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[RP] La Grande Chapelle de ChamberyII

Angel_de_chevelu
A peine en retard, le jeune Angel de Chevelu. Mais il avait cette fois là une excuse imparable qui le rendait sûr du pardon d'Aristote pour ce léger contre-temps dominical: il amenait avec lui une dame égarée qui si Dieu lui prêtait foi verrait ici la lumière du divin. Du moins l'espérait-il...

La présence du Duc régnant et de deux diacres de qualité donnait un caractère un peu solennel à la cérémonie, mais peu lui importait. Angel prit sa nouvelle amie par la main et la guida dans la travée jusqu'à un banc libre au milieu de la nef. Sa main tremblait un peu dans celle de la jeune femme, comme pour s’excuser d’être là sans y avoir été invitée. Il remercia le Très-Haut pour cette nouvelle voie qui s'était ouverte devant ses pas, cette nouvelle amitié. Mystère des destinées et des rencontres fortuites...

Récitant le credo à l'unisson avec l'assemblée, il y rajouta pour lui-même une touche personnelle:


Et quand je trouverai, donne-moi la volonté de chercher encore, avec enthousiasme et curiosité.
Et chaque pas ne sera pas seulement un mouvement en avant, mais contiendra en lui tout un nouveau chemin.

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Vikentios



Antoine poursuivait l'un des rebelles responsables de la dégradation de la tour de garde nord ouest. Ses recherches le menèrent à Chambéry, où il tua l'homme derrière la cathédrale. Quelqu'un vint alors, en toge blanche, à la longue barbe argentée et à la présence scintillante. Il constata la triste mort de l'individu, scrutant Vincent du regard. Croisant les bras il s'approcha de lui.

"Vous souillez par les armes le parvis de Chambéry...
- Il s'est enfui, je l'ai pourchassé je suis innoncent ! J'ai la conscience tranquille.
"Racontez vos mensonges à vos mignons !
Qu'ils acclament la pureté de votre âme !
Vous ne pourrez cacher vos coupables actions
Aux regards des Saints, au pur regard d'Aristote !


Et Antoine sentit son pouvoir glisser dans les flammes, de l'Enfer qui menaçait sa puissance et son âme. Il quitta l'arrière de l'église et entra dans celle-ci, regardant en arrière, le second homme n'était plus là. Vincent s'installa et récita très solennement :

"Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.


Puis il ne fit rien d'autre qu'attendre.

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Fidelis.di.leostilla


Fiorella aurait voulu encourager la jeune vicomtesse mais elle resta sans voix. Préférant ne pas l'importuner d'avantage, elle suivit avec attention les actes de la jeune femme. Elle avait revêtu une robe noire et le voile de dentelle posé sur ses cheveux. Elle baissa la tête alors que les premières paroles de la diaconesse résonnèrent entre les murs de l'église.

Son murmure ne se fit pas entendre. Il n'était pas destiné à d'autres qu'au Très-Haut et à elle-même. Dans ses paroles, il y avait le crédo et une prière qu'elle formulait à chaque fois en italien où elle demandait protection pour sa famille.

Mais cette fois, ce fut avec un noeud à la gorge qu'elle chuchota sa litanie.

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Theolenn
L'aventure s'annonçait totale…
Ils avaient cheminé, bavardant nonchalamment, abordant des sujets tantôt sérieux, tantôt plus légers, et le temps, ce traître à la régularité fluctuante, lui avait semblé si court maintenant qu'ils atteignaient le but fixé. Elle parcourut les derniers mètres avec une bravoure qu'elle était seule à pouvoir réellement mesurer. A la dérobée, elle regarda Angel, cet être qui lui avait donné l'envie de… ou était-ce seulement le bon moment?… De toute façon, il était trop tard pour reculer, quoique…

Elle sentit la main du jeune tisserand se glisser dans la sienne. Comment savait-il?
Elle ne sentit pas qu'il tremblait parce que sa propre peur fit probablement vibrer leurs doigts à l'unisson… Elle s'y cramponna comme un naufragé à sa bouée quand la bonne fortune lui offre un répit inespéré.

L'endroit était imposant. Les gens qui l'investissaient avaient l'air important mais vu qu'elle n'y connaissait absolument personne, elle ne fut aucunement impressionnée par leur apparence. Le monde des étiquettes comme elle aimait à en rire avec son père quand… c'était si loin, tant d'eau avait coulé sous les ponts. Que penserait-il s'il la voyait à présent? … cet homme si doux qui lui avait permis d'ouvrir toutes les portes de la connaissance sauf celle-ci, celle d'un Dieu qui avait permis qu'une fille ne connaisse jamais sa mère … Non, ce n'était pas à ça qu'il fallait penser. Angel lui aurait dit que le Très Haut n'intervenait pas dans ce sens mais comment aurait-il pu convaincre un homme qui perd le seul être fait pour lui et dans la pleine apogée d'un amour infini? Les lumières qui s'allument et celle qui s'éteignent…

Elle compris alors qu'elle ne trahissait rien ni personne en étant là, elle entrait juste dans un autre monde, un monde parallèle au sien mais qu'il y avait peut-être moyen d'apprivoiser pour n'en faire qu'un.

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Aelis
La diaconesse se trouva fort en joie de voir arriver Angel et la jeune damoiselle qui l'accompagnait. Tous récitèrent leurs prières. Certains haut et fort, d'autres à voix basse. D'autres encore se contentaient de prier intérieurement. Il n'y avait pas de meilleure façon de prier qu'une autre. L'important était d'y mettre son cœur, c'était une certitude qu'elle avait acquise dès son plus jeune âge, au couvent.

Mais venait le temps du sérieux, le temps du sermon. Elle en avait préparé un aux petits oignons, qui compte tenu du dernier scandale qui agitait la Savoie, et du comportement de nombreux habitants de la contrée, allait se trouver - du moins l'espérait-elle - des plus à propos. La jeune femme alla donc se placer face au pupitre sur lequel était posé le Livre saint, et après s'être éclairci la gorge, commença sa lecture, d'une voix ferme et assurée.


Je vais vous faire lecture d'un extrait de la démonographie d'Asmodée.

Et, durant sa lecture, elle se permit un petit écart, afin de leur préciser certaines choses concernant ce vil personnage d'Asmodée.

Citation:
Asmodée se présenta à la cour un jour que la fête battait son plein. Les tables comme les chaises étaient renversées, les corps étaient étendus à même le sol. La plupart étaient nus, enlacés, enserrés et comme enchaînés par le plaisir. Des esclaves, nus eux aussi, tentaient d’enjamber tant bien que mal les hommes et les femmes qui s’étreignaient dans des positions obscènes. Ils apportaient sur des plateaux d’ivoire tout ce qui était nécessaire aux plaisirs orgiaques.
Lorsque le roi le vit pénétrer dans la salle, il repoussa tant bien que mal la demi-douzaine d’êtres avinés qui étaient entassée à ses côtés, il se releva et le fixa droit dans les yeux. Tout autour de lui, les hommes et les femmes participant à cette bacchanale, les uns après les autres, arrêtèrent leur besogne et portèrent leur regard sur le nouvel arrivant. Le silence fut alors complet.

Asmodée s’avança. Il portait une robe de bure blanche qui contrastait avec son regard d’un noir profond et la couleur sombre de ses cheveux. Lentement il dénuda ses épaules puis fit tomber le vêtement au sol sans aucune pudeur, faisant découvrir à tous sa déconcertante anatomie- Car Asmodée est à la fois doté d'un sexe féminin et d'un sexe masculin -. Il traversa la pièce. Les gens s’écartaient à son passage. Il alla à la rencontre du roi qui ne disait mot et il se jeta sur lui bestialement. Les gens poussèrent un cri sauvage et la partie reprit de plus belle, comme si tous se sentaient libérés à présent.

Asmodée devint l’amant ou la maîtresse du roi, selon le point de vue que l’on choisit. Il catalysa les énergies sexuelles de la cour qui désormais ne connaissaient plus de limite. Plus grave encore, cet exemple venu d’en haut se répandit dans les couches supérieures de la société dans un premier temps puis toucha le reste des habitants de la ville.
Dans les maisons, dans les rues, ou les caniveaux, dans les champs ou les granges, tout n’était que stupre et luxure. La turpitude et le vice avaient remplacé la vertu et la foi. Car les Hommes désormais avaient oublié Dieu, réservant leur âme aux seuls plaisirs.


La jeune femme laissa le silence se faire, pendant quelques secondes, avant d'enchaîner sur son sermon.

C'est donc de luxure qu'il s'agit. Tous ici, sans exception - car à première vue je ne vois pas d'enfants - avez un jour été confronté à la tentation de céder à ce vice. Peut-être même y avez-vous cédé. Pas tous, je l'espère.

Regard en coin à Synésios, assorti d'un léger sourire... Il lui avait semblé que le jeune archidiacre avait toute sa vie souhaité embrasser une carrière d'ecclésiaste et appartenu à un ordre, mais peut-être se trompait-elle. De plus, elle avait encore l'infime espoir de penser qu'il y avait encore quelques vertueuses pucelles en Savoie.

La luxure. Recherche immodérée du plaisir sexuel. Tentation d'autant plus grande que la chose en elle-même est agréable, et n'étant ni ordonnée, ni chaste (quoi que généralement le premier ne va pas sans le second), je puis vous assurer que je parle en connaissance de cause.

Et pourtant, ils vous appartient à vous, mes chères sœurs et mes chers frères, de résister à ce chant des sirènes. Et si je puis vous donner un conseil, lorsque l'envie vous prend, essayer de vous représenter Monseigneur Néocor tout nu... Moi ça me coupe instantanément toute envie !


Oh non. C'est pas vrai. Elle l'avait dit... Se retenant de rire, elle se mordit fort la lèvre, avant de reprendre.

C'est valable aussi avec votre grand-mère ou - en direction d'Angel - votre vieille tante...

Mais pourquoi ? Pourquoi y résister ? Après tout, quel mal y a-t-il à se faire du bien, et à faire du bien à un autre (ou plusieurs) ?

Avant-hier, à Montjoie, on a retrouvé une jeune femme pendue dans la l'étable de ses parents, parce qu'elle était grosse d'un homme marié. Je m'adresse à vous messieurs, lequel d'entre s'est déjà dit que sa partenaire d'un soir risquait potentiellement de se retrouver avec votre enfant dans les bras neuf mois plus tard ? Qui a déjà songé au déshonneur de se retrouver fille-mère ? Oh, il y a bien quelques sorcières qui disent avoir des herbes ou autres méthodes pour faire "passer" les bébés... Généralement, la mère meurt avec.


Elle était lancée dans un de ses sujet de prédilection, là, l'Aélis, et ne comptait pas s'en arrêter là, quitte à perdre quelques auditeurs en route. Au moins, si elle avait l'oreille de quelques uns jusqu'au bout, elle n'aurait pas perdu sa journée.

Je ne suis pas de celles qui diabolisent le plaisir sexuel, vous l'aurez bien compris. Et la luxure n'est pas - malgré ce que l'on cherche à faire entendre aux jeunes novices dans les couvents - la pratique de l'acte sexuel hors des sacrements du mariage en lui-même, ça c'est autre chose, que je ne développerai pas ici car sinon je suis partie pour une heure. Non, la luxure est une recherche immodérée de ce plaisir, mais aussi et par extension, certaines pratiques "déviantes", je ne m'étendrai pas sur le sujet, je crois que tous aurez plus ou moins compris ce à quoi je me réfère.

Car Asmodée et les habitants d'Oanylone en sont arrivés à un tel degré d'avidité, de recherche du plaisir de la chair qu'ils sont obnubilés par cela, et en oublient le Très-Haut, ne vivant plus que pour leurs orgies. Mais le Très-Haut les a puni, tous sont partis en enfer, pour une éternité de souffrances et de désir inassouvi.


Elle se tut, et regarda l'assemblée, cherchant à percer le mystère de chaque expression de visage, tout en refermant le Livre.

Je reste bien entendu à votre disposition, en cas de question relative à ce sujet, ou à tout autre sujet, d'ordre théologique ou non. J'aime débattre et échanger mon point de vue, ne craignez pas que je vous juge, ce n'est pas mon rôle, mais celui du Très-Haut.

D'un geste des mains, elle les invita à se lever...

Je vous invite tous à présent à vous lever et à venir me rejoindre, afin que nous puissions communier ensemble, dans l'esprit de partage et d'amitié si cher à notre Église !

Et, comme le signal était lancé, la vieille Sally vint apporter une assiette pleine de macarons et une grande coupe emplie du meilleur vin de Bourgogne, en provenance directe des cuisines de Montjoie ! Car finalement, la morale de toute cette histoire était qu'il faut savoir profiter des bonnes choses, mais sans en abuser.
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