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[RP ouvert] Les Arsouilles en vadrouille

Amblypyge
[ On est pas si mal... dans un cul d'basse-fosse ]

Elle avait été jeté... ou plutôt conduite bien gentiment dans sa cellule. Tout le monde ici s'accordait à dire que sa condamnation était injuste et surtout, tout le monde détestait la Marguerite. Du coup, elle était traitée comme une princesse. Certes, elle se devait de rester emprisonnée dans la ville mais les gardes la laissait faire ce qu'elle voulait, ils lui apportaient même ce dont elle avait besoin.

Il y avait tout de même quelques règles à respecter et elle s'y pliait.

Dormir sur ces pierres...dures et froides, juste une nuit, avant qu'ils ne lui installent un futon de paille et quelques couvertures de laine.

Regarder les murs ternes, noircis et gravés de sombres inscriptions laissées par ses prédécesseurs, juste une journée, avant qu'elle ai eu le droit de sortir son matériel de peinture, ses pigments, ses pinceaux et elle avait peint tous ses amis sur les murs. Elle n'était pas aussi douée que celui qui lui avait appris.... Le Roy ressemblait à un bouffon, bah... c'est peut être pas si loin d'la vérité en fait? Le gaucher...lui, on y voyait que la main, la gauche bien évidement. Le goupil... ben pour elle c'était un espèce de poulpe tout orange-rouge et à moustache! Le rouge... une grosse tâche rouge, avec des moustaches aussi. Sa Colombe... elle s'était appliquée, mais ça ressemblait plus à une vraie colombe qu'à Andrea. Et enfin son brun... elle avait peint ses yeux, ce regard sombre et envoûtant, comme si il la veillait.

Manger du pain rassis et boire de l'eau croupie, juste une fois, avant que les gardes ne plient devant sa moue boudeuse et lui apportent tous les jours de quoi manger convenablement, du vin et même un peu d'armagnac.

Cohabiter avec les araignées, tous les jours et toutes les nuits, elle les aimait ces petites bêtes qui montent, qui montent... et qui lui chatouillent les jambes et les bras. Il y a les rats aussi. On lui avait donner un bout de bois et elle mis deux jours avant de réussir à tailler un pipeau capable de sortir une mélodie plus qu'irritante. Il n'empêche que les rats, ils aiment sa musique.........ou pas. Quand elle avait soufflé dans le pipeau pour la première fois, un rat s'était immobilisé et resté paralysé par le son tonitruant qui résonnait dans la geôle. La seconde fois, tous les rats s'étaient mis à courir dans tous les sens en faisant des galipettes les uns sur les autres. Puis les autres fois, ils s'étaient tous enfuit, bien ordonnés, direction...le plus loin possible de cette assourdissante mélodie qui agace leurs oreilles.

Rester seule, emmurer, proscrite entre ces trois murs et cette grille, juste une heure, avant qu'un garde lui propose de l'accompagner en taverne et de voir du monde. Il restait là, devant la porte et la guettait, qu'elle ne s'enfuit pas. Elle avait pu rencontrer les habitants, rire un peu avec eux, déprimer aussi. C'est que certains déprimaient bien plus qu'elle à être emmuré à Muret. Puis surtout, elle avait vu son Brun et elle avait pu en profiter, seule!

Pas de correspondance, jusqu'à qu'on lui apporte des messages. Des bonnes nouvelles et des mauvaises. Surtout cette dernière qu'elle avait eu du mal à comprendre, une déception pour elle aussi, et elle était au courant de rien..... heureuse de recevoir l'autre lettre, celle du lendemain. On fait tous des erreurs...oui.

Plus qu'une journée et elle serait enfin libre de reprendre la route et de retrouver ses amis, sa troupe, plus tôt que prévu, faut bien avouer que ça lui faisait plaisir qu'ils aient fait demi tour.
Et découvrir les petits nouveaux ...


Andrea_
[Sur un air de déjà vu]




[Grosse journée, courte nuit et journée prométeuse caractériellement parlant...]


Oui, bon, elle pouvait s'en prendre qu'à elle, l'oiselle, mais elle avait discuté très tard, ou plutôt carrément tôt, avec le goupil.
Elle avait une fois de plus sauté de la roulotte, pour gentiment saluer la ville à sa façon, remplir la halle et déposer sur le comptoir des tavernes des ptits mots... Cette fois ci ça ressemblait à " coucou les zouzous, le soleil vient de se lever c'est l'heure du petit déjeuner ", " Debout Saint Bertrand, ici Déos " - oui elle est modeste!- et " tout le monde se lève pour Andréa, olé olaaaa ".
Donc forcément, au réveil... les yeux piquaient un peu. Elle comatait, en tailleur devant la cheminée, luttait contre les bras de Morphée qui... STOP, c'était pas Morphée! c'était son brun... Forcément ça change tout, branle bas de combat, retournement de sens et des sens...

Depuis quelques semaines déjà, les petits déjeuners avaient une saveur particulière, que pour rien au monde elle n'échangerait. -même pour un bon casse dalle c'est pour dire !-.


Finalement, alors que le manque de sommeil était évident, la belle avait su garder son calme, et son sourire, en tout circonstance :
- La carpe qui n'était pas venu dire bonjour ? foutaise !
- Le ptit dernier qui avait amené un livre plus gros que lui ? pas grave !
- LE livre qui est un mode d'emploi expliquant le fonctionnement des femmes ? pas grave
- La figure locale habillée ce jour d'un caractère a coucher dehors ? pas grave...
- Le Roy qui dit qu'elle a grossi ? heu... bon là quand même ça avait chié des bulles... accompagné de boudin à la sauce colombe...

Au passage... Elle est au régime. Gardez vos mains dans vos poches, vos pains bien cachés et vos chats... dans vos chaumières, La Colombe a les crocs et quand elle a les croc... Elle est chiante. Qui a dit que c'était toujours? on va devoir s'expliquer là....





[Un Mars ? et ça repart !]


Bref bref, après avoir admiré la toque du Roy -ouioui il a osé!- les deux amants sont allé.. manger. 'Fin l'amant a mangé, la belle boudait. 'Fin c'était plus délicat que ça. Elle était restée à coté de lui... l'avait regardé et avait prétexté ne pas avoir trop faim pour juste picorer... Après tout.. elle aurait toute la nuit pour aller se goinfrer dans le dos des autres et pleurerait bien assez tôt de sa bétise quand il faudra rentrer tout ça dans une ptite robe d'été. Mais c'était que le début de l'automne.. Elle commencerait son régime pour de vrai heu... demain, ou en janvier oui en janvier c'est bien ça!

Le plus important, c'était pas le repas partagé en fait... c'était le dessert... un ptit moment à eux, uniquement eux, loin des problèmes des autres, des leurs aussi, des amis, de l'agitation ambiante... Il y a des moments, où seule la réalité de l'autre compte, où sa simple présence suffit a combler un vide immense. Lui, son lou' il était tout ça. Il savait être son frère pour la protéger, son père pour la ramener a la raison, son garde fou pour la rassurer et son amant pour l'aimer. C'est peut ètre pas ça l'amour, mais ça y ressemble non?

Ensuite, une soirée plutot gentillette, une rencontre " électrique " avec une croustillante, la même que l'oiselle, en couleur et tout, ça vous surprend si je vous dit qu'on entendait qu'elles? Le "Guénérall" avec elle ? heu.. ouioui il a parlé... il a tenté de se défendre quand la croustillante a raconté les larmes versées pour un étandard jadis baissé... La " Jeniall" équipe était.. frappante. Surtout entre eux, et sur les fesses.. m'enfin chacun ses pratiques hein !

Soirée continuée en compagnie Matousienne... Une bien jolie histoire pour ces deux là, mais la Colombe préfère garder ça pour elle, rêvant secrêtement d'un 21 septembre 1459, revisitée à sa manière. Un petit spectacle, d'une souris qui dompte un roy toqué...
Et enfin, terminer la soirée en compagnie d'un mi-roux a blablater de tout et de rien, mais surtout de tout. et prendre la route.. ensemble, capuchée pour elle, cagoulé pour lui... direction les remparts où les autres ne tarderaient pas à les rejoindre...
Le_g.
[Un ami, un frère.]

Bon, oui, il avait merdé et alors ? Bah, il avait mis en jeu sa place au sein de la troupe. Les troubadours, c'était plus qu'une famille, ça sait pas vivre les uns sans les autres. Un projet de lavande jeté aux orties, des marguerites à cueillir, et une envie de pommes, sauce le Gaucher, 'fin alambiquées quoi !

En attendant, discussion avec le Goupil, et cartes posées sur la table, pour l'un comme pour l'autre. Une amitié qui s'en trouve en fait renforcé. Bah oui, il est chiant, le Gaucher, autant que sa Colombe.

Une balade champêtre pour aller grignoter du romarain, gentil coquelicot dans les prés, le tout en tenue adaptée. Epée au côté cette fois, et dagues affutées, histoire de pouvoir protéger la troupe.

[Fulgurance]

Faim !!! Affamé qu'il était ! Envie de croquer de la Colombe. Il en oublierait presque son goût, son parfum, depuis le temps. Du coup, roulotte fermée, abonné absent, rappeler ultérieurement !
Il est en taverne, et hop, coup de pied dans la porte pour la fermer, loquet en place, table devant ! Ne pas déranger ! Sous aucun prétexte. La nuit les enveloppe, laine, chanvre, cuir, tout ce qui n'est pas peau humaine est entassée. Corps enflammés, les griffes accérées de sa belle se plantent dans ses épaules, alors que son regard ambré la darde de son envie.

Il faudra deux bonnes heures, au moins, avant que leurs ardeurs ne s'estompent, après une tempête qui aura eu le mérite de leur faire tout oublier.


[Promenons-nous dans les... heu non, sur les remparts en fait]


Missives comme à l'accoutumé, pas du Gaucher cette fois, il laisse sa belle la faire. Ses amis le réconfortent pourtant, et il retrouve le sourire. Son frère, perdu de vue de si longue date, est enfin près de lui. Ensemble, ils boivent un coup, pas trop le temps de s’appesantir sur le passé. Ils se préparent. Bandeau noir, tenue de circonstance. Passer inaperçu, ou pas. A vrai dire, il s'en moque un peu. De toutes façons, certains entendront parler, et paieront tôt ou tard le prix fort pour avoir fait des misères à La Jolie.

Sourire carnassier, fierté, accolade fraternelle et tape amicale sur l'épaule du Goupil.


Dites les amis. On leur fait un spectacle ? Pendant qu'ils seront subjugués par les flammes, Le Goupil, tu te glisses sur le siège. Les autres, on prend place autour dès qu'on a terminé le numéro, ça vous tente ? Ils seront tellement occupés, qu'ils verront rien. Les gardes, on les abîme pas, mais on les maîtrise. Ligotés-les moi, bien solidement. Qu'ils puissent pas aller raconter quoi que ce soit.
_________________
Andrea_
[ Des voyages, des roulottes, des rires et ... ]




[ Des voyages]


Saint Bertrand de Comminges.. ou SBC pour les intimes..
Oui on était intime maintenant. La Colombe avait mis plus que les doigts donc c'est de l'intimité non?

SBC, SBC, SBC... Que dire...
C'était sympa. non pas "sympa" c'était sympa Carrément SYMPA même.
Non vraiment y a pas a dire, un village de chauvins comme ça... ça ne s'oublie pas.

Des jolies rencontres en taverne. Le brouhaha souvent... ça jac'te, ça crie, ça spécule, ça rêvasse, ça compte même pour certains, ça se plaind, ça fait des suppositions, et ça râle...
Bouhhhhhh nan y a pas a dire...
Et surtout, le plus admirable c'est que ça bouge ! Enfin ça brasse surtout.. et de l'air... beaucoup d'air...
'Fin ça c'est pour eux hein... Parce que de l'autre côté de la barrière ça avait bien bougé.. déménagé même... Les portes de la mairie, le fauteuil du maire, fouillé les ptits papiers, vidé les caves, piller le marché.. hey c'est qu'c'était du boulot tout ça !

Bon, pour tout vous avouer... La Colombe n'avait pas été épuisée par le boulot.. parce qu'elle a passé sa soirée a éteindre un feu, allumé par une colombe qui s'est ensuite allumée. Oui la vie et ses cadeaux... La Belle avait cru y reconnaitre son frère.. A y regarder de plus près... Y reconnaitre les mêmes yeux, la même peau, ses cheveux dorés, sa douceur, son....
Bref, elle avait vomi aussi, mais je préfère pas m'attarder sur ce passage, je pourrais passer plus de temps a vous conter la tête de Jeni dans la brouette remplie de victuailles a moitié digérés ayant voulu revoir la lune plus vite que prévu et par la même porte, mais je vous épargne ça aussi...

Je pourrais éventuellement m'attarder sur la prise de la mairie en elle même mais... j'y étais pas et de ce que j'ai entendu dire les gardes ont été maitrisé sans AUCUN soucis, pas de blessés, pas d'otages -uhuh j'y étais pas hein !.

Par contre à la distribution.. Autant vous dire que la colombe y était... Aux premières loges même.. Faut dire qu'elle partageait la roulotte de c'lui qu'avait le mandat.. ça a ses avantages j'en conviens.

Bref... pas grand chose.. défendre pour le plaisir de les voir s'activer, tout tenter pour reprendre une mairie qui de toute façon est vide...
On fait le ménage de printemps en octobre et ça s'plaind? Mais dans quel monde vit-on !

Nan vraiment, si je devais donner mon avis : SBC... à oublier. Du moins, à ne plus piller, les habitants étaient... ça parlaient de revenants assoifés de vengeance... INQUISITIONNN.
Laissons les se reconstruire, le malaise était plus profond.




[Des roulottes]


Pendant c'temps là, dans les roulottes...
Les esprits s'étaient échauffés, les esprits et pas les corps.
Les actes, les mots, les regards... s'étaient mélangés, et avaient amené la pire des décisions.
Mais... ceci ne regardent qu'eux et je taierais ici les raisons.
Sachez juste... que l'amitié et l'amour ont triomphés...
Et qu'aujourd'hui, unis et apaisés ils étaient.

Mais pas que !!

Et oui ! ils ont de la ressource !
La Colombe a ouvert une taverne " Au con farci" à Saint Liziers. Avait elle pensé un seul instant qu'elle abriterait un souvenir indélébile?
Avait elle pensé qu'un jour elle...?

JAMAIS. et pourtant...

Il l'avait fait, son brun l'avait fait..
Lui, l'hédoniste fougueux, le libertin, il avait succombé. Pourtant, elle n'est pas facile la Colombe... profondément marquée, elle lui mène la vie dure. Mais ses promesses de se controler, elle les a faite après. Il l'a donc fait, comme ça. Il l'avait voulu comme ça.
Ce soir là, ils s'était unis.
Mariés, en taverne avec leurs amis, unis par un Roy Fol ...
Des mots banis de leurs bouches depuis bien longtemps avaient été prononcé.. toujours, jamais, jusqu'à ce que la mort...
Vrai ou pas.. ils y croyaient et se promettaient de tout faire pour y arriver.




[Des rires]


Pour être honnête... La mariage aurait pu aussi se mettre dans cette partie hein...
Parce que la colombe et son Lou', ils s'en remettaient pas. Ils l'avaient fait ! Elle l'éclopée de l'amour qui s'étaient promis de ... et lui, qui s'était promis de continuer à papillonner...
Ils avaient l'air fin...
Mais ils vivent d'amour et de bière fraîche.. pas des rumeurs, ragots et bruits de roulottes alors... jugez moquez vous... ça les rendra plus fort.

Et puis, il y a eu Lhyra... La compteuse, son arrivée dans la troupe, le ptit soleil, qui fait battre le coeur du roy, qui avait renommé tout son nouvel univers , Adieu roy, jolie, brun, gaucher, goupil, et colombe... Bonjour, Fol, Ronsson, Bavard, Atrackpé, Apoilafa et Vilaine. Un ptit vent de folie, nécessaire...

Et Apoilafa, le goupil qui s'est soudain décidé a montrer au monde entier la lune. SA lune. Ainsi tout le monde pouvait admirer depuis quelques jours, son fabuleux derrière, couvert de poils bruns et roux... Ahh le Mi-roux qui faisait sa lessive.. on s'en souviendrait !





[... Et le reste ]


Le reste...

Du bon et du moins bon.

L'angoisse pour l'oiselle de laisser son époux derrière, de ne pas l'avoir à ses cotés pour retrouver cette terre qui l'avait pourtant aidé a grandir. La peur de les retrouver, et de retomber.

Tomber, et se relever. Toujours plus grande, toujours plus forte.
Tant qu'on à la force de ramper... On peut se relever... Appréhender...

Se tourner et voir la Jolie, la trouver belle et pétillante, et se dire que si... bien sûr que oui elle va y arriver avec elle...
Franchir les portes de la ville, montrer ce qu'elle est devenue. Montrer qu'ils la pensaient indomptable et qu'après l'avoir réduite a l'esclavage elle était devenue bien pire.
Savourer et piller cette tente qui pue la mauvaise foi, les mensonges et l'hypocrisie.
S'extasier, de voir leurs réactions.
Puis se calmer. Fatiguée enfin de s'être défoulé.

Songer à aller se coucher et constater qu'il manque du monde. S'inquiéter et chercher..
Chercher la roulotte du blond qui l'avait troublé...
Ne pas la trouver et rager. Sîtot retrouvé et sîtot perdu... Kalum...
Le_g.
Amour, Gloire et Beau... Heu non finalement, on oublie la Gloire...

Des roulottes, des rires et ... ! Ouais mieux ça !!!



Blonde à sauter héhé, un air con dans la tête, Louis chantonne. Le Gaucher a la tête à l'envers. Pas qu'il a besoin de cours, l'ancien hédoniste, le libertin, heureusement que leurs corps s'entendent avec sa femme, quand il est arrivé au chapitre 352 sur les 3500 ou plus du manuel : "Mode d'emploi pour un couple". Bah oui, être en couple, c'était bien la première fois ou presque pour lui. Il avait carrément péter un record avec celle qui était devenue sa femme dans une taverne de Saint-Liziers : presque deux mois !!! Hallucinant !!! Deux mois, et il ne voyait toujours qu'elle. Une femme pourrait danser nue devant lui, qu'il la verrait même pas si elle n'est pas Sa Colombe. L'amour rend aveugle ? La preuve par A + B.



[Des roulottes ? ]

Bah, ils se sont trouvés au bord du chemin, du côté de Mimizan. Ils se sont aimés et sont remontés dans le nord. Ils se sont racontés quelques bribes, sur la route, avec leurs amis. Entourés, rarement seuls, s'était une belle histoire qui commençait. Louis Track de son petit nom, plus connu sous le nom du Gaucher, avait fait ce qu'il pensait le mieux pour le groupe, pour les griffes, près à se sacrifier lui-même s'il le fallait. Seulement, il paraissait que l'herbe était plus verte ailleurs, certains déchanteraient peut-être, en attendant, il continuait de couvrir leurs arrières, tout en voulant hurler sa douleur. Ils se sont quittés pour chacun leur chemin, quand il a refusé de suivre comme un mouton bêlant.

Retrouvailles dans une ville morte, plans sur la comète, déviation sur le sujet avec lequel il n'arrive plus à faire de l'humour, supportant difficilement la jalousie de sa belle sur son passé, sur celles qui ont pu partager sa couche. Il refusera de lui en parler davantage à l'avenir. Sa jalousie maladive allait finir par avoir raison de sa patience. Il faisait tout pour la rassurer, et elle ne cessait de remettre le sujet sur le tapis.


[Des rires]

Mais là, tous rassemblés ou presque, ils avaient fait des choix, pris des décisions. Il se raccrochait comme il pouvait après la tempête, comme un naufragé. Son frangin était parti courir la gueuse, sa petite soeur se mourrait loin de lui, et il ne trouvait plus sa place au sein du groupe. Tout allait bien dans le meilleur des mondes ! Autrement dit, ça pouvait qu'allait mieux demain ! Bah oui, quand on a touché le fond, il n'y a plus qu'à remonter. Qu'il aimait le regard de sa belle sur lui ! Ca lui donnait envie de chanter, normal pour un troubadour en même temps. Il avait retrouvé les siens, et ils avaient échangés sur ces quelques jours séparés les uns des autres. Construire des rêves, basés sur du vent pendant la soirée, avec un Goupil qui fait le service le cul à l'air, un simple torchon pour cacher le service trois pièces. Il ne lui manquait qu'une plume pour parfaire le tableau. Cela fusait de toutes parts, les rires de ses amis lui avaient manqués, plus qu'il ne leur avouerait jamais.


[ET ...]

Et l'ancien libertin se retrouve enchaîné à sa belle, guette ses réactions, sans doute trop. Un son, un murmure, un simple souffle entre ses lèvres suffit à lui souffler le chaud et le froid. Il est de glace, et ne montre que peu, alors que son regard de braise se pose sur elle. Elle est flamme vivante, alors qu'elle le regarde de ses yeux aciers. Là, il en avait soupé des humeurs de sa belle, et s'était levé pour partir, sans même saluer leurs amis.

En fait, grosse incompréhension, ils avaient terminés la nuit ensemble, heureusement que la lune est leur amie, le sans-nom leur protecteur. Quand lui croyait percevoir chez elle un manque de confiance en lui, elle exprimait sa jalousie par de l'humour. Encore raté pour le diapason, mais il y arrivera un jour ! il y arrivera ! Plus que 3000 chapitres du bouquin ! ouaip ! Facile !

[Une souris, un matou, un fromage]

Une rencontre avec une souris, des mots amicaux échangés, des conseils avisés de la femme du matou, il jette le guide pour bien réussir son couple. Il parait que ça sert à rien. Il en a bien l'impression de toutes façons, que sa femme rentre pas dans le moule. Il ne peut vivre sans elle, mais son code d'honneur le rend chiant. Bah ouaip ! Mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime Le Gaucher non ? Ou alors on déteste. Bah, il s'en fout à vrai dire, tant que sa belle l'aime.

Une accolade à transmettre à l'As de la part du Gaucher, voilà le message pour son ami, via la souris. Etrange ? Pas tant. Il ne donne pas facilement sa confiance, encore moins sa parole, mais quand il la donne, c'est du solide. Et là, il pensait à cet homme, qui lui ressemble tant en fait. Chiant, carré, intransigeant avec certaines valeurs. Ils se ressemblent, et le Gaucher n'a aucune peine à imaginer ce que peut ressentir l'As. Une main tendue. Voilà ce qu'il offrait pour que le chat prenne la souris, que la souris prenne le fromage, bref, il était reparti dans sa chansonnette le troubadour.
Andrea_
[Nouveau départ, gardons la Foix ]




[Carca : Etron et rond petit pas tapons...]


Adamet avait beau dire qu'il s'attendait à plus d'imagination de la part des deux filles, elles étaient tout de même satisfaites.
Qui ne l'aurait pas été ? Alors qu'il était l'heure de "rester indifférente", l'étron blond avait été jusqu'à placarder une affiche se défendant... Seulement manier les mots n'est pas à la portée de tous... Elle se revendiquait gueuse, et elle l'avait assurément prouvé en s'insultant elle même.

S'il y a bien quelque chose qu'on ne peut reprocher à la ptite chataîne c'est bien qu'elle assume ses actes.
Elle défection, elle le reconnait, elle est fière d'elle ? elle le crie partout. Elle avait détruit la tente... pas de soucis, elle avait laissé sa signature. La dague du plus mystérieux des fils était resté sur le comptoir.
La blondasse lui destinait un courrier qu'elle même n'avait pas signé? affiché aux yeux de tous? Pas de problème... une réponse aux yeux de tous, signée cette fois.

La lâcheté avait un sale gout que la belle avait trop souvent gouté en cotoyant la famille ottoman.

En quittant cette ville elle s'était fait plusieurs promesses. Se reconstruire plus forte que jamais, c'était fait au delà de ses espérances. Revenir, fait. Se vanger, la discréditer aux yeux des autres... La boucle était bouclée.
Ou presque...

En laissant sa colombe, le blond aux yeux bleus, inanimé sur un champs de bataille entre Foix et Carcassonne, la blonde avait, sans le savoir généré bien plus que ce qu'elle peut voir. L'effet papillon était en route.


Une soirée arrosée, un ami retrouvé, un môme attristé, un bourreau poête, un soldat mythomane en manque, une quinte flush séparée, et...





[ Invasion de manchots !]


Lou', le sien, rien qu'à elle... A Foix, ils se retrouvent...
Ils ont parfois du mal à se comprendre... mais ils s'aiment !
C'est que c'est pas facile pour la belle de passer après 1568 conquètes... Choquant hein? j'ai fait le calcul pour vous, ça fait un peu plus d'une femme par jour pendant quatre ans. Sachant que l'animal en avait parfois eu plusieurs le même jour, parfois en même temps...
Mais il était pas égoïste... il en avait même partagé certaines avec son frère... Y en a qui sont frère de sang, d'autres qui sont frères de coeur... eux... ils sont frères de conquètes.

Andréa, c'était l'exception, celle qui confirme la règle. Celle qu'il ne voulait pas partager, celle avec qui il battait tout les records, avec qui il faisait des projets.
Le mariage vous a étonné ? s'il n'y avait eu que ça... Mais avec eux, quand vous pensez avoir tout vécu... ça continue !

C'est qu'c'était bien sympa, pour la belle, de le faire tourner en bourrique... J'aimerais... c'est trop mignon... et elle tu la trouves pas trop mignonne... Allé dis oui !

ET BAM... il avait dit oui.
Alors je le répète, c'est super drôle pour faire râler ou paniquer un homme de lui parler d'enfant, sans cesse et jusqu'à parfois lui faire croire que. Quand vous êtes persuadée qu'il est contre, j'vous promet, essayez c'est carrément planant.
Là où ça se gate, c'est quand en fait, vous vous apercevez qu'il entre dans votre jeu. C'est pas une fin en soi hein, il peut entrer dans votre jeu pour vous faire peur, parce que - parfois- l'homme est aussi taquin.
Maintenant fermez les yeux - pas facile hein de continuer les yeux fermés... FERMEZ... bon d'accord, gardez les ouvert mais imaginez- que l'homme en question, finalement en parle sérieusement. Qu'il émet totalement le désir de vous voir porter le fruit de votre amour.
Rigolo non? pour vous oui.
Pour Andréa... non.

Je tiens à rassurer l'auditoire... Elle n'a pas changé d'homme hein! on parle toujours de l'homme aux 1568 conquètes, ancien libertin maintenant marié et... futur père.
Pour ceux qui avaient mis leur main à couper au début de l'histoire, à Mimizan par exemple... Jsuis désolée. Eux même n'en reviennent pas.

En attendant, la roulotte est prête... ils partent, en couple, en amoureux, affublés d'un pull rose avec un coeur brodé... et oui, mode "bisounours on" oblige.
Andrea_
[Saint Liziers-Foix-Castel –Castres-Ca... : En vadrouille ]



[Un p'tit coin de paradis]

Laisser ses amis, ça n'a rien de facile.
Mais être en z'amoureux si !

Positiver !

Ils avaient roucoulé, roucoulé encore et roucoulé toujours. sauf que...

A Saint Liziers, y a Aélis, la piratesse et Céleste, la ptit Etoile...
Garder son p'tit pull avec le coeur c'est pas super facile avec ces deux là.

Lou' leur avait promis un tour en roulottes, enfin il avait promis à Aélis mais Céleste en avait eu envie, et les adultes avaient acceptés, puis Aélis avait été un brin jalouse, alors Céleste avait préféré ne plus venir pour que finalement la piratesse change d'avis laissant Céleste hésitante et puis en fait...
Bon des histoires de gosses donc !
Au final, les deux sont venues.
La roulotte avait subi un aménagement en conséquence, les nuits de la colombe ont été perturbées, des dessins avaient été accroché à l’intérieur et sur la porte, à la vue de tous, celui de Céleste, représentant trois colombes, Lou’, La Colombe et la p’tite graine… Lou arborait sa couronne du « roy des râles » comme si c’était le Saint Grâal !
Ils avaient aussi lavé Gaius ! ah non Gaius c’est l’vieux… Arthur ! Ah non Arthur c’est le frère… lavé Rature ! le bouc !
Puis il avait fallu dire au revoir, revenir rapidement pour se revenir une nouvelle fois avant un moment qui semblerait une éternité.



[ Castres Castel ettttttt Carca !! ]

Un tavernier bien plus imbu de sa personne que la Colombe sisi c’est possible ! Ne le cherchez plus ! Il est à Castres, d’ailleurs une dédicace spéciale : Pierrick, si tu nous lis, tu as le bonjour de la colombe, ah et elle précise « je te merd’ , à coups de balai » elle parle aussi d’un truc sec, avec du sable et du jus du citron mais je comprends pas tout…

Castel et la rencontre avec un cavalier fou, qui joue du luth, jongle sans les mains et s’envole dans les nuages, le tout sans fumer et réveillé ! Lam ! tu resteras un bon moment dans ses pensées, et tu s’ras sûrement un moment la cause de ses fou-rires

Carca… Un seul mot : Adamet… C’est l’histoire d’un homme, qui n’a jamais été son frère, qui n’a jamais été son ami, jamais été SON homme, Adamet c’est … indéfinissable. La frontière. Il est posé là, en équilibre et en même temps si ancré. Ils peuvent passer des jours et des semaines sans s’écrire, ni se voir et se recroiser comme si de rien n’était. Le temps n’a pas d’emprise sur leur relation. Et il a fallu, encore une fois se dire au revoir, se serrer dans les bras avec pour seule promesse celle de se revoir.



[Plus jolie femme du royaume cherche partie folle d’une troupe ]

Des envies différentes, de la motivation qui s’envole, des rancunes tenaces… Et voilà la troupe qui se scinde une nouvelle fois.
La main de la belle ne lâcherait plus celle de son mari, même si se séparer du roy et sa folie furieuse, de la jolie et son voleur de baisers ne serait pas facile.
Et en effet, c’était compliqué… j’en connais un qui n’a pas fini de morfler de la mauvaise humeur de sa p’tite femme !

Et puis… z’avez d’jà eu un mari possessif ET une meilleure amie du même acabit ?
Bin j’vous l’dit, c’est assez difficile à gérer… Etre au milieu c’est compliqué… La belle avait bien pensé à une garde alterné, après bien sûr avoir tenté de les réconcilier hein…

Encore une fois, leurs routes s’étaient séparées… Chacun sa route, chacun son chemin…

Jamais le royaume ne verra autant de pigeons voltiger !
Lhyra
Non loin des braises éteintes.

Elle s'éveille, engourdie, gelée et se niche quelques instants contre le fou follet endormi. Elle glisse ses jambes contre les siennes, l'entoure de ses bras et niche son visage contre son cou, inspirant son odeur. Un léger sourire effleure ses lèvres tandis qu'elle hésite à le réveiller. Ses pieds froids retrouvent la douce tiédeur des siens, le faisant réagir doucement dans son sommeil. Il s'agite, resserre l'étreinte de ses bras tandis qu'elle lui murmure tout bas un bonjour ensommeillé. Un léger ronflement accueille la rousse qui hésite encore entre se lever, ou prolonger encore cet instant. Quelque part, non loin de là, un oiseau roucoule. Le jour a reprit ses droits. Elle ouvre doucement les yeux, aperçoit quelques rayons dorés venir caresser la chevelure brune du Fol, embrasser son profil qu'elle ne voit pas complètement. Doucement, elle relâche son étreinte et se met sur le dos. S'étire longuement, lâche un bâillement à s'en décrocher la mâchoire et s'assied. Léger va et vient de sa tête pour soulager sa nuque raidit d'avoir dormi à même le sol dans cette nuit glaciale de fin de novembre. Elle se penche, doucement dépose sur la tempe de son aimé un baiser et se lève.

Plus loin, une Ronsson et son Bavard dorment encore. Ils ont veillés toute la nuit pour travailler. Il n'y a pas d'heure pour se montrer valeureux et faire tourner l'économie. Réchauffant ses bras de quelques frottements vigoureux, elle prend la route et s'engouffre dans la forêt voisine. Demain ils dormiront au chaud, à l'abri dans une grange et pourront jouer à nouveau dans la paille odorante. Pour l'heure, elle cherche quelques baies qu'ils pourront manger pour ce matin. Quelques mûres seraient les bienvenues. Et tandis que la rosée se dépose sur ses bottes noires, la renarde s'enfonce profondément dans les bois, perdue dans ses pensées. Elle changeait. Elle avait changé. Depuis qu'elle avait revu Soleil, depuis qu'elle avait fait son choix. Elle s'était comme...endurcie. Elle ne rougissait plus au moindre petit détail. Ne détournait plus forcément les yeux lorsqu'un baiser s'échangeait devant elle. Ne se bouchait plus les oreilles dès qu'un propos scabreux retentissait prêt d'elle. Les cherchait même. Les provoquaient. Se rebellait dès qu'on l'agressait, qu'un propos ne lui convenait pas. Commençait à s'assumer. Cette part changeante la terrifiait mais la ravissait également. Certaines fois ça la prenait de court et la laissait aussi surprises que ses acolytes. D'autres fois, il fallait qu'elle se force pour assumer ce côté femme. Cette envie de se plier aux règles en devenant... Plus normale.
Un rayon de soleil traversa le feuillage, lui barra la route. Surprise, elle s'arrêta et observa la beauté de l'instant. Et sans n'y comprendre quoi que ce soit, les larmes se mirent à ruisseler le long de ses joues. Elle changeait. Pour qu'il ne la reconnaisse plus. Elle changeait pour qu'un jour, il détourne le regard d'elle, ne regrettant pas qu'elle l'eut laissée tomber. Mais ce changement la perturbait. Tout comme son absence. Elle ne se faisait totalement ni à l'un, ni à l'autre. Continuant de revoir son visage à chaque rayon surprise. Parfois elle se surprenait à guetter les entrants en taverne, se reprenant aussi vite que cela l'avait prise.
Reculant doucement, elle inspira profondément et se retourna, retrouvant son Fol qui lui appréciait son changement. Qui ne cessait de l'aimer. Qui était toujours là. S'essuyant les joues, elle espéra qu'il fut toujours allongé pour venir se blottir contre lui.

Tout en avançant, elle songea à cette nuit. Aux cris. Aux coups échangés. Cela se passait si vite. Trop vite la plupart du temps pour qu'elle comprenne réellement ce qui s'était passé.
Se terrer. Guetter. Attendre. Écouter. Bondir. Frapper. Voler. Se barrer. Avaient-ils remarqués qu'elle ne frappait pas fort? Se contentant d'effleurer les victimes malheureuses qui tombaient sous leurs mains.... Le brigandage. Elle n'aimait pas vraiment ça. Mais il lui avait dit. C'est pour le bien de l'économie. Sans brigands, pas de maréchaux. Sans brigands, pas de viandes achetées aussi pour la force... Et d'autres choses du genre qu'elle a oublié. Alors oui. Elle avait gagné un peu de pain. Un poisson. Une petite échelle. Et quelques piécettes, insuffisantes pour qu'elle puisse s'offrir sa robe d'or. Mais non seulement elle détroussait des gens, mais en plus, elle se retrouvait maintenant avec trois échelles invendables. Elle soupire, secoua la tête, et rejoignit la clairière au pas de course. Ils s'étaient réveillés. Souriant, elle alla s'asseoir prêt du Fol, se nicha contre lui, et comme si de rien n'était, reparla de carottes, de truie... Se faisait faim d'un coup....

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Andrea_
[ Parce qu'on regarde le même ciel ...]


Un réveil en sursaut, une mèche de cheveux collé sur mon front, le visage en sueur, et la gorge nouée.
Merci la nuit, de peupler mes courts instants dans les bras de Morphée de leurs visages. Merci mon corps de me réveiller ainsi.
Vous connaissez cette sensation qui vous empêche de respirer, qui vous prend aux tripes à vous donner mal au ventre? la sensation de pleurer alors qu'à part brûler vos yeux rien ne se passe ? Vouloir hurler mais ouvrir la bouche et être incapable d'émettre le moindre son? Avoir l'impression d'étouffer, respirer un grand coup et pourtant suffoquer?

Parce que c'est plus difficile que je le pensais, parce que Louis est mon soleil mais qu'on a aussi besoin de nuages, parce que ce soir, je n'arrive pas à dormir et que j'ai décidé de prendre l'air, j'ai besoin, j'étouffe ... je suis sortie en enfilant simplement la première chose que j'ai trouvé...
Parce que je suis fatiguée, que je n'ai plus l'envie, plus la force, je me suis posée.
Parce qu'il fait froid, que la lueur des flammes ne se reflète plus dans mon regard, parce que je n'ai pas ri depuis un moment, je me suis allongée.
Parce que le ciel représente à lui toute seul toute l'immensité de l'infini, parce que ce soir il est sans nuage, que le soleil dort et que je suis seule, je me sens toute petite.

Il est tellement facile de vivre avec des " si", tellement simple de se parer de sourires de facade. Personne ne voit... Personne ne voit ? Personne ne voit !
Je regarde ce ciel... Est ce qu'ils font pareil? Est-ce qu'il se perd dans la chevelure de Bérénice ? est-ce qu'elle observe Céphée ? Est-ce qu'elle compte combien d'étoiles pour Cassiopée? est-ce qu'Hercule se reflète dans sa nouvelle épée ?
Est ce que du fin fond de la forêt il regarde ?
Est ce que sur ses remparts il observe ?
Est ce qu'elle s'est endormi dans ses bras en fixant Ael ?
Et ma ptite Etoile...

Nos horizons sont différents... mais le ciel lui... c'est le même pour tous. Est ce qu'ils voient combien Sirius est resplendissante ? Est ce qu'eux aussi à ce moment précis, pensent à moi?

Peut être que j'aurais du gueuler un bon coup, réfléchir, me battre pour tout avoir. Comment j'ai pû penser, comment je peux penser vivre sans eux...
Je reste un long moment, immobile, à même le sol, les yeux dans le vide, j'ai cessé de fixer les étoiles lorsqu'enfin les larmes ont commencé à couler.

Trop de tout, pas assez de rien.
J'aurais aimé avoir plusieurs vies. J'aurais voulu en avoir plusieurs pour les vivre toutes à fond. Mais je dois me contenter d'une seule faite de choix et de contraintes.





[Parce qu'on peut se toucher et être si loin...]


Je suis incapable de dire combien de temps j'suis restée là. Assez pour que le feu s'éteigne, assez pour que le froid du sol me gèle de l'intérieur, assez pour que je n'ai plus de larmes, assez longtemps donc.
Je me redresse, et assise en tailleur j'observe ce petit bout de ventre qui brille sous la lune. A trop penser, j'en étais venue à oublier qu'il était là. Qu'à l'intérieur un p'tit bout de nous vivait. Du bout du doigt je dessine sur ma peau, je réalise...
Un sourire se dessine lentement, et je reste encore un instant au frais, à regarder ce que je n'avais pas encore pris le temps de voir. Bientôt nous serons trois. Et je comprends soudain que Ryx avait raison. Cet enfant ce n'est pas une chaine, c'est une continuité de nous. Un p'tit être à part entière. Qui n'a rien demandé...
Un soupir arraché et je décide de rentrer.
Complètement frigorifiée je laisse glisser ma cape au sol et m'allonge face a mon brun.
Je caresse son visage, passe ma main dans ses cheveux, effleure l'ovale de son visage d'un doigt qui meurt sur ses lèvres.
Si près... Si loin...
Il me manque ! Lui, plus que les autres.
J'aimerais lui hurler, j'le ferais qu'il n'entendrait pas...

Ses silences me pèsent. Je n'oublie pas, j'entends et je comprends même ce que me dit sa petite, il est lui, comme je suis moi et tu es toi blablabla...
Il est beau, -et j'suis objective-, je l'admire et même s'il est bourré de défauts, c'est pourtant lui que j'ai choisi.

On s'est fait la promesse de tout se dire, surement ce qui nous porte tord parfois. Peut être que nos silences, les non-dits, les remords, les rancoeurs sont en train de nous bousiller cette fois.

S'il savait... Si un jour j'osais, est ce qu'il resterait ? Est ce qu'il comprendrait ?
Est ce que rien qu'une fois dans sa vie il ne se remettrait pas en question, pour simplement admettre que le problème est ailleurs?
Est-ce qu'il caresserait simplement l'idée que c'est plus fort que moi ?
Est-ce que j'ai le droit de lui dire qu'il me fait du mal ? que je suis pas d'accord avec lui? Que moi aussi j'lui en veux?
Est-ce que j'suis capable de tout lui dire sans crier, et avec les bons mots? Est ce qu'il y a seulement des bons mots pour ça ?

Moi qui ai toujours quelque chose à dire, je suis, face à lui, muette. La crainte de le décevoir est bien trop grande, mais à continuer ainsi, je meurs a petit feu ...

Une main qui aggripe son bras comme si ma vie dépendait, mon souffle caressant sa nuque, et de ma voix qui se confond en excuse avant même d'avoir parlé, un murmure dans la nuit :
Lou...
Amblypyge
[Un tour de manège]


La tête à l'envers, le coeur en l'air ou peut être l'inverse, le coeur à l'envers et la tête en l'air. Toujours est-il qu'elle a du mal a savoir ou elle en est la jolie brune.

Castelnaudary, Carcassonne, Castelnaudary, Toulouse, Castelnaudary, Castres, Castelnaudary, Carcassonne.
Elle tournait en rond depuis des semaines.

tourne, tourne, tourne.........................

Où sont passé les projets d'aller plus haut, plus loin? Certains ont du mal interpréter ça. Ils veulent aller plus loin en restant sur place, plus haut en étant reconnus.
Où sont passé les projet d'aller dans le nord!?!
Foutu groupe qui change sans arrêt d'avis!
Foutu groupe qui tourne en rond!
Foutu groupe qui veut pas se séparer!

Elle bat les branches qui lui font face de son épée en avançant sans même regarder ou elle va, s'éloignant du sentier.

Et que c'est dur de laisser une moitié s'en aller, fichue Colombe! Il a fallu rencontrer une pâle copie d'elle pour qu'Ambly s'en aperçoive.
Elle lui manque atrocement...
Sa colombe qui ne veut plus lui parler, qui ne veut plus lui dire ce qu'elle ressent, qui semble ne plus avoir besoin d'elle. Ambly aimerait la serrer dans ses bras, lui dire combien elle compte, qu'elle est là, qu'elle peut toujours l'écouter. Elle aimerait savoir ce qui la retient. Lui dire que c'est pas parce qu'elle ne s'entend plus aussi bien avec Track qu'elle ne peut pas lui parler, lui faire des reproches même... Elle préférerait, plutôt que ce silence... Peut être est-ce sa faute aussi... froide? Peut être est-ce aussi à elle de briser le silence. Ouvrir une nouvelle brèche dans ce mur de glace.

Une ronce vient lui érafler le visage, laissant une estafilade rouge carmin sur sa joue. Elle s'en moque. Elle continue sa route, battant les branchages.

Elle se sent honteuse. Honteuse de se sentir malgré tout heureuse, loin des autres, même en l'absence de son amie. Elle est bien avec les fols. Elle est radieuse avec son voleur de baisers. Elle s'amuse, se délecte chaque nuit du butin rapporté même s'il n'est pas aussi important qu'espéré, même si à côté d'eux, certains ont remporté un sacré pactole. Ca lui avait manqué.... donner des coups, sans réfléchir un seul instant au mal qu'elle peut faire à celui qui se trouve sous le bâton ou sous la menace d'une lame, là, pointée sur la carotide... Ressentir, les battements affolés du coeur de ses victimes, les entendre presque résonner dans sa tête, sentir l'odeur de leur peur, de leur crainte lui chatouiller les narines. Instant jouissif de domination sur l'autre.

Il n'y a plus de branches à couper, plus de branches pour lui barrer la route. Elle est revenue à son point de départ. Elle a tourné en rond encore une fois.

Elle lui manque, elle veut s'en aller loin d'ici, elle veut pas la laisser, elle veut les laisser, elle a besoin d'eux, elle veut marcher loin, elle veut rester près d'eux, elle a besoin de voir d'autres horizons, elle lui manque.

Et elle court retrouver son homme, parce que lui, lui fait tourner la tête, l'étourdie à en perdre la raison et ce manège là, elle l'aime. Elle court dans ses bras qui la serrent, qui la soulèvent et qui la font tournoyer dans les airs.

Tourne, tourne, tourne...................

Ses bras dans lesquels elle se sent bien, ses bras rassurants, protecteurs, dominateurs. Ses bras dans lesquels toutes ses pensées emmêlées, tous ses sentiments qu'elle n'arrivent pas à exprimer, qu'elle n'arrivent pas a percevoir, tous ses sentiments qui tourbillonnent en elle, dans ses bras, toutes les émotions qu'elle ressent, toutes ses sensations, ne sont que pur plaisir.
Et elle profite de cet instant parce qu'elle sait que loin de son étreinte, elle devra encore faire le tri dans ses idées. Tri qu'elle n'arrivera pas à faire. Remettre de l'ordre dans sa tête, elle s'y efforce mais ça lui parait presque impossible. Lorsqu'elle pense savoir, une émotion lointaine revient au devant, elle est prise au piège dans ce grand foutoir, dans ce grand manège...
Il la transporte... Elle voit du bleu, de la tendresse, du vert, de l'espoir, du rouge, de la passion, du blanc, de la sincérité, du jaune, de la joie, du rose, de l'amour, du orange, du risque... Elle profite... Légère dans ses bras, il la transporte, elle vole, elle s'évade... Ailleurs. Uniquement avec lui.
Bossuet
On croirait que le vent tombe à mesure que l'automne endort la terre, la bordant d'un tapis de feuilles rousses et ocres comme d'une couverture épaisse. La terre s'endort et pourrit, humide des pluies fréquentes, les arbres se dénudent pour prendre leurs poses figés, comme autant de cadavres de pierre. Le froid chaque jours plus mordant s'emploie à s'infiltrer partout sous la peau des quelques vagabonds courageux qui se refusent encore à être sédentaires.

Je me réveille avec les odeurs de paille encore sèche grâce à tout les efforts des fermiers pour garder leurs réserves à l'abri de la moisissure et de la vermine. J'ouvre les yeux, contemplant non sans une certaine fierté le nid creusé la veille, couvert de couvertures de laines rêches mais chaudes, bien à l'abri sous la toiture de la grange qui nous aura servit de refuge. Je regarde un instant ma compteuse endormie. Ses cheveux roux viennent se mêler au brins de pailles. J'en ôte une mèche de sa joue rougie par le froid pour voir si elle dort encore. Elle en a l'air. J’en ôte un autre de ma bouche en souriant.

Je l'emmitoufle dans les couvertures, lui offrant la mienne par la même occasion. J'attrape mes vêtements et me lève furtivement pour les enfiler et sortir du lit conjugal improvisé.



La ville est encore endormie. Seuls quelques lève-tôt, livreurs ou voyageur de le départ ou l'arrivée, ou couche-tard encore debout, ivrognes et fêtards increvables, ou patrouilleurs du guet pressés d'en finir avec leur nuit de garde. Narbonne est plutôt animée, comparée à quelques trous perdus traversés ces dernières semaines.
Bien sur ils manquent tous, mais après tout, je suis heureux là, ma renarde à mes cotés qui chaque jour me surprend un peu plus, si désarçonnante et intrigante, mais en même temps si entière, si spontanée qu’elle m’inspire plus que jamais. Et la Jolie, bien nommée, sortant peu à peu de son mutisme, comme si la froideur de l’automne et la chaleur douce de la bière la réveillait. Bien sur, ils manquent tous, surtout la colombe dont les sarcasmes donnent tout son goût à l’alcool des tavernes. Mais je suis heureux. Traitez moi d’optimiste béat, d’ingénu, d’idiot peu ambitieux, ou même de fol, rien n’y fera. Une renarde souriante, un terrier douillé chaque soirs différent, des projets un peu fous et une bonne bière pour se donner du cœur à l’ouvrage me suffiront bien!

Je continue ma route dans la ville presque déserte, me dirigeant vers le marché. J’arriverais bien à chiper une ou deux couvertures de laine bien chaude, parce que tout bien douillé qu’est notre terrier, on se pelle les cagneux en cette saison. Même Narbonne.
Amblypyge
[Parce que ce sont les minutes de joie qui font le bonheur…]

Combien de minutes faut-il ?

Elle est heureuse. C’est ce qu’elle se répète sans arrêt et elle en serait presque convaincue. Mais ce soir…… Ce soir, elle craque.

Vous connaissez cette sensation de solitude qui pèse sur vous et qui vous plombe... Pourtant elle n’est pas seule. Ils sont la. IL est là.

La bruine commence à tomber alors qu’elle laisse la trace de ses pas lourds dans la neige. La gorge se serre, elle peine de plus en plus à avancer. Ses jambes sont comme parcourues par de faibles et longues décharges électriques. Elle s’arrête et se laisse tomber à genoux. Ses doigts tremblants plongent dans la neige et se crispent.

Elle aimerait qu’Elle soit la. Elle ne peut pas pardonner, pas encore…. Mais qu’est ce qu’Elle lui manque ! Elle comprendrait. Elle comprendrait… Elle comprenait, Elle savait. Ces mots là n’auraient jamais franchi ses lèvres. Et ce soir, Ambly ne serait pas là à s’abandonner sur le chemin. Parce que les minutes données lui auraient suffit. Parce qu’elle n’aurait pas pensé à vouloir plus….

La bruine se change en pluie et quelques gouttes viennent ruisseler sur son visage accompagnant les perles salées qui s’échappent de ses yeux. Ses poings agrippent la neige, s’élèvent, se tournent et s’ouvrent. Les doigts s’écartent et la neige devenant liquide se meut à terre. Ses mains viennent alors rejoindre son visage et le cache pour enfin laisser échapper les sanglots.

Quelques mots ont tout changé. Ce soir, elle aurait voulu plus. Plus ? Juste une minute ou deux….Parce qu’elle en avait besoin. Troquer le rien contre une minute ou deux………..

Elle reste un moment à sangloter avant de renifler un peu, s’essuyer les yeux, les joues de ses mains encore humides. Elle regarde le chemin faiblement éclairé par la lueur de la lune cachée derrière les nuages. Ca va passer…. Elle se relève et reprend la route. Ca passera……….
Le_g.
Il ne dit rien, il s'efface dans le silence, il est le même pourtant, riant avec les amis, chantant, s'amusant, comme si de rien n'était. Et pourtant... Au fond de lui, parfois un regard vague vers l'ouest. Ils lui manquent.

Mais il n'en dira rien, parce qu'il sait que sa femme en souffre, parce qu'il a tenté et qu'il n'en peut plus de toujours penser avoir tord, parce que pour une fois, il n'a pas envie de demander pardon.

Le Gaucher entre deux tours de chants dans une taverne remplie d'Écumeurs, songe aux griffes, aux gibiers de potence, sans regret d'avoir quitté les gibiers, avec un regret celui que les griffes aient disparues. C'était le bon temps, et il a fini par comprendre ce qui avait fait défaut. Un sourire qui s'efface, et renait, alors qu'il garde dans le coeur cette blessure ouverte, avoir perdu son meilleur pote. Il n'a pas vu venir, il n'a pas compris, et ne comprends toujours pas.

Elle a l'adresse de leur campement, elle saura y venir si besoin. Seuls les adorateurs de la déesse Hacherpée seront refoulés. Mais son meilleur pote, la brune, Sa Jolie, oui, même si elle est loin d'être sienne mais celle du brun.

Ils lui manquent...

Mais il n'en dira rien, et n'en montrera rien. Le silence sur cette peine et cette douleur, quand il préfèrerait recevoir encore une gifle de la jolie et qu'ils se battent comme des chiffonniers, que le silence.

Pour sa femme, il tente de se montrer heureux, et puis, il y a des petits bonheurs, comme l'arrivée de sa frangine, La Petite. Il aurait voulu lui présenter La Jolie, Le Roy et les autres des griffes. Peut-être un jour...

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Andrea_
[ Apprendre à vivre sans, n'est pas le meilleur moyen de s'en passer ]



La nature à repris ses droits, la neige recouvre désormais le sol, m'obligeant à m'habiller chaudement pour mes escapades nocturnes. Celles que je ne m'octroie que lorsque tout le monde est couché. Mon p'tit moment rien qu' à moi.

Marcher, sans trop s'éloigner, tourner en rond même, s'amuser à marcher au même endroit, superposer mes pas pour n'avoir qu'une seule marque.
Marcher, pour ne pas mourir de froid...
Marcher, et s'occuper...
Marcher, ne pas penser...

Mais mon esprit va plus vite que moi. Il me rattrape... ILS me rattrapent. Je ne veux pas, je ne veux plus, ma machoire se serre et la cadence s'accélère...

Rentrer, s'occuper...
S'occuper et se coucher...
Se coucher et s'endormir...
S'endormir, et ne pas rêver...




[ "Ce que l'homme ne peut réduire à la parole, il le rêve "*.]



Une autre! une autre! . Elle est motivée notre Colombe, elle est rougie par la chaleur, les vapeurs de l'alcool, le feu, les rires, la joie. Des éclats de rire fusent de tout les côtés, elle se déchaîne et elle n'est pas seule, le Roy vient de leur faire une chanson dont lui seul à le secret s'inclinant en frôlant la compteuse qui devient cramoisie, La Jolie est à plat sur les genoux de Bavard qui lui claque les fesses en prenant la grosse voix, y a même le Rouge qui est accroupi dans un coin de la pièce en gngngnant pour vous dire !

L'gaucher est là aussi, forcément. Assis sur une chaise au coin de la taverne il regarde sa femme qui grimpe sur la table pour personnaliser la toute dernière chanson de son cru, usant de tous ses charmes. Elle respire la joie de vivre et alors qu'elle chante à tue tête et que tous prient pour qu'il ne tombe que de la pluie, elle les observe...

Le poête éperdu murmure des choses à l'oreille sa belle. Le Roy est beau.
Pas de la beauté qu'on voit au premier regard. De la beauté qui vous transperce dès qu'il ouvre la bouche. Ses mots sont une musique même pour La Colombe qui n'a rien d'une poêtesse. Elle hoche d'ailleurs un peu la tête alors qu'elle ponctue sa chanson de mots barbares comme catin, morback, chtouille, c'est une peu l'histoire de la vie de Hyacinthe ça. Elle le détaille, sa toque, qu'il a mis si longtemps à s'acheter, ses chausses à grelots, sa chemise plutôt propre et ses braies rapiécées par une brune.

La folle renarde en toge blanche écoute son brun, qui lui murmure des choses incompréhensibles pour le commun des mortels et porte une sorte de gros marteau à la ceinture, alors qu'elle enquille les verres de bière comme si c'était du jus de pomme, caressant un hérisson répondant au nom de Foldinguo aux épines douces comme de la soie, et.. des ailes blanches comme le sommet des montagnes.

Le rouge - notre glandu- est toujours dans son coin, accroupi, il gngngnante toujours. Il porte sur l'épaule une marque sûrement faite au couteau, une araignée. Une sorte de sceau, allez savoir !

La jolie a repris une position a peu près décente et elle se fait maintenant embrasser par son brun. Collée contre une poutre il lui tient les mains. Elle est belle, ma jolie. Son homme tente de lui faire hurler je n'sais quoi mais elle rit tout ce qu'elle peut. Elle le regarde et ses yeux pétillent.

La Colombe continue d'hurler à tue tête et s'arrête soudain alors que Lou' lui fait signe de s'en aller. La Belle se retrouve dehors sans même avoir compris, sans même avoir pu dire au revoir.



NON !


Mes yeux s'ouvrent sur une touffe de cheveux que je reconnais aussitôt. Cette fois, je n'y blottirais pas mon nez... A cet instant, je le hais.
Je me retourne, remontant la couverture jusque sous mon nez.
Encore un...
Encore un jour sans eux. Un de plus, un de moins...
Encore une larme qui s'échappe... Suivi d'un sanglot.
Encore un rêve...
J'ai beau fermer, ouvrir mes yeux. Du vide, le néant.

Il y a les autres, il y a du monde... Je n'suis pas seule... Mais faudra t-il que je l'hurle qu'on est TOUJOURS seul au final !
Qui est dans ma tête ? Qui n'a jamais entendu parler d'eux ? d'elle ?

D'éclats de rire en intimidation, de sourire en coin en regards de braise, les soirées se suivent et se terminent toutes pareilles. Dans les silences d'une roulotte.
Une Colombe qui se déshabille en silence, qui ne plaisante plus qu'avec quelques rares écumeurs autour d'un verre qu'elle savoure malgré son gout amer.
Peut-on vivre dans les souvenirs ? Le corps peut-il continuer d'avancer en laissant sur place un esprit allourdi de chagrin ?
Les filles de la nouvelle troupe sont systématiquement comparées au souvenir d'une brune qui ne veut pas s'effacer, les hommes n'auront jamais l'inspiration nécessaire pour faire naître autre chose qu'un simple " bonjour la Colombe"à leur arrivée.

Si l'on pouvait oublier, le ferait-on ?
Donnerais-je tout ce que j'ai pour ne plus rêver d'eux? Donnerais-je tout ce que j'ai pour un seul instant avec l'un d'eux? Arriverais-je à lire dans son regard autre chose que de la haine ?

Le Roy, même s'il vient peu vient de temps en temps, amenant avec lui sans le savoir un peu de lumière qui manque tant à la Colombe.

Mais elle est où, ma Jolie ? Que fait elle? avec qui? Pourquoi ces silences ? Pourquoi cette lettre...


Encore un soupir, avant de fermer les yeux, alors que mon esprit tout entier réclame la paix. Rongée... par la culpabilité, par le chagrin, par les souvenirs. Rongée aussi de voir mon brun impassible, avoir envie de lui crier au visage des choses horribles, le secouer, lui hurler ma haine, ma tristesse, parce que c'est le seul à être là.
Ce n'est pas plus sa faute que c'est d'un autre, c'est la faute d'un groupe, un problème énorme de communication, mais lui il est là, et il ne pourra pas toujours contenir ma rage.

Je n'ai pas pu choisir, je n'ai pas su choisir et je suis là. Mon corps est là, ma tête est ailleurs.
Et plus le temps passe, plus mon esprit s'éloigne. Tout est remis en question, sans cesse. Ses propositions sonnent comme des ordres, ses refléxions comme des invitations à partir et ses silences ne font que résonner les absences des griffes...


Et s'il était temps de choisir ? S'il suffisait d'un silence, ou d'un mot de trop pour tout quitter... Si le seul dans la confidence était en fait le seul à me comprendre. Si je m'étais menti à moi même...
Avec des Si on refait le monde, je l'ai bien compris.
Incapable d'appliquer moi même ce que je prêche aux futures recrues...





Il paraît que ta vie est tracée, que ton destin est écrit, et que tu n'y peux rien.
As-tu envie d'être un mouton ?
As-tu envie de subir les foudres d'un Dieu que tu ne verras qu'après ta mort ?
Si je te dis, que JE suis la main du destin et que je te donne l'opportunité d'avoir la main mise sur ta vie, me suivrais-tu ?
Qu'as tu à perdre, sachant que de toute façon tu perdras tout un jour?
Il est temps de voir plus loin et plus haut...

La Colombe



Si je recevais ce pigeon, maintenant, je partirais...

Je partirais me perdre dans les mots d'un Fol, me noyer sous les éclats de rire d'une bien nommée Jolie. A genoux je m'excuserais, le ventre noué de ne jamais être pardonnée, d'avoir mal jouée ma vie à la loterie, d'avoir eu l'impression de gagner le gros lot alors qu'en fait, l'argent ne fait pas le bonheur.

Sourire aux autres, prendre moins part aux choses, s'éloigner doucement pour pouvoir s'éclipser en silence ou se réunifier.

Qu'ils rangent leur fierté à la con et qu'on nous réunisse.

Mon corps parcouru de sanglots se retourne et un regard déterminé se penche vers un brun que je ne reconnais plus. Est-ce qu'il sait combien je lui en veux, pourquoi il ne dit rien, il ne fait rien. Plus aucun son ne sortira de ma bouche. Je ne suis plus triste, je ne suis plus en colère, je ne suis plus rien. Je ne suis qu'un corps qui attend son âme. Il ne voit pas ce qu'elle seule aurait compris sans mot...


Plus rien n'a le même goût lorsqu'on est séparé...



Encore un soupir, avant de me rendormir... pas de rêves... pas de rêves ou juste son regard...





* Citation de Rina Lasnier
Lhyra
Aimer....

Aimer. S'abandonner. Sans cesse. Avec tendresse. Ou haine. Et coups. Aimer jusqu'à en souffrir. Jusqu'à ce que le cœur se déchire, que le souffle se brise, que les genoux flanchent. Aimer et avancer. Les yeux fermés.
Aimer à en crever. A être brisée. Cassée. Baisée. Détruite. Parce que chaque minute loin de l'autre est insupportable. Parce qu'il est l'oxygène qui circule dans son sang. Qu'il est la pulsion qui fait battre son cœur. Parce qu'il est l'Image. L'unique. Celle qui ne quitte plus le crâne de la rousse, logée, encrée derrière ses paupières à chaque fermement. Parce qu'il a su trouver sa place et remplacer l'amour d'un autre. Parce qu'il a su apaiser son âme. Parce qu'il a claqué la porte à ses cauchemars à coups de caresses, de baiser sur le nez, de soupirs, de mots, d'amour. Aimer parce qu'il est lui. Tout simplement.

Assise dans la charriote, enveloppée de sa couverture, elle observe la neige tomber silencieusement et recouvrir délicatement les branches mortes des chênes environnant. Le silence l'enveloppe et la berce doucement. Réconfortant, apaisant. Quelques frissons remontent sur ses bras qu'elle replie contre elle. Et les secondes passent.
Ne pas savoir où il est à l'instant même. Et ne pas s'en faire. Ne pas avoir à se poser la question. Ne pas douter une seconde de lui. Pour une fois être même rassurée de son absence, parce qu'elle sera suivit irrémédiablement de leurs retrouvailles. Un sourire étire les lèvres de la rousse. Elle est heureuse. Vraiment heureuse. De ce bonheur qui vous cloue sur place sur les routes, qui vous fait lever les yeux au ciel, savourer les rares rayons du soleil hivernal, inspirer profondément l'air glacial et vous fait reprendre la route avec le sourire aux lèvres. De ceux dont on ne peut plus se passer sous peine de mourir, de s'éteindre à petit feu. Elle est devenue accro, droguée au bonheur, à l'amour, à son odeur, à ses bras. Et ne les échangeraient pour rien au monde.

Pourtant tout n'est pas parfait. Le royaume bien que petit est chaque jour beaucoup plus grand aux yeux de Lhyra, tandis qu'elle s'éloigne des uns, s'approche des autres. Elle tient le coup. Parce qu'on s'habitue à tout. Parce qu'elle a du s'habituer tôt à la douleur. Celle ci ne la dérange plus. Elle la retrouve chaque fois comme une vieille amie qu'elle loge jalousement dans un coin de son être, qu'elle ne partage avec personne, et qui s'amuse à flirter avec la joie vibrante qu'elle éprouve lorsqu'elle fait l'amour à son Fol. Mais bien que folle, Lhyra est loin d'être naïve. Alors certes, elle n'a pas les mots qu'il faut, s'y prend mal. Mais elle sait. Lhyra sait toujours tout. Et bien qu'elle parle souvent un peu trop, elle observe. Et constate. Les silences répétés. Les sourires qui se font plus rares. Les regards dans le vague, la porte fixée avec attention.
Le coloré de demander l'autre jour pourquoi elle comptait. Parce qu'il le faut. Parce qu'elle a besoin de repères. Parce que sans cela elle ne serait plus Lhyra.
Et savoir bien qu'elle lui ai dit non hier, que la Jolie ne Ronssonne plus comme avant. Que même si elle dit qu'elle est heureuse avec eux, elle ne le sera jamais complètement dans cette situation.

Songer à eux. Imaginer la douleur que ressent son amie qu'elle veille de façon maladroite, même si elle n'aime pas ça. Savoir qu'elle doit se sentir prise dans sa propre toile. Suivant une route tracée dont elle voudrait pouvoir s'éloigner pour retrouver son oiseau à elle, comme Lhyra s'en va retrouver le sien. Persuadée d'avoir le contrôle des choses, mais sentant peu à peu éloigner le fil conducteur de sa vie. Et manquer d'air.
Songer à eux. A elle beaucoup, qui lui avait écrit. Qui lui avait demandé de venir retrouver un Fol conquit. Celle qui avait su que Lhyra et le Roy était fait pour être ensemble. Qui riait chaque minute qui soit, pour le plus grand plaisir de tous, entraînant la troupe dans sa bonne humeur. Songer à lui. Qui avait mit du temps à l'accepter, la repoussant comme on repousse un chien galeux, avant de se rendre compte finalement qu'aucun danger ne l'attendait au tournant. Qui s'y était fait. Lentement, mais sûrement. Et aux claques qu'elle avait rêvé de lui donner pour qu'il ouvre les yeux.
Songer à lui aussi qui l'avait traité de morue pour commencer. Et qui avait fini par la faire rire, rire à en pleurer. A ses manières incongrues, à ses poils roux recouvrant deux fesses rondes et pâles.
Songer que parfois, ils lui manquaient tous les trois. Mais qu'ils étaient tellement nombreux à lui manquer qu'elle ne pouvait gérer qu'un problème à la fois.

Seulement. Les cinq autres voyagent ensemble. Pour Lhyra. Pour qu'elle retrouve ses amis. Sa famille. Sa première famille qui s'était aujourd'hui agrandie avec eux. Et les en remercier de tout cœur pour ça. Savoir qu'ils n'étaient pas prêts de les retrouver, les autres. De leur pardonner. Mais voir dans le regard d'une brune que l'envie est là. Et ce malgré son non. Alors attendre. Et patienter. Qu'un jour elle puisse lui rendre la pareil. Qu'elle ramène la Jolie à sa Colombe. Qu'un jour le duo se reforme et que les cœurs se ressoudent.
Parce qu'elle l'aime sa Ronsson, même si elle ne lui montre pas comme l'oiseau l'aurait fait.

Aimer. Et pardonner. Peut être. Un jour. Pour eux. Pour eux deux surtout. Oui. Surtout pour eux.

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