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[RP] Début d'un long voyage

Thomas


[La dure craque aussi.]

Il savait bien qu'en dépit de toutes les explications de Mary, il l'avais mise le dos au mur, ne lui laissant pas la moindre échappatoire dans laquelle essayer de se cacher, de fuir encore, de se fuir elle même, finalement.

La preuve était là, rien qu'à l'écouter! Uniquement le fait de l'avoir traitée de sauvageonne, une paille après tout ce qu'il lui avait dit, l'avait fait vraiment réagir, sortir de ses gonds. Le reste, tout le reste, l'avait laissé presque insensible.

Tout le reste n'était qu'une forme de capitulation: Elle acceptait tout, l'achat du mas et tout le reste, avouant même qu'elle culpabilisait de l'idée d'avoir pû laisser Lélouna dans un orphelinat, juste après son veuvage.

Thomas voyait tout cela d'un très bon oeil, non pas parcequ'elle acceptait ses idées à lui, il se refusait à voir ses propres intérêts avant les siens à elle, mais parceque, finalement, morte de peur devant tant de changement ou pas, elle acceptait de lui faire confiance!

Pour une seule raison: Par amour!

Désormais, il savait qu'il avait intérêt à la tenir au courant de ses projets avant de les mener à terme, tenir en compte son avis à elle, compter sur elle, et éviter une trop grande impétuosité.

La leçon était rude pour lui aussi, mais leur relation était sauve.

Doucement, il se leva, l'attira tendrement à lui, puis la serra entre ses bras, plus comme on serre un enfant à consoler que la femme qu'on aime, avant de commencer à lui parler tout bas, juste au creux de l'oreille.

Mary, je t'aime tellement!!!
Je t'aime comme tu es, belle même en braies et coiffée avec un peigne édenté, parfois rebelle, douce, mais aussi courageuse qu'une lionne, et même très dure envers toi même, parfois.

Certains jours, je te trouve aussi fermée qu'une huitre, et d'autres, je peux lire en toi comme un livre ouvert....

Je sais, je le vois bien, que tant de changements en perspective te font peur, très peur même. Je peux le comprendre, sais tu...Je sais bien que je te surprends à l'improviste avec tout cela.

Mais, désormais, je te parlerai de toutes ces choses là avant, je compterai sur toi et ton avis, je te tiendrai plus en compte, tu peux compter désormais sur ma parole!

Je te promets que si tant de changements te font si peur, si tu rencontres vraiment trop de difficultés à t'adapter, il te suffira de me le dire, et nous reprendrons notre vie de nomades sur le champ!

Juste pour une raison: Je t'aime de toute la force de mon âme, et, pardessus tout, je veux ton bonheur!!!


Après quoi, encore une fois, il l'embrassa, mais pas juste un petit baiser tendre, ce fut un baiser plein de fougue, de passion contenue, à la fois langoureux et sauvage. Un baiser d'amants!






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Petitemary03
[Des bras réconfortants]

La sécurité de ses bras, sa façon de parler et de tourner ses phrases, l’amour qu’il portait tout simplement à Mary, avait un impact fort sur elle.
Elle se blottit tout contre lui, s’apaisant au fil des secondes, elle écoutait ce qu’il avait à dire. Il l’aimait, il l’acceptait tel qu’elle était, et surtout comprenait combien ces changements étaient difficiles pour elle.
Leur vie, sa vie, était chamboulé par cet amour naissant, la passion et l’envie d’être près de lui étaient tellement forte qu’elle avait l’impression de le connaître depuis toujours. Elle l’aimait, plus que tout, et s’était engagé en lui offrant son cœur, elle n’allait tout de même pas baisser les bras maintenant. Avec lui, elle savait qu’elle pourrait y arriver.
Ce baiser charnel et endiablé clôtura la fébrilité de la jeune femme. Elle se savait forte, sa seule faiblesse, elle venait de lui dévoiler, maintenant, il savait à quoi s’en tenir et n’avait pas fuit pour autant. Après tout, cet engagement, ces recherches, étaient bien une preuve d’amour en soit !

Son regard se plongea dans le sien, et avec une certaine assurance aussi vite retrouvée que perdue elle lui murmura à son tour :


Je t’aime.
Petite pause. Je t’aime parce que tu me donnes l’envie de t’aimer. Elle avait un sourire qui grandissait au fur et à mesure qu’elle parlait, parce qu’elle ressentait cela depuis bien longtemps maintenant et que le simple fait que Thomas lui parle ainsi, aidait ses sentiments à grandir.
J’aime ta façon d’entreprendre les choses, ta façon de foncer et de rêver et même si parfois ça me fais peur, que tu me fais peur, j’aime malgré ça ta façon d’être, simplement.
Sans vraiment croire à ce qu’elle était en train de vivre, elle ajouta très sérieusement :
Pendant que toi tu écris à ton avoué, comme quoi il doit bloquer impérativement cette vente, pour nous, je vais écrire à mon frère ! Elle s’arrêta un instant, encore en train de réfléchir à ce qu’elle venait de dire, oui on va faire ça, tu veux ? Plus motivée que jamais, elle déposa une brève bise sur le recoin de ses lèvres et s’en retourna dans le sens inverse. Thomas ne devait certainement plus rien y comprendre, sans s’en apercevoir, il avait ouvert une petite porte en elle.

Alors que Lélouna n’avait pas voulu aller se reposer, nous avons bien la preuve qu’elle a quand même bien dormi !
Sa mère s’en fut la chercher, la réveillant doucement, une petite caresse sur sa douce joue, et ce corps encore tout chaud de son sommeil, posé contre elle, Mary adorait ces petits moments.


Bonjour petite princesse,
murmura t elle tu as été sage ma chérie, elle ferma les yeux, prolongeant ce doux moments, maman t’aime fort tu sais ? …. Allez viens… on va écrire à tonton… comme promis…. La petite s’était blottie dans les bras de sa maman, sa petite frimousse encore endormie, il faudra bien un peu de temps pour qu’elle se réveille complètement.

Assise bien confortablement, Lélouna goûtait une des préparations magique de Thomas, il avait un réel don autant en cuisine qu’en compréhension de ces deux femelles qui partageaient sa vie à présent. Le bec tout sucré, Lélouna attendait que Mary lui lise les mots qu’elle griffonnait soigneusement !




Citation:
Cher Tridant,

Voilà bientôt plus de deux ans qu’on ne s’est pas vu…. Tes courriers se font rares, aussi rares que les miens d’ailleurs…. Mais je voulais savoir comment tu te portais ? Et Alex,,. il va bien ?

Il me manque tu sais…. Un peu comme toi… d’ailleurs…. Est-ce que ta nouvelle vie te complait ?

Donne-moi de tes nouvelles…

Lélouna se joint à moi pour vous envoyer pleins de bises, elle aimerait bien rencontrer son tonton et son cousin…

Affectueusement

Mary


Elle relut en faisant bien attention d’articuler pour que la petite comprenne tous les mots, puis tout en pliant la lettre, elle jeta un regard complice à Thomas, le sourire illuminait son visage, grâce à lui…

Je te laisse le soin de l’expédier, ton pigeon est bien mieux dressé que le mien…
elle ne pu s’empêcher de rire en disant cela…




"Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme."
Proust (Marcel)

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Thomas


[Business is business.]

De son côté, le blond ne perdait pas le nord, surtout en affaires, d'ailleurs.

Il savait l'avoué suffisament matois pour s'entendre avec les propriétaires et gonfler le prix de vente dans l'objectif que les deux parties obtiennent, sur son dos, une plus grosse marge, mais de là a accepter de se faire ''tondre'' ainsi, il ne fallait pas pousser non plus....

Sur la table de la cuisine, juste devant lui, était posé son nécéssaire d'écriture, et sa plume, chargée d'encre, volait sur la fleur du parchemin:

Citation:
Très cher Me Bernandeaux,

Après trois mois sans la moindre de vos nouvelles, voilà que, soudainement, vous vous rappelez à mon bon souvenir. L'on m'avait vanté votre efficacité, mais tant que cela...

Trèves de plaisanteries, l'offre que vous me proposez m'intéresse au delà même de vos propres espérances, mais!

6'800 acres carrées de garrigue, c'est un beau terrain, sans compter le jardin que vous me décrivez comme d'environ une acre carrée, et finalement le mas lui même, de trois perches carrées par étage, tout compris.

Mais, disais je, tout d'abord, avez vous fait confirmer ces chiffres par un arpenteur chevronné ou bien sont ils simplement de votre cru? Je ne trouve nulle certification portant le scel d'un arpenteur dans les documents que vous m'avez fait parvennir... Or, cette certification est absolument nécéssaire.

Ensuite, en supposant que les chiffres que vous avancez soient les corrects, et notez bien que je ne doute nullement de votre parole...

La propriété dont vous me dites tant de bien ne vaut, en réalité, pas plus de 8'500 écus, payables sur le champ, naturellement, sur lesquels viendraient s'ajouter le pourcentage dont nous nous sommes convenus, , soit 2'700 écus, ce qui donne un total brut de 11'200 écus, vos honoraires compris, et non pas 12'000 écus plus vos honoraires!

Je vous demande donc de proposer à l'actuelle propriété la somme de 8'500 écus en contrepaiement de la vente de leur bien, payable de la main à la main et rubis sur l'ongle, depuis le compte dont vous êtes l'actuel fideicomis, et enregistrable de suite par vos soins, en vertu du pouvoir que je vous ai conféré avant mon départ.

S'ils ne sont pas avares tel Harpagon, ou complètement idiots, je suis fort enclin à croire qu'ils accepteront, et rapportez moi donc leur réponse au plus vite, sans délai inutile, je vous prie.

Finalement, je me vois obligé de vous reconvenir, cher Maître, à un peu plus de modestie, car même en me donnant du Monseigneur long comme un bras, ce que je ne suis nullement, vos honoraires n'augmenteront pas pour autant.... Et, en dernier lieu, veuillez avoir l'obligeance de bien noter mon nom, Thomas de la Roche Nouët!

Avec mes meilleures salutations,

Thomas de la Roche Nouët


Ils avaient écrit côte à côte, aussi les deux billets se retrouvèrent pliés et scellés sur la table presque au même moment.

Néanmoins, Mary ne put retenir une boutade, celle qui était à l'origine même de leur rencontre: Quand le pigeon de Mary destiné à son frère atterit entre les mains de Thomas, qui se trouvait alors à Lyon....

Je te laisse le soin de l’expédier, ton pigeon est bien mieux dressé que le mien…

Le blond partit d'un énorme éclat de rire.

Hahahahahahahahahah!!!!!!!

Finalement, dans le panier à pigeons, il choisit les deux meilleurs exemplaires, remplit l'un après l'autre, en faisant bien attention de ce que chacun porte bien le billet dans la bonne direction, mit le mot destiné à Tridant, frère de Mary dans le premier tube, l'attacha à la patte du pigeon, et lança l'animal en direction du septentrion, vers ce Bourbonnais-Auvergne où habitait le frère de Mary.

Quand au second, porteur de son mot à son avoué, il le lança vers le ponant, et vers Arles, l'endroit où désormais leur vie allait se dérouler.

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Thomas


[Une nuit mouvementée.]

Ils venaient à peine de s'endormir, l'un contre l'autre, quand des bruits venus de l'extérieur de leur roulotte réveillèrent Thomas.

Quelque bête sauvage? Pensa t'il sur le champ. Mais, si tel était le cas, Laya aurait donné l'alarme, Thomas savait pouvoir compter sur la louve de Mary, pour cela.

Or non, ce n'était pas des bruits de bête sauvage, mais bien les mugissements désespérés d'une vache!!

Le blond comptait sur son vêlage pour bientôt, mais, justement cette nuit là, non!!!!

Le promontoire était battu par un mistral gelé ramenant vers la mer, avec la neige, tout le froid des hautes vallées alpines.

Ça ne promettait rien de bon!!!

Aussi doucement que possible, surtout sans réveiller Mary, il se leva et s'habilla d'un vieux bleu de chauffe, rajoutant, par dessus, presque tous ses habits chauds, avant de sortir à pas feutrés de la roulotte.

Ce fut Laya qui l'accueillit la première, un coup de langue râpeuse et chaude sur sa main droite lui fit comprendre que, comme toujours, et fidèle à son poste, elle veillait au grain.

Thomas lui caressa doucement la tête, avant de marmonner, plus que dire.

Tu vas voir, cette nuit, ça va pas être du gâteau, ma belle!

Ensuite, une lampe à huile allumée à la main, il fouilla dans divers coffres de l'extérieur de la roulotte, à la recherche d'un gros pot de graisse de canard, dont il faisait grand usage pour la confection de baumes et pommades, mais aussi comme lubricant.

Une fois le tout trouvé, il s'en fut vers la vache qui, au lieu de dormir sur ses quatre pattes, telle tous les ruminants, était couchée dans une flaque de neige boueuse.

Sympathique attention....

Rapidement, le blond se défit d'une partie de ses habits chauds, ne gardant que braies, un gilet et une chemise, retroussa la manche droite de la chemise, et s'enduit largement tout le bras de graisse de canard, avant de se coucher dans la flaque et introduire son bras dans l'utérus de la vache.

Manquerait plus qu'elle me conchie, en plus! Pensa t'il, souffle coupé par le froid.

Thomas, malgré sa grande constitution, avait des mains fines de damoiselle, ce qui lui était bien utile dans des cas comme celui ci, pour aider certains animaux, même petits.

De suite, sa main trouva une première patte, une patte avant, énorme, puis un muffle qui, sans la moindre hésitation, lui donna un grand coup de langue.

Un veau, très grand, se présentait par la tête, et empêchait la mise bas.

Il essaya de rassembler les quatre pattes de l'animal à naitre, pour commencer à l'attirer vers l'extérieur, et l'aider dans sa naissance, quand une nouvelle découverte lui hérissa tous les poils du corps: Il n'y avait pas que quatre grandes pattes, là dedans, appartenant à un seul veau, mais bien cinq, dont une, toute fine, semblait se présenter par le siège....

Oh la vache! Lâcha t'il.

C'était on ne peut plus le cas de le dire: Il allait devoir démêler tout cet écheveau, faire naitre d'abord le veau qui se présentait par la tête, et une fois le plus gros dehors, faire naitre le petit par le siège, en supposant qu'il soit en vie, ce qui était une opération délicate.

Transformé en vrai glaçon, se couvrant peu à peu de la neige qui tombait, dru maintenant, il retira son bras, l'enduit une nouvelle fois de graisse, et le replongea dans les entrailles de la vache.

Le grand veau, bien vivant, ne semblait pas pressé de sortit, retirait ses pattes dès que Thomas en attrapait une, bref, se fichait de la poire du bonhome. Jusqu'au moment où, presque à bout de forces, Thomas arriva a saisir à la fois les quatres pattes et la tête de l'animal, et tira dessus de toutes ses forces.

Deux minutes après, le veau, un taureau, énorme mâle, gigotait dans la neige, abondament léché et réchauffé par sa pauvre mère, presque aussi épuisée que l'homme par le combat mené pour faire naître son veau.

Le pot de graisse de canard était vide quand, plus d'une heure après, alors que l'aube commençait à se lever, bien vivante, malgré ce dont on pouvait croire, une minuscule femelle vit le jour à son tour.

Quand Thomas se releva de sa flaque neigeuge, il était gelé, transformé en glaçon vivant, mais heureux d'avoir pû donner le jour à deux nouvelles vies au sein de leur petite communauté.

Màtines sonnaient en l'église de Vintimille quand, après une toilette faite d'eau glacée, toujours gelé, et fleurant bon la bouse, Thomas se remit au lit, se collant tout contre sa douce Mary, pour essayer de profiter de sa douce chaleur.

La jeune femme, certainement fort peu habituée à trouver un glacon sentant la bouse dans son lit, en guise de compagnon, se réveilla, et le regarda étrangement, aussi lui donna t'il les explications pertinentes.

La vache a mis bas, cette nuit, et nous avons deux nouveaux pensionnaires: Un énorme mâle et une toute petite femelle...

Après quoi, il s'endormit comme une masse, collé tout contre elle!

Ce n'est que vers huit heures, écoutant Mary et Lélouna parler dans la cuisine, et après une toilette des plus approfondies, qu'il sortit enfin de la chambre, correctement habillé.

Mary préparait les tartines du petit déjeuner, Lélouna, assise sur sa haute chaise , criait famine, , et une odeur de lait tiède flottait dans la pièce.

Après les baisers de rigeur, le petit déjeuner servi, et alors que chacun mangeait de bon appétit, Thomas chipa une tartine à Lélouna, juste pour l'embêter, puis déclara, sur un ton péremptoire.

Ma poulette, après le petit déjeuner, toi et moi on va aller faire un tour dehors, voir les animaux. Je crois qu'il y en a que tu aimerais bien voir....

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--Lelouna


[Visite aux animaux.]



Ma poulette, après le petit déjeuner, toi et moi on va aller faire un tour dehors, voir les animaux. Je crois qu'il y en a que tu aimerais bien voir....


Alors, aller me promener dehors avec Poupa pour visiter les animaux, même avec le froid et la neige, moi j'adore ça!!! Aucun problème!

Mais de là à me laisser chiper mes tartines, il y a un pas, et un grand!!!

Poupa, i tatines à Nouna, nananan, i fait une aute pou toi, mais chipe pô les tatines à moi!!

Ça va pas, me piquer mes tartines, non??? Il devrait faire attention, lui, je l'aime fort fort comme tout, mais pour une tartine, je mords...donc avis aux chipeurs!!

À peine le petit déjeuner fini, maman m'enmitouffle dans tous mes vêtements, Poupa s'habille chaudement, lui aussi, on sort de la roulotte, et, selon les jours, il me tend la main pour que je marche, ou il me fait direct grimper sur ses épaules, et là, ça secoue, je me tiens fort à sa tête, mais j'adore!!!

Mais ce matin là, c'est sa main qu'il me tend, dès que nous sortons de la roulotte, et, de suite, c'est Laya qui vient nous voir, avec Lupo tout près d'elle.

Boujou Yaya pi Houpo!! Hé je salue, moi, je ne suis pas une malpolie, moi, même que je les caresse!!
I bin, vous? Nouna ôssi, i fait lalade vec Poupa!

Ensuite, Poupa et moi on va voir les chevaux, il y en a plein de différents, même que Poupa m'explique que certains c'est pas des chevaux, c'est des ânes.

La différence? Hé bin j'en sais rien, mais vu que Poupa dit que je suis trop petite pour comprendre, je ne cherche pas....

Par contre, il a toujours une carotte ou une pomme pour chacun d'eux.

Là, première surprise, Poupa s'arrête près d'un des plus grands chevaux, ceux bruns qui tirent la roulotte, ouvre une sorte de grande boîte en bois d'une des charettes, en sort un truc tout étrange et le passe par la tête du cheval.

Après quoi, avec moi dans ses bras, il monte dessus. IL MONTE SUR LE CHEVAL!!! AVEC MOI!!!!Incroyable!!!

D'abord j'ai peur, parceque c'est haut, mais vu la façon dont il me tient, tout contre lui, ben je n'ai plus peur du tout.

D'abord, il tient comme deux ceintures de cuir, dans une main, avec l'autre il me tient fort, et fait aller le cheval de gauche à droite, doucement, puis un peu plus vite, mais ensuite, il m'explique:

Nouna, regarde, ma poulette, si tu tires de ce côté là... Je ne sais pas si c'est le gauche ou le droit, je suis encore trop petite, hein.... Et tu lui dis hop hop, tu verras que le cheval va là où tu tires, et si tu tires de l'autre côté, il va tourner. Essaie!

Et moi, ahurie, assise sur cet énorme cheval, je fais exactement comme il me dit, et, INCROYABLE!!!! Le cheval fait tout ce qu'il m'explique.

Ouah, là j'en suis soufflée!!! J'aimerais apprendre tout ça, mais je parie que maman va dire que je suis trop petite...

Poupa, a Nouna i veu appende coum toi!!!!

Voilà une bonne chose de dite! Et, qui sait, peut être qu'il m'apprendra, lui...

Après les chevaux, c'est l'aigle que Poupa et moi passons en revue, et là, rien qu'à le voir, j'éclate de rire!!!

L'est gos!!! Dis je en riant.

Lui ne répond pas de suite, il se met juste la main devant les yeux et dit tout bas.

Misère....

Après quoi il me regarde rire, et éclate aussi de rire.

Il est pas gros, ma poulette, il est gras à lard! Maman me l'a transformé en chapon!!!

Et il rit, on rit tous les deux ensemble.

Je ne sais pas ce que c'est qu'un chapon, mais qu'est ce que c'est bon de rigoler ensemble!!!!

Finalement, la grande surprise, notre promenade se finit près d'où se trouve la vache, et là, au lieu d'une seule vache, la grande qui nous donne notre lait, voilà qu'il y en a trois, la grande que je connais bien et que maman apelle Marguerite, je sais pas pourquoi, mais bon...

Et deux autres, une moyenne et une toute petite minuscule, même que, tout de suite, c'est celle que je préfère!!

Poupa m'explique que toutes les deux sont nées cette nuit, pendant qu'il neigeait!!!

Poupa, a Nouna i peu pende a pitite vache, pou jouer???

C'est à ce moment là qu'il m'explique que, peut être, mais qu'il faut que j'attende deux ou trois jours.

Moi, s'il faut que j'attende deux ou trois jours, bon, ben j'attends, mais j'aimerais bien jouer tout de suite avec elle.

Finalement, après la balade, je suis un peu fatiguée, mais j'ai tellement faim.... Et c'est justement l'heure de manger...
Thomas


[L'aigle]

De retour dans la roulotte, Thomas attendit l'heure du repas de midi pour s'enquérir de comment Mary avait nourri l'aigle durant son absence.

Mon amour, durant ma détention, de quoi as tu nourri l'aigle?

Il tourna quelque peu autour du pot, bien que ce soit loin d'être dans ses habitudes...

Tu sais, pour un oiseau en plein affaitage, il devrait peser entre sept et dix livres au maximum, or là, il en pèse plus de ving....

Il est gras comme un chapon... pensais tu peut être le rôtir, ce Noël...?


La plaisanterie était un peu lourde, certes, et c'était presque le cas de le dire, mais le blond ne put retenir plus longtemps son rire, et Lélouna, qui n'en perdait pas une miette, non plus.

Tous les deux partirent d'un énorme fou rire, laissant une Mary quelque peu dubitative, entre se fâcher pour de bon, et jeter Poupa et gamine hors de la roulotte, ou, elle aussi, se mettre à rire.


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Petitemary03
[Quand les sentiments sont là pour sauver les apparences]

La journée avait plutôt bien finie, les courriers étaient bien partis directions leurs destinataires respectifs.
En effet Mary avait rencontré Thomas par erreur, son pigeon bien mal dressé avait amené sa missive destinée à son frère à l’homme qui maintenant partage sa vie.
Ah qu’elle l’aimait son Thomas, tout en lui était attirant, pas très démonstrative, Mary e disait guère des je t’aime à tout va, attendait même parfois que ce soit lui qui vienne quémander un baiser plutôt qu’elle de lui sauter dessus, mais c’était elle, on ne l’a changerai pas comme ça.
Les dernières nuits passées dans ses bras, lui avaient donné une drôle d’habitude, mais à présent, elle ne s’imaginer plus dormir seule, mais bien tout contre lui.
Son contact l’a rassurée, se savoir aimé donnait des ailes, et le moment où elle s’envolait dans ses rêves était le soir, couchée tout contre lui.
Alors qu’elle était en plein rêve, elle le sentit s’évader, son dos rafraichit par son absence, elle n’avait quand même malgré tout aucunes envies de se réveiller.
Mais quand, bien longtemps après, le grincement de la porte de la chambrée se fit entendre et que dans les secondes qui suivirent ce corps, froid, glacé, gelé même, vint se coller à elle, ses yeux ne résistèrent plus et finirent par s’entrouvrir, n’empêchant pas malgré elle l’odeur nauséabonde d’envahir la pièce. Son regard se figea sur la chose puante contre elle, essayant de décrypter à travers la pénombre ce qui pouvait bien sentir aussi mauvais.
Thomas ne tarda pas à s’expliquer, et bien qu’elle fût encore à moitié réveillée elle répondit tout de même :
La vache à mis bas ? À bon déjà ? Un peu vexée elle ajouta : tu aurais pu m’appeler pour que je vienne t’aider ! Après quoi, lui tomba dans un sommeil profond, enlaçant sa belle malgré elle. Son poids endormi sur elle, l’empêcher de faire un geste, ou bien était-ce l’odeur qui l’a paralysait ? Ou, chose plus probable, Mary aimait tellement Thomas, qu’elle ne fit cas de rien, supporta cet état jusqu’au petit matin, au risque de ne pas se rendormir, laissant son tendre amour, se reposer.

Ou ben l’amour c’est beau, mais quelle joie d’entendre Lélouna appeler sa mère, enfin elle pouvait quitter sans s’en vouloir, Thomas et son odeur de bouse.
Elles préparèrent le petit déjeuné, un des seuls repas que Mary se plaisait à faire, facile en même temps, faire chauffer l’eau pour la tisane, tartiné le pain de beurre et de miel, ça restait dans ses cordes !
La bonne odeur de lait chaud, envahissait la roulotte et le nez de Mary, quel soulagement pour elle soit dit en passant !
Thomas, quand à lui, sortit tout frais tout pimpant de la chambre, à vrai dire, il n’avait pas encore atteint la table du petit déjeuner et on sentait déjà une nette différence d’odeur !
Elle aimait sa façon d’être, ce baiser du matin et son sourire donnait envie de sourire aussi.
Lui et Lélouna s’entendaient à merveille, il savait toujours la faire râler et Mary prenait un réel plaisir à les voir se chicaner. Elle s’exécuta à leur faire les tartines réclamés et souriait de bonheur de les voir manger de bon cœur.
Alors qu’ils sortirent tous deux, bien chaudement habillés, Mary, elle s’en fut faire sa toilette, aérer la chambre, chose très importante hein, et ranger un peu tout le bazar accumulé ces derniers jours.
Elle avait soigneusement préparé le repas, basique, mais prêt. Alors qu’elle regardait amoureusement Thomas, encore une fois perdue dans ses pensées, celui lança une, non plusieurs remarques sur sa façon de nourrir l’aigle durant son absence.
Cela l’a stoppa nette, la cuillère juste devant sa bouche, comme si le temps était sur pause, elle le regarda aussi surprise que vexée.
Puis sans se démonter, elle enfourna ses légumes qui avaient stationnés devant ses yeux, le temps de cette blague pas drôle du tout, la bouche encore plein de courges elle dit :

On n’est jamais mieux servi que par soi-même mon cher !
Sa fournée de légumes placée dans une joue, lui déformant un peu le visage pendant quelques secondes, elle réfléchissait à ce qu’elle pouvait bien répondre d’autre
Et puis de toute façon, j’aime pas les volatiles, l’sont nuls et veulent jamais m’écouter !
Oh et puis arrêtez tous les deux ! C’est pas drôle !
les fusillant du regard, elle détestait qu’on se moque d’elle, et bien qu’elle se voulait sérieuse et en colère, la plaisanterie ne dura que quelques minutes avant qu’elle ne craque et ne lâche un ricanement.
Oui, bon je sais…. Je ne voulais pas qu’il meurt… de faim… tu comprends ? Bon décidément, elle n’était pas douée, même nourrir un aigle elle ne savait pas faire !
Je pense que Laya s’en ferai un bon repas ! maintenant qu’il est bien gras ! lança t elle aussi innocemment qu’un enfant aurait pu le faire. Non ? elle passa son regard de Thomas à Laya plusieurs fois de suite. Mary n’avait qu’un signe de tête à faire pour que Laya, déjà dressée sur ses quatre pattes, bondisse dehors, se régaler !
Un sourire bien satisfait, elle fixa Thomas, ben oui il y tenait à son aigle, alors pourquoi en rajouter, il est vivant qu’il s’en estime heureux !
Alors ? il est trop gros cette aigle ou pas ?Elle plaisantait, même si il était difficile de connaître réellement jusqu’où la blonde était capable d’aller, Mary savait que Thomas l’a connaissait bien….



[...] "Avec Dieu, ce qu'il y a de terrible, c'est qu'on ne sait jamais si ce n'est pas un coup du diable..."
Anouilh (Jean).

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Thomas


[L'aigle et Laya.]

On n’est jamais mieux servi que par soi-même mon cher !

Et puis de toute façon, j’aime pas les volatiles, l’sont nuls et veulent jamais m’écouter !
Oh et puis arrêtez tous les deux ! C’est pas drôle !

Oui, bon je sais…. Je ne voulais pas qu’il meurt… de faim… tu comprends ?

Je pense que Laya s’en ferai un bon repas ! maintenant qu’il est bien gras ! Non ?


La plaisanterie avait atteint son but, aussi de rien ne servait de la prolonger. Et quand Mary, en réponse à la même, fit référence à ce que l'oiseau pouvait faire désormais un bon repas pour Laya, ce fut la cuiller de Thomas qui resta figée devant sa bouche....

Laya était certes la louve de Mary, ce point là était aussi indiscutable qu'incontournable!

Si tous les deux avaient donné des ordres contraires à la louve, au même moment, Laya obéirait sans le moindre doute à Mary. Et ça, Thomas le savait parfaitement.

Mais, malgré tout, entre le blond et la louve s'étaient tissé, au fil du temps passé en commun et de la confiance qu'homme et bête se faisaient, une amitié très particulière, surtout depuis l'arrivée de Lupo.

Thomas avait une totale confiance en l'instinct de défense de la louve et savait qu'elle proche, il n'arrivera rien de mal à Mary et Lélouna, et quant à Laya, elle semblait proférer une sorte de reconaissance particulière envers Thomas, comme si elle sentait qu'une dette particulière s'établissait entre eux deux depuis qu'il lui avait ramené son rejeton.

La cuiller toujours en arrêt devant la bouche, le regard du blond passa rapidement de Mary à Laya, pour revenir se fixer sur celui de la jeune femme, et c'est à celle ci qu'il s'adressa en premier.

Soit, tu n'aimes pas les volatiles.... Il ne put s'empêcher d'esquisser un fin sourire ...mais je tiens à rendre sa liberté à celui ci...

Donc, je te remercie de l'avoir nourri pendant mon absence, mais désormais, je m'en charge. Je vais le mettre au régime le temps qu'il accepte à nouveau l'affaitage.


Ensuite, son regard se fixa sur la louve, un regard lourd de sens....

Laya.... Non!!!


La louve, qui venait de finir son repas à elle, ouvrit la geule en grand, puis, les retroussant, se lécha les babines.

Le geste, et sa signification, n'échappa pas au blond:

''Moi, tant que tu me nourris de bonne viande, je ne toucherai pas à ton oiseau, en plus, il est plein de plumes.... Mais si tu oublies....''

Le pacte était clair et scellé par les deux parties, rien à rajouter!

Après quoi, elle se leva et se dirigea vers la porte. L'heure de nourrir Lupo, en régurgitant pour lui une partie de sa nourriture, était venue, aussi Thomas reposa sa cuiller dans son assiette, se leva de table, et ouvrit la porte de la roulotte, laissant sortir les deux animaux.

Le reste du repas se passa dans le calme, Mary finit par se lever pour aller coucher Lélouna le temps de sa sieste, temps que lui mit à profit pour ébouillanter et laver la vaisselle, et préparer deux tasses de leur tisane préférée: Celle des herbes de la garrigue!

Mary était certes une jeune femme peu démonstrative de ses sentiments envers lui, même si, finalement, tous les deux savaient exactement à quoi s'en tenir, sur ce point là.

Mais lui, par contre, avait souvent besoin de la sentir juste contre lui, de l'embrasser, de la serrer dans ses bras, de lui dire jour et nuit à quel point il l'aimait.

Malgré tout, cette différence apparament insurmontable entre eux deux n'en était pas une: Les journées étaient longues, et il y avait le temps pour tout.

Quand elle revint de coucher Lélouna, elle s'installa sur son fauteuil, la tasse de tisane à la main, et lui sourit. Aussi Thomas en profita pour lui raconter en détail la balade de ce matin, y compris la petite esacapade à cheval.

Jusqu'à il y a quelques mois, Thomas possédait encore un cheval de très grande valeur, Bucéphale, un étalon pur sang arabe offert par son père adoptif, mais l'étalon avait aussi fait partie des lourdes pertes de la terrible nuit de Mont-de-Marsans...

Depuis, il s'accomodait de n'importe quel destrier, pourvu d'avoir un cheval capable de le porter....

Mon amour, ce matin, je ne sais trop pourquoi, d'ailleurs, pendant quelques minutes, j'ai monté à cru l'un de nos percherons.

Tu sais, les plus grands de nos chevaux, qui tirent la roulotte...Et Lélouna était avec moi, bien tenue, naturellement!


Je crois qu'ellle est douée, vraiment douée, tu sais...

Si nous lui offrions un poney, pour son Noël? Qu'en dis tu?


Là, il marqua un arrêt: Ses moyens à lui lui permettaient d'acheter un poney de pure race et de grande valeur à la petite fille, mais, appris de la veille, il savait maintenant qu'ils étaient deux, et qu'il se devait aussi de compter sur son avis et ses fonds à elle.

Je ne te parle pas d'un poney de race pure qui coute une fortune, soyons clairs, juste un cheval de petite taille qui soit doux, facile à monter, et avec lequel elle puisse apprendre. Je suis un bon cavalier, et je peux lui enseigner.

Tu sais, un de ces chevaux camarguais, couleur de sel, mais qui soit doux et bien élevé, pour elle. Une jument, plus douce...

Je compte d'ailleurs en acheter un pour moi, pour mes déplacements, car les percherons vont bien pour tirer de la roulotte, mais ils ne sont en rien rapides....

Qu'en dis tu?

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Petitemary03
[Mensonge]


Elle avait eu l’effet souhaité avec sa boutade à deux deniers, il avait fini par changer de sujet et ne plus l’agacer avec ça. Oui tu le nourriras toi-même, va, elle lui sourit, tu es bien plus doué que moi pour ça.

Une fois Lélouna endormie, Mary revint près de lui et s’installa dans son fauteuil pour déguster sa tisane préférée. Aussi, elle avait déjà bien oublié leur blague pourrie à lui et à Lélouna à propos de l’aigle, et une envie, juste comme ça au passage, lui fit voler un baiser à Thomas. Elle l’aimait et se sentait bien à ses côtés, alors il fallait bien qu’elle le lui montre un peu aussi.
Alors qu’il racontait la petite ballade de ce matin, elle l’écouta attentivement avant de s’emballer et d’exploser, ben quoi ? Il avait fait faire du cheval à sa fille ! Mais comme elle était touchée, qu’il vive de beau moment avec Lélouna elle ne fit qu’une simple remarque de mère protectrice.

Elle est encore petite pour ce genre de chose, non ?Du haut de sa petite taille et de ses un an et demi, elle devait être émerveillée par tout ça.
Oh ? Lui en acheter un ? Hum… elle marqua aussi un temps d’hésitation, elle savait que lui pouvait se le permettre mais son budget restreint ne lui permettait pas du tout de son côté !
Un peu gênée, elle se lança dans des explications un peu farfelues.

Tu sais, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, elle est encore petite, et puis c’est dangereux quand même… autant de trucs qui ne tenait pas la route, un cheval, dangereux ? Alors qu’elle-même adorait ses bêtes là, elle passe un temps fou à les soigner, elle trouvait toutes les excuses imaginables pour ne pas être tentée.
Que lui se fasse plaisir en s’en offrant, pas de soucis, mais jamais elle ne pourrait s’aligner, elle, alors autant dire non.

Pour ma part, je n’en n’ai jamais eu un personnellement, Dono avait un bel étalon blanc, très gentil, mais je n’ai pas pu le garder, alors je l’ai offert à une amie à lui. Personnellement, je me suis toujours tâchée de louer un cheval au lieu d’en acheter un, ce qui me coûterai bien trop cher.
Je suis contente que tu me demandes mon avis sur ce coup là,
elle posa tendrement sa main sur la sienne mais je dis non. Elle venait de se torturer le cœur en disant cela, la petite grandissant au milieu des animaux, aurait surement adoré avoir ce genre de cadeau. Lélouna prenait un réel plaisir à leur donner à manger, les brosser ou à en croire Thomas, se balader sur leur dos, mais Mary ne pouvait donner son accord, par principe.
Que pourrait-elle bien acheter à sa fille qui lui fasse plus plaisir qu’un cheval ? Rien ! Mais jamais elle ne pourrait imaginer donner les bonnes raisons à Thomas. Qu’elle soit jalouse de lui, qu’elle ait peur que sa fille son poupa que sa mère ou bien simplement jalouse que Lélouna eusse un cheval et pas elle ! Non jamais elle ne dira ce genre de chose.
Le nez un peu honteux dans sa tisane, elle essayait de paraître détendue.

Je ne doute pas que tu sois un excellent cavalier, crois-moi, mais elle est trop petite pour ça. Avec ses excuses bidons on croirais entendre sa mère…
Pour changer innocemment de sujet elle lança :

Bon et comment vont les petits veaux ?



« L'absurde, c'est la raison lucide qui constate ses limites. »
Camus (Albert)

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Thomas


[Insistance.]

Elle est encore petite pour ce genre de chose, non ?
Oh ? Lui en acheter un ? Hum… Tu sais, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, elle est encore petite, et puis c’est dangereux quand même…


Il existait là une règle, non écrite, mais que Thomas essayait de respecter toujours: Le dernier mot, quant à l'éducation de Lélouna revenait toujours à Mary! Lui n'était que le ''Poupa'' de Lélouna, ni le père adoptif, Mary ne lui ayant jamais demandé de donner son nom à sa fille, ni même le père de fait. Juste un qualificatif affectueux totalement impossible à quantifier.

À mon avis, les chevaux locaux sont vraiment petits, elle est très douée, et pas si petite que ça, mais si c'est ton idée...

Pour ma part, je n’en n’ai jamais eu un personnellement, Dono avait un bel étalon blanc, très gentil, mais je n’ai pas pu le garder, alors je l’ai offert à une amie à lui. Personnellement, je me suis toujours tâchée de louer un cheval au lieu d’en acheter un, ce qui me coûterai bien trop cher.
Je suis contente que tu me demandes mon avis sur ce coup là, mais je dis non.



Thomas sourit à demi puis, se souvenant de son pauvre Bucéphale, son sourire devint un pâle rictus.

Tu sais, j'avais un magnifique étalon, avant, offert par mon père adoptif. Un pur sang arabe aussi noir que le jais. Bucéphale, cadeau de mon quinziemme anniversaire.

Mon père avait certainement payé un très grand prix pour cet animal magnifique.

Il est mort, crevé par les soldats gascons....

Depuis lors, un simple cheval capable de me porter d'un endroit à l'autre me suffit!


Et une fois que nous serons de retour en Arles, nous irons nous balader un dimanche à la foire aux bestiaux d'Aigues Mortes, ou de Martigues, je suis sûr que nous pourrons trouver une paire de chevaux pour nous deux, et pour pas cher, en plus!

Il sourit à nouveau, puis approcha son visage du sien et déposa un tendre baiser sur ses lèvres.

Bon et comment vont les petits veaux ?

Au souvenir de l'état, sans compter l'heure, dans lequel il avait fini par s'endormir, Thomas devint rouge comme une tomate.

Les veaux...heu...excuse moi pour hier soir...je t'ai vraiment malmenée... d'ailleurs ces draps là, on a intérêt à les brûler, parceque avec pareille odeur.... j'espère seulement que ce ne sera pas trop souvent...


Une fois défait en excuses des plus diverses, il passa à lui raconter, en gros, le vêlage.

Nous venions de nous endormir quand je l'ai entendue mugir à pierre fendre, c'est là que j'ai compris qu'elle était en plein vêlage.

Un énorme taureau, qui se présentait par la tête m'a donné pas mal de fil à retordre, mais il est vraiment énorme.

Dans six semaines, une fois détêté, on va pouvoir le vendre pour un bon prix!

Par contre, au millieu des quatres pattes et du muffle du premier né,il y avait une toute maigrelette patte arrière, celle d'une toute petite génisse. Tellement petite que je pensais qu'elle était mort-née. En plus, elle se présentait pat le siège!

Il a fallu que je détortille tout ça....

Mais dès que le taureau est né, elle s'est de suite sentie de la place, et elle est vite arrivée au monde.

Par contre, elle est chétive, au point que je me demande si nous n'allons pas devoir la nourrir au biberon...En outre, nous allons devoir laisser tout son lait à notre vache, durant quelque temps.


C'est à ce moment là que, pour deuxiemme jour consécutif, un bruissement d'ailes se fit sentir derrière la petite fenêtre de la cuisine de la roulotte.

Thomas posa sa tasse de tisane bien entamée sur la table, et se leva ouvrir.

Une nouvelle fois, il trouva un pigeon bien plus gros que la moyenne, avec un gros tube scellé à chaque extrémité attaché à la patte.

Me Bernardeaux refaisait parler de lui...

C'est de mon avoué! Dit Thomas en se rasseyant dans le fauteuil, la tasse de tisane à la main.

Les scels brisés, quatre documents sortirent du tube de cuir.

Le premier, un certificat dûment validé par un arpenteur chevronné.

Ah, tout de même! Dit le blond.

Le deuxiemme était une copie d'original d'un acte notarié selon lequel s'était enregistré à leur nom à tous les deux, Dame Petitemary03 et sire Thomas de la Roche Nouët, la nouvelle propriété du mas de la Palunette.

Il ne dit rien encore à Mary, se contentant simplement d'un large et franc sourire.

Le troisiemme était une copie d'extrait de compte en banque, son compte en banque, duquel on pouvait apprécier le débit de la somme de 11'200 écus.

Quant au quatriemme, c'était un mot de Me Bernardeaux en personne:

Citation:
Messire de la Roche Nouët,

Ce billet pour vous informer que l'actuelle propriété du mas dit de la Palunette accepte votre généreuse offre d'achat de leur bien.

La vente sera enregistrée et validée ce jour même par mes soins, et vous trouverez, adjointes, copie desdits acts.

En outre, je joins le certificat de l'arpenteur, tel et comme vous me l'avez demandé.

Sans autre, je reste votre dévoué,

Maître Michel Bernardeaux, notaire d'Arles.


Thomas, un grand sourire sur le visage, se limita à passer les documents à Mary.

Il exultait intérieurement d'avoir ainsi défait les plans d'un avoué assez malhonnête, dont il allait oublier le nom dès leur retour en Arles.

Nous sommes les nouveaux propriétaires du mas de la Palunette!
Ajouta t'il en l'embrassant...
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Petitemary03
Ebahie

Je suis navrée pour ton cheval, Bucéphale, mon cœur elle venait de sortir un de ses petits mot tendre que l’on dit avec affection, quand on aime, inconsciemment ou bien en guise de réconfort, allez savoir, le fait était qu’elle l’avait appelé « mon cœur » et lui adressa un tendre sourire, ne voulant pas s’attarder sur ce qu’il avait vécu quelques mois plus tôt.
Puis sans laisser paraître une once de joie, alors qu’elle était plutôt contente de s’être bien fait comprendre, elle ajouta

Je te remercie, pour Lélouna, tu respectes ma demande,
nouveau sourire, et je suis touchée.
Elle avait dit non par principe, on ne fait pas un tel cadeau à une petite de un et demi, même si elle trouvait cette idée remarquable, non, valait mieux rester ferme sur ça.
Mais tu n’es pas obligé de m’en acheter un, pour moi, dit-elle en insistant sur le mot moi, touchée et plutôt excitée à l’idée, elle ne voulait pas qu’on pense, lui ou au village, que Mary se fait entretenir, et même si elle se fichait point du regard des autres, tout de même !Fait toi plaisir, à toi, c’est l’essentiel conclura-t-elle, le connaissant, têtu comme une bourrique, elle pouvait bien dire quoique ce soit, quand il avait une idée dans la tête c’était en rien dans ses braies !
Noël approchait, il est vrai qu’en temps normal on se fait des cadeaux, quand on a les moyens de le faire. Elle, n’avait pas grandi dans cet esprit, les écus ne volant pas à flot, ils faisaient généralement avec les moyens du bord, mais pour elle c’était normal. Elle avait longtemps réfléchit, qu’allait elle bien faire pour Thomas ? Il avait quand même tout ce qu’il avait besoin, pas grand-chose ne lui manquait. Et puis, sans ses outils de travail, perdue ici, difficile pour elle d’avancer quoique ce soit. Heureusement, elle s’était fait des amis à Vintimille, et de connaissance en connaissance, elle avait trouvé un forgeron qu’il lui prêtait dans son temps perdu sa forge.
Difficile de s’éclipser sans se faire repérer, mais elle trouvait toujours une fausse excuse et la conception de son cadeau pour Thomas avançait doucement mais surement.
Par la suite, elle ne put s’empêcher de sourire amusée de la tête qu’il fit quand elle parla des petits veaux.

C’est pas grave, tu sais, ça ne m’a pas dérangé plus que ça ! Elle venait de mentir, certes, mais ne voulant pas le rendre plus mal à l’aise, valait mieux rester sur cette version. Et puis rien n’est récupérable de toute façon, tout va aller direction le feu.
Ses yeux verts, s’agrandirent, au fur et à mesure qu’il comptait son aventure de la nuit, ébahie et à la fois jalouse de ne pas y avoir été, elle suivait attentivement le moindre petit mot qui s’échappait de sa bouche.


Woaw, trop génial ! J’aurais tant aimé être avec toi… elle avait les yeux qui s’illuminaient d’envie rien qu’en y pensant.
Oh et puis tu sais, on pourrait très bien acheter du lait pour Lélouna le temps que la petite génisse se remplume, ça ne devrais pas poser de problème. Riant, elle ajouta Lélouna s’en fera un réel plaisir !
Elle n’avait pas fini sa phrase qu’une nouvelle fois un pigeon faisait irruption dans leur coin paumé.
Elle observait Thomas, interrogative, se demandant bien qui pouvait leur répondre ? Son frère ?elle s’en réjouissait d’avance et à l’air satisfait de Thomas se devait être une bonne nouvelle !

Tout de même quoi ? Thomas n’allait décidément pas assez vite. Il souriait mais ne disait rien !
Elle était prête à se lever, lui tordre le cou même, fallait qu’elle sache ! Mais une minute à peine s’était écoulée quand elle avait déjà les documents dans les mains et un long baiser de Thomas vint s’ajouter à son « Nous sommes les nouveaux propriétaires du mas de la Palunette! »
Tout ça avait défilé tellement vite qu’elle avait du mal à tout assimiler, ce baiser auquel elle répondit vaguement, ces paroles qui raisonnèrent dans sa petite tête.
Elle le fixa quelques secondes, là, sans rien dire, la surprise se lisant sur son visage.
Les yeux très grands ouverts et le sourire se dessinant sur son visage :
on ?..... On est propriétaires du mas ? ça y est ? Elle lui sauta au cou et rendit enfin un baiser franc.
Je suis si contente, c’est une très bonne nouvelle. En fait elle ne réalisait pas trop, il y tenait tellement que sa joie à lui lui faisait plaisir à elle. Propriétaire, c’est bien, non ? Il avait fait ce qu’il fallait pour, donc Mary était contente pour lui. Contente pour eux. Il avait fait tout ça pour eux, par amour, une nouvelle preuve d’un éventuel futur ensemble. Ne voulant pas trop réfléchir, elle posa le tas de parchemin dans un coin de la table, sans avoir pris le temps de les lire, tout était finalement dit.
Puis, elle se blottit dans ses bras, tendrement, elle ajouta :
j’ai hâte d’y être, de voir à quoi ce mas peux bien ressembler, en vrai, et non sur un simple croquis. C’est vraie qu’elle était de nature impatiente et très curieuse, mais elle était comme ça depuis toujours et n’y faisait plus attention, elle.
Puis un nouveau pigeon se fit remarquer, mais là quand Mary tourna la tête pour voir d’où cela venait, elle reconnut de suite la bête.
Elle s’occupa de détacher la missive, et donna le pigeon à Thomas, ben oui il était bien plus doué qu’elle pour se charger de lui.
Elle déroula le parchemin, activement et se mit à la lecture.


Citation:
Expéditeur : Tridant
Date d'envoi : 07/12/1459 - 18:08:51
Titre : Re: Nouvelles...
.
Bonsoir à toi ma soeur,

C'est avec plaisir que je découvre le pigeons porteur de tes nouvelles.

Je suis honteux de ne pas prendre le temps plus souvent de tes nouvelles. Tu me connais, je ne suis pas des plus attaché aux missives. Mais le coeur y est pourtant!

En ce qui concerne, mes journées furent des plus occupé ces derniers temps, avec cette guerre, étant assez impliqué dans mon duché, je fut réquisitionné pour aller au front. J'y suis rester quelques semaines, voir mois, puis après trois blessure à répétition et ruiné, ils ont enfin pris la décision de me ramener en BA.
Oh tu penses bien que je suis toujours réquisitionné, mais j'ai repris quelques force, et je suis dans notre bon BA depuis quelques semaines à présent. Bien au chaud, à attendre inutilement, je commence à croire, la fin de cette fichue guerre.

Alex, je l'ai confié à mes bonnes lorsque j'étais demandé en Berry. Tu sais, même si tu n'aime pas vraiment la noblesse, le fait d'être Seigneur m'offre pas mal de service. Je le savais entre de bonne main auprès d'elles.
Aujourd'hui, il est à mes côté à Clermont, toujours en compagnie des bonnes malheureusement, puisque je dors encore au camp, au cas ou....

Beaucoup de chose ont changé ici. Et je repense souvent à toi, à vous deux, avec Lélouna, je me doute qu'elle a surement plus que grandit, et je serais plus qu'enchanté de la voir!

Je ne sais ou tu es actuellement, mais une chose est sûr, c'est que je ne pourrais refuser une petite visite de ma soeur adoré avec sa fille sur mes nouvelles terres de Champaigne! et pourquoi pas accompagné de notre Cousine?
Prend soin de toi en tout cas! Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose!

Et puis, j'ai quelqu'un à te présenter, je te l'ai dis: beaucoup de chose ont changé!

Chaleureusement

Ton frère.


Oh ? Ben ça alors, pour avoir eu des nouvelles, elle avait eu sa dose. Se laissant tomber sur son fauteuil, elle tendit la lettre à Thomas.

C’est mon frère, tu veux voir ?
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Thomas


[Le mas.]

Qu'il fasse son plaisir à lui? Aucun souci alors, car son plaisir à lui allait être justement de lui offrir ce cheval!!

Woaw, trop génial ! J’aurais tant aimé être avec toi…
Oh et puis tu sais, on pourrait très bien acheter du lait pour Lélouna le temps que la petite génisse se remplume, ça ne devrais pas poser de problème.


Thomas la regarda un court instant, puis esquissa l'un de ses demis-sourires.

Ah? Je ne pensais pas que l'idée de finir toi aussi en glaçon puant la bouse pouvait t'attirer à ce point...
Et puis, finalement, autant qu'il en reste un de chaud pour réchauffer l'autre à son retour, non?


Son sourire s'aggrandit encore.

Mais, promis, la prochaine bête qui met bas, surtout si c'est pendant une nuit gelée, je te la laisse...


À cet instant, son sourire se troqua en franche rigolade.

On ?..... On est propriétaires du mas ? ça y est ?
Je suis si contente, c’est une très bonne nouvelle. j’ai hâte d’y être, de voir à quoi ce mas peux bien ressembler, en vrai, et non sur un simple croquis.


La joie de Mary faisait plaisir à voir, elle était semblable à celle d'un enfant avec un jouet neuf: Une promesse de futur, finalement!

Thomas avait aussi hâte qu'elle de voir réellement à quoi tout ça ressemblait, mais, pour lui éviter une possible déception, il préfèra tempérer quelque peu ses ardeurs.

Moi aussi, mon amour, mais en deux ans d'abandon, je parie que ce sera plein de ronces et de chardons,on va devoir travailler d'arrache pied, mais, malgré tout, à force de travail, nous en ferons un endroit habitable, pour nous trois!


Si l'arrivée du premier pigeon ne surprit pas trop le blond, il savait bien que Me Bernadeaux était incapable de résister à l'appas du gain, ne fut ce que de moins de 3'000 écus pour trois mois de travail. Seul le Très Haut savait à quelles pressions il avait dû soumettre l'ancienne propriété du mas pour les forcer à vendre...

Le second le prit carrément par surprise.

C’est mon frère, tu veux voir ?

Lis le moi.
Répondit il, énigmatique.

Ainsi donc, Tridant désirait voir sa soeur et sa nièce, et sur son fief, qui plus est.

En ce qui concernait la noblesse, Thomas était en majeure partie d'accord avec Mary: Farouchement contre! Surtout la noblesse obtenue par népotisme ou copinage.

Mais voilà que cet homme, Tridant, s'était battu avec acharnement contre les ennemis de sa patrie, allant jusqu'à se retrouver blessé trois fois au combat.

Il ne pouvait que saluer son courage, et donc, pouvait comprendre que son pays décide de remercier le courage de cet homme là par un titre de noblesse, et ça, même lui, ne pouvait nullement le lui reprocher.

Mon amour, je sais que, comme moi, tu n'es pas d'accord avec la noblesse népotiste, décernée juste par amitié ou intérêts, mais ton frère s'est comporté comme un héros au combat, allant jusqu'à recevoir trois blessures.

Je peux concevoir que son Duché tienne à le remercier de tant de courage face à l'ennemi avec un titre de noblesse.


Puis, se rendant compte qu'à aucun moment Mary n'avait parlé de lui, d'eux à son frère, il baissa d'un demi-ton, avant de lui proposer, tout de même.

Si c'est ce que tu veux, allons lui rendre une visite dans quelque temps.

Si notre relation peut t'être de la moindre utilité pour renouer certains liens avec ta famille, n'hésite pas...


Dehors, des nuages sombres avaient obscurci le ciel, et une pluie fine, mais dense, s'était mise à tomber.

Il se releva de son fauteuil après avoir tendrement embrassé Mary, prit les deux tasses de tisane désormais vides, les rinça, puis retira le pare-feu de la cheminée et rajouta deux grosses bûches d'olivier dans le feu.

Lélouna allait se réveiller dans quelques instants, réclamer son goûter, puis une occupation jusqu'à l'heure du coucher. La vie continuait, simplement!

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Petitemary03
[Son frère]

Elle lui avait fait la lecture de ce courrier dernièrement reçu. Oui il avait derrière lui une belle carrière de militaire, son frère, oui il avait été à plusieurs reprises blessé et oui c’était un homme bien, mais quand même, de là à le féliciter de s’être fait anoblir ! Elle n’oubliait pas malgré tout ce qu’était son frère, elle l’aimait et savait au fond d’elle que c’était un homme respectable.

Lui rendre visite ? Elle s’attendait pas à ça, la dernière fois qu’elle l’avait vu, elle était en train de se marier, avec Dono, aller voir Tridant, alors que Dono n’est plus là, alors qu’elle a rouvert son cœur à un autre, non aller voir son frère comme ça, d’un coup d’un seul, non.

Non, pas maintenant. Et puis il habite dans le ba, ça fais de la route ! Non merci. Mais je vais lui répondre quand même, et commencer par lui expliquer la situation. Elle essayait de sourire, cachant son mal être, pas très facile pour elle d’ouvrir son cœur, alors elle allait avoir du travail.
Elle avait répondu à son baiser, et avait suivi le mouvement,


je lui répondrais ce soir dit-elle en se levant s’aidant de ses deux mains sur l’accoudoir de son fauteuil.
Elle avait eu le temps de ranger un peu et envoya Thomas chercher Lélouna qui appelait énergétiquement depuis sa chambre :


Mamannnnnnnnnnnn ! Poupaaaaaaaaaaaaaaaaa ! zai fini dodooooooooooooo !

Ils passèrent un très bon moment, tous ensembles, en famille. Le temps n’avait pas permis à ce qu’ils prennent l’air mais les aller et retour à courir et se cacher tout partout dans la roulotte valait tout autant qu’une bonne ballade à travers bois.
Alors que Thomas avait tenu son rôle à merveille auprès de la petite tout le long de la journée, il avait même fini par s’occuper de la coucher, la berçant tendrement. Mary en profita pour répondre à son frère. Elle sortit plume et parchemin, tiens lui restait que deux bout de papier, faudrait penser à aller en acheter avant de partir, elle se tortilla une mèche de cheveux, elle se mit à rédiger son courrier.


Citation:
Cher Tridant,

Comme tu peux le dire dans ton courrier, beaucoup de chose ont changées, en effet.
Lélouna va bien, elle grandit vite ! Actuellement, nous sommes en Italie, à Vintimille exactement. Mais nous allons bientôt rentrer, à Arles, j’y ai acheté une petite forge et euh comment te dire ça, j’ai refait ma vie rature, j’ai rencontré quelqu’un, il s’appelle Thomas. C’est un homme bien, tu sais, il m’a beaucoup aidé depuis la mort de Dono, j’ai toujours pu compter sur lui. Lélouna l’adore, elle l’appelle poupa, elle me fait rire quand elle dit ça.
J’ai fait mon deuil tu sais, ça a été dure, même encore maintenant parfois, il me manque, mais j’y pense moins en ce moment, je n’ai pas le temps de m’ennuyer avec Thomas, je l’aime bien plus qu’il le pense. Il a un caractère de cochon et est très têtu, mais je ne saurai m’imaginer continuer ma vie sans lui.
Il va acheter un mas, à Arles, j’y ai gardé de bons souvenirs tu sais, tiens d’ailleurs faudrait que je retourne voir la maison de tonton. Ca à l’air magnifique, j’ai hâte d’y être. On rentre bientôt, d’Italie, Thomas a acheté un navire, ici, et on ramène des denrées pour la mairie de Arles.
Et toi alors ? Officiellement divorcé de Jip ? J’espère qu’elle va bien quand même. Embrasse tendrement mon petit Alex. Et c’est qui que tu dois me présenter ? Une nouvelle conquête ? un enfant caché ? un nouveau loup ? J’ai hâte de savoir alors répond vite !

Tendrement

Mary


Elle griffonna un petit soleil à la suite de son prénom en guise de signature, puis envoya le tout, direction le ba.
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Thomas


[Le grand départ.]

[I. Le Chargement]

Que le blond avait le pied marin était une chose qui, quand on le voyait sur un navire, en faisait pas le moindre doute.

Mais en outre, il prouvait, par son attitude martiale, sa discipline et une aura particulière qu'il était un vieux loup de mer, doublé d'un chef hors pair.

Depuis l'aube, il s'affairait sur le pont de L'Aguieloun, leur tartane, en compagnie d'une poignée de marins et débardeurs grassement payés.

Tout d'abord, il s'était agi de faire monter à bord les charettes et la grande roulotte, presque complètement vidées pour les alléger. Or, par simple mesure de prudence, il avait ordonné de faire tripler l'épaisseur du ponton construit la veille par les débardeurs.

Grand bien lui en prit,car si les charettes, tirées autant par hommes qu'ânes, ne posèrent pas le moindre problème, la roulotte, elle, failli par deux fois finir dans l'eau sale du port de Vintimille.

D'abord parcequ'un des percherons attelés prit peur du vide et faillit faire une embardée définitive dans la grande bleue, et ensuite, parceque même allégée, son poids, ajouté à celui des deux percherons du trait laissèrent le bois du ponton en fort mauvais état. Au point qu'il fallut le remplacer partiellement pour pouvoir monter à bord en sécurité.

La roulotte et les charettes furent solidement ammarées de chaînes à fond de cale, Thomas vérifia même trois fois les diverses attaches, voulant être certain que même en cas, improbable, de gros grain, rien n'allait se détacher.

Ensuite, durant l'après midi, ce furent les nombreuses caisses de vivres divers pour la traversée, celle ci étant courte ils pûrent même embarquer plusieures panières de fruits et légumes frais et des volailles vivantes.

Thomas, qui tenait plus que tout à la santé de ses passagères, avait particulièrement à coeur de pouvoir leur offrir des menus frais équilibrés et de qualité.

Finalement, à tout ce brique à brac vinrent s'adjoindre plusieures dizaines de tonneaux soigneusement scellés, pour éviter l'odeur vite nauséabonde, de poisson en conserve.

L'Aguieloun était désormais chargé, et paré pour le départ.


[II. Les Passagères]

Ce n'est qu'après tout le chargement qu'il pût enfin dignement recevoir ses passagères à bord.

Le navire comptait 5 cabines au total, celles de l'équipage comprises, or, ils en seraient que 3 pour le voyage...

Malgré tout, Thomas choisit les cabines avec soin.

Tout d'abord la plus grande et bellement décorée, la cabine de l'armateur, fut celle qu'il destina à son aimée et à lui même.

Mais, selon les plans intérieurs que lui même avait demandé à l'architecte naval chargé de la construction, juste à côté de la cabine de l'armateur se trouvait une petite cabine simple, dotée d'un petit lit, et déjà pleine de jouets, la cabine de Lélouna.

[III. Le départ.]

Vêpres sonnaient à l'église de Vintimille quand l'heure du départ arriva.

Une légère brise de Loumbardo, venue de terre, soufflait dans le port, aussi le blond décida t'il de la mettre à son profit.

Il ne savait que trop bien qu'une fois la barre extérieure du port passée, ils allaient recevoir par le travers un coquin de mistral qui allait les secouer à plaisir, il espérait d'ailleurs que Mary et Lélouna n'en souffrent pas de trop, mais là, toujours dans le port, sous les yeux d'aigle des diverses autorités italiennes, Divad, la cappoporto, du haut de sa vigie. Benex, le maire, il sindacco, qui les observait depuis le quai, en sus d'un douannier de service, il allait faire preuve de quoi un capitaine provençal, Arlésien de surcroît, était capable!!

D'abord, il prépara les roustures de la penne et du quart, laissant les vergues prêtes à recevoir les voiles, mais sans attacher les points d'amure.

Ensuite, il enleva toute la tension de l'ammare de proue, puis hissa le foc sur sa vergue, l'attacha au point d'amure, veilla à ce que la voile prenne le peu de vent disponible, et, usant l'ammare passant autour de la bite d'ammarage telle une poulie, il laissai tout doucement la proue du navire se séparer du quai,

Au début, le navire semblait obstiné à en pas vouloir bouger, mais peu à peu, tout doucement au début, puis de plus en plus rapidement, la proue se séparait du quai de pierre.

Quand la séparation entre quai et navire fut d'environ une demie toise, Thomas, d'un coup de poignet habile, libéra l'ammare de proue de sa bite, et la lança sur le quai. Après quoi, il lâcha la tension de l'ammare de poupe, hissa la grand voile, attacha celle ci à son point d'amure, et recommença à user de la bite d'ammarage et du tour de celle ci dont faisait encore l'ammare telle une poulie.

En même temps, il tourna la barre pour mettre le cap à l'est-sud-est, en direction de la sortie du port.

Une nouvelle fois, presque imperceptiblement, le bateau semblait obstiné à en pas bouger, mais la brise chargeant peu à peu les voiles, fit son oeuvre, et le navire quitta lentement le quai.

En dernier lieu, à la poupe du navire, Thomas hissa le pavillon provençal, puis, dans une attitude des plus dignes, presque au garde à vous, il hissa le pavillon de respect, le pavillon gênois, sur la vergue de misaine, adressant quelques derniers signes de la main en direction de la vigie, et des quais, qui semblaient s'éloigner de plus en plus.

Malgré tous leurs déboires, et surtout ceux de Thomas avec les autorités locales, Thomas et Mary devaient avouer qu'ils en laissaient pas que des ennemis dans la cité italienne.

Mais l'heure avait sonné de rentre chez eux!

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Petitemary03
[L’heure du départ était arrivée]


Ils avaient mis plus d’une journée à rassembler leurs affaires, vider la roulotte et tout transférer dans le bateau. Même si machinalement, par ce que c’était lui et qu’on ne le changera pas, Thomas avait mit Mary à l’écart de tout ça, parce que, oui, elle devait s’occuper de Lélouna et que ce n’était point la place d’une petite fille, mais elle s’obstinait à surveiller, discrètement et à aider comme elle pouvait.

Elle avait prit le temps de dire au revoir à ses nouveaux amis, certains étaient venu les saluer, d’autre avait surement été retenu par leur travail aux champs.

Quand elle déposa pour la première fois un pied à bord, puis le deuxième, la petite bien emmitouflée, dans ses bras, les cheveux au vent, allant en tout sens, elle souriait, heureuse.
Sa toute première fois
encore une fois, près de lui, elle vivait des choses inimaginables, une sensation, difficile à décrire, elle était, là, avec eux, heureuse.

Elle ne connaissait absolument rien à la navigation, elle avait une confiance aveugle en Thomas, et se plaça de façon à ne gêner personne, mais à pouvoir saluer ses amis.
Le cœur heureux, oui, mais touchée par l’accueil qu’ils lui ont fait malgré tout, elle leur disait au revoir d’un signe de la main, Lélouna faisant pareil que sa mère.

Les deux loups avaient du mal à s’y faire eux, réfugiés dans un coin, à l’abri du vent, Laya sortait les crocs, apeurée certainement, elle avait suivit sa maîtresse bien malgré elle.
Le tango que jouait le l’Aguieloun avec le bercement de l’eau, faisait rire Lélouna, un peu moins Mary, quelques peu intriguée par la suite, ne voulant pas lâcher la petite, le vide jusqu’à l’eau salée était quand même très impressionnant, et sans vouloir courir le risque que la petite tombe, elle était déterminée à ne pas la poser à terre.

Lélouna se débattant un peu :
azez maman, si peu plé, ze ve maché moa !
Non non, tu restes là, avec maman, tu es bien là, non ? Adressant un sourire crispé, la blonde cherchait une excuse pour occuper sa fille.
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