Le_g.
En cachette de sa femme, chose pas si simple à faire, quand on partage tout, nuit et jour, tout le temps, il arrive à se poser pour rédiger une missive particulière. Il tente de dire avec les mots, ce qu'il ressent. Pas évident, même pour un troubadour, de trouver parfois les mots justes. Au pire, la missive restera sans réponse, comme la dernière qu'il a envoyée.
Citation:
La Jolie,
Tu me manques. Oui, je parle encore de moi, égoïstement. Parce que là, j'ai envie, besoin même, de te dire ce que je ressens. Et oui, encore une fois, je vais revenir sur le passé.
Tu es pour moi, plus que beaucoup. Tu es celle par qui j'ai connu ma femme, tu es celle qui m'a poussé pour les griffes, lorsque tu as monté le groupe. Tu avais raison. Bon, mon caractère de chieur fait que j'ai, comme d'habitude, poussé le bouchon un peu trop loin, même si je m'appelle pas Maurice. Beaucoup trop loi ? Bon d'accord, carrément vachement beaucoup trop loin. Pas simple de devoir le reconnaître.
Tu as monté les griffes, avec nous. On y était bien, tous ensemble, jusqu'à une certaine arrivée. Je me suis senti mal, frustré, de ne pas avoir le droit d'être reconnu pour ce que je suis. Là, tu vas vouloir penser à mon égo, et bien détrompe-toi. Je n'ai pas un égo surdimensionné. Je suis juste moi, et je n'aime pas qu'on me manque de respect. C'est la chose qui m'a frustré le plus, chez les gibiers. J'ai tenté de faire abstraction, d'accepter qu'on m'appelle l'inconnu ou l'attrackpé, ou par des noms tous plus ridicules les uns que les autres. J'ai tenté de supporter qu'on appelle ma belle : Vilaine, ou toi : Ronsson. Mais je n'en pouvais plus.
Alors oui, je ne me sentais plus à ma place. Pas parce que je ne pouvais pas décider, je ne le fais pas plus aujourd'hui, mais parce que je n'avais plus le droit d'être moi. Tout simplement parce qu'une personne avait décidé de nous donner des surnoms à sa convenance. Dès que je râlais, on me faisait une réflexion, pourtant, ça fait partie de moi, et avant, ça vous faisait plutôt rire, vous saviez tous que ça passerait, avant que ça ne reprenne. Quand je ne râle pas, c'est que je ne vais pas bien. J'ai aussi tenté de le dire, qu'elle manquait de respect envers les autres, mais j'étais le seul à le penser. Je suis toujours le seul, a priori, à trouver cela irrespectueux.
Lorsque j'ai voulu proposer des surnoms pour lhyra, c'est elle qui a choisi d'accepter que je puisse l'appeler feufollette, refusant que je l'appelle Roussette. Là encore, j'avais tenté de dire que ce n'était pas très juste, mais encore une fois, on m'a donné tord.
Je ne dis pas que je n'ai pas tord, je n'en sais rien en fait. Juste que parmi les gibiers de potence, je ne me sentais plus à ma place, parce que je n'avais plus le droit de m'exprimer sans que ça fasse un foin de tous les diables, alors que je n'étais que moi-même.
Tu vois, je parle beaucoup de moi, je te l'ai dit, c'est très égoïste. C'est parce que je voulais te faire comprendre mon malaise chez les gibiers. Il est né là. Il m'en a fallu du temps pour réaliser. Maintenant, les erreurs, on en fait tous, et je sais reconnaître les miennes. Même si cela prend un peu de temps. Beaucoup ? Rhooo ! T'exagères. Bon oui, beaucoup.
La Jolie, tu me manques, et j'aimerais pouvoir te faire la bise, te serrer contre moi, comme avant, en tout bien tout honneur hein ! Te prendre dans mes bras, toi, mon meilleur pote. Celle qui n'est pas ma soeur, ni mon amie, mais juste mon meilleur pote.
J'espère que tu comprendras par ces quelques lignes, le malaise que j'ai pu ressentir. Il est toujours présent. Il ne s'efface pas. Les griffes me manquent, celles qui étaient à Castillon... On riait, on s'amusait, et cela aussi me manque.
Et puisqu'il faut le dire : Je t'aime.
Tu sais, j'aimerais que tu viennes à notre campement, mais je ne te forcerai pas. Pour ma part, je suis toujours le même. Ours grognon, à pas trop emmerder au réveil, râleur, et actif. Et toi ? Toujours aussi solitaire ? Ton brun, il te fait toujours patienter des heures ? J'espère que non, et qu'il est un peu plus présent.
Track.
Tu me manques. Oui, je parle encore de moi, égoïstement. Parce que là, j'ai envie, besoin même, de te dire ce que je ressens. Et oui, encore une fois, je vais revenir sur le passé.
Tu es pour moi, plus que beaucoup. Tu es celle par qui j'ai connu ma femme, tu es celle qui m'a poussé pour les griffes, lorsque tu as monté le groupe. Tu avais raison. Bon, mon caractère de chieur fait que j'ai, comme d'habitude, poussé le bouchon un peu trop loin, même si je m'appelle pas Maurice. Beaucoup trop loi ? Bon d'accord, carrément vachement beaucoup trop loin. Pas simple de devoir le reconnaître.
Tu as monté les griffes, avec nous. On y était bien, tous ensemble, jusqu'à une certaine arrivée. Je me suis senti mal, frustré, de ne pas avoir le droit d'être reconnu pour ce que je suis. Là, tu vas vouloir penser à mon égo, et bien détrompe-toi. Je n'ai pas un égo surdimensionné. Je suis juste moi, et je n'aime pas qu'on me manque de respect. C'est la chose qui m'a frustré le plus, chez les gibiers. J'ai tenté de faire abstraction, d'accepter qu'on m'appelle l'inconnu ou l'attrackpé, ou par des noms tous plus ridicules les uns que les autres. J'ai tenté de supporter qu'on appelle ma belle : Vilaine, ou toi : Ronsson. Mais je n'en pouvais plus.
Alors oui, je ne me sentais plus à ma place. Pas parce que je ne pouvais pas décider, je ne le fais pas plus aujourd'hui, mais parce que je n'avais plus le droit d'être moi. Tout simplement parce qu'une personne avait décidé de nous donner des surnoms à sa convenance. Dès que je râlais, on me faisait une réflexion, pourtant, ça fait partie de moi, et avant, ça vous faisait plutôt rire, vous saviez tous que ça passerait, avant que ça ne reprenne. Quand je ne râle pas, c'est que je ne vais pas bien. J'ai aussi tenté de le dire, qu'elle manquait de respect envers les autres, mais j'étais le seul à le penser. Je suis toujours le seul, a priori, à trouver cela irrespectueux.
Lorsque j'ai voulu proposer des surnoms pour lhyra, c'est elle qui a choisi d'accepter que je puisse l'appeler feufollette, refusant que je l'appelle Roussette. Là encore, j'avais tenté de dire que ce n'était pas très juste, mais encore une fois, on m'a donné tord.
Je ne dis pas que je n'ai pas tord, je n'en sais rien en fait. Juste que parmi les gibiers de potence, je ne me sentais plus à ma place, parce que je n'avais plus le droit de m'exprimer sans que ça fasse un foin de tous les diables, alors que je n'étais que moi-même.
Tu vois, je parle beaucoup de moi, je te l'ai dit, c'est très égoïste. C'est parce que je voulais te faire comprendre mon malaise chez les gibiers. Il est né là. Il m'en a fallu du temps pour réaliser. Maintenant, les erreurs, on en fait tous, et je sais reconnaître les miennes. Même si cela prend un peu de temps. Beaucoup ? Rhooo ! T'exagères. Bon oui, beaucoup.
La Jolie, tu me manques, et j'aimerais pouvoir te faire la bise, te serrer contre moi, comme avant, en tout bien tout honneur hein ! Te prendre dans mes bras, toi, mon meilleur pote. Celle qui n'est pas ma soeur, ni mon amie, mais juste mon meilleur pote.
J'espère que tu comprendras par ces quelques lignes, le malaise que j'ai pu ressentir. Il est toujours présent. Il ne s'efface pas. Les griffes me manquent, celles qui étaient à Castillon... On riait, on s'amusait, et cela aussi me manque.
Et puisqu'il faut le dire : Je t'aime.
Tu sais, j'aimerais que tu viennes à notre campement, mais je ne te forcerai pas. Pour ma part, je suis toujours le même. Ours grognon, à pas trop emmerder au réveil, râleur, et actif. Et toi ? Toujours aussi solitaire ? Ton brun, il te fait toujours patienter des heures ? J'espère que non, et qu'il est un peu plus présent.
Track.
Il ne relit pas, le premier jet, c'est ce qui compte, même s'il y a des redites, des confusions, et même si ce n'est pas clair. Elle comprendra, elle a l'habitude qu'il sache pas parler, dès que ça devient un peu trop personnel, enfin, normalement. Il plie le parchemin, et l'envoie.
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