dans celle de Mary, tantôt son bras ceignant sa taille fine, parlant de choses et d'autres, ou se regardant, se redécouvrant du regard, qu'il en oubliait tout! Heure, froid piquant, tout!

Tu sais, tu as aimé Lélouna avant même d’aimer sa mère, tu m’as beaucoup aidé, tu m’as guidé sans me faire culpabiliser de ne pas y arriver avec elle, ça ça vaut de l’or...

À ses paroles, il se rendit de suite compte que non seulement elle avait pris bonne note de sa remarque sur la paternité de Lélouna, mais que sur ce point, tout était pour le plus clair entre eux deux! À rien ne servait donc d'en rajouter...

C'est tellement facile d'aimer Lélouna, de vous aimer toutes les deux!


Heureusement, si lui perdait quelque peu le sens des réalités à cause de son bonheur, elle gardait toujours les pieds bien sur terre! Voilà qui, du moins au début, allait bien les aider...

Je pense qu’il est temps de rentrer

C'était juste ce qu'il fallait dire au moment où il fallait le dire, car tous étaient gelés, même les loups!

Thomas se tourna alors une dernière fois vers le promontoire, la mer et les rares voiles qu'on voyait au loin, quand un détail de sa main gauche, totalement oublié à force de le voir là, tel l'arbre cachant la fôret, attira son attention: Son annulaire gauche portait, comme toujours, en plus de sa chevalière en or garnie d'un lapiz-lazuli, un demi-jonc d'or blanc garni de quatre petits topazes.

Cet anneau avait eu, jadis, à ses yeux, une valeur incalculable: Line le lui avait offert le jour de leurs fiançailles!

Jamais il n'en avait parlé à Mary, pour la raison qu'à force de le porter et de le voir là, il en avait oublié sa présence. S'il s'en était rendu compte avant, l'anneau aurait disparu depuis bien longtemps...

Il retint doucement Mary d'un mot: Attends!

Puis, trempant sa main gauche dans une petite flaque d'eau, un peu sale, pour tout dire, mais bon... Il fit jouer sa chevalière, la retira de son doigt, et avec nettement plus d'effort, il finit par arriver à retirer l'anneau, avant de repasser sa chevalière.

Tout cela, du moins le pensait il, méritait une explication:

Amour, cet anneau me revient du passé, il porte un nom de femme, Line, et avait pour moi une valeur telle que j'aurais donné avant ma vie que cet anneau. C'est le cadeau qu'elle me fit le jour de nos fiançailles.

Mais le passé ne reviendra pas, et aujourd'hui, seul le présent, toi et moi, notre présent,et notre futur m'importe! Plus le passé!


Rapidement, l'anneau dans la main droite, il fit face à la mer, puis le lança de toutes ses forces dans les flots, en criant, hurlant presque au vent:

À notre présent et notre futur!!!!!!!

Ils arrivaient à la porte de la roulotte, quand il se rendit compte de son embarras.

Je…e
J’ai de la chance de t’avoir près de moi, merci.


En outre, Thomas s'était parfaitement rendu compte qu'elle n'avait pas relevé deux de ses phrases, pourtant dites sur le ton le plus anodin possible, et sans le moindre sous entendu, touchant aux relations charnelles habituelles à tous les amants. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre qu'en plus de son embarras, somme toute assez naturel, alors qu'ils venaient à peine de s'avouer leurs sentiments mutuels, il y avait aussi pas mal de doutes dans son esprit à elle.

L'azur de son regard plongea dans l'émeraude de ceux de Mary avec sa plus infinie tendresse. Il se devait non seulement de la tranquiliser sur ses doutes, ils se résoudront finalement d'eux même, pensait il, mais aussi se comporter le plus respectueusement possible envers elle, et surtout pas en terrain conquis d'avance.

Amour, mon doux amour, je ne peux ni ne veux rien te demander, je ne peux ni ne veux rien t'exiger, sans me comporter comme un fieffé salaud, aussi, laissons le temps et nos sentiments disposer librement de tout cela, et nous verrons bien où ça nous mênera... J'ai une confiance infinie en notre futur, et surtout en sa sagesse!

Malgré tout, il avait bel et bien une demande à lui formuler, surtout depuis qu'elle avait, d'elle même passé la majeure partie de la nuit entre ses bras: Depuis lors, il n'avait plus la moindre envie de continuer à dormir seul!

Une nouvelle fois, leurs regards se croisèrent, le sien toujours aussi tendre, et c'est d'une toute petite voix, à peine chuchotée au creux de l'oreille, malgré le rugissement du vent, qu'il lui avoua:

Accepterais tu de ne plus me laisser dormir seul, néanmoins? Comme la nuit passée, mais...je le jure... en tout bien tout honneur...Je ne te toucherai pas...!!!

Il n'eut pas le loisir, le vent, sans doute, d'entendre sa réponse, car juste à cet instant c'est elle qui lança, d'une voix un peu fausse, certes...

Si on allait diner en ville, ce soir?

Le blond éclata de rire, tant cela ressemblait à une volte face pour chasser les doutes...
Malgré tout, une idée traversa subitement son esprit: Au reveil, il avait fait sa toilette, certes, mais des plus sommaires.

Il ne se sentait pas vraiment trop propre pour passer des habits décents, et gardait l'idée, dans un recoin de son esprit, de se rendre aux bains publics pour une toilette des plus complète, mais le bourg se trouvait à 5 lieues de là. Il lui faudrait, en plus d'habits propres et de toute sa trousse de toilette, faire une longue trotte à cheval, aller et retour. La flemme et surtout la peur de manquer de forces!!!

Par contre, la mer était là, aussi gratuite que publique, et depuis la gauche du promontoire, un talud descendait jusqu'à une petite plage de sable jaune. Et, en sus, de la roulotte à la mer et retour, il n'y avait qu'une paire de minutes, aller et retour!! C'est donc un bain de mer qui aura soin de sa toilette!!!

Une fois dans la roulotte, il donna quelques indications à Mary sur ce qu'il convenait de faire.

Allons dîner en ville, si tu veux, mais d'abord, j'ai grand besoin de me sentir propre et net , aussi, pour dans une demie heure, tiens moi un gros pot d'une boisson bien chaude, lait de poule, vin chaud, que sais je...

Après la toilette que je vais faire, je te promets que j'en aurai bien besoin!


Ensuite, sans un mot de plus, il entra dans sa chambre, étendit sur le lit l'une des grandes couvertures, y mit ses meilleurs habits et tout son trousseau de toilette, y compris une sorte de boule de poils rêches et acéres, une éponge naturelle venue de l'empire Ottoman, par la Sérénissime République (Venise), noua les quatre extrémités en un baluchon de fortune, puis retourna dans la cuisine.

Je vais me laver, en mer! Ne t'en fais pas, je serai de retour en une demie-heure!

Après quoi, il déposa un baiser sur les lèvres de Mary, et sortit dans le soir couchant.

Une demie heure après, comme promis, il était de retour, propre et reluisant comme un sou neuf, vêtu de propre, sans plus la moindre parcelle de crasse venue des cachots sur lui, mais frigorifié, se frottant désespérément les mains et sautillant sur place, tremblant de la tête aux pieds et les lèvres bleuies de froid. Il était propre, mais gelé!!

Le pot de vin chaud fut vidé jusqu'à la lie, chassant le froid du même coup. Elle avait passé les habits de couleur qu'il aimait, Lélouna était belle comme un coeur. et lui était redevenu l'homme qu'il était. Rien qu'avec un bain de mer gelé!

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Petitemary03
[Le passé est le passé]

L’épisode de l’anneau que Thomas portait depuis toujours ou du moins depuis le premier jour où ils s’étaient rencontrés, enfin bref cet épisode là avait fort touché Mary.
C’est vrai que Thomas n’avait jamais parlé de cet objet mais elle n’avait pas eut besoin d’explications pour savoir d’où il venait. Il avait tiré un trait sur son passé, jetant avec beaucoup d’émotion cet anneau, il prouvait une nouvelle fois oh combien il était prêt à s’engager. De le voir agir ainsi, elle ne su quoi lui dire, comblée au plus profond d’elle-même, elle se contenta de l’embrasser tout simplement.

Il savait la rassurer, il savait sortir les bons mots au bon moment, était ce tout ce temps où ils avaient vécus l’un à côté de l’autre sans vraiment s’ouvrir mais se comprenant tout de même ? Ou bien parce qu’ils étaient simplement sur la même longueur d’onde ? Ou bien les deux… qui sait ? Thomas lisait très souvent dans ses pensées, et sans même qu’elle expose ses craintes il arrivait à la guider. Elle avait répondu, oui, mais tellement doucement ou peut être était ce simplement dans ces pensées…
Je ne souhaite qu’une seule chose, profiter de la tendresse de tes bras et dormir contre toi toutes les prochaines nuits qui viendront…

Puis, une fois arrivé à la roulotte, il reparla de son envie de prendre un bain, elle souriait en l’écoutant conter combien il se sentait plus capable d’aller se baigner en mer que d’aller en ville.

Mais… elle essayer de glisser quelques mots au milieu de ses explications à lui. Tu vas te geler… bon y’avait rien à faire, il n’écoutait pas ce qu’elle disait, alors elle se contenta simplement de répondre à son baiser et juste avant qu’il franchise le pas de la porte elle lui murmura tout de même:
Fais attention à toi… reviens nous… et vite … peut être était ce dis sur un ton plaisantin mais au fond une crainte venait de l’envahir, la dernière fois qu’il était parti elle s’était retrouvée à attendre son retour sans savoir ce qui advenait de lui, elle avait eu très peur et ne souhaitait pas que ça se reproduise. Non pas qu’elle ne soit pas capable de vivre sans lui hein, quoique quand on aime, on aime bien avoir la personne aimé près de soit le plus souvent possible mais le silence sur cet absence avait été bien trop dure à vivre.

Il était parti et machinalement elle le zieuta par la petite fenêtre de la roulotte jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus la voir, puis elle avait posé la petite, calmement sur son lit mais celle-ci se réveilla malgré la douceur de sa mère. Tournant la tête à droite puis à gauche :
ben y é you poupa ? Mary l’a rassura en passant sa main sur la petite tête blonde.
Il revient ma chéri, ne t’en fais pas ! Il revient ! Il est juste parti se laver et va revenir tout geler ! elle se contenta de sourire à la petite se voulant rassurante même si elle trouvait quelque peu idiot d’aller se plonger dans une eau aussi froide !

Elle s’affaira donc à lui préparer un bon vin cuit, pour que quand il revienne il puisse se réchauffer, si il n’était mort de froid avant même de rentrer !!!
Alors que le temps passé, Mary pris le temps de se changer, ses vêtements étant un peu humide, elle se sentirait plus au sec dans de nouvelles braies propres. Une fois fini, elle prit sa fille sur ses genoux et commença à lui coiffer ses petites cheveux aussi doré que de la paille.
Deux petits chignons prirent place sur le haut de son crane, laissant retomber quelques petites mèches sur le haut de ses oreilles. La petite adorait que sa mère s’occupe d’elle et Mary faisait tout son possible, mais n’ayant pas vraiment grandit au côté d’une mère câline et qui sache élever ses enfants, elle avait plus de base paternel que maternelle. En gros il lui serait plus facile d’apprendre à sa fille comment couper du bois que comment coiffer ses cheveux, mais elle faisait de remarquables efforts et comprenait pour finir que les choses venaient toutes seules, naturellement.
C’est à ce moment là, que, Mary pensa à une chose, ce collier qui pendait autour de son cou, cette croix à laquelle elle tenait plus que tout, il lui fallait à présent s’en séparer. Elle n’était pas comme Thomas, le peu de chose qui lui restait de Dono, elle ne pouvait pas les jeter ainsi à la mer, ce ne serait pas correct aux yeux de Lélouna, qui un jour, surement, éprouvera le besoin de récupérer des choses ayant appartenu à son père.
Elle prit donc délicatement le lien de cuir qui ornait son cou et le passa délicatement au cou de la petite.
Ceci, c’est papa des étoiles, papa Donotach, qui l’a fabriquait pour maman, cette croix est très précieuse ma chéri, elle permettra à papa de te surveiller de la haut, d’encore plus près.

Alors la petite qui avait retroussait son petit bout de nez et qui scrutait la petite croix de bois en la tournant d’entre ses petits doigts :
Sassi maman, ze vé y fer ben atention, sassi bocou ma maman !
Mary déposa un baiser sur son petit front et ajouta :
Quand tu seras grande, Maman te donnera l’épée de papa ainsi que son arc qui lui venait de ton grand père, c’est un peu compliqué pour toi, mais je tiens vraiment que tu puisses garder tout ces objets bien précieusement.
Oui Maman, ze le conais pa mon papa de la ho mais ze l’aime qua mêm bocou!
Et voilà, un trait venait de se tirer, difficile à expliquer, Mary se sentait un peu nu sans ce collier, il faisait parti d’elle, mais il faisait parti de son passé à présent.

Voilà qu’elles étaient en train de discuter toutes les deux quand Thomas franchit le pas de la porte, Mary eut l’envie soudaine de lui sauter dessus, simplement parce qu’il était bel et bien revenu mais elle se contenta d’installer sa fille près de ses jouets et d’accueillir Thomas avec une petite bise chaleureuse.

Son fauteuil préféré l’attendait devant le feu de bois crépitant, et alors qu’elle l’aider à retirer son mantel, elle lui désigna ce petit coin de chaleur, le vin chaud près du feu, elle lui en servit un gobelet et le lui tendit, pour qu’il puisse réchauffer ses mains au contact du gré chaud.


Allez installe toi va, qu’elle idée d’aller faire trempette dans la mer en plein moi de Novembre ! Elle ne pouvait se retenir de rire, abasourdit par ce que Thomas pouvait faire, spontané et surtout borné, quand il avait une idée en tête, même au risque de tomber malade, il devait exaucer ses envies ! Alors, amusée oui mais aimante, elle ne pu s’empêcher de passer ses mains sur ses épaules et de frictionner le haut de son dos, histoire de le réchauffer d’avantage.
Je dois quand même avouer que ce petit bain en valait la peine, tu parais nettement plus propre ! dit elle sur un petit ton que elle seul savait prendre !



"Chaque classe d'hommes tombe dans un excès qui lui est particulier. On peut connaître la vertu d'un homme en observant ses défauts."
Confucius

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