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[RP-Archives-Oct] « Je ne me souviens que d'un mur immense »

Emilla
Emilla écoute chacun. Depuis son entrée dans la pièce, elle est muette, elle écoute, retour du petit caméléon. C'est sa manière de se détacher de la situation pour la voir de manière objective. Bien calée à l'abri dans les bras de son Jules, elle analyse la situation. Depuis l'incendie de la Rose, la Rouge a du investir des sous pour remettre en état et elle sent la pression accrue pour inciter les clients à la demander. Elle ne pourra pas rester bien longtemps derrière le comptoir à l'abri. La nuit dernière encore, la Rouge l'observait en discutant avec un vieillard lubrique et ce seul souvenir lui suffit pour trouver la force de parler et d'agir.

On va veiller sur le petit avec Jules. Je garderai un oeil dessus aussi quand il devra s'absenter. On a tous intérêt à partir. On y arrivera. J'ai mes pourboires et même si ce n'est pas autant que vous, ça sera ça de plus. On peut s'en sortir.

Emilla et son air de petit soldat se tient droite dans les bras de Jules. Elle est ainsi, craintive et discrète mais prête à se dresser quand on touche à sa "famille" parce que là ce soir, étrangement, une petite "famille" est en train de naitre.
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Le.jules
On va veiller sur le petit avec Jules.

Un sourcil s'arqua, et les lèvres charnues se plissèrent légèrement. Une seconde la blondine se moquait de lui et lui parlait de ses fesses, la suivante tout le monde semblait s'accorder qu'il doit servir de garde du corps à un bout d'enfant pas beaucoup plus grand que sa paume. Toujours légèrement grognon, il hocha pourtant la tête de mauvaise grâce. Si Rouquine le demandait, et si Emilla sortait de sa réserve naturelle pour décider pour lui, c'est que ça leur importait.

Soit.

Pas ravi, le julot, mais il s'était foutu tout seul dans cette situation et le savait fort bien.

J'vais m'coucher.

Un signe de tête à la cantonnade, un coup d'oeil à Emilla comme pour l'enjoindre à le suivre, et il passa la porte, le cerveau en ebullition. En quelques mois il était passé de soldat à courtisan, professeur et maintenant... nounou. De seul et libre, il était passé à entouré et bientot fugitif. Quelle folie, songea-t-il, d'avoir pensé que sa vie dans un bordel serait plus confortable et plus simple, à boire, faire ripaille et s'envoyer en l'air...

Mais comme sa vie s'était enrichie, aussi. Il franchit la porte de sa chambre, se débarassa de ses vêtements en un tournemain et s'allongea à nouveau entre les draps. Attendant la jouvencelle.

Retour à la case départ.

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Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Emilla
J'vais m'coucher.

Garde à vous fixe! Le petit soldat se dresse et au regard de son Jules, lisse son jupon, salue de la tête rapidement et se carapate à la suite du mâle. Se rend elle seulement compte à quel point son comportement est parlant? Pour le moment, elle s'en fiche un peu, avouons le. La nuit a été longue, elle meurt de faim et de sommeil. Puis elle a besoin de calme pour songer à l'ouragan qui vient de bousculer sa vie et lui donner une direction nouvelle. Alors sans bruit, sur la pointe des pieds, elle traverse le couloir et referme la porte de la chambre du courtisan derrière elle.





La suite en toute intimité...
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Rouquine
[une semaine plus tard, chambre de Rouquine ]

L'aube de chaque jour a vu se réunir la petite troupe de futurs évadés dans une chambrée ou une autre, mais c'est au bout d'une semaine seulement que les choses commencent à s'organiser. Une semaine durant laquelle la flamboyante a pretexté la présence à Paris d'un de ces meilleurs clients de province, pour s'éclipser un bon moment chaque jour, et se renseigner le plus discrètement possible sur les locaux à vendre dans les beaux quartiers.

L'aube montre donc le bout de son nez, la nuit de travail est terminée, et la rousse a donné rendez-vous à ses complices dans sa chambrée.


Je crois que j'ai trouvé. C'est un appartement au dessus d'une boutique, à deux rues des Galeries. Il y a une piece assez grande avec deux alcoves fermées par des volets de bois. On pourrait recevoir là... Et deux petites chambres. Les cuisines sont dans la cour, les bains aussi... Mais on aurait les combles, on pourrait y aménager des bains à terme, et c'est un budget faisable... Sans oublier que pour la sécurité et la discrétion, il y a deux portes : une au bas de l'escalier et une en haut.

Le regard anxieux de Rouquine se pose sur ses quatre compères tour à tour. Elle a fait tout ce qu'elle a pu, et l'idée qu'ils puissent trouver cela trop petit ou trop modeste en comparaison avec la Rose Noire lui colle une boule au creux du ventre. Surtout que pour rester dans un beau quartier et attirer la bonne clientèle, l'appartement coûte un bras et une jambe...

En revanche, ça.. couterait tout notre budget, Désirée. Le tiens, et le mien... pour meubler je ne sais comment nous trouverions l'argent.. Ya bien des choses à louer, mais nous serions plus facilement retrouvables par la Rouge....si nous avions un propriétaire..
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Le.jules
Adossé à la porte fermée, comme chaque fois qu'ils se retrouvaient en cachette, Jules écoutait attentivement, la mine sombre, une oreille trainant tout de même vers le couloir. Depuis qu'il avait surpris Marceau à les écouter, il avait naturellement pris la fonction de garde pour le petit groupe.

Aussi, même si ça ne l'enchantait guère, il passait fréquemment voir si l'enfançon n'était approché de personne, tenant sa promesse de le protéger en attendant leur fuite à tous.

La description que faisait Rouquine semblait très raisonnable. Un endroit petit, mais où tous pourraient loger. Il était si fréquent de partager une paillasse dans le monde d'où il venait, que le soldat n'aurait nul effort à fournir pour renoncer au luxe d'une chambrée à lui. Luxe rare, que seule la Rose Noire, ou les demeures nobles, offraient...Il faudrait y faire des travaux, mais ce genre de tâches ne lui faisaient pas peur.


... pour meubler je ne sais comment nous trouverions l'argent..

Le moment qu'il attendait était venu, semblait-il. Envoyé par la Rouge en visite à une jeune nobliote seule héritière d'une belle fortune, et qui voulait profiter de sa toute nouvelle liberté dans les bras d'un homme, il avait su la conquérir en quelques jours d'ébats soutenus. Assez pour qu'elle demande à le revoir. Assez pour lui confier à demi mots qu'il ne serait peut etre plus joignable à la Rose... Et assez pour qu'elle s'intéresse à lui au point de lui offrir d'investir dans son avenir. Se décollant du mur, il avanca d'un pas, attirant les regards sur lui par son geste.

Ca je peux m'en charger. Une cliente très fortunée, qui veut me fréquenter régulièrement. Elle m'a promis une belle somme.

Coup d'oeil en coin à Emilla. Il la savait amoureuse de lui, et comment l'ignorer, cela crevait les yeux chaque jour un peu plus... Il la savait aussi discrète, et suffisamment raisonnable pour bien vivre qu'il monte chaque nuit avec d'autres. Mieux que lui ne supportait l'idée qu'elle se vende elle aussi, d'ailleurs. Mais il n'était pas certain qu'elle prendrait aussi bien que l'une d'elle s'attache ainsi à lui... Aussi s'était il bien gardé de parler de cette escapade chez Eloanne. Jusqu'à maintenant...
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Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Desiree.
Bien.

Après l’angoisse de la semaine écoulée, de chaque instant, après les rencontres secrètes et les mots voilés, après des journées sans lâcher son fils du regard, après l’annonce du manque d’argent par Rouquine, la situation se débloquait, presque comme par miracle.

Un soulagement ? Pire. Le début de l’apaisement.
La blondine soupira.

Pour peu qu’elle soit libre, elle accepterait de vivre n’importe où. Elle l’avait déjà fait. Elle avait été une simple fille de bain avant d’être une étoile des bordels parisiens.
Peu lui importait d’être dans des locaux petits.
Du moment que son fils était là aussi.


C’est parfait. Sais tu quand nous pouvons signer le contrat, Rouquine ? Jules tu crois que tu auras assez d’argent pour meubler de manière luxueuse ? Au moins les parties visibles de la clientèle…
A votre avis, quand peut-on partir ?


Beaucoup de questions ?
Oui. Chaque jour qui passe augmente d’autant l’angoisse de la catin, et chaque seconde passée loin de son enfant est une torture.
Quand ils seront chez eux, au moins, elle pourra respirer un peu mieux. Peut être…

Elle secoua la tête et remonta sa chemise sur son épaule, redressant le petit corps repu et tapotant légèrement le dos de l’enfançon déjà endormi.

Sincèrement, qui aurait cru qu’elle puisse devenir de stéréotype de bonne mère ?
Même elle, elle n’aurait pu y croire, avant de comprendre que le fruit de ses entrailles était celui d’une idylle qui n’aurait pas du exister dans le monde implacable dans lequel ils évoluaient tous.
Son fils, sa batai… son souvenir.
Un joli souvenir aux cheveux noirs et aux yeux gris, à la vigueur affirmée malgré sa naissance prématurée, et à l’appétit d’ogre. Tel son père, le bébé deviendrait, à n’en pas douter, un très bel enfant, puis un superbe jeune homme.

Ces mères, toutes les mêmes, à croire que leur progéniture est la plus belle/douée/intelligente (rayez la mention inutile).

Elle finit tout de même par émerger de ses rêveries fort malvenues dans l’intensité de l’instant présent, celui où leurs vies basculaient, et regarda tour à tour ses quatre comparses.

Alors ? On part quand, les gars ?

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© Victoria Frances et Andy Fairhurst, création Atelier des doigts d'Or.
--Marceau


Il faisait parti de la bande, cela n'avait pas été facile mais c'était bon. Dès lors il avait essayé de grappiller le moindre écus pour pouvoir apporter un peu plus au groupe, il envoyait moins à sa maquerelle pour en garder plus pour leur projet. Il avait réussit à accumulé une petite somme depuis qu'il était arrivée mais certainement moins que Désirée qui était là depuis longtemps ou Rouquine qui avait des clients réguliers mais tout était bon à prendre.

Ce jour comme souvent ces derniers temps il se rendit dans la chambre d'un des compères pour leur réunion. Il entra tranquillement et balança sa bourse sur le lit après avoir consciencieusement refermé la porte tout en ayant vérifié que personne ne l'avait vu.


Voilà ce que j'ai mis de côté pour rembourser ma maquerelle en province, elle attendra. Cela nous permettra de tenir un peu en attendant les clients mais c'est toujours ça de prit. Personnellement je pense qu'il faut maintenant partir le plus vite possible. Avant que la Rouge ne se doute de quelque chose.
Le.jules
Oui, Désirée, elle investira. Elle est très riche.

Personnellement je pense qu'il faut maintenant partir le plus vite possible. Avant que la Rouge ne se doute de quelque chose.

Hochement de tête à son collègue. Oui, à force, leur manège serait repérable. On ne pouvait cacher longtemps les choses à la maquerelle.

On peut signer dès ce matin...

Jules cligna des yeux à l'annonce de la rousse, puis observa le visage de la blondine, dans l'expectative, celui de Marceau, déterminé....

Alors partons demain. Là il est trop tard, le temps de faire nos bardas il fera jour. Je connais une grange abandonnée qui nous abritera le temps que l'ancien propriétaire soit levé. L'affaire de quelques heures.

Il prit une grande inspiration, comme si articuler plus d'une phrase le fatiguait. Croisa à nouveau le regard de chacun, attendit qu'ils hochent la tête.

Demain, un nouveau toit déjà. Faudra pas chômer si on veut recommencer à travailler vite.

Les filles s'occupent des meubles, les hommes des travaux ?

A nouveau, des hochements de tête alentour. Cachant son inquiétude, Jules prit congé et se retira dans sa chambrée pour la dernière fois.

Demain, l'aventure commencerait, dans un nouveau lieu, qu'ils décideraient plus tard de nommer le
Boudoir des Sens.
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Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
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