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[RP] Tentes Blanches

Matouminou


Se raccrocher à leurs sourires, ne pas se laisser aller. Elle acquiesça d'un mouvement de tête lorsque Anya lui conseilla de souffler un peu et la remercia dans un murmure.
Elle voulut suivre Deedee, mais des brancardiers passèrent devant elle lui criant de se pousser. Elle s'écarta à temps.

Puis, elle tourna les talons pour rejoindre Deedee qui avait donné déjà l'ordre d'installer Ef sous la tente de soin. A la lumière du jour, elle pouvait voir son visage d' une pâleur crayeuse, les cernes sous ses yeux, et surtout, surtout tout ce sang qui maculait sa chemise. La vision de son mari mourant se superposa à celle de son escuyer. Le souvenir lui coupa le souffle. Elle sentit son coeur s'accelérer, frissonna et sentit ses jambes se dérober sous elle. Elle aspira une goulée d'air, et réussit à ne pas tomber.

Deedee parla à Ef, lui demandant s'il l'entendait. Puis, elle donna des ordres à une jeune femme qu'elle appela Mathilde. Elle se tourna alors vers elle et lui murmura:


Citation:
Matou, tu devrais t’allonger, l’infirmière va te porter une tisane qui te fera du bien


Elle secoua la tête:

- je dois prendre des nouvelles des autres, je dois essayer de réconforter les blessés, je dois...

Elle se sentit de nouveau faiblir et décida de s'assoir sur le lit proposé, ce n'était pas le moment de tourner de l'oeil. Deedee avait bien à faire.

- Tu as raison, une tisane me fera du bien...

Elle jeta un oeil sur Ef, il semblait inconscient, pourtant sur le trajet, il lui avait parlé, il ne se souvenait de rien, il pensait etre à Rouen, persuadé que les ennemis avaient été vaincus. Elle n'avait rien dit. Il lui avait demandé aussi où était son épée. Elle avait changé de sujet, lui ordonnant de rester tranquille.

Elle écouta les bruits dehors, le camp était en effervescence, il y régnait une agitation inhabituelle. Elle s'allongea et ferma les yeux un instant...dormir...se plonger dans les ténèbres, et oublier...mais des cris la firent sursauter, elle se leva d'un bond, Deedee était sortie de sous la tente un instant et elle revenait désignant aux brancardiers un lit pour déposer un nouveau blessé.
Matou jeta un regard sur la pauvre victime et poussa un petit cri:



- Oh non, pas Kerdwin!!


Elle recula cherchant désespément quelque chose pour s'accrocher, le cauchemar continuait, Deedee s'adressa tout d'abord à Mathilde puis l'interpela:

Citation:
Mathilde je vais devoir vous demander de nettoyer les blessures d'Ef pendant que je m'occupe de Kerdwin.
Matou ? Tu te sens d'attaque de m'aider ? Ana devrait vite nous rejoindre....


Elle la regarda en roulant des yeux affolée, prête pour l'aider? Elle hocha la tête et réussit à dire dans un filet de voix:

-Oui..oui...que dois-je faire?

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--Mathilde_la_blanche
D'un signe de tete, Mathilde acquiesça et alla chercher l'eau et les bandages.
A peine revenu, Adeline lui donna les instructions.


Bien, dame Adeline.

Mathilde observa le blessé.

Et bien ces porcs t'ont vraiment amoché... Ne t'inquietes pas mon gars, on va s'occuper de toi.

Mathilde n'etait pas sûre que le blessé l'avait compris mais peu importait ; parler faisait du bien.
Elle commença à devetir le blessé le plus delicatement possible et entreprit le nettoyage des blessures.
Ana.lise


Ses yeux furent attirés par un mouvement, des bras qui lui faisaient signe. La duchesse plissa ses yeux pour situer si c’était bien à elle qu’on s’adressait lorsqu’elle reconnut Adeline. Là, plus aucun doute à avoir et Ana se précipita ses petits pas pour se rendre auprès de son amie. Il fallait agir rapidement, il fallait faire les choses du mieux que l’on pouvait avec les moyens du bord et la jeune femme devait cacher sa peur de ne pas y arriver.

L’épreuve du feu dans toute voie, voilà ce qui vous mettez d’accord avec vous-même. Soit cela passait, soit cela cassait mais rien ne remplacerait ce moment ou vous saviez si vous étiez fait pour cela finalement. Et Ana à peine entré dans la tente, défit sa cape avec une rapidité déconcertante, la jeta à terre dans un coin et remonta ses manches puis se tournant vers Adeline qu’elle salua d’un petit sourire affectueux lui demanda.


Que puis-je faire pour vous soulager Adeline ? J’ai l’impression que la nuit n’a pas été des plus encourageantes pour nous…

Ana posa son regard sur Matou qu’elle appréciait beaucoup puis ses yeux glissèrent vers Ef et son ventre se vrilla en le reconnaissant. Lui qui lui disait de ne pas s’en faire… le résultat était là, devant elle. Tout en prenant des linges propres pour éponger le sang de la nouvelle blessée, Ana ne put retenir sa curiosité.

Y’a-t-il des morts dame Matou ?

Sa candeur, sa franchise n’admettait pas de laisser la question en suspension. Certes elle connaissait les gens succinctement, ne les côtoyant que depuis peu mais un attachement profond pour certains faisait jour en elle depuis quelques temps et elle se sentait vraiment concernée par l’avenir de chacun, quoi qu’on puisse en dire.

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Jamie68
Jamie voyait une ile de blancheur, une lumière intense lui éblouissait les yeux. Elle voulait pourtant les ouvrir mais non elle n'y arrivait pas. Elle se sentait flotter en air, elle voyait au loin son ange qui lui souriait.

Elle voulait le rejoindre, le retrouver mais peu à peu , l'image de son ange s'éloigne en lui disant que c'était pas encore son heure.

elle sentit sur sa joue une main douce , puis une voix qu'elle reconnut par la suite la voix d'une amie anya.

Elle ouvre un peu les yeux mais elle avait mal partout. Ne pas bouger, ne pas bouger surtout , elle n'arrêtait pas de se répéter cette phrase dans la tête.


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Deedee


Agir et vite !
Adeline n’avait pas le temps de réfléchir d’avantage ou de se poser moult question, la jeune femme devant ses yeux se vidait de son sang. La plaie à la cuisse ne semblait pas réellement grave, mais saignait abondement, le bras s’il ne semblait qu’a première vu juste érafler, présentait tout de même une forme étrange au niveau de l’avant bras, mais la plaie à la tête….
Par Aristote….

-Matou, je voudrais juste… juste que tu lui tiennes la main et que tu lui parle… Rien d’autre… S’il te plait…

Adeline avisa un regard à sa marraine, sachant pertinemment que tout ceci devait la replonger dans le souvenir de l’accident de son époux encore bien trop vivace, mais elle ne pouvait se passer de son aide dans l’immédiat… Et puis, une présence familière pour la blessé était toujours une source bénéfique. Ceci ne s’apprenait pas dans les livres mais au fils des années elle en avait pu voir les bienfaits, les exerçant parfois…

Sans ajouter d’autre mots, la jeune femme se mit immédiatement à l’œuvre, attrapant une bassine qu’elle rempli d’eau chaude en y déposant de la décoction d’aigremoine pour laver les plaies dans l’urgence, elle retourna rapidement vers la pauvre blessé et regarda attentivement la plaie à la tête en y passant délicatement une compresse pour nettoyer les traces de sang séché, de poussière et tout ce qui avait pu souiller la blessure.
La plaie était profonde, mais par chance, la lame avait du être dévier, peut être par un ultime écart du corps de la jeune femme, quoi qu’il en soit, la plaie était suffisamment profonde pour être grave, mais le crane ne semblait pas avoir été touché…

Elle leva la tête en entendant Ana lui demander ce qu’elle pouvait faire, et la jeune femme se força à sourire avant de lui répondre.

-Il faudrait je pense recoudre les plaies d’Ef, Mathilde vient de les nettoyer, mais il faudrait maintenant terminer les soins. Pouvez-vous vous en occuper ? Je pense que Mathilde pourra vous aider, n’est ce pas ?

Un regard, un hochement de tete, et Adeline se repencha sur la blessure de Kerdwin, s’assurant de temps à autres que la respiration de cette dernière était bien régulière, bien que toujours faible.
Retrouvant habilement les gestes qu’elle avait mainte fois effectués, Adeline parvint à nettoyer la plaie, et arrêter les saignements causés par cette lame indélicate. Bientôt, la blessure fut refermée avec soin et dextérité par de petite suture, et le médecin put y poser quelque compresse de plantain avant de placer un bandage autour de la tete de la Dame de Tourgeville.

-Voilà… marmonna-t-elle en s’essuyant le front, commençant à ressentir les premiers signes de fatigue et courbature de la nuit passé.

Elle lança un rapide coup d’œil à sa marraine, espérant qu’elle tienne le coup elle aussi, se demandant également si les autres blessés avaient pu être soignés...
Peut etre devrait-elle songé à aller voir les autres tentes, voir si tout le monde s'en sortait... mais pour l'instant, elle n'en avait pas fini avec Kerdwin, pas tant qu'elle serait sur qu'elle avait repris connaissance et serait sortir d'affaire.


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Matouminou


C'est alors qu'Ana arriva. Matou lui fit un sourire un peu crispé. Elle était heureuse de la voir, songeant aux moments passés en taverne, à bavarder tranquillement...elle espérait que très vite, tous retrouveraient ces instants bénis.

Fatalement Ana lui posa la question fatidique:

Citation:

Y’a-t-il des morts dame Matou ?


Quoi dire? Feindre de ne pas avoir entendu? Matou regarda Kerwin allongée sur le lit, son visage aussi blanc que le drap qui la recouvrait, elle avait les yeux clos. Elle sentit ses yeux s'embuer et se tourna vers Ana, inutile de lui cacher quoi que ce soit...à quoi bon?


- Oui, Ana...il y a des morts...beaucoup trop...tous se sont battus avec courage...


Elle la regarda puis Deedee l'interpela de nouveau:
Citation:

-Matou, je voudrais juste… juste que tu lui tiennes la main et que tu lui parle… Rien d’autre… S’il te plait…


Elle hocha lentement la tête, oui...tenir la main de son amie...


Bien sur Deedee, je vais faire cela...

Elle sourit à Ana qui, à son tour, écoutait ce que Deedee lui demandait de faire, puis s'approcha du lit où gisait Kerd. Matou eut un instant d'hésitation, voir ainsi son amie la bouleversait autant que cela la révoltait. Une fois encore, elle se mit à maudire tout bas la guerre.

Elle s'installa auprès de Kerd, lui prit la main. Elle était glacée. Elle frissonna et serrant légèrement cette main dans la sienne, elle se pencha vers elle et lui murmura:


- Courage Kerd...reste avec nous...pense à tes trois enfants...

Elle s'interrompit et regarda Deede nettoyer puis mettre un bandage autour de la tête de Kerd. Les gestes étaient précis, Deedee savait ce qu'elle faisait. Elle la revit au chevet d'Horloger se tourner vers elle. Elle n'avait pas eu besoin de parler, ce que Matou avait lu dans son regard l'avait glacée. Elle chassa cette vision, et poursuivit ses paroles de réconfort:


- Tes enfants Kerd, tes amis, tous t'attendent...

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Anya_de_puycharic
[Tente des blessés graves - auprès de Jamie]

Les plaies étaient désinfectées, la Blanche avait commencé à recoudre les plus grandes. Elle ne ferait pas ce genre de couture de guerre, celle-là même qui laisse des cicatrices horribles sur le corps. Non, la respiration de son amie était régulière et le sang avait fini de couler. La Blanche prendrait donc le temps de faire cela correctement, histoire que ce soit le moins visible possible. Elle terminait de refermer la plus grande plaie, quand son amie commença à bouger les yeux. Vite, terminer afin que la conscience ne fasse pas en sorte de sentir le passage de l'aiguille et du fil.

l'infirmière qui l'accompagnait dans les soins avait préparé les cataplasmes à base d'argile, de lavande et d'arnica, ainsi que les bandages pour maintenir tout cela. Une décoction avait aussi été préparée, à base de pavot, afin de permettre à la douleur de ne pas être trop fortement présente.

Anya se lava à nouveau les mains et prit un linge propre, entamant un doux nettoyage du visage de son amie, dont le corps venait d'être recouvert d'un drap, afin qu'elle n'attrape pas trop froid à cause de tout le sang qu'elle avait perdu.
Elle sourit en voyant les yeux s'ouvrir doucement, puis lui parla d'une voix calme et basse :

Tout va bien... je sais que tu dois avoir mal, mais j'ai préparé quelque chose qui devrait faire effet,
continuant à lui caresser le visage - tu vas t'en sortir, je te le promets. Je me suis occupée de tout. Il te faut te reposer. Tu peux refermer tes yeux, garder tes forces. Tu es en sécurité ici, plus personne ne pourra te faire de mal.

Elle lui disait tous ces mots, et d'autres blessés arrivaient, encore et encore. Et des questions taraudaient la jeune médecin. Que c'était-il passé à Rouen cette nuit ? Qui avait lancé l'assaut ?
Elle regarda autour d'elle, voir si le Duc l'avait suivie, comme proposé.

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Meleagre


[Perdu dans une tente]

Depuis son arrivée il n'avait croisé que des corps agonisants, mais pas de visages connus en vue. Devait-il s'en réjouir ? Ce n'était pas si sûr... Les morts ne transitaient pas par ce lieu...
Il supposait qu'Adeline et Anya se trouvaient sous une des tentes qui se déployaient sous ses yeux.

A son grand désarroi il n'avait pas pu participer aux récents combats, enfermé chez les moines depuis bien trop de temps.
Son retour s'était soldé par de l'incompréhension, et il n'avait toujours pas trouver réponses à ses questions. Mais qu'à cela ne tienne, dès qu'il avait vu les tentes blanches il avait su qu'il pourrait se rendre utile. Il verrait après pour prendre les armes, si on avait besoin de lui quelque part.

Comme à l'accoutumée Jean était à ses côtés. Enfin pour le moment la tête dans un baquet à vomir tripes et boyaux, mais là quand même.


Jean ! Si tu ne supportes pas la vue du sang sort d'ici !
Mais ne nous rajoute pas de telles odeurs, ça empeste déjà assez comme cela !


Il venait d'extraire une flèche de l'épaule d'un soldat, et s'appliquait à nettoyer la plaie. Pas facile de savoir s'il guérissait un breton, un normand ou dieu sait quoi... Non que ça ait une grande importance, son rôle de Doyen demandait à ce qu'il ne fasse pas de choix, mais il pouvait être moins délicat en fonction des circonstances...

Il porta son regard vers l'entrée de la tente.
Trois brancards y étaient posés, trois soldats tremblant, pleurant, gémissant... Et personne autour...


Il me faudrait une infirmière !! Ou deux, ou trois...
Et Jean sort la tête de son bondieu de tonneau !


C'est dégueulasse... Franchement c'est dégueulasse...

Va dans la tente principale et trouve à te rendre utile.
Et avant de partir installe moi c'est trois là ici.
Et ne tombe pas dans les pommes sinon je te laisse là... Pas que ça à faire...


Il souleva les paupières du soldat, jeta un rapide coup d'oeil à ses réactions puis, satisfait, passa au suivant.

Et tant que tu y es, essaie de glaner des informations sur les nombre de médecins qui se trouvent ici, et sur l'étendue des dégâts, dit-il en s'essuyant les mains.

Son regard se posa sur un des trois derniers soldats à être entré ici.
Paix à son âme.
S'adressant à une infirmière...


Enlève-moi celui-là, et fais en sorte que l'on amène ici uniquement des personnes qui possèdent encore un brin de vie, ça évitera les encombrements.

Il sortit quelques instants de la tente, espérant respirer un air moins vicié. Rats et autres charognards se disputaient les lambeaux qui couvraient le sol en terre battue. Le jeune homme se demandait parfois s'il n'était pas plus risqué pour les soldats blessés de venir ici, que de rester là où ils étaient tombés...

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Kerdwin


Halo de lumière qui l'entoure... Kerd prend la main de Stefanov, s'installe sur ses genoux et sourit... "Ma Sirène" dit-il, souriant en retour... Elle ferme les yeux et lui tend ses lèvres frémissantes.......

Elle gémit sourdement, la douleur est insoutenable... elle a froid... au loin, des voix de femmes... elle entrouvre les paupières... un brouillard opaque lui masque la vision... des mots... des mots qui se rapprochent... qu'elle distingue de mieux en mieux... "Matou, je voudrais juste…" "Deedee... faire cela"... Ce souffle qui caresse soudain son oreille... " Courage Kerd...reste avec nous...pense à tes trois enfants..."
Des mains fines qui lui soulèvent délicatement tête, l'entourant d'un tissu... A nouveau un susurrement... - Tes enfants Kerd, tes amis, tous t'attendent...

Elle a envie de hurler mais les cris restent au fond de sa gorge... Lentement, elle ouvre les yeux... Où suis je? arrive t-elle à murmurer à la femme qui lui parle et qu'elle ne reconnaîtpas... J'ai mal... j'ai si mal... ma tête...

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Farandole
Un cauchemar, un carnage, voilà comment on pouvait qualifier cette fameuse nuit de bataille. Des épées qui s'entrechoquent, des cris, des râles, des bruits sourds de corps qui tombent, inertes.... puis le silence entrecoupé de plaintes des blessés.
Tous s'étaient battus avec courage, tous avaient été au bout de leurs compétences, mais que faire à 4 contre 1 ?

Fafa n'avait été blessée que superficiellement, du moins physiquement. Mais son esprit ne gérait plus rien. Voir autant de proches tomber sous ses yeux, comme Asti, Kerd, Tolo, Shawenn, sa chef Poli, Jamie et bien d'autres encore, elle avait du mal à le supporter et à l'accepter.

Elle avait erré sur le champ de bataille, les yeux ailleurs et hagards, le sang coulait de son front et de sa blessure au bras et finit par apercevoir un camp de tentes blanches. Elle s'en approcha, comme hypnotisée et pénétra dans l'une d'elle.

Des blessés, des blessés et encore des blessés, plus ou moins grave.. Des brancards et des blouses blanches formaient une sorte de danse macabre.

La rouquine resta là, muette, à regarder sans vraiment voir, ou plutôt sans réaliser. Choquée, elle se plantait au beau milieu de toute cette désolation, la fatigue se mêlant à son traumatisme, ne sortant que des onomatopées délirantes.

Kerd était là, allongée, ainsi que Jamie, Ef, l'escuyer de Matou, tous blessés... Anya, Deedee et Matou pour celles qu'elle connaissait s'activaient, soignaient, rassuraient, caressaient...

Une flot d'étoiles et de brouillard tournait la tête de la rouquine.. Elle ne voyait plus rien et s'écroula au milieu de quelques brancards, tombant dans l'inconscience.
Asti_dict_le_barbu


C’est sous le soleil, sans peur et sans aucune hésitation que le 4eme corps de Normandie se mit en branle. Doucement mais fermement au son des armures qui s’entrechoquent a la cadence des montures. Danseur, l’ami de toute une vie marchait du pas d’un cheval qui en a vu d’autres, regardant le cheval à sa gauche, jeune monture qui piaffait d’appréhension.

Tout une armée, majoritairement faite d’amis et de famille. Tous étaient déterminés, tous partaient vers une victoire sans que le moindre doute ne traverse leurs esprits. L’objectif : libérer Rouen, capitale assiégée de 4 armées de buveurs de chouchen et de leurs amis.

Rires et plaisanteries salaces fusaient au fur et à mesure de l’avancée. D’aucuns disaient qu’ils s’étaient sauvés en appelant leur mère. C’est en arrivant en haut d’une colline qu’ils virent tous ce qui les attendait. Le nombre était impressionnant… Le baron regarda derrière lui pour estimer le poids de leur nombre et comparer avec les « autres »… Ils étaient au moins 3, peut être 4 fois plus nombreux qu’eux. Il resserra son plastron et comme un seul homme, le 4eme corps s’élança à la rencontre de son destin.

En avannnnnnnnnnnt !!

L’épée fendait à droite et à gauche des flancs de Danseur, jusqu’à ce qu’un ennemi qu’il ne vit même pas le fasse désarçonner. Il se bâtit alors, épaule contre épaule avec ses frères qui tombaient. Il eut le temps de voir le chef d’armée tomber, puis plus rien d’autre que l’odeur de la sueur et du sang mêlé.

Il flottait dans un halo de lumière. Etait ce de la neige ? en cette saison ? quelle était donc cette diablerie ? Il se retourna, ne vit personne derrière lui… Comme si on lui dictait ses pas, il se mit à avancer vers cette lumière particulière.

Un homme grand avec une barbe très blanche et un linceul tout aussi blanc le regardait. Tout ici sentait la sérénité. Pourtant, le chemin vers l’homme était sacrément long… il marchait, marchait mais n’arrivait pas à s’en approcher. Puis il sentit de l’air sur son visage et ne vit plus l’homme en blanc. Des cris et des gémissements partout autour de lui… il fit l’effort de retrouver l’homme en blanc mais rien d’autre n’arriva que cette odeur de sang.

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Deedee


Penché sur la blessure de la cuisse, Adeline ne prêtait pas véritablement attention a ce qui se passait autour d’elle. Concentrer sur ce qu’elle faisait, essayant d’arrêter les saignements de cette plaie avant de procéder à la suture. Nettoyer en profondeur, enlever toute les impuretés et refermer minutieusement pour qu’elle ne garde pas une affreuse cicatrice…. Elle finit par poser dessus quelque feuille de plantain broyé qu’elle enveloppa d’un bandage pour le maintenir le tout. Le plantain ferait son effet pour cicatriser et arrêter tout saignement éventuel.

Il ne restait plus qu’a….
Un sourire éclaira doucement son visage en entendant un murmure même léger. Elle n’aurait pas à attendre longtemps, Kerdwin se réveillait déjà. Certes son réveil signifiait également, qu’elle sentirait la douleur que ses blessures pouvaient lui procurer, mais au moins… au moins cela signifiait qu’elle s’en sortirait. Le choc à la tête ne l’avait pas plongé dans un sommeil profond comme elle avait pu voir déjà, sur d’autre patient.

S’approchant alors de son visage, elle ne put s’empêcher d’adresser un sourire à sa marraine, soulager.

-Je vais aller lui préparer une infusion pour la douleur Matou, continue de lui parler pour la rassurer, je reviens vite.

Vite, c’était quand même vite dit. Même si un léger feu brulait non loin de la tente, même si de l’eau s’y trouvait déjà depuis un bon moment chauffé, Adeline ne put faire aussi vite qu’elle ne l’avait dit. A peine l’ouverture de la tente passé, qu’elle aperçut une jeune femme tombé a terre, et deux brancardier portant un nouveau blessé.
Par Aristote ! Tout ceci ne finirait donc jamais ?!

Et pour couronner le tout un bonhomme, pale comme un mort en train de pester comme un âne venait de sortir d’une des tentes médicales ! Elle ne mit pas longtemps à reconnaitre Jean le laquais pas très futé du Seigneur d’Orival. Donc si lui était là, Meleagre ne devait pas être loin.
Il n’était pas très dégourdi, mais il tombait pile poil !

-Jean !! On a b’soin d’aide par ici !

Un appel, un signe de la main, et l’entendant déjà râler qu’il voulait pas voir de sang, que c’était trop dégueulasse comme il dit, Adeline s’était déjà pencher sur Farandole, essayant de soulever légèrement sa tête pour s’assurer que ces blessures n’était pas trop grave avant de regarder le blesser sur la civière et se mordre la lèvre.

-Asti !

Le nom était sorti tout seul, plus de baron, de messire ou autre, elle ne voyait là qu’un homme tombé au combat, un proche, un ami, une connaissance, la liste s’allongeait d’heure en heure…
Avisant un rapide coup d’œil, s’assurant qu’il était toujours en vie et plus ou moins conscient, elle se releva et s’adressa au brancardier.

-Amenez-le dans la tente en face, si je ne me trompe pas, un médecin doit y être. Et dépêchez vous ! Ce n’est pas le moment de flemmarder !

Un nouveau regard au blessé et la jeune femme ne put s’empêcher de murmurer avant que les brancardier ne reparte.
-Tenez bon Asti…

Puis levant la tête vers Jean toujours en train de maugréer en clamant haut et fort que tout ceci n’était que ragoutant et puanteur, Adeline le rappela à l’ordre fermement.

Jean ! Cesse de râler pour rien sinon je te fais vider les seaux de charpies ! Je pense que Meleagre ne serait pas contre !

Froncement de sourcil pour lui faire comprendre qu’elle ne rigolait pas, et la jeune femme continua :

-Conduit Farandole sous la tente des blessés légers qu’elle retrouve ces esprits, je passerais dès que j’aurais fini ici.

Elle poussa un long, long, long soupire avant de regagner vers le feu pour prendre l’eau chaude attendu et de retourner auprès de Kerdwin, espérant que cette dernière ait repris un peu plus ces esprits.

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Matouminou


Toujours au chevet de Kerd, Matou regardait la jeune femme, imaginant le combat qu'elle devait livrer, espérant que ses mots lui parvenaient, et qu'ils lui donneraient la petite flamme supplémentaire qui la ferait revenir vers eux.
Un moment passa, Deedee s'affairait. Dehors, la dame de Guilberville pouvait entendre la confusion qui régnait, et elle imaginait que les blessés plus ou moins graves ne cessaient d'affluer. Le souvenir de cette bataille lui revint à l'esprit, et la douleur lui vrilla le ventre, douleur causée par ce qu'elle avait vu et vécu. Elle ne réalisait pas encore la chance qu'elle avait eu de s'en être tirée, ni le fait qu'elle avait gravement blessé un homme, peut-être même l'avait-elle tué.

En regardant Kerd, le visage exsangue, son regard se fit dur, ses yeux s'assombrirent, et elle sut qu'elle ne regrettait rien. En face, l'ennemi ne s'était posé aucune question.

Elle tressaillit en entendant un filet de voix s'échapper de la bouche de Kerd et vit qu'elle avait ouvert les yeux. Elle sourit et se pencha vers elle, tout en lui caressant la joue:


- Tu es de retour parmi nous...ne bouge surtout pas...tu as été un peu amochée...mais tu es entre les mains du meilleur médecin qui existe...

Elle leva les yeux vers Deedee qui arborait un sourire satisfait. Elle hocha la tête lorsqu'elle lui dit qu'elle allait préparer une infusion contre la douleur.

Alors, elle parla lentement à Kerd, de tout, de rien, de cet été qui luttait encore pour ne pas céder le pas à l'automne, de ses enfants qui l'attendaient et qui pousseraient des cris de joie en la sachant saine et sauve, elle parlait Matou, elle parlait, se souvenant que la dernière fois qu'elle s'était retrouvée ainsi au chevet d'une personne chère, son époux, elle n'avait même pas eu ce soulagement de savoir s'il l'entendait. Là, elle savait que son amie l'écoutait, et elle voulait la rassurer, lui dire qu'elle n'avait plus à avoir peur...

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Meleagre


Et nouvelle flopée, nouveaux corps, nouveaux cris...
Le jeune homme ne savait plus où donner de la tête.

* Respire mon gars, respire... Tout va bien se passer *


Mettez celui-là dans le coin, et faites sortir celui-ci.

Les tentes commençaient à se remplir, et ce de manière bien trop conséquente.
Un ballet de brancardiers se jouait sous ses yeux, et il faisait son possible pour les dispatcher vers les différentes tentes environnants la sienne.


Et ce n'est pas parce que nous sommes en guerre qu'il faut faire n'importe quoi ! Passez par la tente principale à votre arrivée, nous perdrons moins de temps par la suite.
- Une femme Messire.
Tente de gauche.
- Et lui il a l'air de perdre un oeil !
Appétissant.
Dépose-le dans ma tente.
- On fait comment quand y en a qui respirent plus ?
Aristote, aidez moi...
Et bien on les laisse où on les a trouvé !!
* Mais qu'ils m'énervent, qu'ils m'énervent... *

Donc on reprend... Les blessés graves c'est...?
- Dans votre tente ! Tous en choeur !
Les blessés légers ?
- A côté !
Et les morts ?
- Par-terre !
Et dans cinq minutes six brancardiers vont mourir dans d'atroces souffrances...
Crédidiou de chiotte... Non... On les laisse aux fossoyeurs à côté du champ de bataille ! Bon bref dégagez le passage.

Et de s'engouffrer sans plus de cérémonie sous la tente qui lui était réservée.
Il s'avança vers le futur énucléé... Et bé... Pas beau à voir.

Un baquet d'eau, un broc de vinaigre et mes forces, dit-il en s'adressant à l'infirmière qui se tenait non loin.
Et essaie de me trouver deux paumes de catgut je te prie...
Enfin nous verrons bien si nous parvenons à arriver jusqu'à la suturation sans le perdre...
Marmonna-t-il.

Il se nettoya consciencieusement les mains avant de vérifier l'état général du malade. Ce dernier balbutiait des mots incompréhensibles, perdu dans un délire qui n'appartenait qu'à lui seul.


Prépare la poudre de fleurs de sureau et celle de lys, et cale-lui un morceau de bois entre les dents.

Après une courte inspiration il se mit à la tâche : couper les fibres, détacher le tout, nettoyer les chaires, vider la cavité oculaire... Enfin bref on vous passe les détails !
Il termina par apposer plusieurs linges imbibés sur le vide provoqué.


Deux pincées de chaque poudre dans de l'eau tiède, et fais lui boire le breuvage de suite.

Il se tourna vers son registre.

Et tu me feras penser, s'il passe la nuit, à contacter un souffleur pour lui faire fabriqu...
- On nous a dit qu'fallait qu'on dépose c'ui-là dans l'coin !
Qui "on" ?
- Bé une Dame...
Merci de la précision...

Il termina les quelques lignes qu'il venait de coucher puis enchaîna.

Qu'avons-nous donc ?
- Bé l'a pas l'air bien frais...
Tu m'étonnes...
Sans lever les yeux de son registre il continua son interrogatoire.
Homme ? Femme ? Nom si vous le connaissez ? Lieu du combat ?
- Un homme j'crois bien, et z'ont dis qu'c'était l'Baron du Mont du Kaki, donc fallait faire gaffe.
Le Mont du Kaki ? Oui mais c'est bien sûr...
Bon posez-le ici, vous pouvez repartir.

Il termina son écrit - pas grand chose à écrire hein vous en conviendrez - puis s'avança vers le nouvel arrivant.
Alors...
Et en lieu et place de Kaki s'étendait le Canisy, et ce que le jeune homme voyait n'apportait pas de bons présages.
Mais quels bougres d'idiots !
Il se tourna vers un jeune laquais qui venait d'entrer avec des linges propres.
Toi ! Cours vite voir Adeline de Courcy ou Anya de Puycharic. Demandent leur si elles sont au courant de l'arrivée du Baron de Canisy, et si non dis leur de prévenir qui de droit qu'il se trouve sous cette tente. Famille, mesnie, bref elles comprendront.

Il reporta son attention sur le Baron.
Et bien... Vous voilà bien amoché... Dit-il plus pour lui-même qu'autre chose.
Chemise imbibée de sang, laissant entrevoir une plaie béante, jambe gauche marquant un angle bien anormal et enfin une chevelure collée par du sang coagulé.
Sans ôter son regard de l'homme, il s'adressa à la soignante (la même, toujours la même, la seule et l'unique !).

Prépare moi tout mes ustensiles, nous allons en avoir pour un petit moment...

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Anya_de_puycharic
La respiration de Jamie était un peu faible, mais elle était régulière. Anya posa aussi son oreille au niveau du coeur pour vérifier qu'il battait correctement. Vérification aussi du front, ventre, pas de fièvre.
Mais d'autres blessés arrivaient encore, cela tournait au cauchemar.

Une voix l'interpela, la personne lui tapotant doucement sur l'épaule. Elle sursaute :


Duchesse, vous êtes appelée à côté, là

Et geste lié à la parole, signe du menton vers le Traitre. Et Anya qui tenait toujours la main de son amie.

- C'est pour ?

- Ben, je résume, hein, c'est pour le Baron du Canigou ou du Cramoisi, je sais plus. Enfin, un Baron, quoi.

Anya se leva rapidement, confiant son amie à la jeune infirmière qui l'avait secondée, ne manquant pas de murmurer à l'oreille de Jamie qu'elle ne serait pas longue. Si quelque chose n'allait pas, l'infirmière saurait la faire rappeler.
La Blanche s'approcha de Meleagre.


Je suis là. Besoin d'aide ? Il parait que tu me demandes.
Contente de te voir ici en tout cas...


Oui, pour ça, elle était soulagée. Il y avait icelieu une concentration de Doyens et élève de l'Ostel Dieu. Elle leva les yeux, regardant autour d'elle, la tente était pleine...
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