--L_alchimiste
Un lourd silence sétait installé dans le lieu.
Silence noir. Les ténèbres. Paupières closes. Tout avait commencé là. La peau dElissa qui sétait bouffie ; grise, plus que blanche. Leau, cétait pareil : la vie de Margot avait commencé en noir. Le tétanos dAlionor. Thanatos. Lobscurité, un phare que lon perd. Constant, toujours noir. Aucun espoir. Perdue. Cétait avant de trouver Dieu. Le charbon, la Cathédrale de Narbonne en flammes. Les murs noircis, les poutres brûlées. Calcination. Mort de Dieu. Phénix.
Silence blanc. Elle avait toujours été en blanc. Blanc pour Elissa et mort-eau. Pour Apolon et mort-fer. Pour Ayla et mort-air. Pour sept Ysengrin et mort-feu. Elle navait jamais été si chair quen blanc.
Presque toujours. A trois trop courtes périodes de sa vie, elle navait pas porté le blanc.
En enfance, en douceur. Quand Elissa vivait.
Les quelques jours de bonheur auprès de Valandil ; avant de savoir, pour Louis. Avant de savoir sa prison.
Après la naissance de Jaime. Comme son aïeul. El Desdichado. Le petit Jaime aussi était déshérité. Au fond, cétait un Appérault ; et il était aveugle. Il navait rien pour lui. Elle avait porté la couleur, oui
Mais le blanc, plus que tout. Les pétales de la Marguerite. On ne les aurait pas imaginés autrement. Elle restait bloquée là. Vitriol. Elle ne comprenait pas. Vitriol. Elle avait peur. Vitriol. Constant Lui avait peut-être compris. Lui seul, peut-être. Parce quil avait toujours pensé autrement. Parce que la harpe disait autre chose. Ses doigts, cétait le langage du monde.
Névrose.
Vitriol. Il fallait décaper le monde. Lessivation. Concentrer les couleurs. Réduction. Dieu en blanc. Dieu-Lumière.
Silence rouge. Le sang. Bleu. Bleu roi. Crime, horreur, folie ! Le cercle.
Le sang dun roi immortel. Incompréhension. Terreur. Linfini. Colère et courage. Vie et mort. Passion et interdit. Désir. La couleur du désir. La flamme.
Léviathan. La peur. Elle cherchait le rouge qui les dirait tous. Lui seul pouvait sappeler le rouge. Elle lavait perdu. Elle était perdue. La flamme. Fuite.
Ce nétait pas le carmin.
Ni lamarante.
Ni lAndrinople.
Ni le magenta.
Le Roi est mort, vive le Roi ! Le cercle.
Carotide vive. Sang séché. Toujours le Roi. Son sang. A elle. Incandescence.
Désir dinceste. Le sang de vie à mort, et mort, toujours vif. Le tout. Dieu-Monde.
Erreur. Ce rouge innommable avait un nom. Terreur.
Toute sa vie, elle avait craint le Tout. Ne pouvant nommer ce rouge, cherchant Le Rouge, et sans nom, le croyant Sans Nom il était le Très Haut.
Lépée sur son front avait couronné cette conclusion. Morte. A son tour. Elle suivait tous ceux quelle avait pleurés.
Morte davoir compris. Enfin. Davoir compris que cest jusquau cur de sa ferveur quelle avait oublié Dieu. Quelle lavait perdu. Quelle sétait perdue.
Dieu-Mort. Dieu-Lumière. Dieu-Monde. Dieu-Tout. Dieu-Unique. Dieu rouge.
Silence or. Le silence est toujours dor. Elle gisait, là. Âme calcinée. Corps lavé. Chevelure incandescente. Des flots de blanc dans son habit mortuaire ; la cire de lembaumement, les fils dor et sa couronne. Son auréole. Irait-elle au paradis solaire ? Elle en avait rêvé, de cet aurum potabile.
Dans le silence de la chambre mortuaire. Les flammes semblaient immobiles ; elles retenaient leur souffle.
Elle était descendue au plus profond delle-même, pour trouver ce noyau insécable, sur lequel elle pourrait bâtir un être neuf ; une nouvelle personnalité. Elle avait cherché luvre, luvre du Très Haut. Elle lavait trouvée. Elle lavait payée de sa vie.
Nul qui la regardait sur son trône de mort, figée dans une sérénité factice, à côté de son fils, naurait imaginé quelle était morte de la main de lhomme quelle aimait.
RP écrit par LJD Marguerite
Silence noir. Les ténèbres. Paupières closes. Tout avait commencé là. La peau dElissa qui sétait bouffie ; grise, plus que blanche. Leau, cétait pareil : la vie de Margot avait commencé en noir. Le tétanos dAlionor. Thanatos. Lobscurité, un phare que lon perd. Constant, toujours noir. Aucun espoir. Perdue. Cétait avant de trouver Dieu. Le charbon, la Cathédrale de Narbonne en flammes. Les murs noircis, les poutres brûlées. Calcination. Mort de Dieu. Phénix.
Silence blanc. Elle avait toujours été en blanc. Blanc pour Elissa et mort-eau. Pour Apolon et mort-fer. Pour Ayla et mort-air. Pour sept Ysengrin et mort-feu. Elle navait jamais été si chair quen blanc.
Presque toujours. A trois trop courtes périodes de sa vie, elle navait pas porté le blanc.
En enfance, en douceur. Quand Elissa vivait.
Les quelques jours de bonheur auprès de Valandil ; avant de savoir, pour Louis. Avant de savoir sa prison.
Après la naissance de Jaime. Comme son aïeul. El Desdichado. Le petit Jaime aussi était déshérité. Au fond, cétait un Appérault ; et il était aveugle. Il navait rien pour lui. Elle avait porté la couleur, oui
Mais le blanc, plus que tout. Les pétales de la Marguerite. On ne les aurait pas imaginés autrement. Elle restait bloquée là. Vitriol. Elle ne comprenait pas. Vitriol. Elle avait peur. Vitriol. Constant Lui avait peut-être compris. Lui seul, peut-être. Parce quil avait toujours pensé autrement. Parce que la harpe disait autre chose. Ses doigts, cétait le langage du monde.
Névrose.
Vitriol. Il fallait décaper le monde. Lessivation. Concentrer les couleurs. Réduction. Dieu en blanc. Dieu-Lumière.
Silence rouge. Le sang. Bleu. Bleu roi. Crime, horreur, folie ! Le cercle.
Le sang dun roi immortel. Incompréhension. Terreur. Linfini. Colère et courage. Vie et mort. Passion et interdit. Désir. La couleur du désir. La flamme.
Léviathan. La peur. Elle cherchait le rouge qui les dirait tous. Lui seul pouvait sappeler le rouge. Elle lavait perdu. Elle était perdue. La flamme. Fuite.
Ce nétait pas le carmin.
Ni lamarante.
Ni lAndrinople.
Ni le magenta.
Le Roi est mort, vive le Roi ! Le cercle.
Carotide vive. Sang séché. Toujours le Roi. Son sang. A elle. Incandescence.
Désir dinceste. Le sang de vie à mort, et mort, toujours vif. Le tout. Dieu-Monde.
Erreur. Ce rouge innommable avait un nom. Terreur.
Toute sa vie, elle avait craint le Tout. Ne pouvant nommer ce rouge, cherchant Le Rouge, et sans nom, le croyant Sans Nom il était le Très Haut.
Lépée sur son front avait couronné cette conclusion. Morte. A son tour. Elle suivait tous ceux quelle avait pleurés.
Morte davoir compris. Enfin. Davoir compris que cest jusquau cur de sa ferveur quelle avait oublié Dieu. Quelle lavait perdu. Quelle sétait perdue.
Dieu-Mort. Dieu-Lumière. Dieu-Monde. Dieu-Tout. Dieu-Unique. Dieu rouge.
Silence or. Le silence est toujours dor. Elle gisait, là. Âme calcinée. Corps lavé. Chevelure incandescente. Des flots de blanc dans son habit mortuaire ; la cire de lembaumement, les fils dor et sa couronne. Son auréole. Irait-elle au paradis solaire ? Elle en avait rêvé, de cet aurum potabile.
Dans le silence de la chambre mortuaire. Les flammes semblaient immobiles ; elles retenaient leur souffle.
Elle était descendue au plus profond delle-même, pour trouver ce noyau insécable, sur lequel elle pourrait bâtir un être neuf ; une nouvelle personnalité. Elle avait cherché luvre, luvre du Très Haut. Elle lavait trouvée. Elle lavait payée de sa vie.
Nul qui la regardait sur son trône de mort, figée dans une sérénité factice, à côté de son fils, naurait imaginé quelle était morte de la main de lhomme quelle aimait.
RP écrit par LJD Marguerite